22-02-2022, 12:19 PM
(Modification du message : 04-03-2022, 10:32 AM par Philou0033.)
Chapitre 5.
"Sous terre"
La matinée est consacrée à étudier et à revoir nos cours. C’est normal, les études sont prioritaires. Je révise mes cours de math, de physique et de français. Ben fait de même, il a aussi pris ses cours. Nous sommes dans la salle à manger, c’est préférable ; d’une part il y a assez de place sur la table pour y déposer nos cours et nos fardes et d’autre part nous ne sommes pas dérangés. Et puis c’est plus facile que d’être dans ma chambre !
Maman a préparé un « macaroni – jambon – fromage » pour le repas. Nous mangeons vers midi pour avoir assez de temps pour digérer avant d’aller faire de la spéléo. Papa nous conduit près du local, lieu de rendez-vous. Raphaël est déjà là, de même que Marc-Antoine. Dominique et John arrivent dix minutes plus tard.
C’est en deux voitures que nous partons vers le village de Mont-Godinne. C’est là où nous allons explorer les entrailles de la Terre. Nous arrivons après cinquante minutes de route. Nous nous arrêtons à proximité d’une maison d’un âge certain. Je peux lire sur une planche en bois apposée sur la façade : « Refuge Norbert Casteret ». (Norbert Casteret (1897 – 1987) spéléologue, pyrénéiste et écrivain Français). Il s’agit du refuge de la fédération des scouts. (FSC) Dominique et John font partie du « Centre Routier Spéléo » de la fédé.
Au refuge, il y a un « permanent » qui s’occupe d’accueillir, des sanitaires, de la cantine et des dortoirs. Il enregistre les équipes qui vont descendre en indiquant les noms ainsi que le responsable de l’équipe, la grotte qui sera l’objet de la descente et également les heures envisagées pour le retour. Il donne aussi les indications concernant les éventuelles chutes de pluie et autres renseignements pour garantir une bonne descente. La sécurité est essentielle !
Nous avons aussi pu voir qu’une tour en bois est érigée au fond du terrain du refuge. C’est une tour d’entraînement de dix mètres de haut pour pouvoir s’adonner à la descente en rappel mais aussi à la montée sur des échelles constituées de petits barreaux d’alu fixés à deux filins métalliques de dix mètres de long eux aussi. Le tout étant roulé pour être plus facilement transportable.
Nous nous équipons pour faire une descente. Salopette, grosses chaussures, baudrier et casque avec lampe frontale. Dominique nous signale que nous passons d’abord par la tour d’entraînement avant d’aller visiter « Le Trou de l’Église » ! Nous nous sommes donc fait quelques montées à l’échelle et évidemment quelques descentes en rappel. J’aime bien le rappel le long de la corde. Je précise que nous sommes toujours assurés par une corde d’assurance fixée à un mousqueton à notre baudrier. En cas de chute nous sommes donc assurés par un autre spéléologue. C’est bien évident que ce sont Dominique et John qui ont joué ce rôle, l’un au-dessus de la tour et l’autre au pied de celle-ci.
Nous nous sommes ensuite rendus à pied en direction de cette fameuse grotte, « Le Trou de L’Église ». Cette grotte porte bien son nom, elle se trouve juste en face de l’église, de l’autre côté de la route, au centre du village. C’est en fait un chantoir au fond duquel l’entrée de la grotte se trouve. Il y a donc deux entrées, mais nous empruntons celle qui est moins technique. Normal nous sommes débutants !
