08-08-2020, 10:40 AM
1ere ANNEE Août : (22 / 60) (Disparition)
Son téléphone de bureau sonne à ce moment-là, il le regarde un instant puis en poussant un énorme soupir se dit qu’il doit se remettre au travail et que ses histoires personnelles devront attendre.
- Oui ? Allô !!
- …………………
- (Inquiet) Tu es sûr ? Vous avez regardé partout ?
- ………………..
- Merde !! Ou peut-il être allé ?
- ……………….
- Continuez à chercher dans le camping, je prends quelques gars avec moi et je vous rejoins. Il ne doit pas être parti bien loin quand même, surtout sans prévenir personne.
Gérôme raccroche, se lève et d’un pas rapide monte les escaliers et frappe à la porte du commissaire.
« Toc-toc-toc »
Mattiony relevant la tête de sa lecture.
- Oui ? Qu’est-ce que c’est ?
- Sergent Lestat commissaire, j’ai quelque chose d’important à vous dire.
- Entre !!
Il voit tout de suite l’anxiété sur le visage du garçon.
- Qu’y a-t-il ?
- C’est au sujet de Florian De Bierne commissaire !!
- Oui et bien ?
- On vient de me signaler sa disparition.
- Quoi !!! Comment ça ?
- C’est Flavien un de ses amis qui vient de me prévenir, ils le cherchent partout depuis tôt ce matin et ils commencent sérieusement à s’inquiéter.
- Bon Dieu !! Il ne manquait plus que ça !! Prends une équipe et file là-bas, surtout vous restez discret je ne veux pas que ça s’ébruite pour l’instant. Si ça tombe ce n’est qu’une fugue ou encore juste une balade, tiens-moi au courant dès que tu en sauras plus.
- Bien commissaire !!
Le téléphone résonne dans le bureau, Mattiony décroche et écoute son interlocuteur à l’autre bout du fil.
Gérôme remarque de suite qu’il y a un problème sérieux au teint blême que prend soudainement son supérieur, un geste nerveux de celui-ci lui fait signe d’attendre et après quelques paroles rassurantes à son interlocuteur, il raccroche brutalement l’appareil.
- Prends Stéphane avec vous et tu lui dis qu’il se munisse de son fusil spécial, ensuite tu files au cirque qui s’est installé depuis avant-hier à environ deux kilomètres du camping. Avertis ses amis qu’ils nous rejoignent là-bas ainsi que les quatre « gus » de la DST, fais vite c’est sérieux.
- Vous venez aussi ? Mais dites-moi au moins ce qu’il se passe bon sang !!
- Hein !! Ah oui !! Je crois que nous venons de retrouver le jeune Florian.
- Où ça ? Au cirque ?
- Oui !! Allez sors la voiture et prends « Stéph » au passage avec un autre gars (Il réfléchit rapidement) Attends moi, j’arrive et je vous expliquerai tout en route.
Gérôme s’empresse d’exécuter les ordres reçus même s’il n’en comprend absolument pas le pourquoi, il entraîne au passage un de ses collègues et appelle Stéphane qui met un certain temps à décrocher le téléphone pour lui répondre.
- …..
- Ah !! Quand même !! Prépare ton arme et attends nous devant chez toi, nous passons te prendre d’ici cinq minutes
- …………..
- Je n’en sais absolument rien, les plus puissantes je pense.
- ………………
- Tout ce que je peux te dire c’est qu’un jeune garçon vient d’être retrouvé dans un cirque et que ça urge alors magne ton cul pépère on arrive.
- ………………..
- Puisque je te dis que je n’en sais pas plus !! Prends tout ce que tu as sous la main, tu verras bien une fois sur place après tout c’est toi le spécialiste non ?
Gérôme raccroche et range son portable, prend les clés d’une voiture au planton et démarre le moteur son collègue pas plus curieux que ça s’asseyant à l’arrière et attendant la suite des événements.
Le commissaire arrive juste au moment où il commence son créneau pour se positionner devant la route, monte devant à côté de lui et claque sèchement la porte.
- Mets la sirène et le gyrophare, ensuite magne-toi !!
Gérôme applique la lampe bleue clignotante sur le toit et actionne le dispositif d’avertissement puis démarre en trombe toutes sirènes hurlantes faisant se retourner les passants curieux à leur passage.
- (Mattiony) Et Stéphane ?
- Nous le prenons devant chez lui chef !!
- Avec son matos ?
- Oui chef !!
- Alors c’est bien !! Espérons juste qu’il ne soit pas trop tard.
1ere ANNEE Août : (23 / 60) (Disparition) (suite)
Pendant un court instant, ils n’entendent plus que le vacarme de la sirène et les crissements de freins des automobilistes qui pilent soudainement pour les laisser passer.
