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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 3) - Version imprimable

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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 3) - laurentdu51100 - 02-09-2020

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2eme ANNÉE avant Pâques : (01 / 150) (Aix) (Douzième jour) (Centre hospitalier Paul Cézanne) (fin)


"Retour au présent"

Luka regarde la télévision et n’entend pas la porte s’ouvrir, Raymond reste figer devant la porte à regarder le garçon couvert de bandage assis sur son lit et visiblement bien éveillé.

Même s’il avait été plus ou moins prévenu que ce serait le cas, le voir ainsi lui fait quelque chose et l’émotion le prend à la gorge à le voir revenu à la vie alors qu’il y a encore peu de temps, personne n’aurait osé parié un centime la dessus.

L’empathie qu’il a ressentie pour le jeune homme dans le coma lors de ses premières visites à la Salpetrière est toujours aussi puissante, témoin en est cette émotion qui l’étreint en ce moment à le voir revenu à la vie.

C’est donc le visage bouleversé, qu’il entre dans la chambre et qu’il voit se retourner vers lui la tête recouverte de bandage où seuls ses yeux apparaissent ainsi que ses lèvres qui ont en découvrant son visiteur, une petite moue surprise et interrogative.

Luka cherche dans sa mémoire d’où il aurait pu connaître cet homme qui de toute évidence semble fortement troubler de le voir.

- Bonsoir ! Vous avez dû vous tromper de chambre monsieur.

Raymond est pris à froid par la question.

- Comment !!! Heu !! Non je ne crois pas !! Je me présente, inspecteur Baltot de la police scientifique de Paris. J’enquête sur l’agression dont vous avez été la victime et je me réjouis de vous voir conscient aussi rapidement après votre opération.
- Vous n’êtes pas le seul à me le dire inspecteur et moi-même j’en suis le premier surpris, surtout après ce qu’on m’a révélé sur l’état dans lequel je me trouvais.
- Vous sentez vous suffisamment en forme pour répondre à mes questions ?
- Bien sûr inspecteur, mais asseyez-vous donc je vous prie.

Raymond ne se fait pas prier et prend le siège devant la petite table, il le déplace jusque près du lit et s’assoit sans quitter des yeux ceux du jeune homme qui le fixe avec curiosité lui aussi.

Une heure de questions réponses où Raymond note méticuleusement tout ce qu’il apprend de ce garçon.

Ses questions du début plutôt d’ordres identitaires, sont ensuite remplacées par celles qui pourraient faire avancer son enquête en cherchant qui aurait eu suffisamment de motivations pour en vouloir à sa vie.

Bien sûr Luka n’en sait pas plus que lui et l’inspecteur s’en rend vite compte, il cherche alors des détails dans sa vie de tous les jours au cas où un indice viendrait l’interpeller sur une quelconque raison à toute cette affaire.

Luka garde les yeux fixés sur l’inspecteur, son regard est si intense que celui sur qui il est posé en frissonne et sent une chaleur irraisonnée lui parcourir le corps, un sourire accompagne ce regard qui rend Raymond beaucoup plus perturber que cette simple prise de contact n’aurait dû lui amener au final et sans en comprendre la raison, il ne peut s’empêcher de le lui rendre.

La nuit est déjà bien tombée quand Raymond décide qu’il en sait suffisamment pour entreprendre ses premières recherches et se lève pour prendre congé, en précisant toutefois qu’il reviendrait le lendemain poursuivre son interrogatoire sur les questions qui ne manqueront pas de se poser à lui entre temps.

- Je crois que ça va bientôt être l’heure du repas pour toi Luka, passe une bonne nuit et à demain.
- Merci inspecteur, vous aussi.
- Raymond !!
- Pardon ?
- C’est mon prénom et c’est mieux qu’inspecteur tu ne crois pas ?
- (Luka sourit) Je saurai m’en souvenir.

Ce n’est qu’une fois dehors, que l’inspecteur respire enfin plus librement et qu’un petit rire s’échappe de ses lèvres quand il s’en aperçoit, ce premier vrai contact avec Luka l’a marqué plus qu’il n’aurait pu l’imaginer et son cerveau essaie de lui donner une image forcément erronée de son aspect réel sans ses bandages.

La curiosité est telle, qu’à peine rentrer dans sa chambre d’hôtel, il allume son ordinateur portable et se rend dans les fichiers de la faculté où est inscrit le jeune homme pour y chercher une photo qui normalement doit s’y trouver ne serait-ce que pour l’octroi de sa carte d’étudiant.

Il trouve l’abécédaire d’inscription et tape nerveusement le nom et le prénom du garçon qu’il vient d’apprendre, un temps de chargement qui lui fait taper des pieds d’impatience et enfin le fichier s’ouvre et une photo étrangement flou, trop même pour qu’elle soit acceptée lui apparaît et ne dévoile rien de bien concluant.

Raymond peste contre ce manque de rigueur et poursuit sa recherche en tapant l’année précédente, encore une fois il doit attendre que le fichier se charge et ce coup-ci le portrait est très net et ses yeux se posent avidement sur le visage souriant du jeune homme tel qu’il devait être avant son agression.

Raymond reste un moment à regarder le cœur serré cette photo de celui qui, pense-t-il, ne sera plus jamais aussi parfait et restera atrocement défiguré pour le restant de ses jours.

L’inspecteur coupe d’un geste rageur son pc portable et se prend la tête entre les mains en laissant s’échapper les larmes de tristesse devant une telle injustice.


2eme ANNÉE avant Pâques : (02 / 150) (Aix) (Treizième jour) (Commissariat d’Aix en Provence)


Maurice comme chaque matin peste sur ses vacances qui n’en sont pas vraiment, gâchées qu’elles le sont par ce déchaînement d’actions contre Florian.

Les nouvelles tournures de ces derniers jours sont quand même rassurantes et c’est avec son équipe en place presque au complet, ne serait-ce les hommes laissés à la surveillance de Florian qu’il fait le point ce matin-là.

Dorian et Gérôme sont également présents et le bureau semble soudainement très petit devant tous ses hommes à l’intérieur.

- (Maurice) Messieurs un peu de silence s’il vous plait !! Le débriefing de ce matin est essentiellement destiné à préparer nos futures actions de préventions, voici en quelques mots où nous en sommes dans cette affaire avec les Russes. Ils ont déjà perdus treize hommes depuis que nous sommes ici, dont six qui ont été sacrifié afin qu’ils ne dévoilent rien sur leurs missions. Ça nous prouve si le besoin s’en faisait sentir, jusqu’où ils étaient prêts à aller pour s’emparer de notre énergumène. Je dis bien ils étaient car depuis quelques jours, les choses semblent changer en notre faveur. Je m’explique, il semblerait que la façon rapide dont ont été découverts leurs agents, leur laisseraient à penser que nous avions mis sur pied une action coercitive pour nous débarrasser de la cellule d’espionnage implantée sur notre territoire et que nous nous servions pour cela d’une « chèvre » (Il rit) En l’occurrence notre jeune rouquin pour les attirer dans nos filets. Bien sûr dès que j’ai eu vent de cette idée, j’ai mis tout en œuvre pour qu’ils en aient la certitude, aidé en cela par l’émir Hassan lui-même ainsi que de son agent dont nous avions déjà entendu parler en Afrique et qui me semble être d’une efficacité redoutable. L’incident diplomatique avec l’Arabie Saoudite nous aide également beaucoup car l’embargo qu’ils appliquent à l’état Russe commence à faire bouger la population et de ce fait donne d’autres priorités à son dirigeant. Rajoutant également les pressions au calme venant de leurs alliés les plus puissants dont je ne citerai que la Chine et l’Inde, pèse aussi fortement dans la balance et met Poutine au pied du mur.
- (Dorian) Il va laisser « Flo » tranquille alors ?
- Ça se pourrait bien en effet mais venant de lui rien n’est jamais certain, il reste encore quelques points noirs à élucider dont le plus important et certainement le plus dangereux, je fais allusion à ce jeune homme qui se fait passer pour Luka et que nous n'avons découvert que par pur hasard, c'est de toute évidence un meurtrier de la pire espèce qui cache bien son jeu derrière son jeune âge et ses airs fragiles. Ne nous y trompons pas pourtant !! Il est capable du pire et nous sommes actuellement sur plusieurs pistes de ses précédentes missions.
- (Patrice) Il serait temps de le mettre au frais patron.
- Certainement pas !!! Maintenant que nous sommes certains de qui il est, nous devons l’utiliser et lui donner suffisamment d’informations pour qu’ils aient la certitude que nous utilisons bien Florian comme un leurre et qu’il n’a en fait que très peu d’importance dans toute cette histoire si ce n’est le fait que son habilité chirurgicale nous ait permis de monter toute cette mascarade.
- (Gérôme) Quelles informations comptes-tu lui donner ?
- Justement, j’allais y venir !! Maintenant qu’il sait que notre Florian nous sert d’appât, il va certainement tenter de se rapprocher de moi ou de l’un d’entre vous pour apporter les preuves qu’il manque à son paranoïaque de patron et profitera de toute évidence de sa pseudo mission que nous lui avons donné pour le faire.
- (Gérôme) Va falloir la jouer serrer sur ce coup-là, au moindre doute il pourrait tout remettre en cause.
- C’est pour cette raison que nous ne le laisserons approcher que de quelques personnes qui seront briffés pour, maintenant je ne vous ai pas tout dit et une autre opération a été mise en œuvre parallèlement et toujours avec l’aide de notre ami Hassan, vous connaissez tous l’énorme empathie que ressentent les personnes en contact avec notre Florian national ? Et bien, nous avons décidé de nous en servir et de lui faire faire connaissance avec Poutine et quelques autres par la même occasion.

Dorian n’en revient pas.

- De quoi !!!! Mais c’est de la folie pure !!! Vous allez mettre l’agneau dans les griffes du loup ? J’y crois pas !!!
- Calme-toi mon garçon !! Je ne suis pas certain que le loup soit celui auquel tu penses, de plus, cette rencontre se fera dans un endroit neutre au milieu de personnes suffisamment nombreuses et importantes pour qu’il n’y ait aucun risque.

Patrice est amusé par l’histoire du loup.

- Pour qui ? Florian ou Vladimir ? Hi ! Hi !
- (Un des hommes de Maurice) Ou aurait lieu cette rencontre ?

Maurice certain de son effet sourit d’avance.

- Un endroit où notre Florian président de la DBIFC aura toute sa place Hi ! Hi ! Le prochain congrès des nations sur l’écologie et la réduction des gaz à effets de serre.
- (Dorian) A Kyoto ? Mais il a déjà eu lieu il n’y a pas longtemps !!
- Pour ce que j’en sais, ils n’ont toujours pas réussi à s’entendre et ils ont décidé d’avancer le prochain congrès qui devrait se passer en début d’année.
- (Patrice) Il réunit les chefs d’états et les industriels de toute la planète si je ne me trompe pas ?
- Exactement !! Mais aussi les plus grands chercheurs et climatologues qui ne manqueront pas de faire connaître tous leurs savants calculs sur le réchauffement de la planète.

Gérôme mort de rire, en oublie le contexte de la réunion.

- Je les plains les gugusses !! S’il y en a un qui balance une connerie, il va avoir Einstein sur le paletot plus vite qu’un rappel d’impôt c’est sûr Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (03 / 150) (Aix) (Treizième jour) (Commissariat d’Aix en Provence) (fin)


Les rires remplissent le bureau au point qu’un des plantons vient voir si tout va bien, le calme revient petit à petit et Maurice d’un geste, leur fait comprendre qu’il n’en a encore pas fini avec eux.

- Ce sera certainement un moment à ne pas manquer, mais revenons à ce qui nous préoccupe actuellement vous voulez bien ? Une autre information nous est parvenu et qui celle-là ne prête absolument pas à sourire, il semblerait que la cellule d’espionnage Russe soit encore fortement présente sur notre territoire et qu’ils sont pour la plupart, détachés auprès de nos plus éminents chercheurs. La France est un petit pays qui ne brille que par ses découvertes, ses innovations et ses avancées industrielles inspirent donc certaines puissances à venir nous les voler avant que nous ne les mettions sur le marché et ainsi pouvoir garder leurs avances technologiques ou médicales à nos dépends. Nous devons découvrir qui ils sont et nettoyer une bonne fois pour toutes notre pays de ces taupes qui risquent à plus ou moins long termes de nous affaiblir.
- (Un homme dans le bureau) Ils sont très difficiles à débusquer et de savoir qu’ils existent ne nous avancent pas beaucoup plus.
- Exact et c’est encore une fois grâce à une idée d’Hassan que nous pourrions avoir une chance de le faire, son espion est actuellement en pourparlers avec le nouveau chef du KGB, enfin de l’ex KGB devrais-je plutôt dire et il en aurait déjà appris beaucoup, du moins c’est ce que pense l’émir car ils ne peuvent communiquer que de manières détournées qui ne semble pas des plus pratiques mais qui a au moins le mérite d’être sûr.
- (Un homme) Pourquoi fait-il tout ça pour nous l’émir ?
- Par amitié et par vengeance je pense, il sait très bien qu’il va lui falloir reprendre ses pourparlers diplomatiques et la mort de son ambassadeur lui reste comme une arête plantée au fond de la gorge. Je le comprends et je comprends également qu’il doive faire fi de ses rancœurs, du moins officiellement, s’il ne veut pas perdre un marché très important pour son pays. Dès que nous en saurons plus, il sera temps de monter une opération de nettoyage. Maintenant il faudra aussi être très prudent et trouver la méthode qui évitera de faire le rapprochement avec cet homme à qui Hassan et je le comprends, tient beaucoup.
- (Patrice) Nous serions tranquille de ce côté-là pendant un sacré bout de temps, le temps qu’ils remontent une nouvelle cellule et que ceux qui la composent arrivent aux postes nécessaires pour reprendre leurs missions d’espionnages.
- Espérons seulement que tout se passera comme nous le souhaitons, en attendant, nous nous devons de rester vigilant et de montrer la même pugnacité dans notre surveillance de Florian, même si elle n’est plus semble-t-il aussi indispensable que jusqu’à maintenant. Nous devons continuer à leur laisser croire que nous cherchons toujours par ce moyen à purger le pays de leurs agents en place.
- (Dorian plus terre à terre) Rien ne dit de toute façon qu’il soit plus en sécurité qu’avant, il n’y a pas que les Russes qui pourraient s’intéresser à lui.
- (Maurice en hochant la tête) Espérons que tes paroles ne soient pas de mauvaises augures mon garçon.

***/***

« Moscou »

Joseph attend devant l’entrée du Kremlin que le message porter à Igor ait un retour et l’autorise à entrer, il connaît les grandes lignes de ses dernières instructions et a conscience qu’il va lui falloir se la jouer encore plus finement qu’à son habitude s’il veut s’en sortir pas trop mal.

Un appel téléphonique à ses "parents" pour leur souhaiter un bon Noël, même s’il est un peu tardif lui a permis de déchiffrer le message sous-jacent qu’il a noté lettre par lettre tout au long de la conversation.

Les tournures de phrases qu’employait son "père" étaient parfois bizarres, mais Joseph ne pense pas que quelqu’un même connaissant très bien sa langue natale pourrait en découvrir le non-sens parfois poussé.

Les quelques mots qu’il a pu former sont comme le libellé d’un ancien télégramme qu’il s’est empressé de lire et de détruire aussitôt qu’il en a pris connaissance.

« Rendez-vous prévu Kyoto janvier - chercher localiser autres agents encore France »

Le message était pour le moins sibyllin mais Joseph n’a pas mis longtemps à en saisir le sens, il vient donc donner l’information du lieu de rendez-vous où Vladimir pourra rencontrer le jeune De Bierne et terminer sa mission en essayant de découvrir la position des agents Russe encore en activité sur le territoire Français.

Un militaire s’approche de lui et lui fait comprendre d’un geste de le suivre et pendant qu’il traverse la cour immense, Joseph se dit qu’après tout ça il aura bien besoin de vacances.

C’est Igor lui-même qui vient l’accueillir devant la porte du palais et l’emmène en discutant joyeusement jusqu’à son bureau où il le prit de s’asseoir et lui offre un verre.

- Je pensais ne plus te revoir ?
- En fait moi non plus, une information de dernière minute que je tenais à porter moi-même à ton président.

Igor fait la grimace.

- Il n’est pas là pour quelques jours, une visite dans une de nos régions qui réclame la fin de l’embargo avec beaucoup trop de véhémence.
- Ah !! J’espère que ça ira.

Igor avec un petit sourire cruel :

- Vaudrait mieux pour eux !! Mais peut être que je pourrai lui rapporter ton message ?
- Bien sûr !! C’était à propos du jeune De Bierne, je sais où il pourra le rencontrer sans risques.
- Tiens donc !! Et où ça ?
- J’ai appris qu’il serait présent au prochain congrès de Kyoto, il sera parmi le staff de la présidence.
- (Igor incrédule) Et en quel honneur y serait-il invité ?
- Il a hérité d’une entreprise très portée sur l’écologie et cette année la France veut mettre tous ses atouts pour convaincre les nations récalcitrantes à limiter leurs gaz à effets de serre.
- Ce garçon a donc son importance malgré tout ?
- Bien sûr !! D’ailleurs je ne te l’ai jamais caché, juste que ce n’est pas pour les mêmes raisons qui vous ont fait vous intéresser à lui.

Igor en remplissant une nouvelle fois son verre :

- La chance nous sourit alors trinquons mon ami, ce n’est pas si souvent que ça nous arrive en ce moment.





Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (04 / 150) (Moscou) (Joseph)


Joseph le regarde avaler son verre avec gourmandise et se resservir plusieurs fois avant de revenir à son visiteur, c'est sans doute le fait d’être plusieurs jours sans le couperet d’avoir à répondre à la moindre convocation de son patron qui le libère de toute évidence.

Igor ne se prive donc pas pour picoler tout son soûl.

- Ahrr !! Très bonne cette vodka !! Un autre verre mon ami ?

Joseph bloque le goulot s’approchant de son verre avec la paume de sa main.

- Merci bien ! Mais c’est beaucoup trop fort pour moi.

Igor pose son verre et boit de longues rasades à même la bouteille, la vidant presque et regarde Joseph d’un œil goguenard.

- Vous autres étrangers êtes des petites natures Ah ! Ah !
- Je reconnais que tu m’impressionnes.

Igor avale la dernière goutte et jette la bouteille vide contre le mur du bureau, celle-ci éclate dans un bruit sourd sous le rire satisfait qui fait tressauter le double menton d’Igor.

La deuxième bouteille y est presque passée quand Joseph le voit enfin chanceler et s’affaler dans un fauteuil, il attend quelques minutes pour s’assurer que l’homme est bien endormi.

- Ça va Igor ?
- Rrrrrr !!!! Rrrrr !!!!

Joseph esquisse un rictus de satisfaction et se lève avec précautions, il enfile ses gants et commence à inspecter avec application les papiers étalés sur la table de travail avant de s’attaquer aux différents tiroirs.

C’est très difficile pour lui ne connaissant pas la langue pour définir si ce qu’il a sous les yeux est important ou pas, de plus, il est dans l’impossibilité de prendre des photos, ses affaires personnelles lui ayant été confisquées et rangées dans un coffre au poste de garde où il a dû les laisser pendant la fouille.

Joseph commence à désespérer quand il trouve une carte qu’il déroule plus par curiosité qu’autre chose et reste un moment pensif devant les chiffres annotés à la main et dont certains sont raturés, il compte par pur automatisme les chiffres raturés et c’est là qu’il comprend ce qu’il tient en mains.

Douze !! C’est le chiffre qu’il vient d’additionner et c’est aussi le nombre d’agents qu’Igor lui a dit avoir perdus, il essaie alors de mémoriser les endroits de la carte ainsi que le nombre de personnes encore en activité sur le territoire Français.

Pour le nombre, pas de soucis car c’est très facile de se rappeler d’un nombre et il termine en un clin d’œil son addition, surpris quand même qu’ils soient aussi nombreux encore pour un si petit pays.

Pour les lieux, c’est une autre paire de manches et Joseph comprend bien qu’il n’aura pas le temps de tout apprendre, le temps raisonnable qu’il s’était donné arrivant à sa fin.

En bas de la carte, la ville de Paris est gravé en arrondissement ainsi que les monuments et lieux importants, Joseph compte deux points qui y sont cochés et les note dans sa mémoire avant de ré-enrouler la carte et de la remettre où il l’a trouvée.

Il retourne s’asseoir en face d’Igor et toussote pour marquer sa présence, après plusieurs tentatives, celui ci reprend enfin conscience et se redresse en reprenant la conversation comme si elle n’avait pas eu cette interruption.

Joseph quelque temps plus tard :

- J’ai terminé mon contrat je pense et si tu n’as rien d’autre à me proposer, je vais repartir chez moi où ma famille m’attend pour la nouvelle année.

Igor à moitié comateux :

- Arhhh !!! Tu as de la chance d’avoir une famille !! Va les rejoindre mon ami !! Je saurai t’appeler au besoin, ton avion part bientôt ?
- Demain matin très tôt !!

Igor se lève et d’une démarche chaloupée rejoint son bureau d’où il remplit consciencieusement un fascicule qu’il signe et après y avoir apposé son tampon, le tend à Joseph.

- Tiens !! Tu montreras ce laissez-passer pour ne pas être inquiété au cas où, tu connais maintenant la suspicion de nos services quand il s’agit d’étrangers.
- Je te remercie Igor, tu es un véritable ami !

Igor avec un sourire bizarre :

- Bon retour Joseph, je ne te raccompagne pas, tu connais le chemin.

Joseph quitte le bureau avec un frisson prémonitoire qui jusqu’à maintenant ne l’a jamais trompé, le sourire d’Igor à ses dernières paroles n’arrivait pas à cacher la cruauté que l’effet de l’alcool a laissé transparaître.

Il récupère ses affaires et rentre à son hôtel pour appeler son « père », la conversation longue lui permet de faire passer son message et ses inquiétudes quant à pouvoir sortir vivant du pays.

Il note à son tour la réponse qui en fait est une adresse dans cette même ville ou il doit se rendre au plus vite.


2eme ANNÉE avant Pâques : (05 / 150) (Aix) (Treizième jour) (Sauvetage)


***/***

« Palais d’Hassan, Arabie Saoudite »

Le haut fonctionnaire raccroche le visage anxieux, il relit pour avoir la certitude de ne pas s’être trompé, le message induit dans les paroles de son agent et ne peut qu’approuver une deuxième fois la réponse qu’il lui a faite d’aller au plus vite à cette adresse où se trouve un de ses indicateurs les plus sûrs, qui pourra le cacher pendant quelque temps en attendant qu’ils trouvent un moyen de lui faire quitter le pays.

Maintenant depuis la fermeture de l’ambassade, ce ne sera pas chose aisée et il décide d’en avertir son prince au cas où celui-ci aurait une directive dans ce sens, ensuite de quoi, il envoie un message à son indicateur pour qu’il se prépare à accueillir Joseph.

***/***

« Résidence d’Hassan, Aix en Provence »

La grimace que fait Hassan en raccrochant montre bien combien la nouvelle le perturbe fortement, il décide de sortir et d’aller en parler à Maurice qu’il rejoint après s’être renseigné de sa présence au poste de police où il a son bureau provisoire.

L’arrivée du prince arabe ne manque pas de faire son effet au commissariat, Maurice sourit en voyant tout le remue-ménage occasionné par la visite de son ami et l’emmène rapidement dans son bureau, Patrice se lève pour le saluer quand il le voit entrer et les trois hommes s’assoient pour discuter de ce qui amène le prince qui n’a rien voulu dire au téléphone, se contentant de prévenir qu’il était urgent qu’ils se voient…

Hassan commence par rapporter les informations qu’il a reçues de son espion avant d’en venir à ce qui le préoccupe.

- Joseph a un instinct très affûté et je ne pense pas qu’il ait exagéré ses craintes.
- (Maurice étonné) Je pensais étant donné son professionnalisme, qu’il aurait prévu une identité de repli au cas où justement ce genre de problèmes devait se présenter.
- Ça ne marcherait pas là-bas, Joseph est de type africain très marqué et je ne vois pas quelle identité il pourrait prendre dans un état où ce genre d’ethnie n’est pas aussi représentative que par chez nous. Dès qu’ils comprendront qu’il ne se présentera pas à l’aéroport, ils n’auront aucun mal à contrôler avec soin l’identité des quelques personnes noires qui tenteraient de quitter le pays.
- (Patrice) Et s’il n’était plus noir ?
- (Hassan) Comment ça plus noir ? Une teinte sur la peau serait encore plus repérable que n’importe quoi d’autre !!

Maurice regarde Patrice qu’il voit très sérieux :

- Tu penses à quoi en disant ça ?

Patrice fait un clin d’œil à son patron.

- Aux Schtroumpfs !!
- (Hassan courroucé) Je ne pense pas que ce soit le bon moment pour la plaisanterie !! Il y va de la vie d’une personne qui travaille depuis de nombreuses années pour moi et pour qui j’ai un respect très prononcé.
- (Maurice) Hassan à raison, ce n’est vraiment pas le moment pour ça !!

Patrice ne perd pas son petit sourire pour autant.

- Il faut juste que je vous explique comment Florian a transformé Marc et Aléxie en Schtroumpfs quand nous les avons connus, il a d’ailleurs fait la même farce à Flavien en transformant le petit « Ludo » en métis et croyez-moi c’était si réaliste qu’il s’y est laissé prendre comme tout le monde.

Patrice raconte alors ses passages très particuliers de leurs vacances au Pilat où les frasques de Florian toujours aussi marquées, frappaient régulièrement ses amis et dont certaines lui avaient semblé alors particulièrement savoureuses bien qu’il n’était pas encore au courant de toutes les particularités du loustic.

Hassan et Maurice ne l’écoutent pas, ils boivent littéralement les paroles du jeune homme en plissant les yeux d’un amusement qui ne serait la raison de cette explication, les feraient certainement se tordre de rires.

Maurice se lève et fait signe à ses amis d’en faire autant.

- Le mieux c’est d’aller en parler à Florian, vous venez ?

***/***

« Le surlendemain, quelque part dans Moscou »

La femme revient avec son panier chargé de courses et rentre dans sa maison comme elle le fait chaque jour en saluant poliment ses voisins au passage.

Une fois la porte refermée soigneusement, elle s’empresse de rejoindre l’étage et entre dans une des chambres où un homme discute avec Joseph.

Les deux hommes se tournent vers elle le visage interrogateur et c’est avec un visible soulagement qu’ils la voient hocher positivement la tête et sortir un paquet de dessous ses légumes.

Un tampon sur le paquet ainsi qu’une deuxième couche de papier collant le refermant prouve qu’il a eu droit à une fouille à son entrée en douane mais que rien de spécial n’y a été remarqué.


2eme ANNÉE avant Pâques : (06 / 150) (Moscou) (Joseph) (fin)


Une fois ouvert, celui-ci révèle un nécessaire de peintre neuf avec les additifs nécessaires pour leurs utilisations.

Pendant que Joseph ouvre la palette, l’homme sépare avec précaution les deux couches d’épaisseur du carton et en sort un document d’identité où il ne manque plus qu’une photo pour le rendre parfaitement légal.

Les instructions également cachées dans l’épaisseur du carton sont très claires et il ne faut que quelques minutes à Joseph pour que tout soit prêt et s’inoculer le produit d’un blanc laiteux en intramusculaire, ils ne leur restent plus maintenant qu’à attendre l’effet annoncé et c’est avec des regards impressionnés que le couple assiste au changement de couleur de leur compagnon qui du noir le plus pur devient marron clair conformément aux papiers d’identité qui le donne comme originaire d’un des territoires outre-mer de l’État Français.

Y rajouter une photo sur le visa n’est pour eux qu’un jeu d’enfant et c’est avec assurance que quelques heures plus tard, Joseph se présente au contrôle de l’aéroport avec juste une mallette contenant quelques vêtements de rechange et les contrats qu’il était censé venir négocier avec plusieurs commerçants de la région.

Les policiers et douaniers en plus grands nombres qu’à l’habitude, ne lui jettent qu’un bref coup d’œil démontrant ainsi qu’ils cherchent bien quelqu’un en particulier et son visa est très rapidement muni du tampon nécessaire à son autorisation de sortie du pays, ce n’est qu’une fois dans les airs que Joseph commence à se détendre et qu’il peut respirer plus librement.

***/***

Vladimir depuis qu’il est rentré ne cache pas sa mauvaise humeur devant Igor.

- Tu as perdu la tête ou quoi !! Qui t’a autorisé à prendre une telle décision ? Cet homme n’a fait que son travail et plutôt bien d’ailleurs !!

Igor est blanc comme un linge et n’en mène pas large.

- Mais je pensais que…
- Idiot !!! Tu n’es qu’un sombre idiot !! Il aurait pu m’être encore utile et voilà qu’à cause de toi, nous risquons de nous en faire un ennemi !! Mais qu’est ce qui t’a pris de prendre une initiative manquant autant de jugement ?
- Il m’a semblé que c’était le bon choix monsieur, cet homme est trop habile et aurait pu se retourner contre nous, je n’ai jamais fait confiance à des personnes comme lui qui se vendent aux plus offrants.

Vladimir le fusille du regard.

- T’a-t-il dit quelque chose dans ce sens ? Non ? Sa réputation parle pour lui pourtant !! Crois-tu vraiment qu’il trouverait quelqu’un qui l’emploie s’il devait révéler ses contrats au premier venu ? Cet homme travaille pour l’argent et il s’est forgé sa réputation justement sur son silence et toi imbécile que tu es, tu as voulu le supprimer. Imagine si ce genre de choses s’ébruite, plus personne n’aura confiance pour travailler avec nous et nos indics vont y regarder à deux fois avant de nous ramener des informations s’ils craignent pour leurs vies après coup.
- (Igor dépité) Je n’avais pas pris ses éléments en compte monsieur.
- Tu sais ce qu’il te reste à faire maintenant j’espère ?
- Monsieur ?
- Tu retrouves sa trace et tu lui proposes une nouvelle mission, après tout il n’a pas de preuves sur les intentions que tu as eues à son sujet et c’est juste sur un doute je pense qu’il a agi comme il l’a fait. Peut-être même agit-il ainsi à chaque fois pour éviter toute possibilité que ça lui arrive, cet homme est vraiment très fort et rien que le fait de nous avoir échappé malgré son physique en est une preuve.
- Il est peut-être simplement encore caché quelque part.

Vladimir visiblement exécré par la bêtise de cet homme qu’il a mis à la tête de son service d’espionnage.

- Il est loin tu veux dire !! J’en mettrais ma main à couper, il doit bien y avoir un moyen pour le contacter !! Trouve-le et fait en sorte qu’il n’ait aucune suspicion sur ce que tu lui avais réservé, j’aurais sûrement encore besoin de ses services et les hommes comme lui sont rares.

***/***

« Aéroport Charles de Gaule, quelques heures plus tard »

Joseph sort de la boutique et insère la carte SIM dans son nouveau portable, il appelle ensuite celui qui l’emploie depuis toutes ses années et qui lui a prouvé une fois de plus qu’il pouvait compter sur lui en cas de coup dur.

- Allô votre altesse ! C’est Joseph.
-…
- Ça a marché oui et je vous remercie d’être intervenu aussi rapidement.
-…

Joseph éclate de rire :

- Même mes parents ne me reconnaîtraient pas votre altesse Hi ! Hi ! Je ne savais pas qu’un tel produit existait.
-…
- (Joseph sidéré) Décidément ce garçon est vraiment quelqu’un de spécial.
-…
- Je suis encore à l’aéroport de Roissy votre altesse.
-…
- Entendu votre altesse, je vais aller me faire connaître de leur représentant.
-…

Joseph sourit de joie.

