18-01-2022, 10:16 AM
J’arrive à la maison avant vingt-deux heures, ça va, je suis à l’heure ! Je passe par le salon pour saluer mes parents. Jean est déjà dans sa chambre, Anne loge chez André. Je raconte ce qu’il s’est passé durant toute cette journée. Mon plongeon pour aller repêcher Jean-Philippe, les descentes à la tyrolienne, etc. Maman et Papa me félicitent d’être intervenu en vue de venir ainsi en aide à ce jeune scout. Puis c’est cette invitation de la part des parents de J-Ph. J’explique ce que Gilbert m’a demandé lorsqu’il m’a raccompagné, qu’il souhaite que je vienne chez eux de temps en temps avec Ben pour passer un peu de temps avec son fils. Mes deux parents me disent la même chose, attendre de voir si Gilbert appelle pour que j’aille chez lui ou pas. Après c’est en fonction de ce qui se passera que nous poursuivrons nos visites. Il faut dire qu’il y a un écart de cinq ans entre J-Ph et nous deux !
Il va être temps que j’aille au lit et que je m’endorme après cette journée bien remplie. Je demande à maman si je mets les vêtements mouillés dans la machine à laver ou alors sur le fil à linge en attendant, pour qu’ils ne moisissent pas. Maman me dit que je n’ai qu’à déposer le sac devant la lessiveuse, qu’elle s’en occupera par la suite. J’embrasse mes parents et je monte prendre une bonne douche avant de rejoindre ma chambre et me mettre sous la couette directement. Je sombre dans un sommeil réparateur.
Il est sept heures : le réveil sonne. Je sors de mon lit, passage à la salle de bain, habillage et ensuite petit-déjeuner rapide avec Jean et Maman. Mes affaires de classe sont prêtes dans mon cartable. Oui j’ai toujours un cartable car l’attaché-case que j’avais, a rendu l’âme, vu le nombre de livres et de cahiers à trimbaler. En fait c’est mon premier cartable que j’ai reçu lorsque je suis entré en humanités et je ne trouve pas que ça fait ringard, sauf pour certains de ma classe. Mais je m’en fous, c’est moi qui l’utilise et je suis content de l’avoir !
Les heures de cours passent assez vite. Il est vrai que les matières sont des approfondissements de celles vues durant plusieurs années. Il y a encore de nouvelles choses que nous étudions, telles qu’en chimie ou en physique et il y a aussi les math. Les connaissances sont tellement vastes que nous apprenons encore de nouvelles parties de matières. A midi c’est la cantine, parfois je prends le repas chaud et à d’autres moments, j’apporte mes tartines.
Ce soir je vais me réinscrire au judo. Cela fait déjà plus de deux ans que j’ai arrêté, je ne sais pas très bien pourquoi. Je rentre à la maison et je vois que Jean prends déjà son goûter. Maman n’est pas là, elle est au travail. Il faut dire qu’elle a un horaire flexible ce qui lui permet d’adapter ses journées en fonctions de nos activités et des siennes bien évidemment. Je prends mon goûter avec mon jeune frère. Je lui parle de mon envie de reprendre le judo et que normalement je vais me réinscrire ce soir. Je lui raconte ma journée de passage à l’unité scoute et bien entendu mon bain quelque peu forcé par la chute de Jean-Philippe. Puis de mon souper chez les parents de ce dernier. Je monte ensuite dans ma chambre pour préparer l’interro en anglais de demain matin, je révise aussi mon cours de math et je termine mon travail en chimie, c’est déjà ça de gagné, car il est à remettre seulement pour jeudi matin.
Il est dix-huit heures dix, je dis à Jean que je pars au judo pour me réinscrire et probablement assister à la leçon ; je lui demande donc d’avertir Maman qui n’est pas encore de retour ! Je prends mon sac de sport avec tout ce qu’il faut. J’attrape mon bus et j’arrive au dojo juste avant que le cours ne commence. Je me présente à Toni, le professeur :
Moi : « Bonjour Toni, je viens voir si je peux reprendre le judo !