Mattiony nerveux regarde Gérôme qui fonce comme un fou et traverse la ville comme une fusée.
- Ne va pas nous tuer quand même ! Tu as prévenu ses amis ?
- Putain !! Non !! J’ai complètement zappé.
- Tiens ! Voilà Stéphane, gare-toi et aide-le à mettre son attirail dans le coffre.
Pendant que ses hommes s’exécutent, il prend la place du conducteur et une fois tous remontés dans la voiture il démarre nettement plus rassuré maintenant que c’est lui qui conduit.
- Profites-en pour les mettre au courant, d’autant plus qu’ils nous attendent devant l’entrée. Je ne veux surtout pas qu’ils aillent voir ce qu’il se passe à l’intérieur, ça risquerait d’énerver les animaux et ce n’est pas le moment, « Stéph » ? Tu as pris quoi comme tranquillisants ?
- (Stéphane capte le regard du policier dans le rétro) Un peu de tout, nous avons à faire à quoi cette fois-ci ?
- Des gros chats !!
- (Connaissant l’humour de l’homme) Du genre ?
- Très gros !! D’après le patron du cirque le gamin serait dans la cage aux tigres, il ne bouge plus donc il ne sait pas dire s’il est mort, s’il est inconscient ou s’il dort. Mais ça ? Ça m’étonnerait quand même.
- Merde !! Qu’est-ce qu’il fout là-dedans ?
- Si seulement je le savais, ses amis devraient pouvoir nous en dire un peu plus. C’est du moins ce que j’espère.
- Les bêtes sont agressives ? Elles viennent d’où ?
- Bengale !! D’après le gars qui nous a prévenus, les tigres seraient allongés et n’arrêteraient pas de le lécher partout.
- Bizarre ça !! À moins qu’ils soient dressés et issus de plusieurs générations nés en captivités sinon je ne me l’explique pas, ce n’est pas le genre de ses animaux d’agir ainsi.
- C’est peut-être parce qu’il ne bouge pas ? Va savoir ?
Stéphane réfléchit, sa carrière de vétérinaire ne s’étant passé qu’en France, il en sait très peu sur les fauves et leurs habitudes mais il est content d’avoir pris avec lui ce qu’il faut pour ne pas avoir à s’en approcher tant qu’ils ne seront pas drogués et inconscients.
- (Gérôme apercevant le chapiteau) Nous allons le savoir très vite, nous arrivons. Pourvu qu’ils ne lui aient rien fait de mal ? Mais pourquoi est-il rentré là-dedans aussi ?
Flavien et Sébastien entendent comme tous ceux qui sont là avec eux le son de la sirène se rapprocher rapidement, ils soutiennent Thomas complètement décomposé et les yeux rougis par les larmes se demandant ce qu’il a bien pu arriver au garçon de sa vie.
Voir arriver la voiture de police l’inquiète encore plus et c’est en tremblant qu’il voit les quatre hommes sortir du véhicule.
Quand deux d’entre eux sortent du coffre une mallette et un fusil, il pousse un gémissement et s’effondre à son tour retenu in extremis par les deux garçons ayant plus ou moins anticipé sa réaction.
Patrice et son équipe se présentent devant le commissaire et écoutent quelques secondes ses explications l’air atterré.
Tous se dirigent ensuite vers un groupe d’hommes qui les attendent depuis l’entrée d’une roulotte, quand ils les voient s’approcher d’eux, le plus vieux se dirige alors vers eux le visage fermé par la peur.
- (Mattiony) C’est vous le propriétaire de ce cirque ? Commissaire Mattiony, c’est avec moi que vous avez discuté tout à l’heure. Qu’y a-t-il eu de nouveau depuis votre appel ?
- Rien Monsieur le commissaire ! Je ne comprends pas comment ce jeune homme a pu pénétrer dans la cage, elle était fermée à double tour vous le pensez bien ?
- Nous verrons ça plus tard, ce n’est pas le plus urgent. Amenez-nous sur les lieux et dites-nous en plus sur ses animaux, sont-ils d’un naturel méchant et agressif ?
L’homme entraîne tout le monde vers des roulottes spéciales contenant des cages à l’intérieur desquelles ils peuvent voir divers fauves et autres animaux exotiques.
Ils passent devant deux énormes pachydermes aux pattes avant entravées par de lourdes chaînes, un couple de girafes et quelques chevaux et poneys avant de se rapprocher de la première cage où un lion et sa femelle les regardent en rugissant.
