28-01-2022, 10:18 AM
Chapitre 4.
« Amandine et Jean » - « Raphaël »
Je suis dans la cuisine et j’attends que Maman rentre ainsi que mon frère, Jean. En ce qui concerne Anne, je ne sais pas si elle revient à midi pour manger ou pas. J’ai mis quatre places à table, on verra bien, à défaut il faut enlever une assiette deux couverts et un verre. Je vérifie que les deux cruches à eau sont bien remplies : oui nous buvons de l’eau de distribution en y mettant, selon nos goûts, de la grenadine, du sirop de citron ou de menthe.
J’entends la porte d’entrée qui s’ouvre, je vais voir dans le hall qui rentre. C’est Maman, elle semble fatiguée. Je viens lui donner un bisou et je lui demande comment elle va ! Elle me dit qu’elle a été bloquée dans les embouteillages du matin à cause d’un accident entre un tram et une voiture, puis en rentrant par de nouveaux travaux dus à la construction du métro. Elle me demande comment ma matinée s’est passée, je lui réponds que je n’ai pas eu d’interro, que j’ai parlé avec Marie et Isabelle à la récré. J’ajoute que j’ai mis la table et que Jean n’est pas encore là.
J’ai à peine fini d’expliquer ce que j’ai fait à Maman que la porte d’entrée s’ouvre. C’est Jean qui rentre, il est accompagné d’une autre personne. Il la laisse passer devant lui, c’est une fille. Oh là, au premier coup d’œil, elle est charmante ! Elle a la même taille que Jean, elle est rousse, cheveux mi-longs, avec des grains de beauté sur le nez et sur les joues. Son regard est intense, ses yeux sont d’un beau vert émeraude et ses lèvres sont d’un très beau rouge carmin qui saute aux yeux. Décidément Jean à très bon goût en ce qui concerne les filles. Il présente cette jeune fille à Maman en disant :
Jea : « Voilà Amandine, elle est dans ma classe et c’est avec elle que je vais faire mon exposé !
Mam : Bonjour Amandine, heureuse de te connaître !
Ama : Moi aussi, je suis heureuse de faire votre connaissance !
Jea : Voilà mon grand frère, Phil.
Ama : Bonjour Phil !
Moi : Bonjour Amandine, bienvenue à la maison.
Mam : Je suppose que vous restez pour le dîner ?
Ama : Oui, c’est gentil de m’inviter !
Mam : Pas de soucis. Phil tu as bien mis quatre places à table ?
Moi : Oui Maman, comme je ne savais pas combien nous étions, j’ai mis quatre places ne sachant pas si Anne revenait !
Mam : Tu as bien fait : ta sœur ne rentre pas avant demain soir !
Moi : C’est parfait alors.
Mam : Allez, à table. Au fait Phil où as-tu dressé la table ?
Moi : Sur la terrasse, il fait encore si bon !
Mam : C’est parfait, tu es super mon grand ! »
Nous nous rendons alors sur la terrasse. Au passage je prends le plat froid et je le dépose sur la table. Voyant çà Jean se lève et va chercher le reste, soit les pommes de terre froides et la salade, Maman quant à elle apporte la vinaigrette, la mayonnaise et la moutarde. Nous pouvons donc manger.
Durant ce repas nous apprenons que la copine de Jean habite elle aussi dans le quartier, à cinq minutes à pied de la maison. Elle est en classe avec Jean depuis le début de ses humanités. Je remarque qu’elle regarde souvent vers mon frangin et lui de même : il n’a d’yeux que pour elle ! Je suis certain que Maman l’a aussi remarqué. Nous ne disons rien, mais nous n’en pensons pas moins ! Je demande alors à Jean :
Moi : « Dis-moi Jean, vous allez faire un exposé sur quoi exactement ?
Jea : C’est sur la vie en général et en particulier sur la différence entre « vivre en ville » et « vivre à la campagne » !
Mam : Ça à l’air super comme travail !
