08-08-2020, 11:47 AM
2eme ANNEE Septembre : (16 / 70) (Nantes)
Gare de Nantes, Marc et Aléxie descendent du train et sortent rapidement dans la rue, Aléxie tient un léger sac à dos car ils doivent repartir le soir même ou au pire le lendemain matin car Aléxie doit reprendre le lycée le surlendemain.
- (Aléxie) Tu as bien prévenu tes parents de notre arrivée ?
- (Marc) Oui j’ai eu ma mère hier au téléphone, d’ailleurs elle a été étonnée que je vienne et en plus avec quelqu’un.
- (Aléxie) Alors pourquoi ne sont-ils pas là ?
- (Marc en souriant tristement) Ça serait bien la première fois qu’ils se déplaceraient pour moi, non en fait nous devons prendre un taxi. Il n’y a pas d’autres moyens de transport car ils habitent en dehors de la ville.
Aléxie se demande s’il a eu raison d’insister pour qu’ils viennent, le calme de son copain le rassure un peu mais il ne comprend vraiment pas.
Depuis qu’il connaît Marc, il est sûr que jamais il n’est retourné les voir et s’ils sont ici aujourd’hui c’est vraiment parce que lui a insisté lourdement.
Marc hèle un taxi et donne l’adresse, pendant le trajet toutes les tentatives d’Aléxie pour engager la conversation sont tombées à plat.
Son copain n’étant visiblement pas d’humeur et du coup il cogite sur ce qu’il va découvrir et commence à se faire un film de cette journée.
Seul le bruit du moteur rompt le silence à l’intérieur du taxi, Aléxie imagine alors les pires scénarios allant de la famille alcoolique jusqu’à la ferme avec les parents paysans.
C’est quand il entend le clignotant du taxi et que celui-ci s’engage dans une grande allée magnifiquement entretenue qu’il commence à hausser les sourcils.
Au bout de l’allée ombragée il aperçoit alors un magnifique manoir avec devant une grande place ou deux véhicules de luxe sont garés.
La première est un 4x4 Cayenne et la seconde une BMW 7,35 CSI, Aléxie se dit alors que les parents de Marc doivent être les intendants de ce manoir et il cherche des yeux un pavillon qui devrait normalement leur être attribué pas très loin de là.
Quand le taxi s’arrête devant l’entrée principale, Marc règle la course et descend en faisant signe à son ami d’en faire autant.
Un homme d’un certain âge en tenue de pingouin sort alors du manoir et s’avance souriant vers les deux jeunes hommes.
Aléxie se dit que le père de Marc n’a pas l’air si terrible que ça, même qu’il parait plutôt sympathique et c’est seulement quand il l’entend parler qu’il comprend son erreur.
- (L’homme) Monsieur Marc a-t-il fait bon voyage ? Je suis heureux de vous revoir depuis tout ce temps.
Marc avec un grand sourire.
- Merci Jean !! Père et mère sont-ils disponibles pour nous recevoir ?
Le visage de Jean s’assombrit le temps de quelques secondes.
- Non monsieur Marc, monsieur De Lamarlière vous fait savoir qu’il ne pourra vous accordez de son temps que pour le déjeuner et madame reçoit des amies très proches au petit salon et ne souhaite pas être dérangée.
Marc qui apparemment ne le prend pas mal.
- Très bien alors, je vais montrer ma chambre et faire visiter le parc à mon ami. Serait-il possible d’avoir un petit-déjeuner sous la tonnelle.
- Bien sûr monsieur Marc, tout sera prêt d’ici un petit quart d’heure. Je vous ferais mander par Arnault qui j’en suis sûr sera heureux de vous revoir.
- (Marc sourit) Moi aussi depuis le temps.
Aléxie est resté la bouche ouverte pendant toute la conversation et regarde son ami avec les yeux ronds de surprise de ce qu’elle sous-entend.
Marc lui prend doucement la main et l’entraîne à l’intérieur de la maison de maître qui appartient à sa famille depuis neuf générations, aucune parole n’est prononcée jusqu’au moment où ils se retrouvent dans une grande chambre lumineuse où Aléxie grâce à l’agencement sympathique retrouve le sourire et sa curiosité.
- (Aléxie) Et ben ça alors !!! Si je m’attendais !!!
Marc lâche la main de son compagnon.
- Elle te plaît ma chambre ? C’est moi qui l’ai aménagée à mon goût et c’est certain qu’elle dépare du reste de la demeure, mais je m’y sens bien et crois-moi c’est un des seuls endroits où je me plais bien ici.
- (Aléxie impressionné) Moi qui te croyais issu d’une famille d’ouvrier comme moi, je tombe de haut là !! Ils font quoi tes parents ?
Marc en s’asseyant sur le lit.
- Ils gèrent leur fric et passent leurs temps en réunions mondaines, sinon ils voyagent beaucoup.
- (Aléxie) Et toi dans tout ça ??
Marc en se couvrant le visage avec ses mains.
- Moi ? Je ne compte pas ou presque depuis que j’ai refusé de suivre la voie qu’ils voulaient pour moi.
- (Aléxie curieux) La voie ? Quelle voie ?