- Avec plaisir votre altesse, j’attendais ce moment de le rencontrer depuis mon retour d’Afrique.


2eme ANNÉE avant Pâques : (07 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Départ)


Le déjeuner ce jour-là est beaucoup moins gai qu’à l’habitude, ce qui est bien compréhensible puisque beaucoup repartent pour passer le réveillon du jour de l’an en famille ou du moins avec d’autres personnes que la bande.

Carole Sébastien Sylvain et Flavien sont invités chez les parents des jumeaux qui n’attendent que de faire connaissance d’avec leur futur gendre et qui ont longuement insisté pour qu’il accepte alors que Flavien ait certainement préféré fêter l’année nouvelle avec ses parents et son petit frère.

Marc et Sébastien repartent avec Arnault et Aléxie chez les parents de ce dernier, mais repartiront dès le lendemain pour rendre visite aux parents d’Arnault et surtout leur expliquer les changements récents dans la vie des quatre garçons.

Les Viala restent à Aix ainsi que Mireille, les trois frères n’étant pas vraiment partants pour quitter leurs chéris respectifs alors qu’ils peuvent pendant encore quelques jours profiter d’eux.

Anthony repart avec son frère, Alice, Rémi et ses deux copains Rémois qui sont restés quelques jours de plus que prévus, tellement l’ambiance et le dépaysement leur ont plu.

Alice tient à annoncer la bonne nouvelle de sa demande en fiançailles à ses parents et leur présenter Anthony, Rémi profitant de la situation pour annoncer sa liaison avec Baptiste en souhaitant intérieurement que tout se passe au mieux pour lui.

Chan et son chéri rentrent à Paris eux aussi, les parents de Chan souhaitant passer un peu de temps avec leur fils et son ami pendant qu’ils sont encore en France.

Le trio ainsi que Maxime et Julien repartent ensemble pour Reims, la reprise du travail pour eux se faisant le deux janvier, ils ont réservé une table pour le réveillon et compte bien passer la soirée ensemble.

Les affaires de son père se concentrant plus particulièrement sur Paris, Erwan repart avec ses parents et la petite Coralie qui vient d’être officiellement adoptée par la famille et qui va passer le réveillon dans sa nouvelle maison.

Ramirez et lui se sont mis d’accord pour se voir le plus souvent possible et le jeune saltimbanque viendra passer l’hivernage du cirque qui débute dans quelques semaines à Paris chez les Désmaré, laissant ses chevaux à son oncle qui s’est gentiment proposé de s’en occuper et de les faire travailler un minimum pour ne pas qu’ils fassent du lard.

Mélanie et Ludovic repartent avec Dorian et Gérôme qui eux aussi rentrent à Reims et feront un arrêt pour déposer le petit garçon chez ses parents, ils doivent mettre en place les dispositifs de protections que le retour de Florian va nécessiter.

Florian et Thomas ont passé les dernières soirées avec Éric et Raphaël et apparemment au vu de leurs états manifestes de fatigue, ont largement profité de leurs deux amis qu’ils ne verront plus du moins pour Florian qu’avant quelques mois qui vont leur sembler des années.

Yuan et Patricia retournent eux aussi à Paris où la jeune femme va passer les quelques jours qui lui restent avant la reprise de ses cours et de ses vacations au CHU, Ming devant rentrer en Chine pour ses affaires.

La relative tristesse de ce dernier déjeuner tous ensemble est donc bien compréhensible et chacun se remplissant une dernière fois les yeux de ce lieu qui leur a fait passer des vacances de rêves malgré les quelques problèmes rencontrés, mais qu’ils ont tout aussi vite oublié.

Thomas est content car il a réussi à négocier avec Franck qu’il passerait à l’agence de Paris les semaines où Florian sera à Begin, il n’y en a qu’une où il ne pourra pas y être pour cause de semaine tombant en période scolaire et il se rappelle très bien les yeux brillants de Yuan quand il a compris ce que ça impliquait pour lui aussi de les avoir tous les deux chez lui.

C’est d’ailleurs une des raisons qui a poussé le jeune asiatique à ce qu’ils retrouvent leurs deux amis en leur faisant comprendre qu’il aurait tout le loisir d’être avec eux avant Pâques.

C’est donc en début d’après-midi que les premiers départs ont lieu et que lentement, le cirque se vide de ses invités en laissant les saltimbanques soudainement dépaysés de ne se retrouver qu’entre eux et ils restent un long moment les bras ballants avant de se reprendre en entendant la ménagerie manifester son mécontentement d’être délaissé de la sorte.

Le père Antoine prépare également son retour avec Taha et organise avec Michel et Tony les démarches administratives nécessaires pour le transfert de « Kinou ». La cage restant au cirque pour recevoir les futures naissances dont le vétérinaire leur a annoncé la venue, ils font appel à une entreprise spécialisée pour prendre en charge et amener à destination la jeune panthère dans les meilleures conditions possibles.

Taha est heureux de rentrer dans sa tribu bien qu’il s’est fait ici tout un tas d’amis, de savoir qu’ils seront certainement du voyage avec Florian dans quelques années quand le grand dispensaire sera construit le réjouit et du coup les adieux lui semblent moins difficiles.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (08 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Résidence d’Hassan) (Joseph)


Il n’a pas été difficile pour un homme comme Joseph de trouver la personne qu’il cherchait, ensuite quelques coups de téléphone pour confirmer la véracité de ses dires et en moins de temps qu’il n’en faut, il s’est retrouvé dans un TGV en partance pour Lyon où il a été ensuite pris en charge par un autre agent Français qui l’a mis dans un train pour Marseille, puis il fut conduit jusqu’à Aix en Provence par la limousine d’Hassan dont le chauffeur l’attendait à sa sortie du train.

Hassan entend le crissement des pneus sur le gravier et va à la fenêtre pour en regarder sortir celui qui vient de braver tous les dangers pour réussir sa mission et l’aider à mettre en place ce canular pour la sécurité de Florian.

L’intendant de la résidence accourt pour recevoir l’homme que son prince attend et l’emmène aussitôt dans les appartements qui lui ont été préparés en lui signifiant que son altesse le recevrait dès qu’il se sentirait remis de son long voyage.

Joseph apprécie comme il se doit l’hospitalité que lui donne l’émir et surtout qu’il lui laisse le temps de se reposer avant l’entretien dont Joseph ne doute pas un instant, doit être attendu avec beaucoup d’impatience par Hassan.

L’appartement où il est conduit est immense, une femme de chambre termine de préparer la chambre pendant qu’il visite le reste des pièces et elle le quitte en gloussant quand il la complimente sur sa beauté.

Il ferait bien une petite sieste tellement le grand lit le tente, mais ce serait faire attendre Hassan et Joseph préfère remettre ça après la discussion, se contentant d’une bonne douche et de vêtements propres.

Il va pour sortir de sa suite et a à peine entrouvert sa porte qu’une voix jeune et rieuse lui fait par réflexe dû à sa profession sans doute, se figer et tendre l’oreille.

- Tu vas où « Chri » ???
- Chercher un tube de crème dans ma chambre !!! L’autre est vide !!!
- (Un rire) T’as oublié de dire votre altesse !!!
- Il n’y a personne à cette heure de toute façon.
- Tu sais ce que t’a dit mon père !!
- Je sais, t’inquiète mon gros !! Je te promets de faire attention à l’avenir.

Une porte claque et Joseph en profite pour sortir et s’éloigner, cette conversation qu’il vient de surprendre mais surtout le ton employé par les deux garçons, démontre une grande complicité voire même davantage et Joseph n’est pas loin de penser à ce que pourrait être ce davantage.

Oubliant pour l’instant ce qu’il vient d’entendre, il descend rapidement jusqu’au hall où il se renseigne auprès d’une personne qu’il croise pour qu’on lui indique où se trouve le bureau de prince.

- Vous avez rendez-vous avec son altesse ?
- Je suis attendu oui.
- Qui dois-je annoncer ?
- Dites à son altesse que Joseph attend son bon vouloir.
- Veuillez patienter un instant je vous prie.

L’homme s’éloigne, traverse un couloir et frappe à une des deux portes le terminant.

« Toc ! Toc ! »

Hassan relève la tête de sa lecture.

- Oui !!

Le domestique ouvre et entre dans le bureau.

- Un certain Joseph désire voir votre altesse.
- (Hassan visiblement surpris) Déjà !! Très bien, faites le venir et prévenez Omar qu’il nous rejoigne.
- Bien votre altesse.

L’homme va pour sortir quand Hassan le rappelle.

- Un instant !! Prévenez également mon fils que j’ai demandé à ses amis de venir nous rendre visite et qu’ils ne devraient plus tarder, dites-lui également que son oncle Youssef l’autorise à faire quelques pas dans l’enceinte de la résidence et qu’il pourra ainsi nous rejoindre s’il s’en sent la force.
- Bien votre altesse, puis je demander à votre altesse qui sont les visiteurs qu’il attend ? Ça me permettra de les faire venir directement auprès de votre altesse sans les faire attendre.
- (Hassan sourit) Vous saurez tout de suite qui ils sont en les voyant, de plus je n’attends personne d’autre ce soir.
- Bien votre altesse.

L’homme referme la porte du bureau derrière lui et reste un instant planté dans le couloir en se demandant bien ce que signifient les paroles du prince, comment pourrait-il savoir tout de suite qui sont ces personnes alors qu’il ne les a jamais rencontrés ? Décidément pense-t-il, son prince est vraiment devenu bizarre depuis qu’il est arrivé.

Il se reprend et soupire en traversant le couloir pour exécuter les ordres qu’il a reçu.


2eme ANNÉE avant Pâques : (09 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Luka)


« Plus tôt dans la matinée »

Raymond Baltot entre dans le commissariat où il est salué par les personnes ayant pris l’habitude de le voir passer chaque matin depuis plusieurs jours et connaissant sa fonction parmi eux.

Il répond une nouvelle fois à une convocation de son « patron » pour cette affaire et il se demande ce qu’il va encore bien apprendre cette fois-ci, déjà que ce qu’il en sait le perturbe suffisamment quant aux implications que cela suppose.

Il a passé une grande partie de la journée d’hier comme celles d’avant d’ailleurs, auprès du jeune Luka et n’en revient toujours pas de sa rémission extraordinaire alors que quelques jours plus tôt, personne n’aurait donné cher de sa vie.

Les renseignements qu’il reçoit de Paris confortent la thèse qui est celle de Maurice Désmaré quand il affirme que l’agression du jeune homme n’avait pour but que de prendre son identité et après vérification de sa part, force est de constater qu’il y a bien quelqu’un se faisant passer pour lui qui occupe son appartement.

Cela ne tiendrait qu’à lui, il y a longtemps qu’il aurait fait enfermer ce criminel et qu’il lui aurait fait payer à sa façon tout le mal qu’il a fait endurer à Luka.

Rien qu’à cette pensée, son estomac comme à chaque fois se noue et une énorme colère le fait trembler de la tête aux pieds, pourquoi ? Il n’en a pas consciemment la réponse mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne pense plus qu’à ça depuis qu’il a vu pour la première fois Luka sur son lit d’hôpital.

***/***

« Dans le bureau de Maurice, une conversation se poursuit depuis quelque temps déjà. »

- Il ne va pas comprendre, vous auriez pu le prévenir quand même.
- Je l’ai mis sur la piste pourtant, mais tu dois bien comprendre que tout ceci n’est pas évident et que pour beaucoup, pour ne pas dire pour tous, cela semble impossible.
- J’ai moi-même du mal à y croire et il m’arrive même de penser que ses photos ne sont pas les miennes tellement ce que ça implique est difficile à imaginer.
- N’oublies pas ce que tu nous as promis Luka !! Il en va de la sécurité de Florian et si quelqu’un découvre un jour ce qu’il t’a fait…
- Qui est-il en réalité ? Personne n’a ce pouvoir, il n’y a que dans les films qu’on voit des choses pareilles !!
- Sache juste que Florian est particulier et qu’il n’est pas entièrement comme nous.

Luka fixe Maurice intensément.

- Que voulez-vous dire par, « pas comme nous » ?
- Moins tu en sauras sur lui et moins tu risqueras d’en dire trop, sache juste qu’il t’a guéri et que tu lui dois beaucoup, ça devrait te suffire pour nous aider à garder son secret.
- Et pour Raymond ?
- (Maurice sourit) Tiens donc !! C’est Raymond maintenant ?

Luka rougit jusqu’aux oreilles.

- Je voulais dire l’inspecteur Baltot, comment allez-vous lui expliquer que la personne qu’il va avoir devant les yeux en entrant dans ce bureau est la même que celle qui a été prise en photo ?
- Nous verrons bien suivant ses réactions, il n’était pas prévu que cet homme soit aussi impliqué et je trouve même bizarre qu’il ait pris tant à cœur son travail, d’autres que lui se serait contenté d’une enquête de routine en faisant simplement leur travail. (Maurice hésite) C’est comme s’il en faisait une affaire personnelle, vous n’êtes pourtant pas apparentés il me semble ? À moins que… (Maurice secoue la tête) Mais cette idée est évidemment absurde de ma part !!!

Luka a la gorge sèche.

- À quoi pensez-vous ?
- (Maurice réfléchi) Il ne t’a jamais vu en dehors de tous ces pansements qui te couvraient quasiment la totalité du corps et ce qu’il me vient à l’esprit ne peut être sa motivation, ou alors c’est vraiment plus fort et je le plains.
- Pourquoi donc ?

Maurice fixe le jeune homme qui attend avidement qu’il parle.

- Parce que ce ne sera pas réciproque et qu’il ne mérite certainement pas de souffrir à cause de ça.
- Vous pensez qu’il éprouve quelque chose pour moi ?
- Ça m’en a tout l’air mon garçon et comme en plus il croit que tu vas rester défiguré à vie, je pense que ce qu’il ressent envers toi est vraiment quelque chose de peu commun. J’ai bien peur que ta guérison miraculeuse ne le fasse s’éloigner de toi et qu’il n’en sortira pas indemne sentimentalement parlant.

Luka devient blanc cette fois-ci.

- Je ne comprends plus rien !! Pourquoi s’éloignerait-il de moi si je vais bien et qu’il éprouve quelque chose ?
- Parce que c’est sans contexte un homme intelligent et qu’il ne voudra pas être une entrave à ta jeunesse tu comprends ?
- Pas vraiment, non !!
- Le contraire m’aurait étonné !!
- Vous pouvez développer votre pensée ?
- Cette conversation m’a l’air de t’intéresser ?
- C’est cette histoire d’entrave que je ne comprends pas dans votre raisonnement quoique vos suppositions me semblent quand même tirées par les cheveux, comme par exemple, qu’est ce qui pourrait attirer quelqu’un avec un corps et un visage ravagé et le repousser quand celui-ci est normal ?


2eme ANNÉE avant Pâques : (10 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Luka) (fin)


- Toi infirme, il avait une chance de te garder alors que maintenant c’est une autre histoire, la différence d’âge mon garçon !! Voilà la chose qui le fera s’éloigner de toi et te laisser faire ta vie au détriment de la sienne. Mais bien sûr tout cela n’est que du conditionnel et certainement une pure fiction de ma part, il y a sans doute beaucoup d’autres raisons qui font qu’il soit comme ça. C’est peut-être un homme pour qui son métier signifie quelque chose et qui va jusqu’au bout de ce qu’il entreprend, ou encore te considère-t-il comme un fils et que c’est son instinct paternel qui le pousse, tu vois !! Il y a tellement de possibilités que je ne comprends même pas que la première qui me soit venue ait été de cet ordre. Sans doute est-ce dû à la semaine que je viens de vivre parmi des couples de jeunes particulièrement attachants ou encore du CO de mon fils qui nous a présenté son ami, va savoir !!!
- Vous avez sans doute raison, il y a tellement de possibilités pour qu’il soit aussi attentionné envers moi. Sachez simplement que cette histoire d’âge à mon sens ne tient pas debout et j’ai eu moi-même dans mes connaissances, des couples ayant encore plus d’années d’écart que nous en avons et qui le vivent très bien.
- Tu sembles déçu ?
- Pourquoi me dites-vous ça ?
- (Maurice sourit) Une impression peut être !! Tu sais mon garçon !! Je pense connaître suffisamment les gens de par mes années de métier, pour voir certaines choses avant qu’elles n’arrivent.
- (Luka ironique) Vous aviez aussi ressenti ça à l’avance pour votre fils ?
- (Maurice amusé) Là tu marques un point mon garçon Hi ! Hi ! Mais c’est bien connu que les parents sont les derniers à s’apercevoir de quoi que ce soit quand il s’agit de leurs enfants. J’ai l’impression que tu as lancé ça pour éviter de me répondre.
- Pourquoi serais-je déçu ?
- C’est moi qui te pose la question il me semble ?
- Je suis arrivé très jeune dans ce pays vous savez !! Mes parents sont morts et j’ai été élevé par ma grand-mère, mon oncle Nicolaï malgré tout ce qu’il y aurait à dire sur lui, ne m’a jamais laissé tomber et a pourvu à mes besoins sans que je ne lui réclame jamais rien, en fait je crois qu’il m’aimait beaucoup.
- Je connais tout ça mon garçon et je comprends que ça a dû être très dur pour toi.
- Même pas en fait, ma grand-mère m’a donné tout l’amour dont j’avais besoin et ce n’est qu’à son décès que j’ai commencé à vraiment me sentir seul, maintenant mon oncle et sa famille eux aussi ont disparu et j’en étais là quand tout ça est arrivé, me demandant comment j’allais faire maintenant. Trouver un travail et poursuivre mes études sans doute, puis vous êtes tous apparus dans ma vie et Raymond (Luka sourit) Oui, j’ai bien dit Raymond et non l’inspecteur Baltot, est arrivé et je me suis tout de suite senti bien avec lui, il a instantanément été à l’écoute et sa présence m’a fait oublier la solitude et la tristesse qui commençait à me peser avant mon agression. Maintenant il est bien trop tôt pour dire ce que je ressens vraiment pour lui mais je serai déjà bien heureux si nous pouvions être amis.

Maurice commence à ressentir l’émotion émanant du garçon.

- Vous l’êtes déjà j’en suis sûr Luka, et moi ainsi que ma famille serions très heureux si tu voulais nous rendre visite et rester en contact avec nous, la solitude à n’importe quel âge est un fardeau que je ne souhaite à personne.

Luka sent les tremblements qui lui viennent dans tout le corps en entendant ses paroles sorties du cœur et ses yeux se couvrent d’humidité quand sa voix qu’il n’arrive plus à contrôler répond en chevrotant d’émotions mal contenues.

- Merci, je pense que cette épreuve m’a apporté au moins quelque chose de bien et je n’oublierai pas ni vos paroles, ni votre invitation.
- Elles sont sincères mon garçon, sache que pour moi aussi beaucoup de choses ont changé depuis ses derniers évènements, mon travail jusqu’alors me prenait toute mon énergie et mon temps, ma famille m’a toujours soutenu au détriment je m’en rends compte maintenant de leurs propres besoins de m’avoir plus présent et j’ai bien l’intention de leur réserver à l’avenir une plus grande place auprès de moi, ainsi qu’à mes amis.

***/***

C’est à ce moment que Raymond arrive devant la porte du bureau et se libère également de ses pensées empreintes de trop de questions existentielles sur sa vie, sa solitude, son métier et… Luka…

Il redevient alors par un effort de volonté, l’inspecteur de police Baltot qui a un rendez-vous professionnel et qui doit mener à bien cette affaire qu’on lui a confiée.

Il frappe à la porte pour s’annoncer, attend d’être invité à entrer et une fois chose faite, pénètre dans la pièce où Maurice assis à son bureau lui sourit en guise de bienvenue.

Il voit bien qu’une autre personne est également présente assise elle aussi et lui tournant le dos, quelque chose d’indéfinissable lui serre la poitrine quand le jeune homme tourne la tête en souriant également les yeux brillants du plaisir de le voir.

- Bonjour Raymond !!

L’inspecteur se fige, son regard fixé sur les yeux noisette et les lèvres purpurines qu’il reconnaît aussitôt, même si son cerveau lui dit qu’il se trompe et que ça ne peut pas être lui, que ce n’est juste que… pas possible.

- Luka !!!






Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (11 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Résidence d’Hassan) (Joseph)


Hassan en plisse les yeux et se retient de rire, même si l’envie s’en fait expressément sentir à la vue de l’homme qui se tient debout attendant qu’il l’autorise à s’asseoir.

Joseph comprend parfaitement les grimaces du prince qui s’efforce ainsi à garder son sérieux, il sourit en se souvenant de ses premières impressions quand il s’est vu dans un miroir et ne s’offusque absolument pas de la réaction du prince depuis qu’il est entré dans son bureau.

- J’ai conscience votre altesse que mon apparence que j’espère provisoire puisse prêter à étonnement voire même à sourire.
- Cette couleur vous va très bien, toutefois je vous avoue que c’est des plus surprenants. Quant à la durée qu’aura l’effet du produit, vous pourrez poser la question directement à celui qui en est l’instigateur et qui ne devrait plus tarder à arriver. Mais je vous en prie, asseyez-vous !! Nous avons à parler longuement.

Joseph ne se le fait pas répéter deux fois et s’installe dans un des fauteuils en cuir sur lequel il louchait depuis son arrivée.

Hassan quitte son bureau et vient s’asseoir en face de lui pour pouvoir converser plus confortablement.

- Déjà, je tiens à vous féliciter encore une fois pour votre habileté et votre fidélité envers l’émirat.
- Il ne saurait en être autrement votre altesse, vous connaissez mon attachement à ce pays qui nous a recueillis mes parents et moi quand notre vie était en grave danger lors des guerres ethniques qui ravageaient notre région.
- Je ne peux également que m’en féliciter, beaucoup m’envieraient d’avoir un agent tel que vous s’ils savaient seulement que vous existiez. Mais trêve de politesses même si elles sont sincères et venant s’en aux résultats de votre mission, passons sur les choses connues et préoccupons-nous que de ce qu’il risque encore de se produire.
- Poutine est un homme étrange, il est roublard, cruel, mais malgré ça il reste quelqu’un de très intelligent et ne s’en laissera pas conter aussi facilement sans preuves irréfutables.
- Mais a-t-il réellement cru à cette histoire que nous avons montée ?
- J’en suis persuadé et en cela fortement aider par son nouveau directeur des renseignements qui avait déjà envisagé cette hypothèse.
- Malgré tout, il veut toujours rencontrer Florian ?
- En effet votre altesse, mais je pense que son but n’est plus le même. Il ne convoite plus de s’en emparer à ses propres fins, mais il reste une immense curiosité que j’ai pu lire dans ses yeux pendant que nous parlions de ce garçon. Si je peux me permettre votre altesse, j’avoue que pour moi aussi cette curiosité me ronge. J’ai entendu trop de choses à son sujet, des choses invraisemblables pour certaines mais où j’ai senti les personnes qui en parlaient tellement convaincues que ça m’interpelle vous comprenez ?
- (Hassan sourit) Vous ne feriez pas ce métier si ce n’était pas le cas, mais vous allez bientôt faire sa connaissance et je vous prédis sans trop m’avancer, que ça va vous marquer pour longtemps. Revenons à l’objet de notre entrevue, qu’avez-vous d’autre à me dire ?
- J’ai fait passer le message pour Kyoto et c’est d’ailleurs suite à cette dernière entrevue que j’ai ressenti ce danger pour ma vie et que j’ai demandé de l’aide, d’ailleurs à ce sujet, je me sens redevable envers votre altesse.
- Bah !! C’est tout à fait normal !! Mais poursuivez votre rapport.
- Il reste encore une vingtaine d’agents infiltrés Russe ou travaillant pour eux sur le sol Français, exactement vingt et un.
- Avez-vous pu les situer ?
- Je n’ai pas eu beaucoup de temps, mais je pense pouvoir en indiquer leurs zones de couvertures. Par contre je connais plus précisément où agissent trois d’entre eux, il me faudrait une carte de la ville de Paris pour vous indiquer où ils sont exactement.
- C’est déjà très bien, en si peu de temps, je ne peux que vous féliciter une nouvelle fois. Nous verrons au plus tôt à porter ces informations à qui de droit et je suis certain qu’il sera apte à les utiliser. Je ferai virer au plus vite votre salaire que vous avez amplement mérité.
- Merci votre altesse !!
- J’aurais autre chose à vous confier, après je pense les quelques jours de congé dont vous avez grandement besoin.
- Puis-je en savoir plus sur cette mission ?
- Elle sera simple !! Je dois bientôt repartir, les affaires de l’émirat me réclament et je me suis déjà beaucoup trop absenté, mon fils restera encore quelques semaines avant d’être autorisé à pouvoir prendre un avion.
- Je serai honoré de surveiller à ce qu’il ne lui arrive rien pendant le reste de son séjour ici votre altesse.
- Merci mais ce n’est pas le but de cette mission, Amid a déjà son service de surveillance et je ne pense pas qu’il craigne quoi que ce soit dans ce pays ami.
- (Joseph surpris) Quelle sera cette mission alors ?
- Je vous l’expliquerai plus en détail plus tard mais sachez toutefois qu’il s’agira d’aider à ce qu’un certain projet puisse se réaliser en faisant en sorte de faire disparaître les obstacles qui pourraient le ralentir.
- Où doit se réaliser ce projet votre altesse ?
- En Afrique !! Plus précisément à l’endroit où se trouve actuellement le dispensaire du père Antoine, le père sera bien sûr au courant puisque vous serez là-bas pour l’aider, réfléchissez-y car cette mission devrait prendre plusieurs années, quatre au maximum. Bien sûr votre prix sera le mien ainsi qu’un bonus non négligeable à chaque trimestre de temps gagné sur les délais.
- Quand devrais-je vous donnez ma réponse votre altesse ?

Hassan réfléchit à tout ce qu’il en connaît avant de répondre.

- Je pense qu’il devrait débuter dans les prochains mois, cela vous laisse donc disons… Un mois pour me donner votre réponse, d’ici là je vous aurai donné tous les éléments nécessaires pour que vous compreniez ce que j’attends exactement de vous.
- Entendu votre altesse, mais je me dois d’être honnête avec vous et que si j’accepte ce contrat, ce sera le dernier avant que je quitte la profession.

Hassan sourit et lui répond de façon énigmatique qui laisse Joseph songeur.

- Croyez-vous que je n’en étais pas conscient ?


2eme ANNÉE avant Pâques : (12 / 150) (CHU) (Les problèmes d’André)


« L’avant-veille dans la journée »

Robert Mercier est depuis quelques jours un homme préoccupé.

L’hôpital comme tout lieu où travaillent ensemble un nombre conséquent de personnes et ce vingt-quatre heures sur vingt-quatre, a sa vie propre que chacun aime à reconnaître et quand quelque chose si infime soit-il perturbe le bon ordre établi, la machine grince et l’ambiance générale se porte alors de plus en plus mal.

La rumeur grandit depuis un moment déjà sur un éminent chirurgien de l’établissement qui serait de plus en plus « négligent » voire même « dangereux » dans ses actes, restant parfois devant dans de longues phases d’indécisions aux moments bien sûr les moins opportuns et avec les risques intrinsèques qui en découlent quant à la sécurité du patient qu’il opère.

Le directeur du CHU a donc convoqué faisant suite à ses rumeurs de plus en plus persistantes, les responsables de services afin de connaître leurs opinions sur les suites à donner s’il doit y en avoir.

Robert les attend donc ce jour-là avec le front soucieux d’avoir à prendre une décision disciplinaire à l’encontre d’un ami de longue date, il ne pourra en être autrement s’il s’avère que les bruits sont fondés et il ne s’y résoudra qu’avec l’aval de ses collègues.

Ils arrivent tous, seuls ou à plusieurs, la mine préoccupée par les événements récents qui ont fait l’objet de cette convocation.

Robert une fois qu’il constate la présence de tous, prend la parole d’un ton qui dénote bien de l’aspect inhabituel de cette convocation.

- Messieurs !! Depuis plusieurs jours, j’entends dire des choses qui m’interpellent !! Elles concernent notre collègue et ami André Bastien, responsable du service neurologique et jusqu’alors exempt de toutes critiques. Mon intention bien sûr et c’est le but de cette réunion, est d’apprendre le fin mot de ses rumeurs et surtout de savoir si elles sont fondées, auquel cas, je me devrais d’intervenir.
- (Denis le père de Julien) J’allais venir t’en parler !! D’après mes sources, ses rumeurs seraient justifiées.
- (René) J’en entends régulièrement parler moi aussi et la première fois j’ai appris que c’est grâce à l’intervention de Florian si le patient en a réchappé.
- (Robert) C’est Florian qui t’en a parlé ?

René en souriant malgré tout :

- Non !! C’est une des membres de l’équipe d’André qui m’en a touché deux mots en sortant du bloc, pour « Flo », tout allait aux petits oignons comme il dit.

Suis alors tout un tas d’histoires survenues aux fils de ces derniers jours, tous ayant à un moment ou un autre entendu ou constaté un problème dans le comportement du chirurgien.

Anodins voire amusants pour certains, mais qui mis bout à bout commence à faire beaucoup et surtout, à les inquiéter sérieusement.

- (Robert) Il me va donc falloir lui parler !!
- (René) Je pense qu’il serait judicieux de lui faire passer quelques examens, jusque-là André a toujours pratiqué sans qu’aucun reproche ne lui soit fait et je trouve quand même bizarre que tout se déclenche d’un coup, comme ça, sans raison.
- (Jordan) Il a peut-être un problème familial ou autre qu’il garderait pour lui et qui le rendrait moins attentif à son travail !
- (Denis) C’est une possibilité en effet mais pour ma part, je penche plutôt vers un souci de santé. Je connais assez bien sa famille et je suis certain que cela ne vient pas de là, quand à ce que ce soit un autre facteur extérieur ? Connaissant André ? Je n’y crois pas non plus.

Robert écoute tout avec attention.

- Tu as raison René !! Je vais le convoquer pour lui expliquer tout ce que nous venons de dire et si ça ne te fait rien de t’en occuper, j’aimerais que ce soit toi qui lui fasses passer les examens. Nous nous reverrons après coup.

Constatant que tout le monde semble d’accord, Robert clôt la séance et s’empresse de ce pas à aller persuader son ami pour qu’il accepte leurs demandes.

***/***

« Retour au présent »

Robert signe avec lassitude et ennuie les éternelles paperasseries administratives dont il ne peut pas se décharger sur sa secrétaire.

« Toc ! Toc ! Toc ! »

- Oui !! Entrez !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (13 / 150) (CHU) (Les problèmes d’André) (fin)


René accompagné de Denis entre alors dans le bureau la mine sombre.

Robert comprend tout de suite la raison de leur visite.

- Alors !!!

René lui tend son rapport médical.

- C’est bien ce que je pensais !!

Robert prend le document la main tremblante.

- C’est grave ?
- (René) Je crains que oui et qu’il doive immédiatement cesser toutes activités professionnelles !!

Robert parcourt rapidement le rapport et reprend la parole d’une voix blanche.

- Vous êtes sûr ??

- (René) Hélas oui !! Nous allons encore vérifier quelques points mais je ne pense pas m’être trompé, il va falloir également prévenir sa famille pour qu’ils se préparent.

Denis est encore perturbé d’avoir appris quelque temps plus tôt la nouvelle et comme l’amitié qu’il porte à André n’est plus à prouver.

