08-02-2022, 12:25 PM
Effectivement Catherine revient dans la chambre de son grand frère. Elle nous dit que son père est bien rentré de son travail. Elle ajoute qu’il a l’air de bonne humeur. Elle nous encourage à descendre et à Raph d’enfin dévoiler ce qui s’est passé.
Nous suivons Catherine et je remarque que Raphaël commence à trembler. Je le suis et je lui tiens le bras, ce n’est pas le moment de se vautrer dans les escaliers. Nous arrivons au rez-de-chaussée, la maman est dans la cuisine, elle s’occupe du souper. Elle ne sait pas que je suis présent, le papa encore moins. C’est Catherine, qui voyant son frère dans un état pas possible, prend la parole. Elle demande à sa maman d’arrêter de s’occuper du repas et à son papa de couper la télévision. Kevin, le jeune frère, reste coi, il se demande ce qui se passe. Puis Catherine dit :
Cat : « Voilà, c’est Phil, c’est un ami de Raphaël, il est dans la même équipe que Phil chez les scouts.
Mam Ra : Bonjour Phil, je ne savais pas que tu étais là.
Moi : Bonjour madame. Cela fait un moment, j’ai discuté avec Raphaël !
Mam Ra : Fort bien. Tu peux m’appeler Geneviève !
Moi : Merci Geneviève.
Pap Ra : Bonjour jeune-homme, moi tu peux m’appeler Michel.
Moi : Bonjour Michel.
Cat : Phil est venu en fin d’après-midi pour venir en aide à Raph. Je vous demande de me laisser finir, c’est très important !
Gen : Oui, je t’écoute !
Mic : Heu, oui ! J’ai peur de ce que tu vas nous dire Catherine !
Cat : Ecoutez-moi et laissez-moi parler. Je suis bouleversée par ce que je viens d’apprendre : il y a plus d’un an, lors des vacances au camping, il s’est passé quelque chose avec Raph. Je n’avais pas compris pourquoi il avait tant changé. Il était devenu taciturne, il répondait, il devenait insolent !
Gen : Oui, c’est juste, je l’avais aussi trouvé changé ! Mais que s’est-il passé ?
Cat : Je ne sais pas si la présence de Kevin est souhaitable !
Moi : Je m’excuse d’intervenir, mais je pense qu’il est à même de comprendre de quoi il retourne !
Cat : Je te fais confiance Phil. Veux-tu expliquer ou alors Raph.
Rap : Heu, je … je … c’est très dur !
Gen : C’est si grave que ça ?
Mic : Alors là je crains d’entendre ce qui s’est passé !
Moi : Oui Geneviève et Michel, c’est assez grave pour que je prenne la parole !
Gen : Nous t’écoutons, je suis sur des charbons ardents !
Cat : Je suis de tout cœur avec Raph et Phil, je vous demande de rester calme !
Gen : Mais c’est quoi, que s’est-il passé ?
Moi : Voilà, lors de vos vacances il y a plus d’un an, Raph a fait la connaissance de jeunes de son âge et certains un peu plus âgés. Ils ont joué ensemble au foot etc. Vers la fin du séjour, il y a eu un problème, il y a eu un dérapage de la part de deux jeunes. Ce sont deux jeunes homos qui s’en sont pris à Raph, à votre fils. Ils l’ont, heu … , comment dire, … ils l’ont violé !
Gen : Quoi, tu as été … tu ne nous as rien dit ! Mais … je comprends pourquoi tu avais changé, … ce n’est pas possible. Mais que t’ont-ils fait ?
Rap : Maman, je … non … ! Raphaël éclate en sanglots, son frère est devenu livide, le papa reste bouche ouverte sans rien dire, estomaqué par ce qu’il vient d’entendre. Cat est rouge de colère et moi je suis là, les bras ballants au milieu de cette famille. Je croix que je dois expliquer ce qui s’est passé.
