Chapitre 12 - La rentrée (7)
Dimanche 30 août 1964, école de Hinterhoden, Grindelwald
Pendant que Koen discutait avec la directrice et l’infirmier, Frédéric était descendu avec Mr Rich, le tailleur, au sous-sol de l’école. Le magasin des uniformes se trouvait dans une grande pièce éclairée par des tubes fluorescents. Les vestes et les pantalons bleus étaient suspendus à des portants ; les chemises et les sous-vêtements blancs posés sur des étagères. Frédéric fut impressionné par la quantité d’habits nécessaire pour tous les élèves. Le tailleur lui donna quelques explications :
— Chaque élève recevra deux vestes ; deux pantalons ; deux cravates ; et cinq assortiments de chemises, débardeurs, slips et paires de chaussettes noires. Comme vous le voyez, le nouveau logo de l’école, le bâtiment stylisé, est brodé sur la veste et sur les sous-vêtements. Contrairement au cours d’été, quelqu’un les lavera pour vous.
— Mais comment retrouverons-nous nos habits ? Je ne voudrais pas mettre les slips des autres.
— Regarde… tu me permets de tutoyer ?
— Oui, bien sûr.
— Tutoie-moi aussi, c’est l’habitude entre confrères du Vincelard et on ne fait pas la différence en anglais. Mon nom est Edward, Edward Rich.
— Enchanté. Frédéric.
— On ne t’appelle pas Fred ?
— Non, mon surnom à la maison est FDG, comme Frédéric De Goumoëns.
Le tailleur montra un fin ruban de coton blanc sur lequel était brodée au fil rouge une série de chiffres identiques.
— Tiens, prends-le, tu auras le numéro 1. Tu couperas les étiquettes et tu les coudras sur chaque pièce de vêtement.
— Les coudre moi-même ? Je ne sais pas.
— Tu apprendras, tu devras aussi recoudre tes boutons lorsque tu seras à l’armée, tu auras trois aiguilles, interdiction de les perdre. Je vais te donner un sachet qui en contient avec du fil de différentes couleurs et une petite paire de ciseaux, mais je ne crois pas que Franz vérifiera toutes les semaines si tu les as toujours. Vous pourrez mettre vos haillons le week-end.
— On devra se changer tous les jours ?
— Bien sûr. Certains élèves n’ont pas l’habitude mais ils la prendront rapidement, sinon Franz les remettra à l’ordre ; cela ne doit pas sentir le fauve avec tous ces jeunes en rut.
Ils se dirigèrent ensuite vers l’étagère des sous-vêtements. Mr Rich expliqua le système :
— Pour moi il est important que les slips soient parfaitement adaptés à la taille de leur contenu. J’ai donc créé un système avec deux mesures, S-L signifie par exemple « Small-Large », petit corps mais gros contenu. L-S est l’inverse, gros corps mais petit contenu.
— Je ne vois pas de S-XL…
— Je pourrais les faire sur mesure si un élève avait des proportions exceptionnelles, ce n’est arrivé que très rarement.
— Comment estimes-tu la taille du… contenu ?
— En le mesurant, tous simplement. J’ai des années d’expérience.
— Les élèves doivent donc se déshabiller entièrement devant toi ?
— Bien sûr, c’est également nécessaire pour les essayages.
Mr Rich montra à Frédéric une liste ronéotypée avec le nom de tous les élèves, leur date de naissance et la classe qu’ils fréquenteraient. Il y avait les mêmes listes affichées à l’entrée et Franz y ajouterait à quelle heure ils devraient descendre chercher leur uniforme et passer à l’infirmerie. Frédéric reporterait le nom sur une fiche vierge pour les nouveaux ou reprendrait l’ancienne pour ceux qui étaient là l’année précédente, puis noterait les mesures que lui indiquerait le tailleur. Il vit deux lignes intitulées « Dick » et « Balls ».
— Que signifient ces mots ? demanda-t-il.
— Tu ne sais pas ? On pourrait traduire par « bite » et « couilles ».
— Ces mots ne figuraient pas dans mon vocabulaire anglais. Tu peux ainsi voir l’évolution d’une année à l’autre ?
