02-09-2020, 01:14 PM
(Modification du message : 02-09-2020, 01:17 PM par laurentdu51100.)
2eme ANNÉE avant Pâques : (110 / 150) (Paris) (Florian)
Il n’est pas encore si tard et je n’ai ni envie de rentrer, ni d’aller bosser mais simplement de me balader et pourquoi pas d’aller rendre visite à un de mes amis.
Tout naturellement je pense à Luka et je souris en me disant que ce ne serait pas une mauvaise idée d’aller lui faire un petit coucou histoire de voir comment il va et surtout s’il s’habitue à sa nouvelle vie.
C’est donc d’un bon pas que je rejoins la gare RER la plus proche, je n’ai pas longtemps à attendre et le peu de monde dans la rame me permet de m’installer tranquillement et de regarder le paysage par la fenêtre, appréciant à sa juste valeur ce moment de solitude qui me permet de réfléchir à tout ce que j’ai appris dernièrement.
Déjà la bonne nouvelle de ce matin quand Louis mon banquier m’a confirmé qu’il avait mis un de ses meilleurs agents boursiers au rachat des actions disponibles du laboratoire Bohringer qu’avec mes associés et amis nous convoitons, Louis était tout heureux de m’apprendre que déjà j’étais possesseur d’un bon petit paquet d’action obtenue à un prix raisonnable.
Sachant que Ming et Hassan en faisaient tout autant, il ne restera plus grand-chose à récupérer lors de la prochaine OPA avant que nous soyons détenteurs de la majorité décisionnelle et que nous commencions le lancement des prochaines molécules qui devraient soulager un grand nombre de personnes sur la planète.
L’aspect financier n’est pas le plus important pour moi mais je suis conscient qu’il faille en passer par là pour financer mon projet et surtout faire en sorte qu’il soit pérenne sur le long terme, sachant très bien les sommes colossales que ça implique.
Me revient ensuite la conversation à table d’avec le président sur ma présence souhaitée au prochain congrès de Kyoto, j’imagine la tête que j’ai dû faire alors pour qu’il éclate de rires comme il l’a fait et il y a été de son argumentaire pour que j’accepte d’y être présent.
Maurice a dû très bien le briffer sur mes passions, car il a su mettre en avant des mots qui m’ont touché et dont je ne pouvais pas ne pas me rallier, obtenant ainsi l’accord qu’il attendait de ma part malgré ma réticence certaine à prendre l’avion pour m’y rendre.
L’écologie étant après la médecine le deuxième de mes points d’intérêts, je lui ai exposé quelques idées qui je crois devraient permettre à chaque nation de prendre conscience de l’urgence d’un tel accord et je me battrai bec et ongles pour me faire entendre.
« Jacques » l’a bien compris tout comme sa femme d’ailleurs qui n’a eu de cesse de me féliciter d’avoir malgré mon âge une telle connaissance du sujet mais surtout d’y amener des idées novatrices en la matière dont il ne pourra pas elle en est certaine, ne pas être entendu.
J’en suis là dans mes pensées quand la rame entre en gare et que je m’aperçoive que c’est celle où je dois descendre, j’envoie un texto à Thomas et Yuan pour leur demander de ne pas m’attendre pour dîner, ayant bien l’intention de me faire inviter chez mes amis et pourquoi pas passer la soirée avec eux s’ils m’en font la demande.
C’est un grand sourire aux lèvres que je lis leurs réponses qui bien sûr ne m’étonnent pas plus que ça.
« Texto »
• Nous aussi on aimerait bien voir Luka et Raymond, du coup on te rejoint là-bas ! Dis-leur qu’on ne vient pas les mains vides et qu’ils ne se cassent pas la tête pour la bouffe.
« Deuxième texto »
• Hors de question que tu découches Hi ! Hi ! Plus que trois nuits ensemble avant un mois !!
J’éclate de rire dans la rue, faisant se retourner sur moi quelques visages curieux.
- Ha ces deux-là Hi ! Hi !
2eme ANNÉE avant Pâques : (111 / 150) (Paris) (Raymond)
Rémi reste introuvable malgré l’imposant dispositif mis en place et Raymond commence à sérieusement s’inquiéter pour son collègue et ami, il est devant l’immeuble où habite Rémi, frappant depuis un moment à la porte de son appartement.
Une voisine ouvre sa porte pour voir qui tambourine ainsi depuis tout ce temps, elle reconnaît Raymond pour souvent l’avoir aperçu avec son voisin de palier et sort dans le couloir pour lui parler.
- Il n’est pas rentré !! Je viens juste de terminer son ménage, mais si vous voulez l’attendre je peux vous ouvrir ?
- Volontiers, merci !
La femme va chercher les clés chez elle et lui ouvre la porte.
- S’il n’est pas de retour quand vous repartirez, prévenez-moi pour que je referme.
- Entendu madame, merci beaucoup.
La femme voit bien aux traits tirés de Raymond que celui-ci se fait du souci, elle connaît son métier et s’en inquiète aussitôt, aimant beaucoup Rémi qui a toujours un mot gentil à son égard.
- Rien de grave j’espère ?
- J’aimerais tellement vous répondre que non, si vous saviez !!
- Oh !! Mon Dieu !!