- Je ferai tout mon possible pour retarder l’échéance, mais les recherches actuelles n’avancent pas vite sur cette maladie, tout juste pouvons-nous en retarder les effets trop marqués.
- (Robert) Refaites les examens, il faut être certain que c’est bien d’Alzheimer qu’il s’agit. Il y a d’autres possibilités et je ne voudrais pas affoler tout le monde s’il s’avère que ce n’est pas de ça qu’il souffre.
- (Denis) Je connais bien cette maladie pour avoir dans mon service plusieurs patients qui en sont atteints et crois-moi, malgré toute l’envie que j’ai de dire le contraire, c’est bien de cette saloperie que nous parlons.
- (René) Maintenant il n’en est qu’au début et si nous lui donnons le bon traitement, il devrait encore pouvoir vivre assez normalement quelques années.
- (Robert) Son métier est toute sa vie, lui interdire de l’exercer ne va pas aider à ce qu’il aille bien.
- (René) Peut-être pourrions-nous attendre encore un peu avant de prendre une telle décision ?
- (Robert incrédule) Et mettre la vie de personnes en danger ? Tu n’y penses pas sérieusement quand même ?

René qui a de toute évidence une idée en tête.

- Nous pourrions le mettre en inaptitude temporaire le temps de faire vérifier mon diagnostic par « qui tu sais », vous m’avez l’air de tous avoir oublié qu’il existe ?

Denis prend René dans ses bras à la plus grande surprise des deux autres hommes.

- Faut que je t’embrasse toi !!! Comment n’y ai-je pas pensé !!
- (René amusé) Oups !! Du calme !! Si ta femme te voyait, tu imagines ?

Robert retrouvant également le sourire.

- La semaine prochaine, Florian sera là et nous verrons avec lui s’il peut faire quelque chose, en attendant je vais faire comme René vient de nous le conseiller et je vais mettre André en arrêt maladie après lui avoir expliqué mes raisons.
- (Denis) Tu ne vas pas lui parler d’Alzheimer quand même ?
- Pas pour l’instant, non !! J’attendrais d’avoir discuté avec « Flo » avant de prendre ce genre de décision.
- (Denis) Tu pourrais peut-être l’appeler et lui en toucher deux mots ?
- (Robert) Nous ne sommes pas à quelques jours près, laissons le terminer tranquillement ses vacances. En attendant par contre, rien ne t’empêche de lui préparer un dossier sur tout ce qui est connu sur cette maladie, je ne doute pas un instant que ça lui sera utile.
- (René) Ce serait étonnant qu’il n’en sache pas déjà tout ce qu’il y a dans tes bouquins, mais ça ne coûte rien de lui préparer ça pour le cas où.

Les trois hommes discutent encore un moment avant que deux d’entre eux ressortent du bureau le visage complètement différend qu’à leurs entrées.

Denis rentre chez lui visiblement soulagé, ce que ne manque pas de remarquer sa femme qui s’active plus qu’à l’habitude dans sa cuisine.

- On dirait que ça va mieux à ton travail chéri ?

Denis sourit à sa femme :

- On peut dire ça oui !! En fait je suis soulagé d’un grand poids, mais dis-moi ? Nous attendons quelqu’un ce soir pour que ça sente déjà aussi bon ?
- (Simone étonnée) Il fallait que ton travail te perturbe vraiment pour que tu oublies quel jour nous sommes.

Denis regarde le calendrier :

- Je ne sais pas qui est le plus perturbé de nous deux chérie, le réveillon n’est que demain soir Hi ! Hi !
- Ah oui !!! Et c’est tout ce que tu as trouvé ? Tu te rappelles quand même que tu as un fils et un gendre ?

Denis percute enfin :

- Ils rentrent ce soir ?
- Exact !! Et comme ils n’auront pas le temps de faire des courses vu l’heure où ils vont arriver, ton fils m’a appelé et s’est invité avec « Maxou » parce que soi-disant, la cuisine de « maman » lui manquait. Tu te rends compte depuis plus d’un mois qu’on ne les a pas vus !! J’espère qu’ils se sont bien remis de leur accident et qu’ils n’en garderont pas trop de séquelles. Julien n’a rien voulu me dire quand je lui ai posé la question et j’entendais Maxime se bidonner à côté de lui, tu ne trouves pas ça bizarre ? J’espère que ce n’est pas à cause du coup sur leur tête ?
- (Denis sourit) Ça aura eu peut être un effet salutaire sur eux qui sait Hi ! Hi !





Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (14 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Raymond)


Luka voit le trouble de Raymond et se lève rapidement pour lui prendre gentiment le bras afin de le faire asseoir à sa place, il prend ensuite un autre siège qu’il vient placer près de l’inspecteur et y prend place à son tour.

Raymond n’arrive pas à détacher son regard du jeune homme qui s’empresse autour de lui, il est exactement comme la photo qu’il n’a cessé de regarder depuis qu’il l’a imprimé.

Devant lui, il retrouve les mêmes cheveux châtain clair un peu rebelles ainsi que le nez légèrement en trompette qui lui donne un air encore enfantin.

Ses yeux noisette bien sûr et sa bouche aux lèvres charnues ou du moins qui devraient l’être car son passage dans le coma lui a émacié ses traits.

Aussi grand que lui, le mètre soixante-dix-sept et le corps musclé qui manque également des quelques kilos perdus depuis son agression.

Luka en est au même point de comparaison même s’il a eu plusieurs fois l’occasion de détailler l’inspecteur, il le trouve particulièrement agréable à regarder avec ses cheveux bruns très courts piquetés de blanc, presque en brosse ainsi que ses yeux marron pourtant des plus communs mais qui lui donne l’air si viril.

Une barbe de trois jours que l’inspecteur garde et taille depuis déjà plusieurs années lui donne encore plus cet aspect masculin et sûr de lui qui l’a impressionné la première fois qu’il l’a vu.

Maurice depuis que Raymond est entré, se contente d’observer avec un sourire en coin leurs comportements réciproques et a déjà rejeté dans sa tête plusieurs des options discutées juste avant pour rester indécis sur deux possibilités que leurs comportements depuis qu’ils sont devant lui, lui ont fait retenir.

Maintenant il ne serait pas plus étonné que ça d’apprendre très vite que sa première idée eut été la bonne même s’il reste une possibilité d’erreur de sa part.

Maurice les laisse encore un instant se dévisager à satiété, puis toussote discrètement pour les faire revenir à la raison de leurs présences dans son bureau.

- Hum !!! Je vois beaucoup d’incompréhension sur votre visage inspecteur, je vous y avais pourtant plus ou moins préparés il me semble ?

Raymond décroche avec difficulté ses yeux de ceux de Luka pour se tourner enfin vers son interlocuteur.

- Pas à un tel miracle quand même !! Comment est-ce possible, il n’y a aucune cicatrice sur son visage !!
- (Luka gentiment) Ni ailleurs non plus rassure-toi.
- Mais !! Les photos ? Tous ses coups de couteau ? Toutes ses lacérations ? C’est impossible qu’il n’en reste rien !!!
- (Maurice) C’est pourtant le cas !! Comme c’est également le cas que Luka se trouve devant nous conscient et en parfaite santé. Maintenant j’espère que vous garderez cette information pour vous, officiellement l’inconnu trouvé par la police est décédé lors de son transfert à l’hôpital d’Aix en Provence. Heureusement l’identité de Luka a été préservée, ce qui a permis cette mise en scène. Seules quelques personnes connaissent la réalité, il y a nous trois ainsi que quelques agents de la DST et bien sûr le jeune homme qui a permis ce miracle avec ses amis qui ne le trahirons jamais soyez en sûr.
- Ça n’explique pas… (Il montre Luka)… cette guérison incroyable !!!
- (Luka ironique) Tu aurais préféré que je reste infirme peut-être ?

Raymond répond avec véhémence :

- Mais non !!! Je n’ai jamais dit ni pensé une chose pareille !!! C’est juste que… c’est tellement… incroyable !!!
- (Maurice) Pour faire court et pour ne pas y passer la journée, sachez que le garçon qui s’est si bien occupé de Luka est quelqu’un de très particulier comme il n’en existe aucun autre à notre connaissance, il a un « don » et ce « don », il s’en est servi à ma demande et avec l’accord de mon supérieur.

Raymond dont l’ahurissement il le voit bien, fait sourire son « patron », pose la question qu’attendait bien sûr Maurice.

- Un « don » ? Quel « don » ?
- Disons pour généraliser ce qu’est ce garçon, qu’il a celui de guérir. Pas de soigner ni de rafistoler !! Non !! C’est beaucoup plus que ça, la guérison complète et entière des patients que nous lui confions et qui comme Luka ressortent de ses mains sans plus aucunes traces autant internes qu’externes de leurs lésions, un corps remis à neuf en quelque sorte. Je comprends parfaitement ce que mes paroles peuvent avoir d’étranges pour quelqu’un les entendant pour la première fois sans avoir assisté de visu à ses miracles dont ce jeune homme est capable, mais c’est une réalité et force vous est de le constater. Nous aurions pu tout vous cachez vous savez ? Il suffisait pour ça de vous faire savoir comme à ceux de la Salpêtrière qu’il n’avait pas survécu à son transfert et si nous avons décidé de n’en rien faire c’est parce que l’empathie que vous ressentiez alors m’a été rapportée et m’a poussé à vous faire confiance ainsi que de m’apporter votre aide, tout n’est pas encore résolu et Luka a encore besoin de vous, si bien entendu vous êtes toujours partants dans cette affaire ?

Raymond ne retient plus qu’une chose dans cette longue tirade, Luka a besoin de lui et son regard se tourne vers le jeune homme attentif depuis le début à ses réactions et dont les yeux encore une fois se noient dans les siens, y mettant toute la solitude qu’il a connue et l’anxiété que l’attente de ses prochaines paroles va lui révéler de ses intentions.

- Bien sûr que je suis partant !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (15 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Résidence d’Hassan) (Présentations)


Le véhicule rentre dans la cour de la résidence et vient se garer près de la limousine, Florian et Thomas en sortent et remercient les deux agents de les avoir amenés jusqu’ici.

- Vous pouvez rentrer vous savez !! Je demanderais à Hassan de me faire ramener au cirque quand nous voudrons repartir.
- Comme vous voulez les gars !! Je préviens quand même le patron avant de partir.

Je leur souris en faisant un petit signe de la main, j’attrape mon « Thom Thom » en passant et nous nous dirigeons vers l’impressionnante demeure que je n’avais pas encore eu l’occasion de voir.

- (Thomas) Ça sent le pognon ici !!
- C’est ce qu’Hassan appelle un petit pied-à-terre, c’est aussi grand que la résidence des Viala tout entière. Ça te dirait qu’on se fasse inviter pour cette nuit ? J’ai envie qu’on soit un peu tous les deux au calme.
- Tu aurais pu le dire avant, on n’a pas de rechange.
- Bah !! Ça te changera de sentir autre chose que le pingouin Hi ! Hi !
- J’apprendrais à monsieur le rouquin que son odeur domine largement la mienne en temps normal, alors s’il y en a un qui va sentir le fennec, ce ne sera certainement pas moi.
- Hum !! Tu vas kiffer grave alors parce qu’en temps normal tu adores plutôt fourrer ton nez sur moi.

Thomas sourit en sachant très bien que c’est l’exacte vérité, son excitation monte d’un cran déjà rien qu’à l’idée et il préfère changer pour l’instant de sujet avant que ce soit trop visible.

- Faudrait déjà qu’on soit invité, tu ne manques pas d’air quand même.

J’aperçois un des domestiques venir vers nous.

- Relaxe beau blond ou je te fais conduire direct au harem pour que tu te fasses violer par toutes ces femmes en furies devant ton corps d’apollon.

***/***

« Dans le bureau d’Hassan »

Omar entre quelque peu gêné d’arriver si tard, il salue le visiteur et s’adresse à son prince comme à chaque fois qu’ils ne sont pas seuls.

- Excusez-moi votre altesse mais je viens juste d’être prévenu que votre altesse requérait ma présence.
- Détends-toi, il n’y avait aucune urgence. Tu te rappelles de Joseph ?
- Bien sûr votre altesse, j’ai appris qu’il avait quelques difficultés et j’espère que ça va très vite s’arranger.

Il s’adresse à l’autre personne.

- Sans doute nous apportez-vous de ses nouvelles, je serai désolé si elles n’étaient pas bonnes.

Joseph tout d’abord surpris, comprend qu’Omar ne l’a pas reconnu et s’en amuse à ses dépens.

- Saviez-vous que des lunettes vous iraient très bien mon cher Omar ? Et qu’en plus elles me semblent fortement recommandées !!
- Joseph !!! Mais je ne comprends pas !!! C’est bien toi ? Comment est-ce possible ?
- Ne va jamais te baigner en Russie mon ami Hi ! Hi ! Ils doivent trop forcer sur l’eau de javel comme tu peux le constater Hi ! Hi !

Hassan amusé de l’air ahuri de son ami.

- Un truc à Florian pour que notre ami passe la frontière.

Joseph sourit à son tour.

- C’est à peine s’ils ont jeté un regard sur moi, va falloir qu’il me donne la recette parce que c’est assez bluffant son truc.
- (Omar) Wouah !! C’est vraiment un garçon surprenant qui ne manque pas de ressources !! Et pourtant à le voir on serait loin de penser qu’il soit si spécial Hi ! Hi !

Un bruit de voix arrive du couloir et fait sourire Hassan qui en reconnaît bien le timbre.

- Je crois bien que c’est lui qui arrive, préparez-vous à un choc mon cher Joseph !
- Un choc votre altesse ?
- Je ne connais pas l’image que vous vous en êtes fait, mais je vous assure que ce ne sera certainement pas la bonne Hi ! Hi ! Ah oui !! Autre chose !! Pensez à ne pas rester la bouche ouverte Hi ! Hi !

Joseph reste incrédule devant le changement soudain d’expression de l’émir qui de l’homme posé qu’il montre habituellement, s’est transformé en quelques secondes à peine et arbore une gaieté qui le transfigure.

Une voix de l’autre côté de la porte.

- C’est là ?
- Je vais annoncer ces messieurs à son altesse, si ces messieurs veulent bien patien….

L’homme n’a pas le temps de finir sa phrase que la porte s’ouvre à moitié, Joseph en a les yeux en soucoupe d’ahurissement devant un tel culot mais surtout en apercevant la personne qui passe la tête de l’autre côté de la porte et dont le regard se fixe sur eux.

Un visage rond couvert de taches de rousseur, souriant jusqu’aux oreilles et l’œil vif marquant l’amusement, surmonter d’une coupe en pétard d’un roux flamboyant et qui lance à la cantonade…

- Coucou ton altesse !!! C’est nous !!!


2eme ANNÉE avant Pâques : (16 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Raymond) (fin)


- Comment puis-je encore vous aider ?

Luka sent son corps tout entier se relâcher de la pression qu’il ressentait, un sourire enfantin lui vient alors que Maurice ne manque pas de remarquer en souriant à son tour.

- Il va falloir pendant encore quelque temps laisser croire à la personne qui a usurpé l’identité de Luka, que nous nous sommes laissé duper et qu’il va pouvoir mener sa mission à bien. Nous devons le conforter dans notre détermination à mettre hors service la cellule d’espionnage mise en place dans notre pays et je vous avoue que ça m’arrange bien de m’en débarrasser pour de bon.

Raymond hoche la tête.

- Je comprends bien vos raisons, mais je ne vois vraiment pas en quoi je puis vous être utile. Le fait que j’enquête sur l’identité d’une personne agressée ne ferait que le rendre plus méfiant de peur que sa couverture ne soit découverte et étalée au grand jour.
- Il n’est absolument pas question de ça bien entendu, vous ne devez en aucun cas avoir le moindre contact avec cet homme pour les motifs que vous venez de citer avec raisons.
- Alors je vous repose ma question, en quoi puis je vous être utile ?
- Tout simplement en gardant un œil sur Luka et quand je dis garder un œil, c’est au sens strict du terme comprenez-vous ? Il ne faut pas que celui qui se fait passer pour lui ait le moindre doute et il doit continuer à pouvoir lire dans les médias que l’enquête continue, vous devrez faire en sorte qu’il s’imagine que la police s’englue sur des fausses pistes et qu’elle ne risque pas d’arriver jusqu’à lui.
- (Luka) Je vais faire quoi moi pendant ce temps-là ? Je dois reprendre mes cours de fac et trouver un boulot, en plus je vais loger où ?
- C’est aussi pour cette aide-là que je compte sur l’inspecteur Baltot !!

Maurice voit bien l’incompréhension dans le regard de Luka qui le fixe du regard, il lui décoche un petit clin d’œil discret qui fait sursauter le jeune homme, se demandant ce qu’il peut bien vouloir dire.

- (Maurice) Il serait trop dangereux que je mette mes services à la surveillance de Luka, on ne sait jamais et il y a peut-être une taupe parmi eux.
- (Raymond surpris) Qu’est-ce qui vous fait penser ça ?
- Déjà la façon dont ils ont mené leurs actions, tout s’est fait rapidement et ils semblaient bien connaître tous nos mouvements, maintenant je ne suis sûr de rien et je me trompe sûrement, mais au point où en est l’affaire, je ne veux prendre aucun risque. Vous n’êtes pas connu de mes services inspecteur et donc si vous acceptez de prendre notre jeune ami sous votre aile le temps que cette histoire trouve son terme, je serai plus serein et je pourrai me monopoliser entièrement à mon travail.

Maurice fait un deuxième clin d’œil discret à Luka qui comprend enfin où il veut en venir et lui donne un sourire reconnaissant en retour.

Raymond n’a bien sûr rien remarqué et cogite déjà dans sa tête à savoir comment il va organiser tout ça, un petit sourire montre à Maurice que tout se décante et qu’une idée est sur le point de germer dont il va bientôt en connaître les grandes lignes.

Il croit néanmoins bon de préciser.

- Bien sûr comme vous êtes affecté à mon service, les frais qui en découleraient seront entièrement pris en charge. Qu’ils soient vestimentaires ou autres car je me doute bien des besoins pressants de notre jeune ami qui n’a pas la possibilité de rentrer pour le moment chez lui.

Raymond capte le regard de Luka qui attend anxieusement sa réponse et envoie un sourire rassurant au jeune homme. Sa décision étant prise bien qu’elle va être il ne s’en fait pas d’illusion, un véritable déchirement pour lui quand il leur faudra y mettre fin.

- J’habite en proche banlieue et je connais une université à un quart d’heure de RER tout au plus où Luka pourra poursuivre ses études le temps de retrouver ses habitudes et s’il est d’accord pour accepter mon hospitalité, ce sera avec plaisir qu’il pourra y passer le temps qu’il faudra.

Maurice se redresse visiblement satisfait par cette solution.

- Tu as entendu Luka ? L’inspecteur te propose de venir vivre quelque temps chez lui, qu’en penses-tu mon garçon ? Cette solution me paraît idéale, mais c’est à toi de prendre la décision d’accepter.

Maintenant il a posé cette question par pure forme car le sourire resplendissant de Luka ne fait aucun doute sur sa décision et il n’est d’ailleurs pas détrompé par la réponse de celui-ci qui en a les yeux qui brillent des larmes de reconnaissance à être ainsi pris en charge alors que quelques instants plus tôt, il ne savait même pas ou il coucherait le soir même.

- Je ne sais pas comment vous remercier de tout ce que vous faites pour moi.
- (Maurice ému) En acceptant tout simplement.

Raymond lui prend la main qui triture depuis un moment son genou en geste de nervosité dans la sienne et la serre gentiment.

- Tu es d’accord ?

Luka d’une voix si basse qu’elle en est à peine audible malgré le silence devenu pesant de la pièce.

- Bien sûr !

Maurice satisfait se lève :

- Parfait !!! Nous nous revoyons à Paris après le réveillon pour mettre les modalités au point, en attendant je vous conseille de faire quelques courses pour trouver des vêtements à Luka et je vous laisse inspecteur lui trouver une chambre à votre hôtel. Officiellement le blessé a quitté l’hôpital pour rejoindre une maison de repos et je vais vous faire parvenir un duplicata des papiers nécessaires à son inscription en fac. Bien sûr pendant la durée de cette affaire, il te sera donné une identité d’emprunt alors tâche de ne pas faire d’impair.

Luka attend que Raymond quitte en premier le bureau pour se jeter dans les bras de Maurice le cœur noué par la reconnaissance qu’il éprouve envers cet homme.

- Merci pour tout !!

Maurice gêné lui tapote amicalement l’épaule.

- Rappelle-toi ce que je t’ai dit, tu seras le bienvenu chez moi quand tu voudras et surtout souviens-toi que tu n’es plus seul.





Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (17 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Résidence d’Hassan) (Présentations) (fin)


Quelque chose ou plutôt quelqu’un le tire brusquement en arrière.

- Hé !!!

L’intendant blanc comme un linge entre dans le bureau en tentant de retenir derrière lui le jeune rouquin qui se démène pour lui échapper.

- Excusez-moi votre altesse mais ce jeune homme m’a surpris. Aïe !!!

Hassan ne peut se retenir plus longtemps et éclate de rire devant son intendant se tenant la cheville en grimaçant de douleur du coup de pied que vient de lui donner Florian.

- Calmez-vous, allons !!! Hi ! Hi !

Joseph observe la bouche grande ouverte d’ahurissement devant la scène se déroulant sous ses yeux et digne des meilleurs burlesques qu’il n’ait jamais vus, voir son prince éclater de rire est encore plus surprenant pour lui et c’est un coup de coude d’Omar accompagné d’un geste amusé lui signifiant de fermer la bouche, qui le fait se reprendre et retrouver un semblant de protocole dans son attitude.

- (Omar) Tu comprends mieux maintenant où son altesse voulait en venir ?
- Heu !! Oui je crois !!

Joseph a toujours un œil sur le jeune rouquin qui a réussi à passer devant l’intendant malgré ses protestations véhémentes et le pousse doucement mais fermement vers le couloir pour lui refermer la porte au nez, il se tourne alors vers les trois hommes dans la salle et Hassan repart en vrille quand il voit Florian ouvrir grand les yeux d’étonnement, rouvrir la porte du bureau, passer un bras de l’autre côté et tirer avec lui Thomas qui était resté médusé dans le couloir à regarder les frasques de son ami.

La mâchoire inférieure de Joseph retombe sans qu’il y prenne attention, le garçon blond se retrouvant propulsé dans le bureau dégageant une telle aura de séduction que même un pur hétéro comme lui en reste médusé et c’est une nouvelle fois Omar qui le fait revenir à la réalité en lui reproduisant le même geste que quelques instants auparavant.

- (Omar amusé) Troublant pas vrai ?
- On peut dire ça oui !!

Mais Joseph n’en a pas fini d’être étonné, le jeune rouquin faisant fi de toute espèce de protocole en se penchant sur Hassan pour l’embrasser avec un tonitruant :

- Alors ton altesse ? Ça boum !!

Thomas se contente de serrer la main du prince pendant que son ami va faire la bise à Omar et à l’homme qu’il ne connaît pas, mais qui marque une extrême surprise, visiblement peu habitué à ce genre de débordement amical.

Hassan a les yeux brillants de joie en se tournant vers Joseph.

- Mon ami, je vous présente celui que vous vouliez tant connaître : Voici donc Florian et son ami Thomas, quant à vous deux, je vous présente Joseph Diokouré qui s’inquiétait juste avant votre arrivée pour le moins tonitruante de savoir quand il retrouverait sa couleur de peau normale.

Je regarde Joseph en souriant.

- J’ai dû mettre la dose, alors il faut encore compter deux ou trois jours avant que l’effet du produit disparaisse entièrement. Alors comme ça, c’est toi qui es allé dans le village de Taha ?

Joseph se sent comme hypnotisé par les yeux verts étrangement perçants braqués sur lui.

- C’est bien moi en effet.
- Faudra que tu me racontes comment c’est là-bas, tu veux bien ?
- Il y en aura long à raconter.
- Bah !! Ce n’est pas grave, on a toute la soirée pour ça.
- (Hassan surpris) Comment ça toute la soirée ?
- Ah oui c’est vrai !! Tu n’es pas encore au courant ton altesse.
- Au courant de quoi ?
- Que tu vas nous inviter pour cette nuit pardi !!
- (Hassan amusé) C’est vrai où ai-je la tête !!
- T’inquiète ton altesse, je te pardonne et j’accepte ton invitation. En plus ça tombe bien, on voulait passer une nuit tranquille en amoureux avec « Thom Thom ».

C’en est trop pour Joseph qui éclate de rires, il a suivi toute la conversation en s’efforçant de garder son sérieux et surtout en surveillant le prince qui prenait comme tout à fait naturel les paroles du garçon.

Mais la gouaille, les mimiques et le culot du jeune rouquin, on finit par avoir raison de lui et son rire les fait tous se retourner vers lui avec le sourire.


2eme ANNÉE avant Pâques : (18 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Résidence d’Hassan)


Amid descend les escaliers avec précaution aidé par Christophe qui à la tête qu’il fait, aurait certainement préféré qu’il s’en abstienne et reste encore quelque temps tranquillement dans son lit.

Des rires venant du couloir menant au bureau d’Hassan les font se regarder en plissant les yeux d’amusement, quelques serviteurs se sont rapprochés et écoutent eux aussi ce qui pour eux est une première dans la maison d’habitude si calme et à l’ambiance feutrée.

- (Amid) Pas besoin de te dire qui est arrivé.
- (Christophe) Ça paraît évident et j’espère qu’il va te remonter les bretelles à t’être levé aussi tôt.
- Mais arrête !! Puisque je te dis que je me sens bien, je ne suis pas fou non plus et puis j’ai eu l’autorisation de mon « oncle » rappelle-toi,.
- (Christophe pas convaincu) Ouaih !! Si tu le dis !!

Amid voit les regards converger sur eux quand ils apparaissent en bas des escaliers.

- Rappelle-toi des paroles de mon père, il y a du monde ici.
- OK petit prince.
- (Amid sourit malicieusement) Hum !! J’aurais préféré quelque chose de plus solennel.
- Son altesse sérénissime préfère que je le nomme ainsi ?
- Soit sérieux, ce n’est pas un jeu tu sais ? Ici les domestiques de mon père ne sont pas aussi protocolaires qu’au palais et tu devrais t’habituer dès maintenant si tu ne veux pas qu’on ait des ennuis une fois là-bas, prends exemple sur mon « oncle » Omar.

Christophe reconnaît que son ami a raison.

- Je vais faire attention, promis !

Une nouvelle effusion de rires éclate dans la maison, Amid sourit et s’empresse de rejoindre le bureau de son père où, de toute évidence on s’y amuse beaucoup.

Il frappe un bref coup à la porte et entre accompagner de Christophe qui s’efforce de donner à son visage un air professionnel qui sera en accord avec sa présence près du jeune prince.

Joseph voit entrer les deux garçons et reconnaît le fils de l’émir qu’il a déjà eu l’occasion plusieurs fois de rencontrer, le jeune homme qui l’accompagne s’efforce de toute évidence à se donner une apparence mais l’éclat de ses yeux ne trompe pas un professionnel comme lui, habitué comme il est à duper les autres et à découvrir leurs vraies natures.

Les quatre jeunes garçons sont de toute évidence heureux de se retrouver et Joseph comprend qu’une grande amitié les lie, il capte également le regard d’Hassan posé sur lui et n’est pas étonné quand celui-ci se lève en lui faisant signe de le suivre.

- (Hassan) Excusez-nous un instant, j’ai encore plusieurs choses d’ordre professionnelles à voir avec monsieur Diokouré et nous vous rejoindrons ensuite. Tu peux venir aussi Omar ?
- Bien votre altesse !

Ils entrent tous les trois dans une autre pièce contiguë au bureau et se révélant comme étant un salon de lecture privé, un mur entier est recouvert de livres faisant dos à un canapé et deux fauteuils visiblement très confortables.

Hassan les prie de s’asseoir et les rejoint après avoir refermé la porte, il attaque directement le but de cet entretien en s’adressant à Joseph.

- Que pensez-vous de Christophe ?
- C’est certainement le plus mauvais comédien que j’aie jamais vu votre altesse.
- C’est bien ce que je pensais en vous voyant l’observer, que pouvez-vous m’en dire comme ça au débotté ?
- Vous pouvez très certainement avoir confiance en lui, ce garçon me paraît honnête mais surtout, on peut lire en lui à livre ouvert.
- C’est bien ça le problème !! Il lui faudrait quelqu’un pour lui apprendre à moins extérioriser ses sentiments, pourriez-vous vous en occuper ?
- Si votre excellence le souhaite, je pense en avoir les capacités.

Hassan le voit hésiter.

- Oui !! Autre chose ?

Joseph en faisant attention à ses paroles.

- Disons qu’il faudrait également en faire profiter une autre personne votre altesse, sinon j’ai bien peur que ça ne serve pas à grand-chose.
- Pouvez-vous préciser votre pensée ?
- C’est… délicat votre altesse.
- Je connais les sentiments qu’éprouvent ces deux garçons et c’est cette raison qui me pousse à avoir cette conversation, parlez sans craintes Joseph et sachez que vos hésitations me prouvent une fois de plus que je peux vous faire entièrement confiance.
- J’avais en effet remarqué certains signes quand ils sont entrés tout à l’heure, insuffisants je le conçois pour comprendre le lien qui les unit et s’il n’y avait pas eu cette conversation que j’ai entendue dans le couloir de ma chambre, j’aurais mis certainement un peu plus de temps avant de m’en faire la réflexion.
- Vous en comprenez donc l’urgence à y remédier rapidement ? Ils resteront ici tant que vous ne les jugerez pas suffisamment éduqués à garder pour eux leurs sentiments et vous en profiterez également pour enseigner notre protocole à Christophe qui n’en a pour l’heure actuelle qu’une très vague idée.

Joseph sourit, conscient de la confiance que lui porte cet homme pour lui faire de telles révélations sur son fils.

- C’est certain que l’entendre appeler le jeune prince « mon gros » est loin de l’étiquette qu’il règne au palais de son excellence. Encore des congés qui tombent à l’eau si j’ai bien compris ! Quand je vous renverrais les garçons une fois que je jugerai qu’ils sont prêts, vous me devrez des vacances de rêve votre altesse et je saurai vous le rappeler.

Hassan lui rend son sourire.

- Mais vous allez en avoir rappelez-vous ?
- Je vois où votre altesse veut en venir mais je signale quand même à votre altesse que j’ai un mois pour donner ma réponse.
- Allons Joseph !!! Ne me dites pas que notre jeune ami vous a laissé indifférent ? Vous seriez bien le premier dans ce cas.
- J’ai vu ça votre altesse et je me demandais si votre altesse ne devrait pas également rester et profiter de mes enseignements.


2eme ANNÉE avant Pâques : (19 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Maurice)


Maurice se retrouve seul à son bureau et commence à préparer son départ en rangeant les quelques notes éparpillées çà et là sur les quelques meubles qui s’y trouvent.

Sa femme doit préparer en ce moment même leurs valises et il est prévu qu’ils partiront dès qu’elle aura été récupérée Coralie et ses affaires à l’orphelinat.

Maurice sourit en revoyant la fillette lui sauter dans les bras quand ils sont venus la chercher pour qu’elle passe la soirée de Noël au cirque avec eux.

Elle semblait si heureuse qu’il a senti fondre sa carapace d’homme bourru et que depuis cette soirée-là, il n’attend que de la serrer de nouveau dans ses bras.

Il en est là dans ses pensées quand Patrice entre dans le bureau et le trouve un sourire béat aux lèvres et s’en moque amicalement.

- C’est le bon moment je vois pour venir te taper de la rallonge Hi ! Hi !
- Essaye toujours et tu verras bien.
- Bon !! Sérieux !! Je venais aux nouvelles avant le départ, j’ai appris que l’agent d’Hassan était finalement rentré sans trop de problèmes.

Maurice fouille dans ses papiers et lui tend deux photos très explicites.

