13-04-2023, 11:45 AM
- Vous êtes déjà en piste ?
- Oui nous avons de la visite ce matin et nous avons un repas spécial à préparer pour midi. Ce n'est pas très compliqué à faire mais c'est très long à préparer. Les garçons et vous, Jean-François, vous voulez vos œufs comment ce matin ? Ça vous dirait, pour changer, des œufs à la coque ?
- Oh oui ! ça fait longtemps qu'on n'en a pas mangé. Y'a du pain de mie grillé avec ?
- Mais bien sur les garçons. Combien en voulez-vous ?
- Deux pour moi, s'il te plaît Caroline.
- Pour moi aussi, s'il te plaît.
- Et pour moi aussi. Merci Caroline.
- Tu as vu Papa, ils sont tout bizarres leurs œufs. Ils sont tout blancs. Tu crois qu'il y a du jaune dedans ?
- Oui, Gus, il n'y a que la couleur de la coquille qui change. Dedans, c’est pareil ! Tu vas voir.
- Papa, Papa, y'a un monsieur, caché dedans.
- Appelle les flics, il y avait un gars caché dans le parc en tenue camouflée de sniper. Gus lui est tombé dessus et il a eu peur. Moi, je lui suis tombé sur le râble. Là, il est ko.
- Ok, je n'en occupe. Fais gaffe quand même. Je vais avertir Grand-mère.
- Ça va les garçons, vous n'avez pas eu trop peur ?
- Moi, un peu mais parce que j'ai eu peur de me faire mal en tombant et encore un peu quand j'ai vu le monsieur caché dans l’arbre.
- Moi aussi, j'ai eu un peu peur quand Gus est tombé. Mais je n’ai pas vu le monsieur dans l'arbre et, là, j'ai pas eu peur.
- Papa, tu es le plus fort du monde !
- Moi aussi j'ai eu peur quand je t'ai vu tomber et encore plus quand tu as crié qu'il y avait un monsieur caché. Alors je l'ai frappé du plus fort que j'ai pu, parce que j'avais peur qu'il te fasse mal, mon Gus.
- C'est vrai ,tu as eu peur aussi. Ça a peur, un papa ?
- Je n'ai pas peur pour moi, j'ai parfois peur pour vous les crapauds, pour Hans, pour tous ceux que j'aime, en fait ! mais ça, c'est parce que je vous aime très fort.
- Nous aussi on t'aime, Papa.
Victoria se précipita sur les jumeaux et les serra très fort dans ses bras. C'est la première fois qu'elle le faisait. On eut droit à des rafales de questions. Et les jumeaux mimèrent même comment j'avais allongé le gars.
Il s'avéra que c'était un paparazzo qui avait eu un tuyau qu'il avait voulu exploiter. Mais il n'en dit pas plus.
Du coup tout le monde prit son petit-déjeuner en même temps et ces morfales de jumeaux en prirent un deuxième. Puis on monta se doucher et se changer. Victoria nous avait fortement conseillé de nous faire beau. Heureusement que j'avais pensé à prendre mon costume et tout ce qui allait avec. Pour les jumeaux, j'avais pris des bermudas classes et des chemisettes. Par contre je n'avais pas fait attention, du coup, ils étaient habillés pareil. Ils voulurent en plus se faire coiffer de la même façon.
Hans m'aida pour le nœud de cravate. Il n'était pas loin de 11 heures quand on redescendit. On était bons derniers mais on ne dénotait pas des autres cousins.
Et finalement, les invités surprise débarquèrent.
C'était Élisabeth II et son époux, le prince consort. On était rangé, en rang d'oignon par ordre hiérarchique. Ça a été la bise pour Victoria et ses petits-fils et un serrement de mains pour les autres. Quand ce fut notre tour Victoria nous présenta, les jumeaux d'abord puis moi ensuite.