Ton : Bonjour Phil, mais bien entendu, tu es le bienvenu.
Moi : Papa paiera la cotisation demain pour que je sois en ordre.
Ton : Pas de souci Phil. Tu n’es pas mal avec ta barbe, ça te donne l’air sérieux ! Mais qu’est-ce que tu as changé !
Moi : Merci Toni. Je vais vite me mettre en judogi et j’arrive.
Ton : Pas de problème, je te donne trois minutes, on t’attend.
Moi : Merci ! »
J’entre dans le vestiaire et je vois un jeune que j’avais déjà rencontré auparavant lorsque je pratiquais le judo. Il doit avoir une quinzaine d’années. Je l’ai reconnu avec sa bouille et ses cheveux roux, il se prénomme Valentin. Il a grandi et il est pratiquement aussi grand que moi, pour ne pas dire plus grand ! Je me change vite pour ne pas faire attendre les autres judokas.
Je me présente devant le tatami. Je porte ma ceinture verte, le grade que j’avais quand j’ai arrêté le judo. Je salue le tapis ainsi que Toni. Puis je m’installe entre la dernière ceinture verte et la première ceinture orange. C’est alors le moment du salut. Le salut est une forme de respect envers les autres judokas présents dans le dojo et sur le tatami, mais aussi pour tous les judokas qui ont travaillé et sué en pratiquant cet art martial !
Une fois le salut effectué, c’est Toni qui me présente aux autres judokas.
Ton : « Voilà, nous avons un judoka qui revient après deux ans d’absence. Je suis certain que plusieurs parmi vous le connaissent, pour les autres, c’est Phil. Il a changé, plus grand, plus fort et même barbu maintenant ! Réservons-lui bon accueil.
Tous : Bonjour Phil, bienvenue au dojo !
Moi : Merci à vous de m’accueillir !
Ton : Voilà les présentations faites, n’oubliez pas qu’il recommence le judo, je suis sûr et certain que sa technique reviendra très vite. Vous n’êtes pas ici pour être les plus forts, mais bien pour aider les autres à devenir plus forts !
Tous : Oui Toni, oui Maître ! »
Toni commence alors son cours par l’échauffement. Celui-ci dure entre quinze à vingt minutes, c’est très important d’être assez échauffé pour ne pas se blesser. Je parviens à suivre le rythme des exercices. Nous sommes une vingtaine sur le tatami et tous nous nous donnons à fond. Une fois échauffés, c’est Toni qui demande à certains de revoir deux ou trois prises. Il demande à d’autres de reprendre quelques prises au sol. Puis il fait signe à Valentin de venir avec moi et de nous exercer aux prises que je connais encore, dans un coin du tatami.
La première heure est passée assez vite. Quand on est occupé à faire des prises et à revoir des techniques, le temps passe très vite ! C’est enfin la dernière partie de la leçon, les randoris. Je suis dans une des deux files et chacun affronte celui de l’autre file qui se trouve en face de lui. J’ai un jeune qui est ceinture orange devant moi. Je le salue et nous nous mettons de façon à commencer ce combat d’entraînement. Il ne lui a pas fallu dix secondes pour qu’il me mette au sol. Nous poursuivons alors en changeant de partenaire. Je tombe face à un grand qui est déjà ceinture « marron » et qui se destine à passer son premier dan. Je ne me relâche pas et debout je parviens à résister, puis après trente secondes, je me retrouve au sol suite à la prise « ippon-seoi-nage » que je n’avais pas vu venir. Bref ce fût un très bon entrainement pour moi et pour les autres par la même occasion.
A l’issue du cours, juste avant le salut, Toni me fait une remarque en me disant que je sais encore quelques prises mais qu’il va falloir m’y remettre pour progresser. Nous saluons et ensuite nous quittons le tatami en le saluant une dernière fois. C’est toujours cette marque de respect qui est très importante. Direction le vestiaire et les douches.