Raymond ne veut pas l’affoler plus que nécessaire, aussi c’est d’une voix se voulant rassurante qu’il la laisse dans le couloir en entrant dans l’appartement.
- Je suis certain que je me fais du souci pour rien, sans doute est-il chez un ami ou en courses.
Il referme la porte pour ne pas lui laisser le temps de poser de nouvelles questions et va directement s’asseoir sur un des fauteuils du salon afin de passer quelques coups de téléphone pour prendre des nouvelles.
Ce n’est que devant les réponses négatives de ses collègues interrogés, qu’il se décide à appeler Maurice.
- Allô ? C’est Raymond, mon collègue a disparu, où en êtes-vous avec l’espion russe ?
-…
Raymond pâlit soudainement :
- Comment ça ??
-…
- Je suis chez Rémi mon collègue !!
-…
- Mais !!!
-…
- Entendu, j’attends que vos hommes arrivent, je vous donne l’adresse.
Raymond indique l’adresse à Maurice et raccroche la voix devenue tremblante de ce qu’il vient d’apprendre, Luka ou plutôt celui qui se fait passer pour lui non seulement n’est pas rentré dans le studio de ce dernier, mais en plus après l’inspection des hommes de Maurice, ceux-ci n’ont pu que constater l’état désastreux de l’appartement qui de toute évidence a été abandonné après avoir été mis à sac.
***/***
Maurice fait le rappel de tous ses hommes disponibles, il les envoie partout où il pourrait y avoir une chance que Stanislas aille et bien sûr en premier lieu chez Raymond où il sait que le vrai Luka se trouve.
Un rapport lui arrive en mail et il fronce les yeux en le lisant, une exclamation de rage s’échappant alors de ses lèvres montrant l’inquiétude que lui apportent les dernières nouvelles.
- Manquait plus que ça !!
Il décroche une énième fois son téléphone et attend avec impatience que son interlocuteur décroche.
***/***
Je suis sur l’avenue qui mène au pavillon de Raymond quand j’entends mon portable sonner, je le sors de ma poche et regarde qui est l’appelant, un sourire me vient quand je lis le nom de Maurice et je décroche en lançant un « Kikou !! » enjoué.
-…
Je pile dans l’avenue.
- De quoi ??
-…
- Tu crois qu’il viendrait jusque-là ?
-…
Une étrange colère peu coutumière me prend soudainement.
- Arrête tes hommes !! Je vais m’en occuper moi-même !!
-…
- Je sais ce que je fais !! Par contre demande-leur d’intercepter Yuan et Thomas qui doivent eux aussi venir chez Raymond, je préfère qu’ils ne prennent aucuns risques, tu comprends ?
-…
- Je suis à quelques minutes à peine du pavillon, ne te fais pas de bile, tout ira bien !! ……….. Du moins… pour nous !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (112 / 150) (Paris) (Florian) (suite)
Luka et son beau-frère sont depuis quelque temps déjà à l’intérieur de la maison quand la sonnette de l’entrée résonne, Luka s’empresse d’aller ouvrir en se demandant qui peut bien venir à une heure pareille en semaine.
- Florian !!! Quelle bonne surprise !! Mais entre !!!
J’entre après lui avoir fait la bise, mon air sérieux ne manque pas de l’inquiéter et son sourire disparaît aussi vite qu’il lui était venu.
Je traverse en quelques pas nerveux le couloir et me retrouve dans la pièce à vivre où un jeune homme me regarde arriver avec curiosité, j’ai un soupir de soulagement en constatant que ce n’est pas celui qui se fait passer pour Luka alors que le vrai aurait très bien pu le faire entrer étant donné qu’il n’a qu’une vague idée de ce à quoi il ressemble.
C’est Luka qui m’a suivi sans rien dire qui nous présente.
- Patrick le petit frère de Raymond !
Je hoche la tête.
- Enchanté !
- Florian, celui qui m’a sauvé la vie !
Patrick ressent bien l’atmosphère lourde qui vient d’emplir subitement la pièce, il se lève néanmoins pour saluer le jeune garçon aux yeux d’un vert si spécial qu’ils lui glacent le sang.
- Ton ami semble préoccupé ?
- (Luka) Qu’est-ce qu’il se passe « Flo » ? Je ne t’ai jamais vu comme ça ? Quelque chose ne va pas ?
Je lui réponds d’une voix que moi-même ai du mal à reconnaître tellement elle est empreinte de haine.
- Il connaît la vérité !! Je pense qu’il va venir ici !!
Luka devient blanc comme un linge.
- Comment a-t-il su ??
- J’ai bien peur qu’un ami de Raymond le lui ait dit !!
- (Luka incrédule) Pourquoi aurait-il fait une chose pareille ?
- Pas difficile à imaginer, j’ai bien peur qu’il lui ait fait son compte.
Luka sent ses jambes se dérober sous lui et c’est Patrick qui vient le soutenir pour l’asseoir sur le canapé du salon.
- Mon Dieu et Raymond !!!
- Il va bien !! Du moins aux dernières nouvelles et Maurice s’en occupe !!
- (Patrick alarmé) Il faut appeler la police !!
Je stoppe son geste de vouloir prendre le téléphone et joindre l’acte à la parole.