- Jette un œil la dessus !! Même le meilleur d’entre nous s’y serait laissé avoir tu ne penses pas ?

Patrice regarde les deux clichés.

- Vu comme ça, c’est certain !! Il doit se poser pas mal de questions tu ne crois pas ?
- Florian doit être en train de lui donner ses réponses à l’heure qu’il est, nos gars l’ont emmené chez l’émir avec Thomas.
- Ils sont restés là-bas ?
- Bien sûr que non, ce n’est pas Hassan qui ferait quoi que ce soit à Florian, tu le sais aussi bien que moi et il a suffisamment de gardes du corps pour qu’il ne lui arrive rien.
- Je t’ai connu plus suspicieux dis donc !!
- Faut pas que ça en devienne maladif non plus.
- Tu as raison, sinon à part ça ? Tu as appris quelque chose sur la mission de ce Joseph ?
- Laisse-lui le temps de défaire ses valises quand même !! Mais tu as raison, peut-être en a-t-il appris suffisamment pour faire avancer notre affaire et je vais appeler Hassan pour en savoir plus, allons en salle de Visio on ne sait jamais.

Ils y vont d’un bon pas et après avoir demandé à y rester seuls, ils attendent la réponse à leur demande d’entretien avec Hassan.

***/***

« Toc ! Toc ! »

Hassan tourne la tête vers la porte.

- Oui !!

Un de ses agents de sécurité entre et s’incline en guise de respect.

- Monsieur Désmaré demande une visioconférence avec votre altesse.
- Vous en a-t-il donné la raison ?
- Oui votre altesse, il souhaiterait savoir si vous aviez reçu des informations qui intéresseraient ses services.
- Très bien !! Je vais le prendre dans mon bureau.
- Entendu votre altesse, devons-nous enregistrer la communication ?
- Elle sera d’ordre privé donc ce n’est pas la peine.

L’homme s’incline une second fois et quitte la pièce très vite suivit par les autres occupants qui retournent dans le bureau et sont étonnés de l’y trouver déserté.

Omar voit une feuille de papier poser sur la table basse au milieu du coin salon et s’en empare pour la lire, un sourire amusé marque son visage quand il tend la missive à Hassan en se mordant la lèvre pour rester sérieux.

- Vous n’aurez même pas le choix du repas apparemment.

Hassan prend connaissance de la missive et éclate encore une fois de rires en la lisant à haute voix, appréciant à sa juste valeur l’écriture impeccable en Saoudien.

***/***

Ton altesse.
Tu nous excuseras de te faire faux bond et de ne pas vous avoir attendus, mais nous faisons la visite de ton « studio ».
Par contre comme tu as aussi certainement oublié de nous prévenir que tu nous invitais à dîner, sache que nous acceptons volontiers ton invitation dont nous te remercions Thomas et moi, mais que sans vouloir paraître exigeant, nous aimerions profiter d’être ici pour déguster quelques spécialités dont voici la liste.

« Suis alors l’énoncer de quelques plats traditionnels qu’il n’aurait certainement pas pensé à faire préparer ce soir-là, la lettre se termine alors par ce qui l’a fait exploser de rires. »

N’oublie pas la salade et les loukoums.

PS : Mais sinon te bile pas pour ça, on peut aussi t’emmener au Mac/do.

Florian

PS/PS : Ton fils doit encore être malade car il vient de pisser dans son froc.

***/***

- (Hassan) Ah ! Celui-là, je vous jure Hi ! Hi !



2eme ANNÉE avant PFlorian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (20 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Maurice) (fin)


Omar pendant ce temps-là a basculé l’appel de Maurice sur l’informatique du bureau et lui explique en deux mots pourquoi il entend rire de la sorte.

Maurice voit apparaître le visage d’Hassan complètement transfiguré de celui habituel qu’il a de lui depuis qu’il le connaît et le fait de le voir ainsi le rend plus humain encore, même s’il l’appréciait déjà beaucoup avant ça.

- Eh bien je vois qu’on ne s’ennuie pas ici !!

Hassan lui met la lettre de Florian devant la caméra, Maurice bien sûr n’y voit qu’un gribouillage incompréhensible et sourit de constater qu’Hassan n’en est pas encore remis, pour la lui montrer sans réfléchir une seconde qu’il n’y comprendrait rien.

- Heu !! Oui, vu comme ça, ça a l’air intéressant !!

Hassan après lui avoir traduit la lettre.

- Rassure-moi ! Il n’est quand même pas toujours comme ça ?
- À mon avis non, il doit sûrement se retenir, sachant qui tu es.

Le prince comprend au sourire de Maurice que celui-ci se moque de lui et préfère revenir à l’affaire qui lui a fait demander cette visioconférence.

- Pour revenir à des choses plus sérieuses, mon agent est toujours ici et il répondra à tes questions mieux que moi.

Pendant le long moment de questions réponses entre Joseph et Maurice, Patrice s’est muni d’une carte de France en format papier ainsi qu’un plan détaillé de Paris et ses alentours.

Sous le contrôle de Joseph, il cercle au stylo les zones où se situent les agents Russes ainsi que leurs nombres et pointe les deux endroits parfaitement mémorisés par l’agent d’Hassan en laissant échapper une exclamation de stupeur.

- (Maurice) Vous êtes certains que ce sont ces lieux précis qu’indiquaient les points sur la carte que vous avez vu ?
- (Joseph) Certain oui !! Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour tout mémoriser et c’est pour ça que les zones que je vous indique sont assez vastes, mais pour Paris il n’y a aucun risque d’erreur.
- (Hassan) Bizarre comme choix pour y placer une taupe, ce n’est certainement pas ceux que j’aurais choisis.
- (Maurice pensif) Tout dépend de ce qu’ils recherchent !!
- (Hassan) De toute évidence ça n’a rien de politique ou de financier, j’avoue que tu n’étais pas près de les découvrir là où ils sont sans notre aide.

Patrice pendant qu’ils discutent, s’est mis à faire des recherches avec comme critères les deux éléments Parisien et très vite au vu des résultats qui s’affichent à l’écran, une quasi-certitude lui saute aux yeux.

- Ça se tient patron !! Regardez !! Nous avons des laboratoires de recherches médicales avancées précisément à l’intérieur des zones de la carte où nous les avons situés.
- (Hassan) C’est donc ça qu’ils veulent ! Je comprends mieux pourquoi ils s’en prennent à Florian.
- (Maurice) On dirait bien, oui !! Mais pourquoi ?
- (Hassan) Vous pensiez qu’ils vous espionnaient militairement alors qu’en fait c’est essentiellement dans un but industriel, sauf peut-être celui qui se trouve dans cet hôpital militaire.
- (Maurice) C’est également un centre de recherche, plus spécialisé, mais de recherches quand même et le pire dans tout ça, c’est que c’est justement là-bas où Florian passe une semaine par mois.
- (Hassan blêmit) Vous n’allez plus l’y renvoyer maintenant que vous êtes au courant ?

Maurice après une brève pause :

- Non seulement il va y retourner !! Mais en plus il va y faire une découverte tellement exceptionnelle que la personne qui s’y trouve ne pourra agir autrement que de tenter par tous les moyens de s’en emparer.
- (Hassan crispé) Tu as pensé aux risques qu’il encoure à retourner là-bas ?
- J’ai eu heureusement le temps de faire quelques mutations de personnels ses derniers mois en prévision de son arrivée et il ne risque pas plus pour sa sécurité à Begin, qu’autre part ailleurs.
- (Hassan pas convaincu) Ne remets-tu pas en cause le fait de le faire paraître comme tout le monde et de t’en être servi comme leurre avec cette solution ? Ils penseront alors que soit tu les as menés en bateau et qu’il est réellement ce qu’ils spéculaient de lui, soit ils croiront toujours que tu t’en sers pour les atteindre et dans ce cas, ils se méfieront de cette soi-disant découverte fondamentale et ne se laisseront pas abuser par elle.

Patrice pose sa main sur l’épaule de Maurice.

- Il n’a pas tort patron.
- (Maurice) Il faut que je réfléchisse plus posément à tout ça, j’ai sans doute été un peu rapide dans mes paroles. Je vais te laisser préparer le dîner de tes « invités » mon ami et je te tiendrai au courant de mes décisions dès qu’elles auront suffisamment mûri. Je rentre sur Paris aujourd’hui et je ne te reverrai certainement pas avant un bout de temps, je te souhaite une bonne année et la santé pour toi et ta famille, surtout un bon rétablissement du fiston qui revient de loin.

Ils se quittent sur ses dernières politesses et à peine la communication terminée, Maurice contact son adjoint à son bureau de Paris pour déjà lui expliquer toute l’affaire, mais aussi et surtout pour qu’il se rende au plus vite à Begin pour y instruire le général in visu et dans la plus grande discrétion de ce qu’il se trame dans son établissement, et qu’il lui donne éventuellement ses premières impressions, voir ses doutes sur une personne en particulier s’il en a.


2eme ANNÉE avant Pâques : (21 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin)


Le général quitte son bureau et accompagne jusqu’à la sortie son visiteur pour le moins inattendu, c’est à deux pas du boulevard qu’ils se séparent avec une forte poignée de mains et que chacun repart vers ses occupations tout aussi importantes pour l’un que pour l’autre.

Quelques mètres plus loin dans l’avenue, Alain Durieux l’adjoint de Maurice s’arrête et prévient son patron de son entrevue avec le général Mathéi insistant bien sur les doutes qu’a émis le général sur la présence d’un espion à l’intérieur de son établissement.

Maurice est pourtant certain de ses sources et lui a envoyé un dossier comportant une carte de France et un plan de Paris où y étaient annotés des zones et des lieux où séviraient les agents de renseignements Russe encore présents sur le territoire national.

Le général Mathéi rejoint son bureau et se lance dans un travail fastidieux mais nécessaire, la liste du personnel contenant les renseignements sur leurs cursus scolaires aussi bien que leurs dates de naissance et d’engagement dans l’armée.

Il fait un premier tri de ceux qui sont là depuis de nombreuses années et dont il a toute confiance bien qu’il se doute bien que l’agent infiltré peut être n’importe qui et ne doit certainement pas faire partie des plus mal notés, ni de ceux qui seraient les moins appréciés.

Comme il lui faut bien faire des choix, il classe en trois groupes les fiches au fur et à mesure qu’il en prend connaissance et met dans le dernier groupe ceux qu’il ne connaît pas suffisamment, ou encore ceux qui sont issus de parents de nationalité étrangère.

Le dernier groupe s’étoffe au fil des heures et lui fait comprendre que ce n’est pas comme ça qu’il va y arriver au vu du nombre croissant de gens qu’il y met.

« Toc ! Toc ! »

Le général range rapidement son travail et ferme précautionneusement son placard avant de répondre.

- Oui !!

Sa secrétaire entre alors dans le bureau d’une façon beaucoup plus relaxe qu’avant l’arrivée d’un jeune rouquin qui a réussi en une semaine de présence à changer beaucoup de choses dans l’entourage direct du général.

Mathéi sourit en se rappelant plus précisément d’une scène qui encore aujourd’hui reste gravée dans sa mémoire et que la présence de sa secrétaire lui remémore à chacune de ses entrées.

Il le revoit entrer comme à son habitude dans son bureau avec un tonitruant « Marcel faut que je te parle d’un truc » et tomber nez à nez devant sa secrétaire au garde à vous, attendant qu’il lui donne l’autorisation de disposer.

Florian lui a fait alors des grimaces compatissantes d’un effet des plus comiques en lui disant d’une voix la plus sérieuse qui soit :

- Il ne faut pas se retenir comme ça mademoiselle !! Il n’y a rien de tel pour devenir constipée !! Marcel !! Pourquoi tu ne la laisses pas aller aux toilettes ? Tu vois bien qu’elle en est toute raide de se retenir.

Les mimiques du jeune rouquin ainsi que ces paroles dont ni le général, ni sa secrétaire ne s’attendaient, les ont tellement marqué tous les deux qu’à chaque fois qu’elle entrait à nouveau dans le bureau et se mettait au garde à vous, une énorme envie de rires les prenait jusqu’à ce que le général décide qu’elle soit dorénavant exemptée de salut dans ses conditions bien précises.

- Mon général ??
- Comment ? Ah oui !! Excusez-moi mais je pensais à autre chose, qui a-t-il ?
- Le maréchal des logis Duval demande à vous parler mon général !! Il dit que c’est urgent !!
- Duval ?? Ça me dit quelque chose, où ai-je déjà entendu parler de ce garçon ?
- Il fait partie de l’équipe de l’aspirant De Bierne mon général.
- En effet maintenant que vous me le dites, je vois de qui il s’agit. Vous a-t-il dit ce qu’il voulait ?
- Non mon général, juste que c’était urgent.
- (Marcel curieux) Entendu !! Faites-le entrer !!

La jeune femme est à peine sortie que Romain entre à son tour et salut son supérieur une fois la porte refermée.

- Maréchal des logis Romain Duval, mes respects mon général !!
- Repos !! Vous avez demandé à me parler ?
- Je viens de recevoir l’ordre de me mettre immédiatement à votre disposition et de vous révéler ma véritable identité mon général !!!


2eme ANNÉE avant Pâques : (22/ 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (fin)


- (Marcel surpris) Quels ordres ? Quelle identité ? Mais de quoi parlez-vous donc ?
- Je suis en vérité le lieutenant Romain Duval du service de renseignement des armées, j’ai été affecté temporairement ici afin de garder un œil sur un certain Florian De Bierne.
- Rien que ça !!! Et pourquoi n’en ai-je pas été informé plus tôt ?
- Il faudra demander ça à mes supérieurs mon général !! Tout ce que je sais c’est que nous sommes actuellement cinq du service à avoir été muté ici pour cette mission et que celle-ci relève d’une demande directe émanant du département de la sécurité du territoire.
- Comment n’en suis-je pas surpris, je vous le demande ?
- Mon général ?
- Non, rien !! Vous avez donc tout combiné pour faire partie de l’équipe soignante de Fl… heu !! de l’aspirant De Bierne ?
- Je vous assure que c’est un pur hasard mon général !! Il n’était pas prévu que l’un d’entre nous en fasse partie et d’ailleurs nous ignorions qu’il y en aurait une.
- Mais vous avez accepté il me semble et pourtant vous n’en aviez pas les compétences requises ?
- J’ai prévenu Florian que je ne correspondais certainement pas au profil qu’il recherchait mon général, mais il m’a répondu que ce n’était pas grave et que j’apprendrais très vite avec lui, ce qui je vous l’avoue s’est révélé exact même si j’en suis le premier étonné.
- Admettons !! En quoi pouvez-vous m’être utile et quelles sont vos nouvelles instructions lieutenant ?
- Nous avons été formés spécialement pour découvrir certaines choses et plus particulièrement ce qui motive ma présence ici, nos nouvelles instructions ne datent que de quelques minutes à peine et sont de nous mettre à votre disposition pour découvrir un agent infiltré parmi l’effectif qui travaille ici.
- C’était déjà le cas si je ne me trompe ?
- Oui et non puisque nous nous monopolisions plus particulièrement sur la protection de Florian et ne nous intéressions donc qu’aux quidams de son entourage ou le serrant de trop près. Maintenant, il est vrai que nous effectuerons également un contrôle général des identités du personnel militaire et médical. Vous comprendrez mon général qu’étant donné ce que ça représente comme somme de travail, qu’il nous reste encore beaucoup de pain sur la planche avant d’en avoir terminé si je peux m’exprimer ainsi.
- Qu’est-ce que vous attendez de moi lieutenant, je n’ai aucune expérience en la matière et ne pourrais pas vous être d’une grande utilité.
- Bien sûr que si mon général !! Déjà d’une en connaissant notre existence, ce qui va nous permettre d’être plus libre dans nos mouvements et ensuite en nous indiquant les personnes qui vous sembleraient disons suspectes ou du moins dont vous n’auriez pas une confiance absolue. Ce qui pourrait nous aider à cibler plus précisément nos recherches.
- Pourquoi êtes-vous le seul dans ce bureau à me raconter tout ça ? Et qui me prouve que vous êtes ce que vous prétendez ?
- Pour faire court, si je suis le seul devant vous c’est que tout simplement étant donné l’absence de Florian, mes collègues sont en permissions. Quant à votre dernière question, je pense que vous devriez allumer votre ordinateur et prendre connaissance de vos messages. Je m’imaginais pourtant bien en me présentant devant vous que vous seriez déjà informé de ma demande d’entretien, ainsi que de sa teneur.

Marcel se maudit intérieurement de ne jamais penser à ce foutu ordinateur qui est venu perturber ses habitudes et avec lequel il n’a aucune affinité, préférant utiliser sa secrétaire comme il l’a toujours fait par le passé.

Il l’allume et comme à l’accoutumer, peste devant l’écran qui lui demande toujours ce foutu mot de passe dont il ne se rappelle jamais.


Le général se lève en faisant signe au lieutenant de rester assis.

- Juste un instant, je reviens !!

Marcel file jusqu’au bureau de sa secrétaire qui sourit malgré elle en connaissant bien la mine exaspérée qu’il a actuellement et c’est sans se démonter, qu’elle lui inscrit les six chiffres et lui tend le papier avant même qu’il ne lui ait rien demandé.

- Tenez mon général !!
- Ah !! Merci !! Je n’arrive jamais à retenir ses chiffres et comme il ne faut pas les copier par sécurité !!
- Pourquoi ne changez-vous pas votre mot de passe mon général ? Il vous suffirait de mettre un nom ou quelque chose dont vous vous souviendriez.
- (Marcel ahuri) On peut faire ça ???

La secrétaire retient son sourire avec difficulté.

- Bien sûr mon général !
- Et c’est seulement maintenant que vous me le dites ?
- Je pensais que vous le saviez mon général.
- Et comment ça aurait pu !!! Déjà que quand il se met en route du premier coup je suis bien content, Pfff !! À quand des machines pour nous remplacer nous aussi pendant qu’on y est !!

Il retourne dans son bureau et d’un doigt, tape les chiffres et son sourire revient quand sa page d’accueil s’ouvre.

- Ah !!! Nous en étions ou ? Ah oui !!! Mon courrier, voyons voir !! Oups !! Ce n’est pas ça, et ici ? Ah mais non !! Pas encore !!

Romain en a les yeux qui pleurent et se retient avec peine d’éclater de rire, croyant voir son père dans la même situation.

- Si vous me permettez mon général, il y aurait peut-être un moyen plus rapide comme le téléphone par exemple.

Marcel remarque bien l’air moqueur du lieutenant, malgré tout il n’en prend pas ombrage et son air comique le fait sourire, sa coupe réglementaire avec ses oreilles décollées ainsi que sa corpulence le faisant ressembler en beaucoup de points à Florian, amène même au général un léger rire qu’il n’arrive pas complètement à refréner.

- Je ne sais pas ce qu’ils inventeront encore pour nous pourrir la vie d’ici une trentaine d’années lieutenant, mais rappelez-vous mes paroles quand vous vous sentirez dépasser à votre tour.

Le général comprend que le garçon en face de lui ne répondra pas de peur de montrer encore plus son envie de rire, il décroche en soupirant son téléphone et demande qu’on le mette en relation avec la personne qui lui confirmera les dires du lieutenant.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (23 / 150) (Aix) (Seizième jour) (Raymond & Luka)


L’inspecteur ferme sa valise et soupire en regardant le lit encore chaud qu’il vient d’abandonner bien trop tôt à son goût, mais ils doivent se rendre à la gare pour neuf heures pétante s’ils ne veulent pas rater leur train pour Paris.

Une fois avoir jeté un dernier regard dans la chambre pour vérifier qu’il n’oublie rien, Raymond en sort et emprunte le couloir, descend un étage et va frapper à la porte d’une autre chambre qui s’ouvre à la volée, son locataire attendant déjà avec son sac à dos en bandoulière.

Raymond sourit en voyant Luka.

- Bien dormi ?
- Trop peu mais ça ira.
- Bon et bien ne perdons pas plus de temps, nous avalerons quelque chose à la gare en attendant notre train.

Les deux hommes quittent l’hôtel et hèlent un taxi pour arriver plus rapidement.

Une fois installé à l’arrière près de Luka, Raymond repense à la fin de journée de la veille et de leur longue discussion qui les a amenés tard dans la nuit et qui est responsable de leur manque de sommeil.

En quittant le commissariat, ils ont été directement au centre-ville pour faire les achats essentiels à Luka, du moins pour le plus urgent car il sera indispensable d’y retourner plus tard quand ils seront chez lui et qu’ils pourront s’encombrer plus facilement qu’ici.

Sous-vêtements et vêtements sont vite trouvés ainsi qu’une paire de chaussures et le nécessaire pour la toilette du soir, Raymond apprécie les choix du jeune homme qui ne profite pas de ne pas avoir à payer pour favoriser ses achats sur de la marque en se contentant de choses basiques mais qui sur lui paraissent tout à fait appropriés et de bon goût.

C’est évident pour toutes personnes les croisant et s’intéressant un tant soit peu à eux, qu’ils s’entendent bien ensemble et que de forts liens d’amitié se tissent déjà entre ses deux garçons qui discutent et rient sans arrêt avec un naturel dénotant le plaisir qu’ils ont chacun de la présence de l’autre à ses côtés.

Il y a eu ensuite le repas, simple mais délicieux qu’ils ont pris dans une auberge à deux pas de l’hôtel où ils avaient porté leurs affaires et où Luka avait pu se changer des vêtements que lui avait donnés l’hôpital et apparaître à son nouvel ami dans un meilleur jour que jusqu’à maintenant.

Raymond se rappelle très bien de la forte impression qu’il lui a faite en se montrant dans ses habits neufs qui l’on fait paraître vraiment son âge et du petit pincement au cœur justement pour la même raison qu’il a ressenti alors, les douze ans qu’ils ont d’écart ne lui laissant que peu d’espoir qu’il reste présent dans sa vie comme lui le souhaiterait, quand toute cette sordide affaire sera loin derrière lui.

Luka est heureux de tout, ses nouveaux habits, ce repas qu’il passe avec cet homme auprès duquel il se sent bien et qui lui fait oublier un temps son quotidien de solitude qui reviendra bien assez vite à son goût, avec tous les problèmes qui s’y rattachent mais qu’il préfère repousser un temps au fond de sa mémoire afin de profiter à fond de ce moment de bonheur avec l’insouciance de son jeune âge.

Ensuite au retour à l’hôtel et ne voulant pas se quitter aussi vite, ils se sont donné rendez-vous le temps d’une douche dans la chambre de Raymond où ils ont passé la soirée à discuter de tout et de rien mais où chacun laissant échapper de temps en temps quelques paroles ambiguës sur leurs besoins de ne plus être seul et sur la chance de trouver quelqu’un un jour avec qui ils se sentiraient particulièrement bien afin de faire un bout de chemin voir pourquoi pas toute une vie ensemble.

Luka comme Raymond ne sont pas dupes des paroles échangées mais craignent tellement chacun que l’autre ne soit malgré tout pas sur la même longueur d’onde ou encore qu’ils se fassent une fausse idée de la personne recherchée, que leur discussion porte le plus souvent sur des opinions basées sur des généralités même si elle se rapporte souvent étrangement à leur vie et leur envie respective.

Raymond ne peut croire qu’un jeune homme comme Luka puisse avoir envie d’une relation avec un « vieux » comme lui se considère déjà bien qu’il n’ait que trente-cinq ans.

Luka de son côté ne peut imaginer même s’il se rend compte au fur et à mesure qu’il le connaît mieux de son attirance pour lui que Raymond étant un homme fait, accepte d’avoir un gamin comme il se considère encore à ses côtés.

Le trajet en taxi puis celui en train et ensuite encore le reste du parcours en RER, jusqu’au petit lotissement fraîchement sortie de terre où Raymond y a fait construire sa maison, s’est déroulé sans presque aucunes paroles de part et d’autre mais sans qu’ils ne ressentent non plus aucune gêne, mais ce temps fut simplement passé à ressasser toutes ses idées qui trottent dans leurs têtes.

Ce n’est qu’une fois la porte de la maison ouverte qu’ils reviennent à la réalité et que Raymond invite Luka à entrer avec un grand sourire.

- Et voilà !! Nous voilà dans mon petit chez moi !! J’espère que tu t’y plairas pour le temps que tu décideras d’y rester.
- (Luka d’un air effronté) Méfie-toi de tes paroles, je pourrais m’y trouver si bien que je n’ai plus envie de repartir.
- (Raymond du tac au tac) Ou moi de t’y enfermer pour ne plus que tu en sortes.

Luka sent son cœur s’accélérer brusquement.

- Pourquoi ferais-tu une chose pareille ?


2eme ANNÉE avant Pâques : (24 / 150) (Région parisienne) (Seizième jour) (Raymond & Luka) (L’aveu)


Raymond sent son sang lui quitter le visage quand il s’aperçoit du trouble de Luka, imaginant à la vue de la tête qu’il fait que celui-ci n’a pas apprécié sa repartie dite sans réfléchir.

- Je plaisantais bien sûr !! Tu ne croyais quand même pas que j’étais sérieux ?

Luka se rembrunit, interprétant ses paroles d’une façon tout à fait différente.

- Je ne suis qu’une mission pour toi alors, c’est ça ?
- (Raymond choqué) Bien sûr que non !! Quelle idée !! Viens plutôt que je te montre ta chambre, nous sommes tous les deux fatigués alors je te propose une petite sieste et après ça on voit comment passer le réveillon de ce soir.
- (Luka surpris) Tu n’avais rien de prévu ?
- Si en fait mais comme j’étais en mission, je ne pensais pas rentrer à temps et je me suis décommandé, en plus pour être tout à fait honnête je préfère le passer avec toi.

Luka entre dans sa chambre et se retourne soudainement vers Raymond :

- Dis-moi « Ray » ? On va encore jouer ce petit jeu-là longtemps tous les deux ?

L’inspecteur se fige et déglutit avec difficulté ayant d’un seul coup la bouche sèche, il fixe intensément le jeune homme toujours à l’observer à attendre une réponse.

- Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

Luka soupire et baisse les yeux, il entre dans sa chambre et referme la porte derrière lui, laissant son hôte dans le couloir.

Ce qu’il craignait vient de lui exploser à la figure et ses yeux commencent à s’humidifier de la tristesse qui l’étreint soudainement, ses craintes sur son jeune âge n’étaient pas vaines car Luka n’est pas dupe et il sait qu’il plaît à Raymond tout comme Raymond sait qu’il lui plaît et que c’est sans doute cette différence d’âge le facteur qui fera qu’il n’acceptera pas de le reconnaître.

Dans le couloir, c’est loin d’être le calme des sentiments et l’inspecteur reste les poings serrés devant la porte de la chambre jusqu’à ce qu’il craque et l’ouvre à la volée en faisant sursauter son occupant qui se retourne vers lui le visage couvert de larmes.

C’en est trop pour Raymond qui comprend alors combien ses tabous allaient lui foutre sa vie en l’air alors que celui qu’il aime n’attend que ses aveux pour lui déclarer sa flamme.

Deux pas le séparent de Luka qui ne bouge pas un cil, attendant certainement de comprendre ce que cette irruption dans sa chambre signifie et n’osant pas encore une fois se faire d’illusions quant au motif qui a poussé Raymond à le faire d’une façon aussi rageuse.

Les deux pas sont enfin franchis et l’inspecteur prend Luka dans ses bras, le visage marqué cette fois par toute sa détermination.

- Et merde !! Je vais peut-être me prendre un vent, mais tant pis pour moi !! J’aurai au moins essayé !!

Ses lèvres avides viennent alors se plaquer sur celles tremblantes du jeune homme qui reste sans réactions, chamboulé qu’il est par l’attitude macho de Raymond qui révolutionne ses sens et le laisse se plier à la volonté virile de son partenaire.

La barbe de trois jours le pique et l’excite tout comme la langue inquisitrice qui s’empare de la sienne et s’enroule autour attendant la réciprocité qui ne tarde pas à arriver dans une fièvre dévorante qui bloque leurs respirations pendant un temps dont ils ne tiennent plus le compte jusqu’à ce que leurs poumons réclament l’air qu’ils leur manquent.

Raymond n’a plus de doutes sur les sentiments de Luka et surtout sur l’acceptation de son âge par rapport au sien, il écarte légèrement son visage de celui de son « petit ami » histoire de reprendre son souffle et sourit tendrement devant la frimousse alanguie et abandonnée à sa volonté qui marque sans contexte l’accord inconditionnel de leur future relation.

- Alors ? C’était la réponse que tu voulais ?
- Depuis la première fois que je t’ai vu, je me suis senti attirer par toi alors tu penses bien que je n’attendais que ça et que tu te décides enfin.
- C’est pareil pour moi tu sais ?
- Comment est-ce possible ? J’étais couvert de pansement des pieds à la tête ?
- Je ne saurais pas te l’expliquer Luka, juste que c’est ce que j’ai tout de suite ressenti.
- Et si j’étais resté défiguré et couvert de cicatrices ?
- Ça n’aurait rien changé, j’étais prêt à te prendre comme tu étais même si ça te semble bizarre, moi-même n’aurais su l’expliquer.
- J’aime bien quand tu me serres dans tes bras comme ça, les garçons de mon âge ne m’ont jamais intéressé parce qu’au fond de moi j’ai besoin de me sentir protéger par un homme fort et j’ai tout de suite compris en te voyant que ce serait toi.
- Tu n’as donc personne ?
- Tu veux parler d’avant mon agression ? Non personne ! J’ai bien connu quelques garçons pour faire des expériences mais comme je viens de te le dire, rien de sérieux parce qu’ils ne me correspondaient pas et ça ne durait jamais bien longtemps.
- Moi c’est pareil et mon métier faisait qu’il fallait que je reste discret, pas que j’avais honte mais j’attendais de trouver le bon pour m’afficher en public avec lui.
- Il était prévu avec qui ce réveillon ?
- Mes parents et ma famille comme chaque année.
- Tu as de la chance d’avoir encore une famille tu sais ? Depuis la mort de mon oncle et de sa famille, je n’ai absolument plus personne et c’est très difficile à vivre au quotidien.

Raymond fixe toujours le regard de Luka et sourit en lui déposant un bref baiser sur la bouche.

- Je les appelle pour leur dire qu’on vient si tu veux ?


2eme ANNÉE avant Pâques : (25 / 150) (Aix) (Seizième jour) (Résidence d’Hassan)


Thomas est le premier à ouvrir l’œil ce matin-là et il n’a pas du tout envie de se lever tellement le lit de leur chambre est confortable et douillet.

Il croise ses mains derrière sa nuque et repense en souriant à la soirée qu’ils viennent de passer sous l’hospitalité du prince, fortement marquée comme souvent par la présence de son chéri.

Ne serait-ce que les conséquences d’un fou rire du jeune prince qui a failli plomber leur visite, mais qui s’est heureusement bien terminé après l’intervention de Florian qui a encore une fois laissé son entourage sans voix devant ses prouesses.

Déjà tout a commencé par la crise de fou rire du jeune prince quand il a lu la lettre que Florian a laissée à son père quand ils ont tous décidé qu’ils en avaient marre d’attendre et qu’ils firent le choix de visiter la résidence.

Fou rire tellement fort qu’Amid s’est lâché dans son pantalon et qu’il a fallu le ramener d’urgence dans sa chambre pour qu’il se nettoie et se change.

Le jeune prince s’est plaint brusquement de douleurs fulgurantes dans le dos qui ont affolé son « infirmier » qui commençait à sérieusement paniquer, envisageant même d’appeler les secours tellement le visage couvert de sueur et marquant la douleur du jeune prince le rendait fou d’angoisse.