- (Marc très triste) Ils voulaient que je suive la « carrière » et moi je ne voulais pas, la diplomatie n’a jamais été ma tasse de thé et je préfère être médecin. Seulement voilà !! Ce n’est pas assez bien pour eux et depuis deux ans nous ne nous adressons quasiment plus la parole, mon seul contact avec eux c’est le chèque qu’ils m’envoient « royalement » chaque mois et qui suffit à peine pour que je vive correctement mais ça, tu le sais déjà.
- Putain !! Mais c’est quoi ses parents de merde !!
Marc en souriant devant la levée de boucliers de son copain.
- Tu ne peux pas comprendre, ils n’ont eu que moi et ils sont déçus de la voie que j’ai choisie. Rends-toi compte que ma famille n’a jamais eu d’emplois autres que politiques et que leur seul fils va rompre plusieurs centaines d’années de traditions, et ça, ils n’arrivent pas à l’accepter car c’est contraire à tout ce qu’ils connaissent de la vie.
Aléxie soufflé par ce qu’il entend :
- Et ben ça alors !!! Si je m’attendais à être le petit ami d’un monsieur « De » Pff !!! Tu parles d’un choc !!!
Marc en riant de sa réaction.
- Tout ça sera à nous un jour et tu seras appelé « monsieur Aléxie » Hi ! Hi !
Aléxie en fixant son ami.
- À ça certainement pas !! Il ne manquerait plus que ça !! Mais dis-moi ? L’homme de tout à l’heure ? Jean !! Il avait l’air d’être heureux de te revoir ?
- (Marc) Et moi aussi crois-moi !! En fait ce sont eux qui m’ont élevé, lui sa femme Yvonne et leur fils Arnault que je considère comme mon frère.
- Pourtant c’est la première fois que tu parles d’eux ?
- (Marc désolé) Oui je sais mais je n’aime pas trop parler de cet endroit même s’il y a des personnes que j’aime beaucoup qui y vivent.
Aléxie va pour répliquer quand un bruit de pas rapide résonne dans le couloir et que la porte de la chambre s’ouvre énergiquement et vient claquer contre le mur, un garçon aux yeux brillants de plaisirs vient prendre Marc par la taille et le serrer très fort en le soulevant du sol.
- (Le garçon) T’es là ma poule ??? Putain !! Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir !!
Marc le visage transformé par l’immense plaisir qu’il ressent à revoir le jeune homme.
- Hé !! Tu m’étouffes espèce de brute !!
Arnault desserre son étreinte et le tient à bout de bras en le détaillant comme un maquignon.
- Mais dis donc toi ? T’as pris du lard on dirait ?? Putain !! Ça te va super-bien !! Tu serais une meuf je te sauterais sur le champ Hi ! Hi !
Aléxie rit à gorge déployée en entendant le jeune homme qui n’appartient de toute évidence pas au même monde que les parents de Marc, son franc-parler lui plaît immédiatement et il s’avance vers eux en tendant la main.
- Bonjour !! Moi c’est Aléxie, ravi de te connaître.
Arnault dévisage le jeune garçon et voit le regard protecteur que Marc pose sur lui, aussi c’est avec un réel étonnement dans la voix qu’il lui demande.
- Non !! Je n’y crois pas !! Putain !! Ne me dis pas que c’est ta « couille » ?
2eme ANNEE Septembre : (17 / 70) (Aix)
Raphaël commence vraiment à se plaire dans ce quartier où les gens qu’il croise sont souriants et lui souhaitent le bonjour, passer quatre ans ici ne le rebute pas bien au contraire et il comprend mieux comment sont ses copains, ayant vécu dans cette ambiance somme toute très amicale.
Il est malgré tout encore un peu perdu et cherche à se repérer parmi toutes ses maisons aux couleurs du sud, Éric lui a donné rendez-vous en fin de matinée car il a voulu le laisser dormir après la journée et le voyage de la veille.
***/***
Quand il s’est levé ce matin l’estomac dans les talons, il a sauté du lit et a descendu les escaliers comme il le fait habituellement quand il est chez lui.
Seulement quand il s’est retrouvé face à Maryse dans la cuisine et qu’il s’est aperçu qu’il était resté en boxer, ses joues ont pris une magnifique teinte rose foncé qui a bien fait rire la brave grand-mère quand elle l’a aperçu.
Maryse apprécie beaucoup d’avoir ce jeune garçon chez elle car l’année passée sans Florian lui a semblé extrêmement longue, voir ce jeune gaillard plein de vie et si semblable à son petit-fils la ravit au plus haut point.
Raphaël malgré un début de gêne vite réprimé devant le sourire naturellement accueillant de Maryse se sent rapidement à l’aise et n’en fait bientôt plus cas.
- (Maryse) Bonjour mon grand, tu bois quoi le matin ?
- (Raphaël souriant) Bonjour mamy !! Du café s’il te plaît mais laisse-moi faire, je suis bien assez grand pour me servir.
Maryse reconnaissant bien là le garçon courageux et serviable qu’elle a rencontré et qui lui a plu tout de suite dès les premières minutes.
- Bien dormi ? La chambre te plaît ? Tu sais si tu veux l’arranger à ta façon il n’y a pas de soucis, Florian n’y couche pour ainsi dire plus maintenant et il ne s’offusquera pas si tu l’aménages à ta convenance.
- Elle est parfaite comme ça et je n’ai pas envie d’y changer quoi que ce soit, c’est déjà très gentil de votre part de m’accepter chez vous.