- (Le patron) Les tigres se trouvent dans la dernière cage au fond, ils ont été capturés très jeunes et normalement ils sont habitués à l’homme mais il n’y a que leur dresseur qui entre habituellement dans la cage pour les nourrir, parfois aussi sa femme mais jamais personne d’autre n’a pénétré à l’intérieur.
Avant ce jeune garçon je veux dire, et comme je viens de vous le dire je ne comprends pas ce qu’il se passe, pas plus que leurs propriétaires d’ailleurs qui n’en reviennent pas eux non plus.
La vision qu’ils ont quelques mètres plus loin les stoppe instantanément, sur tous les visages on peut lire la stupeur devant ce que leurs yeux leur révèlent : un jeune garçon roux qu’ils reconnaissent tous est allongé au beau milieu de la cage inerte leur tournant le dos, deux fauves énormes d’une beauté sauvage sont de chaque côté de son corps allongés eux aussi et lui lèchent le visage et les mains de la même façon qu’ils agiraient pour faire leurs propres toilettes ou celle de leurs petits.
1ere ANNEE Août : (24 / 60) (Disparition) (fin)
(Quelques heures plus tôt)
Les deux garçons sont endormis l’un contre l’autre dans le lit, plus un bruit dans le camping indiquant par là même l’heure tardive.
Florian se lève et sort de la tente visiblement toujours dans son sommeil, ensuite il marche dans l’allée et sort de l’enceinte du camp.
Il est comme attiré vers un endroit précis car à peine le long de la petite route qui mène au camping, il part d’un bon pas vers la droite sans paraître hésiter.
Quinze minutes plus tard environ, il se trouve devant le cirque et toujours en état de somnambulisme arrive près des cages.
Les animaux devant lesquels il passe restent mystérieusement silencieux comme s’ils étaient habitués à voir ce jeune garçon déambuler à côté d’eux.
Le lion se contente d’ouvrir un œil et de le fixer, il arrive devant la cage aux tigres et un son indistinct pour un humain ordinaire sort de sa gorge.
Le couple se lève et silencieusement vient à sa rencontre, toujours dans son état de sommeil Florian tente d’ouvrir la cage.
Celle-ci étant fermée, il cligne les yeux et observe un moment la porte puis ramasse un peu plus loin un morceau de métal qu’il tord avec une facilité déconcertante et d’un geste sûr, il crochète la serrure grossière et pénètre dans la cage refermant soigneusement derrière lui.
Les animaux l’entourent en feulant doucement et en se frottant contre lui, le garçon s’allonge alors sur la litière et reprend tranquillement sa nuit allongé en chien de fusil tremblant légèrement de froid.
La femelle s’allonge à son tour derrière lui en se collant un maximum pour le réchauffer, le mâle après l’avoir observé un long moment en fait tout autant de l’autre côté.
Les deux félins se rendorment à leur tour et le calme de cette nuit sans lune retombe sur le campement endormi jusqu’au lendemain matin où un des employés du cirque réveillé le premier par une envie pressante passe devant la cage et aperçoit sidéré le gamin allongé sur le sol.
***/***
(Retour au présent) (Fin)
Ils font tous le tour de la cage pour essayer d’apercevoir le visage du jeune garçon, les tigres relèvent la tête et les regardent en découvrant leurs énormes crocs en signe d’avertissement.
Stéphane pose la mallette et en sort une fléchette composée d’une seringue avec un empennage en petites plumes pour en garder la trajectoire lors de l’envoi avec le fusil à air comprimé qu’il prend des mains de l’agent de police resté près de lui.
Il charge l’arme et y insère la fléchette, c’est quand il commence à la lever et à viser un des deux tigres que tout change brusquement autour d’eux.
Comme s’ils s’étaient donné le mot, tous les animaux du cirque se déchaînent et leurs oreilles sont alors agressées par les rugissements et les barrissements des animaux en colère.
Le capharnaüm de sons et l’immense agitation qui vient de remplir soudainement les lieux les prennent tous par surprise et tous les hommes et les femmes présents se resserrent les uns contre les autres avec la peur au ventre et des frissons d’angoisse remontant du plus lointain de leur humanité leur couvrant le corps.
La main de Gérôme prend celle de Dorian et la serre fortement, un énorme bruit de chaînes qui se tendent leur fait tourner la tête vers les deux éléphants pattes avant levées essayant de se détacher.
Seuls les félins n’ont pas bougé et regardent toujours en feulant doucement la gueule ouverte.
Aurélien s’approche doucement de Stéphane et d’un geste tranquille lui fait baisser son arme, presque aussitôt le calme revient et les animaux comme par magie perdent toutes agressivités, leurs yeux restant malgré tout fixés hypnotiquement sur le groupe d’hommes.