Thomas revoit la scène comme s’il y était encore, le raffut fut tel qu’il alerta la domesticité qui en fit part à l’émir qui arriva aussitôt les traits tirés d’angoisse pour voir de quoi il en était réellement pour son fils.

***/***

- (Christophe blanc d’inquiétude) Je crois que le fou rire du jeune prince lui a déchiré quelque chose dans le dos votre altesse, je pense qu’il faudrait l’emmener faire des examens d’urgence.

***/***

Thomas se rappelle le début de panique qui a suivi ses paroles et les crispations du jeune prince prouvant qu’en effet il venait de se faire vraiment très mal et n’arrivait plus à se redresser sans pousser un cri de douleur.

C’est à ce moment-là qu’il est intervenu en leur faisant se souvenir que Florian était parmi eux et qu’il était déjà parti chercher ce qu’il faut pour soulager Amid.

Il s’est bien passé encore cinq bonnes minutes avant que celui-ci ne revienne visiblement mécontent de ne pas avoir trouvé ce qu’il cherchait et qui lui aurait permis une certaine discrétion dans son intervention.

***/***

- Bon !! Il va vous falloir me laisser seul avec Amid si vous voulez que je le remette sur pied.
- (Hassan) Je peux rester également au cas où tu aurais besoin de quelque chose ?
- D’accord !! Juste toi et Thomas alors, les autres doivent sortir de la chambre.

Amid garde sa main serrée dans celle de Christophe.

- Il ne peut pas rester lui aussi s’il te plaît ?

Je regarde Hassan qui hoche la tête pour me faire comprendre que c’est à moi de prendre la décision.

- C’est bon !! Mais personne d’autre c’est bien compris ?

Hassan s’est occupé lui-même de faire sortir tout le monde pendant que je commence à déshabiller le jeune prince aidé par Christophe qui s’en sort avec dextérité, beaucoup mieux que moi je dois bien le reconnaître.

- Tu restes « Tof » c’est d’accord, mais tu ne devras jamais raconter à qui que ce soit de ce que tu vas voir, c’est bien compris ?
- Pourquoi ? Qu’est-ce que tu vas lui faire ?
- Le guérir tiens !! Bonne blague !!

Christophe me regarde incrédule, il remarque aussi le sourire de l’émir qui ne semble pas choqué par mes paroles ainsi que Thomas qui le fixe d’un œil amusé alors que ce n’est de toute évidence, pas de circonstance.

Amid est enfin allongé sur le ventre entièrement nu et je remarque un léger changement dans son physique qui me fait sourire, ses fesses me paraissent moins imposantes qu’à ma dernière intervention et prouve par-là qu’il a pris en compte mes conseils à ne plus se laisser aller et de se nourrir à heure fixe en faisant attention à ce qu’il mange.

Je lui mets donc une petite claque dessus l’air satisfait.

- Hum !! J’en connais un qui doit kiffer grave Hi ! Hi !





Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (26 / 150) (Aix) (Seizième jour) (Résidence d’Hassan) (fin)


Christophe fait comme si de rien n’était, prenant un air innocent qui ne trompe personne parmi ceux qui sont restés dans la chambre.

Je le palpe en remontant lentement depuis ses globes fessiers jusqu’à ce que mes doigts rencontrent le muscle déplacer par les mouvements trop brusques et prématurés suite à son opération, par chance les vertèbres sont restées en place et il n’y a donc pas de soucis à se faire de ce côté-là.

Maintenant pour être efficace, il faut absolument que j’aie accès à ce muscle dorsal, mais surtout aux ligaments qui le maintiennent et lui permettent d’assumer sa fonction et qui sont encore trop distendus, n’étant pas encore suffisamment remis de ma première intervention pour l’y maintenir en place en cas d’un effort trop brusque, ce qui vient assurément d’arriver ce soir.

- Il va me falloir des serviettes et une lame de rasoir neuve pour que j’incise l’épiderme, quelqu’un peut-il s’en charger ?
- (Hassan) Je m’en occupe, il t’en faut beaucoup ?
- Assez oui, il risque d’y avoir pas mal de sang.

Christophe avec un début de panique :

- Tu ne vas quand même pas l’opérer sur le lit ? En plus tu n’as rien pour ça !!!
- Ce n’est pas vraiment une opération t’inquiète, juste que je dois remettre le muscle en place avant de faire ce que j’ai à faire.
- Mais !!! Tu n’as rien pour le recoudre ??? C’est de la folie !!!
- Écoute Christophe !! Je ne t’ai pas demandé de rester, tu me fais confiance ou tu sors !! C’est bien compris ??
- (Thomas rassurant) Fais lui confiance, crois-tu que je le laisserai faire si je ne savais pas qu’Amid ne risque rien ? Et son père ? S’il n’avait pas une entière confiance en Florian, tu crois sincèrement qu’il n’aurait pas déjà fait venir les meilleurs médecins qui soient ?

Le petit prince ne dit rien mais je vois bien qu’il en est au même point de raisonnements que son copain et je vais devoir leur démontrer avant d’intervenir, qu’ils ne doivent pas avoir peur des conséquences de mes futurs actes.

- Tu vois sa cicatrice ?
- (Christophe) Bien sûr !!
- Alors regarde bien, je vais te faire un tour de magie Hi ! Hi !

Je mouille mon index et suis la ligne plus blanche des sutures de l’opération précédente ; tous les quelques centimètres, je recommence à mouiller mon doigt jusqu’à ce qu’enfin je l’aie parcourue en entier.

Hassan revient charger de ses serviettes et comme les trois garçons, assiste à ce « don » dont il a entendu parler mais qu’il n’a encore jamais assisté de visu.

Petit à petit, en suivant le même sens que mon doigt quelques instants plus tôt, la marque s’estompe pour disparaître complètement en laissant le dos du jeune prince intact de toute trace d’opération.

- Et voilà le travail !! C’est magique hi ! Hi !

Amid ne pouvant bien sûr rien voir, pose la question en remarquant bien l’air ahuri sur les visages de Christophe et de son père.

- Qu’est ce qui se passe ?
Christophe qui n’en croit pas ses yeux :

- C’est ta cicatrice !! Elle a entièrement disparu !!!
- Hein !!!!
- Si je te le dis !!! C’est comme si elle n’avait jamais existé !!!

Pendant qu’ils s’émerveillent en cherchant à comprendre ce qui bien sûr restera un mystère pour eux, je prends les serviettes des mains d’Hassan et je les dispose de façon à arrêter la coulée de sang qui ne va pas manquer le temps qu’il va me falloir pour remettre tout en place et qu’agisse ma salive pour réparer tout ça.

Je prends la lame de rasoir et sans prévenir le jeune prince pour ne pas qu’il se crispe d’appréhension, j’incise profondément la peau et les chairs qui me gênent sur vingt bons centimètres.

- Aïe !!!
- C’est fini doudouille, ne bouge pas surtout, je n’en ai que pour quelques minutes.

Mon doigt est déjà dans la plaie quand je lui dis ces quelques mots, le ligament ainsi que le muscle sont remis en place rapidement alors que déjà un filet de salive entre en contact avec eux, je ne m’occupe pas des quelques nerfs sectionnés en sachant très bien qu’ils vont se reconstituer.

J’envoie plusieurs autres jets dans la plaie qui déjà ne saigne presque plus et comme les personnes autour de moi, je regarde avec le même émerveillement qu’eux, les chairs se rapprocher et se refermer, ne laissant bientôt plus aucunes traces de mon intervention sur sa peau mate.

Le tout n’a pas pris cinq minutes et me sentant observer, je relève les yeux vers Hassan et Christophe qui me fixent intensément cherchant certainement à comprendre ce que je suis vraiment.

Question dont moi-même je n’ai bien sûr pas la réponse, me contentant de hocher les épaules devant leurs expressions interrogatives.

- (Amid surpris) C’est déjà fini ? C’est incroyable, je n’ai plus mal !! Je fais quoi maintenant ?

Amusé par sa bouille incrédule, je lui réponds l’air sentencieux en levant les bras au-dessus de ma tête.

- Lève-toi et marche !!!

***/***

Thomas toujours allongé dans le lit les mains derrière la tête, soupir amusé. Oui vraiment, une sacrée soirée qui s’est heureusement bien terminée et qui a été suivie d’un repas tout en découverte de nouvelles saveurs, ainsi que d’une longue discussion où les idées les plus folles ont été extrapolées jusque tard dans la nuit.

Il se redresse sur un coude pour regarder son ami dormir et ses yeux s’allument devant la forme qu’a prise la couette à un endroit qui ne trompe pas sur ce qui peut la lui avoir donnée.

Thomas se penche alors en se disant qu’il est grand temps d’avoir ce moment d’intimité qui les avait décidés à passer la nuit ici, sa main doucement entre sous la couette et c’est avec un soupir de satisfaction cette fois, qu’il s’empare de la chose en plein émoi qui ne va pas tarder à lui donner le plaisir qu’il en attend.


2eme ANNÉE avant Pâques : (27 / 150) (Région parisienne) (Seizième jour) (Raymond & Luka) (Bonne année)


Luka monte dans la voiture que Raymond vient de sortir du garage et boucle sa ceinture de sécurité en attendant qu’il monte et s’installe à son tour.

L’appréhension marque son visage, conscient qu’il est que cette soirée sera décisive pour la suite de leur relation et que d’être présenté à la famille de son ami, est pour Raymond un signe évident de l’attachement qu’il lui porte.

Pendant que Luka prenait sa douche et se préparait pour la soirée, Raymond a eu une longue conversation téléphonique avec ses parents en leur expliquant qu’il était de retour de mission et que donc il pourrait en fin de compte être auprès d’eux, mais qu’il ne serait pas seul.

Ses parents connaissent depuis longtemps les penchants sexuels de leur fils, toutefois il s’était toujours bien gardé d’amener un garçon chez eux et ils se doutent bien que s’il le fait en un jour si particulier, c’est que les sentiments qu’il éprouve pour cet homme sont suffisamment forts pour qu’il envisage une relation à long terme.

Raymond a raccroché, rassuré du fait qu’ils accueilleront Luka comme il se doit, il n’en a pas dit plus à ses parents et ils découvriront par eux-mêmes la jeunesse de son ami, souhaitant de tout cœur qu’il l’accepte sans réserves.

Il est quand même relativement nerveux quand il s’installe au volant et c’est avec un petit sourire crispé qu’il tente de détendre son ami.

Ils ont passé le reste de la journée à s’embrasser, n’ayant pas besoin de sortir puisque les cadeaux étaient déjà prévus de longue date pour tous les invités.

Ce n’est que quelques rues plus loin, quand ils passent devant une boutique de fleurs que Luka lui demande d’une voix timide.

- J’aimerais acheter un bouquet pour ta mère, tu peux t’arrêter ?
- Il y a déjà des cadeaux pour tout le monde, tu sais ?
- Oui mais pas de moi !!

Raymond se gare donc sur le parking d’un petit centre commercial, il sort son portefeuille et tend quelques billets au jeune homme dont il sait bien qu’il n’a pas un sou en poche et voulant lui éviter que ce soit lui qui le lui demande pour préserver sa pudeur.

- Tiens prends !! Si tu n’as pas assez, n’hésite pas à me le dire.

Le visage reconnaissant de Luka démontre que son geste le touche et qu’il lui a évité ce que de toute évidence le jeune homme cherchait à lui faire savoir sans paraître le taper.

- Merci !! Je te les rendrai dès que j’aurai à nouveau accès à mon compte en banque.

Raymond sourit :

- Je le mettrai sur ta note, j’ai moi aussi encore un ou deux trucs à acheter et si tu es d’accord, on se retrouve à la voiture d’ici une petite demi-heure.
- Entendu !

Pendant que Luka part directement en direction du fleuriste, Raymond entre dans le centre commercial y faire ses dernières emplettes et surtout y chercher un cadeau qui fera plaisir à son ami.

Il profite également d’être seul pour passer quelques coups de téléphone professionnels, le dernier lui amène le sourire aux lèvres.

- Nous pourrons les avoir pour quand ?
-…
- Oui je passerai demain les prendre alors ?
-…
- Je ne doutais pas un instant de leur efficacité tu sais !! Et pour l’argent ?
-…
- A quand même !! Ils ne se sont pas foutus de lui à ce que je vois !!
-…
- Elle est à son nouveau nom ?
-…
- J’en connais un qui va se sentir soulager avec ça, imagine-toi à sa place aussi.
-…
- Chez moi oui et je pense qu’il y restera.
-…
- Pendant la durée de la mission oui !! Mais je pensais aussi après coup en te disant ça !!
-… ????


2eme ANNÉE avant Pâques : (28 / 150) (Région parisienne) (Seizième jour) (Raymond & Luka) (Bonne année) (suite)


- Hi ! Hi ! Le coup de foudre est enfin tombé sur moi que veux-tu !! Et toi toujours rien de neuf à l’horizon ?
-…
- Bah !! Il n’y a pas de raisons et puis ça peut aller vite tu sais ? Regarde pour moi, tu crois que je m’y étais préparé ? Ça m’est tombé dessus sans prévenir et ça t’arrivera pareil.
-…
- Oui, pas de soucis !! Nous viendrons vous faire un coucou avant que je me remette au boulot.
-…
- J’ai pris un week-end prolongé, de toute façon l’affaire est résolue.
-…
- C’est un peu plus compliqué que ça, je vous expliquerai ça à mon retour. En attendant passe de bonnes fêtes et donne le bonjour aux copains de ma part.
-…
- Oui Hi ! Hi ! Comme tu dis, je m’en souviendrais de celles-là.

Raymond raccroche en souriant, maintenant il ne reste plus qu’au téléphone arabe de fonctionner et d’ici pas longtemps tout le service saura qu’il s’est mis « enfin » avec quelqu’un, il n’a jamais caché sa vraie nature et même s’il ne montrait pas ses relations épisodiques, il ne faisait pas non plus semblant d’être autrement que ce qu’il est.

Quand ils l’ont appris la première fois, ses collègues sont tombés sur le cul ; son apparence macho leur laissait loin à penser qu’il ne tombait pas les femmes comme des petits pains mais qu’au contraire son attirance allait plutôt pour la gent masculine.

Dans l’ensemble, ils l’ont plutôt bien pris. Surtout quand ils se sont rendu compte qu’il cherchait tout comme eux à vivre en couple et pas à s’éclater avec des coups d’un soir, ce qui d’ailleurs n’a jamais été dans ses intentions.

Quand il arrive à la voiture, Luka n’est pas encore là et ce n’est que quelques minutes plus tard qu’il le voit arriver en courant en tenant son bouquet dans une main et un sac dans l’autre.

- (Luka) Il y a longtemps que tu m’attends ?
- Je viens juste d’arriver, je vois que tu as dépensé ton prêt Hi ! Hi !
- Ce n’est pas grand-chose mais je voulais marquer le coup.
- Je connais ta situation et tu n’étais pas obligé, en parlant de ça, j’ai plutôt de bonnes nouvelles : tes nouveaux papiers seront prêts d’ici demain et ton allocation que t’a promis Maurice également, il t’a déjà fait verser deux mille euros sur ton nouveau compte et tu recevras cette somme chaque mois tant que tu n’auras pas retrouvé ta véritable identité, nous irons chercher tes papiers et ta carte bleue demain au bureau.

Luka impressionné et curieux :

- Wouah !!! Je n’ai jamais eu autant d’argent !! Tu sais comment je vais m’appeler ?
- Aucune idée !! Ce sera la surprise, je te verrais bien en Kader moi !!
- (Luka amusé) Je n’ai pas franchement le look, admets-le !!
- Pas vraiment non Hi ! Hi !

Luka hésite un instant, Raymond comprend et lui tend les bras pour qu’il vienne l’embrasser comme il en a de toute évidence envie, lui montrant par ce geste qu’il ne cachera pas sa relation avec lui à qui que ce soit.

Les deux garçons s’embrassent alors fougueusement, ce n’est que quelques secondes plus tard, quand ils se séparent, que Raymond voit les larmes perlées des yeux de Luka et en est tout retourné à son tour.

- Et bien !! Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Je suis trop heureux tu sais, plus j’y pense et plus je me dis que cette agression a eu du bon. Elle m’a permis de te rencontrer et de ne plus être seul au monde.

Raymond ému plus qu’il ne voudrait se l’avouer, sèche les larmes de Luka en passant un doigt sous ses yeux.

- Nous ne serons plus jamais seuls à présent, allez !! Un petit sourire et on y va !! Ils vont commencer à se demander ce que nous faisons et ils risquent de s’imaginer des choses !!
- Ils seront juste en avance de quelques heures si tu veux bien de moi dans ton lit ce soir ou plutôt demain matin quand nous rentrerons.

Raymond sent son cœur s’affoler.

- Et comment que je veux de toi !! Et pour longtemps, très longtemps crois-moi !!

Le sourire de Luka lui fait remonter un frisson tout au long de sa colonne vertébrale et ce sont les yeux remplis de bonheur que Raymond monte en voiture et qu’ils quittent le centre commercial pour continuer à deux la longue route qu’ils ont déjà trop longtemps, pour lui tout au moins, traversé seuls.

***/***

Chez les Baltot.

Lucette Baltot la mère de Raymond est très superstitieuse et elle vient tout juste de s’apercevoir qu’avec le petit ami de son fils, ils seront treize à table. Elle décide de mettre un quatorzième couvert sous le regard amusé de Roger son mari, qui se moque gentiment d’elle

- Ils n’ont pas encore eu le temps d’avoir un enfant tu sais maman !! Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (29 / 150) (Région parisienne) (Seizième jour) (Raymond & Luka) (Bonne année) (suite)


- Mon Dieu !! Vous entendez ça les enfants ?? Voilà votre père qui fait de l’humour !!
- (Lucien le fils cadet) Pourquoi tu as mis un couvert de plus m’man ?
- Parce que treize à table ça porte malheur, voilà pourquoi.

Caroline la seule fille de la fratrie.

- Il va nous falloir aller chercher un SDF dans la rue ou tu vas nous inviter quelqu’un de dernière minute ?

Lucette tire la langue à sa fille.

- C’est une bonne idée ça, va voir dehors s’il n’y a pas un pauvre malheureux qui voudrait partager notre repas.

De la plus jeune au plus vieux, tous écoutent avec amusement le même refrain qui dure depuis des années quand la famille Baltot organise une soirée et que le fameux chiffre treize revient d’actualité.

***/***

Pour faire connaissance avec eux, voici un récapitulatif des membres de la famille.

Roger Baltot le père, fonctionnaire de police, est un homme de cinquante-sept ans bien bâtit pour ne pas dire qu’il a un début d’embonpoint ; un mètre quatre-vingt pour quatre-vingt-cinq kilos, comme le reste de la famille il est ou plutôt était châtain les yeux marron.

C’est un homme qui apprécie la vie, sa famille et ses amis, il n’est jamais en reste pour faire la fête surtout que ce n’est pas lui qui fait la cuisine, préférant de loin lire son journal pendant que sa femme s’active aux fourneaux.

Lucette Baltot la mère, ayant eu quatre enfants est restée mère au foyer pour les élever comme il se doit ; Cinquante-six ans, un mètre soixante-dix pour soixante kilos, les cheveux restant d’un beau châtain clair entretenu par de longues séances régulières chez son coiffeur.

C’est une maîtresse femme qui mène sa petite tribu à la baguette en restant dans la jovialité et la douceur, ne serait-ce l’aspect superstition qui fait sourire tout le monde quand comme aujourd’hui, il se démarque par l’exagération et le non-sens.

Raymond Baltot le fils aîné que nous connaissons déjà, trente-cinq ans, fonctionnaire de police comme son père, célibataire du moins jusqu’à aujourd’hui ; Un mètre soixante-dix-huit pour soixante-quinze kilos, châtain déjà grisonnant et les yeux marron marque de fabrique de la famille.

Lucien Baltot le second fils, chauffeur de bus à Meaux est un garçon qui prend la vie comme elle vient au grand dam parfois de sa femme Éléonore qui préférerait de temps en temps le voir plus terre à terre vis-à-vis de l’argent qu’il aurait tendance à jeter par les fenêtres, si elle n’était pas là pour y mettre le holà.

Trente ans pour un mètre quatre-vingts et quatre-vingts kilos, il est de la fratrie celui qui ressemble le plus à son père, ne serait-ce les cheveux non encore grisonnants.

Caroline Baltot arrive juste derrière par l’âge, vingt-sept ans pour un mètre soixante-huit et cinquante-cinq kilos, c’est la plus petite de la famille mais elle a un charme fou et son mari José la couve comme le plus important des trésors.

Elle est esthéticienne au plus grand plaisir de sa mère qui ne manque pas de venir à son cabinet à chaque fois que l’occasion se présente. D’une nature très douce, elle est la coqueluche des enfants qui sont attirés par elle comme un papillon par la lumière des phares.

Patrick Baltot le benjamin est électricien industriel dans une grande entreprise d’état, vingt-cinq ans à l’allure sportive, pas beaucoup plus grand que sa sœur avec ses un mètre soixante-dix pour cinquante-cinq kilos et ses cheveux châtains en brosse.

C’est le tout fou de la famille qui ne rate jamais l’occasion de s’amuser avec ses nombreux copains et qui a eu la chance de se marier avec Nadia qui est tout comme lui une fêtarde invétérée, mais qui tient son ménage de façon magistrale en dehors des week-ends où ils se lâchent en boîtes de nuit, laissant la petite Lisbeth à la garde des grands-parents qui sont aux anges avec ce petit bout de chou d’à peine trois ans.

Reste Damien cinq ans, le fils de Caroline et de José qui est un enfant calme et souriant tout comme le petit Franck neuf ans le fils de Lucien et d’Éléonore, qui lui est un terrible et n’a peur de rien si ce n’est quand il en fait trop, de la main droite de son père quand elle atteint heureusement rarement ses fesses.

***/***

L’ambiance dans la maison ne manque donc pas de piquants en sachant que tous, enfants, parents, petits-enfants, gendre ou bru s’entendent à merveilles, n’attendant plus que celui qu’ils n’espéraient plus avant ce coup de téléphone qui leur a amené à tous le sourire et surtout aussi la curiosité de connaître celui qui a su prendre le cœur du fils prodigue et au combien solitaire.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (30 / 150) (Région parisienne) (Seizième jour) (Raymond & Luka) (Bonne année) (suite)


Luka regarde la route tout dans ses pensées, plus ils approchent et plus la boule d’appréhension grandit dans son estomac, Raymond a eu beau le rassurer en lui disant que tout se passerait bien et que sa famille l’attendait avec impatience pour découvrir celui qui avait enfin réussi à rompre sa carapace de célibataire endurci, rien n’y fait et il se sent de plus en plus mal à l’aise d’être présenté à ces inconnus.

Le bruit du clignotant le fait sursauter et revenir au présent, il tourne la tête vers Raymond qui lui n’a pas ce genre de soucis au vu du sourire qu’il tient depuis tout le trajet et qui aurait dû le rassurer sur ce qui l’attend.

La voiture se gare devant un pavillon où les places sont rares car déjà presque toutes déjà occupées, démontrant ainsi qu’il va y avoir du monde et n’arrangeant en rien son mal de ventre.

Raymond arrête le moteur et se tourne vers Luka.

- Tu es prêt pour découvrir ta nouvelle famille ?
- Tu es sûr qu’ils vont m’accepter ?
- Je ne sais pas ce qu’il leur faudrait alors !! Un beau petit jeunot tout mignon pour le vieil ours que je suis.

Luka sourit malgré le stress.

- Un vieil ours mal rasé oui !!

Raymond ne retient plus une envie qu’il a depuis qu’ils sont dans la voiture et l’embrasse avec passion.

***/***

Dans le pavillon.

Patrick a entendu le moteur de la voiture et court à la fenêtre pour être le premier à voir qui en sort, le petit Franck le rejoint et plaque son nez contre le carreau pour mieux voir.

- C’est tonton Raymond qui arrive !!!
- (Lucette sa grand-mère) qu’est-ce qu’il fait, il est drôlement long ?
- (Franck) Il embrasse son amoureux !!
- (Caroline la sœur de Raymond) Et bien !! Ce n’est pas du chiqué on dirait !! Pfftt !! Il était temps qu’il se trouve quelqu’un, il est comment le beau-frère ?

Patrick lui fait signe de la main derrière son dos d’attendre qu’il voie mieux.

- Il va bientôt sortir, attends un peu !!
- (Roger le patriarche) Bande de curieux hi ! Hi ! Vous allez tous le voir d’ici peu.

Patrick sourit à son père en lui faisant un gros clin d’œil, il regarde à nouveau dans la rue et son sourire se transforme par un étonnement manifeste avant de revenir encore plus épanoui sur son visage.

- Tout ce que je peux vous dire, c’est que vous n’allez pas en croire vos yeux Hi ! Hi ! Et que ce ne sera plus moi le jeunot de la famille après ça, le frangin nous ramène un étudiant rendez-vous compte Hi ! Hi !

Sa sœur rongée par la curiosité se précipite à la fenêtre.

- Mais c’est qu’il est à croquer en plus !! Le frangin a été long à la détente mais il s’est trouvé du lourd croyez-moi Hi ! Hi !

Patrick met un coup de coude à sa sœur.

- Hé José ?? Va falloir que tu surveilles la frangine, on dirait qu’elle vient de flasher sur le petit nouveau Hi ! Hi !
- (Roger) Revenez ici tous les trois, ça ne se fait pas d’observer les gens comme vous le faites.
- (Patrick amusé) Tout le monde aux abris !! Voilà le frangin et sa bombe !!!

***/***

Raymond ouvre le coffre pour prendre ses cadeaux, il en tend une partie à Luka et prend le reste avant de claquer le coffre et de marcher vers la porte d’entrée suivit par Luka qui se fait le plus discret possible derrière lui, il s’en aperçoit et sourit en l’encourageant.

- Allez avance !! Plus vite arrivé et plus vite tu te sentiras mieux !!
- Gna gna gna !!! Je voudrais bien t’y voir à ma place ?
- Hum !! Tu te biles pour rien tu verras.

Ils sont presque devant la porte quand celle-ci s’ouvre devant un jeune homme le sourire jusqu’aux oreilles, il vient prendre les paquets des mains de Luka ne lui laissant que son bouquet de fleurs et lui dit à l’oreille.

- Tu as fait le bon choix tu verras !! Il n’est plus de première jeunesse mais la révision est faite, le contrôle technique est OK et il n’a pas beaucoup roulé.

Luka estomaqué par cet accueil éclate de rire en entrant dans la maison et c’est comme ça qu’il apparaît pour la première fois devant toute la famille réuni, famille qui sourit, déjà conquise par le charme naturel et la jovialité de ce jeune garçon aux yeux pétillants de timidité et de gentillesse.


2eme ANNÉE avant Pâques : (31 / 150) (Aix) (Seizième jour) (Chez les De Bierne)


Les grands-parents de Florian reçoivent les premiers invités en cette fin d’après-midi là, Alain et Évelyne déposent leurs paquets dans le placard de l’entrée et entrent dans le salon où Michel est déjà tranquillement installé à écouter la radio en somnolant.

Arrivent dans la foulée Mireille et Philippe qui les rejoignent à leur tour et s’installent confortablement en attendant qu’il soit l’heure de l’apéritif.

Le fait d’être si peu nombreux leur fait tout bizarre alors que depuis deux semaines c’était plutôt la foule où qu’ils se trouvent.

Quand Maryse quitte sa cuisine et les rejoint enfin en ôtant son tablier, elle leur en fait la remarque et relance ainsi la conversation.

- Quel calme vous ne trouvez pas ? Surtout après ses derniers jours, je vous avouerai que j’en ressentais le besoin.
- (Philippe) Je pense qu’il n’y a pas que nous qui apprécions même si c’était un vrai bonheur d’être avec toute cette jeunesse.
- (Michel) La maison va nous sembler bien vide maintenant, heureusement qu’il y a Raphaël pour nous tenir compagnie.

Alain avec un grand sourire :

- Je ne sais pas pour vous et je me doute que c’est pareil que pour moi, mais je l’adore ce garçon et pas seulement parce qu’il est rouquin croyez-moi.
- (Michel amusé) Fait plutôt la liste de ceux que tu n’apprécies pas, ce sera moins long.
- Ils sont tous bien, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, juste qu’avec « Raphi » c’est plus fort.
- (Philippe) C’est peut-être aussi parce qu’il est très proche de ton fils.

Alain hausse les épaules :

- Peut être oui, toi pour qui c’est le métier de comprendre l’esprit des gens !! Pourrais-tu me dire pourquoi j’accepte cette relation qu’ont Florian et Thomas avec Éric et Raphaël en trouvant presque ça naturel ?
- En quelques mots ou tu veux un cours particulier sur le sujet ?
- Quelques mots suffiront je pense.
- Eh bien je dirai que c’est certainement parce que tu ressens les sentiments qu’ils éprouvent les uns pour les autres et que tu n’y trouves rien de choquant.
- (Évelyne) Pourtant reconnaissez que ce n’est pas habituel !
- (Philippe) Pour notre culture c’est un fait mais d’autres que la nôtre n’y voit là rien d’extraordinaires, voire même en ont fait leurs modes de vie. Le principe du harem, des orgies romaine ou de la polygamie en sont les exemples types, que ce soit exclusivement des garçons ne change rien au principe qui veut que l’amour ne se cantonne pas à la monogamie comme nous sommes éduqués à le penser.
- (Alain) Ce qui m’étonne le plus en fait, c’est cette idée de deux couples qui sont ensemble. J’ai eu l’occasion d’en parler avec mon fils qui m’a juste répondu qu’avec Florian ce n’était pas pareil, qu’il y avait des sentiments différents et saviez-vous qu’ils n’acceptent pas d’avoir ce genre de relation avec leurs amis s’ils ne sont pas ensemble ?
- (Philippe) J’étais au courant, oui ! Maintenant je n’ai jamais eu à faire à des cas semblables et je ne peux que conjecturer sur ce fait, je pense que c’est leur façon de rester fidèle l’un envers l’autre.
- (Maryse) C’est un peu tiré par les cheveux mais je crois comprendre ce que tu veux dire, pourtant ils n’agissent pas tous de la même façon il me semble.
- (Philippe surpris) Ah !! Parce qu’Éric et Raphaël ont des relations séparées ? Je n’aurais pas cru ça venant d’eux pourtant.
- (Maryse) Je ne pensais pas à eux deux mais à Yuan.
- Que vient faire Yuan dans cette histoire ?

Maryse explique ce qu’elle a appris de la bouche même de Florian quand il leur a annoncé à elle et à Michel, sa relation avec Yuan.

Alain n’est pas vraiment étonné.

- J’avais bien vu qu’ils se tournaient autour ses trois là.
- (Philippe) Je ne sais quoi répondre, c’est tellement inhabituel comme situation et si vous voulez mon avis, je crois sérieusement que tout est lié avec la particularité de Florian. Peut-être que ça vient de celui qui est dans sa tête et qui a peut-être désinhibé son inconscient, vous savez tous que nous sommes l’addition des expériences de notre espèce et de notre éducation ? Nos gènes nous poussent à des actes précis comme se nourrir, rester en vie ou faire l’amour et nos traditions nous disent ce qui est bien ou mal. Imaginez un peuple qui aurait évolué différemment ou depuis beaucoup plus longtemps ? Disons par exemple en développant d’autres concepts comme la sexualité libre jusqu’à un certain point ? Ou tout simplement en apprenant à utiliser comme ça a l’air d’être le cas, une plus grande portion de leur cerveau qui leur permet de voir les choses autrement et d’atteindre un potentiel tel que ce que nous prenons pour des miracles, ne soit en fait pour eux que des choses banales qu’ils réalisent inconsciemment.
- (Alain sourit) C’est ce que tu appelles en quelques mots ? Je comprends mieux pourquoi tu es aussi réputé dans ton métier.