- Tu sais Raphaël, quand nous t’avons rencontré mon mari et moi pour la première fois au camping, Michel nous a dit en repartant que nous ne tarderions pas à te revoir très vite et il ne s’était pas trompé comme tu peux le constater et j’en suis contente comme tu ne peux même pas t’imaginer. Cette maison va revivre avec un jeune homme plein de vie comme toi, nous t’aimons déjà beaucoup tu sais.
Raphaël ne répond pas car l’émotion est trop forte et il craint qu’elle ne s’en aperçoive au son de sa voix, il boit lentement son café et dévore les tartines se trouvant devant lui.
Quand il a terminé son petit-déjeuner, il range son bol et son couteau dans le lave-vaisselle et embrasse tendrement Maryse avant de remonter s’habiller.
Celle-ci est agréablement surprise de son geste et reste un moment la bouche ouverte en le regardant s’éloigner, Michel la voit dans cet état quand il arrive à son tour et sourit tendrement à sa femme.
- Eh bien maman ? Tu as l’air heureuse ce matin ?
- Raphaël est vraiment un gentil garçon, il me rappelle trop notre Florian tu sais même dans ses gestes.
- (Michel) Ils se sont bien trouvé ces deux-là et je suis aussi content pour Éric tu sais ? Il méritait quelqu’un comme Raphaël.
***/***
La balade dans le quartier lui fait du bien et il va pour rebrousser chemin quand il se sent soulever du sol et qu’il pousse un cri de surprise.
- Oulahhhh !!!
- Comment va mon rouquin chéri ?
Éric l’embrasse dans le cou et le libère content de l’avoir eu par surprise, Raphaël se retourne et capte aussitôt le regard rieur d’Éric.
Sa main part sur les côtes de son copain et commence à le chatouiller, Éric se sauve en riant poursuivit par son ami qui essaie de le rattraper pour poursuivre son supplice.
- (Éric) Pouce !! Stop !! Arrête !! Pitié !!
- En voilà un grand gaillard qui craint les chatouilles Hi ! Hi !
Les deux garçons se tiennent par la taille et reprennent leur route, arrivés devant chez les De Bierne Éric s’arrête et attrape Raphaël par le bras.
- Viens !! Je vais te présenter à mes parents.
Raphaël en rougissant comme une pucelle.
- Déjà !! Mais enfin nous ne nous connaissons qu’à peine monsieur.
- (Éric mort de rire) Mais ça me suffit amplement pour qu’ils te connaissent et qu’ils voient le magnifique garçon qui a pris mon cœur.
- J’ai un peu le trac tu sais ?
- Je me doute bien mais autant crever l’abcès maintenant, je ne me sens pas à jouer la comédie devant eux. Rappelle-toi au camping quand tu as tout dit à tes parents ? Je t’ai promis d’en faire autant alors maintenant c’est l’heure de vérité, allez viens et ne t’inquiète pas, ils seront sans doute surpris mais ça devrait bien se passer.
- (Raphaël tendu) Si tu le dis !! Allons y alors et à la grâce de Dieu !!
- Te voilà bigot maintenant Hi ! Hi !
Éric entraîne son ami sur les quelques dizaines de mètres qui séparent sa maison de celle de Florian, une fois la porte franchie il pousse son amoureux dans la cuisine où ses parents sont encore en plein petit-déjeuner.
Ceux-ci lèvent la tête en entendant les pas venir vers eux et regardent étonnés le jeune rouquin pas très à l’aise qui arrive devant eux.
Ils détaillent le jeune homme des pieds à la tête en souriant, la ressemblance avec Florian est suffisante pour qu’ils sourient en s’en faisant la remarque.
- (José amical) Voilà je présume le fameux Raphaël dont Michel n’arrête pas de nous parler ? Je dois reconnaître qu’il n’a pas tort en disant que tu ressembles beaucoup à « Flo le terrible » Hi ! Hi ! J’espère que tu n’es pas vraiment comme lui sinon je revends la baraque illico Hi ! Hi !
- (Monique amusée) Tu parles d’un accueil !! Bienvenue dans notre quartier mon garçon et n’écoute pas toutes les bêtises que raconte mon mari, si Florian n’existait pas je suis sûre qu’il s’ennuierait.
- (Éric en riant) Il a un truc important à vous dire mais je ne suis pas sûr qu’il le dise à la Florian Hi ! Hi !
Raphaël surpris regarde son copain et voit bien à ses yeux rieurs qu’il se moque de lui.
- Et pourquoi pas si je lui ressemble tant ?
- (Éric pâlit d’un coup) Hé !! Je plaisantais !! Tu ne vas pas leur dire comme ça ?
- (José curieux) Nous dire quoi ?
Raphaël sent son cœur s’emballer quand il lâche d’une voix ferme qu’il essaie de garder la plus naturelle possible.
- Eh bien juste vous dire que j’aime votre fils et que votre fils m’aime !!
2eme ANNEE Septembre : (18 / 70) (L’île de Ré juin mille neuf cent quatre-vingt-quinze)
Maurice arpente son bureau de long en large depuis plus d’une heure, un regard à sa montre pour vérifier que le délai n’est pas encore passé et il retourne s’asseoir en soupirant.
« Dring !! Dring !! »
Il décroche le téléphone.
- Allô !!!
- ………………..
