Voici un premier récit proposé par notre ami Louklouk !
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Le Vrai conte de Noël
Il détestait Noël, Noël. Peut-être à cause du prénom dont ses parents peu inventifs l'avaient affligé ? Toujours est-il qu'il avait vite haï et son prénom, et la fête éponyme.
Or donc il avait décidé, du haut des ses dix-huit ans tout juste, de ne pas assister au réveillon de Noël dans sa famille : des parents, deux sœurs, une plus grande et une plus petite, à qui il avait d'abord confié son projet.
— Oh non, tu peux pas nous faire ça ! s'exclama la petite, Chloé, dix-sept ans et jolie blondinette.
— Il a raison de faire ce qu'il veut, à son âge, corrigea la grande, Marguerite, dix-neuf ans et belle brune. On n'a rien à dire. D'ailleurs... j'aurais dû en faire autant, déjà...
— Mais... gémit Chloé, Marguerite !
— Chut ! T'es grande, maintenant. Il fait ce qu'il veut, voilà. Lui aussi, il est grand.
Plus délicat fut de l'annoncer aux parents... Noël s'était assuré de la présence de ses sœurs et les parents ne répondirent pas tout de suite. Enfin, Maman demanda :
— Et t'en feras quoi, de ta soirée ? T'enfermer dans ta chambre avec un sandwich, ou traîner en ville au milieu des soûlots ?
— Maman ! Ni l'un ni l'autre, j'te jure ! Mais... enfin, essaye de comprendre, Maman ! Comme les filles !...
— Il y a une coalition, donc ? intervint Papa, homme tout à fait mesuré.
— Non, les parents, fit alors Marguerite, mais vous savez depuis longtemps que Noël n'aime pas son prénom, et que cette soirée lui pèse, non ? Alors laissez lui la possibilité de connaître autre chose, s'il vous plaît !
Les parents se regardèrent, et l'autorité naturelle de leur fille aînée fit le reste. Or donc les parents acceptèrent que leur fils désormais majeur, désertât la maison pour le réveillon, qui s'annonçait pourtant joyeux : on y serait une vingtaine, en famille.
Noël ne savait du tout ce qu'il ferait, ce soir-là, mais on n'était que début novembre. Il fit donc le tour de ses amis, et copains... sans trop de succès : car ces garçons avaient le même âge que lui ou presque, et ne se sentaient pas d'attaque pour affronter leur famille... quand bien certains avouèrent à Noël l'admirer pour son courage… qu'ils enviaient.
Sa détermination ne fléchit cependant point, alors que les perspectives de joyeusetés s'amincissaient. Il finit par se résoudre à s'organiser quelque chose, quelque part... mais où ?
C'est alors que, allant au lycée l'après-midi, il tomba sur un des pions les plus sympas, qui y allait aussi. Et la conversation tombant par hasard sur la fin de l'année, il se conta. Le mec, Nicolas, finit par lui dire, devant la belle grille XIXème du bahut :
— J'ai peut-être une solution à ton problème. Tu m'attends ce soir ici, à cinq heures ?
Bien étonné, le jeune Noël ! Qui passa ses trois heures de cours à gamberger. et il fut au rencard, évidemment. et Nicolas l'emmena chez lui, où il lui offrit une bière... évidemment acceptée.
— Bon ! Tu me dis tout, maintenant, déclara Nicolas.
— Ben... commença le minet, avant d'expliquer et de préciser ses préventions contre cette fête.
— Est-ce qu'il n'y aurait pas une autre raison ? demanda enfin Nicolas, qui était resté coi un temps après la tirade.
Noël prit une belle gorgée avant de répondre :
— Oh... Oui, sans doute... J'me sens... de moins en moins proche de ma famille...
— Elle ne te comprend pas ?
— Pas trop, non.
— T'as une amoureuse ?
— Oh non !
— Ou... peut-être un copain ?
— Oh... ça... fit Noël en rougissant. Pourquoi tu dis ça ?
— Ben... je me suis demandé si... Tu sais, je comprends ça.... car je suis gay. Ce que tu garderas pour toi, s'il te plaît.
— Bien sûr.
Nicolas posa encore des questions à Noël, plus ou moins directes, et finit par proposer :
— Je suis invité au réveillon de Noël, mais je peux t'offrir de le passer ici, seul ou avec quelques amis... T'en as ?
— Jusqu'ici, j'ai trouvé personne.