- Ils sont déjà au courant !! Je leur ai demandé de ne pas intervenir.
- (Patrick sidéré) Mais enfin pourquoi ? Luka nous a tout raconté et ce mec est un meurtrier !!
- Pourquoi ?? Tout simplement parce que j’ai bien l’intention de m’en occuper moi-même, voilà pourquoi !!
Luka d’une voix apeurée :
- Tu es fou Florian !! Ce type est un tueur et il n’hésitera pas à nous faire subir le pire, rappelle-toi ce qu’il m’a fait en me laissant pour mort ?
La différence et que tu ne t’y attendais pas et surtout que tu n’es pas moi !! Il va payer ce qu’il t’a fait et aussi ce qu’il a sans aucun doute fait au collègue de Raymond, sans compter certaines choses que j’ai apprises sur lui avant ça !!
Luka est surpris du ton inhabituel de son ami.
- Tu me fais peur Florian ! Je ne te reconnais plus là !!
J’ai un petit rictus involontaire, sans répondre je vais ouvrir la porte-fenêtre du salon sous les regards curieux des deux garçons.
Le froid entre aussitôt et nous fait frissonner mais je n’en ai cure et laisse entrouvert avant de revenir près d’eux non sans être passé avant pour déverrouiller la porte d’entrée.
Une fois dans le canapé entre eux deux, un son sort de ma gorge devenant au fil des secondes de plus en plus inaudible pour mes compagnons qui se serrent contre moi pour se réchauffer, n’osant pas poser la question qui pourtant leur brûle les lèvres.
***/***
Stanislas marche rapidement dans l’avenue en lisant les numéros sur les portes des maisons jusqu’à ce qu’il arrive devant le bon et sonne à la porte sa main tenant son couteau à cran d’arrêt fermement dans le fond de sa poche.
Une voix qu’il a l’impression de connaître lui parvient alors aux oreilles et lui fait froncer les sourcils.
- Entrez les gars !! C’est ouvert !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (113 / 150) (Paris) (Florian) (suite)
Stanislas croit comprendre qu’il y a quelqu’un d’attendu et sourit en se disant qu’il va devoir faire vite ou peut-être s’amuser plus que prévu suivant comment la situation va se présenter à lui.
Il ouvre la porte et entre dans le pavillon, referme derrière lui en ne faisant pas attention au froid qu’il règne dans la maison, moins prononcé quand même qu’à l’extérieur.
- Nous sommes dans le salon !! Vous arrivez juste à temps pour l’apéro les mecs !!
***/***
Dans l’avenue quatre hommes se rejoignent l’air soucieux.
- Il est rentré !! Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
- Tu connais les ordres !! Nous devons attendre et informer le patron de ce qu’il se passe au fur et à mesure des événements.
- Mais il y a Florian à l’intérieur !! Tu imagines s’il lui faisait du mal ?
- Tu connais les ordres aussi bien que moi, non ? Maurice doit savoir ce qu’il fait.
Deux collègues à eux apparaissent au coin de l’avenue accompagnés d’un autre homme qu’ils reconnaissent aussitôt comme étant l’inspecteur qui habite le pavillon.
Celui-ci semble dans tous ses états et c’est d’une voix criarde qu’il s’adresse à eux dès qu’ils sont suffisamment près pour l’entendre sans ameuter tout le quartier.
- Luka est rentré ?
- Oui !!
- Qu’est-ce qu’on attend alors pour le prévenir ?
- Nous avons des ordres !!
- Et si l’autre taré venait à arriver ? Vous y avez pensé ?
- Il est déjà à l’intérieur !!
- De quoi ??
Raymond passe la main dans son manteau pour prendre son arme de service, il est immédiatement stoppé dans son geste par les deux hommes qui sont venus le chercher chez Rémi.
Raymond se débat quelques secondes, jusqu’à ce qu’une prise lui bloque le bras suffisamment fort pour qu’il ressente la douleur occasionnée par la torsion.
- Aïe !! Vous êtes cinglé !! Il va le tuer !!
- Luka n’est pas seul à l’intérieur !! Du calme inspecteur !!
- (Raymond fébrile) Comment ça, il n’est pas seul ? Qui est avec lui ? Des hommes à vous ?
- Florian et un autre garçon que nous ne connaissons pas !!
Raymond tente une nouvelle fois d’échapper à la prise, en vain et ça ne lui rapporte qu’une douleur encore plus forte quand l’homme accentue sa prise.
- Calmez-vous inspecteur, ça ne sert à rien qu’à vous faire du mal !! Nous devons attendre et suivre nos ordres !!
Raymond sent ses nerfs le lâcher et s’écroule en larmes, rattrapé juste à temps par les deux hommes de la DST qui lui évitent ainsi la chute brutale sur le bitume.
- (D’une voix implorante) Il va les tuer !! Vous ne savez pas ce dont il est capable !! Pourquoi n’intervenez-vous pas enfin !! Vous voulez avoir leurs morts sur la conscience ?
- Nous ne faisons qu’exécuter les ordres, c’est Florian lui-même qui a demandé que nous n’intervenions pas.
- Il ne ferait pas de mal à une mouche, vous le savez aussi bien que moi, non ?
L’homme esquisse un faible sourire.
- Lui non, mais les mouches ???
