CHAPITRE 59 (Chez les De Bierne, Paris) (suite)
Pierre prend son ami à part pour lui souffler à l’oreille.
- Qui aurait cru voir ça un jour ?
- Pas moi, c’est certain !!
- Tu crois que…
- Tu en penses quoi toi ?
- Eh bien regarde les !! On dirait que c’est bien parti pour !!
- Ils ont de la chance alors ?
- Comment ça ?
- Pour eux au moins ça semble réciproque !!
- Tu m’en veux ?
- Pas du tout, qu’est-ce que tu vas chercher là !!
- C’est bien alors, souhaitons leur bonne chance et qu’au moins ils connaissent enfin une amitié au moins égale à la nôtre.
- C’est tout le meilleur que je leur souhaite mon « Pierrot » !!
Hellènes les larmes aux yeux, observe aussi bien son mari avec son meilleur ami que leurs deux fils et le bonheur qu’elle éprouve en cet instant est de ceux qu’elle voudrait conserver pour toujours dans sa mémoire tellement toute cette joie qu’elle ressent autour d’elle, est de celle qu’elle désespérait de connaître depuis si longtemps.
Nul doute pour elle maintenant que tout va finir par s’arranger, que leur vie va connaître enfin la paix et s’il y aura encore certainement des moments difficiles, ils ne seront plus seuls à les supporter comme jusqu’à présent ils l’ont toujours été.
Il est bientôt temps d’aller se coucher, la nuit étant trop avancée pour que Ming et son fils rentrent chez eux et Florian tout comme il l’a fait avec son cousin, laisse sa chambre à Yuan pour s’installer dans le canapé alors que son père se voit attribuer la chambre d’amis.
***/***
« Plus tard dans la nuit »
Le sommeil semble se refuser à tous cette nuit-là, car chacun ayant trop de choses en tête pour pouvoir s’endormir et tous ressassent les derniers événements en boucle sans pour autant trouver les réponses à la myriade de questions qu’ils se posent.
La principale étant de faire le pendant entre le vrai et l’imaginaire des souvenirs de Florian, la suivante de comprendre comment est possible ce « don » qu’il a de pouvoir à la fois guérir et se guérir, pour Pierre la réponse se trouve dans les circonvolutions du cerveau humain que personne jusqu’à présent n’a su interpréter ni en comprendre exactement l’énorme potentiel.
Le scanner a montré qu’une vaste zone s’était soudainement mise au travail, sans doute pour remédier à la partie qui était gravement endommagé et de là à penser que c’est cette nouvelle partie qui a permis sa guérison, le chemin n’est pas loin quoiqu’il n’explique pas les autres vies dans le souvenir de son fils et le revoilà qui tourne une nouvelle fois ses interrogations en boucles dans sa tête.
Hellènes cherche encore à comprendre les paroles de Philippe qui sous-entendraient que les souvenirs de Florian seraient tirés d’un rêve et que son esprit s’en est nourri pour se reconstituer, évitant ainsi à son fils de devenir un légume lors de son réveil.
Ming cherche désespérément à comprendre ce qui ces derniers jours vient de bouleverser au bon sens du terme, sa vie et tout ce qu’il arrive à en tirer, c’est qu’il nage en pleine science-fiction.
Comment quelqu’un peut-il changer aussi radicalement même après un accident ? Comment expliquer que la maladie de son fils ait disparu en quelques minutes ? Et enfin comment peut-on avoir des souvenirs aussi précis de choses qu’on ne peut avoir vécu ?
Ming en est là dans ses réflexions à se tourner et se retourner dans son lit sans pouvoir s’endormir, il décide alors de ne plus se poser toutes ces questions et de se contenter de n’être que spectateur de ce qui va se passer par la suite, sachant pertinemment au fond de lui que c’est un vœu pieux et qu’il n’est pas près d’avoir autre chose en tête que de trouver des réponses, même si pour ça il ne doit plus jamais trouver le sommeil.
Yuan quant à lui n’a qu’une chose en tête qui l’obnubile depuis que les paroles de Florian lui ont fait comprendre qu’il s’intéressait à lui.
Au début il a trouvé ça plutôt bizarre voire déplacer après tout ce qu’il lui a fait subir comme moqueries, mais en y réfléchissant bien ces yeux reflétaient ses paroles et l’ont fortement troublé pendant toute la soirée, lui faisant même miroiter que peut être ce qui pour lui n’était depuis quelques années déjà qu’un pur fantasme et qu’il ne pouvait calmer que lors de ses masturbations frénétiques, pourrait devenir la réalité.
Pour ça il devra déjà lui pardonner, mais n’est-ce pas déjà fait ? Yuan sourit car il connaît parfaitement la réponse, les petites piques qu’ils se sont envoyées pendant toute la soirée n’avaient plus rien à voir avec la relation ou plutôt le manque total de relation qu’il pouvait bien y avoir jusque-là entre eux.
Une pensée troublante lui vient alors, celle qu’il serait heureux comme jamais il ne l’a été si l’attirance qu’il éprouve envers Florian était réellement réciproque.