— Bon ! T'auras au moins une piaule pour boire ta bouteille de bulles loin de tes vieux !
— Merci... T'es un amour, Nicolas.
— Chut ! Je veux pas que tu te retrouves dans un bar louche, comme dirait ta mère !
Il restait encore un mois avant Noël, et Noël lui-même avait le sourire, désormais... au point que Maman lui demanda :
— Et ton réveillon, ça se présente bien ?
— Y aura pas de réveillon, mais un bon moment, je crois !
Ses deux sœurs avaient évidemment mises au courant, sous le sceau du secret le plus absolu.
— T'as toujours pas trouvé de potes pour le soir de Noël ? lui demanda Nicolas, une quinzaine plus tard.
— Non, mais ça me fait tellement plaisir que tu me prêtes ton appart' que je m'en fous presque, maintenant !
— Pourvu que ça dure ! Un mot.. y a là-bas un minet qui te regarde beaucoup... — on était dans un des bars gayfreundlich de la ville — ...et je devrais peut-être vous laisser tous les deux ?
— Oh ! fit Noël, rougissant, le... le blond, là ?
— Il est super mignon, non ?
— Euh... Oui, oui... mais... Non, reste !
Or peu après, le blondinet, effectivement d'une éclatante beauté, sortit le l'établissement et passa près des garçons, où il fit un magnifique sourire à Noël.
— Eh ben ? Ça m'a l'air de marcher, c't'affaire-là, non ?
— Euh... Non, non, je crois pas ! fit Noël, terrorisé.
— Si, si, moi je crois, mon pote ! Faut te lancer, voilà ! Bon, rendez-vous demain soir ici à la même heure !
On termina son gorgeon, et ce fut un peu retourné que Noël regagna ses pénates. Il avait bien conscience qu'il ne saurait demeurer puceau toute sa vie, mais... ce mec, cette beauté-là, surtout ? Non, il n'y fallait songer !
Le lendemain, même heure... le garçon était là, un peu plus près, même, et encore plus beau. Nicolas y fit juste une allusion, et l'on parla encore. Nicolas était décidément un mec bien, songea Noël. Derechef, le mec sortit en souriant à Noël... et Nicolas suggéra :
— Faudrait p'têt' que tu sortes en même temps que lui, un de ces soirs, tu crois pas ?
— Oh, ça... je sais pas, vraiment !
Nicolas n'insista pas. Or voilà que Noël recroisa le garçon en allant au lycée, qui lui sourit de l'autre trottoir. Puis un autre jour, en revenant chez lui, il le croisa aussi, toujours souriant.
Puis une autre fois, en ville, et même à la supérette... Les jours passaient, et tous les jours maintenant, Noël croisait l'énigmatique et souriant garçon, dans les endroits les plus inattendus... au point qu'il ne s'en étonnait plus.
Mais surtout... il rendait ses sourires au garçon., désormais.
Le moment approchait. On se retrouvait une semaine avant Noël au bar habituel quand parut le joli blond :
— Je peux vous inviter ?
— Mais... oui, avec plaisir, hein Noël ? fit Nicolas.
— Vous avez de l'Olympia ?demanda le garçon au serveur.
— Oh ! Épatant ça ! On vient juste de nous en livrer, et vous le savez déjà ?
— Non... un heureux hasard, c'est tout ! dit Théophane — car c'était le nom du garçon.
On attaqua donc trois pintes d'Olympia, bière grecque inconnue de tout le monde. Et l'on causa, surtout.
D'où vint qu'on apprit que le beau Théophane n'avait point de crèche pour le soir de Noël. Nicolas n'eut pas besoin d'agir pour que Noël proposât au blondinet de se joindre à lui...
Et même, il laissa les deux garçons seuls.
— T'as une famille, toi ?
— Oui, mais... ma mère est au ciel, avec les autres !
— Pardonne-moi !
— Oh ! Elle y a sa vie... et n'y mène pas une mauvaise carrière, rassure-toi !
— Ah ? fit Noël, surpris.
— J'te raconterai. Je suis heureux que tu m'acceptes pour compagnon de soirée, Noël. On devrait bien s'amuser.
Et le minet, décidément une réelle beauté, de conter ses goûts, qui étonnèrent Noël, car c'étaient les mêmes que les siens. On échangea ses coordonnées, et l'on se sépara sur une bonne bise... et moult sourires.