Nous allumons nos lampes, nous sommes prêts. C’est John qui prend la tête du groupe et qui entre donc le premier dans l’orifice donnant accès au monde souterrain. C’est Raphaël qui entre ensuite, lui-même suivi par Ben, Marc-Antoine, moi et Dominique qui ferme la marche ! Nous descendons dans la grotte sur un plan incliné de plus ou moins quarante-cinq degrés. Il y a beaucoup de pierres qui nous permettent de poser nos pieds et nos mains pour descendre. Puis il y a un petit éboulis que nous passons sans problème. On entend le bruit de l’eau qui coule, sans pour autant voir le « ruisseau » passer. Nous sommes dans une salle et déjà nous voyons des concrétions. Des stalactites, des stalagmites et des colonnes ! Le spectacle est magique : éclairés par nos lampes électriques placées sur nos casques nous découvrons ce lieu. C’est magique, il fait assez calme malgré le bruit de l’eau. La température est d’environ douze degrés mais il fait très humide. Dominique et John sont équipés d’une lampe frontale qui fonctionne avec un dispositif de fabrication de gaz acétylène en mouillant le carbure de calcium. Sur leurs casques, on peut voir une flamme qui donne une lumière très blanche, qui éclaire donc la salle. Nous restons un moment à contempler les concrétions.
Nous poursuivons la descente et puis visitons une petite salle dont l’entrée est très petite. Il ne faut pas être trop gros pour y accéder. C’est aussi une salle splendide où les concrétions sont aussi belles les unes que les autres. C’est magnifique, c’est d’une beauté à « couper le souffle ». Nous poursuivons par les « corniches ». On dirait deux bancs qui se font face et qui sont séparés d’une cinquantaine de centimètres et qui partent en pente douce. Ce devait être le niveau du ruisseau il y a des millions d’années. Entre les deux « bancs », par l’interstice, il y a une profondeur d’environ dix mètres. Au fond c’est le ruisseau qui coule. Nous marchons sur un banc et puis sur l’autre, nous changeons souvent de côté, soit en fonction de la place pour y déposer nos pieds.
Nous poursuivons notre balade sous terre. A un moment John s’arrête et nous demande de le suivre sur la gauche à un endroit où la roche présente une faille. Nous nous introduisons dans cet orifice. Nous arrivons alors dans une petite salle. À plusieurs endroits au niveau du sol, nous remarquons des trous d’eau dont la profondeur est variable. Ils sont souvent de formes ovales ou rondes. John nous signale que ces trous sont appelés « gourds ». Nous sommes très heureux de voir ce genre de choses, c’est tout à fait inattendu. Il y a encore et encore des concrétions de différentes tailles ! C’est l’émerveillement en continu. Nous poursuivons alors notre parcours pour rejoindre enfin le cours d’eau qui dévale vers le fond de la grotte. A un endroit nous pouvons nous arrêter un moment pour nous reposer quelques instants. C’est l’occasion pour nous de faire le point sur le parcours déjà effectué.
C’est toujours avec le même entrain que nous poursuivons jusqu’au fond du « Trou de l’Église ». Nous sommes maintenant quatre-vingt-cinq mètres plus bas que l’entrée de la grotte. Je suis stupéfait par ce que je viens de vivre. Je me rapproche de Ben et je l’embrasse sur la bouche. Nos langues se retrouvent quelques secondes et puis nos lèvres se séparent. Je regarde Raphaël et je lui dit : « Oups, excuse-nous ! » Raph nous fait un large sourire, il n’est pas offusqué de nous avoir vus nous embrasser.
C’est alors le moment de remonter. Nous suivons le même ordre de passage, nous sommes habitués d’avoir le même coéquipier devant nous. Parfois un petit coup de main n’est pas superflu. Nous quittons le cours d’eau et nous arrivons à la petite salle que nous avons quittée avant d’aller au bout de la grotte. John nous demande si l’un de nous est claustrophobe. Nous répondons que non. Il explique que nous allons progresser à plat ventre ou voûtés dans un boyau d’environ vingt mètres. Nous sommes impatients de voir ce que John nous réserve en guise de sensations.