Une autre pensée ou plutôt une question lui arrive cette fois, si soudainement qu’elle le laisse perplexe, serait-il possible qu’il aime ou qu’il ait toujours aimé ce garçon qui pourtant ne lui a jamais fait de cadeaux ? Un sourire lui vient alors quand la réponse lui saute aux yeux, bien sûr que oui!!
CHAPITRE 60 (Chez les De Bierne, Paris) (suite)
Florian n’est pas mieux loti que les autres quand à ce qui est de trouver le sommeil, il a cessé depuis un moment de vouloir trouver des réponses là où il sait que son esprit se bloque et sa nervosité actuelle n’est orientée que sur une simple question, Yuan !!
Ses pensées à son sujet partent dans tous les sens, la première étant de savoir comment Yuan va se comporter avec lui après cette soirée et aussi qu’elle va être sa vie maintenant qu’il n’a plus à se cacher des autres et que sa beauté resplendissante va enfin pouvoir se révéler au grand jour ?
Parce que pour être beau, il l’est et grave en plus, au point qu’il lui amène des pulsions dans le bas-ventre plus que révélatrices de ses sentiments envers lui.
Maintenant il n’en est pas plus étonné que ça, vu qu’il a déjà vécu une histoire très forte avec son ami asiatique et il sait très bien en plus que l’attrait qu’il éprouve pour lui n’est pas que purement sexuel, mais aussi dans le plaisir au quotidien d’être en sa présence pour toutes les petites choses agréables de la vie.
L’idée de pouvoir renouer avec Yuan comme ils étaient avant ou du moins dans cet avant où il était heureux, lui amène à la fois le sourire et une raideur puissante de son sexe qui ressent le besoin d’un contact humain depuis ces longs mois d’abstinence, cet appel est si fort que ses jambes rejettent nerveusement la couette loin en arrière et qu’il se lève pour tenter par tous les moyens de se calmer, tentant désespérément d’avoir d’autres pensées pour pouvoir espérer prendre un peu de repos malgré tout.
Florian profite qu’il est debout pour aller boire un verre d’eau dans la cuisine, c’est donc en caleçon qu’il s’y dirige à tâtons ne voulant pas allumer pour un si bref trajet et pendant qu’une de ses mains se met en protection devant lui pour lui éviter de prendre un mauvais coup contre un meuble, l’autre entre à l’intérieur de son sous-vêtement pour remettre en place son sexe qui à l’évidence n’a pas plus envie que ça de s’assagir.
Il se sert donc un verre qu’il boit d’un trait puis retourne vers le salon non sans jeter un coup d’œil curieux vers le couloir des chambres, quelque chose le pousse alors à s’y rendre et à part peut-être la curiosité, il ne s’explique pas son geste qui pousse ses pas jusqu’à la porte de sa chambre pour y écouter ce qu’il s’y passe à l’intérieur.
***/***
Yuan est dans le même état de nervosité que Florian, l’envie de se donner du plaisir devient impérieuse et sa main part de plus en plus souvent au contact de son sexe en érection, les caresses se font de plus en plus précises au point qu’il cherche désespérément quelque chose pour pouvoir y envoyer sa jouissance sans risquer de tacher les draps.
Il ne tient pas non plus à fouiller dans cette chambre qui n’est pas la sienne, soupirant un grand coup en se levant pour sortir jusqu’à la salle de bains où il sait pouvoir se finir tranquillement sans craindre de laisser derrière lui des preuves trop révélatrices.
C’est donc pieds nus sur la moquette qu’il traverse la chambre, ouvre la porte et se retrouve nez à nez avec le petit rouquin gêné comme il se doit de s’être fait surprendre à l’espionner.
- (Yuan à voix basse) Qu’est-ce que tu fais là !!
- Si je te disais que je ne faisais que passer, tu me croirais ?
- (Yuan sourit) Pas vraiment, non !! Il faut trouver autre chose !!
- Je voulais savoir si tu arrivais à dormir, parce que pour moi c’est mission impossible !!
- Et pourquoi donc ?
- Heu !! Je… enfin, j’ai… !! Ah !! Et puis merde alors !! J’ai la gaule et je n’arrête pas de penser à toi, t’es content là !!
- (Yuan taquin) On va dire ça comme ça alors !!
- Et toi ? Pourquoi tu ne dors pas ?
- (Yuan) J’en sais rien… Peut-être pour les mêmes raisons !!!
- Pourquoi ? T’es narcissique ?
- (Yuan) Pfftt !!! Fais celui qui ne comprend pas surtout !!
Je baisse les yeux sur son slip, la forme allongée sur le devant m’est des plus révélatrices.
- Ah !! D’accord !! Je vois, je vois !
CHAPITRE 61 (Chez les De Bierne, Paris) (suite)
- (Yuan curieux) Tu vois quoi ?
- Que monsieur à la pousse de bambou toute raide Hi ! Hi !
- (Yuan) Chut !! Enfin quoi !! Tu veux réveiller toute la maison ??
Yuan regarde à son tour sous la ceinture du petit rouquin, ce qu’il y voit le laisse un moment rêveur avant que son regard ne retourne se fixer dans celui de Florian.
- Monsieur est jardinier ? La courgette de monsieur est prête à cueillir à ce que je vois !!