- Faites-le entrer s’il vous plaît et que personne ne me dérange tant qu’il ne sera pas sorti de mon bureau.
Il raccroche sèchement et se frotte les mains pour éliminer toutes traces de moiteur dont elles sont imprégnées.
« Toc ! Toc ! »
- Oui !! Entrez !!
L’homme qui pénètre dans la pièce doit avoir pas loin de la soixantaine et s’approche du bureau d’un pas rapide pour y jeter un dossier sous le nez de Maurice.
Un sourire méchant illumine alors le visage du brave homme, il ne propose pas à son visiteur de s’asseoir prouvant de par ce geste tout le mépris qu’il lui porte.
Il ouvre le dossier qui ma foi lui semble bien mince et prend le temps de lire chaque page avant de reporter le regard sur l’autre homme.
- Eh bien !! Tout ça pour si peu ? C’était bien la peine de se donner autant de mal pour rien !!
- (L’homme en colère) Je me passerais bien de tes commentaires acerbes, donne-moi ce que tu as sur moi et terminons en-là !!
Maurice ne s’en laisse pas conter et ouvre le tiroir en face de lui pour en extraire un porte-documents, il ouvre celui-ci en prenant tout son temps ce qui enrage encore plus le personnage en face de lui.
Maurice sort une première photo qu’il dépose doucement sur le bureau.
- Marie et François Lacombe, onze et quatorze ans morts tous deux fauchés par une voiture dont le conducteur s’est enfui le douze juin mille neuf cent quatre-vingt-quinze à neuf heures cinq très précise selon les témoins. Ça s’est passé sur une route située sur l’île de Ré.
Il fixe sévèrement l’homme qui commence à pâlir, une deuxième photo atterrit près de la première.
- Une Mercédès classe E appartenant à monsieur Jean Delfosse patron des Renseignements généraux et dont l’ADN sur le pare-chocs avant défoncé s’avère être celui de ces deux enfants.
L’homme devient blême et commence à trembler sur ses jambes mais ne desserre pas les lèvres attendant la suite, une troisième photo rejoint les deux autres sur le plateau du bureau.
- Un cliché de gendarmerie pris ce même jour quelques kilomètres plus loin à neuf heures dix-huit et qui montre la même Mercedes prise en excès de vitesse à cent quarante-huit kilomètres heure et dont le conducteur très reconnaissable au demeurant a le visage mortifié par une forte émotion.
- (Jean en bégayant) Maaiss… j’aavais.. fait.. déétrruire …touttes.. sses.. prrreuves
- Faut croire que non puisque tu les as devant toi.
- Pourquoi ??
Maurice en se levant nerveusement.
- Pourquoi quoi ? Que je n’ai rien dit ? Mais pour justement comme en ce moment obtenir le silence sur un dossier auquel je tiens, de toute façon les petits sont morts et nous ne pouvons plus rien y faire alors autant garder pour moi l’opportunité de te tenir par les couilles mon vieux.
Jean se sentant impuissant face à cet homme.
- Que vas-tu faire maintenant ?
- Rien !! Du moins tant que tu respecteras notre marché, quand notre affaire n’aura plus lieu d’être je te ferais parvenir toutes ses preuves et je laisserais libre cours à ta conscience pour l’utilisation que tu en feras ou pas.
- (Jean hystérique) Mais qu’est-ce que ce gamin t’a fait pour que tu en sois autant impliqué ? Tu te rends compte du potentiel qu’il a ? Et si ce qui est noté dans le rapport est exact, ça changerait la vie de beaucoup de monde dans ce pays. Imagine un peu !! Nous aurions à notre disposition un pouvoir certain sur le reste du monde, nos dirigeants développeraient une intelligence sans commune mesure avec ce que nous connaissons.
- Et nous obligerions ce jeune garçon à se mettre au service de gens comme toi ? As-tu pensé à lui ? Sa vie ? Et puis
Il prend le dossier et le met à la poubelle d’un geste rageur.
- Tout ceci est un ramassis d’inepties !! Oui Florian a des capacités très en avance sur son âge !! Oui il est doué dans son futur métier et fera un chirurgien hors pair !! Mais crois-tu réellement que cette histoire d’avoir activé des zones censées être restées inactives sur le cerveau de cet enfant était voulue ?
- Je n’en sais fichtrement rien mais ça méritait d’être analysé, au lieu de ça tu fais tout pour que rien ne transparaisse comme si ce gamin était comme tout le monde !!
- (Maurice furieux) Mais enfin merde !! Ce n’est qu’un gosse !! Foutez-lui la paix !!
- Ce que j’ai découvert, d’autres le feront également un jour ou l’autre et tu ne pourras pas toujours être là.
Maurice en se calmant et en rangeant précieusement les clichés toujours exposés sur son bureau.
- En attendant je lui laisse du temps, le temps de vivre une vie de son âge. Maintenant tu peux sortir de ce bureau et j’espère ne plus jamais t’y voir tu m’as bien compris ?
Il voit qu’il va quitter la pièce.
- Ah oui !! Encore une chose !! Je te tiendrai pour responsable s’il arrive quoi que ce soit au garçon, alors tu ferais mieux de le protéger toi aussi si tu ne veux pas te retrouver en prison pour de très longues années. Sachant qui tu es je ne doute pas que ceux avec qui tu serais enfermé te feraient vite regretter de t’y trouver, je me fais bien comprendre ?