***/***
Stanislas entre dans le salon et se fige en reconnaissant le jeune rouquin entre les deux autres garçons qui eux sont raidis par la peur, le jeune rouquin le fixe de ses yeux si étranges qu’un frisson lui parcourt l’échine.
D’une voix rauque pleine de menace :
- Bonjour Luka !! Ou devrais-je plutôt dire Stanislas !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (114 / 150) (Paris) (Florian) (suite)
Thomas et Yuan sont surpris au moment de quitter l’appartement quand ils se retrouvent nez à nez avec deux des hommes de Maurice qu’ils connaissent très bien, vu qu’ils faisaient partie de l’équipe qui était au cirque avec eux.
Thomas aussitôt ressent l’inquiétude due à leurs présences.
- (D’une voix blanche) Florian !!!
L’homme d’un geste rassurant :
- Il n’a rien, ne t’inquiète pas Thomas, c’est juste Maurice qui vous demande de ne pas le rejoindre pour l’instant. Nous pensons que le faux Luka a découvert la supercherie et c’est Florian lui-même qui a demandé que nous vous protégions au cas où.
- (Yuan) Et lui, il est où ?
- Une équipe veille sur lui jour et nuit, il ne court aucun risque.
Thomas sent au plus profond de lui qu’on lui cache quelque chose, c’est comme une lueur qui brille dans son cerveau lui signalant que son chéri est en danger.
- Puisque c’est ainsi, conduisez-nous à lui, il n’y a que comme ça que je serai certain que tout va bien.
- (Yuan) Thomas à raison !! Si Florian ne risque rien, nous pouvons donc le rejoindre !!
Un des deux agents s’éloigne et ils le voient parler dans son micro près de son oreillette, celui-ci revient peu de temps après en faisant un signe de tête affirmatif à son collègue qui se tourne alors vers les deux garçons en souriant.
- Très bien !! Suivez-nous !!
***/***
Dans la rue près de chez Raymond, les choses sont comme figées.
Un mouvement alerte un des hommes qui plisse les yeux pour mieux apercevoir les formes qui s’approchent du pavillon, son regard s’arrondit alors de stupeur avant qu’un ricanement irrépressible ne le prenne quand il comprend enfin la nature de ce qui l’a d’abord interpellé.
Sa main se tend dans la direction des mouvements de plus en plus nombreux, faisant par la même occasion se retourner les autres hommes vers la direction qu’il indique et qui déjà se demandaient ce qui pouvait bien lui amener ce rire sardonique.
- Je crois que les troupes sont en marche Hi ! Hi !
Raymond qui n’a encore jamais assisté à ce genre de chose, ne comprend évidemment rien au comportement des hommes de la DST qui maintenant ont comme par miracle retrouvé le sourire et perdu tout le stress des dernières minutes par la même occasion.
- Quelles troupes ?? De quoi parlez-vous ?? Je ne vois que des pigeons !!
Un des hommes éclate de rire.
- Voyons voir !! Nous avons déjà eu droit aux commandos du Siam, aux tigres panthères (prononcé par l’homme « panzer »), aux régiments de sapeurs et maintenant voilà l’aviation Hi ! Hi ! Manque plus que la marine et il nous les aura tous faits Hi ! Hi !
Raymond le regarde d’un œil soucieux.
- Vous avez fumé ou quoi ?
- Attends encore quelques minutes et tu vas très vite comprendre de quoi je parle.
Raymond préfère se taire, malgré tout il n’a jamais vu autant d’oiseaux dans le quartier et il lui semble même qu’ils en arrivent encore de plus en plus, ce n’est de toute évidence pas qu’une impression car certains voisins commencent à sortir de chez eux intrigués eux aussi d’en voir autant surgir de partout et se posant calmement sur la pelouse de leur voisin en attendant ils ne savent quoi exactement.
Un des hommes reçoit un appel et applique sa main sur son oreillette pour mieux entendre, il fait un résumé succinct de ce qu’il se prépare assurément et revient vers eux avec le sourire.
- C’était le patron qui venait aux nouvelles et nous prévenir que Thomas et Yuan étaient en chemin avec les collègues.
- (Un autre agent) Tu lui as dit ce qu’il se passe ici ?
- Oui et crois-moi, j’aurais bien aimé voir sa tête Hi ! Hi !
***/***
Maurice s’affale sur son fauteuil le visage marquant encore l’énorme surprise de ce qu’il vient d’apprendre, son agent visiblement amusé de lui faire son rapport et de lui annoncer que l’aviation était prête à décoller à la moindre alerte.
Ses hommes sont tellement imprégnés depuis leurs séjours au cirque des « dons » pour le moins spéciaux de Florian qu’ils n’y voient plus que l’aspect comique des choses et ont perdu tous sens communs, ne s’étonnant plus de rien de sa part comme si tout ce qu’il faisait était des plus naturels.
Maurice en est au même point sans vraiment s’en rendre compte car il est au même moment en train de se demander s’il ne devrait pas emmener « Flo » aux îles Galápagos rien qu’au cas où…
Un énorme éclat de rire lui échappe alors et Maurice ne peut s’empêcher de s’exprimer à haute voix en se claquant les cuisses, le visage couvert de larmes.