Moi : Raphaël a été sodomisé par l’un d’entre eux pendant que l’autre le tenait ! Raphaël n’a jamais osé vous en parler, il avait tellement honte ! Raphaël m’a expliqué que c’étaient deux jeunes homos qui s’en sont pris à lui, croyant qu’il était lui aussi gay !
Gen : Mais c’est de la folie. Comment est-ce possible !
Moi : Votre fils ne va pas bien depuis ce jour-là. Je ne veux pas vous influencer, mais je pense qu’il a besoin d’être aidé. Une thérapie auprès d’un psychologue ne serait pas superflue !
Cat : C’est ce que je pense. Je n’ose imaginer ce que Raph a vécu.
Gen : Comme toi je n’ose imaginer ce qu’il a vécu. Vient Raphaël, vient dans mes bras.
Mic : Je n’en reviens pas, je suis sans voix !
Raphaël se love dans les bras de sa maman, Catherine pleure, Kevin ne sait plus où se mettre, je vois que le papa serre les poings, il fulmine ! Je ne sais plus quoi faire. Il faut que je me calme. Je vais encore devoir intervenir, je vois que Raph n’est pas à même de dire quoi que ce soit ! Une fois que les effusions se sont calmées, je prends la parole :
Moi : Je suis venu aujourd’hui parce que Raphaël m’en a parlé dimanche. Il m’a expliqué ce qu’il avait subi, à demi-mots. Je dois vous dire que moi aussi j’ai subi le même sort il y a plus d’un an. Heureusement ma famille m’a soutenu. J’ai pu avoir beaucoup de soutien. Je pense que vous devriez prendre soin de Raph.
Cat : Je vois que Phil ne vous a pas tout dit ! Ses parents savaient qu’il était gay ! Ils ont compris qu’il avait été agressé par des homophobes. Mais ici pour Raph ce sont des homos qui s’en sont pris à lui !
Gen : Je comprends mieux pourquoi son ami Phil est là. Phil tu as su aider Raphaël, je t’en remercie. Enfin je comprends pourquoi mon fils me semble tellement changé ! Je n’ose imaginer ce qu’il a vécu et ce que tu as vécu toi aussi de ton côté.
Moi : Merci, mais c’est Raph qui a besoin d’aide !
Gen : J’ai bien compris. Raphaël je t’aime tu sais. Nous allons t’aider, nous sommes avec toi. Tu n’es plus seul !
Mic : Oh mon grand, mais c’est inimaginable ! Je t’aime, mais tu aurais dû nous en parler !
Cat : Ecoute Raph, nous sommes avec toi. Tu peux compter sur nous et sur Phil.
Rap : Merci, j’ai tellement honte !
Moi : Tu n’as pas à avoir honte, tu n’y es pour rien, mets-toi bien ça dans la tête !
Gen : Il a raison ton ami. Tu n’y es pour rien !
Kev : Excuse-moi Raph de t’avoir charrié, si j’avais su !
Rap : Ne te fais pas de bile ma crevette, je ne t’en veux pas.
Kevin saute dans les bras de son grand frère. Ils se font un énorme câlin. Puis c’est Catherine qui se joint à eux suivie de la maman. Je vois alors le papa venir auprès de moi et qui me dit :
Mic : Merci pour ce que tu as fait pour Raphaël. Tu seras toujours le bienvenu à la maison !
Moi : Merci, c’est très gentil, mais je l’ai fait de bon cœur !
Gen : (elle a entendu ce que son mari a dit) Je n’en doute pas, tu es un ange, tu fais preuve d’une telle amitié, que je t’en serais à jamais reconnaissante ! »
Je n’ai pas su quoi dire. J’étais heureux de voir que les parents de Raphaël aient pu enfin comprendre pourquoi leur fils Raphaël était si taciturne, si réservé depuis plus d’un an. Il est libéré de ce poids si lourd à porter. J’espère que Raphaël va pouvoir enfin tirer un trait sur ce qui s’est passé. Il sait que sa famille est avec lui de même que moi et sûrement Ben et Gaby !