- On fait quoi alors ? Une soupe où on va dans ma chambre pour un repas plus consistant ?
- Heu !! Je dois te dire un truc avant, je n’ai jamais… enfin…
- Je sais !! T’es puceau ? Pas grave, en plus ce ne sera jamais que la deuxième fois !!
- Comment ça ??
- Je t’expliquerai mon grand, mais là tu vois !! Ce n’est pas vraiment l’endroit ni le moment !!
Je le repousse gentiment dans la chambre y en entrant avec lui, je referme la porte derrière nous et continue à l’amener jusqu’au lit où il se laisse tomber en me fixant avec envie, mais aussi je m’en rends bien compte une certaine crainte.
Je m’allonge près de lui en amenant mon visage près du sien, ses yeux deviennent comme deux fentes jusqu’à se fermer complètement et je comprends qu’il me laissera mener les choses à ma guise, trop timide, impressionné et surtout sans l’expérience nécessaire pour prendre une quelconque initiative.
Je le regarde un long moment et lui souris quand je vois ses paupières s’entrouvrir, certainement parce qu’il se demande bien ce que j’attends, aussi quand mes lèvres s’approchent des siennes, il comprend que mes intentions ne sont pas celles qu’il pensait et le sourire resplendissant qui illumine alors son visage me conforte dans la crainte que j’avais cru ressentir en lui que je ne brûle les étapes en me conduisant comme un rustre ne pensant qu’au plaisir de la chair en faisant fi de celui du cœur.
- Je t’aime « Yu », tu n’es pas juste un mec pour du sexe et je suis désolé si c’est ce que tu as pensé de moi, mais tu vois je voudrais que ta deuxième première fois soit aussi belle que la première.
- Nous étions vraiment ensemble alors ? Je veux dire dans ton souvenir ?
- D’une certaine façon, oui !! Mais c’est trop compliqué et nous y passerions la nuit, si tu veux bien je préférerais qu’on en parle une autre fois, pour faire simple afin et surtout pour que tu saches à quoi t’en tenir, je dirais que nous étions tous les deux avec une autre personne en couple mais que nous nous voyions assez souvent pour faire l’amour,
- On faisait ça à quatre ??
Je comprends qu’à chacune de mes réponses, il lui viendra inévitablement une nouvelle question et ce tant que je ne lui aurai pas raconté toute l’histoire, maintenant ce n’est peut-être pas plus mal et ça lui permettra surtout de savoir s’il aura toujours envie de faire un bout de chemin avec moi, tant que je n’aurai pas retrouvé mon Thomas en ne pouvant lui promettre que notre histoire pourra continuer ensuite.
- Bon !! D’accord !! Mais avant il faut que je me soulage, si ça te dit une « tite » branlette ? Pour le reste nous verrons ça une fois que tu sauras tout ce qu’il y a à savoir.
Yuan se sent bizarrement soulagé, pas qu’il n’avait pas envie de faire l’amour pour la première fois, bien au contraire mais seulement il trouvait que ça allait un peu trop vite pour lui et il préfère prendre le temps de s’y préparer mentalement, ses lèvres à quelques centimètres de celles de Florian osent s’avancer vers elles et un baiser bref mais déjà très sensuel les lie un court instant, suffisant toutefois pour qu’il comprenne que quoiqu’il ressorte de ce que va lui révéler Florian, il ne pourra faire autrement que de lui appartenir.
Je laisse passer le long frisson qu’a occasionné son baiser avant de me pencher vers ma table de chevet, l’ouvrir et en sortir un paquet de mouchoirs en papier que je partage avec lui avant de m’installer à ses côtés et de baisser mon caleçon alors que lui m’imite en tout point en se débarrassant de son slip devenu gênant pour ce qui va suivre.
Nous commençons à nous astiquer tranquillement chacun à côté de l’autre, au fur et à mesure que l’excitation et l’envie de jouir monte en nous, nos corps se rapprochent pour bientôt se serrer l’un contre l’autre au moment où l’orgasme nous prend dans un tempo parfait.
Une fois notre petite séance terminée et que les mouchoirs en papier aient rempli leur office en nous débarrassant des traces de notre petite session de masturbation, nous nous installons confortablement sans avoir le moins du monde envie de nous détacher l’un de l’autre et je commence alors à lui expliquer honnêtement en prenant soin de ne rien oublier, les rapports que nous avions ensemble tout comme ceux qu’il avait en privé avec Patricia ou encore ceux plus débridés avec nos autres amis, voyant bien à sa mine ébahie combien mon histoire le trouble.
CHAPITRE 62 (Chez les De Bierne, Paris) (suite)
« Au matin »
Ming ouvre les yeux, le soleil est déjà levé depuis un moment et baigne la chambre d’une lumière apaisante, il est le premier étonné d’avoir quand même trouvé le sommeil alors qu’il n’y croyait plus.
C’est donc en pleine forme qu’il met les pieds par terre, enfile la robe de chambre que lui a prêtée Pierre et qui le fait ressembler à un des sept nains de blanche neige, cette idée le fait sourire et c’est donc tout guilleret qu’il sort de la chambre pour se rendre aux toilettes, prenant ensuite le chemin de la cuisine où une bonne odeur de café lui excite les papilles.