Nous sommes une majorité de garçons, donc notre vestiaire est très encombré. Il y a quatre filles qui elles disposent du vestiaire fille et qui sont donc à leur aise. Je retire mon judogi qui est très humide dû à la transpiration. J’ôte ensuite mon slip et je suis nu comme la majorité des mecs. Je vais donc avec mon gel prendre une bonne douche bien chaude. Un gars d’une petite vingtaine d’année se place à côté de moi. Il me semble l’avoir déjà vu quelque part, je m’en suis fait la réflexion sur le tapis, mais je ne sais pas qui c’est, je ne me rappelle plus. Il me dit alors :
Tim : « Ça va Phil, pour une reprise tu te défends bien !
Moi : Merci, mais je ne sais plus qui tu es ? Je ne sais plus où je t’ai déjà vu ?
Tim : Je te connais car tu étais scout à l’unité … !
Moi : Heu, je…, (merde, un gars de mon ancienne unité !)
Tim : Ne t’inquiète pas Phil, j’ai appris ce qui s’est passé et de suite je te rassure, je ne suis pas homophobe !
Moi : Heu, mais…
Tim : Moi c’est Timothée, je t’avais connu quand tu étais jeune scout alors que j’étais déjà au clan.
Moi : Ok, je te remets. Mais tu as tellement changé, tu as quel âge ?
Tim : J’ai vingt-ans !
Moi : Alors je comprends mieux.
Tim : Tu peux avoir confiance, je sais me taire, d’autant plus que moi aussi je suis gay !
Moi : Ah bon !
Tim : Oui je suis en couple avec un gars que j’ai connu à la fac. Il n’aime pas le judo, alors je pratique seul, lui c’est plus la course à pied et je l’accompagne parfois !
Moi : Merci Timothée, peux-tu me dire s’il y a des homophobes dans le club de judo ?
Tim : Oui, c’est pour cette raison que je t’ai accosté sous la douche. Méfie-toi, reste zen, pas de geste équivoque et si tu as un petit ami, il vaut mieux qu’il ne vienne pas te voir ou qu’il t’attendre après le cours.
Moi : Merci à toi Timothée, tu es super sympa de m’avoir mis au courant.
Tim : Le seul qui est au courant pour moi, c’est Toni. Je sais qu’il ne dira jamais rien sur les tendances sexuelles des judokas de son club !
Moi : Merci, c’est bon à savoir.
Tim : De rien, en cas de souci, je suis là, ne l’oublie pas. Tu sais entre scouts nous devons nous entre-aider.
Moi : Merci ! »
Nous terminons notre douche et nous nous essuyons avant de nous rhabiller. Je m’apprête à quitter les lieux lorsque Toni me demande de le suivre dans son bureau. Il ferme la porte et il me dit :
Ton : « Tu as très bien travaillé, pour une reprise ce n’est pas mal.
Moi : Merci.
Ton : Au fait pourquoi veux-tu reprendre le judo ?
Moi : Pour pouvoir me défendre.
Ton : C’est une bonne raison, mais est-ce la seule ?
Moi : Oui Toni, c’est la seule raison, je veux pouvoir me défendre en cas d’attaque envers moi mais aussi envers d’autres personnes qui ne méritent pas d’être prises à partie !
Ton : C’est très louable de ta part. Si jamais tu avais un souci, ou une question qui t’embarrasse, n’hésite pas, je suis là pour trouver avec toi une solution !
Moi : Merci, oui merci, je dois te dire que Timothée m’a aussi proposé son aide en cas de problème.
Tim : Il a très bien fait. Rentre chez toi et soit zen !
Moi : Merci. Bonne soirée. À jeudi soir.