Michel vient alors faire un gros câlin à Raphaël, son grand fils. On entend qu’il lui dit qu’il l’aime. Geneviève s’est assise dans un fauteuil du salon. Elle reprend ses esprits. Elle dit alors :
Gen : « Raphaël, je veux comprendre, je veux que tu me dises, es-tu homo ?
Rap : Non maman, je ne pense pas, non je ne le suis pas !
Gen : Explique-moi alors pourquoi tu es ami avec Phil qui est, heu … qui est gay !
Rap : Maman, il n’a rien de particulier. Il est dans mon équipe scoute et c’est le seul qui a fait attention à moi. Je le savais qu’il était gay et je m’arrangeais pour ne pas trop le côtoyer !
Mic : Je peux te comprendre Raph. Même si tu as été agressé par des « homos », tu fais confiance à Phil ?
Rap : Mais oui, c’est le seul qui a fait attention à moi, le seul qui m’a écouté, qui ne m’a pas dénigré. Il ne m’a pas dragué non plus !
Moi : Heu, puis-je intervenir ! Oui je suis gay ! Non je n’ai pas dragué Raph et je ne le draguerai jamais, de plus j’ai un ami, un petit ami et je le respecte comme je respecte tout le monde !
Cat : Moi je sais que Phil est sincère. Vous ne vous imaginez pas comme il a été attentif à mon grand frère. Cela n’a rien à voir avec « l’amour ». Il l’a bien dit tantôt : « Il y a l’amitié d’une part et il y a ce qu’il y a au-delà de l’amitié : c’est l’amour ». Ici c’est de l’amitié sans arrière-pensée.
Mic : Je te fais entièrement confiance Phil, de même que je fais confiance à Raphaël. Je suis très heureux de voir que mon grand fils s’est fait un ami et qu’il a pu, grâce à lui, se libérer de ce poids qu’il a gardé des mois durant !
Gen : C’est vrai, je cherche le mal où il n’y en a pas. Je suis désolée Phil d’avoir pensé que c’était par intérêt que tu t’es occupé de mon Raphaël.
Moi : Pas de soucis.
Gen : Je suis désolée, j’avais oublié que Catherine a dit que toi aussi tu avais été agressé par des homophobes. Je m’excuse.
Moi : C’est parce que je sais ce que c’est que d’être agressé et après avoir vu la peine de Raph, je me suis « mêlé » de sa vie en voyant son mutisme, de le voir seul, sans personne avec qui parler, il me faisait mal au cœur.
Rap : J’ai compris grâce à Phil que j’étais un garçon comme les autres, que j’avais le droit de vivre et d’aller de l’avant et non plus de rester renfermé sur moi-même. Puis, que Phil soit gay ou pas, cela ne change rien pour moi, que du contraire, cela m’a ouvert l’esprit.
Kev : Ce que je vais dire va paraitre « con », mais grâce à Phil, je retrouve mon grand frère comme avant. Cela me fait très, très plaisir !
Rap : Oh Kev, merci ma crevette. Allez, viens dans mes bras !
Je suis heureux de voir que les deux frères et la sœur se retrouvent, qu’ils puissent enfin resserrer les liens qu’ils avaient laissé aller ! Puis quand je vois le sourire sur les lèvres de leurs parents, c’est que j’ai gagné, j’ai pu aider Raph dans sa démarche.
Gen : Michel, je propose que nous prenions un verre de l’amitié, je crois que c’est le bon mot, « le verre de l’Amitié » pour remercier Phil d’être venu et pour sceller cette amitié vraie entre deux scouts !
Mic : Je vais chercher du champagne.
Gen : Je te propose de rester pour le repas, tu es notre invité.
Moi : Merci, mais je ne veux pas vous déranger !
Gen : Non Phil, tu restes avec nous pour le repas !
Moi : Il faut que je prévienne à la maison.
Gen : Pas de souci, le téléphone est là-bas, dans le hall d’entrée. Je t’en prie et veux-tu me passer ta maman par la suite ? »
J’ai téléphoné à maman. Je lui ai brièvement expliqué ce que s’était passé. Elle m’a laisser choisir et j’ai donc accepté de rester pour partager le souper avec la famille de Raphaël. J’ai appelé Geneviève qui a conversé quelques minutes avec maman.