- C’est que je le verrais bien sur une tortue moi le preux chevalier au casque roux, la bête cavalant après un truand pour lui bouffer le cul Hi ! Hi !
Il n’est pas encore si tard et je n’ai ni envie de rentrer, ni d’aller bosser mais simplement de me balader et pourquoi pas d’aller rendre visite à un de mes amis.
Tout naturellement je pense à Luka et je souris en me disant que ce ne serait pas une mauvaise idée d’aller lui faire un petit coucou histoire de voir comment il va et surtout s’il s’habitue à sa nouvelle vie.
C’est donc d’un bon pas que je rejoins la gare RER la plus proche, je n’ai pas longtemps à attendre et le peu de monde dans la rame me permet de m’installer tranquillement et de regarder le paysage par la fenêtre, appréciant à sa juste valeur ce moment de solitude qui me permet de réfléchir à tout ce que j’ai appris dernièrement.
Déjà la bonne nouvelle de ce matin quand Louis mon banquier m’a confirmé qu’il avait mis un de ses meilleurs agents boursiers au rachat des actions disponibles du laboratoire Bohringer qu’avec mes associés et amis nous convoitons, Louis était tout heureux de m’apprendre que déjà j’étais possesseur d’un bon petit paquet d’action obtenue à un prix raisonnable.
Sachant que Ming et Hassan en faisaient tout autant, il ne restera plus grand-chose à récupérer lors de la prochaine OPA avant que nous soyons détenteurs de la majorité décisionnelle et que nous commencions le lancement des prochaines molécules qui devraient soulager un grand nombre de personnes sur la planète.
L’aspect financier n’est pas le plus important pour moi mais je suis conscient qu’il faille en passer par là pour financer mon projet et surtout faire en sorte qu’il soit pérenne sur le long terme, sachant très bien les sommes colossales que ça implique.
Me revient ensuite la conversation à table d’avec le président sur ma présence souhaitée au prochain congrès de Kyoto, j’imagine la tête que j’ai dû faire alors pour qu’il éclate de rires comme il l’a fait et il y a été de son argumentaire pour que j’accepte d’y être présent.
Maurice a dû très bien le briffer sur mes passions, car il a su mettre en avant des mots qui m’ont touché et dont je ne pouvais pas ne pas me rallier, obtenant ainsi l’accord qu’il attendait de ma part malgré ma réticence certaine à prendre l’avion pour m’y rendre.
L’écologie étant après la médecine le deuxième de mes points d’intérêts, je lui ai exposé quelques idées qui je crois devraient permettre à chaque nation de prendre conscience de l’urgence d’un tel accord et je me battrai bec et ongles pour me faire entendre.
« Jacques » l’a bien compris tout comme sa femme d’ailleurs qui n’a eu de cesse de me féliciter d’avoir malgré mon âge une telle connaissance du sujet mais surtout d’y amener des idées novatrices en la matière dont il ne pourra pas elle en est certaine, ne pas être entendu.
J’en suis là dans mes pensées quand la rame entre en gare et que je m’aperçoive que c’est celle où je dois descendre, j’envoie un texto à Thomas et Yuan pour leur demander de ne pas m’attendre pour dîner, ayant bien l’intention de me faire inviter chez mes amis et pourquoi pas passer la soirée avec eux s’ils m’en font la demande.
C’est un grand sourire aux lèvres que je lis leurs réponses qui bien sûr ne m’étonnent pas plus que ça.
« Texto »
• Nous aussi on aimerait bien voir Luka et Raymond, du coup on te rejoint là-bas ! Dis-leur qu’on ne vient pas les mains vides et qu’ils ne se cassent pas la tête pour la bouffe.
« Deuxième texto »
• Hors de question que tu découches Hi ! Hi ! Plus que trois nuits ensemble avant un mois !!
J’éclate de rire dans la rue, faisant se retourner sur moi quelques visages curieux.
- Ha ces deux-là Hi ! Hi !
2eme ANNÉE avant Pâques : (111 / 150) (Paris) (Raymond)
Rémi reste introuvable malgré l’imposant dispositif mis en place et Raymond commence à sérieusement s’inquiéter pour son collègue et ami, il est devant l’immeuble où habite Rémi, frappant depuis un moment à la porte de son appartement.
Une voisine ouvre sa porte pour voir qui tambourine ainsi depuis tout ce temps, elle reconnaît Raymond pour souvent l’avoir aperçu avec son voisin de palier et sort dans le couloir pour lui parler.
- Il n’est pas rentré !! Je viens juste de terminer son ménage, mais si vous voulez l’attendre je peux vous ouvrir ?
- Volontiers, merci !
La femme va chercher les clés chez elle et lui ouvre la porte.
- S’il n’est pas de retour quand vous repartirez, prévenez-moi pour que je referme.
- Entendu madame, merci beaucoup.
La femme voit bien aux traits tirés de Raymond que celui-ci se fait du souci, elle connaît son métier et s’en inquiète aussitôt, aimant beaucoup Rémi qui a toujours un mot gentil à son égard.
- Rien de grave j’espère ?
- J’aimerais tellement vous répondre que non, si vous saviez !!
- Oh !! Mon Dieu !!
Raymond ne veut pas l’affoler plus que nécessaire, aussi c’est d’une voix se voulant rassurante qu’il la laisse dans le couloir en entrant dans l’appartement.