Hellènes ne peut s’empêcher de s’esclaffer quand elle le voit arriver.
- Ne va surtout pas te faire mal en tombant avec cette robe de chambre deux fois trop grande pour toi Hi ! Hi ! Pierre aurait plutôt dû t’en prêter une de Florian !
- (Ming) Deux alors !! Si je voulais faire le tour de ma taille Hi ! Hi ! Pierre est encore au lit ?
- (Hellènes) Ça fait déjà deux heures qu’il est parti à son travail, il revient pour le déjeuner et m’a dit qu’il prenait son après-midi pour profiter de vous deux.
Hellènes lui sert son bol de café.
- Tiens !! Je te l’ai fait comme tu l’aimes !!
- Tu es une vraie perle Hellènes, merci.
Ming prend quelques minutes pour savourer sa boisson, puis revient vers son hôtesse avec le sourire.
- La soirée s’est plutôt bien passée tu ne trouves pas ? Qui aurait cru ?
- J’ai eu quand même un peu peur des premières réactions de Yuan, mais c’est vrai que tout semble s’être arrangé pour le mieux.
Ming regarde vers le canapé, surpris de le voir vide.
- Je vois que ton fils est un lève-tôt !! Il est sorti ?
- Pas que je sache !! Tu devrais plutôt aller jeter un œil dans la chambre où dort le tien, je crois que la hache de guerre est définitivement enterrée entre eux deux.
- Non !! Ils sont ensemble ?? J’y crois pas !!
- Il faudra bien pourtant, je t’avoue que je ne m’y attendais pas moi non plus et j’ai eu la surprise de ma vie en ouvrant la porte pour voir si tout allait bien Hi ! Hi ! En douce je dois bien reconnaître que tu n’as pas raté ton fils, c’est vraiment un très beau garçon.
- Le vôtre est pas mal non plus !!
Ming malgré tout est trop curieux pour poursuivre la conversation, il se lève pour aller constater par lui-même ce que vient de lui révéler son amie.
Il ouvre lentement la porte et reste un long moment figé devant la vision qu’il a des deux garçons enlacés, dormant comme des bienheureux.
Le tableau est tellement surprenant pour lui qui n’aurait jamais parié un kopeck de les voir un jour partager le même lit, qu’il en a les larmes qui perlent de ses yeux et referme la porte toujours sans faire de bruit, retournant rejoindre Hellènes dans la cuisine.
Celle-ci sourit gentiment quand elle comprend toute l’émotion que ressent son ami, elle-même ayant eu une réaction similaire à la sienne quand elle a découvert un peu plus tôt dans la matinée les deux garçons endormis l’un contre l’autre.
- Surprenant pas vrai ?
Ming essuie ses yeux en rendant son sourire à Hellènes.
- Le mot est faible !! Il s’en passe des choses depuis ces derniers jours, je m’attends à me réveiller dans mon lit et que tout ceci ne soit qu’un rêve.
- Il va te falloir te faire à l’idée que c’est bien la réalité pourtant, Florian avec sa nouvelle personnalité et Yuan enfin libéré de sa maladie, il pourra enfin avoir la vie d’un garçon de son âge.
- Si sa mère était encore de ce monde, elle en pleurerait de joie.
- Tu n’as jamais pensé à refaire ta vie ?
- Comment veux-tu !! Une femme comme Ikori est irremplaçable !! Je pense à elle chaque jour tu sais ? Yuan lui ressemble tellement !!
- Je ressemble tellement à qui ??
Les deux adultes sursautent, surpris d’entendre parler derrière eux et Ming tourne la tête vers son fils qui les regarde le visage épanoui.
- À ta mère mon garçon, à chaque fois que je te regarde c’est elle que j’ai devant moi !! Tu ne peux pas imaginer comme elle me manque.
Le brave homme éclate en sanglots, Hellènes comprend qu’il n’est pas prêt encore de faire le deuil de celle qui illuminait sa vie.
Elle s’approche de son ami pour le prendre dans ses bras.
- Allons !! Ça fait si longtemps maintenant !! Pense qu’elle doit être heureuse là où elle est de vous voir tous les deux aussi complices.
- Merci Hellènes !! Heureusement que je vous ai tous les trois, Yuan toi et Pierre !!
- (Yuan) Et Florian p’pa !! Il est là lui aussi maintenant !!
Ming essuie ses larmes et sourit à son fils.
- Tu as raison fiston, Florian est là lui aussi et quelque chose me dit qu’il va prendre beaucoup d’importance pour nous à partir d’aujourd’hui, je me trompe ?
- (Hellènes) Ton père est passé voir si tu dormais encore, il vous a vus !!
- (Yuan) Nous avons beaucoup parlé cette nuit avec « Flo », nous nous sommes endormis sans nous en rendre compte.
- (Ming amusé) Juste parlé ? Rien d’autre ?
Yuan devient rouge et ne sait quoi répondre, il sent deux bras s’enrouler autour de sa taille et une voix reconnaissable entre mille qui répond à sa place.