Nous progressons toujours dans le même ordre. Effectivement, certains passages plus étroits demandent que nous rampions. Nous nous aidons de nos pieds pour pousser vers l’avant tandis que nos mains tentent d’agripper l’une ou l’autre aspérités pour nous tirer. C’est vrai qu’il y a intérêt à ne pas être atteint de claustrophobie ! C’est en nage que nous sortons de ce boyau. Je suis très étonné de voir toutes ces variétés de passages dans cette grotte. Je me dis que j’ai bien fait de venir et je suis sûr et certain que c’est la même chose pour mes autres compagnons d’aventure !
John nous signale qu’il nous reste encore deux petits éboulis à franchir avant de songer à remonter vers la lumière du jour. Nous progressons en montant. Puis nous nous retrouvons dans une partie sèche. Nous bifurquons sur la gauche et d’un coup nous sommes face à la paroi sur laquelle de nombreuses prises sont visibles. C’est une sorte de cheminée qui monte plus ou moins à la verticale en direction de la seconde sortie (ou entrée). Effectivement ce conduit fait tout au plus, cinquante centimètres de large. Nous progressions sur environ dix mètres avant d’arriver à un coude et en dépassant ce point nous apercevons enfin la lumière du jour. Encore quelques mètres et nous serons dehors.
Dominique sort à son tour, c’est le dernier, c’est notre serre-file. Nous affichons un large sourire bien que nous fussions fatigués. Marc-Antoine remercie les deux moniteurs. Nous les applaudissons pour leur dévouement et leurs explications très utiles, données tout au long de cette découverte souterraine. Nous reprenons alors le chemin du refuge.
Une séance de nettoyage des salopettes et autres baudriers est bien nécessaire. Puis c’est nous qui devons-nous rafraîchir. Nous nous déshabillons dans la salle d’eau et dans le plus simple appareil nous nous lavons. Heureusement que j’avais prévu de quoi me changer : slip, tee-shirt et chaussettes. Mon short ayant été enlevé avant d’enfiler la salopette est donc toujours portable. Je vois que Raphaël est un peu ennuyé, il est en slip et n’a pas de pantalon à mettre, il l’avait gardé sous la salopette, il est trempé et sale. Je lui fais signe d’approcher et je lui dis :
Moi : « Raph tu sembles avoir un souci de pantalon ?
Rap : Oui, j’aurais dû faire comme vous et ôter mon « fut » avant d’enfiler la salopette !
Moi : Pas de souci Raph, j’ai un autre short dans mon sac. Je pense qu’il t’ira, bien que je sois un peu plus large que toi. Tiens !
Rap : Merci Phil, t’es super !
Moi : De rien Raph. »
Raphaël revêt mon second short, il est un peu large, mais avec sa ceinture il reste bien en place au niveau de la taille. Ben a vu ce que je venais de faire. Je le vois qui lève un pouce en signe d’approbation. Je n’allais pas laisser Raph comme ça, en slip pour renter vers Bruxelles. Marc-Antoine nous demande de le suivre dans la cantine du refuge. Nous nous installons à une table. Dominique arrive avec un plateau contenant huit verres. John le suit avec deux bouteilles de mousseux.
Dom : « Voilà les garçons, nous allons fêter votre baptême spéléo. Je dois dire que je suis très fier de vous. Non seulement vous avez été au taquet mais aussi vous avez scrupuleusement suivi les consignes.
Joh : Je suis le premier partant pour refaire ce genre de sortie avec vous. Vous avez été à la hauteur.
M-A : Merci pour les gars. Je suis moi aussi très agréablement surpris par leur grande maturité. Ils sont restés attentifs à ce qui se passait. Super les gars.
Moi : Merci à vous trois. Je suis tellement émerveillé par cette exploration que je suis partant pour revenir encore et encore, pour faire de la spéléo.
Ben, Raph : Moi aussi !
Nous nous sommes tous mis à rire. Nous avons trinqué à ce merveilleux après-midi. Dominique et John ne boivent qu’un demi-verre de mousseux, car ils doivent nous ramener entiers à Bruxelles. Nous finissons entre jeunes les deux bouteilles avec l’aide de M-A bien entendu. Nous rangeons la cantine et remettons les verres en place. Nous reprenons nos sacs et puis nos places dans les voitures.