Gare de Nantes, Marc et Aléxie descendent du train et sortent rapidement dans la rue, Aléxie tient un léger sac à dos car ils doivent repartir le soir même ou au pire le lendemain matin car Aléxie doit reprendre le lycée le surlendemain.
- (Aléxie) Tu as bien prévenu tes parents de notre arrivée ?
- (Marc) Oui j’ai eu ma mère hier au téléphone, d’ailleurs elle a été étonnée que je vienne et en plus avec quelqu’un.
- (Aléxie) Alors pourquoi ne sont-ils pas là ?
- (Marc en souriant tristement) Ça serait bien la première fois qu’ils se déplaceraient pour moi, non en fait nous devons prendre un taxi. Il n’y a pas d’autres moyens de transport car ils habitent en dehors de la ville.
Aléxie se demande s’il a eu raison d’insister pour qu’ils viennent, le calme de son copain le rassure un peu mais il ne comprend vraiment pas.
Depuis qu’il connaît Marc, il est sûr que jamais il n’est retourné les voir et s’ils sont ici aujourd’hui c’est vraiment parce que lui a insisté lourdement.
Marc hèle un taxi et donne l’adresse, pendant le trajet toutes les tentatives d’Aléxie pour engager la conversation sont tombées à plat.
Son copain n’étant visiblement pas d’humeur et du coup il cogite sur ce qu’il va découvrir et commence à se faire un film de cette journée.
Seul le bruit du moteur rompt le silence à l’intérieur du taxi, Aléxie imagine alors les pires scénarios allant de la famille alcoolique jusqu’à la ferme avec les parents paysans.
C’est quand il entend le clignotant du taxi et que celui-ci s’engage dans une grande allée magnifiquement entretenue qu’il commence à hausser les sourcils.
Au bout de l’allée ombragée il aperçoit alors un magnifique manoir avec devant une grande place ou deux véhicules de luxe sont garés.
La première est un 4x4 Cayenne et la seconde une BMW 7,35 CSI, Aléxie se dit alors que les parents de Marc doivent être les intendants de ce manoir et il cherche des yeux un pavillon qui devrait normalement leur être attribué pas très loin de là.
Quand le taxi s’arrête devant l’entrée principale, Marc règle la course et descend en faisant signe à son ami d’en faire autant.
Un homme d’un certain âge en tenue de pingouin sort alors du manoir et s’avance souriant vers les deux jeunes hommes.
Aléxie se dit que le père de Marc n’a pas l’air si terrible que ça, même qu’il parait plutôt sympathique et c’est seulement quand il l’entend parler qu’il comprend son erreur.
- (L’homme) Monsieur Marc a-t-il fait bon voyage ? Je suis heureux de vous revoir depuis tout ce temps.
Marc avec un grand sourire.
- Merci Jean !! Père et mère sont-ils disponibles pour nous recevoir ?
Le visage de Jean s’assombrit le temps de quelques secondes.
- Non monsieur Marc, monsieur De Lamarlière vous fait savoir qu’il ne pourra vous accordez de son temps que pour le déjeuner et madame reçoit des amies très proches au petit salon et ne souhaite pas être dérangée.
Marc qui apparemment ne le prend pas mal.
- Très bien alors, je vais montrer ma chambre et faire visiter le parc à mon ami. Serait-il possible d’avoir un petit-déjeuner sous la tonnelle.
- Bien sûr monsieur Marc, tout sera prêt d’ici un petit quart d’heure. Je vous ferais mander par Arnault qui j’en suis sûr sera heureux de vous revoir.
- (Marc sourit) Moi aussi depuis le temps.
Aléxie est resté la bouche ouverte pendant toute la conversation et regarde son ami avec les yeux ronds de surprise de ce qu’elle sous-entend.
Marc lui prend doucement la main et l’entraîne à l’intérieur de la maison de maître qui appartient à sa famille depuis neuf générations, aucune parole n’est prononcée jusqu’au moment où ils se retrouvent dans une grande chambre lumineuse où Aléxie grâce à l’agencement sympathique retrouve le sourire et sa curiosité.
- (Aléxie) Et ben ça alors !!! Si je m’attendais !!!
Marc lâche la main de son compagnon.
- Elle te plaît ma chambre ? C’est moi qui l’ai aménagée à mon goût et c’est certain qu’elle dépare du reste de la demeure, mais je m’y sens bien et crois-moi c’est un des seuls endroits où je me plais bien ici.
- (Aléxie impressionné) Moi qui te croyais issu d’une famille d’ouvrier comme moi, je tombe de haut là !! Ils font quoi tes parents ?
Marc en s’asseyant sur le lit.
- Ils gèrent leur fric et passent leurs temps en réunions mondaines, sinon ils voyagent beaucoup.
- (Aléxie) Et toi dans tout ça ??
Marc en se couvrant le visage avec ses mains.
- Moi ? Je ne compte pas ou presque depuis que j’ai refusé de suivre la voie qu’ils voulaient pour moi.
- (Aléxie curieux) La voie ? Quelle voie ?