— Pas toujours, cela dépend de la température de la cave le jour où je fais les mesures. Nous allons faire un essai avec toi.
Mr Rich prit une plaque attachée à une chaîne et la suspendit à la poignée de la porte, à l’extérieur. Il était indiqué de sonner et d’attendre avant d’entrer, en allemand et en anglais. Depuis quelques années, l’école était devenue bilingue, afin d’attirer une clientèle internationale. On pouvait y passer une maturité suisse en allemand ou un bac international en anglais. Les classes avaient très peu d’élèves et les professeurs avaient le temps de donner un enseignement personnalisé selon les souhaits des élèves. Des cours de français étaient aussi proposés et Koen se réjouissait d’apprendre cette langue, avec l’aide de son ami. Frédéric plaça deux chaises dans le couloir.
— Tu iras chercher le suivant, expliqua Mr Rich, tu l’accompagneras ici, où il y a un tapis sur le sol, tu lui diras de se déshabiller et de poser ses nippes sur le valet.
— Je leur dis de se déshabiller entièrement ?
— Non, il ne faut pas brusquer les nouveaux, certains sont très pudiques. Les anciens le font en général spontanément.
— Ce n’est pas un lieu pour les pudiques, fit Frédéric en riant.
— C’est ce que j’ai entendu dire. Bien, déshabille-toi.
Frédéric enleva ses habits et les posa soigneusement sur le valet, pour indiquer au tailleur que ce n’étaient pas des haillons. La chemise à fleurs avait coûté très cher, c’est sa grand-mère qui l’avait offerte. Il laissa son slip blanc.
— Tu as au moins du goût pour tes sous-vêtements. C’est la meilleure marque, après les miens, bien entendu, et ceux de mon frère, qui vit en Angleterre et qui est le fournisseur officiel de la famille royale.
— C’est peut-être aussi lui qui fournit ceux de Laertes, un Anglais qui était au cours d’été avec nous.
— Nous verrons bien. Je les reconnais entre tous, même sans regarder l’étiquette.
Mr Rich prit les diverses mesures et nota les résultats sur la fiche de Frédéric. Il effleura les « balls » pour placer le centimètre et le dérouler jusqu’à la cheville, puis, sans prévenir, il baissa le slip jusqu’aux genoux. Il mesura la longueur du pénis et la circonférence des testicules, très délicatement. Frédéric sentit son membre se redresser.
— Voilà, c’est fait, dit le tailleur. Ensuite l’élève reste sur le tapis pendant que toi est moi allons chercher les habits pour l’essayage. Suis-moi.
— C’est toujours toi qui baisses le slip ?
— Oui, pourquoi ?
— Pour rien.
Frédéric prit les vêtements selon les indications du tailleur.
— M-M le slip ? demanda-t-il. Pas M-L ?
— Oui, pourquoi ?
— Pour rien. Je te fais confiance.
Frédéric les essaya, ils lui allaient parfaitement.
— C’est bon, dit Mr Rich. Je te dicterai les tailles des vêtements, tu les noteras et tu iras chercher le reste des habits avec l’élève, tu le feras signer sur la fiche. On verra plus tard pour les tiens, je pense que le premier ne va pas tarder.
NDA En écrivant cet épisode, je me suis dit que j’avais parfois (ou même souvent) des idées bizarres. Aviez-vous déjà entendu parler de sous-vêtements S-L, L-S ou même S-XL ? Cela doit bien exister quelque part sur la Terre, est-il vraiment possible d’inventer quelque chose qui n’a pas encore été trouvé par d’autres ?
Comme nous sommes entre nous, je vous raconte une anecdote personnelle, en pensant à ma mère qui aurait eu 91 ans aujourd'hui. Elle m’avait envoyé acheter des slips, seul, en me disant que ceux que j’avais devaient être devenus trop petits, en faisant allusion à leur contenu qui avait grossi. Je n’en ai pas trouvé qui me convenaient lors de ma première tournée des magasins, je ne sais plus pourquoi, et j’ai dit à ma mère qu’il faudrait les faire sur mesure. Elle avait ri. Je les ai finalement achetés et c’était la première fois qu’ils n’étaient pas blancs, ils étaient bleus ciel.