Philippe s’enfonce confortablement dans son fauteuil :

- La psychologie humaine a toujours été ma passion et depuis que je me suis intéressé à un bambin peu ordinaire il y a de ça quatorze ans, j’ai eu largement de quoi me poser des questions et en éprouver de grandes satisfactions personnelles quand j’en obtenais les réponses.


2eme ANNÉE avant Pâques : (32 / 150) (Aix) (Seizième jour) (Chez les De Bierne) (fin)


Il les voit tous lui sourire, comprenant combien son métier était et est encore sa passion, cette conversation leur amène à tous encore plus de questions et de troubles de savoir jusqu’à quel point ce bébé sauvé des flammes et grandissant parmi eux, a été « transformé » pour devenir au fil des ans celui qui les étonne chaque jour davantage sans savoir jusqu’où ça va le mener au final.

Philippe comprend très bien à leur visage qu’ils sont encore dans la conversation et que tout comme lui, ils ne peuvent qu’extrapoler sans avoir jamais de certitudes.

L’heure avance et la comtoise sonne déjà les huit coups quand ils se remuent enfin et c’est Mireille qui prend la parole pour briser ce cercle de silence.

- Nous attendons encore quelqu’un ?

Maryse en se secouant mentalement :

- Heu !! Oui, il manque encore les garçons.
- (Mireille avec le sourire) Je pensais qu’ils étaient sortis pour faire la fête avec leurs amis.

Évelyne avec une certaine émotion dans la voix :

- Je suis certaine qu’ils n’y pensent même pas, Thomas n’est jamais sorti en boîte et Florian préfère et de loin rester en famille.
- (Mireille surprise) Pour Florian encore je veux bien comprendre, c’est un garçon qui vit dans son monde !! Mais Thomas !! Un beau garçon comme ça qui ne sort jamais !!
- (Philippe) C’est justement la cause qui est responsable du fait.
- (Mireille) Comment ça ?
- (Alain) Tout simplement pour ne pas créer de problèmes, je m’explique, prenons Mathis par exemple !! Il ressemble à s’y méprendre à son cousin vous ne direz pas le contraire ? Et bien lui sa solution a toujours été de rentrer dans le lard de ceux qui s’approchent de lui de trop près, il est conscient de son physique et de ce qu’il peut avoir d’attirant pour les autres personnes, c’est sa façon en quelque sorte de se protéger de ceux ou celles qui le serreraient de trop près si vous voyez à quoi je fais allusion. Thomas lui n’a pas du tout le même caractère, il préfère éviter ce genre d’incident qui ne manquerait pas d’arriver sur la piste de danse d’une boîte de nuit ou tout autre endroit où la promiscuité l’amènerait très certainement à se faire draguer, voire même à subir des gestes indélicats sur sa personne.
- (Philippe amusé) Comme quoi plaire aux gens n’a pas que des avantages Hi ! Hi !

Le téléphone retentit dans la pièce, Maryse décroche et écoute quelques instants en ricanant toute seule.

-…
- Et bien !! Tu m’en diras tant !!
-…
- D’accord mon doudou, nous allons prendre l’apéritif en vous attendant.
-…
- Mais non, vous avez le temps !!
-…
- Entendu, on vous attend !!
-…

Maryse raccroche et retrouve les autres dans le salon.

- C’était Florian, il appelait pour ne pas qu’on s’inquiète. Il dit qu’ils sont restés au lit toute la journée et qu’ils arrivent dès que Thomas aura pris sa douche.
- (Alain amusé) Les voilà qui font du lard maintenant, au moins ils seront en pleine forme ce soir !!

Maryse sourit en lui faisant un clin d’œil.

- Ce n’est pas exactement ce que j’ai cru comprendre, mais qu’au contraire ils seront plutôt sur les rotules.
- (Michel) Qu’ils en profitent tant qu’ils sont jeunes !! Et puis ça ne leur fait pas de mal de se retrouver tous les deux après ses dernières semaines.
- (Philippe) Oui au fait !! Comment se fait-il qu’ils ne sont qu’eux deux ?
- (Michel) Yuan est rentré à Paris avec sa copine et Raphaël passe le réveillon avec Éric chez ses parents au camping.

Philippe se tourne vers Alain.

- Et je présume que la fratrie est chez ton frère pour profiter des quelques heures qu’ils leur restent à être ensemble ?
- (Alain) Juste leurs parents, Damien et Guillaume, Aurélien par contre a emmené Chloé au restaurant et ils comptent ensuite aller danser pour finir la soirée.
- (Michel étonné) Comme quoi les idées parfois sont trompeuses, de tous, c’est bien le dernier que j’aurai imaginé aller faire la fête ce soir.

Évelyne a les yeux brillants d’amusement.

- J’imagine ce que doit être un rock endiablé avec lui Hi ! Hi ! Surtout s’il faut qu’il rattrape sa partenaire, la pauvre Chloé, elle n’a pas fini de se retrouver le cul par terre Hi ! Hi !

Tout le monde imagine la scène et se met à éclater de rire, la vision d’Aurélien tendant la main pour rattraper sa chérie qui est déjà affalée par terre leur semblant irrésistible.


2eme ANNÉE avant Pâques : (33 / 150) (Aix) (Seizième jour) (Abus de sexe = grosse fatigue)


***/***

Résidence d’Hassan.

- Tu te magnes gros !!! On n’est pas en avance !!
- De la faute à qui ???
- Heu !! Là tu ferais mieux de te taire parce qu’il me semble que c’est toi qui as lâché les chevaux le premier.

Thomas sort la tête de la douche en souriant.

- C’était ce matin pour te réveiller en douceur, je n’avais pas prévu qu’on y passerait la journée.

Il regarde un moment son petit rouquin qui lui tourne le dos pour prendre ses vêtements et ne rate rien de la belle paire de fesses toute blanche qu’il a sous les yeux.

Je vois bien son regard posé sur moi depuis la glace du lavabo, son œil pétillant d’envie me donne le frisson et mon sexe retrouve à mon plus grand étonnement après la journée que nous venons de passer, une raideur impressionnante qui si je n’y prends garde va encore une fois déclencher ma libido et nous mettre cette fois dans un retard certain.

Thomas n’est pas dupe longtemps et il capte tout de suite le frémissement des petites fesses de son copain.

- Ne me dis pas que tu es encore excité ? Si ? Putain mais tu es pire qu’un bonobo mon gars !!

Il sort de la douche et vient se plaquer tout trempé contre son dos, lui faisant bien sentir la raideur dont lui aussi est atteint et lui souffle à l’oreille, le sentant frémir d’envie.

- Mais j’aime trop mon petit bonobo rouquin sais-tu ? Seulement cette fois-ci c’est moi qui fais la visite guidée.

Thomas n’a pas terminé sa phrase que son sexe entre d’un coup dans la rosette encore ouverte de leurs précédents exploits et s’engouffre jusqu’à la garde dans l’antre chaud et accueillant.

Il surveille en profitant à son tour de la glace placée devant eux, le visage de son chéri qui se pâme sous la saillie dont il ne s’attendait certainement pas.

- Arhhh !!! Han ! Han ! Han !

Les bruits de gorge de Florian le déchaînent et ses coups de reins deviennent frénétiques, la jouissance à sa grande surprise arrive presque aussitôt et ses bras viennent enserrer le ventre de son compagnon pendant qu’il se vide en lui les jambes tremblantes dues à l’orgasme qui une fois encore le terrasse sur place.

Je sens son sexe se dilater dans mes intestins et expulser son jus en brèves saccades, cette façon de me prendre à la fois virile, rapide et passionnée m’éclate à mon tour et je n’ai que le temps de le faire mettre à genoux face à moi.

De le voir comme ça, ses yeux me fixant quémandeurs et la bouche ouverte à quelques centimètres à peine de ma virilité tendue à m’en faire mal et prête à exposer, mendiante de cette friandise sucrée qu’il sait bientôt recevoir, me rend fou à mon tour et je n’ai qu’un seul va et vient à faire sur mon membre pour qu’il entre à son tour en ébullition et que ma sève gicle sur sa langue à son plus grand plaisir.

Je n’ai pas compté combien de fois j’ai joui de toute cette journée depuis cette merveilleuse fellation qui m’a réveillé ce matin de si belle façon, mais je pense que le nombre plus que conséquent mériterait d’apparaître dans le livre des records.

C’est encore chancelant que nous repartons sous la douche pour enlever les traces encore fraîches de notre petit plaisir commun, évitant cette fois-ci de nous regarder car certain que sinon, nous allons encore une fois de plus remettre le couvert au grand dam de ceux qui nous attendent et qui vont encore trouver le temps long.

C’est dans la limousine d’Hassan qui nous ramène chez nous, que nous ressentons le contrecoup de toutes ses heures de sexe débridé et que nous nous assoupissons dans un ensemble parfait, les poches sous les yeux et les traits tirés.

- (Le chauffeur) Nous sommes arrivés messieurs !!

Il sourit quand il voit les deux zombis sortir de la limousine et se diriger au radar jusqu’à la porte d’entrée, trébuchant plusieurs fois en se tenant par la taille.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (34/ 150) (Région parisienne) (Seizième jour) (Raymond & Luka) (Bonne année) (fin)


Luka somnole devant le feu de cheminée et n’entend plus qu’en sourdine les conversations intarissables de cette famille joviale avec qui il vient de passer une merveilleuse soirée comme il n’en avait plus connu depuis trop longtemps.

La chaleur, le repas copieux et le bruit ont eu raison de sa résistance encore convalescente, il ne réagit même pas quand la petite Lisbeth vient s’installer sur ses genoux en suçant son pouce pour lui faire un gros câlin.

La famille Baltot au grand complet les regarde et sourit devant l’image d’Épinal de ce grand jeune homme au sourire béat, éclairé par les flammes tenant la fillette à l’aide de son bras replié et s’enfonçant petit à petit dans le sommeil.

Roger fait signe discrètement à son fils de le suivre et Raymond obtempère pour le rejoindre dans la cuisine, le père et le fils se font face un instant jusqu’au moment où Roger attrape Raymond et le serre dans ses bras.

- Tu y auras mis le temps mon garçon !! Mais devant le résultat, je ne peux que m’incliner. Luka manque de toute évidence d’amour et est prêt à en donner autant qu’à en recevoir, ne le déçois pas c’est tout ce que je te demande.
- Je l’aime papa !!
- La famille aussi tu le vois bien !! Tu m’as dit si je me souviens bien, qu’il fait partie prenante de ta dernière enquête.
- Quelqu’un l’a laissé pour mort sans papiers le long des quais de Seine et j’étais chargé de découvrir son identité.
- Tes supérieurs sont au courant pour vous deux ? Tu sais que tu devrais te démettre de cette enquête maintenant que tu es trop impliqué sentimentalement avec la victime ?
- Oui pour tes deux questions p’pa !! Nous connaissons l’agresseur maintenant, ce n’était pas difficile dès que Luka est revenu de son coma. Il a pris son identité pour des raisons que je ne peux te dévoiler et ma mission consiste maintenant à mettre Luka à l’abri et à continuer de faire croire que j’enquête toujours sur sa mort.

Roger fronce les narines :

- Hum !! Ça pue l’espionnage !!
- Pour faire simple on va dire ça, oui.

Roger sourit et pose une main paternelle sur l’épaule de son fils.

- Je me doute qu’il sera bien protégé avec toi, en tous les cas pour revenir au sujet de cette conversation ; Je suis heureux pour vous deux et que vous ayez trouvé chacun un compagnon pour rompre votre solitude, nous commencions à nous inquiéter pour toi tu sais ?
- Luka va venir s’installer définitivement avec moi une fois tout ça terminé, nous en avons parlé et je t’avouerai que je ne me suis pas senti aussi serein depuis que je vous ai quittés.

Robert embrasse son fils.

- Si tu es heureux, nous le sommes également tu le sais bien. Allons !! Il est temps d’ouvrir le champagne !! Nous changeons d’année dans quelques minutes et la nouvelle s’annonce sous de bons auspices on dirait, réveille Luka et fêtons ça encore une fois tous ensemble en famille !!

Les deux hommes retournent au salon et pendant que Roger en jetant un regard vers l’horloge s’empresse de sortir les bouteilles du frigo, Raymond vient s’asseoir près de son ami et de sa nièce endormie elle aussi dans les bras du jeune homme et les embrasse tendrement tous les deux jusqu’à ce qu’ils se réveillent enfin, se demandant pour Luka tout du moins, où il se trouve.

- La jeunesse n’est plus ce qu’elle était de mon temps Hi ! Hi !
- (Luka) C’est vrai ça papy ? Va falloir que tu me racontes comment c’était alors ? Justement j’ai un exposé en cours prochainement, l’intitulé est « La jeunesse avant l’invention du cinéma » !! Tu vas pouvoir m’aider avec ton vécu, c’est cool.
- (Patrick mort de rire) Sur le cul le frangin !!! Décidément j’t’adore toi !! Enfin un beauf avec de l’humour Hi ! Hi !
- (José faussement vexé) C’est pour moi que tu dis ça gamin !!

Patrick amusé se fait tout petit et va se réfugier en courant derrière son père qui sourit en posant les bouteilles sur la table.

- Je suis heureux comme à chaque fois que notre famille s’agrandit d’un nouveau membre, aujourd’hui c’est toi Luka qui vient de la rejoindre et je constate avec plaisir que tous parmi nous t’apprécions déjà beaucoup.

C’est à ce moment-là que l’horloge entame ses douze derniers coups de l’année, Roger s’empresse de remplir les verres et quand sonne le dernier coup annonçant qu’ils entrent dans l’année nouvelle, toute la famille s’embrasse et trinque dans la liesse générale.

Luka est ému à un point dont il ne se serait pas cru capable, le trop-plein s’écoule sur ses joues sans honte ni fausse pudeur et les Baltot comprennent vraiment à ce moment-là ce que sera pour eux à l’avenir ce garçon dont ils ignoraient même l’existence avant qu’il ne passe la porte de chez eux ce jour-là.

Il sourit et lève son verre en prenant la parole.

- Je vous remercie tous et j’en profite aussi pour porter un toast à celui sans qui cet instant merveilleux pour moi n’aurait pu se produire, à vous tous qui me recevez avec autant de gentillesse, à toi Raymond qui est celui que j’attendais et à… Florian !!

***/***

Des dizaines de verres éparpillés dans plusieurs lieux festifs éloignés les uns des autres, trinquent eux aussi et les mêmes paroles résonnent dans les oreilles de tous nos amis réunis en couples, en familles ou en groupes.

- À Florian !!! Bonne année !!!


2eme ANNÉE avant Pâques : (35 / 150) (Afrique) (Deux jours plus tard)


Le vieil homme et le jeune indigène descendent de l’avion, manifestement heureux de rentrer chez eux et s’engouffrent quelques minutes plus tard dans le vieux quatre/quatre conduit par Mbala l’ancien capitaine et ami du père Antoine.

Les longues heures de route sont mises à profit pour raconter leur voyage au vieux policier et se repaître du paysage de leur pays retrouvé.

Quand ils arrivent en vue du dispensaire, les yeux du jeune Massaï se plissent de curiosités puis de joies à la vue des trois personnes les attendant de toute évidence devant l’entrée.

Antoine dont la vision a retrouvé elle aussi ses « soixante » ans :

- Eh bien mon garçon !! Tu ne diras pas que tu ne manquais pas à ta famille !! Même le frère prodige est venu en personne, tu te rends compte ?

En effet, au fur et à mesure que le véhicule se rapproche, ce qui n’était jusqu’alors qu’une silhouette placée au milieu des deux autres, apparaît maintenant comme un jeune homme fin et presque aussi grand que son père qui fait pousser un cri de joie à Taha.

- Aomé est venu père Antoine !! Regardez comme il est fier près de notre père.
- Ce sera un grand chef lui aussi, c’est bien qu’il soit là !! Même s’il ne le montre pas, ça prouve que ton grand frère t’aime beaucoup malgré tout.

C’est Akim qui se jette sur Taha quand celui-ci sort de la voiture, il a retenu son esprit pour que son frère ne soit pas au courant de leurs venues et sourit de toutes ses dents à voir ses yeux remplis de surprises.

Ils profitent de leur don de communiquer pour le faire sans éveiller la curiosité de ceux se trouvant près d’eux.

***/***

- T’as vu ? Il est venu juste pour toi.
- Il te l’a dit ?
- Tu penses bien que non, mais depuis hier il n’a fait que ça d’entrer et sortir de la case.
- (Taha amusé) Il a donné quoi comme prétexte ?
- Qu’il voulait vérifier par lui-même ce qu’il a entendu dire sur le rajeunissement du vieux père blanc, il était à la chasse ce jour-là et il ne l’a donc pas vu.

Taha fait grise mine.

- C’est peut-être juste pour ça.
- Je suis certain que non !!
- Tu crois qu’il va me pardonner un jour ?
- Ça fait si longtemps, j’étais tout petit quand c’est arrivé et c’était un accident, tu le sais aussi bien que moi et lui aussi.

***/***

Les deux garçons se tournent vers leur grand frère, Taha plonge ses yeux dans le regard sombre ne marquant aucune expression d’Aomé et se souvient de ce jour maudit où l’accident a eu lieu et depuis lequel son frère qui était alors son meilleur ami, n’a plus jamais fait attention à lui comme s’il était transparent ou pire comme s’il n’existait pas.

C’était il y a cinq étés, quand Taha a reçu son premier arc des mains de son père et que tout fier de lui, il a lancé très loin cette flèche qui au lieu d’aller se ficher dans l’arbre qu’il visait, est allée taillader profondément la joue d’Aomé qui ce jour-là a frôlé la mort de près et lui a laissé cette horrible balafre, défigurant le garçon qui depuis ce jour ne lui a plus fait ressentir qu’une froideur indifférente envers lui.

Jamais un mot ni un reproche envers Taha ne sont sortis depuis des lèvres d’Aomé. Le jeune Massaï en a atrocement souffert pendant toutes ses longues années et ses demandes de pardons ainsi que ses pleurs n’y ont rien fait et depuis tout ce temps les deux frères même s’ils ne s’évitent pas et partagent la vie de la tribu, s’ignorent et en souffrent.

Okoumé regarde ses deux grands fils, il connaît la raison de l’acharnement de Taha à être le meilleur à l’arc pour ne pas qu’un jour il blesse de nouveau par inadvertance une personne chère à son cœur.

Les voir ainsi depuis tant de lunes à se déchirer alors qu’ils s’aimaient tellement, lui brise toujours autant le cœur mais il ne sait plus quoi faire pour que ça cesse et que ses enfants retrouvent un jour la joie d’être de nouveau les meilleurs amis du monde.

Il les entend encore rire en découvrant ensemble les plaisirs et les dangers de la nature autour d’eux, inséparables jusqu’à ce jour funeste où tout a basculé, où il a failli perdre son aîné alors qu’il se moquait de son jeune frère et de sa façon de tenir son arc.

Le père Antoine garde un étrange sourire peu de circonstances en triturant dans sa poche l’objet que lui a remis Florian à sa demande après qu’il lui ait expliqué le tourment de Taha qui l’empêchait d’être entièrement heureux mais dont il garderait le secret pour lui seul comme la punition d’un acte impardonnable.

Le petit rouquin est entré cinq minutes dans la salle de bains de ses grands-parents et lui a tendu la fiole avec un impressionnant « Tatata !!! » ponctué d’un clin d’œil humide montrant combien malgré son sourire, il a été fortement touché par son histoire.


2eme ANNÉE avant Pâques : (36 / 150) (Afrique) (Deux jours plus tard) (suite)


Aomé se rapproche du père Antoine pour le prendre dans ses bras, malgré tout il s’arrange pour avoir Taha dans son angle de vision et sourit rassuré de le revoir après une si longue absence.

C’est d’ailleurs cette absence qui l’a fait réfléchir sur ce qui clochait en lui et qu’il a compris que c’était le manque de son frère.

Antoine n’est pas dupe et voit bien dans quelle direction sont dirigés ses yeux et son sourire, même si les paroles sont sincères et lui sont adressées.

- Il t’a manqué ?
- Qui ça mon père ?
- Ne fais pas l’enfant !! Allons !! Ne crois-tu pas qu’il est temps d’arrêter tout ça ? Tu l’as assez puni tu ne crois pas ?
- C’est vous que je suis venu voir père Antoine.
- Alors pourquoi est-ce lui que tu regardes depuis que nous sommes arrivés ?
-…
- Tu ne veux pas être honnête pour une fois et admettre que tu as eu peur qu’il ne revienne pas ?
- C’est toujours quelqu’un de la tribu mon père et nous ne sommes pas si nombreux, mon père et Akim auraient trop souffert s’il n’était pas revenu.
- Ah !! Mais tu m’agaces à la fin !! Il ne t’a pas tué il me semble et tu es en pleine forme.
- C’est pire mon père !! Les jeunes femmes du village me fuient à cause de mon visage et c’est lui qui m’a rendu si repoussant.
- Lui, c’est Taha !! Ton problème avec les femmes ne vient que de toi, c’est toi qui les fuis, pas le contraire comme tu sembles le croire et je suis bien placé pour te dire que si tu n’étais pas aussi froid avec elles, tu serais un garçon très recherché et sûrement déjà marié.
- Vous ne comprenez pas mon père.
- Et pourquoi donc ? Parce que je suis uni à mon Dieu et non avec une femme ? À qui crois-tu qu’elles se confient quand elles ont des questions ou des soucis ? À qui te confies-tu en ce moment ? À ton père ? Non !! À moi !!
- Il n’y a pas que ça mon père, nos dieux aiment mes frères et me méprisent.
- (Antoine sursaute) Qu’est-ce que tu me dis là !!!
- Je suis le seul revenu de la clairière qui n’a pas été guéri et mes frères ont chacun un de nos dieux en eux.
- Peut-être y a-t-il une raison !! Peut-être qu’ils ont lu en toi et qu’ils attendent que ton cœur se libère !!
- C’est trop tard mon père.

Pendant toute cette conversation, Taha est resté près de la voiture à discuter avec son père et son frère, heureux de se retrouver.

Mbala sort du coffre le sac à dos et les valises qu’il dépose devant la porte du dispensaire, il remonte ensuite dans le véhicule pour aller le garer plus loin et les trois Massaï s’avancent alors pour lui laisser la place à sa manœuvre.

Aomé qui surveille toujours du coin de l’œil son frère, éclate de rire quand il le voit marcher en faisant la grimace et en levant les pieds comme s’ils étaient posés sur des braises.

Les deux semaines passées en Europe à porter des chaussures ont fait leurs effets sur la plante des pieds du jeune homme qui en a perdu une bonne partie de sa carne le protégeant habituellement des pierres et des ronces.

Ce qui devait arriver arriva très vite et c’est un cri de douleur qui résonne bientôt aux oreilles de tous et fait s’asseoir au sol Taha en se tenant un pied des deux mains, le visage marqué par la souffrance.

Okoumé se précipite vers son fils et découvre la coupure profonde qu’il vient de se faire ainsi que le sang qui en sort et tourne son visage vers le père Antoine en souriant d’amusement.

- Mon fils est devenu aussi fragile qu’un homme blanc mon père.
- Porte-le à l’infirmerie pour que je le soigne, il lui faudra faire attention où il marche pendant quelque temps.
- (Okoumé narquois) Bien mon père !! Les femmes seront heureuses d’avoir de l’aide pour préparer les repas.

Le guerrier soulève son fils sans peine et l’emmène à l’intérieur du bâtiment, Aomé ne dit rien mais le suit sans pouvoir détacher son regard inquiet du sang qui s’échappe de la plaie.

Les blessures mêmes anodines peuvent très vite s’infecter et devenir graves, voire mortelles dans ce pays et Aomé en est conscient même s’il est également conscient qu’ils se trouvent au meilleur endroit possible pour que tout se passe bien.

Taha a le cœur qui bat très fort, pas parce qu’il s’est bêtement blessé mais parce qu’il voit bien que pour la première fois depuis l’accident, son frère le regarde autrement qu’avec l’indifférence habituelle qui lui fait si mal au quotidien.

Il attend qu’il soit assez près et sa main vient en tremblant s’insérer dans celle de son grand frère qui le regarde avec surprise mais ne la rejette pas comme il le craignait.

Imperceptiblement elle se resserre et une étrange chaleur remonte dans le bras d’Aomé qui en frissonne d’un sentiment étrange qu’il n’avait plus connu depuis si longtemps et que d’aucuns nomment tout simplement, « le bonheur ».





Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (37 / 150) (Afrique) (Deux jours plus tard) (fin)


Akim a tout suivi sans se manifester, préférant observer le rapprochement de ses deux grands frères avec un sourire de plus en plus épanoui.

Cinq étés où lui aussi a souffert de les voir se déchirer, cinq étés où il devait se partager alors qu’il aurait préféré profiter d’eux aux mêmes moments comme avant que tout cela n’arrive.

Okoumé bien sûr n’a rien vu et ce n’est qu’au moment d’allonger son fils sur la table de l’infirmerie qu’il s’aperçoit enfin des deux mains serrées fortement l’une à l’autre semblant ne plus vouloir faire qu’une.

Lui aussi préfère ne rien dire et il dépose son fils en faisant bien attention de ne pas les gêner, il se tourne ensuite vers le père Antoine qui est tout souriant de ce nouveau miracle auquel il assiste et dont il ne croyait plus.

Le nettoyage et la désinfection du pied blessé ne sont pour lui qu’une petite intervention de routine, la plaie commençant étrangement à se refermer et à disparaître à son tour, ne laissant bientôt plus aucune trace de ce petit accident.

- (Okoumé) Ton dieu te protège et te soigne mon fils, sois lui s’en reconnaissant.
- Crois-tu père qu’il en sera encore ainsi quand il aura retrouvé son corps ?
- Comment pourrais-je te répondre ? Sans doute si tu te rends à la clairière des pierres qui soignent, nos chasseurs ont bien été guéris là-bas !
- Parce qu’ils ont combattu avec eux.
- (Aomé) Moi aussi j’ai combattu ! Ils ne m’ont pas guéri pour autant.

Le père Antoine sourit, heureux du rapprochement des deux frères.

- Peut-être que maintenant ils le feront mon garçon, comme je te l’ai dit ton cœur n’était pas pur et c’était peut-être de leurs parts, une façon de te le faire comprendre en te faisant réfléchir au pourquoi de leurs indifférences envers toi.
- Vous croyez mon père ?
- J’en suis persuadé oui et maintenant que je vois que vous vous êtes retrouvés, je pense qu’ils t’ont pardonné. Vous vous êtes bien retrouvés ?

Taha sourit au vieil homme puis fixe son frère dans les yeux et soupire de soulagement en voyant que celui-ci sourit à son tour.

- Oui père Antoine.

Antoine sort alors la petite fiole de sa poche et la met dans la main libre de Taha qui la regarde avec surprise en se demandant ce que ça peut bien être.

- Un cadeau de Florian pour toi et Aomé mon garçon, je lui ai raconté ton histoire et le pesant chagrin que tu gardais dans ton cœur d’avoir fait du mal à ton frère, il m’a donné ceci et je suis certain que tu sauras en faire bon usage.
- (Aomé curieux) Qu’est-ce donc mon père ?
- Un don du dieu des dieux mon fils, venant d’un garçon au cœur pur qui n’a de cesse que de venir en aide à son prochain.
- (Aomé) Le garçon aux cheveux de soleil que mon frère est allé retrouver dans la ville des hommes blancs de l’autre côté de l’océan ?

Antoine hoche la tête ému.

- Lui-même mon fils, l’acte de charité de ton père à ton âge vous est ainsi rendu.

Taha se lève et détache difficilement sa main de celle de son frère, ayant la crainte que ce geste les sépare une nouvelle fois.

- Prends ma place Aomé !

L’aîné d’Okoumé s’allonge alors sur la table, c’est un garçon brave parmi les braves de sa tribu et pourtant une lueur craintive luit dans ses yeux de savoir si les dieux vont l’accepter cette fois-ci et permettront au miracle de se produire comme il l’a vu faire sur les chasseurs de la tribu et sur son frère juste avant ça.

Taha ouvre alors la fiole contenant le breuvage des dieux et en laisse couler une petite quantité d’une main tremblante sur la joue de son frère, il l’applique ensuite soigneusement tout au long des chairs boursoufflées de l’épaisse cicatrice.

Il reste les trois quarts du contenu dans la fiole, il pourrait le garder pour lui mais n’y pense même pas et le fait boire à Aomé qui grimace légèrement devant l’aspect gluant et le goût âcre du liquide, qu’il avale d’un trait sans plus chercher à l’analyser.

Au début rien ne se produit, le père Antoine commence à se demander s’il a eu raison d’être aussi affirmatif devant l’inquiétude d’Aomé.

Le jeune homme étendu sur la table comprend à leurs visages graves et à celui désespéré de Taha que ça ne fonctionne pas comme prévu, c’est le visage maintenant mouillé de larmes de son frère qui lui fait enfin comprendre le désespoir qu’a vécu celui-ci de tous ces étés à l’ignorer comme il l’a fait.

Sa main reprend la sienne et leurs regards se croisent une nouvelle fois, Aomé sent quelque chose en lui se libérer enfin.

- Les dieux ne me pardonnent pas de t’avoir fait aussi longtemps souffrir, sache que c’est terminé et que je t’ai toujours aimé, j’ai mal agi envers toi et je m’en rends compte maintenant, je garderais toute ma vie cette marque du destin mais j’aurai au moins retrouvé mon frère.

Les deux garçons se serrent dans leurs bras devant le regard ému de leur père et du vieux prêtre, Antoine se signe alors et tout comme Okoumé stupéfié, il assiste au « don » qui petit à petit efface sur la joue d’Aomé la trace de cette journée funeste qui leur a tant fait de mal.

- Vos dieux t’ont pardonné mon enfant, ils ont compris que tu étais sincère et qu’il était temps d’oublier.


2eme ANNÉE avant Pâques : (38 / 150) (Paris) (Dernier week-end avant la reprise)


La clé tourne dans la serrure et ils entrent dans l’appartement visiblement vide de son propriétaire, un œil sur l’horloge et un regard de connivence et la porte de la chambre est ouverte à son tour.

Des vêtements tombent un à un sur le lit jusqu’à ce que des mains les reprennent et les cachent dans le grand placard servant d’armoire, un petit rire amusé et des mains qui referment les portes du placard de l’intérieur.

Yuan revient à pieds depuis la gare d’où il vient de raccompagner sa petite amie après les trois jours et demi passés ensemble en tête à tête chez lui.

Se retrouver seul lui fait un drôle d’effet après toutes ces journées passées dernièrement en compagnie de ses amis et surtout ce qu’il y a vécu en perdant tour à tour sa virginité avec ceux qu’il aime.

Il passe devant le traiteur chinois avec qui il a commencé à tisser un fort lien d’amitié et passe un moment à discuter dans sa langue avant d’en ressortir avec le dîner qu’il a prévu pour lui ce soir.

Il rentre ensuite chez lui et s’étonne qu’il n’y ait qu’un tour à faire à la serrure pour l’ouvrir alors que par habitude il l’a fermé à double tour.

- (En riant de lui-même) Je dois être encore perturbé Hi ! Hi !

Yuan dépose ses achats dans la cuisine et commence à les sortir du grand sac en papier quand il reçoit un SMS et le lit, un grand sourire orne alors son visage quand il y répond.

***/***

SMS

· Tu es chez toi ?
· Où veux-tu que je sois ? Et toi tu es où ?
· Avec Thomas.
· Veinard !
· Je sais Hi ! Hi !
· Qu’est-ce que vous faites de beau ?
· Devine ?