- (Aurélien avec calme) Laissez-moi aller le chercher, je ne le laisserai pas une minute de plus dans cette cage.
Damien regarde son frère avec effroi.
- Tu ne vas pas faire ça « Aurél » !! C’est trop dangereux.
- Il n’y a pas d’autres solutions.
Le dresseur en mettant sa main sur l’épaule du garçon.
- Tu es courageux mon garçon mais c’est à moi d’y aller, ils me connaissent et je vous ramènerai votre ami. J’espère juste qu’il est toujours vivant.
L’homme se dirige vers la porte de la cage et au moment où il pose la main dessus, recule hébété devant l’agressivité de ses deux tigres qui viennent de se dresser et foncer sur lui cognant la cage si violemment qu’elle en tremble sur sa base.
Une main ferme l’attrape sous le bras, l’homme se retourne et a devant lui le grand jeune homme blond magnifique qu’il avait déjà repéré tout à l’heure soutenu par ses copains.
Thomas d’une voix blanche mais ferme.
- C’est à moi d’y aller.
- (Le dompteur) Vous êtes fou mon garçon !! Vous avez vu leurs réactions ?
- Laissez-moi essayer !! C’est trop dur pour moi de rester à ne rien faire alors que mon ami est étendu dans la paille et que je ne sais même pas s’il va bien.
L’homme hésite puis soupire en lui donnant quelques conseils.
- Approchez-vous lentement et surveillez leurs réactions, ne tentez pas d’entrer s’ils se montrent une nouvelle fois agressifs.
Mattiony en dégainant son arme de service et en indiquant à ses hommes d’en faire autant.
- Faites ce qu’il dit et s’il y a un problème nous n’aurons pas d’autres choix que de les abattre ainsi que tout animal qui aurait la malencontreuse idée de s’interposer. Stéphane, tu tires sur le premier éléphant qui se détache de ses chaînes et j’espère que tu auras le temps de recharger pour le suivant. Je ne pense pas qu’il y a un quelconque danger pour les autres animaux dans les cages mais si c’était le cas nous les abattrons également. Maintenant reculez tous lentement et toi mon garçon surtout pas de gestes brusques tu m’as bien compris ?
Thomas livide mais décidé.
- Bien monsieur.
- (Mattiony à ses hommes) Tant qu’il n’y a pas de danger vous ne pointez surtout pas vos armes, c’est compris ?
Gérôme et son collègue en avalant difficilement leurs salives, les mains moites d’appréhension.
- Oui commissaire !!
- (Mattiony en fixant Thomas) Vas-y mon gars nous sommes prêts !!
Thomas s’approche lentement de la cage en essayant au maximum de contenir les tremblements de son corps, au moment où sa main attrape la poignée de la porte « Tic » et « Tac » passent à travers les barreaux sans que personne ne les ait vus venir.
Ils crachent devant les deux tigres qui les regardent étonnés, ceux-ci reculent doucement jusqu’à Florian toujours allongé dans la même position.
Les deux siamois avancent au même rythme qu’eux en montrant toujours des signes d’extrêmes agressivités envers leurs « cousins » qui se retrouvent bientôt au fond de la cage et s’y allongent devant la mine perplexe de ceux qui assistent à la scène.
Thomas entre à son tour prêt à faire dans son pantalon au moindre signe d’attaque car il est conscient qu’il n’aura pas le temps de revenir en arrière avant qu’ils ne lui tombent dessus.
Il avance lentement vers Florian et se baisse pour le prendre dans ses bras, son corps est souple et chaud le rassurant sur le fait qu’il soit toujours en vie.
Doucement en reculant il l’emmène vers la sortie le tenant serrer contre son cœur qui n’a jamais battu aussi fort et aussi vite de sa vie, une fois sorti de la cage il la repousse derrière lui laissant le soin au dresseur de refermer à double tour.
« Tic » et « Tac » d’un bond passent à travers les barreaux de fer et le rejoignent en miaulant doucement et en se frottant à ses jambes.
Thomas pose Florian au sol et s’écroule lui aussi évanoui sous l’effet de la trop forte émotion qu’il vient de subir et de la tension qui vient de le lâcher une fois que son cerveau s’est enfin rendu compte qu’ils étaient sains et saufs tous les deux.
C’est à ce moment-là que Florian reprend ses esprits et ouvre les yeux, étonné tout d’abord de se retrouver au milieu de tant de monde alors qu’il vient de faire un rêve merveilleux.
Il revoit alors comme dans un flash l’incident sur la plage et d’une voix à peine audible mais où perce une extrême appréhension, il répète la phrase qu’il a l’impression d’avoir déjà prononcée à peine quelques secondes plus tôt.