Les présentations finies, on passa à table et avec les enfants, on était loin de la Reine, ce qui, pour être franc, m’arrangeait. James, aidé par d'autres serveurs que je n'avais jamais vu, commença par servir la reine, et je fus le dernier à l’être. Gus me tira par la manche de la veste pour me chuchoter.
- Papa, pourquoi tout le monde parle pas et que y'a que la dame qui parle avec Mamé Victoria et le vieux monsieur ?
- Parce que c'est la reine et qu'on n'a pas le droit de lui parler si elle ne te parle pas avant.
- Messieurs les petits ducs, quand on est Anglais et bien élevés, quand la reine a fini de manger, tout le monde doit s’arrêter.
- Madame la reine, je ne sais pas ce que c'est un petit duc et nous on n'est pas Anglais mais Français. Et on est bien élevé parce que notre Papa il nous a dit qu'il faut toujours finir ce qu'on a dans notre assiette parce que dans le monde il y a des gens qui n'ont pas à manger et que ce n'est pas bien de gaspiller.
Magnanime, d'un geste de la main la reine nous fit signe de continuer. Et ce n'est que quand tout le monde eut fini que James débarrassa.
La conversation reprit d'abord entre Victoria et La reine, Philippe s'en mêla et petit à petit les cousins aussi se mirent à parler entre eux ou répondaient aux questions de la reine ou du prince Philippe.
- Jean-François, Victoria vient de me dire que vous êtes un proche de sa majesté le roi d’Arabie ?
- Je ne suis pas vraiment un proche, votre majesté, je l'ai rencontré à quelques occasions. La première fois c'était dans un avion, un 11 septembre et je lui ai sauvé la vie. J'ai plus souvent rencontré son oncle et son secrétaire particulier, John Smith. J'ai également connu le père de sa majesté qui m'a remercié plus que je ne le méritais.
- Je suis un peu surprise que vous connaissiez John Smith et encore plus son oncle qui est réputée être une personne très difficile à approcher. Pouvez-vous me dire comment vous avez fait ?
- Le hasard votre Majesté et une montre ancienne, lors d'une soirée à Los Angeles. Je regardais l'heure et John Smith a vu ma montre. Et il m'a demandé s'il pouvait en faire une photo et l'envoyer à un ami a lui… qui n'était autre que l'oncle de sa majesté, le roi. Enfin, à l'époque c'est son frère qui était encore roi.
- Une montre, une simple montre !
- Qui avait appartenu à Louis XVIII.
- Diable, oui, ce n'était pas vraiment une simple montre, en fait. Harry, j'ai remarqué que tu avais remis ta chevalière.
- Oui grand-mère, elle est réapparue depuis très peu.
- Tu m'avais bien dit l'avoir perdue.
- Oui mais les petits ducs, comme vous les appelez, l'ont retrouvé ici, dans le canapé.
Puis on alla boire le café au salon et les jumeaux cette fois fouillèrent dans un autre canapé et en sortirent des pièces. Je les vis se parler entre eux et ils se dirigèrent vers la reine qui en fut surprise et amusée.
- Vous voulez me parler ?
- Oui Madame, on voudrait vous donner ça.
- Je vous remercie les garçons mais cet argent n'est pas à moi.
- Mais si Madame la reine, il y a votre photo dessus.
- Je vous en fait cadeau, gardez-les en souvenir de notre rencontre.
- Merci Madame la reine. Viens, Chip, on va les mettre avec les autres sous qu'on a trouvé.
On alla faire une promenade dans le parc en suivant sa majesté qui partit, enfin, après le thé. Mais avant, elle, Victoria et moi, on eut une courte réunion privée. Elle voulait me parler des jumeaux et de leur titre. Qu’il faudra les introniser et qu’elle serait heureuse de le faire.
J'étais moins chaud, pour ça mais je compris très vite que je n'avais pas vraiment le choix. Et le fait que les jumeaux étaient justement des jumeaux ne s'était jamais produit, par-là, je veux dire, que le titre ne portait jusque-là que sur une tête et ici, il y en avait deux. Elle allait se renseigner et me tiendrait au courant.