"Sous terre"
La matinée est consacrée à étudier et à revoir nos cours. C’est normal, les études sont prioritaires. Je révise mes cours de math, de physique et de français. Ben fait de même, il a aussi pris ses cours. Nous sommes dans la salle à manger, c’est préférable ; d’une part il y a assez de place sur la table pour y déposer nos cours et nos fardes et d’autre part nous ne sommes pas dérangés. Et puis c’est plus facile que d’être dans ma chambre !
Maman a préparé un « macaroni – jambon – fromage » pour le repas. Nous mangeons vers midi pour avoir assez de temps pour digérer avant d’aller faire de la spéléo. Papa nous conduit près du local, lieu de rendez-vous. Raphaël est déjà là, de même que Marc-Antoine. Dominique et John arrivent dix minutes plus tard.
C’est en deux voitures que nous partons vers le village de Mont-Godinne. C’est là où nous allons explorer les entrailles de la Terre. Nous arrivons après cinquante minutes de route. Nous nous arrêtons à proximité d’une maison d’un âge certain. Je peux lire sur une planche en bois apposée sur la façade : « Refuge Norbert Casteret ». (Norbert Casteret (1897 – 1987) spéléologue, pyrénéiste et écrivain Français). Il s’agit du refuge de la fédération des scouts. (FSC) Dominique et John font partie du « Centre Routier Spéléo » de la fédé.
Au refuge, il y a un « permanent » qui s’occupe d’accueillir, des sanitaires, de la cantine et des dortoirs. Il enregistre les équipes qui vont descendre en indiquant les noms ainsi que le responsable de l’équipe, la grotte qui sera l’objet de la descente et également les heures envisagées pour le retour. Il donne aussi les indications concernant les éventuelles chutes de pluie et autres renseignements pour garantir une bonne descente. La sécurité est essentielle !
Nous avons aussi pu voir qu’une tour en bois est érigée au fond du terrain du refuge. C’est une tour d’entraînement de dix mètres de haut pour pouvoir s’adonner à la descente en rappel mais aussi à la montée sur des échelles constituées de petits barreaux d’alu fixés à deux filins métalliques de dix mètres de long eux aussi. Le tout étant roulé pour être plus facilement transportable.
Nous nous équipons pour faire une descente. Salopette, grosses chaussures, baudrier et casque avec lampe frontale. Dominique nous signale que nous passons d’abord par la tour d’entraînement avant d’aller visiter « Le Trou de l’Église » ! Nous nous sommes donc fait quelques montées à l’échelle et évidemment quelques descentes en rappel. J’aime bien le rappel le long de la corde. Je précise que nous sommes toujours assurés par une corde d’assurance fixée à un mousqueton à notre baudrier. En cas de chute nous sommes donc assurés par un autre spéléologue. C’est bien évident que ce sont Dominique et John qui ont joué ce rôle, l’un au-dessus de la tour et l’autre au pied de celle-ci.
Nous nous sommes ensuite rendus à pied en direction de cette fameuse grotte, « Le Trou de L’Église ». Cette grotte porte bien son nom, elle se trouve juste en face de l’église, de l’autre côté de la route, au centre du village. C’est en fait un chantoir au fond duquel l’entrée de la grotte se trouve. Il y a donc deux entrées, mais nous empruntons celle qui est moins technique. Normal nous sommes débutants !