Nous suivons Catherine et je remarque que Raphaël commence à trembler. Je le suis et je lui tiens le bras, ce n’est pas le moment de se vautrer dans les escaliers. Nous arrivons au rez-de-chaussée, la maman est dans la cuisine, elle s’occupe du souper. Elle ne sait pas que je suis présent, le papa encore moins. C’est Catherine, qui voyant son frère dans un état pas possible, prend la parole. Elle demande à sa maman d’arrêter de s’occuper du repas et à son papa de couper la télévision. Kevin, le jeune frère, reste coi, il se demande ce qui se passe. Puis Catherine dit :
Cat : « Voilà, c’est Phil, c’est un ami de Raphaël, il est dans la même équipe que Phil chez les scouts.
Mam Ra : Bonjour Phil, je ne savais pas que tu étais là.
Moi : Bonjour madame. Cela fait un moment, j’ai discuté avec Raphaël !
Mam Ra : Fort bien. Tu peux m’appeler Geneviève !
Moi : Merci Geneviève.
Pap Ra : Bonjour jeune-homme, moi tu peux m’appeler Michel.
Moi : Bonjour Michel.
Cat : Phil est venu en fin d’après-midi pour venir en aide à Raph. Je vous demande de me laisser finir, c’est très important !
Gen : Oui, je t’écoute !
Mic : Heu, oui ! J’ai peur de ce que tu vas nous dire Catherine !
Cat : Ecoutez-moi et laissez-moi parler. Je suis bouleversée par ce que je viens d’apprendre : il y a plus d’un an, lors des vacances au camping, il s’est passé quelque chose avec Raph. Je n’avais pas compris pourquoi il avait tant changé. Il était devenu taciturne, il répondait, il devenait insolent !
Gen : Oui, c’est juste, je l’avais aussi trouvé changé ! Mais que s’est-il passé ?
Cat : Je ne sais pas si la présence de Kevin est souhaitable !
Moi : Je m’excuse d’intervenir, mais je pense qu’il est à même de comprendre de quoi il retourne !
Cat : Je te fais confiance Phil. Veux-tu expliquer ou alors Raph.
Rap : Heu, je … je … c’est très dur !
Gen : C’est si grave que ça ?
Mic : Alors là je crains d’entendre ce qui s’est passé !
Moi : Oui Geneviève et Michel, c’est assez grave pour que je prenne la parole !
Gen : Nous t’écoutons, je suis sur des charbons ardents !
Cat : Je suis de tout cœur avec Raph et Phil, je vous demande de rester calme !
Gen : Mais c’est quoi, que s’est-il passé ?
Moi : Voilà, lors de vos vacances il y a plus d’un an, Raph a fait la connaissance de jeunes de son âge et certains un peu plus âgés. Ils ont joué ensemble au foot etc. Vers la fin du séjour, il y a eu un problème, il y a eu un dérapage de la part de deux jeunes. Ce sont deux jeunes homos qui s’en sont pris à Raph, à votre fils. Ils l’ont, heu … , comment dire, … ils l’ont violé !
Gen : Quoi, tu as été … tu ne nous as rien dit ! Mais … je comprends pourquoi tu avais changé, … ce n’est pas possible. Mais que t’ont-ils fait ?
Rap : Maman, je … non … ! Raphaël éclate en sanglots, son frère est devenu livide, le papa reste bouche ouverte sans rien dire, estomaqué par ce qu’il vient d’entendre. Cat est rouge de colère et moi je suis là, les bras ballants au milieu de cette famille. Je croix que je dois expliquer ce qui s’est passé.
Moi : Raphaël a été sodomisé par l’un d’entre eux pendant que l’autre le tenait ! Raphaël n’a jamais osé vous en parler, il avait tellement honte ! Raphaël m’a expliqué que c’étaient deux jeunes homos qui s’en sont pris à lui, croyant qu’il était lui aussi gay !