Ama : Oui, j’ai tout de suite aimé ce thème proposé par Jean, j’ai accroché dès le début et aussi j’avais aussi craqué pour un autre. C’est pour cette raison qu’il m’a fallu le temps de me décider !
Moi : Super, j’ai hâte de lire votre travail dès qu’il sera terminé !
Jea : Merci frérot, pas de souci, on te le montrera !
Mam : J’espère que vous penserez à moi aussi !
Ama : Bien entendu, il ne manquerait plus que ça !
Mam : C’est parfait ! Quelqu’un veut un dessert, il y a encore de la salade de fruits !
Ana : C’est avec plaisir, merci.
Jean et moi : Moi aussi !
Mam : J’ai compris, ce sera pour quatre alors ! Phil tu débarrasses pendant que Jean va chercher les bols à dessert. Merci les garçons !
Nous nous pressons pour faire ce que Maman nous demande. J’apporte tout dans la cuisine tandis que Jean s’occupe des bols et des cuillères. Maman, quant à elle, prépare de la crème fraîche pour mettre au-dessus de la salade de fruits !
Nous sommes à table et nous dégustons ce très bon dessert. C’est une salade de fruits maison ! Les fruits ont été choisis et découpés par Maman, elle y a incorporé un petit verre de kirch pour relever un peu de goût. Puis avec cette crème fraîche, c’est un délice. Amandine demande si elle peut avoir encore un peu de ce dessert, tout comme Jean par ailleurs. Maman leur donne une louche supplémentaire.
Je laisse mon frère et Amandine s’activer pour leur travail collectif. J’aide Maman à ranger la table et laver la vaisselle. Tout en vaquant à ces occupations ménagères, Maman et moi nous discutons de Jean et de sa nouvelle copine Amandine. Je dis qu’elle est amoureuse de Jean, il suffit de voir son regard posé sur lui. Maman acquiesce et ajoute que Jean de son côté n’a pas cessé de la « zieuter ». Pour moi ils vont très bien ensemble. Maman est du même avis.
Une fois les tâches ménagères terminées, je monte dans ma chambre. Je revois quand même mon cours de chimie bien que mon travail soit clôturé. J’aime bien ce cours et je veux pouvoir terminer premier dans cette branche tout comme en math. Oui, je suis plutôt scientifique et donc ce genre de cours est important pour moi au même titre que la physique d’ailleurs. Je sais que d’autres élèves de la classe sont très forts, mais pas dans toutes les matières.
J’entends frapper à la porte de ma chambre. Ce sont Jean et Amandine qui s’introduisent dans mon « antre ». Je sais que Jean va me demander quelque chose. Je lui prête alors toute mon attention et je l’écoute :
Jea : « Phil, Amandine et moi, nous voudrions ajouter dans notre travail des photographies qui pourraient illustrer ce que nous développons. Nous avons pensé pouvoir utiliser ton appareil photo qui est plus perfectionné que les nôtres !
Moi : Pas de soucis. Dès que vous en avez besoin, je vous en explique le fonctionnement.
Ama : Merci, tu es super sympa.
Jea : Merci frérot.
Moi : De rien, c’est normal.
Amandine et Jean quittent ma chambre et j’entends qu’ils se parlent dans le hall de nuit. Amandine lui dit qu’elle me trouve vraiment super de lui prêter l’appareil photo et en plus de proposer de montrer comment il fonctionne. Puis Jean lui répond que je suis toujours disposé à l’aider, comme il l’est pour moi. Amandine ajoute alors qu’elle n’avait jamais vu deux frères s’entendre comme nous. Je me remets devant mon bureau, j’ai du mal à me concentrer. Les propos qu’ils ont échangés sont si positifs, prononcés si spontanément que cela me donne des frissons. Oui mon jeune frère est lui aussi super, il est si attentif. Nous avons retrouvé cette entente que nous avions étant jeunes. Je suis envahi de tellement de beaux souvenirs avec Jean, mais aussi avec Anne. Il me faut cinq minutes pour me replonger sur mon cours de chimie.