Il en était tout chose, tiens, Noël ! Pour la première fois, il se dit qu'un garçon... ce garçon... Oh ! Il ne doutait pas de ses goûts, m'enfin... il n'avait jamais osé regarder vraiment un mec, même au lycée, où ils ne manquaient pas !
Là, il se sentit pousser comme un petit sentiment... et désira vivement recevoir un message de Théophane ! Qui arriva bientôt : « Tout va bien ! Content de t'avoir rencontré, et vivement qu'on se revoie. J'ai rencontré un autre gentil garçon, Vincent, dans ton genre physique et intellectuel, et super gentil. Si tu veux, je te le présenterai. Gros bisous ! »
Bien que content du message, Noël eut un petit coup au cœur d'apprendre que l'autre avait rencontré quelqu'un... Il se raisonna : il n'avait à priori rien à espérer du beau blondinet, alors... Et ce fut d'ailleurs lui-même qui proposa : « S'il ton pote est bien, et qu'il zone aussi le 24... peut-être qu'on pourrait l'inviter aussi ? » « T'es trop gentil ! Oui, je sais qu'il ne fait rien en famille »
Le 22, on se revit, avec Théophane, dans la même brasserie, où le garçon tint à inviter Noël a dîner. il vanta aussi le nommé Vincent :
— Il est dans notre genre, et a nos goûts... Gentil et bien élevé... et, pour ma part, je le trouve plutôt mignon.
En réalité, Noël savait qu'il n'avait pas le choix : mieux valait encore un réveillon avec deux inconnus que tout seul !
Et il allait s'occuper des victuailles quand Théophane le contacta :
— Tu t'occupes de rien, j'apporte tout !
— Mais... on partage !
— Non : je suis en rade pour le réveillon, mais j'ai les moyens, rassure-toi ! Je me charge de tout.
Par précaution, Noël alla quérir quelques petites choses à la supérette, et se pomponna comme un ado de son âge avant de gagner l'appart de Nicolas, sans savoir du tout si les autres auraient fait des frais de toilette... Ce qui fut le cas... mais ce ne fut pas ce qui sidéra Noël : le garçon, Vincent, était un mec de sa classe !
Auquel il n'aurait jamais songé, malgré son prénom ! Car ce minet, effectivement dans son genre, était d'une telle neutralité ! On ne lui savait pas d'amis, et il était toujours seul. Pourtant, il était dans les meilleurs de la classe, mais... pas liant ! Et là, il était en valeur, dans sa chemise de satin bleu pâle, et son jean neuf... et moulant. Et ses boucles brunes sur le front... Bref, un genre de révélation, pour Noël !
On se fit spontanément la bise, après une seconde de stupéfaction... car l'autre non plus ne s'attendait pas à trouver Noël céans.
— Oh ! Vous vous connaissez ? fit Théophane, surpris.
Il posa son grand sac dans la cuisine et se mit à préparer. Au salon, et fortement intimidés d'abord, les minets se mirent à parler, et quand Théophane revint avec des bulles et ce qu'il fallait avec, on rigolait gentiment.
Théophane avait ouvert sa chemise bouffante, et l'on pouvait y admirer la superbe ordonnance de ses muscles fins et légers, parsemés d'un duvet doré qui scintillait à la lueur des bougies dont Noël avait garni le salon. Les minets se regardèrent, et pouffèrent : ils semblaient avoir pensé la même chose.
— Qu'est-ce qui vous fait rire, les garçons ?
— C'est tes poils, qui brillent dans la lumière...
— Qu'est-ce que vous direz quand je serai tout nu !
— Car tu comptes t'y mettre ? osa Vincent.
— Ben oui : pas vous ? On réveillonne, ou pas ?
— Euh... oui, firent, les minets, coincés... si, si....
On attaqua le champagne... pas de la bulle de prolétaire, çui-là ! Les petits fours chauds étaient de première finesse, et la soirée s'engagea dans l'ivresse, à tous les sens du mot.
Vite, les garçons eurent envie de caresser les douceurs dorées de Théophane, qui les y encouragea... non sans y aller de ses phalanges, aussi ! Et les choses se poursuivirent à un rythme des plus vifs, tandis que le champagne accomplissait toujours son rôle de « réunisseur de peuples »...
Qui premier déboutonna les chausses du beau blond, on ne le saura pas. Mais ce fut Vincent qui lui saisit d'abord la bite, qui crût avec une belle et vive élégance... et ce fut Noël qui vint la prendre en bouche, sans préavis.