- Heu !! Les bisous ça compte ou pas ?
Pierre prend son ami à part pour lui souffler à l’oreille.
- Qui aurait cru voir ça un jour ?
- Pas moi, c’est certain !!
- Tu crois que…
- Tu en penses quoi toi ?
- Eh bien regarde les !! On dirait que c’est bien parti pour !!
- Ils ont de la chance alors ?
- Comment ça ?
- Pour eux au moins ça semble réciproque !!
- Tu m’en veux ?
- Pas du tout, qu’est-ce que tu vas chercher là !!
- C’est bien alors, souhaitons leur bonne chance et qu’au moins ils connaissent enfin une amitié au moins égale à la nôtre.
- C’est tout le meilleur que je leur souhaite mon « Pierrot » !!
Hellènes les larmes aux yeux, observe aussi bien son mari avec son meilleur ami que leurs deux fils et le bonheur qu’elle éprouve en cet instant est de ceux qu’elle voudrait conserver pour toujours dans sa mémoire tellement toute cette joie qu’elle ressent autour d’elle, est de celle qu’elle désespérait de connaître depuis si longtemps.
Nul doute pour elle maintenant que tout va finir par s’arranger, que leur vie va connaître enfin la paix et s’il y aura encore certainement des moments difficiles, ils ne seront plus seuls à les supporter comme jusqu’à présent ils l’ont toujours été.
Il est bientôt temps d’aller se coucher, la nuit étant trop avancée pour que Ming et son fils rentrent chez eux et Florian tout comme il l’a fait avec son cousin, laisse sa chambre à Yuan pour s’installer dans le canapé alors que son père se voit attribuer la chambre d’amis.
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« Plus tard dans la nuit »
Le sommeil semble se refuser à tous cette nuit-là, car chacun ayant trop de choses en tête pour pouvoir s’endormir et tous ressassent les derniers événements en boucle sans pour autant trouver les réponses à la myriade de questions qu’ils se posent.
La principale étant de faire le pendant entre le vrai et l’imaginaire des souvenirs de Florian, la suivante de comprendre comment est possible ce « don » qu’il a de pouvoir à la fois guérir et se guérir, pour Pierre la réponse se trouve dans les circonvolutions du cerveau humain que personne jusqu’à présent n’a su interpréter ni en comprendre exactement l’énorme potentiel.
Le scanner a montré qu’une vaste zone s’était soudainement mise au travail, sans doute pour remédier à la partie qui était gravement endommagé et de là à penser que c’est cette nouvelle partie qui a permis sa guérison, le chemin n’est pas loin quoiqu’il n’explique pas les autres vies dans le souvenir de son fils et le revoilà qui tourne une nouvelle fois ses interrogations en boucles dans sa tête.
Hellènes cherche encore à comprendre les paroles de Philippe qui sous-entendraient que les souvenirs de Florian seraient tirés d’un rêve et que son esprit s’en est nourri pour se reconstituer, évitant ainsi à son fils de devenir un légume lors de son réveil.
Ming cherche désespérément à comprendre ce qui ces derniers jours vient de bouleverser au bon sens du terme, sa vie et tout ce qu’il arrive à en tirer, c’est qu’il nage en pleine science-fiction.
Comment quelqu’un peut-il changer aussi radicalement même après un accident ? Comment expliquer que la maladie de son fils ait disparu en quelques minutes ? Et enfin comment peut-on avoir des souvenirs aussi précis de choses qu’on ne peut avoir vécu ?
Ming en est là dans ses réflexions à se tourner et se retourner dans son lit sans pouvoir s’endormir, il décide alors de ne plus se poser toutes ces questions et de se contenter de n’être que spectateur de ce qui va se passer par la suite, sachant pertinemment au fond de lui que c’est un vœu pieux et qu’il n’est pas près d’avoir autre chose en tête que de trouver des réponses, même si pour ça il ne doit plus jamais trouver le sommeil.
Yuan quant à lui n’a qu’une chose en tête qui l’obnubile depuis que les paroles de Florian lui ont fait comprendre qu’il s’intéressait à lui.
Au début il a trouvé ça plutôt bizarre voire déplacer après tout ce qu’il lui a fait subir comme moqueries, mais en y réfléchissant bien ces yeux reflétaient ses paroles et l’ont fortement troublé pendant toute la soirée, lui faisant même miroiter que peut être ce qui pour lui n’était depuis quelques années déjà qu’un pur fantasme et qu’il ne pouvait calmer que lors de ses masturbations frénétiques, pourrait devenir la réalité.
Pour ça il devra déjà lui pardonner, mais n’est-ce pas déjà fait ? Yuan sourit car il connaît parfaitement la réponse, les petites piques qu’ils se sont envoyées pendant toute la soirée n’avaient plus rien à voir avec la relation ou plutôt le manque total de relation qu’il pouvait bien y avoir jusque-là entre eux.
Une pensée troublante lui vient alors, celle qu’il serait heureux comme jamais il ne l’a été si l’attirance qu’il éprouve envers Florian était réellement réciproque.