- Je suis certain que je me fais du souci pour rien, sans doute est-il chez un ami ou en courses.
Il referme la porte pour ne pas lui laisser le temps de poser de nouvelles questions et va directement s’asseoir sur un des fauteuils du salon afin de passer quelques coups de téléphone pour prendre des nouvelles.
Ce n’est que devant les réponses négatives de ses collègues interrogés, qu’il se décide à appeler Maurice.
- Allô ? C’est Raymond, mon collègue a disparu, où en êtes-vous avec l’espion russe ?
-…
Raymond pâlit soudainement :
- Comment ça ??
-…
- Je suis chez Rémi mon collègue !!
-…
- Mais !!!
-…
- Entendu, j’attends que vos hommes arrivent, je vous donne l’adresse.
Raymond indique l’adresse à Maurice et raccroche la voix devenue tremblante de ce qu’il vient d’apprendre, Luka ou plutôt celui qui se fait passer pour lui non seulement n’est pas rentré dans le studio de ce dernier, mais en plus après l’inspection des hommes de Maurice, ceux-ci n’ont pu que constater l’état désastreux de l’appartement qui de toute évidence a été abandonné après avoir été mis à sac.
***/***
Maurice fait le rappel de tous ses hommes disponibles, il les envoie partout où il pourrait y avoir une chance que Stanislas aille et bien sûr en premier lieu chez Raymond où il sait que le vrai Luka se trouve.
Un rapport lui arrive en mail et il fronce les yeux en le lisant, une exclamation de rage s’échappant alors de ses lèvres montrant l’inquiétude que lui apportent les dernières nouvelles.
- Manquait plus que ça !!
Il décroche une énième fois son téléphone et attend avec impatience que son interlocuteur décroche.
***/***
Je suis sur l’avenue qui mène au pavillon de Raymond quand j’entends mon portable sonner, je le sors de ma poche et regarde qui est l’appelant, un sourire me vient quand je lis le nom de Maurice et je décroche en lançant un « Kikou !! » enjoué.
-…
Je pile dans l’avenue.
- De quoi ??
-…
- Tu crois qu’il viendrait jusque-là ?
-…
Une étrange colère peu coutumière me prend soudainement.
- Arrête tes hommes !! Je vais m’en occuper moi-même !!
-…
- Je sais ce que je fais !! Par contre demande-leur d’intercepter Yuan et Thomas qui doivent eux aussi venir chez Raymond, je préfère qu’ils ne prennent aucuns risques, tu comprends ?
-…
- Je suis à quelques minutes à peine du pavillon, ne te fais pas de bile, tout ira bien !! ……….. Du moins… pour nous !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (112 / 150) (Paris) (Florian) (suite)
Luka et son beau-frère sont depuis quelque temps déjà à l’intérieur de la maison quand la sonnette de l’entrée résonne, Luka s’empresse d’aller ouvrir en se demandant qui peut bien venir à une heure pareille en semaine.
- Florian !!! Quelle bonne surprise !! Mais entre !!!
J’entre après lui avoir fait la bise, mon air sérieux ne manque pas de l’inquiéter et son sourire disparaît aussi vite qu’il lui était venu.
Je traverse en quelques pas nerveux le couloir et me retrouve dans la pièce à vivre où un jeune homme me regarde arriver avec curiosité, j’ai un soupir de soulagement en constatant que ce n’est pas celui qui se fait passer pour Luka alors que le vrai aurait très bien pu le faire entrer étant donné qu’il n’a qu’une vague idée de ce à quoi il ressemble.
C’est Luka qui m’a suivi sans rien dire qui nous présente.
- Patrick le petit frère de Raymond !
Je hoche la tête.
- Enchanté !
- Florian, celui qui m’a sauvé la vie !
Patrick ressent bien l’atmosphère lourde qui vient d’emplir subitement la pièce, il se lève néanmoins pour saluer le jeune garçon aux yeux d’un vert si spécial qu’ils lui glacent le sang.
- Ton ami semble préoccupé ?
- (Luka) Qu’est-ce qu’il se passe « Flo » ? Je ne t’ai jamais vu comme ça ? Quelque chose ne va pas ?
Je lui réponds d’une voix que moi-même ai du mal à reconnaître tellement elle est empreinte de haine.
- Il connaît la vérité !! Je pense qu’il va venir ici !!
Luka devient blanc comme un linge.
- Comment a-t-il su ??
- J’ai bien peur qu’un ami de Raymond le lui ait dit !!
- (Luka incrédule) Pourquoi aurait-il fait une chose pareille ?
- Pas difficile à imaginer, j’ai bien peur qu’il lui ait fait son compte.
Luka sent ses jambes se dérober sous lui et c’est Patrick qui vient le soutenir pour l’asseoir sur le canapé du salon.
- Mon Dieu et Raymond !!!
- Il va bien !! Du moins aux dernières nouvelles et Maurice s’en occupe !!
- (Patrick alarmé) Il faut appeler la police !!
Je stoppe son geste de vouloir prendre le téléphone et joindre l’acte à la parole.
- Ils sont déjà au courant !! Je leur ai demandé de ne pas intervenir.