- « Thom » Tu n’as rien ? Je ne le supporterais pas tu sais ?
Son téléphone de bureau sonne à ce moment-là, il le regarde un instant puis en poussant un énorme soupir se dit qu’il doit se remettre au travail et que ses histoires personnelles devront attendre.
- Oui ? Allô !!
- …………………
- (Inquiet) Tu es sûr ? Vous avez regardé partout ?
- ………………..
- Merde !! Ou peut-il être allé ?
- ……………….
- Continuez à chercher dans le camping, je prends quelques gars avec moi et je vous rejoins. Il ne doit pas être parti bien loin quand même, surtout sans prévenir personne.
Gérôme raccroche, se lève et d’un pas rapide monte les escaliers et frappe à la porte du commissaire.
« Toc-toc-toc »
Mattiony relevant la tête de sa lecture.
- Oui ? Qu’est-ce que c’est ?
- Sergent Lestat commissaire, j’ai quelque chose d’important à vous dire.
- Entre !!
Il voit tout de suite l’anxiété sur le visage du garçon.
- Qu’y a-t-il ?
- C’est au sujet de Florian De Bierne commissaire !!
- Oui et bien ?
- On vient de me signaler sa disparition.
- Quoi !!! Comment ça ?
- C’est Flavien un de ses amis qui vient de me prévenir, ils le cherchent partout depuis tôt ce matin et ils commencent sérieusement à s’inquiéter.
- Bon Dieu !! Il ne manquait plus que ça !! Prends une équipe et file là-bas, surtout vous restez discret je ne veux pas que ça s’ébruite pour l’instant. Si ça tombe ce n’est qu’une fugue ou encore juste une balade, tiens-moi au courant dès que tu en sauras plus.
- Bien commissaire !!
Le téléphone résonne dans le bureau, Mattiony décroche et écoute son interlocuteur à l’autre bout du fil.
Gérôme remarque de suite qu’il y a un problème sérieux au teint blême que prend soudainement son supérieur, un geste nerveux de celui-ci lui fait signe d’attendre et après quelques paroles rassurantes à son interlocuteur, il raccroche brutalement l’appareil.
- Prends Stéphane avec vous et tu lui dis qu’il se munisse de son fusil spécial, ensuite tu files au cirque qui s’est installé depuis avant-hier à environ deux kilomètres du camping. Avertis ses amis qu’ils nous rejoignent là-bas ainsi que les quatre « gus » de la DST, fais vite c’est sérieux.
- Vous venez aussi ? Mais dites-moi au moins ce qu’il se passe bon sang !!
- Hein !! Ah oui !! Je crois que nous venons de retrouver le jeune Florian.
- Où ça ? Au cirque ?
- Oui !! Allez sors la voiture et prends « Stéph » au passage avec un autre gars (Il réfléchit rapidement) Attends moi, j’arrive et je vous expliquerai tout en route.
Gérôme s’empresse d’exécuter les ordres reçus même s’il n’en comprend absolument pas le pourquoi, il entraîne au passage un de ses collègues et appelle Stéphane qui met un certain temps à décrocher le téléphone pour lui répondre.
- …..
- Ah !! Quand même !! Prépare ton arme et attends nous devant chez toi, nous passons te prendre d’ici cinq minutes
- …………..
- Je n’en sais absolument rien, les plus puissantes je pense.
- ………………
- Tout ce que je peux te dire c’est qu’un jeune garçon vient d’être retrouvé dans un cirque et que ça urge alors magne ton cul pépère on arrive.
- ………………..
- Puisque je te dis que je n’en sais pas plus !! Prends tout ce que tu as sous la main, tu verras bien une fois sur place après tout c’est toi le spécialiste non ?
Gérôme raccroche et range son portable, prend les clés d’une voiture au planton et démarre le moteur son collègue pas plus curieux que ça s’asseyant à l’arrière et attendant la suite des événements.
Le commissaire arrive juste au moment où il commence son créneau pour se positionner devant la route, monte devant à côté de lui et claque sèchement la porte.
- Mets la sirène et le gyrophare, ensuite magne-toi !!
Gérôme applique la lampe bleue clignotante sur le toit et actionne le dispositif d’avertissement puis démarre en trombe toutes sirènes hurlantes faisant se retourner les passants curieux à leur passage.
- (Mattiony) Et Stéphane ?
- Nous le prenons devant chez lui chef !!
- Avec son matos ?
- Oui chef !!
- Alors c’est bien !! Espérons juste qu’il ne soit pas trop tard.
1ere ANNEE Août : (23 / 60) (Disparition) (suite)
Pendant un court instant, ils n’entendent plus que le vacarme de la sirène et les crissements de freins des automobilistes qui pilent soudainement pour les laisser passer.