Dimanche 30 août 1964, école de Hinterhoden, Grindelwald
Pendant que Koen discutait avec la directrice et l’infirmier, Frédéric était descendu avec Mr Rich, le tailleur, au sous-sol de l’école. Le magasin des uniformes se trouvait dans une grande pièce éclairée par des tubes fluorescents. Les vestes et les pantalons bleus étaient suspendus à des portants ; les chemises et les sous-vêtements blancs posés sur des étagères. Frédéric fut impressionné par la quantité d’habits nécessaire pour tous les élèves. Le tailleur lui donna quelques explications :
— Chaque élève recevra deux vestes ; deux pantalons ; deux cravates ; et cinq assortiments de chemises, débardeurs, slips et paires de chaussettes noires. Comme vous le voyez, le nouveau logo de l’école, le bâtiment stylisé, est brodé sur la veste et sur les sous-vêtements. Contrairement au cours d’été, quelqu’un les lavera pour vous.
— Mais comment retrouverons-nous nos habits ? Je ne voudrais pas mettre les slips des autres.
— Regarde… tu me permets de tutoyer ?
— Oui, bien sûr.
— Tutoie-moi aussi, c’est l’habitude entre confrères du Vincelard et on ne fait pas la différence en anglais. Mon nom est Edward, Edward Rich.
— Enchanté. Frédéric.
— On ne t’appelle pas Fred ?
— Non, mon surnom à la maison est FDG, comme Frédéric De Goumoëns.
Le tailleur montra un fin ruban de coton blanc sur lequel était brodée au fil rouge une série de chiffres identiques.
— Tiens, prends-le, tu auras le numéro 1. Tu couperas les étiquettes et tu les coudras sur chaque pièce de vêtement.
— Les coudre moi-même ? Je ne sais pas.
— Tu apprendras, tu devras aussi recoudre tes boutons lorsque tu seras à l’armée, tu auras trois aiguilles, interdiction de les perdre. Je vais te donner un sachet qui en contient avec du fil de différentes couleurs et une petite paire de ciseaux, mais je ne crois pas que Franz vérifiera toutes les semaines si tu les as toujours. Vous pourrez mettre vos haillons le week-end.
— On devra se changer tous les jours ?
— Bien sûr. Certains élèves n’ont pas l’habitude mais ils la prendront rapidement, sinon Franz les remettra à l’ordre ; cela ne doit pas sentir le fauve avec tous ces jeunes en rut.
Ils se dirigèrent ensuite vers l’étagère des sous-vêtements. Mr Rich expliqua le système :
— Pour moi il est important que les slips soient parfaitement adaptés à la taille de leur contenu. J’ai donc créé un système avec deux mesures, S-L signifie par exemple « Small-Large », petit corps mais gros contenu. L-S est l’inverse, gros corps mais petit contenu.
— Je ne vois pas de S-XL…
— Je pourrais les faire sur mesure si un élève avait des proportions exceptionnelles, ce n’est arrivé que très rarement.
— Comment estimes-tu la taille du… contenu ?
— En le mesurant, tous simplement. J’ai des années d’expérience.
— Les élèves doivent donc se déshabiller entièrement devant toi ?
— Bien sûr, c’est également nécessaire pour les essayages.
Mr Rich montra à Frédéric une liste ronéotypée avec le nom de tous les élèves, leur date de naissance et la classe qu’ils fréquenteraient. Il y avait les mêmes listes affichées à l’entrée et Franz y ajouterait à quelle heure ils devraient descendre chercher leur uniforme et passer à l’infirmerie. Frédéric reporterait le nom sur une fiche vierge pour les nouveaux ou reprendrait l’ancienne pour ceux qui étaient là l’année précédente, puis noterait les mesures que lui indiquerait le tailleur. Il vit deux lignes intitulées « Dick » et « Balls ».
— Que signifient ces mots ? demanda-t-il.
— Tu ne sais pas ? On pourrait traduire par « bite » et « couilles ».
— Ces mots ne figuraient pas dans mon vocabulaire anglais. Tu peux ainsi voir l’évolution d’une année à l’autre ?
— Pas toujours, cela dépend de la température de la cave le jour où je fais les mesures. Nous allons faire un essai avec toi.