- (Marc très triste) Ils voulaient que je suive la « carrière » et moi je ne voulais pas, la diplomatie n’a jamais été ma tasse de thé et je préfère être médecin. Seulement voilà !! Ce n’est pas assez bien pour eux et depuis deux ans nous ne nous adressons quasiment plus la parole, mon seul contact avec eux c’est le chèque qu’ils m’envoient « royalement » chaque mois et qui suffit à peine pour que je vive correctement mais ça, tu le sais déjà.
- Putain !! Mais c’est quoi ses parents de merde !!
Marc en souriant devant la levée de boucliers de son copain.
- Tu ne peux pas comprendre, ils n’ont eu que moi et ils sont déçus de la voie que j’ai choisie. Rends-toi compte que ma famille n’a jamais eu d’emplois autres que politiques et que leur seul fils va rompre plusieurs centaines d’années de traditions, et ça, ils n’arrivent pas à l’accepter car c’est contraire à tout ce qu’ils connaissent de la vie.
Aléxie soufflé par ce qu’il entend :
- Et ben ça alors !!! Si je m’attendais à être le petit ami d’un monsieur « De » Pff !!! Tu parles d’un choc !!!
Marc en riant de sa réaction.
- Tout ça sera à nous un jour et tu seras appelé « monsieur Aléxie » Hi ! Hi !
Aléxie en fixant son ami.
- À ça certainement pas !! Il ne manquerait plus que ça !! Mais dis-moi ? L’homme de tout à l’heure ? Jean !! Il avait l’air d’être heureux de te revoir ?
- (Marc) Et moi aussi crois-moi !! En fait ce sont eux qui m’ont élevé, lui sa femme Yvonne et leur fils Arnault que je considère comme mon frère.
- Pourtant c’est la première fois que tu parles d’eux ?
- (Marc désolé) Oui je sais mais je n’aime pas trop parler de cet endroit même s’il y a des personnes que j’aime beaucoup qui y vivent.
Aléxie va pour répliquer quand un bruit de pas rapide résonne dans le couloir et que la porte de la chambre s’ouvre énergiquement et vient claquer contre le mur, un garçon aux yeux brillants de plaisirs vient prendre Marc par la taille et le serrer très fort en le soulevant du sol.
- (Le garçon) T’es là ma poule ??? Putain !! Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir !!
Marc le visage transformé par l’immense plaisir qu’il ressent à revoir le jeune homme.
- Hé !! Tu m’étouffes espèce de brute !!
Arnault desserre son étreinte et le tient à bout de bras en le détaillant comme un maquignon.
- Mais dis donc toi ? T’as pris du lard on dirait ?? Putain !! Ça te va super-bien !! Tu serais une meuf je te sauterais sur le champ Hi ! Hi !
Aléxie rit à gorge déployée en entendant le jeune homme qui n’appartient de toute évidence pas au même monde que les parents de Marc, son franc-parler lui plaît immédiatement et il s’avance vers eux en tendant la main.
- Bonjour !! Moi c’est Aléxie, ravi de te connaître.
Arnault dévisage le jeune garçon et voit le regard protecteur que Marc pose sur lui, aussi c’est avec un réel étonnement dans la voix qu’il lui demande.
- Non !! Je n’y crois pas !! Putain !! Ne me dis pas que c’est ta « couille » ?
2eme ANNEE Septembre : (17 / 70) (Aix)
Raphaël commence vraiment à se plaire dans ce quartier où les gens qu’il croise sont souriants et lui souhaitent le bonjour, passer quatre ans ici ne le rebute pas bien au contraire et il comprend mieux comment sont ses copains, ayant vécu dans cette ambiance somme toute très amicale.
Il est malgré tout encore un peu perdu et cherche à se repérer parmi toutes ses maisons aux couleurs du sud, Éric lui a donné rendez-vous en fin de matinée car il a voulu le laisser dormir après la journée et le voyage de la veille.
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Quand il s’est levé ce matin l’estomac dans les talons, il a sauté du lit et a descendu les escaliers comme il le fait habituellement quand il est chez lui.
Seulement quand il s’est retrouvé face à Maryse dans la cuisine et qu’il s’est aperçu qu’il était resté en boxer, ses joues ont pris une magnifique teinte rose foncé qui a bien fait rire la brave grand-mère quand elle l’a aperçu.
Maryse apprécie beaucoup d’avoir ce jeune garçon chez elle car l’année passée sans Florian lui a semblé extrêmement longue, voir ce jeune gaillard plein de vie et si semblable à son petit-fils la ravit au plus haut point.
Raphaël malgré un début de gêne vite réprimé devant le sourire naturellement accueillant de Maryse se sent rapidement à l’aise et n’en fait bientôt plus cas.
- (Maryse) Bonjour mon grand, tu bois quoi le matin ?
- (Raphaël souriant) Bonjour mamy !! Du café s’il te plaît mais laisse-moi faire, je suis bien assez grand pour me servir.
Maryse reconnaissant bien là le garçon courageux et serviable qu’elle a rencontré et qui lui a plu tout de suite dès les premières minutes.
- Bien dormi ? La chambre te plaît ? Tu sais si tu veux l’arranger à ta façon il n’y a pas de soucis, Florian n’y couche pour ainsi dire plus maintenant et il ne s’offusquera pas si tu l’aménages à ta convenance.
- Elle est parfaite comme ça et je n’ai pas envie d’y changer quoi que ce soit, c’est déjà très gentil de votre part de m’accepter chez vous.