Mattiony nerveux regarde Gérôme qui fonce comme un fou et traverse la ville comme une fusée.
- Ne va pas nous tuer quand même ! Tu as prévenu ses amis ?
- Putain !! Non !! J’ai complètement zappé.
- Tiens ! Voilà Stéphane, gare-toi et aide-le à mettre son attirail dans le coffre.
Pendant que ses hommes s’exécutent, il prend la place du conducteur et une fois tous remontés dans la voiture il démarre nettement plus rassuré maintenant que c’est lui qui conduit.
- Profites-en pour les mettre au courant, d’autant plus qu’ils nous attendent devant l’entrée. Je ne veux surtout pas qu’ils aillent voir ce qu’il se passe à l’intérieur, ça risquerait d’énerver les animaux et ce n’est pas le moment, « Stéph » ? Tu as pris quoi comme tranquillisants ?
- (Stéphane capte le regard du policier dans le rétro) Un peu de tout, nous avons à faire à quoi cette fois-ci ?
- Des gros chats !!
- (Connaissant l’humour de l’homme) Du genre ?
- Très gros !! D’après le patron du cirque le gamin serait dans la cage aux tigres, il ne bouge plus donc il ne sait pas dire s’il est mort, s’il est inconscient ou s’il dort. Mais ça ? Ça m’étonnerait quand même.
- Merde !! Qu’est-ce qu’il fout là-dedans ?
- Si seulement je le savais, ses amis devraient pouvoir nous en dire un peu plus. C’est du moins ce que j’espère.
- Les bêtes sont agressives ? Elles viennent d’où ?
- Bengale !! D’après le gars qui nous a prévenus, les tigres seraient allongés et n’arrêteraient pas de le lécher partout.
- Bizarre ça !! À moins qu’ils soient dressés et issus de plusieurs générations nés en captivités sinon je ne me l’explique pas, ce n’est pas le genre de ses animaux d’agir ainsi.
- C’est peut-être parce qu’il ne bouge pas ? Va savoir ?
Stéphane réfléchit, sa carrière de vétérinaire ne s’étant passé qu’en France, il en sait très peu sur les fauves et leurs habitudes mais il est content d’avoir pris avec lui ce qu’il faut pour ne pas avoir à s’en approcher tant qu’ils ne seront pas drogués et inconscients.
- (Gérôme apercevant le chapiteau) Nous allons le savoir très vite, nous arrivons. Pourvu qu’ils ne lui aient rien fait de mal ? Mais pourquoi est-il rentré là-dedans aussi ?
Flavien et Sébastien entendent comme tous ceux qui sont là avec eux le son de la sirène se rapprocher rapidement, ils soutiennent Thomas complètement décomposé et les yeux rougis par les larmes se demandant ce qu’il a bien pu arriver au garçon de sa vie.
Voir arriver la voiture de police l’inquiète encore plus et c’est en tremblant qu’il voit les quatre hommes sortir du véhicule.
Quand deux d’entre eux sortent du coffre une mallette et un fusil, il pousse un gémissement et s’effondre à son tour retenu in extremis par les deux garçons ayant plus ou moins anticipé sa réaction.
Patrice et son équipe se présentent devant le commissaire et écoutent quelques secondes ses explications l’air atterré.
Tous se dirigent ensuite vers un groupe d’hommes qui les attendent depuis l’entrée d’une roulotte, quand ils les voient s’approcher d’eux, le plus vieux se dirige alors vers eux le visage fermé par la peur.
- (Mattiony) C’est vous le propriétaire de ce cirque ? Commissaire Mattiony, c’est avec moi que vous avez discuté tout à l’heure. Qu’y a-t-il eu de nouveau depuis votre appel ?
- Rien Monsieur le commissaire ! Je ne comprends pas comment ce jeune homme a pu pénétrer dans la cage, elle était fermée à double tour vous le pensez bien ?
- Nous verrons ça plus tard, ce n’est pas le plus urgent. Amenez-nous sur les lieux et dites-nous en plus sur ses animaux, sont-ils d’un naturel méchant et agressif ?
L’homme entraîne tout le monde vers des roulottes spéciales contenant des cages à l’intérieur desquelles ils peuvent voir divers fauves et autres animaux exotiques.
Ils passent devant deux énormes pachydermes aux pattes avant entravées par de lourdes chaînes, un couple de girafes et quelques chevaux et poneys avant de se rapprocher de la première cage où un lion et sa femelle les regardent en rugissant.
- (Le patron) Les tigres se trouvent dans la dernière cage au fond, ils ont été capturés très jeunes et normalement ils sont habitués à l’homme mais il n’y a que leur dresseur qui entre habituellement dans la cage pour les nourrir, parfois aussi sa femme mais jamais personne d’autre n’a pénétré à l’intérieur.