La reine partie, on souffla un peu.
- Trop bon Jean-François la façon dont Gus a répondu à ma grand-mère. Jamais personne n'avait osé le faire surtout avec les arguments qu'il lui a sorti. Elle avait son sourire agacé.
- Oui, bin, moi, j'étais plutôt crispé. Mais c'est vrai que vous la fréquentez plus que moi.
- Tu verras, au palais, dans ses appartements privés, elle est beaucoup plus cool que quand elle en sort. Parce que je suppose que votre entretien concernait les jumeaux et leur titre.
- Oui, c'est bien ça. Elle veut les introniser rapidement mais je ne suis pas très chaud pour. Et le fait qu'ils soient jumeaux pourrait créer un précédent. Elle va se renseigner.
- Bon les gars, il va falloir parrainer les petits ducs. Qui se porte volontaire ? J'ai une dette envers Jean-François et une envers les jumeaux alors je me porte volontaire. Qui d’autre ?
- Bon le compte y est. 4, c'est déjà bien. 3 princes et un duc c'est un bon parrainage ça.
- Qui est prince et qui est duc ?
- Nick est Duc, comme sa sœur était Duchesse et Hans est baron d'Angleterre mais a titre de prince, du côté Hollandais.
- Mazette ! Et moi, simple manant, lol. Et fier de l’être.
- Voyons, les garçons, arrêtez de vous chamailler pour des bêtises. Nous allons passer à table. Je dois me coucher tôt. Demain matin, je vous propose de retourner au club hippique dans la matinée et l'après-midi, je dois assister à un match de rugby. C'est la tradition. Je serai heureuse que vous m'y accompagniez.
- Nous on veut tout Mamé. On pourra aller avec les grands, cette fois ?
- Si votre papa le permet, je n'y vois pas d’inconvénient.
- Steuplait, Papa chéri, dis oui. On fera attention.
- On te promet qu'on sera gentil et qu'on obéira aux grands.
- Caresses de chat ça donne des puces. Vous êtes encore trop petits pour aller avec eux.
- Jean-François, si tu acceptes, je prendrai soin d’eux. Je veillerai à ce qu'ils soient prudents.
- Moi aussi Jeff. Tu peux compter sur moi.
- Bon, si votre oncle et Hans prennent soin de vous alors c'est d’accord. Vous pourrez aller avec eux.
- Tu ne veux pas venir avec nous, toi aussi ?
- C'est à dire que je ne suis jamais monté sur un cheval, à part une journée en Camargue mais on ne peut pas appeler ça faire du cheval.
- C'est comme tu voudras.
- Alors, je vous attendrai. J'aime autant.
On resta une heure à discuter et on monta se coucher avec Hans. Les cousins avaient décidé de sortir en boite. Harry en connaissait une où ils ne seraient pas ennuyés par les manants !
Dès la porte de la chambre franchie, Hans se montra très déluré. Et ce n'est qu'après l'avoir pris sous la douche et fait jouir qu'il se calma un peu. Je ne sais pas ce qu'il avait ce soir là, mais il était déchaîné.
Remarquez, ça me plaisait assez et je pus assouvir toutes ses envies. Et les miennes aussi, soit dit en passant.
Je venais de me réveiller et j'entendais du bruit dans la salle de bain dont la porte était restée entrouverte. Je m'approchais et je vis les jumeaux qui debout chacun d'un côté des toilettes faisaient pipi en discutant.
- Tu crois que Papa dors encore ?
- Je ne sais pas. Mais y'a pas de bruit dans leur chambre.
- Mais j'ai faim moi, Chip.
- Moi aussi Gus. On n'a qu'à aller voir Caroline et James.
- Oui mais si papa ne nous trouve pas dans la chambre.
- Chut les jumeaux, faites moins de bruit. Hans dort encore.