La suite fut certes un peu brouillonne, mais des plus convenables itou : on se mélangea comme des grands.
À l'intense surprise de Noël, le fin Vincent était bien mais délicatement velu, et armé comme un cuirassé. Ah ! le beau braquemart qu'iceluy ! Il n'était pas à plaindre non, plus ni le sublime blondinet. Et donc s'ensuivirent des théories de figures, certaines maladroites, d'autres mieux pensées... et toutes suggérées par Théophane, qui rayonnait.
Et l'on jouit comme des fous des tas de fois... comme si c'était possible ! Mais ces mectons étaient entraînés dans un maelström de sensation nouvelles et y allaient sans retenue.
On ne dormit quasiment de la nuit. Quand les minets émergèrent enfin, et frais comme des roses, tout était rangé, et nickel, à leur stupéfaction :
— Je me suis occupé de tout, les garçons, dit Théophane. Et je vous offre ma tounée d'adieu, c'est parti !
Et ce joyeux matin, chacun eut droit à sa double pénétration... avant que Théophane déclarât :
— Je dois vous laisser. Aimez-vous ! J'ai utilisé mes pouvoirs pour vous faire plaisir cette nuit : ayez du plaisir toute la vie, les garçons. Vous ne banderez pas autant qu'on l'a fait cette nuit... mais c'est aussi dans la poitrine que ça se passe.
— Mais... t'es qui, toi ? osa enfin demander Vincent.
— Un Dieu, Monsieur... si vous croyez aux Dieux. Sur l'Olympe, on rigole doucement de cette légende de Noël... alors on a décidé de s'amuser... comme vous au Premier avril. Mais Vénus a exigé qu'on ne fasse que du bien aux mortels.
— Mais... gémit Noël, les larmes aux yeux, comment tu savais, pour Vincent et moi ?
— Les Dieux savent tant de choses ! Pensez à nous...
— Oh, Théophane !
Quand Nicolas revint chez lui, il eut une belle surprise : deux de ses lycéens nus et tendrement enlacés... Lycéens qui gardaient en tête la dernière phrase de Théophane :
— Maman Vénus m'a appelé Cupidon... mais sur Terre, on m'appelle le plus souvent : l'Amour.
9. X. 2023
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Le Vrai conte de Noël
Il détestait Noël, Noël. Peut-être à cause du prénom dont ses parents peu inventifs l'avaient affligé ? Toujours est-il qu'il avait vite haï et son prénom, et la fête éponyme.
Or donc il avait décidé, du haut des ses dix-huit ans tout juste, de ne pas assister au réveillon de Noël dans sa famille : des parents, deux sœurs, une plus grande et une plus petite, à qui il avait d'abord confié son projet.
— Oh non, tu peux pas nous faire ça ! s'exclama la petite, Chloé, dix-sept ans et jolie blondinette.
— Il a raison de faire ce qu'il veut, à son âge, corrigea la grande, Marguerite, dix-neuf ans et belle brune. On n'a rien à dire. D'ailleurs... j'aurais dû en faire autant, déjà...
— Mais... gémit Chloé, Marguerite !
— Chut ! T'es grande, maintenant. Il fait ce qu'il veut, voilà. Lui aussi, il est grand.
Plus délicat fut de l'annoncer aux parents... Noël s'était assuré de la présence de ses sœurs et les parents ne répondirent pas tout de suite. Enfin, Maman demanda :
— Et t'en feras quoi, de ta soirée ? T'enfermer dans ta chambre avec un sandwich, ou traîner en ville au milieu des soûlots ?
— Maman ! Ni l'un ni l'autre, j'te jure ! Mais... enfin, essaye de comprendre, Maman ! Comme les filles !...
— Il y a une coalition, donc ? intervint Papa, homme tout à fait mesuré.
— Non, les parents, fit alors Marguerite, mais vous savez depuis longtemps que Noël n'aime pas son prénom, et que cette soirée lui pèse, non ? Alors laissez lui la possibilité de connaître autre chose, s'il vous plaît !
Les parents se regardèrent, et l'autorité naturelle de leur fille aînée fit le reste. Or donc les parents acceptèrent que leur fils désormais majeur, désertât la maison pour le réveillon, qui s'annonçait pourtant joyeux : on y serait une vingtaine, en famille.