Avant ce jeune garçon je veux dire, et comme je viens de vous le dire je ne comprends pas ce qu’il se passe, pas plus que leurs propriétaires d’ailleurs qui n’en reviennent pas eux non plus.
La vision qu’ils ont quelques mètres plus loin les stoppe instantanément, sur tous les visages on peut lire la stupeur devant ce que leurs yeux leur révèlent : un jeune garçon roux qu’ils reconnaissent tous est allongé au beau milieu de la cage inerte leur tournant le dos, deux fauves énormes d’une beauté sauvage sont de chaque côté de son corps allongés eux aussi et lui lèchent le visage et les mains de la même façon qu’ils agiraient pour faire leurs propres toilettes ou celle de leurs petits.
1ere ANNEE Août : (24 / 60) (Disparition) (fin)
(Quelques heures plus tôt)
Les deux garçons sont endormis l’un contre l’autre dans le lit, plus un bruit dans le camping indiquant par là même l’heure tardive.
Florian se lève et sort de la tente visiblement toujours dans son sommeil, ensuite il marche dans l’allée et sort de l’enceinte du camp.
Il est comme attiré vers un endroit précis car à peine le long de la petite route qui mène au camping, il part d’un bon pas vers la droite sans paraître hésiter.
Quinze minutes plus tard environ, il se trouve devant le cirque et toujours en état de somnambulisme arrive près des cages.
Les animaux devant lesquels il passe restent mystérieusement silencieux comme s’ils étaient habitués à voir ce jeune garçon déambuler à côté d’eux.
Le lion se contente d’ouvrir un œil et de le fixer, il arrive devant la cage aux tigres et un son indistinct pour un humain ordinaire sort de sa gorge.
Le couple se lève et silencieusement vient à sa rencontre, toujours dans son état de sommeil Florian tente d’ouvrir la cage.
Celle-ci étant fermée, il cligne les yeux et observe un moment la porte puis ramasse un peu plus loin un morceau de métal qu’il tord avec une facilité déconcertante et d’un geste sûr, il crochète la serrure grossière et pénètre dans la cage refermant soigneusement derrière lui.
Les animaux l’entourent en feulant doucement et en se frottant contre lui, le garçon s’allonge alors sur la litière et reprend tranquillement sa nuit allongé en chien de fusil tremblant légèrement de froid.
La femelle s’allonge à son tour derrière lui en se collant un maximum pour le réchauffer, le mâle après l’avoir observé un long moment en fait tout autant de l’autre côté.
Les deux félins se rendorment à leur tour et le calme de cette nuit sans lune retombe sur le campement endormi jusqu’au lendemain matin où un des employés du cirque réveillé le premier par une envie pressante passe devant la cage et aperçoit sidéré le gamin allongé sur le sol.
***/***
(Retour au présent) (Fin)
Ils font tous le tour de la cage pour essayer d’apercevoir le visage du jeune garçon, les tigres relèvent la tête et les regardent en découvrant leurs énormes crocs en signe d’avertissement.
Stéphane pose la mallette et en sort une fléchette composée d’une seringue avec un empennage en petites plumes pour en garder la trajectoire lors de l’envoi avec le fusil à air comprimé qu’il prend des mains de l’agent de police resté près de lui.
Il charge l’arme et y insère la fléchette, c’est quand il commence à la lever et à viser un des deux tigres que tout change brusquement autour d’eux.
Comme s’ils s’étaient donné le mot, tous les animaux du cirque se déchaînent et leurs oreilles sont alors agressées par les rugissements et les barrissements des animaux en colère.
Le capharnaüm de sons et l’immense agitation qui vient de remplir soudainement les lieux les prennent tous par surprise et tous les hommes et les femmes présents se resserrent les uns contre les autres avec la peur au ventre et des frissons d’angoisse remontant du plus lointain de leur humanité leur couvrant le corps.
La main de Gérôme prend celle de Dorian et la serre fortement, un énorme bruit de chaînes qui se tendent leur fait tourner la tête vers les deux éléphants pattes avant levées essayant de se détacher.
Seuls les félins n’ont pas bougé et regardent toujours en feulant doucement la gueule ouverte.
Aurélien s’approche doucement de Stéphane et d’un geste tranquille lui fait baisser son arme, presque aussitôt le calme revient et les animaux comme par magie perdent toutes agressivités, leurs yeux restant malgré tout fixés hypnotiquement sur le groupe d’hommes.
- (Aurélien avec calme) Laissez-moi aller le chercher, je ne le laisserai pas une minute de plus dans cette cage.