Nous allumons nos lampes, nous sommes prêts. C’est John qui prend la tête du groupe et qui entre donc le premier dans l’orifice donnant accès au monde souterrain. C’est Raphaël qui entre ensuite, lui-même suivi par Ben, Marc-Antoine, moi et Dominique qui ferme la marche ! Nous descendons dans la grotte sur un plan incliné de plus ou moins quarante-cinq degrés. Il y a beaucoup de pierres qui nous permettent de poser nos pieds et nos mains pour descendre. Puis il y a un petit éboulis que nous passons sans problème. On entend le bruit de l’eau qui coule, sans pour autant voir le « ruisseau » passer. Nous sommes dans une salle et déjà nous voyons des concrétions. Des stalactites, des stalagmites et des colonnes ! Le spectacle est magique : éclairés par nos lampes électriques placées sur nos casques nous découvrons ce lieu. C’est magique, il fait assez calme malgré le bruit de l’eau. La température est d’environ douze degrés mais il fait très humide. Dominique et John sont équipés d’une lampe frontale qui fonctionne avec un dispositif de fabrication de gaz acétylène en mouillant le carbure de calcium. Sur leurs casques, on peut voir une flamme qui donne une lumière très blanche, qui éclaire donc la salle. Nous restons un moment à contempler les concrétions.
Nous poursuivons la descente et puis visitons une petite salle dont l’entrée est très petite. Il ne faut pas être trop gros pour y accéder. C’est aussi une salle splendide où les concrétions sont aussi belles les unes que les autres. C’est magnifique, c’est d’une beauté à « couper le souffle ». Nous poursuivons par les « corniches ». On dirait deux bancs qui se font face et qui sont séparés d’une cinquantaine de centimètres et qui partent en pente douce. Ce devait être le niveau du ruisseau il y a des millions d’années. Entre les deux « bancs », par l’interstice, il y a une profondeur d’environ dix mètres. Au fond c’est le ruisseau qui coule. Nous marchons sur un banc et puis sur l’autre, nous changeons souvent de côté, soit en fonction de la place pour y déposer nos pieds.
Nous poursuivons notre balade sous terre. A un moment John s’arrête et nous demande de le suivre sur la gauche à un endroit où la roche présente une faille. Nous nous introduisons dans cet orifice. Nous arrivons alors dans une petite salle. À plusieurs endroits au niveau du sol, nous remarquons des trous d’eau dont la profondeur est variable. Ils sont souvent de formes ovales ou rondes. John nous signale que ces trous sont appelés « gourds ». Nous sommes très heureux de voir ce genre de choses, c’est tout à fait inattendu. Il y a encore et encore des concrétions de différentes tailles ! C’est l’émerveillement en continu. Nous poursuivons alors notre parcours pour rejoindre enfin le cours d’eau qui dévale vers le fond de la grotte. A un endroit nous pouvons nous arrêter un moment pour nous reposer quelques instants. C’est l’occasion pour nous de faire le point sur le parcours déjà effectué.
C’est toujours avec le même entrain que nous poursuivons jusqu’au fond du « Trou de l’Église ». Nous sommes maintenant quatre-vingt-cinq mètres plus bas que l’entrée de la grotte. Je suis stupéfait par ce que je viens de vivre. Je me rapproche de Ben et je l’embrasse sur la bouche. Nos langues se retrouvent quelques secondes et puis nos lèvres se séparent. Je regarde Raphaël et je lui dit : « Oups, excuse-nous ! » Raph nous fait un large sourire, il n’est pas offusqué de nous avoir vus nous embrasser.
C’est alors le moment de remonter. Nous suivons le même ordre de passage, nous sommes habitués d’avoir le même coéquipier devant nous. Parfois un petit coup de main n’est pas superflu. Nous quittons le cours d’eau et nous arrivons à la petite salle que nous avons quittée avant d’aller au bout de la grotte. John nous demande si l’un de nous est claustrophobe. Nous répondons que non. Il explique que nous allons progresser à plat ventre ou voûtés dans un boyau d’environ vingt mètres. Nous sommes impatients de voir ce que John nous réserve en guise de sensations.
Nous progressons toujours dans le même ordre. Effectivement, certains passages plus étroits demandent que nous rampions. Nous nous aidons de nos pieds pour pousser vers l’avant tandis que nos mains tentent d’agripper l’une ou l’autre aspérités pour nous tirer. C’est vrai qu’il y a intérêt à ne pas être atteint de claustrophobie ! C’est en nage que nous sortons de ce boyau. Je suis très étonné de voir toutes ces variétés de passages dans cette grotte. Je me dis que j’ai bien fait de venir et je suis sûr et certain que c’est la même chose pour mes autres compagnons d’aventure !