Mr Rich prit une plaque attachée à une chaîne et la suspendit à la poignée de la porte, à l’extérieur. Il était indiqué de sonner et d’attendre avant d’entrer, en allemand et en anglais. Depuis quelques années, l’école était devenue bilingue, afin d’attirer une clientèle internationale. On pouvait y passer une maturité suisse en allemand ou un bac international en anglais. Les classes avaient très peu d’élèves et les professeurs avaient le temps de donner un enseignement personnalisé selon les souhaits des élèves. Des cours de français étaient aussi proposés et Koen se réjouissait d’apprendre cette langue, avec l’aide de son ami. Frédéric plaça deux chaises dans le couloir.
— Tu iras chercher le suivant, expliqua Mr Rich, tu l’accompagneras ici, où il y a un tapis sur le sol, tu lui diras de se déshabiller et de poser ses nippes sur le valet.
— Je leur dis de se déshabiller entièrement ?
— Non, il ne faut pas brusquer les nouveaux, certains sont très pudiques. Les anciens le font en général spontanément.
— Ce n’est pas un lieu pour les pudiques, fit Frédéric en riant.
— C’est ce que j’ai entendu dire. Bien, déshabille-toi.
Frédéric enleva ses habits et les posa soigneusement sur le valet, pour indiquer au tailleur que ce n’étaient pas des haillons. La chemise à fleurs avait coûté très cher, c’est sa grand-mère qui l’avait offerte. Il laissa son slip blanc.
— Tu as au moins du goût pour tes sous-vêtements. C’est la meilleure marque, après les miens, bien entendu, et ceux de mon frère, qui vit en Angleterre et qui est le fournisseur officiel de la famille royale.
— C’est peut-être aussi lui qui fournit ceux de Laertes, un Anglais qui était au cours d’été avec nous.
— Nous verrons bien. Je les reconnais entre tous, même sans regarder l’étiquette.
Mr Rich prit les diverses mesures et nota les résultats sur la fiche de Frédéric. Il effleura les « balls » pour placer le centimètre et le dérouler jusqu’à la cheville, puis, sans prévenir, il baissa le slip jusqu’aux genoux. Il mesura la longueur du pénis et la circonférence des testicules, très délicatement. Frédéric sentit son membre se redresser.
— Voilà, c’est fait, dit le tailleur. Ensuite l’élève reste sur le tapis pendant que toi est moi allons chercher les habits pour l’essayage. Suis-moi.
— C’est toujours toi qui baisses le slip ?
— Oui, pourquoi ?
— Pour rien.
Frédéric prit les vêtements selon les indications du tailleur.
— M-M le slip ? demanda-t-il. Pas M-L ?
— Oui, pourquoi ?
— Pour rien. Je te fais confiance.
Frédéric les essaya, ils lui allaient parfaitement.
— C’est bon, dit Mr Rich. Je te dicterai les tailles des vêtements, tu les noteras et tu iras chercher le reste des habits avec l’élève, tu le feras signer sur la fiche. On verra plus tard pour les tiens, je pense que le premier ne va pas tarder.
NDA En écrivant cet épisode, je me suis dit que j’avais parfois (ou même souvent) des idées bizarres. Aviez-vous déjà entendu parler de sous-vêtements S-L, L-S ou même S-XL ? Cela doit bien exister quelque part sur la Terre, est-il vraiment possible d’inventer quelque chose qui n’a pas encore été trouvé par d’autres ?
Comme nous sommes entre nous, je vous raconte une anecdote personnelle, en pensant à ma mère qui aurait eu 91 ans aujourd'hui. Elle m’avait envoyé acheter des slips, seul, en me disant que ceux que j’avais devaient être devenus trop petits, en faisant allusion à leur contenu qui avait grossi. Je n’en ai pas trouvé qui me convenaient lors de ma première tournée des magasins, je ne sais plus pourquoi, et j’ai dit à ma mère qu’il faudrait les faire sur mesure. Elle avait ri. Je les ai finalement achetés et c’était la première fois qu’ils n’étaient pas blancs, ils étaient bleus ciel.
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Récits de Lange128 indisponibles sur Slygame
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