- (Patrick sidéré) Mais enfin pourquoi ? Luka nous a tout raconté et ce mec est un meurtrier !!
- Pourquoi ?? Tout simplement parce que j’ai bien l’intention de m’en occuper moi-même, voilà pourquoi !!
Luka d’une voix apeurée :
- Tu es fou Florian !! Ce type est un tueur et il n’hésitera pas à nous faire subir le pire, rappelle-toi ce qu’il m’a fait en me laissant pour mort ?
La différence et que tu ne t’y attendais pas et surtout que tu n’es pas moi !! Il va payer ce qu’il t’a fait et aussi ce qu’il a sans aucun doute fait au collègue de Raymond, sans compter certaines choses que j’ai apprises sur lui avant ça !!
Luka est surpris du ton inhabituel de son ami.
- Tu me fais peur Florian ! Je ne te reconnais plus là !!
J’ai un petit rictus involontaire, sans répondre je vais ouvrir la porte-fenêtre du salon sous les regards curieux des deux garçons.
Le froid entre aussitôt et nous fait frissonner mais je n’en ai cure et laisse entrouvert avant de revenir près d’eux non sans être passé avant pour déverrouiller la porte d’entrée.
Une fois dans le canapé entre eux deux, un son sort de ma gorge devenant au fil des secondes de plus en plus inaudible pour mes compagnons qui se serrent contre moi pour se réchauffer, n’osant pas poser la question qui pourtant leur brûle les lèvres.
***/***
Stanislas marche rapidement dans l’avenue en lisant les numéros sur les portes des maisons jusqu’à ce qu’il arrive devant le bon et sonne à la porte sa main tenant son couteau à cran d’arrêt fermement dans le fond de sa poche.
Une voix qu’il a l’impression de connaître lui parvient alors aux oreilles et lui fait froncer les sourcils.
- Entrez les gars !! C’est ouvert !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (113 / 150) (Paris) (Florian) (suite)
Stanislas croit comprendre qu’il y a quelqu’un d’attendu et sourit en se disant qu’il va devoir faire vite ou peut-être s’amuser plus que prévu suivant comment la situation va se présenter à lui.
Il ouvre la porte et entre dans le pavillon, referme derrière lui en ne faisant pas attention au froid qu’il règne dans la maison, moins prononcé quand même qu’à l’extérieur.
- Nous sommes dans le salon !! Vous arrivez juste à temps pour l’apéro les mecs !!
***/***
Dans l’avenue quatre hommes se rejoignent l’air soucieux.
- Il est rentré !! Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
- Tu connais les ordres !! Nous devons attendre et informer le patron de ce qu’il se passe au fur et à mesure des événements.
- Mais il y a Florian à l’intérieur !! Tu imagines s’il lui faisait du mal ?
- Tu connais les ordres aussi bien que moi, non ? Maurice doit savoir ce qu’il fait.
Deux collègues à eux apparaissent au coin de l’avenue accompagnés d’un autre homme qu’ils reconnaissent aussitôt comme étant l’inspecteur qui habite le pavillon.
Celui-ci semble dans tous ses états et c’est d’une voix criarde qu’il s’adresse à eux dès qu’ils sont suffisamment près pour l’entendre sans ameuter tout le quartier.
- Luka est rentré ?
- Oui !!
- Qu’est-ce qu’on attend alors pour le prévenir ?
- Nous avons des ordres !!
- Et si l’autre taré venait à arriver ? Vous y avez pensé ?
- Il est déjà à l’intérieur !!
- De quoi ??
Raymond passe la main dans son manteau pour prendre son arme de service, il est immédiatement stoppé dans son geste par les deux hommes qui sont venus le chercher chez Rémi.
Raymond se débat quelques secondes, jusqu’à ce qu’une prise lui bloque le bras suffisamment fort pour qu’il ressente la douleur occasionnée par la torsion.
- Aïe !! Vous êtes cinglé !! Il va le tuer !!
- Luka n’est pas seul à l’intérieur !! Du calme inspecteur !!
- (Raymond fébrile) Comment ça, il n’est pas seul ? Qui est avec lui ? Des hommes à vous ?
- Florian et un autre garçon que nous ne connaissons pas !!
Raymond tente une nouvelle fois d’échapper à la prise, en vain et ça ne lui rapporte qu’une douleur encore plus forte quand l’homme accentue sa prise.
- Calmez-vous inspecteur, ça ne sert à rien qu’à vous faire du mal !! Nous devons attendre et suivre nos ordres !!
Raymond sent ses nerfs le lâcher et s’écroule en larmes, rattrapé juste à temps par les deux hommes de la DST qui lui évitent ainsi la chute brutale sur le bitume.
- (D’une voix implorante) Il va les tuer !! Vous ne savez pas ce dont il est capable !! Pourquoi n’intervenez-vous pas enfin !! Vous voulez avoir leurs morts sur la conscience ?
- Nous ne faisons qu’exécuter les ordres, c’est Florian lui-même qui a demandé que nous n’intervenions pas.
- Il ne ferait pas de mal à une mouche, vous le savez aussi bien que moi, non ?
L’homme esquisse un faible sourire.
- Lui non, mais les mouches ???
***/***
Stanislas entre dans le salon et se fige en reconnaissant le jeune rouquin entre les deux autres garçons qui eux sont raidis par la peur, le jeune rouquin le fixe de ses yeux si étranges qu’un frisson lui parcourt l’échine.