- Tu sais Raphaël, quand nous t’avons rencontré mon mari et moi pour la première fois au camping, Michel nous a dit en repartant que nous ne tarderions pas à te revoir très vite et il ne s’était pas trompé comme tu peux le constater et j’en suis contente comme tu ne peux même pas t’imaginer. Cette maison va revivre avec un jeune homme plein de vie comme toi, nous t’aimons déjà beaucoup tu sais.
Raphaël ne répond pas car l’émotion est trop forte et il craint qu’elle ne s’en aperçoive au son de sa voix, il boit lentement son café et dévore les tartines se trouvant devant lui.
Quand il a terminé son petit-déjeuner, il range son bol et son couteau dans le lave-vaisselle et embrasse tendrement Maryse avant de remonter s’habiller.
Celle-ci est agréablement surprise de son geste et reste un moment la bouche ouverte en le regardant s’éloigner, Michel la voit dans cet état quand il arrive à son tour et sourit tendrement à sa femme.
- Eh bien maman ? Tu as l’air heureuse ce matin ?
- Raphaël est vraiment un gentil garçon, il me rappelle trop notre Florian tu sais même dans ses gestes.
- (Michel) Ils se sont bien trouvé ces deux-là et je suis aussi content pour Éric tu sais ? Il méritait quelqu’un comme Raphaël.
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La balade dans le quartier lui fait du bien et il va pour rebrousser chemin quand il se sent soulever du sol et qu’il pousse un cri de surprise.
- Oulahhhh !!!
- Comment va mon rouquin chéri ?
Éric l’embrasse dans le cou et le libère content de l’avoir eu par surprise, Raphaël se retourne et capte aussitôt le regard rieur d’Éric.
Sa main part sur les côtes de son copain et commence à le chatouiller, Éric se sauve en riant poursuivit par son ami qui essaie de le rattraper pour poursuivre son supplice.
- (Éric) Pouce !! Stop !! Arrête !! Pitié !!
- En voilà un grand gaillard qui craint les chatouilles Hi ! Hi !
Les deux garçons se tiennent par la taille et reprennent leur route, arrivés devant chez les De Bierne Éric s’arrête et attrape Raphaël par le bras.
- Viens !! Je vais te présenter à mes parents.
Raphaël en rougissant comme une pucelle.
- Déjà !! Mais enfin nous ne nous connaissons qu’à peine monsieur.
- (Éric mort de rire) Mais ça me suffit amplement pour qu’ils te connaissent et qu’ils voient le magnifique garçon qui a pris mon cœur.
- J’ai un peu le trac tu sais ?
- Je me doute bien mais autant crever l’abcès maintenant, je ne me sens pas à jouer la comédie devant eux. Rappelle-toi au camping quand tu as tout dit à tes parents ? Je t’ai promis d’en faire autant alors maintenant c’est l’heure de vérité, allez viens et ne t’inquiète pas, ils seront sans doute surpris mais ça devrait bien se passer.
- (Raphaël tendu) Si tu le dis !! Allons y alors et à la grâce de Dieu !!
- Te voilà bigot maintenant Hi ! Hi !
Éric entraîne son ami sur les quelques dizaines de mètres qui séparent sa maison de celle de Florian, une fois la porte franchie il pousse son amoureux dans la cuisine où ses parents sont encore en plein petit-déjeuner.
Ceux-ci lèvent la tête en entendant les pas venir vers eux et regardent étonnés le jeune rouquin pas très à l’aise qui arrive devant eux.
Ils détaillent le jeune homme des pieds à la tête en souriant, la ressemblance avec Florian est suffisante pour qu’ils sourient en s’en faisant la remarque.
- (José amical) Voilà je présume le fameux Raphaël dont Michel n’arrête pas de nous parler ? Je dois reconnaître qu’il n’a pas tort en disant que tu ressembles beaucoup à « Flo le terrible » Hi ! Hi ! J’espère que tu n’es pas vraiment comme lui sinon je revends la baraque illico Hi ! Hi !
- (Monique amusée) Tu parles d’un accueil !! Bienvenue dans notre quartier mon garçon et n’écoute pas toutes les bêtises que raconte mon mari, si Florian n’existait pas je suis sûre qu’il s’ennuierait.
- (Éric en riant) Il a un truc important à vous dire mais je ne suis pas sûr qu’il le dise à la Florian Hi ! Hi !
Raphaël surpris regarde son copain et voit bien à ses yeux rieurs qu’il se moque de lui.
- Et pourquoi pas si je lui ressemble tant ?
- (Éric pâlit d’un coup) Hé !! Je plaisantais !! Tu ne vas pas leur dire comme ça ?
- (José curieux) Nous dire quoi ?
Raphaël sent son cœur s’emballer quand il lâche d’une voix ferme qu’il essaie de garder la plus naturelle possible.
- Eh bien juste vous dire que j’aime votre fils et que votre fils m’aime !!
2eme ANNEE Septembre : (18 / 70) (L’île de Ré juin mille neuf cent quatre-vingt-quinze)
Maurice arpente son bureau de long en large depuis plus d’une heure, un regard à sa montre pour vérifier que le délai n’est pas encore passé et il retourne s’asseoir en soupirant.
« Dring !! Dring !! »
Il décroche le téléphone.
- Allô !!!
- ………………..
- Faites-le entrer s’il vous plaît et que personne ne me dérange tant qu’il ne sera pas sorti de mon bureau.