Noël ne savait du tout ce qu'il ferait, ce soir-là, mais on n'était que début novembre. Il fit donc le tour de ses amis, et copains... sans trop de succès : car ces garçons avaient le même âge que lui ou presque, et ne se sentaient pas d'attaque pour affronter leur famille... quand bien certains avouèrent à Noël l'admirer pour son courage… qu'ils enviaient.
Sa détermination ne fléchit cependant point, alors que les perspectives de joyeusetés s'amincissaient. Il finit par se résoudre à s'organiser quelque chose, quelque part... mais où ?
C'est alors que, allant au lycée l'après-midi, il tomba sur un des pions les plus sympas, qui y allait aussi. Et la conversation tombant par hasard sur la fin de l'année, il se conta. Le mec, Nicolas, finit par lui dire, devant la belle grille XIXème du bahut :
— J'ai peut-être une solution à ton problème. Tu m'attends ce soir ici, à cinq heures ?
Bien étonné, le jeune Noël ! Qui passa ses trois heures de cours à gamberger. et il fut au rencard, évidemment. et Nicolas l'emmena chez lui, où il lui offrit une bière... évidemment acceptée.
— Bon ! Tu me dis tout, maintenant, déclara Nicolas.
— Ben... commença le minet, avant d'expliquer et de préciser ses préventions contre cette fête.
— Est-ce qu'il n'y aurait pas une autre raison ? demanda enfin Nicolas, qui était resté coi un temps après la tirade.
Noël prit une belle gorgée avant de répondre :
— Oh... Oui, sans doute... J'me sens... de moins en moins proche de ma famille...
— Elle ne te comprend pas ?
— Pas trop, non.
— T'as une amoureuse ?
— Oh non !
— Ou... peut-être un copain ?
— Oh... ça... fit Noël en rougissant. Pourquoi tu dis ça ?
— Ben... je me suis demandé si... Tu sais, je comprends ça.... car je suis gay. Ce que tu garderas pour toi, s'il te plaît.
— Bien sûr.
Nicolas posa encore des questions à Noël, plus ou moins directes, et finit par proposer :
— Je suis invité au réveillon de Noël, mais je peux t'offrir de le passer ici, seul ou avec quelques amis... T'en as ?
— Jusqu'ici, j'ai trouvé personne.
— Bon ! T'auras au moins une piaule pour boire ta bouteille de bulles loin de tes vieux !
— Merci... T'es un amour, Nicolas.
— Chut ! Je veux pas que tu te retrouves dans un bar louche, comme dirait ta mère !
Il restait encore un mois avant Noël, et Noël lui-même avait le sourire, désormais... au point que Maman lui demanda :
— Et ton réveillon, ça se présente bien ?
— Y aura pas de réveillon, mais un bon moment, je crois !
Ses deux sœurs avaient évidemment mises au courant, sous le sceau du secret le plus absolu.
— T'as toujours pas trouvé de potes pour le soir de Noël ? lui demanda Nicolas, une quinzaine plus tard.
— Non, mais ça me fait tellement plaisir que tu me prêtes ton appart' que je m'en fous presque, maintenant !
— Pourvu que ça dure ! Un mot.. y a là-bas un minet qui te regarde beaucoup... — on était dans un des bars gayfreundlich de la ville — ...et je devrais peut-être vous laisser tous les deux ?
— Oh ! fit Noël, rougissant, le... le blond, là ?
— Il est super mignon, non ?
— Euh... Oui, oui... mais... Non, reste !
Or peu après, le blondinet, effectivement d'une éclatante beauté, sortit le l'établissement et passa près des garçons, où il fit un magnifique sourire à Noël.
— Eh ben ? Ça m'a l'air de marcher, c't'affaire-là, non ?
— Euh... Non, non, je crois pas ! fit Noël, terrorisé.
— Si, si, moi je crois, mon pote ! Faut te lancer, voilà ! Bon, rendez-vous demain soir ici à la même heure !
On termina son gorgeon, et ce fut un peu retourné que Noël regagna ses pénates. Il avait bien conscience qu'il ne saurait demeurer puceau toute sa vie, mais... ce mec, cette beauté-là, surtout ? Non, il n'y fallait songer !
Le lendemain, même heure... le garçon était là, un peu plus près, même, et encore plus beau. Nicolas y fit juste une allusion, et l'on parla encore. Nicolas était décidément un mec bien, songea Noël. Derechef, le mec sortit en souriant à Noël... et Nicolas suggéra :
— Faudrait p'têt' que tu sortes en même temps que lui, un de ces soirs, tu crois pas ?