Yuan sourit en écrivant sur son portable.

· Je ne préfère pas sinon ça va me donner des idées.
· On aimerait bien que tu sois entre nous deux.
· (Yuan en soupirant) Et moi donc !
· Ah oui ? Et tu aimerais quoi ?

Yuan éclate de rire en comprenant qu’ils essaient de l’exciter par texto, il décide de les prendre à leurs propres jeux et écrit.

· Un gros câlin qui dure toute la nuit.
· Hum ! Et c’est tout ?
· Vous me proposez quoi ?
· De te faire tout ce dont tu auras envie !

Yuan commence à se sentir à l’étroit dans son pantalon et décide en continuant d’écrire d’aller se mettre à l’aise sur son lit, il entre dans sa chambre et en deux temps trois mouvements, se retrouve nu allongé sur sa couette.

· C’est que j’ai pas mal d’envies avec vous deux.
· Vraiment ? Comme quoi par exemple ?
· Que tu me prennes pendant que « Thom » me fait du bien avec sa bouche.
· Waouh ! T’es chaud là ! Tu n’as pas honte d’écrire des choses pareilles ?
· Fallait pas me chauffer !
· Continue ! Tu viens de donner des idées à Thomas et c’est trop bon !

Yuan met un deuxième oreiller derrière sa tête et continue d’écrire d’une main pendant que l’autre commence à devenir plus entreprenante.

· Tu n’as vraiment pas pitié de moi qui suis seul à la maison.
· Ça ne t’empêche pas de te donner du plaisir en même temps que nous pas vrai ?
· Tu es devin ou quoi ?
· Non, juste dans ton placard à attendre que tu nous ouvres mon grand ! Tu sais bien ? Celui où tu caches tes amants Hi ! Hi !

Yuan s’astique de plus en plus vite croyant à une plaisanterie, pianotant de l’autre main sur son téléphone.

· Si seulement ça pouvait être vrai !
· Arrête de te secouer la nouille alors et regarde, ce serait dommage de gâcher la marchandise si c’était vrai tu ne crois pas ?

Yuan sent qu’il va bientôt partir comme à chaque fois qu’il a l’image de ces deux loustics en tête, il tourne quand même son regard vers le placard et prit d’une soudaine suspicion, se lève d’un bond le sexe raide et luisant d’excitation ; il sourit malgré tout en se disant que ce sont des conneries et qu’il y en a deux qui doivent bien s’amuser en ce moment à se moquer de lui.

Il est prêt à arrêter son geste juste pour ne pas se sentir ridicule en se retrouvant la queue bandée devant un tas de vêtement, mais c’est plus fort que lui et c’est en poussant un soupir d’exaspération devant le burlesque de son geste, qu’il ouvre en grand les deux portes du placard et se retrouve ahuri nez à nez devant ses deux copains nus et avec un sourire moqueur sur le visage.

- Regarde Thomas comme c’est appétissant tout ça ! En plus tu avais raison, je crois bien que ce soir on va manger chinois Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (39 / 150) (Paris) (Amitié ou amour ?)


Steven sort de la gare en soupirant de contentement, il va retrouver son petit studio dans les combles que ses parents louent à un prix fou mais ce n’est pas ce qui lui importe le plus et s’il est aussi gai de rentré, c’est parce qu’il sait retrouver Michaël cet après-midi même à la fin de son service.

Son forfait téléphone s’en portera beaucoup mieux que pendant ses deux dernières semaines et il a eu le temps de réfléchir longuement à ce qu’il souhaite réellement pour l’avenir avec lui s’il y en a un.

La présentation de Yuan au « Trois cochons » aussi rapide qu’imprévue les a laissés décontenancer jusqu’à ce qu’ils en rient et qu’ils se revoient plusieurs fois pour forger un début d’amitié prometteur, mais rempli de non-dits qui les rendaient mal à l’aise.

Steven d’un naturel timide tout comme Michaël d’ailleurs, a eu du mal au début à prendre sur lui pour s’extérioriser et laisser ses sentiments prendre le dessus, son nouvel ami n’était pas mieux loti et les longs silences entre eux ont failli arrêter là ce début d’amitié que pourtant chacun d’eux espérait au fond de lui.

Heureusement qu’il y a eu cette conversation avant qu’il ne quitte Paris pour rejoindre ses parents et qui a eu au moins la chose de mettre les cartes sur la table en se dévoilant un tout petit peu plus à l’autre, suffisamment pour les faire réfléchir et se donner ce rendez-vous auquel il n’a qu’une hâte aujourd’hui, celui de s’y rendre.

***/***

« Deux semaines plus tôt. »

Michaël l’avait retrouvé dans ce petit parc où ils s’étaient déjà donné rendez-vous, comme les autres fois le silence s’est vite instauré et la timidité de chacun ne faisait rien pour que ça s’arrange.

Pourtant ils se sentent bien ensemble et l’idée de se voir illumine leur journée, jusqu’à ce qu’ils soient réunis et que plus rien ne veuille sortir, instaurant même rapidement une certaine gêne entre eux.

Steven comme les autres fois s’apprêtait à partir quand il a senti une main lui prendre doucement le bras et le faire se rasseoir près de Michaël en le regardant d’un air surpris.

- « Stev » il faut que je sache !!
- Quoi donc ?
- Où ça nous mène tout ça !!
- Je me pose aussi la question, tu aimerais quoi toi ?

Michaël sourit tristement :

- Vaincre cette putain de timidité qui me bloque et qui m’empêche de te parler alors que j’ai tant de choses à te dire quand tu n’es pas là devant moi.
- Comme quoi par exemple ?

Michaël devient rouge et lui répond d’une voix presque imperceptible :

- Que tu me plais beaucoup !

Steven rougit à son tour.

- Vraiment ?

Michaël détourne son regard.

- Je ne serais pas ici sinon tu ne crois pas ?
- Moi non plus si ça peut te rassurer !
- Alors pourquoi je n’arrive pas à te parler ?
- Peut-être pour les mêmes raisons que moi, tu as peur de dire des choses qui ne seraient pas réciproques.

Michaël sourit timidement.

- Faudrait qu’on aille se prendre une bonne cuite, ça aiderait peut-être à nous décoincer.
- Ou demander à Yuan qu’il nous serve d’intermédiaire Hi ! Hi !
- Lui au moins n’a pas peur de dire ce qu’il pense.
- C’est clair !! On fait quoi alors ? Je repars chez moi ce soir tu sais ?
- Tu veux qu’on se revoie après les fêtes ?
- Bien sûr !! Pas toi ?
- Je ne demande que ça mais si c’est pour faire comme jusqu’à maintenant, ça ne nous mènera pas loin.

Steven sent une boule de stress dans sa gorge.

- Écoute « Cha » !! Profitons de ses deux semaines pour faire le point chacun de notre côté, on pourra toujours se téléphoner et nous aurons le temps d’y voir plus clair.
- Tu as raison !! Faisons comme tu dis.

Le silence est alors revenu et c’est quelque temps plus tard qu’ils se sont séparés, Steven a regardé partir Michaël et ses yeux ne se sont pas détachés de sa silhouette tant qu’elle est restée visible.

Pourquoi n’arrive-t-il pas à lui dire qu’il le trouve parfait, que tout en lui l’attire, aussi bien physiquement que tout le reste ; Pourquoi ?? Pourtant Yuan l’avait bien compris lui !! Il avait bien vu qu’avec Charles ça ne marcherait pas et que ce n’était pas du tout le genre de gars qui lui convenait alors que Michaël serait pour lui le petit ami parfait.

Si seulement son copain était comme Charles ? Qu’il l’entraîne sans laisser le temps à sa timidité maladive de prendre le dessus ou en profitant justement de celle-ci pour arriver à ses fins comme l’a fait Charles ? Steven se souvient de ce lundi matin là et sa grimace exprime bien ce qu’il en a retenu, un rapport sans saveur, glauque qu’il aimerait tellement n’avoir pas vécu et qui n’a pas été jusqu’au bout à cause ou plutôt grâce à l’intervention de « Yu ».


2eme ANNÉE avant Pâques : (40 / 150) (Paris) (Amitié ou amour ?) (Suite)


Steven retrouve le sourire à la pensée du bel asiatique et de ce qu’il faisait dans les chiottes pendant que lui se laissait abuser par les paroles et les promesses de celui qu’il croyait être un ami et qui ne cherchait de toute évidence qu’à profiter de ses charmes et de son ignorance.

Il s’est ensuite levé à son tour pour rentrer chez lui préparer son sac en se promettant de ne plus jamais se laisser entraîner dans ce genre de situations et que le garçon qui profitera de son corps sera comme Michaël, quelqu’un qui lui plaît et qu’il aura choisi en connaissance de cause et non plus sur une simple envie de découvrir ce que ça fait.

***/***

« Retour au présent. »

Un frisson de dégoût le prend en repensant et en revoyant la scène, lui le pantalon baissé se faisant sucer par Charles qui ne s’était même pas donné la peine de la réciproque en restant habiller et qui en bavait d’envie de se taper le jeune blondinet qu’il trouvait si craquant.

Steven arrive maintenant devant chez lui et grimpe les six étages le menant à son studio mansardé, un regard sur les quelques meubles et il soupire en se disant que c’est reparti pour six mois.

Son téléphone vibre annonçant l’arrivée d’un texto, il le sort de sa poche et le lit.

· Toujours OK now ?

Il retrouve immédiatement le sourire tandis que ses doigts virevoltent sur le petit clavier.

· Bien sûr, je prends une douche et j’arrive.

Il n’est qu’à moitié dévêtu quand la réponse arrive et qu’il se jette une nouvelle fois sur l’appareil.

· Cool !! Dans une heure même endroit ?
· Oc ! Bisous !

Steven attend sans trop savoir quoi au juste, le téléphone vibre à nouveau et son visage s’éclaire d’un immense sourire.

· Bisous !

Pantalon, chaussettes et slip volent alors dans la petite pièce, Steven entre dans sa douche tout émoustillé et le sexe marquant son contentement par une raideur qu’il se retient avec peine de prendre en main pour se satisfaire en solo de l’excitation qu’il ressent.

L’eau froide qui coule en premier lui fait pousser un cri de surprise qui a au moins l’avantage de lui faire oublier ce que son corps lui réclamait, quelques minutes plus tard c’est en sifflotant qu’il regarde les gens dans la rue se tourner vers lui en souriant et pour certains un air d’envie dans le regard devant ce beau blond le visage rayonnant de bonheur.

***/***

« Quelques instants plus tôt. »

Michaël termine son service et ouvre son vestiaire pour se changer, son sourire en dit long sur le plaisir qu’il a cette fin d’après-midi là d’en avoir fini avec son travail.

Il repasse dans la salle saluer ses collègues et rentre rapidement chez lui pour se faire beau afin de retrouver son ami qui lui a terriblement manqué ses quinze derniers jours.

Bien sûr ils se sont parlé au téléphone presque tous les jours et parfois plusieurs fois et la voix chaude de Steven lui résonnait comme une musique douce à l’oreille mais le laissait ensuite avide de le retrouver et de pouvoir admirer son visage angélique.

Comme pour Steven, cette séparation les a rapprochés et lui a permis de réfléchir à ce qu’il ressentait pour lui réellement, Michaël sait bien qu’une fois face à face devant son ami, il va encore très certainement perdre encore une fois tous ses moyens et il a donc préparé un enregistrement où il laisse parler son cœur.

Il aimerait bien le lui faire écouter en sa présence pour observer ses réactions, mais n’est pas sûr d’en avoir le courage et il glisse la petite puce dans une enveloppe pour être certain de ne pas la perdre, lui laissant le choix de la glisser ou non de suite dans son portable afin de l’écouter seul ou devant lui.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (41 / 150) (Paris) (Amitié ou amour ?) (Suite)


En pensant justement à ça, il prend le sien et envoie un texto pour s’assurer que le rendez-vous est toujours d’actualité au cas où Steven aurait un empêchement, il tape alors ces quelques mots qu’il envoie aussitôt à son destinataire en priant de tout son cœur qu’il lui répondra que tout est toujours OK.

La réponse arrive très vite et il envoie un deuxième message pour valider le lieu de rendez-vous, ce n’est qu’à la réponse de celui-ci que son cœur rate un battement et que le, « bisou » s’imprègne dans son cerveau comme un immense espoir pour la suite de leur relation.

Michaël heureux s’apprête à ranger son téléphone dans sa poche quand il ne sait pas pourquoi, mais son instinct le pousse à lui renvoyer son « bisou » sentant certainement que son ami devait attendre sa réponse à ce petit mot intime qu’il lui a envoyé.

L’inexpérience sur toutes ses choses qui concernent le sexe lui fait toujours craindre de mal s’y prendre et de commettre un impair qui serait mal interprété. De plus sachant Steven au même point que lui, il ne voudrait pas qu’il se sente brusquer et y voir qu’une envie de tirer un coup alors que ce n’est pas du tout ce qu’il recherche même si l’avoir nu dans ses bras est ce qu’il souhaite aussi.

C’est perdu dans ce genre de pensées excitantes mais non dénuées d’une certaine appréhension, car rien ne dit même s’il s’en doute un peu que ce « bisou » ne soit rien d’autre qu’une marque d’amitié. Que Michaël se rend à pied vers le petit parc tout près de chez lui où il va pouvoir enfin revoir son petit blond si craquant et qu’il n’arrive plus à s’ôter de la tête.

Il arrive le premier et s’assoit sur le banc pour l’attendre. Ses mains fébriles triturent son téléphone en se retenant avec peine de l’appeler pour savoir où il est, ne voulant lui mettre la pression en se doutant bien qu’il doit être au moins aussi impatient et stressé que lui.

Steven arrive en vue du parc et ralentit en longeant le bosquet menant à l’aire de détente où sont installés les jeux pour enfants et les bancs pour que les adultes puissent les surveiller, il aperçoit son ami qui semble nerveux et sourit en se disant que c’est son cas également et que c’est plutôt bon signe.

Il prend le temps de l’observer des pieds à la tête et retrouve en lui tout ce qui lui a plu dès la première rencontre, son visage fin surmonté de ses cheveux bruns coupés court et son corps robuste tout en muscle qui dépare du sien petit et svelte mais qui correspond tout à fait à ses critères de choix dans la recherche de son compagnon idéal.

Steven maudit une fois de plus son manque de caractère ainsi que de sa timidité viscérale quand il s’agit de s’adresser aux gens et ne voudrait surtout pas qu’elle soit la cause d’un malentendu qui lui ferait perdre ce garçon en qui il tient déjà beaucoup.

Il respire un grand coup et prend sur lui pour apparaître le plus naturellement possible devant Michaël qui capte aussitôt son arrivée et lui envoie un sourire resplendissant qui lui amène le sien en réponse.

Michaël se lève comme si une guêpe venait de le piquer et s’approche de Steven jusqu’à n’être plus qu’à quelque centimètre de lui, il hésite, prend son courage à deux mains et tend son visage vers lui pour lui faire la bise.

Son geste rapide prend de court Steven qui du coup ne réfléchit pas et l’embrasse à son tour, sentant un long frisson de plaisir lui parcourir la colonne vertébrale.

- (Michaël) Ça te dit qu’on marche un peu ?
- Si tu veux, oui !
- Alors ? Ces vacances ?
- Cool !! Et toi ?
- Bof !! J’ai taffé les trois quarts du temps et puis je n’ai pas eu la chance de pouvoir comme toi rejoindre ma famille, ils habitent trop loin et je n’avais pas assez de temps pour ça. (Michaël sourit) C’est marrant tu ne trouves pas ? Tout ça nous en avons déjà parlé au téléphone Hi ! Hi !
- Il faut qu’on parle « Cha » !! J’avais plein de choses à te dire mais je ne sais plus par où commencer, tu ne peux pas savoir comme je hais cette timidité qui m’empêche de te dire tout ce que j’ai sur le cœur.
- Je connais t’inquiète !! Tiens !! Prends ça !!

Steven attrape l’enveloppe qu’il lui tend.

- Qu’est-ce que c’est ? Une lettre ?
- Ça aurait pu si j’y avais pensé Hi ! Hi ! Mais c’est tout comme, ouvre !!

Steven déchire l’enveloppe et en sort la mini-carte SD qui se trouve à l’intérieur, il regarde son ami l’air interrogatif.

- C’est pourquoi faire ?
- Pour que tu entendes ce que j’ai à te dire et que je n’aurais jamais eu le courage sinon, tu peux attendre pour l’écouter chez toi plus tard si tu veux ?
- Et si je le fais maintenant ?
- Ça me ferait plaisir.
- OK alors !!

Steven les mains légèrement tremblantes d’appréhension, ouvre son portable et remplace la carte qui y est déjà par celle que vient de lui donner Michaël.

Il ouvre le dossier et met ses écouteurs, regarde une nouvelle fois Michaël dans les yeux et devant son sourire d’encouragement et ses joues rouges d’émotions retenues, lance le fichier audio et écoute ce que son ami tient tellement à lui dire qu’il n’a pas osé faire de vive voix.


2eme ANNÉE avant Pâques : (42 / 150) (Paris) (Amitié ou amour ?) (Fin)


Quelques grésillements dus à l’enregistrement, puis la voix claire de son ami arrive à ses oreilles visiblement émue par les paroles qu’il va prononcer.

Steven s’assoit sur le banc en se penchant légèrement en avant, ses deux bras posés sur ses genoux tenant nerveusement son téléphone en le triturant dans tous les sens.

***/***

« Message audio »

J’étais de service ce jour-là quand deux garçons sont entrés, trop tard pour le repas et j’ai reconnu tout de suite l’un des deux garçons comme un client sympathique venu dîner avec des amis quelque temps plus tôt. Un groupe assez spécial pour que je m’en souvienne très bien, tous étaient de très beaux garçons qui m’ont plu dès le premier regard. Enfin bref !! Tu auras peut-être je l’espère l’occasion de les rencontrer puisque ce sont des amis de Yuan, ce magnifique Asiatique qui est également ton ami et qui t’a amené ce jour-là pour nous présenter l’un à l’autre. Que dire ? À part que j’ai été ébloui par ce petit blond qui m’a tout de suite fait craquer et qui semblait aussi mal à l’aise que moi. Depuis nous nous sommes revus et ces rencontres mêmes si elles ont dû te paraître bizarres voire froides, me réchauffaient le cœur et je ne vivais plus que dans l’attente de la suivante, je dois t’avouer que je suis tombé amoureux de ce petit blond et que ce serait terrible pour moi si ce n’était pas réciproque, maintenant que tu as compris que je parlais de toi, je regarde ton visage si tu écoutes ce message à côté de moi et j’essaie d’y lire ce que tu ressens, j’espère ne pas être déçu et avoir bien interprété nos conversations téléphoniques. Je t’aime Steven !! Comme un fou crois-moi, et mon plus grand souhait est que tu éprouves les mêmes sentiments pour moi, je suis novice tu l’auras certainement compris et je sais que toi aussi, alors si tu m’acceptes comme compagnon, nous irons à ton rythme sans rien brusquer.

La voix devient vibrante et Steven comprend qu’il y a certainement des larmes qui les accompagnent.

Maintenant si tu n’es pas prêt ou si je ne suis pour toi qu’un ami, je l’accepterai également en souhaitant de tout mon cœur qu’un jour tes sentiments évoluent car les miens sont trop forts pour que je te perde et t’avoir comme ami sera déjà quelque chose d’important pour moi. Je ne sais pas comment tu vas réagir en écoutant cette confession et si tu penses qu’il n’y a aucun espoir pour nous deux sans pouvoir me le dire de vive voix, rends-moi simplement la carte et je comprendrais, tu n’entendras plus parler de moi car je ne voudrais pas que ma présence soit interprétée comme du harcèlement. Je tiens trop à ton bonheur pour le gâcher, je te le redis encore Steven….. Je t’aime.

Un hoquet d’émotion très fort termine l’enregistrement.

***/***

Steven sent ses larmes couler et ses mâchoires trembler, il sait très bien qu’il lui sera impossible d’émettre le moindre son et son visage ravagé par les émotions se tourne vers son ami qui vient de lui livrer son cœur.

Il détache lentement ses oreillettes sous le visage dévasté de Michaël, il ouvre son portable et lentement sort la mini-carte de son emplacement pour y remettre tout aussi lentement celle d’origine.

Ses gestes volontairement lents, servent à Steven pour qu’il retrouve un minimum de son calme et reprenne assez de contrôle de lui-même pour donner la réponse que son ami attend et qui interprète déjà ses gestes comme un refus de sa part aussi il s’attend à ce qu’il lui rende l’objet qu’il tient dans sa main et qui l’hypnotise.

Steven ne se rend pas compte combien sa réaction meurtrit Michaël, il continue donc en reprenant l’enveloppe et en y glissant la carte à l’intérieur, il la replie précautionneusement et alors que Michaël est prêt à tendre la main pour la lui reprendre, complètement pris dans la détresse de ses sentiments. Le petit blond ébauche un énorme sourire en la mettant avec précaution dans sa poche de veste près de son cœur et reporte son regard sur son ami en s’apercevant juste à ce moment-là de ce que ses gestes ont pu avoir d’ambiguës.

Ne pouvant supporter ce qu’il voit, il se lève d’un bond et sans réfléchir vient prendre Mickael dans ses bras et se mettre sur la pointe des pieds pour que ses lèvres brûlantes se soudent aux siennes dans un baiser passionné.

Michaël fond en larmes et serre à son tour son ami sans plus se soucier de rien, que ce soit passants ou n’importe quoi d’autre que celui qui est blotti dans ses bras et qui tremble tout comme lui d’émotions.

Le temps ne compte plus, seul le froid au bout d’un long moment les décide à se séparer et un double rire de soulagement se fait entendre dans le parc maintenant déserté.

Ils n’ont pas envie de se quitter, n’importe qui les regardant dans leur façon de se coller l’un contre l’autre en aurait la conviction et c’est Michaël qui semble soudainement décoincer, qui en fait le premier la remarque.

- Tu sais quoi ?
- Non ! Dis-moi ?
- J’ai envie qu’on aille chez toi reprendre toutes tes affaires et ensuite de t’emmener à mon appartement pour que tu t’y installes, t’en penses quoi ?
- Après ce que je viens d’écouter ? Comment veux-tu que je refuse ?


2eme ANNÉE avant Pâques : (43 / 150) (Paris) (Dernier week-end avant la reprise) (suite)


Les paroles des deux garçons sont interprétées autrement par Yuan.

- J’ai bien peur de ne pas en avoir pris suffisamment pour nous trois.
- (Thomas) Mais de quoi tu parles ?
- Du plat que j’ai rapporté de chez le traiteur.

Je sors du placard en le poussant doucement vers le lit, ma main attrape son sexe et en parcourt toute la hampe avec avidité.

- Je pensais plutôt à ce genre de repas.
- (Thomas amusé) Pousse de bambou farci à la crème, hum !! Je crois que je vais adorer.

Yuan percute alors que c’est lui qui va leur servir de plat asiatique et s’allonge de tout son long en souriant.

- Servez-vous pendant que c’est chaud les gars, n’hésitez pas à vous servir de vos baguettes surtout !!

Thomas s’allonge près de lui et lui dégage ses cheveux noirs et raides de devant le visage en plongeant ses yeux dans les siens, l’excitation de Yuan devient tellement forte que ses yeux en deviennent deux longues fentes sombres qui font frémir le grand blond et ses lèvres affamées se jettent sur celles offertes et consentantes du jeune asiatique.

Un troisième visage se rapproche avidement et participe à son tour en mêlant ses lèvres aux leurs, l’ambiance de la soirée se met en place et la seule faim qu’ils ressentent est celle de leurs corps.

Les mains caressent, palpent, saisissent, pendant que les peaux se frottent et que les sexes durs comme l’acier se cherchent et s’insinuent là où le plaisir intense les attend, pour y dégorger heures après heures leurs jus chauds et épais jusqu’à l’épuisement et l’assouvissement complet de leurs libidos paroxystiques.

Les moments tendres et câlins succèdent à ceux plus chauds de leurs défoulements passionnés, les corps s’assemblent et se séparent, puis reviennent se serrer encore plus vibrant d’envies jusqu’à ce qu’enfin le sommeil arrive et les laisse finalement reprendre leurs forces après cette nuit d’amour et de plaisirs partagés.

Il est passé dix heures quand les premiers mouvements dans le grand lit indiquent le réveil des garçons, ils se resserrent ostensiblement les uns contre les autres pour se câliner à l’envi jusqu’à ce que ce soit d’autres envies, pressantes celles-là, qui les obligent une heure plus tard à se lever pour aller se soulager chacun leurs tours.

Une fois douchés, habillés de vêtements propres et après avoir pris leurs cafés, les trois amis se décident pour un resto rapide et une après-midi shopping qui passa bien trop rapidement à leurs goûts.

Une fois de retour à l’appartement, ils déballent leurs achats tout en papotant comme de vieilles pies jusqu’à l’heure du soir où les estomacs se font de nouveaux entendre.

- (Yuan) Vous vouliez manger chinois hier, ça vous dit pour ce soir ?
- (Thomas) Cool !!


Yuan sort un dépliant du traiteur près de chez lui.

- Faites votre choix et je passerai la commande.
- (Je le regarde amusé) Tu ne préfères pas qu’on finisse les restes ?

Thomas regarde ses amis et les lueurs qui s’allument dans leurs yeux le confortent dans le sens des paroles de son petit rouquin qui de toute évidence a bien l’intention de remettre le couvert pour la soirée et la nuit qui vient.

- Stop !!! Je n’ai pas envie de sauter encore une fois le repas.
- Moi si, Hi ! Hi !
- Je ne parlais pas de « Yu » et tu le sais bien.


Yuan amusé devant la moue lubrique de Florian.

- On dîne avant, « Thom » a raison et en plus nous aurons tout le temps après pour nous amuser.
- Allez quoi !! Pour l’apéro !! Juste un petit coup rien que pour le fun.


Thomas qui tout comme Yuan se sait vaincu d’avance :

- Pfff !!! Tu n’en as jamais assez ma parole !!
- Bah non !! En plus à partir de demain nous allons être à la diète pendant un bon bout de temps, alors autant faire le plein pendant que nous en avons l’occasion.
- (Yuan) Le vide, tu veux dire ?


Je lui fais un gros clin d’œil.

- Ça dépend de quoi on parle Hi ! Hi ! Alors ?? On se le prend cet apéro ou quoi ?

Un premier pull vole dans les airs suivi très vite d’un autre et quelques secondes plus tard, ce sont trois boxers qui rejoignent le tas compact de vêtements au sol du salon.


2eme ANNÉE avant Pâques : (44 / 150) (Paris) (Dernier week-end avant la reprise) (fin)


Premières caresses et premiers baisers, d’abord doux et câlins jusqu’à ce que la fièvre monte et qu’ils se retrouvent affalés sur le canapé les sexes tendus cherchant l’endroit chaud et accueillant pour y atteindre l’orgasme.

Thomas chahute avec Florian et se retrouve à genoux sur le tapis et le torse plaqué contre l’assise en cuir du canapé avec son petit rouquin allongé sur lui cherchant à le chatouiller. Yuan contemple le spectacle des deux belles paires de fesses l’une au-dessus de l’autre offertes à sa vue ainsi que leurs corolles que les mouvements des deux garçons exposent sans pudeur.

Son sexe s’arque dans un mouvement fluide presque vivant et il vient se positionner derrière eux en fléchissant les genoux et en maintenant fermement les reins de Florian pour le plaquer tout contre le beau blond.

Ceux-ci comprennent son intention et se cambrent encore plus pour l’exciter davantage comme si c’était possible vu l’état où en est déjà Yuan à saliver par avance de pouvoir s’offrir tour à tour ses deux petits culs offerts.

Son sexe pénètre d’abord Thomas qui geint de plaisir, il lui donne quelques va-et-vient puissants dans son intimité pendant que Florian l’embrasse dans le cou et lui dévore les dessous d’oreilles, excité comme pas possible de l’état d’animal en chaleur de son chéri.

Florian sent la pression se relâcher et Thomas reprendre un tant soit peu le contrôle de ses sens et de sa respiration quand il se retrouve à son tour investi jusqu’à la garde par le membre long et fin de son ami qui le pistonne virilement en le faisant haleter de pur plaisir.

Une envie incontrôlable lui traverse l’esprit et le besoin d’être encore plus rempli lui vient, il se désaccouple doucement et fait se tourner Thomas pour s’asseoir et s’embrocher sur lui en lui tournant le dos, une fois chose faite, Florian lève les jambes et fait signe à Yuan de reprendre ce qu’il lui faisait juste avant.

D’une voix alanguie de désir :

- Je vous veux tous les deux ensemble !!

Yuan ne se le fait pas dire deux fois et vient se plaquer entre leurs jambes pour positionner son gland le long de la hampe de Thomas presque entièrement à l’intérieur de l’intimité de son petit rouquin, il pousse doucement et entre à son tour excité par les sons de gorge de son ami qui ne semble ressentir aucune douleur bien au contraire.

Thomas tient fermement Florian par les hanches et lui donne de petits coups de reins pour bien rester en lui, la sensation est toute nouvelle pour lui de se sentir en contact aussi intime avec ses deux compagnons et de toute évidence pour Yuan également car il grimace pour se retenir de jouir trop vite, sentant monter en lui un orgasme peu ordinaire.

Les deux sexes s’accordent dans un rythme commun qui plonge Florian dans un bien-être et une chaleur qui libèrent sa libido et son plaisir, de lui-même, il va au-devant des coups de boutoir de ses amis et sent dans ses chairs les pulsions sanguines des deux glands qui s’accroissent en force, annonçant l’inéluctable.

L’orgasme les prend dans un ensemble parfait, Yuan se cambre au plus profond de Florian en libérant son jus pendant que celui-ci se plaque contre Thomas qui se déverse à son tour au plus profond de ses intestins en lui embrassant fiévreusement la nuque et qu’il envoie dans les airs le résultat de sa jouissance en enserrant encore plus fort les deux sexes toujours raides et vibrant du plaisir qu’ils y prennent encore.

Les yeux s’ouvrent et ils se sourient, Florian toujours investi par ses deux amis leur caresse doucement chacun une cuisse et quémande leurs lèvres pour un baiser tout en tendresse.

Le bassin du jeune rouquin recommence à onduler, démontrant qu’il n’est pas et de loin encore rassasié, cherchant de toute évidence à les exciter suffisamment pour qu’ils lui offrent un deuxième tour.

Thomas se rappelle ce qu’ils avaient décidé juste avant et pince gentiment une fesse de son copain.

- Ce n’est plus un simple apéro là !! C’est une saoulerie que tu recherches Hi ! Hi !
- C’est trop bon !! Juste un petit verre et après promis, nous ferons une « tite » pause pour manger un morceau avant de remettre ça.

Yuan et Thomas ne se quittent pas des yeux et leur regard en dit long sur ce qu’ils ressentent, d’ailleurs leurs reins reprennent déjà lentement leurs va-et-vient dans l’intimité chaude et particulièrement bien lubrifié de leur copain qui se sentant vainqueur, soupir de satisfaction et de bien être pour repartir une nouvelle fois dans un plaisir non feint.

- Ahhrr !! Oui !!! C’est trop bon !! Rrrrr !!!

Le son presque imperceptible qui s’échappe de sa gorge maintenant en continu, rend fou de stupre ses deux compagnons dont les instincts les plus primaires prennent le pas une fois de plus sur leurs corps et les déchaînent jusqu’à ce que couverts de transpirations, ils jouissent une nouvelle fois dans un orgasme tétanisant qui les libère pour un moment cette fois de leurs substances et de leurs forces.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (45 / 150) (Chez les Merlot)


"Retour en arrière"

« La veille du jour de l’an, Lille »

Sylvie regarde l’horloge, il va bientôt être midi et elle jette de plus en plus souvent un œil par la fenêtre pour surveiller l’arrivée des jumeaux et de leurs compagnons, la brave femme est toute souriante même si elle éprouve un petit pincement au cœur d’appréhension.