Damien regarde son frère avec effroi.
- Tu ne vas pas faire ça « Aurél » !! C’est trop dangereux.
- Il n’y a pas d’autres solutions.
Le dresseur en mettant sa main sur l’épaule du garçon.
- Tu es courageux mon garçon mais c’est à moi d’y aller, ils me connaissent et je vous ramènerai votre ami. J’espère juste qu’il est toujours vivant.
L’homme se dirige vers la porte de la cage et au moment où il pose la main dessus, recule hébété devant l’agressivité de ses deux tigres qui viennent de se dresser et foncer sur lui cognant la cage si violemment qu’elle en tremble sur sa base.
Une main ferme l’attrape sous le bras, l’homme se retourne et a devant lui le grand jeune homme blond magnifique qu’il avait déjà repéré tout à l’heure soutenu par ses copains.
Thomas d’une voix blanche mais ferme.
- C’est à moi d’y aller.
- (Le dompteur) Vous êtes fou mon garçon !! Vous avez vu leurs réactions ?
- Laissez-moi essayer !! C’est trop dur pour moi de rester à ne rien faire alors que mon ami est étendu dans la paille et que je ne sais même pas s’il va bien.
L’homme hésite puis soupire en lui donnant quelques conseils.
- Approchez-vous lentement et surveillez leurs réactions, ne tentez pas d’entrer s’ils se montrent une nouvelle fois agressifs.
Mattiony en dégainant son arme de service et en indiquant à ses hommes d’en faire autant.
- Faites ce qu’il dit et s’il y a un problème nous n’aurons pas d’autres choix que de les abattre ainsi que tout animal qui aurait la malencontreuse idée de s’interposer. Stéphane, tu tires sur le premier éléphant qui se détache de ses chaînes et j’espère que tu auras le temps de recharger pour le suivant. Je ne pense pas qu’il y a un quelconque danger pour les autres animaux dans les cages mais si c’était le cas nous les abattrons également. Maintenant reculez tous lentement et toi mon garçon surtout pas de gestes brusques tu m’as bien compris ?
Thomas livide mais décidé.
- Bien monsieur.
- (Mattiony à ses hommes) Tant qu’il n’y a pas de danger vous ne pointez surtout pas vos armes, c’est compris ?
Gérôme et son collègue en avalant difficilement leurs salives, les mains moites d’appréhension.
- Oui commissaire !!
- (Mattiony en fixant Thomas) Vas-y mon gars nous sommes prêts !!
Thomas s’approche lentement de la cage en essayant au maximum de contenir les tremblements de son corps, au moment où sa main attrape la poignée de la porte « Tic » et « Tac » passent à travers les barreaux sans que personne ne les ait vus venir.
Ils crachent devant les deux tigres qui les regardent étonnés, ceux-ci reculent doucement jusqu’à Florian toujours allongé dans la même position.
Les deux siamois avancent au même rythme qu’eux en montrant toujours des signes d’extrêmes agressivités envers leurs « cousins » qui se retrouvent bientôt au fond de la cage et s’y allongent devant la mine perplexe de ceux qui assistent à la scène.
Thomas entre à son tour prêt à faire dans son pantalon au moindre signe d’attaque car il est conscient qu’il n’aura pas le temps de revenir en arrière avant qu’ils ne lui tombent dessus.
Il avance lentement vers Florian et se baisse pour le prendre dans ses bras, son corps est souple et chaud le rassurant sur le fait qu’il soit toujours en vie.
Doucement en reculant il l’emmène vers la sortie le tenant serrer contre son cœur qui n’a jamais battu aussi fort et aussi vite de sa vie, une fois sorti de la cage il la repousse derrière lui laissant le soin au dresseur de refermer à double tour.
« Tic » et « Tac » d’un bond passent à travers les barreaux de fer et le rejoignent en miaulant doucement et en se frottant à ses jambes.
Thomas pose Florian au sol et s’écroule lui aussi évanoui sous l’effet de la trop forte émotion qu’il vient de subir et de la tension qui vient de le lâcher une fois que son cerveau s’est enfin rendu compte qu’ils étaient sains et saufs tous les deux.
C’est à ce moment-là que Florian reprend ses esprits et ouvre les yeux, étonné tout d’abord de se retrouver au milieu de tant de monde alors qu’il vient de faire un rêve merveilleux.
Il revoit alors comme dans un flash l’incident sur la plage et d’une voix à peine audible mais où perce une extrême appréhension, il répète la phrase qu’il a l’impression d’avoir déjà prononcée à peine quelques secondes plus tôt.
- « Thom » Tu n’as rien ? Je ne le supporterais pas tu sais ?
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