Une autre pensée ou plutôt une question lui arrive cette fois, si soudainement qu’elle le laisse perplexe, serait-il possible qu’il aime ou qu’il ait toujours aimé ce garçon qui pourtant ne lui a jamais fait de cadeaux ? Un sourire lui vient alors quand la réponse lui saute aux yeux, bien sûr que oui!!
CHAPITRE 60 (Chez les De Bierne, Paris) (suite)
Florian n’est pas mieux loti que les autres quand à ce qui est de trouver le sommeil, il a cessé depuis un moment de vouloir trouver des réponses là où il sait que son esprit se bloque et sa nervosité actuelle n’est orientée que sur une simple question, Yuan !!
Ses pensées à son sujet partent dans tous les sens, la première étant de savoir comment Yuan va se comporter avec lui après cette soirée et aussi qu’elle va être sa vie maintenant qu’il n’a plus à se cacher des autres et que sa beauté resplendissante va enfin pouvoir se révéler au grand jour ?
Parce que pour être beau, il l’est et grave en plus, au point qu’il lui amène des pulsions dans le bas-ventre plus que révélatrices de ses sentiments envers lui.
Maintenant il n’en est pas plus étonné que ça, vu qu’il a déjà vécu une histoire très forte avec son ami asiatique et il sait très bien en plus que l’attrait qu’il éprouve pour lui n’est pas que purement sexuel, mais aussi dans le plaisir au quotidien d’être en sa présence pour toutes les petites choses agréables de la vie.
L’idée de pouvoir renouer avec Yuan comme ils étaient avant ou du moins dans cet avant où il était heureux, lui amène à la fois le sourire et une raideur puissante de son sexe qui ressent le besoin d’un contact humain depuis ces longs mois d’abstinence, cet appel est si fort que ses jambes rejettent nerveusement la couette loin en arrière et qu’il se lève pour tenter par tous les moyens de se calmer, tentant désespérément d’avoir d’autres pensées pour pouvoir espérer prendre un peu de repos malgré tout.
Florian profite qu’il est debout pour aller boire un verre d’eau dans la cuisine, c’est donc en caleçon qu’il s’y dirige à tâtons ne voulant pas allumer pour un si bref trajet et pendant qu’une de ses mains se met en protection devant lui pour lui éviter de prendre un mauvais coup contre un meuble, l’autre entre à l’intérieur de son sous-vêtement pour remettre en place son sexe qui à l’évidence n’a pas plus envie que ça de s’assagir.
Il se sert donc un verre qu’il boit d’un trait puis retourne vers le salon non sans jeter un coup d’œil curieux vers le couloir des chambres, quelque chose le pousse alors à s’y rendre et à part peut-être la curiosité, il ne s’explique pas son geste qui pousse ses pas jusqu’à la porte de sa chambre pour y écouter ce qu’il s’y passe à l’intérieur.
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Yuan est dans le même état de nervosité que Florian, l’envie de se donner du plaisir devient impérieuse et sa main part de plus en plus souvent au contact de son sexe en érection, les caresses se font de plus en plus précises au point qu’il cherche désespérément quelque chose pour pouvoir y envoyer sa jouissance sans risquer de tacher les draps.
Il ne tient pas non plus à fouiller dans cette chambre qui n’est pas la sienne, soupirant un grand coup en se levant pour sortir jusqu’à la salle de bains où il sait pouvoir se finir tranquillement sans craindre de laisser derrière lui des preuves trop révélatrices.
C’est donc pieds nus sur la moquette qu’il traverse la chambre, ouvre la porte et se retrouve nez à nez avec le petit rouquin gêné comme il se doit de s’être fait surprendre à l’espionner.
- (Yuan à voix basse) Qu’est-ce que tu fais là !!
- Si je te disais que je ne faisais que passer, tu me croirais ?
- (Yuan sourit) Pas vraiment, non !! Il faut trouver autre chose !!
- Je voulais savoir si tu arrivais à dormir, parce que pour moi c’est mission impossible !!
- Et pourquoi donc ?
- Heu !! Je… enfin, j’ai… !! Ah !! Et puis merde alors !! J’ai la gaule et je n’arrête pas de penser à toi, t’es content là !!
- (Yuan taquin) On va dire ça comme ça alors !!
- Et toi ? Pourquoi tu ne dors pas ?
- (Yuan) J’en sais rien… Peut-être pour les mêmes raisons !!!
- Pourquoi ? T’es narcissique ?
- (Yuan) Pfftt !!! Fais celui qui ne comprend pas surtout !!
Je baisse les yeux sur son slip, la forme allongée sur le devant m’est des plus révélatrices.
- Ah !! D’accord !! Je vois, je vois !
CHAPITRE 61 (Chez les De Bierne, Paris) (suite)
- (Yuan curieux) Tu vois quoi ?
- Que monsieur à la pousse de bambou toute raide Hi ! Hi !
- (Yuan) Chut !! Enfin quoi !! Tu veux réveiller toute la maison ??
Yuan regarde à son tour sous la ceinture du petit rouquin, ce qu’il y voit le laisse un moment rêveur avant que son regard ne retourne se fixer dans celui de Florian.
- Monsieur est jardinier ? La courgette de monsieur est prête à cueillir à ce que je vois !!