James et Caroline étaient beaucoup plus familiers avec nous qu'avec les autres et ils appréciaient que les jumeaux leur fassent un bisou, le matin, quand ils leurs disaient bonjour.
- Vous allez faire quoi avec toutes ces petites biscottes ?
- Cet après-midi, Gus, il y a un match de rugby comme vous le savez et Madame remettra la coupe aux vainqueurs. Et la tradition veut qu'elle offre un lunch aux équipes après le match. Alors nous sommes en train de le préparer.
- On peut goûter ? Ça a l'air bon.
- Buvez d'abord vos bibous et on verra après.
- Caroline, il doit y avoir une petite souris où un gros rat, je ne sais pas mais il y a des toasts qui disparaissent. Tu n'as rien vu ?
- Non James, et vous Jean-François ?
- Non moi non plus et vous les garçons vous avez vu quelque chose ?
- Caroline, s'il te plaît, on pourrait avoir des œufs comme hier avec des mouillettes grillées?
- Les garçons, vous avez assez mangé comme ça.
- Mais on a faim, nous.
- Laissez Jean-François, je m'en occupe. Vous voulez un œuf chacun ou deux.
- Deux, s'il te plaît.
Les jumeaux allèrent leur faire un bisou à tous et ils allèrent mettre la télé.
Une fois au club hippique les garçons râlèrent parce qu'il y avait une selle sur leurs chevaux. Mais ils s'y habituèrent vite. Même Victoria était partie en balade avec eux. Un jeune lad s'approcha de moi.
- Votre Altesse désire-t-elle attendre ses amis au manoir ? Monsieur le baron serait heureux de faire sa connaissance.
- Je m'excuse d'avoir ri comme ça. Je ne suis pas une altesse ni quoi que ce soit. Je suis juste le père des jumeaux.
- Excusez-moi, je ne savais pas.
- Vous ne pouviez pas savoir. Pouvez-vous aller remercier le Baron de ma part et lui dire que je vais en profiter pour faire une promenade.
- Ça sera fait Monsieur.
- Il est beau n'est-ce pas ?
Je me retournais vers la voix qui venait de me parler. C'était un gars entre 25 et 30 ans. L'air sympathique.
- En effet.
- C'est un Pur-Sang anglais. Mais permettez-moi de me présenter Je suis le Baron Robin de L’Oxley.
- Je suis Jean-François Favre. Enchanté de vous connaître Baron.
- Comme vous avez refusé mon invitation, je suis venu vous voir, pour la réitérer.
- Je vous en remercie, mais permettez-moi de la refuser encore une fois. Cela fait trois jours que nous sommes quasi enfermés au château et un peu d'air frais me fait du bien.
- Je comprends ! Voulez-vous que je vous fasse visiter le haras, à la place ?
- Si cela ne vous dérange pas, je veux bien, oui.
.........
- Enfin un cheval à ma taille. Un gros bébé comme moi.
- L’animal a trois ans. Et pour être franc avec vous, il m'encombre plus qu'il ne me fait plaisir. Mais quand son propriétaire est décédé, l'an dernier, sa famille n'en a plus voulu, et je n'ai pas eu le courage de l'envoyer à l'abattoir comme elle voulait le faire.
- Ça serait dommage d'envoyer une aussi jolie bête à l’abattoir.
- C'est pourtant ce qu'il va lui arriver, si je n'arrive pas à m'en débarrasser, bientôt.
- Combien en voulez-vous ?
- Il vous plaît, vraiment ?
- Oui, énormément même.
- Alors, je vous le donne.
- Mais vous ne pouvez pas faire ça !
- Justement, si, je le peux. La famille du propriétaire en a assez de payer sa pension. Et je dois m'en débarrasser d'ici le mois de juin. Allons au château signer les documents. Je vous signale qu'en plus du cheval il y a aussi la calèche et le harnachement qui est compris dans la donation.
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