Il est presque seize heures. J’entends Maman nous appeler pour le goûter. Je descends à la cuisine et suis immédiatement rejoint par Amandine et Jean. Maman nous a fait des crêpes avec un verre de « cécémel » froid. Amandine semble aimer ce goûter tout comme Jean. Je me rends compte que la copine de Jean, Amandine, me regarde souvent. Elle baisse les yeux quand mon regard va vers elle. J’ai l’impression qu’elle me dévisage et qu’elle me sonde ! Jean lui aurait-il dit que je suis gay ? Ça m’intrigue, je ne sais pas quoi penser. Je vais demander ce qu’il en est à Jean, ce soir avant d’aller dormir.
Il est temps pour moi de partir pour aller chez Raphaël. Je dis au revoir à Amandine en me permettant de lui faire la bise. Maman a le sourire et Jean me regarde l’air étonné ! Bref je prends mes affaires et je vais attendre le bus à l’arrêt pour me rendre dans le quartier où réside, Raphaël. Le trajet ne dure que dix minutes à tout casser. Je suis maintenant devant l’habitation de mon ami scout. C’est un immeuble unifamilial à deux façades. (L’une à l’avant et l’autre à l’arrière) J’appuie sur la sonnette. Une minute plus tard c’est une jeune fille qui m’ouvre la porte. Elle a environ treize ou quatorze ans, un mètre soixante, cheveux marrons se terminant par une queue de cheval. Elle me dit :
Fille : « Bonjour !
Moi : Bonjour, je suis Philippe, ou Phil comme on m’appelle d’habitude !
Fille : C’est pour Raph alors !
Moi : Oui, nous sommes dans la même équipe JER aux scouts.
Fille : Oui, il m’a parlé de toi. Viens entre, moi c’est Catherine, ou "Cath" pour les intimes.
Moi : Merci Catherine.
Je remarque qu’elle me dévisage, mais comme si pour elle c’était normal. Elle me regarde de la tête aux pieds. Je me demande si elle fait ça avec tous les visiteurs ? Une fois dans le living, elle appelle alors son frère Raphaël. « Raph, ton copain Phil est là », crie-t-elle au pieds des escaliers. Je ne sais plus que penser !
Peu de temps après cet appel, j’entends débouler de l’étage quelqu’un que je suppose être Raphaël. Raté : ce n’est pas lui ! Je découvre un jeune gars d’une dizaine d’années, roux avec des taches de rousseur sur tout le visage. Je fais une vague comparaison avec Amandine, mais ça n’a rien à voir. Il s’arrête au niveau de la dernière marche et il me dévisage ! Dix secondes après c’est Raph qui dévale les marches d’escalier. En arrivant en bas il dit :
Rap : « Allez Kevin, laisse-moi passer !
Moi : Bonjour Raph.
Rap : Salut Phil. Viens, on va dans ma chambre !
Moi : Ok. »
Je suis Raphaël, nous montons les marches et arrivés au premier étage, nous prenons l’escalier qui mène au second. Raph rentre dans une pièce qui ressemble plus à une mansarde qu’à une chambre à coucher. C’est là que Raph a son domaine. C’est une pièce de trois mètres soixante de long sur deux mètres quatre-vingts de large. Il y a son lit, une garde-robe minuscule et un petit bureau avec une chaise. Quelques posters aux murs et comme fenêtre, une tabatière. L’éclairage est composé de plusieurs petites lampes de couleurs dans les coins et une lampe de bureau sur le meuble du même nom !
Je réalise combien Raphaël doit être à l’étroit dans cette « chambre » minuscule. Je me rends compte qu’il ne doit pas avoir facile. C’est le choc de deux mondes. Je vis dans une chambre de plus de vingt-cinq mètres carrés et la sienne n’en a même pas la moitié ! Je me rends compte qu’il vit dans un autre monde que le mien, qu’il n’a pas la même façon de vivre, en un mot : je ne le connais pas !