- On fait quoi alors ? Une soupe où on va dans ma chambre pour un repas plus consistant ?
- Heu !! Je dois te dire un truc avant, je n’ai jamais… enfin…
- Je sais !! T’es puceau ? Pas grave, en plus ce ne sera jamais que la deuxième fois !!
- Comment ça ??
- Je t’expliquerai mon grand, mais là tu vois !! Ce n’est pas vraiment l’endroit ni le moment !!
Je le repousse gentiment dans la chambre y en entrant avec lui, je referme la porte derrière nous et continue à l’amener jusqu’au lit où il se laisse tomber en me fixant avec envie, mais aussi je m’en rends bien compte une certaine crainte.
Je m’allonge près de lui en amenant mon visage près du sien, ses yeux deviennent comme deux fentes jusqu’à se fermer complètement et je comprends qu’il me laissera mener les choses à ma guise, trop timide, impressionné et surtout sans l’expérience nécessaire pour prendre une quelconque initiative.
Je le regarde un long moment et lui souris quand je vois ses paupières s’entrouvrir, certainement parce qu’il se demande bien ce que j’attends, aussi quand mes lèvres s’approchent des siennes, il comprend que mes intentions ne sont pas celles qu’il pensait et le sourire resplendissant qui illumine alors son visage me conforte dans la crainte que j’avais cru ressentir en lui que je ne brûle les étapes en me conduisant comme un rustre ne pensant qu’au plaisir de la chair en faisant fi de celui du cœur.
- Je t’aime « Yu », tu n’es pas juste un mec pour du sexe et je suis désolé si c’est ce que tu as pensé de moi, mais tu vois je voudrais que ta deuxième première fois soit aussi belle que la première.
- Nous étions vraiment ensemble alors ? Je veux dire dans ton souvenir ?
- D’une certaine façon, oui !! Mais c’est trop compliqué et nous y passerions la nuit, si tu veux bien je préférerais qu’on en parle une autre fois, pour faire simple afin et surtout pour que tu saches à quoi t’en tenir, je dirais que nous étions tous les deux avec une autre personne en couple mais que nous nous voyions assez souvent pour faire l’amour,
- On faisait ça à quatre ??
Je comprends qu’à chacune de mes réponses, il lui viendra inévitablement une nouvelle question et ce tant que je ne lui aurai pas raconté toute l’histoire, maintenant ce n’est peut-être pas plus mal et ça lui permettra surtout de savoir s’il aura toujours envie de faire un bout de chemin avec moi, tant que je n’aurai pas retrouvé mon Thomas en ne pouvant lui promettre que notre histoire pourra continuer ensuite.
- Bon !! D’accord !! Mais avant il faut que je me soulage, si ça te dit une « tite » branlette ? Pour le reste nous verrons ça une fois que tu sauras tout ce qu’il y a à savoir.
Yuan se sent bizarrement soulagé, pas qu’il n’avait pas envie de faire l’amour pour la première fois, bien au contraire mais seulement il trouvait que ça allait un peu trop vite pour lui et il préfère prendre le temps de s’y préparer mentalement, ses lèvres à quelques centimètres de celles de Florian osent s’avancer vers elles et un baiser bref mais déjà très sensuel les lie un court instant, suffisant toutefois pour qu’il comprenne que quoiqu’il ressorte de ce que va lui révéler Florian, il ne pourra faire autrement que de lui appartenir.
Je laisse passer le long frisson qu’a occasionné son baiser avant de me pencher vers ma table de chevet, l’ouvrir et en sortir un paquet de mouchoirs en papier que je partage avec lui avant de m’installer à ses côtés et de baisser mon caleçon alors que lui m’imite en tout point en se débarrassant de son slip devenu gênant pour ce qui va suivre.
Nous commençons à nous astiquer tranquillement chacun à côté de l’autre, au fur et à mesure que l’excitation et l’envie de jouir monte en nous, nos corps se rapprochent pour bientôt se serrer l’un contre l’autre au moment où l’orgasme nous prend dans un tempo parfait.
Une fois notre petite séance terminée et que les mouchoirs en papier aient rempli leur office en nous débarrassant des traces de notre petite session de masturbation, nous nous installons confortablement sans avoir le moins du monde envie de nous détacher l’un de l’autre et je commence alors à lui expliquer honnêtement en prenant soin de ne rien oublier, les rapports que nous avions ensemble tout comme ceux qu’il avait en privé avec Patricia ou encore ceux plus débridés avec nos autres amis, voyant bien à sa mine ébahie combien mon histoire le trouble.
CHAPITRE 62 (Chez les De Bierne, Paris) (suite)
« Au matin »
Ming ouvre les yeux, le soleil est déjà levé depuis un moment et baigne la chambre d’une lumière apaisante, il est le premier étonné d’avoir quand même trouvé le sommeil alors qu’il n’y croyait plus.
C’est donc en pleine forme qu’il met les pieds par terre, enfile la robe de chambre que lui a prêtée Pierre et qui le fait ressembler à un des sept nains de blanche neige, cette idée le fait sourire et c’est donc tout guilleret qu’il sort de la chambre pour se rendre aux toilettes, prenant ensuite le chemin de la cuisine où une bonne odeur de café lui excite les papilles.