John nous signale qu’il nous reste encore deux petits éboulis à franchir avant de songer à remonter vers la lumière du jour. Nous progressons en montant. Puis nous nous retrouvons dans une partie sèche. Nous bifurquons sur la gauche et d’un coup nous sommes face à la paroi sur laquelle de nombreuses prises sont visibles. C’est une sorte de cheminée qui monte plus ou moins à la verticale en direction de la seconde sortie (ou entrée). Effectivement ce conduit fait tout au plus, cinquante centimètres de large. Nous progressions sur environ dix mètres avant d’arriver à un coude et en dépassant ce point nous apercevons enfin la lumière du jour. Encore quelques mètres et nous serons dehors.
Dominique sort à son tour, c’est le dernier, c’est notre serre-file. Nous affichons un large sourire bien que nous fussions fatigués. Marc-Antoine remercie les deux moniteurs. Nous les applaudissons pour leur dévouement et leurs explications très utiles, données tout au long de cette découverte souterraine. Nous reprenons alors le chemin du refuge.
Une séance de nettoyage des salopettes et autres baudriers est bien nécessaire. Puis c’est nous qui devons-nous rafraîchir. Nous nous déshabillons dans la salle d’eau et dans le plus simple appareil nous nous lavons. Heureusement que j’avais prévu de quoi me changer : slip, tee-shirt et chaussettes. Mon short ayant été enlevé avant d’enfiler la salopette est donc toujours portable. Je vois que Raphaël est un peu ennuyé, il est en slip et n’a pas de pantalon à mettre, il l’avait gardé sous la salopette, il est trempé et sale. Je lui fais signe d’approcher et je lui dis :
Moi : « Raph tu sembles avoir un souci de pantalon ?
Rap : Oui, j’aurais dû faire comme vous et ôter mon « fut » avant d’enfiler la salopette !
Moi : Pas de souci Raph, j’ai un autre short dans mon sac. Je pense qu’il t’ira, bien que je sois un peu plus large que toi. Tiens !
Rap : Merci Phil, t’es super !
Moi : De rien Raph. »
Raphaël revêt mon second short, il est un peu large, mais avec sa ceinture il reste bien en place au niveau de la taille. Ben a vu ce que je venais de faire. Je le vois qui lève un pouce en signe d’approbation. Je n’allais pas laisser Raph comme ça, en slip pour renter vers Bruxelles. Marc-Antoine nous demande de le suivre dans la cantine du refuge. Nous nous installons à une table. Dominique arrive avec un plateau contenant huit verres. John le suit avec deux bouteilles de mousseux.
Dom : « Voilà les garçons, nous allons fêter votre baptême spéléo. Je dois dire que je suis très fier de vous. Non seulement vous avez été au taquet mais aussi vous avez scrupuleusement suivi les consignes.
Joh : Je suis le premier partant pour refaire ce genre de sortie avec vous. Vous avez été à la hauteur.
M-A : Merci pour les gars. Je suis moi aussi très agréablement surpris par leur grande maturité. Ils sont restés attentifs à ce qui se passait. Super les gars.
Moi : Merci à vous trois. Je suis tellement émerveillé par cette exploration que je suis partant pour revenir encore et encore, pour faire de la spéléo.
Ben, Raph : Moi aussi !
Nous nous sommes tous mis à rire. Nous avons trinqué à ce merveilleux après-midi. Dominique et John ne boivent qu’un demi-verre de mousseux, car ils doivent nous ramener entiers à Bruxelles. Nous finissons entre jeunes les deux bouteilles avec l’aide de M-A bien entendu. Nous rangeons la cantine et remettons les verres en place. Nous reprenons nos sacs et puis nos places dans les voitures.