« Amandine et Jean » - « Raphaël »
Je suis dans la cuisine et j’attends que Maman rentre ainsi que mon frère, Jean. En ce qui concerne Anne, je ne sais pas si elle revient à midi pour manger ou pas. J’ai mis quatre places à table, on verra bien, à défaut il faut enlever une assiette deux couverts et un verre. Je vérifie que les deux cruches à eau sont bien remplies : oui nous buvons de l’eau de distribution en y mettant, selon nos goûts, de la grenadine, du sirop de citron ou de menthe.
J’entends la porte d’entrée qui s’ouvre, je vais voir dans le hall qui rentre. C’est Maman, elle semble fatiguée. Je viens lui donner un bisou et je lui demande comment elle va ! Elle me dit qu’elle a été bloquée dans les embouteillages du matin à cause d’un accident entre un tram et une voiture, puis en rentrant par de nouveaux travaux dus à la construction du métro. Elle me demande comment ma matinée s’est passée, je lui réponds que je n’ai pas eu d’interro, que j’ai parlé avec Marie et Isabelle à la récré. J’ajoute que j’ai mis la table et que Jean n’est pas encore là.
J’ai à peine fini d’expliquer ce que j’ai fait à Maman que la porte d’entrée s’ouvre. C’est Jean qui rentre, il est accompagné d’une autre personne. Il la laisse passer devant lui, c’est une fille. Oh là, au premier coup d’œil, elle est charmante ! Elle a la même taille que Jean, elle est rousse, cheveux mi-longs, avec des grains de beauté sur le nez et sur les joues. Son regard est intense, ses yeux sont d’un beau vert émeraude et ses lèvres sont d’un très beau rouge carmin qui saute aux yeux. Décidément Jean à très bon goût en ce qui concerne les filles. Il présente cette jeune fille à Maman en disant :
Jea : « Voilà Amandine, elle est dans ma classe et c’est avec elle que je vais faire mon exposé !
Mam : Bonjour Amandine, heureuse de te connaître !
Ama : Moi aussi, je suis heureuse de faire votre connaissance !
Jea : Voilà mon grand frère, Phil.
Ama : Bonjour Phil !
Moi : Bonjour Amandine, bienvenue à la maison.
Mam : Je suppose que vous restez pour le dîner ?
Ama : Oui, c’est gentil de m’inviter !
Mam : Pas de soucis. Phil tu as bien mis quatre places à table ?
Moi : Oui Maman, comme je ne savais pas combien nous étions, j’ai mis quatre places ne sachant pas si Anne revenait !
Mam : Tu as bien fait : ta sœur ne rentre pas avant demain soir !
Moi : C’est parfait alors.
Mam : Allez, à table. Au fait Phil où as-tu dressé la table ?
Moi : Sur la terrasse, il fait encore si bon !
Mam : C’est parfait, tu es super mon grand ! »
Nous nous rendons alors sur la terrasse. Au passage je prends le plat froid et je le dépose sur la table. Voyant çà Jean se lève et va chercher le reste, soit les pommes de terre froides et la salade, Maman quant à elle apporte la vinaigrette, la mayonnaise et la moutarde. Nous pouvons donc manger.
Durant ce repas nous apprenons que la copine de Jean habite elle aussi dans le quartier, à cinq minutes à pied de la maison. Elle est en classe avec Jean depuis le début de ses humanités. Je remarque qu’elle regarde souvent vers mon frangin et lui de même : il n’a d’yeux que pour elle ! Je suis certain que Maman l’a aussi remarqué. Nous ne disons rien, mais nous n’en pensons pas moins ! Je demande alors à Jean :
Moi : « Dis-moi Jean, vous allez faire un exposé sur quoi exactement ?
Jea : C’est sur la vie en général et en particulier sur la différence entre « vivre en ville » et « vivre à la campagne » !
Mam : Ça à l’air super comme travail !