Hellènes ne peut s’empêcher de s’esclaffer quand elle le voit arriver.
- Ne va surtout pas te faire mal en tombant avec cette robe de chambre deux fois trop grande pour toi Hi ! Hi ! Pierre aurait plutôt dû t’en prêter une de Florian !
- (Ming) Deux alors !! Si je voulais faire le tour de ma taille Hi ! Hi ! Pierre est encore au lit ?
- (Hellènes) Ça fait déjà deux heures qu’il est parti à son travail, il revient pour le déjeuner et m’a dit qu’il prenait son après-midi pour profiter de vous deux.
Hellènes lui sert son bol de café.
- Tiens !! Je te l’ai fait comme tu l’aimes !!
- Tu es une vraie perle Hellènes, merci.
Ming prend quelques minutes pour savourer sa boisson, puis revient vers son hôtesse avec le sourire.
- La soirée s’est plutôt bien passée tu ne trouves pas ? Qui aurait cru ?
- J’ai eu quand même un peu peur des premières réactions de Yuan, mais c’est vrai que tout semble s’être arrangé pour le mieux.
Ming regarde vers le canapé, surpris de le voir vide.
- Je vois que ton fils est un lève-tôt !! Il est sorti ?
- Pas que je sache !! Tu devrais plutôt aller jeter un œil dans la chambre où dort le tien, je crois que la hache de guerre est définitivement enterrée entre eux deux.
- Non !! Ils sont ensemble ?? J’y crois pas !!
- Il faudra bien pourtant, je t’avoue que je ne m’y attendais pas moi non plus et j’ai eu la surprise de ma vie en ouvrant la porte pour voir si tout allait bien Hi ! Hi ! En douce je dois bien reconnaître que tu n’as pas raté ton fils, c’est vraiment un très beau garçon.
- Le vôtre est pas mal non plus !!
Ming malgré tout est trop curieux pour poursuivre la conversation, il se lève pour aller constater par lui-même ce que vient de lui révéler son amie.
Il ouvre lentement la porte et reste un long moment figé devant la vision qu’il a des deux garçons enlacés, dormant comme des bienheureux.
Le tableau est tellement surprenant pour lui qui n’aurait jamais parié un kopeck de les voir un jour partager le même lit, qu’il en a les larmes qui perlent de ses yeux et referme la porte toujours sans faire de bruit, retournant rejoindre Hellènes dans la cuisine.
Celle-ci sourit gentiment quand elle comprend toute l’émotion que ressent son ami, elle-même ayant eu une réaction similaire à la sienne quand elle a découvert un peu plus tôt dans la matinée les deux garçons endormis l’un contre l’autre.
- Surprenant pas vrai ?
Ming essuie ses yeux en rendant son sourire à Hellènes.
- Le mot est faible !! Il s’en passe des choses depuis ces derniers jours, je m’attends à me réveiller dans mon lit et que tout ceci ne soit qu’un rêve.
- Il va te falloir te faire à l’idée que c’est bien la réalité pourtant, Florian avec sa nouvelle personnalité et Yuan enfin libéré de sa maladie, il pourra enfin avoir la vie d’un garçon de son âge.
- Si sa mère était encore de ce monde, elle en pleurerait de joie.
- Tu n’as jamais pensé à refaire ta vie ?
- Comment veux-tu !! Une femme comme Ikori est irremplaçable !! Je pense à elle chaque jour tu sais ? Yuan lui ressemble tellement !!
- Je ressemble tellement à qui ??
Les deux adultes sursautent, surpris d’entendre parler derrière eux et Ming tourne la tête vers son fils qui les regarde le visage épanoui.
- À ta mère mon garçon, à chaque fois que je te regarde c’est elle que j’ai devant moi !! Tu ne peux pas imaginer comme elle me manque.
Le brave homme éclate en sanglots, Hellènes comprend qu’il n’est pas prêt encore de faire le deuil de celle qui illuminait sa vie.
Elle s’approche de son ami pour le prendre dans ses bras.
- Allons !! Ça fait si longtemps maintenant !! Pense qu’elle doit être heureuse là où elle est de vous voir tous les deux aussi complices.
- Merci Hellènes !! Heureusement que je vous ai tous les trois, Yuan toi et Pierre !!
- (Yuan) Et Florian p’pa !! Il est là lui aussi maintenant !!
Ming essuie ses larmes et sourit à son fils.
- Tu as raison fiston, Florian est là lui aussi et quelque chose me dit qu’il va prendre beaucoup d’importance pour nous à partir d’aujourd’hui, je me trompe ?
- (Hellènes) Ton père est passé voir si tu dormais encore, il vous a vus !!
- (Yuan) Nous avons beaucoup parlé cette nuit avec « Flo », nous nous sommes endormis sans nous en rendre compte.
- (Ming amusé) Juste parlé ? Rien d’autre ?
Yuan devient rouge et ne sait quoi répondre, il sent deux bras s’enrouler autour de sa taille et une voix reconnaissable entre mille qui répond à sa place.
- Heu !! Les bisous ça compte ou pas ?