D’une voix rauque pleine de menace :
- Bonjour Luka !! Ou devrais-je plutôt dire Stanislas !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (114 / 150) (Paris) (Florian) (suite)
Thomas et Yuan sont surpris au moment de quitter l’appartement quand ils se retrouvent nez à nez avec deux des hommes de Maurice qu’ils connaissent très bien, vu qu’ils faisaient partie de l’équipe qui était au cirque avec eux.
Thomas aussitôt ressent l’inquiétude due à leurs présences.
- (D’une voix blanche) Florian !!!
L’homme d’un geste rassurant :
- Il n’a rien, ne t’inquiète pas Thomas, c’est juste Maurice qui vous demande de ne pas le rejoindre pour l’instant. Nous pensons que le faux Luka a découvert la supercherie et c’est Florian lui-même qui a demandé que nous vous protégions au cas où.
- (Yuan) Et lui, il est où ?
- Une équipe veille sur lui jour et nuit, il ne court aucun risque.
Thomas sent au plus profond de lui qu’on lui cache quelque chose, c’est comme une lueur qui brille dans son cerveau lui signalant que son chéri est en danger.
- Puisque c’est ainsi, conduisez-nous à lui, il n’y a que comme ça que je serai certain que tout va bien.
- (Yuan) Thomas à raison !! Si Florian ne risque rien, nous pouvons donc le rejoindre !!
Un des deux agents s’éloigne et ils le voient parler dans son micro près de son oreillette, celui-ci revient peu de temps après en faisant un signe de tête affirmatif à son collègue qui se tourne alors vers les deux garçons en souriant.
- Très bien !! Suivez-nous !!
***/***
Dans la rue près de chez Raymond, les choses sont comme figées.
Un mouvement alerte un des hommes qui plisse les yeux pour mieux apercevoir les formes qui s’approchent du pavillon, son regard s’arrondit alors de stupeur avant qu’un ricanement irrépressible ne le prenne quand il comprend enfin la nature de ce qui l’a d’abord interpellé.
Sa main se tend dans la direction des mouvements de plus en plus nombreux, faisant par la même occasion se retourner les autres hommes vers la direction qu’il indique et qui déjà se demandaient ce qui pouvait bien lui amener ce rire sardonique.
- Je crois que les troupes sont en marche Hi ! Hi !
Raymond qui n’a encore jamais assisté à ce genre de chose, ne comprend évidemment rien au comportement des hommes de la DST qui maintenant ont comme par miracle retrouvé le sourire et perdu tout le stress des dernières minutes par la même occasion.
- Quelles troupes ?? De quoi parlez-vous ?? Je ne vois que des pigeons !!
Un des hommes éclate de rire.
- Voyons voir !! Nous avons déjà eu droit aux commandos du Siam, aux tigres panthères (prononcé par l’homme « panzer »), aux régiments de sapeurs et maintenant voilà l’aviation Hi ! Hi ! Manque plus que la marine et il nous les aura tous faits Hi ! Hi !
Raymond le regarde d’un œil soucieux.
- Vous avez fumé ou quoi ?
- Attends encore quelques minutes et tu vas très vite comprendre de quoi je parle.
Raymond préfère se taire, malgré tout il n’a jamais vu autant d’oiseaux dans le quartier et il lui semble même qu’ils en arrivent encore de plus en plus, ce n’est de toute évidence pas qu’une impression car certains voisins commencent à sortir de chez eux intrigués eux aussi d’en voir autant surgir de partout et se posant calmement sur la pelouse de leur voisin en attendant ils ne savent quoi exactement.
Un des hommes reçoit un appel et applique sa main sur son oreillette pour mieux entendre, il fait un résumé succinct de ce qu’il se prépare assurément et revient vers eux avec le sourire.
- C’était le patron qui venait aux nouvelles et nous prévenir que Thomas et Yuan étaient en chemin avec les collègues.
- (Un autre agent) Tu lui as dit ce qu’il se passe ici ?
- Oui et crois-moi, j’aurais bien aimé voir sa tête Hi ! Hi !
***/***
Maurice s’affale sur son fauteuil le visage marquant encore l’énorme surprise de ce qu’il vient d’apprendre, son agent visiblement amusé de lui faire son rapport et de lui annoncer que l’aviation était prête à décoller à la moindre alerte.
Ses hommes sont tellement imprégnés depuis leurs séjours au cirque des « dons » pour le moins spéciaux de Florian qu’ils n’y voient plus que l’aspect comique des choses et ont perdu tous sens communs, ne s’étonnant plus de rien de sa part comme si tout ce qu’il faisait était des plus naturels.
Maurice en est au même point sans vraiment s’en rendre compte car il est au même moment en train de se demander s’il ne devrait pas emmener « Flo » aux îles Galápagos rien qu’au cas où…
Un énorme éclat de rire lui échappe alors et Maurice ne peut s’empêcher de s’exprimer à haute voix en se claquant les cuisses, le visage couvert de larmes.
- C’est que je le verrais bien sur une tortue moi le preux chevalier au casque roux, la bête cavalant après un truand pour lui bouffer le cul Hi ! Hi !
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