Ama : Oui, j’ai tout de suite aimé ce thème proposé par Jean, j’ai accroché dès le début et aussi j’avais aussi craqué pour un autre. C’est pour cette raison qu’il m’a fallu le temps de me décider !
Moi : Super, j’ai hâte de lire votre travail dès qu’il sera terminé !
Jea : Merci frérot, pas de souci, on te le montrera !
Mam : J’espère que vous penserez à moi aussi !
Ama : Bien entendu, il ne manquerait plus que ça !
Mam : C’est parfait ! Quelqu’un veut un dessert, il y a encore de la salade de fruits !
Ana : C’est avec plaisir, merci.
Jean et moi : Moi aussi !
Mam : J’ai compris, ce sera pour quatre alors ! Phil tu débarrasses pendant que Jean va chercher les bols à dessert. Merci les garçons !
Nous nous pressons pour faire ce que Maman nous demande. J’apporte tout dans la cuisine tandis que Jean s’occupe des bols et des cuillères. Maman, quant à elle, prépare de la crème fraîche pour mettre au-dessus de la salade de fruits !
Nous sommes à table et nous dégustons ce très bon dessert. C’est une salade de fruits maison ! Les fruits ont été choisis et découpés par Maman, elle y a incorporé un petit verre de kirch pour relever un peu de goût. Puis avec cette crème fraîche, c’est un délice. Amandine demande si elle peut avoir encore un peu de ce dessert, tout comme Jean par ailleurs. Maman leur donne une louche supplémentaire.
Je laisse mon frère et Amandine s’activer pour leur travail collectif. J’aide Maman à ranger la table et laver la vaisselle. Tout en vaquant à ces occupations ménagères, Maman et moi nous discutons de Jean et de sa nouvelle copine Amandine. Je dis qu’elle est amoureuse de Jean, il suffit de voir son regard posé sur lui. Maman acquiesce et ajoute que Jean de son côté n’a pas cessé de la « zieuter ». Pour moi ils vont très bien ensemble. Maman est du même avis.
Une fois les tâches ménagères terminées, je monte dans ma chambre. Je revois quand même mon cours de chimie bien que mon travail soit clôturé. J’aime bien ce cours et je veux pouvoir terminer premier dans cette branche tout comme en math. Oui, je suis plutôt scientifique et donc ce genre de cours est important pour moi au même titre que la physique d’ailleurs. Je sais que d’autres élèves de la classe sont très forts, mais pas dans toutes les matières.
J’entends frapper à la porte de ma chambre. Ce sont Jean et Amandine qui s’introduisent dans mon « antre ». Je sais que Jean va me demander quelque chose. Je lui prête alors toute mon attention et je l’écoute :
Jea : « Phil, Amandine et moi, nous voudrions ajouter dans notre travail des photographies qui pourraient illustrer ce que nous développons. Nous avons pensé pouvoir utiliser ton appareil photo qui est plus perfectionné que les nôtres !
Moi : Pas de soucis. Dès que vous en avez besoin, je vous en explique le fonctionnement.
Ama : Merci, tu es super sympa.
Jea : Merci frérot.
Moi : De rien, c’est normal.
Amandine et Jean quittent ma chambre et j’entends qu’ils se parlent dans le hall de nuit. Amandine lui dit qu’elle me trouve vraiment super de lui prêter l’appareil photo et en plus de proposer de montrer comment il fonctionne. Puis Jean lui répond que je suis toujours disposé à l’aider, comme il l’est pour moi. Amandine ajoute alors qu’elle n’avait jamais vu deux frères s’entendre comme nous. Je me remets devant mon bureau, j’ai du mal à me concentrer. Les propos qu’ils ont échangés sont si positifs, prononcés si spontanément que cela me donne des frissons. Oui mon jeune frère est lui aussi super, il est si attentif. Nous avons retrouvé cette entente que nous avions étant jeunes. Je suis envahi de tellement de beaux souvenirs avec Jean, mais aussi avec Anne. Il me faut cinq minutes pour me replonger sur mon cours de chimie.