Gen : Mais c’est de la folie. Comment est-ce possible !
Moi : Votre fils ne va pas bien depuis ce jour-là. Je ne veux pas vous influencer, mais je pense qu’il a besoin d’être aidé. Une thérapie auprès d’un psychologue ne serait pas superflue !
Cat : C’est ce que je pense. Je n’ose imaginer ce que Raph a vécu.
Gen : Comme toi je n’ose imaginer ce qu’il a vécu. Vient Raphaël, vient dans mes bras.
Mic : Je n’en reviens pas, je suis sans voix !
Raphaël se love dans les bras de sa maman, Catherine pleure, Kevin ne sait plus où se mettre, je vois que le papa serre les poings, il fulmine ! Je ne sais plus quoi faire. Il faut que je me calme. Je vais encore devoir intervenir, je vois que Raph n’est pas à même de dire quoi que ce soit ! Une fois que les effusions se sont calmées, je prends la parole :
Moi : Je suis venu aujourd’hui parce que Raphaël m’en a parlé dimanche. Il m’a expliqué ce qu’il avait subi, à demi-mots. Je dois vous dire que moi aussi j’ai subi le même sort il y a plus d’un an. Heureusement ma famille m’a soutenu. J’ai pu avoir beaucoup de soutien. Je pense que vous devriez prendre soin de Raph.
Cat : Je vois que Phil ne vous a pas tout dit ! Ses parents savaient qu’il était gay ! Ils ont compris qu’il avait été agressé par des homophobes. Mais ici pour Raph ce sont des homos qui s’en sont pris à lui !
Gen : Je comprends mieux pourquoi son ami Phil est là. Phil tu as su aider Raphaël, je t’en remercie. Enfin je comprends pourquoi mon fils me semble tellement changé ! Je n’ose imaginer ce qu’il a vécu et ce que tu as vécu toi aussi de ton côté.
Moi : Merci, mais c’est Raph qui a besoin d’aide !
Gen : J’ai bien compris. Raphaël je t’aime tu sais. Nous allons t’aider, nous sommes avec toi. Tu n’es plus seul !
Mic : Oh mon grand, mais c’est inimaginable ! Je t’aime, mais tu aurais dû nous en parler !
Cat : Ecoute Raph, nous sommes avec toi. Tu peux compter sur nous et sur Phil.
Rap : Merci, j’ai tellement honte !
Moi : Tu n’as pas à avoir honte, tu n’y es pour rien, mets-toi bien ça dans la tête !
Gen : Il a raison ton ami. Tu n’y es pour rien !
Kev : Excuse-moi Raph de t’avoir charrié, si j’avais su !
Rap : Ne te fais pas de bile ma crevette, je ne t’en veux pas.
Kevin saute dans les bras de son grand frère. Ils se font un énorme câlin. Puis c’est Catherine qui se joint à eux suivie de la maman. Je vois alors le papa venir auprès de moi et qui me dit :
Mic : Merci pour ce que tu as fait pour Raphaël. Tu seras toujours le bienvenu à la maison !
Moi : Merci, c’est très gentil, mais je l’ai fait de bon cœur !
Gen : (elle a entendu ce que son mari a dit) Je n’en doute pas, tu es un ange, tu fais preuve d’une telle amitié, que je t’en serais à jamais reconnaissante ! »
Je n’ai pas su quoi dire. J’étais heureux de voir que les parents de Raphaël aient pu enfin comprendre pourquoi leur fils Raphaël était si taciturne, si réservé depuis plus d’un an. Il est libéré de ce poids si lourd à porter. J’espère que Raphaël va pouvoir enfin tirer un trait sur ce qui s’est passé. Il sait que sa famille est avec lui de même que moi et sûrement Ben et Gaby !
Michel vient alors faire un gros câlin à Raphaël, son grand fils. On entend qu’il lui dit qu’il l’aime. Geneviève s’est assise dans un fauteuil du salon. Elle reprend ses esprits. Elle dit alors :
Gen : « Raphaël, je veux comprendre, je veux que tu me dises, es-tu homo ?