— Oh, ça... je sais pas, vraiment !
Nicolas n'insista pas. Or voilà que Noël recroisa le garçon en allant au lycée, qui lui sourit de l'autre trottoir. Puis un autre jour, en revenant chez lui, il le croisa aussi, toujours souriant.
Puis une autre fois, en ville, et même à la supérette... Les jours passaient, et tous les jours maintenant, Noël croisait l'énigmatique et souriant garçon, dans les endroits les plus inattendus... au point qu'il ne s'en étonnait plus.
Mais surtout... il rendait ses sourires au garçon., désormais.
Le moment approchait. On se retrouvait une semaine avant Noël au bar habituel quand parut le joli blond :
— Je peux vous inviter ?
— Mais... oui, avec plaisir, hein Noël ? fit Nicolas.
— Vous avez de l'Olympia ?demanda le garçon au serveur.
— Oh ! Épatant ça ! On vient juste de nous en livrer, et vous le savez déjà ?
— Non... un heureux hasard, c'est tout ! dit Théophane — car c'était le nom du garçon.
On attaqua donc trois pintes d'Olympia, bière grecque inconnue de tout le monde. Et l'on causa, surtout.
D'où vint qu'on apprit que le beau Théophane n'avait point de crèche pour le soir de Noël. Nicolas n'eut pas besoin d'agir pour que Noël proposât au blondinet de se joindre à lui...
Et même, il laissa les deux garçons seuls.
— T'as une famille, toi ?
— Oui, mais... ma mère est au ciel, avec les autres !
— Pardonne-moi !
— Oh ! Elle y a sa vie... et n'y mène pas une mauvaise carrière, rassure-toi !
— Ah ? fit Noël, surpris.
— J'te raconterai. Je suis heureux que tu m'acceptes pour compagnon de soirée, Noël. On devrait bien s'amuser.
Et le minet, décidément une réelle beauté, de conter ses goûts, qui étonnèrent Noël, car c'étaient les mêmes que les siens. On échangea ses coordonnées, et l'on se sépara sur une bonne bise... et moult sourires.
Il en était tout chose, tiens, Noël ! Pour la première fois, il se dit qu'un garçon... ce garçon... Oh ! Il ne doutait pas de ses goûts, m'enfin... il n'avait jamais osé regarder vraiment un mec, même au lycée, où ils ne manquaient pas !
Là, il se sentit pousser comme un petit sentiment... et désira vivement recevoir un message de Théophane ! Qui arriva bientôt : « Tout va bien ! Content de t'avoir rencontré, et vivement qu'on se revoie. J'ai rencontré un autre gentil garçon, Vincent, dans ton genre physique et intellectuel, et super gentil. Si tu veux, je te le présenterai. Gros bisous ! »
Bien que content du message, Noël eut un petit coup au cœur d'apprendre que l'autre avait rencontré quelqu'un... Il se raisonna : il n'avait à priori rien à espérer du beau blondinet, alors... Et ce fut d'ailleurs lui-même qui proposa : « S'il ton pote est bien, et qu'il zone aussi le 24... peut-être qu'on pourrait l'inviter aussi ? » « T'es trop gentil ! Oui, je sais qu'il ne fait rien en famille »
Le 22, on se revit, avec Théophane, dans la même brasserie, où le garçon tint à inviter Noël a dîner. il vanta aussi le nommé Vincent :
— Il est dans notre genre, et a nos goûts... Gentil et bien élevé... et, pour ma part, je le trouve plutôt mignon.
En réalité, Noël savait qu'il n'avait pas le choix : mieux valait encore un réveillon avec deux inconnus que tout seul !
Et il allait s'occuper des victuailles quand Théophane le contacta :
— Tu t'occupes de rien, j'apporte tout !
— Mais... on partage !
— Non : je suis en rade pour le réveillon, mais j'ai les moyens, rassure-toi ! Je me charge de tout.
Par précaution, Noël alla quérir quelques petites choses à la supérette, et se pomponna comme un ado de son âge avant de gagner l'appart de Nicolas, sans savoir du tout si les autres auraient fait des frais de toilette... Ce qui fut le cas... mais ce ne fut pas ce qui sidéra Noël : le garçon, Vincent, était un mec de sa classe !