Il est presque seize heures. J’entends Maman nous appeler pour le goûter. Je descends à la cuisine et suis immédiatement rejoint par Amandine et Jean. Maman nous a fait des crêpes avec un verre de « cécémel » froid. Amandine semble aimer ce goûter tout comme Jean. Je me rends compte que la copine de Jean, Amandine, me regarde souvent. Elle baisse les yeux quand mon regard va vers elle. J’ai l’impression qu’elle me dévisage et qu’elle me sonde ! Jean lui aurait-il dit que je suis gay ? Ça m’intrigue, je ne sais pas quoi penser. Je vais demander ce qu’il en est à Jean, ce soir avant d’aller dormir.
Il est temps pour moi de partir pour aller chez Raphaël. Je dis au revoir à Amandine en me permettant de lui faire la bise. Maman a le sourire et Jean me regarde l’air étonné ! Bref je prends mes affaires et je vais attendre le bus à l’arrêt pour me rendre dans le quartier où réside, Raphaël. Le trajet ne dure que dix minutes à tout casser. Je suis maintenant devant l’habitation de mon ami scout. C’est un immeuble unifamilial à deux façades. (L’une à l’avant et l’autre à l’arrière) J’appuie sur la sonnette. Une minute plus tard c’est une jeune fille qui m’ouvre la porte. Elle a environ treize ou quatorze ans, un mètre soixante, cheveux marrons se terminant par une queue de cheval. Elle me dit :
Fille : « Bonjour !
Moi : Bonjour, je suis Philippe, ou Phil comme on m’appelle d’habitude !
Fille : C’est pour Raph alors !
Moi : Oui, nous sommes dans la même équipe JER aux scouts.
Fille : Oui, il m’a parlé de toi. Viens entre, moi c’est Catherine, ou "Cath" pour les intimes.
Moi : Merci Catherine.
Je remarque qu’elle me dévisage, mais comme si pour elle c’était normal. Elle me regarde de la tête aux pieds. Je me demande si elle fait ça avec tous les visiteurs ? Une fois dans le living, elle appelle alors son frère Raphaël. « Raph, ton copain Phil est là », crie-t-elle au pieds des escaliers. Je ne sais plus que penser !
Peu de temps après cet appel, j’entends débouler de l’étage quelqu’un que je suppose être Raphaël. Raté : ce n’est pas lui ! Je découvre un jeune gars d’une dizaine d’années, roux avec des taches de rousseur sur tout le visage. Je fais une vague comparaison avec Amandine, mais ça n’a rien à voir. Il s’arrête au niveau de la dernière marche et il me dévisage ! Dix secondes après c’est Raph qui dévale les marches d’escalier. En arrivant en bas il dit :
Rap : « Allez Kevin, laisse-moi passer !
Moi : Bonjour Raph.
Rap : Salut Phil. Viens, on va dans ma chambre !
Moi : Ok. »
Je suis Raphaël, nous montons les marches et arrivés au premier étage, nous prenons l’escalier qui mène au second. Raph rentre dans une pièce qui ressemble plus à une mansarde qu’à une chambre à coucher. C’est là que Raph a son domaine. C’est une pièce de trois mètres soixante de long sur deux mètres quatre-vingts de large. Il y a son lit, une garde-robe minuscule et un petit bureau avec une chaise. Quelques posters aux murs et comme fenêtre, une tabatière. L’éclairage est composé de plusieurs petites lampes de couleurs dans les coins et une lampe de bureau sur le meuble du même nom !
Je réalise combien Raphaël doit être à l’étroit dans cette « chambre » minuscule. Je me rends compte qu’il ne doit pas avoir facile. C’est le choc de deux mondes. Je vis dans une chambre de plus de vingt-cinq mètres carrés et la sienne n’en a même pas la moitié ! Je me rends compte qu’il vit dans un autre monde que le mien, qu’il n’a pas la même façon de vivre, en un mot : je ne le connais pas !