Il raccroche sèchement et se frotte les mains pour éliminer toutes traces de moiteur dont elles sont imprégnées.
« Toc ! Toc ! »
- Oui !! Entrez !!
L’homme qui pénètre dans la pièce doit avoir pas loin de la soixantaine et s’approche du bureau d’un pas rapide pour y jeter un dossier sous le nez de Maurice.
Un sourire méchant illumine alors le visage du brave homme, il ne propose pas à son visiteur de s’asseoir prouvant de par ce geste tout le mépris qu’il lui porte.
Il ouvre le dossier qui ma foi lui semble bien mince et prend le temps de lire chaque page avant de reporter le regard sur l’autre homme.
- Eh bien !! Tout ça pour si peu ? C’était bien la peine de se donner autant de mal pour rien !!
- (L’homme en colère) Je me passerais bien de tes commentaires acerbes, donne-moi ce que tu as sur moi et terminons en-là !!
Maurice ne s’en laisse pas conter et ouvre le tiroir en face de lui pour en extraire un porte-documents, il ouvre celui-ci en prenant tout son temps ce qui enrage encore plus le personnage en face de lui.
Maurice sort une première photo qu’il dépose doucement sur le bureau.
- Marie et François Lacombe, onze et quatorze ans morts tous deux fauchés par une voiture dont le conducteur s’est enfui le douze juin mille neuf cent quatre-vingt-quinze à neuf heures cinq très précise selon les témoins. Ça s’est passé sur une route située sur l’île de Ré.
Il fixe sévèrement l’homme qui commence à pâlir, une deuxième photo atterrit près de la première.
- Une Mercédès classe E appartenant à monsieur Jean Delfosse patron des Renseignements généraux et dont l’ADN sur le pare-chocs avant défoncé s’avère être celui de ces deux enfants.
L’homme devient blême et commence à trembler sur ses jambes mais ne desserre pas les lèvres attendant la suite, une troisième photo rejoint les deux autres sur le plateau du bureau.
- Un cliché de gendarmerie pris ce même jour quelques kilomètres plus loin à neuf heures dix-huit et qui montre la même Mercedes prise en excès de vitesse à cent quarante-huit kilomètres heure et dont le conducteur très reconnaissable au demeurant a le visage mortifié par une forte émotion.
- (Jean en bégayant) Maaiss… j’aavais.. fait.. déétrruire …touttes.. sses.. prrreuves
- Faut croire que non puisque tu les as devant toi.
- Pourquoi ??
Maurice en se levant nerveusement.
- Pourquoi quoi ? Que je n’ai rien dit ? Mais pour justement comme en ce moment obtenir le silence sur un dossier auquel je tiens, de toute façon les petits sont morts et nous ne pouvons plus rien y faire alors autant garder pour moi l’opportunité de te tenir par les couilles mon vieux.
Jean se sentant impuissant face à cet homme.
- Que vas-tu faire maintenant ?
- Rien !! Du moins tant que tu respecteras notre marché, quand notre affaire n’aura plus lieu d’être je te ferais parvenir toutes ses preuves et je laisserais libre cours à ta conscience pour l’utilisation que tu en feras ou pas.
- (Jean hystérique) Mais qu’est-ce que ce gamin t’a fait pour que tu en sois autant impliqué ? Tu te rends compte du potentiel qu’il a ? Et si ce qui est noté dans le rapport est exact, ça changerait la vie de beaucoup de monde dans ce pays. Imagine un peu !! Nous aurions à notre disposition un pouvoir certain sur le reste du monde, nos dirigeants développeraient une intelligence sans commune mesure avec ce que nous connaissons.
- Et nous obligerions ce jeune garçon à se mettre au service de gens comme toi ? As-tu pensé à lui ? Sa vie ? Et puis
Il prend le dossier et le met à la poubelle d’un geste rageur.
- Tout ceci est un ramassis d’inepties !! Oui Florian a des capacités très en avance sur son âge !! Oui il est doué dans son futur métier et fera un chirurgien hors pair !! Mais crois-tu réellement que cette histoire d’avoir activé des zones censées être restées inactives sur le cerveau de cet enfant était voulue ?
- Je n’en sais fichtrement rien mais ça méritait d’être analysé, au lieu de ça tu fais tout pour que rien ne transparaisse comme si ce gamin était comme tout le monde !!
- (Maurice furieux) Mais enfin merde !! Ce n’est qu’un gosse !! Foutez-lui la paix !!
- Ce que j’ai découvert, d’autres le feront également un jour ou l’autre et tu ne pourras pas toujours être là.
Maurice en se calmant et en rangeant précieusement les clichés toujours exposés sur son bureau.
- En attendant je lui laisse du temps, le temps de vivre une vie de son âge. Maintenant tu peux sortir de ce bureau et j’espère ne plus jamais t’y voir tu m’as bien compris ?
Il voit qu’il va quitter la pièce.
- Ah oui !! Encore une chose !! Je te tiendrai pour responsable s’il arrive quoi que ce soit au garçon, alors tu ferais mieux de le protéger toi aussi si tu ne veux pas te retrouver en prison pour de très longues années. Sachant qui tu es je ne doute pas que ceux avec qui tu serais enfermé te feraient vite regretter de t’y trouver, je me fais bien comprendre ?
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