Auquel il n'aurait jamais songé, malgré son prénom ! Car ce minet, effectivement dans son genre, était d'une telle neutralité ! On ne lui savait pas d'amis, et il était toujours seul. Pourtant, il était dans les meilleurs de la classe, mais... pas liant ! Et là, il était en valeur, dans sa chemise de satin bleu pâle, et son jean neuf... et moulant. Et ses boucles brunes sur le front... Bref, un genre de révélation, pour Noël !
On se fit spontanément la bise, après une seconde de stupéfaction... car l'autre non plus ne s'attendait pas à trouver Noël céans.
— Oh ! Vous vous connaissez ? fit Théophane, surpris.
Il posa son grand sac dans la cuisine et se mit à préparer. Au salon, et fortement intimidés d'abord, les minets se mirent à parler, et quand Théophane revint avec des bulles et ce qu'il fallait avec, on rigolait gentiment.
Théophane avait ouvert sa chemise bouffante, et l'on pouvait y admirer la superbe ordonnance de ses muscles fins et légers, parsemés d'un duvet doré qui scintillait à la lueur des bougies dont Noël avait garni le salon. Les minets se regardèrent, et pouffèrent : ils semblaient avoir pensé la même chose.
— Qu'est-ce qui vous fait rire, les garçons ?
— C'est tes poils, qui brillent dans la lumière...
— Qu'est-ce que vous direz quand je serai tout nu !
— Car tu comptes t'y mettre ? osa Vincent.
— Ben oui : pas vous ? On réveillonne, ou pas ?
— Euh... oui, firent, les minets, coincés... si, si....
On attaqua le champagne... pas de la bulle de prolétaire, çui-là ! Les petits fours chauds étaient de première finesse, et la soirée s'engagea dans l'ivresse, à tous les sens du mot.
Vite, les garçons eurent envie de caresser les douceurs dorées de Théophane, qui les y encouragea... non sans y aller de ses phalanges, aussi ! Et les choses se poursuivirent à un rythme des plus vifs, tandis que le champagne accomplissait toujours son rôle de « réunisseur de peuples »...
Qui premier déboutonna les chausses du beau blond, on ne le saura pas. Mais ce fut Vincent qui lui saisit d'abord la bite, qui crût avec une belle et vive élégance... et ce fut Noël qui vint la prendre en bouche, sans préavis.
La suite fut certes un peu brouillonne, mais des plus convenables itou : on se mélangea comme des grands.
À l'intense surprise de Noël, le fin Vincent était bien mais délicatement velu, et armé comme un cuirassé. Ah ! le beau braquemart qu'iceluy ! Il n'était pas à plaindre non, plus ni le sublime blondinet. Et donc s'ensuivirent des théories de figures, certaines maladroites, d'autres mieux pensées... et toutes suggérées par Théophane, qui rayonnait.
Et l'on jouit comme des fous des tas de fois... comme si c'était possible ! Mais ces mectons étaient entraînés dans un maelström de sensation nouvelles et y allaient sans retenue.
On ne dormit quasiment de la nuit. Quand les minets émergèrent enfin, et frais comme des roses, tout était rangé, et nickel, à leur stupéfaction :
— Je me suis occupé de tout, les garçons, dit Théophane. Et je vous offre ma tounée d'adieu, c'est parti !
Et ce joyeux matin, chacun eut droit à sa double pénétration... avant que Théophane déclarât :
— Je dois vous laisser. Aimez-vous ! J'ai utilisé mes pouvoirs pour vous faire plaisir cette nuit : ayez du plaisir toute la vie, les garçons. Vous ne banderez pas autant qu'on l'a fait cette nuit... mais c'est aussi dans la poitrine que ça se passe.
— Mais... t'es qui, toi ? osa enfin demander Vincent.
— Un Dieu, Monsieur... si vous croyez aux Dieux. Sur l'Olympe, on rigole doucement de cette légende de Noël... alors on a décidé de s'amuser... comme vous au Premier avril. Mais Vénus a exigé qu'on ne fasse que du bien aux mortels.
— Mais... gémit Noël, les larmes aux yeux, comment tu savais, pour Vincent et moi ?
— Les Dieux savent tant de choses ! Pensez à nous...
— Oh, Théophane !
Quand Nicolas revint chez lui, il eut une belle surprise : deux de ses lycéens nus et tendrement enlacés... Lycéens qui gardaient en tête la dernière phrase de Théophane :
— Maman Vénus m'a appelé Cupidon... mais sur Terre, on m'appelle le plus souvent : l'Amour.
9. X. 2023
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Vive Les visiteurs
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