Tim : À jeudi. »
Je quitte le dojo et je rentre à la maison en prenant mon bus. Une fois arrivé, je dis bonsoir à Maman et à Papa. J’aide pour mettre les plats à table pour le souper. Maman me demande si je ne suis pas trop fatigué. Je lui réponds que non. Puis, tout en mangeant, je raconte mon cours de judo, ma rencontre avec Valentin, puis celle avec Timothée et ensuite la conversation avec Toni. Je reste perplexe après avoir entendu que des judokas du club sont homophobes. Maman voit bien dans mon regard que je ne suis pas si bien que ça. Jean ne dit rien, je vois qu’il rumine tout ce qu’il vient d’apprendre.
Il va être temps que j’aille au lit et que je m’endorme après cette journée bien remplie. Je demande à maman si je mets les vêtements mouillés dans la machine à laver ou alors sur le fil à linge en attendant, pour qu’ils ne moisissent pas. Maman me dit que je n’ai qu’à déposer le sac devant la lessiveuse, qu’elle s’en occupera par la suite. J’embrasse mes parents et je monte prendre une bonne douche avant de rejoindre ma chambre et me mettre sous la couette directement. Je sombre dans un sommeil réparateur.
Il est sept heures : le réveil sonne. Je sors de mon lit, passage à la salle de bain, habillage et ensuite petit-déjeuner rapide avec Jean et Maman. Mes affaires de classe sont prêtes dans mon cartable. Oui j’ai toujours un cartable car l’attaché-case que j’avais, a rendu l’âme, vu le nombre de livres et de cahiers à trimbaler. En fait c’est mon premier cartable que j’ai reçu lorsque je suis entré en humanités et je ne trouve pas que ça fait ringard, sauf pour certains de ma classe. Mais je m’en fous, c’est moi qui l’utilise et je suis content de l’avoir !
Les heures de cours passent assez vite. Il est vrai que les matières sont des approfondissements de celles vues durant plusieurs années. Il y a encore de nouvelles choses que nous étudions, telles qu’en chimie ou en physique et il y a aussi les math. Les connaissances sont tellement vastes que nous apprenons encore de nouvelles parties de matières. A midi c’est la cantine, parfois je prends le repas chaud et à d’autres moments, j’apporte mes tartines.
Ce soir je vais me réinscrire au judo. Cela fait déjà plus de deux ans que j’ai arrêté, je ne sais pas très bien pourquoi. Je rentre à la maison et je vois que Jean prends déjà son goûter. Maman n’est pas là, elle est au travail. Il faut dire qu’elle a un horaire flexible ce qui lui permet d’adapter ses journées en fonctions de nos activités et des siennes bien évidemment. Je prends mon goûter avec mon jeune frère. Je lui parle de mon envie de reprendre le judo et que normalement je vais me réinscrire ce soir. Je lui raconte ma journée de passage à l’unité scoute et bien entendu mon bain quelque peu forcé par la chute de Jean-Philippe. Puis de mon souper chez les parents de ce dernier. Je monte ensuite dans ma chambre pour préparer l’interro en anglais de demain matin, je révise aussi mon cours de math et je termine mon travail en chimie, c’est déjà ça de gagné, car il est à remettre seulement pour jeudi matin.
Il est dix-huit heures dix, je dis à Jean que je pars au judo pour me réinscrire et probablement assister à la leçon ; je lui demande donc d’avertir Maman qui n’est pas encore de retour ! Je prends mon sac de sport avec tout ce qu’il faut. J’attrape mon bus et j’arrive au dojo juste avant que le cours ne commence. Je me présente à Toni, le professeur :
Moi : « Bonjour Toni, je viens voir si je peux reprendre le judo !
Ton : Bonjour Phil, mais bien entendu, tu es le bienvenu.
Moi : Papa paiera la cotisation demain pour que je sois en ordre.
Ton : Pas de souci Phil. Tu n’es pas mal avec ta barbe, ça te donne l’air sérieux ! Mais qu’est-ce que tu as changé !
Moi : Merci Toni. Je vais vite me mettre en judogi et j’arrive.