Rap : Non maman, je ne pense pas, non je ne le suis pas !
Gen : Explique-moi alors pourquoi tu es ami avec Phil qui est, heu … qui est gay !
Rap : Maman, il n’a rien de particulier. Il est dans mon équipe scoute et c’est le seul qui a fait attention à moi. Je le savais qu’il était gay et je m’arrangeais pour ne pas trop le côtoyer !
Mic : Je peux te comprendre Raph. Même si tu as été agressé par des « homos », tu fais confiance à Phil ?
Rap : Mais oui, c’est le seul qui a fait attention à moi, le seul qui m’a écouté, qui ne m’a pas dénigré. Il ne m’a pas dragué non plus !
Moi : Heu, puis-je intervenir ! Oui je suis gay ! Non je n’ai pas dragué Raph et je ne le draguerai jamais, de plus j’ai un ami, un petit ami et je le respecte comme je respecte tout le monde !
Cat : Moi je sais que Phil est sincère. Vous ne vous imaginez pas comme il a été attentif à mon grand frère. Cela n’a rien à voir avec « l’amour ». Il l’a bien dit tantôt : « Il y a l’amitié d’une part et il y a ce qu’il y a au-delà de l’amitié : c’est l’amour ». Ici c’est de l’amitié sans arrière-pensée.
Mic : Je te fais entièrement confiance Phil, de même que je fais confiance à Raphaël. Je suis très heureux de voir que mon grand fils s’est fait un ami et qu’il a pu, grâce à lui, se libérer de ce poids qu’il a gardé des mois durant !
Gen : C’est vrai, je cherche le mal où il n’y en a pas. Je suis désolée Phil d’avoir pensé que c’était par intérêt que tu t’es occupé de mon Raphaël.
Moi : Pas de soucis.
Gen : Je suis désolée, j’avais oublié que Catherine a dit que toi aussi tu avais été agressé par des homophobes. Je m’excuse.
Moi : C’est parce que je sais ce que c’est que d’être agressé et après avoir vu la peine de Raph, je me suis « mêlé » de sa vie en voyant son mutisme, de le voir seul, sans personne avec qui parler, il me faisait mal au cœur.
Rap : J’ai compris grâce à Phil que j’étais un garçon comme les autres, que j’avais le droit de vivre et d’aller de l’avant et non plus de rester renfermé sur moi-même. Puis, que Phil soit gay ou pas, cela ne change rien pour moi, que du contraire, cela m’a ouvert l’esprit.
Kev : Ce que je vais dire va paraitre « con », mais grâce à Phil, je retrouve mon grand frère comme avant. Cela me fait très, très plaisir !
Rap : Oh Kev, merci ma crevette. Allez, viens dans mes bras !
Je suis heureux de voir que les deux frères et la sœur se retrouvent, qu’ils puissent enfin resserrer les liens qu’ils avaient laissé aller ! Puis quand je vois le sourire sur les lèvres de leurs parents, c’est que j’ai gagné, j’ai pu aider Raph dans sa démarche.
Gen : Michel, je propose que nous prenions un verre de l’amitié, je crois que c’est le bon mot, « le verre de l’Amitié » pour remercier Phil d’être venu et pour sceller cette amitié vraie entre deux scouts !
Mic : Je vais chercher du champagne.
Gen : Je te propose de rester pour le repas, tu es notre invité.
Moi : Merci, mais je ne veux pas vous déranger !
Gen : Non Phil, tu restes avec nous pour le repas !
Moi : Il faut que je prévienne à la maison.
Gen : Pas de souci, le téléphone est là-bas, dans le hall d’entrée. Je t’en prie et veux-tu me passer ta maman par la suite ? »
J’ai téléphoné à maman. Je lui ai brièvement expliqué ce que s’était passé. Elle m’a laisser choisir et j’ai donc accepté de rester pour partager le souper avec la famille de Raphaël. J’ai appelé Geneviève qui a conversé quelques minutes avec maman.