Carole sa fille va leur présenter son petit copain et elle se demande s’ils vont bien s’entendre avec lui, pour Sylvain, il n’y a eu aucun problème parce qu’ils le connaissaient depuis son plus jeune âge et ils avaient depuis longtemps apprécié ce jeune garçon ami d’enfance des jumeaux.

Henry rentre du travail à ce moment-là et la voit le nez collé au carreau de la cuisine, il sourit d’un air légèrement moqueur car il sait très bien ce qu’il se passe en ce moment dans la tête de sa femme.

Pour lui aussi c’est quelque chose de rencontrer son futur gendre, encore plus que pour Sylvain car c’est sa petite Carole et qu’un père se doit d’être un peu jaloux de celui qui va la lui enlever.

- Allons maman !! Ils n’arriveront pas plus vite parce que tu vas les attendre comme ça !!

Sylvie sursaute car elle ne l’avait pas entendu arriver.

- Ahhh !!! C’est toi ? Tu pourrais prévenir quand tu rentres !
- J’ai pourtant fait assez de bruit, pourquoi es-tu si nerveuse ?
- Pourquoi ? Tu ne l’es pas toi peut-être ?
- Un peu je dois bien te l’avouer, de toute façon ça ne changera rien et c’est le garçon que ta fille a choisi, j’espère simplement que nous l’apprécierons.
- Les garçons en ont fait des éloges pourtant, cela devrait nous rassurer et la description qu’ils en ont donnée devrait te plaire.
- (Henry) Qu’est-ce qu’on sait de lui ? À part que c’est un grand blond aux yeux bleus ?
- (Sylvie amusée) Ça aurait pu être pire, non ?
- Ce qui m’intéresse, c’est surtout ce qu’il a dans le crâne, le physique n’est pas tout et puis des grands blonds, j’en ai connu et je ne leur aurais pas confié Carole pour autant, rappelle-toi du jeune Gabriel Hi ! Hi !
- (Sylvie sourit) Ne te moque pas, allons !! Ce n’était pas de sa faute s’il était aussi laid.
- (Henry sarcastique) Bien sûr, mais pourtant c’était lui aussi un blond aux yeux bleus si tu t’en souviens et question comprenette, ce n’était pas le top bien qu’il ait fait « Mat-sup ».
- (Sylvie surprise) Ah oui ?? Je n’aurais pas pensé ça !!
- (Henry en riant) Maternelle supérieure Hi ! Hi ! C’est le seul qui a redoublé sa dernière année, il n’avait vraiment rien pour lui ce garçon Hi ! Hi !

Sylvie va pour répondre que la beauté est subjective et que Gabriel a dû sans doute trouver quelqu’un à qui il plairait, mais la vision d’une Clio blanche venant se garer sur le parking devant chez eux lui fait complètement oublié ce qu’elle s’apprêtait à répondre.

La voiture semble fortement chargée et elle observe curieuse ceux qui commencent à en sortir, reconnaissant tout de suite Sylvain et Sébastien qui apparaissent en premier de l’arrière du véhicule.

- Les voilà justement qui arrivent !!
- (Henry curieux) Alors ??
- Mais attends !! Il est encore dans l’auto !! Ah !! Le voilà qui descend !! Oups !!
- Quoi oups !!

Sylvie se tourne vers son mari visiblement impressionnée.

- Attends-toi à un choc mon chéri, je ne sais pas comment tu l’imagines mais je t’assure que tu dois être loin du compte.

Elle remet son visage au carreau et sourit en contemplant l’armoire à glace qui vient de descendre de la Clio en faisant remonter l’assiette de la voiture de plusieurs centimètres.

Sylvie sent son cœur battre très fortement devant ce jeune homme qui maintenant tient Carole par la taille et tout comme elle, lève les yeux vers la fenêtre où Sylvie se trouve toujours le nez collé à la vitre.

Un corps d’athlète sous un visage d’ange, voilà la première impression qui lui vient en découvrant Flavien avec sa coupe en brosse et son sourire naturel qui l’épanouit et lui donne cet air angélique.

Sylvie le voit se baisser pour embrasser sa fille qui lui noue les bras autour du cou, visiblement heureuse de son geste.

La différence de corpulence entre eux deux fait sourire Sylvie qui comme beaucoup l’ont fait ou le feront, se demande bien comment ils gèrent les câlins pendant les moments intimes.

Henry dévisage sa femme et la curiosité peut se lire également sur son visage à voir les différentes expressions qu’il peut y observer comme dans un livre ouvert.

- Au moins celui-là aura déjà un exploit à son actif Hi ! Hi !

Sylvie se tourne vers son mari, étonnée.

- Ah oui !! Lequel ?
- Celui de t’avoir cloué le bec Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (46 / 150) (Chez les Merlot) (fin)


***/***

« Pendant ce temps-là près de la Clio »

- (Flavien) Il y a quelqu’un qui nous regarde.

Carole se détache de ses bras et regarde dans la direction qu’il vient de lui indiquer, elle sourit en faisant un petit signe de la main.

- C’est ma mère !
- Elle en fait une tête ? !

Sébastien qui les a entendus.

- Elle doit t’avoir vu c’est pour ça Hi ! Hi !
- (Carole amusée) Tu as dû l’impressionner.
- (Sylvain) Qu’est-ce que ça va être quand tu seras à côté d’elle alors !!
- (Sébastien en riant) Surtout si elle te pose la question, tu réponds que c’est Carole qui est au-dessus pendant les câlins Hi ! Hi ! Sinon elle va nous faire une syncope directe !!
- (Flavien gêné) Tu penses qu’elle va nous poser ce genre de question ?
- (Carole) Bien sûr que non !! Mais y penser, je pense oui !! En fait la connaissant, j’en suis même certaine Hi ! Hi !

Sébastien en ouvrant le coffre.

- Venez plutôt m’aider à décharger les bagages !!

Flavien obtempère aussitôt et c’est bientôt les bras chargés de toutes les valises qu’il s’avance vers la porte d’entrée à la suite de sa chérie.

Celle-ci en se retournant et en le voyant charger comme une bourrique jette un regard noir à son frère et son copain.

- Ça ira vous deux ? Pas trop fatigués sur ce coup-là !!

Les deux garçons lui tirent la langue sans pour autant proposer de l’aide à Flavien qui ne semble d’ailleurs pas en avoir un réel besoin.

***/***

Sylvie les ayant perdus de son champ de vision, se retourne une nouvelle fois vers son mari.

- Tu peux aller leur ouvrir chéri ? Ils arrivent !!
- Bien sûr où ai-je la tête !

Henry sort de la cuisine et parcourt le couloir jusqu’à la porte d’entrée, il va pour l’ouvrir en même temps qu’un léger coup de sonnette retentit dans la maison.
- Oui voilà ! J’arrive !!

Henry déverrouille et ouvre la porte pour se retrouver nez à nez, ou plutôt nez à poitrine devant ce qui lui semble être une montagne de muscle.

Il lève alors les yeux surpris et son regard se porte sur un visage souriant aux yeux d’un bleu très pur, la carrure et la beauté du garçon le laissent un instant sans réaction et c’est Carole en passant la tête sur le côté de son copain qui l’interpelle gentiment.

- Bonjour p’pa !! Tu nous laisses entrer ?
- Comment ? Oui bien sûr !!

Il fait un pas en arrière et se plaque au mur, ce qui laisse juste la place à Flavien et les bagages qu’il porte pour se faufiler à l’intérieur du couloir.

Henry a toujours la tête levée vers le jeune homme qui prend tout l’espace et ce n’est que quand sa fille lui tombe dans les bras pour l’embrasser, qu’il se reprend et lui rend ses bisous en souriant.

Carole a bien vu l’énorme impression que Flavien vient de faire à son père et s’en amuse ainsi que les deux autres garçons l’embrassant à leur tour.

- Papa !! Je te présente mon « petit » copain Flavien, Flavien je te présente Henry mon père.
- Enchanté monsieur.

Henry relève les yeux vers le visage souriant du jeune homme et le courant entre les deux hommes passe tout de suite.

- Petit !!! Tu m’en diras tant !! Bienvenue dans notre famille jeune homme, mais pose donc toutes ses valises dans la pièce juste derrière toi.
- Merci monsieur.

Le brave homme rentre dans le salon sous l’œil goguenard de son épouse qui s’amuse comme une folle à voir son expression quand il entre dans la pièce où elle les attendait, ce n’est que quand c’est à son tour d’avoir Flavien tout près d’elle pour l’embrasser, qu’elle aussi ressent le trouble de sa présence imposante et de la force tranquille qu’il dégage.

- Bienvenue mon garçon, excuse-nous si nous te paraissons bizarres mais nous ne nous attendions vraiment pas à ce que notre fille nous amène un garçon aussi beau et bien bâti comme tu l’es.

Flavien devient rouge vif sous le compliment et ne sait plus où se mettre, c’est Carole qui s’en apercevant lui vient en aide en le prenant tendrement par la taille et en plaisantant avec sa mère.

- Il est à moi celui-là m’man !! Toi tu as déjà papa alors pas touche Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (47 / 150) (Reims) (Chez les Durieux)


"Retour en arrière"

« Fin d’après-midi, juste avant le réveillon du jour de l’an »

Émile est dans son bureau où il y travaille quand il ne se trouve pas à la chambre ou en visite auprès de ses administrés, il est plongé dans ses pensées suite à un entretien qu’il a eu le matin même où il était convoqué à l’Élysée.

N’étant pas du parti politique du président actuel, il a été vraiment très surpris de cette demande d’entretien et s’y est rendu avec beaucoup de questions en tête quant à la raison de cette convocation.

***/***

« Palais de l’Élysée, ce matin-là »

Il est arrivé tôt au poste de garde ce matin-là et a été conduit devant son interlocuteur tout de suite après avoir montré ses papiers d’identité.

Deux personnes occupaient déjà le bureau quand on l’y a fait rentrer, il reconnaît tout de suite la stature imposante et tellement connue du président et cherche dans sa mémoire où il aurait pu déjà rencontrer l’autre homme tout aussi imposant quoique beaucoup plus en muscle.

- Le député Émile Durieux monsieur le président !!
- Ah !! Oui très bien, vous pouvez nous laisser.
- Bien monsieur le président.

Émile reste un moment figé, ne sachant trop quoi faire, n’étant pas féru de l’étiquette qu’un tel lieu suppose et est très vite surpris par l’apparente jovialité du président qui sans autre forme de procédure, vient lui serrer franchement la main.

- Heureux de faire votre connaissance député Durieux.
- Moi de même monsieur le président.
- Il est étonnant que je ne vous connaisse pas ?
- Je suis un récent élu du peuple et la politique politicienne m’est encore inconnue, je préfère travailler au bien-être de mes électeurs plutôt qu’aux rodomontades de la fonction.

L’autre homme éclate de rire.

- Je ne m’étonne plus de rien alors Hi ! Hi !
- Pardon !!!
- (Le président) Je vous présente monsieur Désmaré qui est le directeur actuel de la DST et je pense qu’il faisait allusion avec un ami que vous avez en commun.
- C’est possible monsieur même si personne de mes amis ne m’a jamais fait part des liens qu’ils auraient avec monsieur Désmaré, de qui s’agit-il ? Si je puis me permettre cette question !

Maurice redevenu sérieux :

- Puis je vous demander à quelle étiquette vous vous êtes rattaché ?
- (Émile sourit) Je vous croyais le patron des renseignements ?
- Je n’étais pas au courant de cette rencontre en venant ce matin, sinon croyez-moi que j’en saurais beaucoup plus sur votre compte, par contre si vous me répondiez « écologiste », je n’en serais pas surpris étant donné l’ami commun dont nous venons de parler.

Émile cherche quelques instants.

- Si vous pouviez m’en dire un peu plus, je ne comprends pas vraiment l’intérêt qu’il y en a sauf évidemment si c’est cet ami le but de notre entretien.
- (Maurice) Il vous a je crois récemment sauvé la vie.

Émile le regarde stupéfié :

- Florian !!!
- (Maurice sourit) Lui-même, en chair et en rousseur Hi ! Hi !
- (Le président) Bien !! Asseyons-nous, nous avons à parler sérieusement de ce garçon.

Les trois hommes prennent place dans de confortables fauteuils, Émile est encore plus curieux qu’à son arrivée et s’interroge sur le lien qu’il peut y avoir entre Florian et ses deux personnages au sommet de l’état, les questions sont trop nombreuses et c’est celle qui lui brûle le plus les lèvres qu’il ose poser avant que ce soit quelqu’un d’autre qui reprenne la parole.

- Il n’a rien fait de mal j’espère ?

Maurice dévisage cet homme visiblement troublé.

- Bien sûr que non !!
- C’est un gamin !! Pourquoi vous intéressez-vous à lui ?
- (Maurice) Parce qu’il nous est précieux et que certaines personnes mal intentionnées voudraient s’en prendre à lui.

Émile sursaute et son visage se crispe soudainement.

- Il est en danger ?

Maurice se voulant rassurant :

- Je n’irai pas jusque-là, quoiqu’il ait eu droit déjà à plusieurs tentatives d’enlèvements récemment.
- Demandez-moi ce que vous voulez !! Florian est un ami de ma famille et je ferai tout !! Vous m’entendez !! Tout pour qu’il ne lui arrive rien.
- (Le président) C’est le but de cette convocation monsieur le député !! Je vous ai fait venir pour vous demander un service, dans quelques semaines comme vous le savez certainement, se déroulera un congrès international pour réguler nos émissions de CO2 et le jeune De Bierne fait partie du staff des industriels qui m’accompagneront à Kyoto.

Émile est sur le cul à cette annonce.

- En quel honneur s’y rend-il ? C’est un futur chirurgien, je ne vois pas ce qu’il ira faire là-bas !!

Maurice pas plus étonné que ça de l’ignorance du député :

- Florian est un garçon qui ne parle pas souvent de lui et je ne suis pas surpris outre mesure que vous ne connaissiez pas ce qu’il est exactement et ce qu’il représente pour notre pays, sachez qu’il aura sa place à Kyoto et qu’il en étonnera certainement plus d’un qui comme vous ne connaisse qu’une facette voire absolument rien sur lui. Il est le patron d’une entreprise multinationale, ce qu’apparemment vous ignoriez, mais aussi un cerveau très pointu dans la recherche avancée.

Émile ne peut s’empêcher de ricaner bêtement.

- Nous parlons du même Florian ? Je veux dire, le petit rouquin adorable qui n’arrête jamais de plaisanter ?

Maurice avec un grand sourire.

- Ça vous la coupe hein ??



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (48 / 150) (Reims) (Chez les Durieux) (suite)


- Plutôt oui !! En quoi pourrais-je vous être utile ?
- (Le président) En nous accompagnant là-bas et en restant le plus possible à ses côtés.
- (Émile ahuri) Et c’est tout ?
- (Le président) Il nous faut quelqu’un de confiance et qui ne soit pas connu de ceux qui voudront le rencontrer. Une personne qui reste suffisamment près de lui pour qu’il ne lui arrive rien, un service spécial sera là pour vous protéger rassurez-vous !! Seulement il ne pourrait pas être aussi proche sans éveiller les soupçons et vous pourriez nous faire gagner les quelques secondes nécessaires en cas de problèmes.
- (Maurice) C’est une affaire très compliquée d’espionnage dont il n’y a aucune raison de vous y impliquer plus que nécessaire vous comprenez ? Nous voulons juste qu’il y ait une présence amie auprès de lui en permanence, acceptez-vous de nous aider ?
- Cela va de soi !! Florian est un ami très cher qui en plus m’a sauvé la vie et je vous avoue que cette idée de le voir à Kyoto au milieu de tous ses chefs d’États et hauts dignitaires me donne envie de m’y rendre sur le champ s’il le fallait. Saviez-vous qu’à peine cela faisait quelques minutes que nous nous étions rencontrés qu’il m’appelait déjà « Mimile » ? Hi ! Hi ! Décidément non, je ne raterai ça pour rien au monde.

***/***

« Toc ! Toc ! Toc ! »

Émile revient à la réalité le sourire encore aux lèvres.

- Oui ??
- Tu as fini ton travail chéri ? Les enfants ne vont pas tarder à arriver.
- Encore cinq minutes et j’arrive !!
- Très bien !! Je prépare l’apéro dans le salon.

Le député hoche la tête bien qu’il sache bien que sa femme ne peut le voir, la conversation de la veille quand ses enfants sont rentrés du cirque où ils ont passé leurs vacances avec Florian et leurs nouveaux amis lui reviennent alors en mémoire et la façon dont sa fille lui a annoncé qu’elle voulait leur présenter quelqu’un, le turlupine depuis lors.

Il s’attendait bien sûr à ce que ce jour arrive et en est très heureux pour elle, seulement il a senti quelque chose dans le ton de sa voix qui lui amène à penser que ce ne sera pas aussi simple qu’il le voyait au premier abord.

Rémi en a profité pour demander s’il ne pouvait pas lui aussi inviter un ami, ce qui l’a surpris une nouvelle fois étant donné qu’ils n’avaient jamais pris cette peine jusqu’alors et qu’il lui était déjà arrivé, pas très souvent il le reconnaît d’inviter quelqu’un sans les prévenir à l’avance.

Alice regardait bizarrement son frère le sourire aux lèvres, semblant lui donner le courage de parler quand il a fait cette demande et Émile se demande bien ce que trament ses enfants, connaissant la complicité qu’ils ont l’un envers l’autre.

Il termine de ranger son bureau et rejoint sa femme au salon juste à temps pour accueillir ses enfants et leurs invités. C’est quand il voit la canne blanche que tient en main un des garçons qu’il comprend enfin en partie l’hésitation d’Alice à répondre plus que nécessaire aux quelques questions qu’il a posées sur ce jeune homme qu’elle voulait leur présenter.

Maintenant il voit bien comment elle se comporte auprès de lui et ses petits gestes pleins d’empressement démontrent déjà sans qu’il n’y ait besoin de plus d’explications ce que ressentent l’un pour l’autre les deux tourtereaux.

D’ailleurs Émile ne peut que reconnaître que c’est un garçon magnifique et que sa cécité n’enlève en rien le charme évident qu’il dégage, son regard se porte alors tout naturellement sur le deuxième invité qui semble plus jeune de quelques années mais dont les traits ne trompent pas quant à l’affiliation qu’il y a entre les deux jeunes garçons.

Émile retient in extremis un sursaut de stupeur quand il capte le regard de son fils sur ce garçon, en effet celui-ci ne se croyant pas observé le couve des yeux d’une façon qui ne trompe pas l’homme habitué à déchiffrer les expressions sur les visages des personnes qu’il côtoie.

Il porte aussitôt son regard sur son épouse qui de toute évidence ne s’est aperçu de rien et accueille en souriant les deux invités.

- Je suis heureuse de connaître enfin les nouveaux amis de mes enfants, vous vous ressemblez tellement qu’il n’est pas besoin de vous demander si vous êtes frères.
- (Anthony de sa voix chaude) En effet madame, je vous remercie ainsi que votre mari de nous recevoir chez vous un soir si particulier.

Alice sourit en captant l’effet que la voix d’Anthony fait sur ses parents, elle-même pourtant habituée maintenant à l’entendre en est toujours à ressentir ce frisson qui la prend quand il parle.

- Papa ! Maman ! Je vous présente Anthony et son frère Baptiste, nous les avons rencontrés grâce à Florian et faisons partie du groupe qu’ils ont monté avec quelques amis.
- (Sarah sourit) Il faudra nous faire écouter ça !! Je ne doute pas de la qualité de votre musique connaissant mes enfants.

Alice fait un clin d’œil à son frère qui s’avance alors et tend un CD à sa mère, l’idée est venue de lui et Alice y a tout de suite adhéré de leur faire écouter un enregistrement de ce qu’ils jouent, mais surtout de faire entendre « Antho » quand il chante afin que ses parents comprennent ce qu’est vraiment ce garçon.


2eme ANNÉE avant Pâques : (49 / 150) (Reims) (Chez les Durieux) (suite)


Ce qui sera ensuite plus facile pour elle de leur annoncer ce qu’elle a à leur dire et sans doute l’espère-t-elle du moins de tout son cœur, également plus facile pour Rémi quand ce sera son tour.

- Tiens m’man !! Justement nous y avons pensé !! Vous pourriez nous donner vos impressions en l’écoutant pendant que nous faisons visiter la maison à nos amis.
- Avec plaisir !!

Sarah ravit, allume la chaîne hi-fi et met le CD en route pendant que les quatre jeunes disparaissent du salon et montent dans les chambres.

Émile depuis quelques secondes avant qu’ils ne quittent la pièce ne voyait plus qu’une chose, la bague au doigt de sa fille qu’il n’avait jusque-là pas remarqué et sa conviction est maintenant faite que cette soirée va leur apporter beaucoup de changement dans leurs vies.

La musique commence et lui fait rapidement perdre le fil de ses pensées, il reconnaît la prestation musicale de ses enfants parfaitement intégrer dans cette bande sonore et reconnaît l’immense talent des autres musiciens, jusqu’au moment où une voix se fait entendre et le plonge dans des sensations telles qu’il en attrape la chair de poule.

Sarah en a les yeux qui se remplissent de larmes et se sent obligé de s’asseoir, sentant ses jambes trembler sous elle en écoutant cette voix magnifique qui la met dans l’émotionnel le plus pur.

***/***

« À l’étage »

- (Rémi) Je crois que papa a déjà compris pour toi et « Antho », tout à l’heure j’ai bien vu qu’il regardait ta bague fixement.
- (Alice) Tant mieux !! Il sera moins surpris quand je l’annoncerai alors !!
- (Anthony mal à l’aise) Tu crois qu’ils m’accepteront ?
- (Baptiste) Bien sûr que oui, quelle question !!

Alice en prenant la main d’Anthony :

- De quoi as-tu peur ?
- Nous ne sommes pas de votre condition (Il arrive quand même à plaisanter) et en plus ils vont bien finir par s’apercevoir que je suis aveugle.

Rémi sourit au trait d’humour.

- Ce sont eux qui seraient aveugles de ne pas voir quel garçon tu es et puis un futur avocat dans la famille ce n’est pas le plus terrible qu’il pouvait leur arriver.

Baptiste de plus en plus stressé.

- Tu vas vraiment leur dire pour nous deux ? Je veux dire, ce soir ? Peut-être faut-il déjà leur laisser le temps de digérer la nouvelle d’Alice avec « Antho ».
- (Rémi) J’ai suffisamment perdu de temps comme ça avec mes conneries de vouloir à tout prix me persuader que j’étais hétéro, maintenant ça suffit et je n’ai pas honte de toi et de notre relation, ils verront bien que c’est sérieux nous deux et que ce n’est pas quelque chose de honteux. C’est justement de ne rien dire qui pourrait le faire penser et crois-moi Baptiste ce que j’éprouve pour toi, je n’en ai absolument pas honte.
- (Baptiste) Moi non plus, ce n’est pas ce que je voulais dire !! Juste que ça risque de faire beaucoup pour la même soirée alors qu’ils ne s’y attendent pas.
- (Alice) Pour maman sûrement mais mon père est un fin limier tu sais, il n’aurait pas accédé à ce poste sans connaître et surtout reconnaître le sens des choses qu’il a sous les yeux, d’ailleurs je me demande s’il n’a pas déjà tout compris !!

Quelques minutes passent, silencieuses si ce n’était le fond sonore qui vient du bas et les quatre jeunes soupirent, chacun dans ses pensées.

***/***

La musique s’arrête et le silence devient lourd, Alice prend la main d’Anthony et après un bref baiser, l’entraîne vers le salon suivi des deux autres garçons qui malgré tout n’en mènent pas large.

Sarah quand elle les aperçoit, sèche rapidement ses yeux et sans que son geste soit prématuré, vient embrasser « Antho » qui se demande ce qui lui arrive.

- (Sarah) Je n’ai jamais entendu une voix telle que la tienne mon grand, elle est merveilleuse et tu devrais la faire écouter aux médias pour en faire ton métier.
- (Rémi) Johnny lui a déjà proposé m’man, mais « Antho » a refusé.
- (Émile sursaute) Un copain à vous sans doute ?
- Non !! Le vrai !!
- Qu’est-ce que tu racontes là mon garçon !!
- Mais je t’assure que c’est la vérité p’pa !! Les grands-parents de Florian l’ont fait venir pour la fête de Noël de sa boîte, même que « Flo » a fait le concert avec eux.
- (Alice poursuit) « Flo » lui a fait écouter un enregistrement et Johnny est revenu exprès pour l’entendre chanter.

Émile connaît suffisamment ses enfants pour savoir qu’ils ne mentent pas, même si cette histoire lui paraît ubuesque.

Le fait que Florian soit mêlé à tout ça et depuis qu’il en a appris plus sur lui, plus rien ne devrait l’étonner pourtant.

- Et tu as refusé ?
- (Anthony) Ce n’est pas ce que j’attends de ma vie monsieur.
- Et qu’attends-tu donc, si ce n’est pas indiscret ?

Anthony sourit car il comprend que c’est à lui de faire sa demande et non à Alice.

- Dans le désordre je dirai, terminer mes études de droit, suivre Florian en Afrique pour l’aider à son projet et épouser votre fille si vous acceptez de m’accorder sa main.


2eme ANNÉE avant Pâques : (50 / 150) (Reims) (Chez les Durieux) (fin)


- (Rémi ahuri) Ouah !!! Là mon gars, tu m’as scié le cul !!! Parole !!!

Alice en a les yeux ronds d’ébahissement devant l’aplomb avec lequel il vient de faire sa demande et le fixe avec intensité, les joues rouge vif de son chéri lui démontrent qu’il y a mis tout son courage et qu’il n’attend plus que d’en connaître la réponse sans non plus se faire trop d’illusion.

Sarah et Émile se regardent troublés par ce qu’ils viennent d’apprendre, le député moins que sa femme car il s’y attendait déjà et au sourire qui commence à poindre sur le visage de son épouse, il lui répond de la même façon et se lève pour se diriger vers ce jeune homme qui décidément lui plaît de plus en plus.

Il prend la main de sa fille au passage et montre la bague à sa femme, il saisit ensuite celle d’Anthony qui tremble d’appréhension et tout naturellement lui pose celle d’Alice dans la sienne.

- Soyez heureux mes enfants, un garçon aussi sensible que toi ne peut qu’apporter le bonheur que nous rêvions pour notre fille.
- (Anthony troublé) Vous… Vous acceptez alors ?

Sarah la voix emplie d’émotion.

- Bien sûr que nous acceptons !! Alice ne pouvait trouver mieux pour elle qu’un garçon tel que toi, intelligent, sensible et cerise sur le gâteau (Elle rit joyeusement) à croquer Hi ! Hi !

Émile voit bien le trouble d’Anthony, son visage malgré ses yeux étrangement fixes marque toutes les expressions et le ressenti actuel de ce jeune homme aux traits à la fois virils et doux qu’il apprécie à sa juste valeur.

- Vous ferez un merveilleux couple et je ne doute pas que nos petits enfants à venir seront à l’image de leurs parents.

Anthony serre plus fort la main d’Alice qui doucement et avec une extrême tendresse le prend dans ses bras pour l’embrasser, lui démontrant ainsi et aux yeux de tous, tout l’amour qu’elle lui porte.

Baptiste est tout autant chamboulé que son grand frère, Rémi lui prend la main pour lui montrer qu’il est heureux lui aussi que tout aille pour le mieux pour le jeune couple s’embrassant toujours devant eux.

Le député à qui rien n’échappe capte tout de suite ce rapprochement entre les deux garçons.

- Si nous prenions cet apéro ? Je pense qu’il est temps d’arroser ça vous ne croyez pas ? À moins qu’il y ait encore quelque chose que nous devions apprendre ? Tu en penses quoi fiston ?

Rémi serre encore plus la main de Baptiste, le regard de son père porté sur eux ne lui donne aucun doute sur la raison de sa question.

Il sent sa gorge s’assécher soudainement et sa glotte remonte vivement à la recherche d’humidité, Baptiste au contraire est couvert de sueur et il en sent les gouttes dégouliner de sur son front, une étrange impression de peur sourde l’étreint et lui bloque la poitrine.

Sarah étonnée de sa question, suit le regard de son mari et remarque à son tour les mains liées et le stress des deux garçons, Baptiste ressemble beaucoup à son frère et même s’il est plus jeune, il émane de lui la même gentillesse et la même douceur des traits qu’elle est bien obligée de reconnaître lui plaise énormément.

Maintenant la surprise pour elle est énorme de comprendre que ses deux garçons s’aiment, jamais elle se serait doutée un instant que son petit dernier puisse éprouver quoique ce soit envers un autre garçon.

Pourtant son sourire ne la quitte pas et Sarah comprend alors qu’au plus profond d’elle, quelque chose l’avait déjà prévenu qu’il en serait ainsi et l’y avait préparé.

- (Émile) J’attends toujours ta réponse mon grand ?
- Tu la connais déjà p’pa !!
- Très certainement fiston, j’attends juste que vous ayez le même courage qu’Anthony.
- (Rémi en bredouillant) C’est… pas… facile…
- Je m’en doute bien ! Peut-être que Baptiste aura le même courage que son frère alors ? Tu en penses quoi mon garçon ?

Rémi avance d’un pas en faisant en sorte de mettre son ami derrière lui, comme pour le protéger de ses prochaines paroles.

- Ce n’est pas à lui de le faire, je dois assumer mes choix !! Baptiste et moi nous sommes ensemble et ne me demande pas pourquoi, je serais bien incapable de te l’expliquer clairement. Juste que ça s’est fait comme ça et que j’en ai été le premier surpris, j’ai voulu ne pas le voir au début mais c’était plus fort que moi et tout me rapprochait de lui, maintenant je sais qu’il n’y a que Baptiste qui compte pour moi et je l’assume devant vous deux, j’espère que vous saurez me pardonner.
- (Sarah vivement) Te pardonner de quoi ?
- D’être ce que je suis m’man !!
- Tu es Rémi notre fils et tu es amoureux, qui a-t-il à pardonner ?
- Ta mère a raison mon grand, tu n’as pas à avoir honte de tes sentiments même si ceux-ci ne vont pas dans l’ordre établi.

Le silence revient et c’est Anthony contre toute attente qui le rompt de sa voix si prenante quand elle est comme à cet instant prise dans une intense émotion

- Notre père n’est hélas plus là pour voir ses fils heureux, il aurait très certainement été fier de vous connaître et même si personne ne pourra jamais le remplacer, vous êtes ce qui s’en rapprochera le plus pour mon frère et moi. Vous venez tous les deux de nous accepter dans votre famille sans émettre un quelconque jugement et pour ça vous ne pouvez imaginer toute la gratitude que je ressens pour vous, je suis aveugle et mon frère « différent » et malgré ça je n’ai ressenti aucun rejet ni colère de votre part et je vous en remercie de tout mon cœur. Nous ne serons jamais un fardeau pour vous, je vous en fais la promesse et je vous promets également que vos enfants ne regretteront jamais leur choix.

Émile sent ses yeux s’humidifier :

- Si c’est nous faire pleurer que tu voulais, sache que tu y as réussi (Il se reprend) Bon !! Ce n’est pas tout ça !! On se le prend cet apéro ? Le repas va finir par brûler sinon, ce serait dommage pour notre premier dîner de fin d’année en famille pas vrai ?