Ton : Pas de problème, je te donne trois minutes, on t’attend.
Moi : Merci ! »
J’entre dans le vestiaire et je vois un jeune que j’avais déjà rencontré auparavant lorsque je pratiquais le judo. Il doit avoir une quinzaine d’années. Je l’ai reconnu avec sa bouille et ses cheveux roux, il se prénomme Valentin. Il a grandi et il est pratiquement aussi grand que moi, pour ne pas dire plus grand ! Je me change vite pour ne pas faire attendre les autres judokas.
Je me présente devant le tatami. Je porte ma ceinture verte, le grade que j’avais quand j’ai arrêté le judo. Je salue le tapis ainsi que Toni. Puis je m’installe entre la dernière ceinture verte et la première ceinture orange. C’est alors le moment du salut. Le salut est une forme de respect envers les autres judokas présents dans le dojo et sur le tatami, mais aussi pour tous les judokas qui ont travaillé et sué en pratiquant cet art martial !
Une fois le salut effectué, c’est Toni qui me présente aux autres judokas.
Ton : « Voilà, nous avons un judoka qui revient après deux ans d’absence. Je suis certain que plusieurs parmi vous le connaissent, pour les autres, c’est Phil. Il a changé, plus grand, plus fort et même barbu maintenant ! Réservons-lui bon accueil.
Tous : Bonjour Phil, bienvenue au dojo !
Moi : Merci à vous de m’accueillir !
Ton : Voilà les présentations faites, n’oubliez pas qu’il recommence le judo, je suis sûr et certain que sa technique reviendra très vite. Vous n’êtes pas ici pour être les plus forts, mais bien pour aider les autres à devenir plus forts !
Tous : Oui Toni, oui Maître ! »
Toni commence alors son cours par l’échauffement. Celui-ci dure entre quinze à vingt minutes, c’est très important d’être assez échauffé pour ne pas se blesser. Je parviens à suivre le rythme des exercices. Nous sommes une vingtaine sur le tatami et tous nous nous donnons à fond. Une fois échauffés, c’est Toni qui demande à certains de revoir deux ou trois prises. Il demande à d’autres de reprendre quelques prises au sol. Puis il fait signe à Valentin de venir avec moi et de nous exercer aux prises que je connais encore, dans un coin du tatami.
La première heure est passée assez vite. Quand on est occupé à faire des prises et à revoir des techniques, le temps passe très vite ! C’est enfin la dernière partie de la leçon, les randoris. Je suis dans une des deux files et chacun affronte celui de l’autre file qui se trouve en face de lui. J’ai un jeune qui est ceinture orange devant moi. Je le salue et nous nous mettons de façon à commencer ce combat d’entraînement. Il ne lui a pas fallu dix secondes pour qu’il me mette au sol. Nous poursuivons alors en changeant de partenaire. Je tombe face à un grand qui est déjà ceinture « marron » et qui se destine à passer son premier dan. Je ne me relâche pas et debout je parviens à résister, puis après trente secondes, je me retrouve au sol suite à la prise « ippon-seoi-nage » que je n’avais pas vu venir. Bref ce fût un très bon entrainement pour moi et pour les autres par la même occasion.
A l’issue du cours, juste avant le salut, Toni me fait une remarque en me disant que je sais encore quelques prises mais qu’il va falloir m’y remettre pour progresser. Nous saluons et ensuite nous quittons le tatami en le saluant une dernière fois. C’est toujours cette marque de respect qui est très importante. Direction le vestiaire et les douches.
Nous sommes une majorité de garçons, donc notre vestiaire est très encombré. Il y a quatre filles qui elles disposent du vestiaire fille et qui sont donc à leur aise. Je retire mon judogi qui est très humide dû à la transpiration. J’ôte ensuite mon slip et je suis nu comme la majorité des mecs. Je vais donc avec mon gel prendre une bonne douche bien chaude. Un gars d’une petite vingtaine d’année se place à côté de moi. Il me semble l’avoir déjà vu quelque part, je m’en suis fait la réflexion sur le tapis, mais je ne sais pas qui c’est, je ne me rappelle plus. Il me dit alors :
Tim : « Ça va Phil, pour une reprise tu te défends bien !
Moi : Merci, mais je ne sais plus qui tu es ? Je ne sais plus où je t’ai déjà vu ?
Tim : Je te connais car tu étais scout à l’unité … !
Moi : Heu, je…, (merde, un gars de mon ancienne unité !)
Tim : Ne t’inquiète pas Phil, j’ai appris ce qui s’est passé et de suite je te rassure, je ne suis pas homophobe !
Moi : Heu, mais…
Tim : Moi c’est Timothée, je t’avais connu quand tu étais jeune scout alors que j’étais déjà au clan.
Moi : Ok, je te remets. Mais tu as tellement changé, tu as quel âge ?
Tim : J’ai vingt-ans !
Moi : Alors je comprends mieux.
Tim : Tu peux avoir confiance, je sais me taire, d’autant plus que moi aussi je suis gay !
Moi : Ah bon !
Tim : Oui je suis en couple avec un gars que j’ai connu à la fac. Il n’aime pas le judo, alors je pratique seul, lui c’est plus la course à pied et je l’accompagne parfois !
Moi : Merci Timothée, peux-tu me dire s’il y a des homophobes dans le club de judo ?
Tim : Oui, c’est pour cette raison que je t’ai accosté sous la douche. Méfie-toi, reste zen, pas de geste équivoque et si tu as un petit ami, il vaut mieux qu’il ne vienne pas te voir ou qu’il t’attendre après le cours.
Moi : Merci à toi Timothée, tu es super sympa de m’avoir mis au courant.
Tim : Le seul qui est au courant pour moi, c’est Toni. Je sais qu’il ne dira jamais rien sur les tendances sexuelles des judokas de son club !
Moi : Merci, c’est bon à savoir.
Tim : De rien, en cas de souci, je suis là, ne l’oublie pas. Tu sais entre scouts nous devons nous entre-aider.
Moi : Merci ! »
Nous terminons notre douche et nous nous essuyons avant de nous rhabiller. Je m’apprête à quitter les lieux lorsque Toni me demande de le suivre dans son bureau. Il ferme la porte et il me dit :
Ton : « Tu as très bien travaillé, pour une reprise ce n’est pas mal.
Moi : Merci.
Ton : Au fait pourquoi veux-tu reprendre le judo ?
Moi : Pour pouvoir me défendre.
Ton : C’est une bonne raison, mais est-ce la seule ?
Moi : Oui Toni, c’est la seule raison, je veux pouvoir me défendre en cas d’attaque envers moi mais aussi envers d’autres personnes qui ne méritent pas d’être prises à partie !
Ton : C’est très louable de ta part. Si jamais tu avais un souci, ou une question qui t’embarrasse, n’hésite pas, je suis là pour trouver avec toi une solution !
Moi : Merci, oui merci, je dois te dire que Timothée m’a aussi proposé son aide en cas de problème.
Tim : Il a très bien fait. Rentre chez toi et soit zen !
Moi : Merci. Bonne soirée. À jeudi soir.
Tim : À jeudi. »
Je quitte le dojo et je rentre à la maison en prenant mon bus. Une fois arrivé, je dis bonsoir à Maman et à Papa. J’aide pour mettre les plats à table pour le souper. Maman me demande si je ne suis pas trop fatigué. Je lui réponds que non. Puis, tout en mangeant, je raconte mon cours de judo, ma rencontre avec Valentin, puis celle avec Timothée et ensuite la conversation avec Toni. Je reste perplexe après avoir entendu que des judokas du club sont homophobes. Maman voit bien dans mon regard que je ne suis pas si bien que ça. Jean ne dit rien, je vois qu’il rumine tout ce qu’il vient d’apprendre.