14-01-2022, 10:39 AM
Nous quittons le perron de l’église. Je salue Ben et je lui fait la bise sur les joues. Il fait de même avec moi. Nous savons qu’il nous faut rester discrets. Nous nous reverrons samedi prochain, en attendant, nous rentrerons chez nos parents respectifs. D’ailleurs, cette semaine nous allons à l’école. Je remarque alors que Jean-Philippe m’attend un peu plus loin. Je lui fait signe et je vais chercher le sac avec ses vêtements mouillés qui sont dans le local de l’équipe JER.
Je reviens auprès de J-Ph et je lui remets le sac en lui disant que les habits qu’il porte, il me le remettra samedi prochain. J-Ph me dit encore merci. Il me demande de venir auprès de ses parents, ce que j’accepte volontiers.
J-Ph : « Voilà maman, c’est Phil, il s’est occupé de moi et il m’a aidé lors du pont de singe lorsque je suis tombé à l’eau.
Irm : Bonjour Phil, je suppose que c’est le diminutif de Philippe. Merci pour mon garçon, je suis contente de voir qu’il a été bien entouré.
Moi : Merci madame, c’est tout à fait normal.
Irm : Appelle-moi Irma, c’est nettement mieux que « madame » !
Moi : Bien entendu, heu…Irma.
J-Ph : Tu sais maman, il est super Phil, il a déjà sauvé un scout pionnier lors du dernier camp.
Irm : Tu m’en diras tant !
J-Ph : Oui, c’est vrai et en plus je sais qu’il est gay !
Irm : Mais enfin Jean-Philippe, ce sont des choses qu’on ne dit pas !
Moi : Ce n’est rien Irma. Cela ne me dérange pas.
Irm : Alors tu es…homo.
Moi : Oui, mais je ne le montre pas. Dans la troupe des scouts éclaireurs ainsi que chez les pionniers, ils sont au courant, mais cela n’a jamais posé le moindre problème !
Irm : Fort bien. Je ne sais pas…
Gil : Mais peux-tu s’il te plait laisser ce jeune homme tranquille. Il a fait tout ce qu’il fallait pour venir en aide à notre fils, alors arrête ton cinéma !
Irm : M’ enfin Gilbert !
Gil : C’est comme ça. Phil, je t’invite à venir boire un café ou une limonade avec nous avant de rentrer chez toi !
Moi : Je ne veux pas vous déranger !
Gil : J’insiste, cela nous fera plaisir.
Moi : D’accord, mais pas trop longtemps car demain j’ai cours.
Gil : Pas de souci Phil, si tu veux je te ramène après notre verre de l’amitié.
Moi : Volontiers, merci à vous ! »
Je monte dans la voiture de Gilbert, une BMW, en ayant auparavant placé les sacs de vêtements dans le coffre. Il y a trois sacs avec des effets secs et propres et un sac avec mes habits mouillés. Gilbert ne dit rien, je sais qu’il a compris ce qu’ils contenaient. Je suis assis à l’arrière de la voiture à côté de J-Ph. La radio diffuse le programme de musique rock de la RTB. Nous arrivons à destination après cinq à six minutes de trajet. Nous entrons dans une allée menant à une grosse bâtisse, c’est une superbe maison de maître derrière laquelle s’étend un parc. Dans un coin de celui-ci on peut voir une piscine.
Nous descendons de la voiture. Je suis invité à entrer dans le salon. Je m’excuse d’avoir des bottines aux pieds et je demande s’il ne serait pas préférable de les ôter pour ne pas abîmer les tapis. Irma me dit de faire comme bon me semble. Je décide donc d’ôter mes bottines et me retrouve en chaussettes de sports. C’est d’ailleurs ce que Jean-Philippe a fait : lui aussi est en chaussettes.
Je m’installe dans le fauteuil qui m’est désigné. Gilbert me demande si je veux boire une coupe de champagne, je lui réponds que ce n’est pas nécessaire, qu’une bière ou une limonade convient très bien. Gilbert insiste et décide d’envoyer son fils chercher du champagne dans le réfrigérateur du cellier. J-Ph s’exécute sans dire un mot, mais avec un large sourire aux lèvres.
Nous avons chacun une flûte de champagne à la main, même J-Ph qui a un verre à moitié rempli. Gilbert lève son verre à ma santé car j’ai eu l’occasion d’apporter mon aide à Jean-Philippe, son fils unique. Puis il fait un toast à la famille, aux scouts et aux animateurs. Je suis charmé par la chaleur humaine que dégage Gilbert. J’ai l’impression de voir des traits de mon papa.
La discussion se poursuit et J-Ph revient sur le fait que je sois gay. Gilbert demande à son fils d’être un peu plus discret. Il ajoute que J-Ph est très ouvert d’esprit, qu’il fréquente beaucoup de personnes de différents milieux lors de ses activités et dans son école. Il n’est pas rare qu’il invite des enfants de couleurs ou de différentes nationalités à la maison ; de différentes confessions religieuses ou même des athées. Gilbert ajoute encore que cela fait partie de son éducation. Je suis extrêmement étonné de voir cette famille si ouverte et faire preuve d’une tolérance au-delà de ce que j’avais l’habitude de voir !
J’explique alors aux parents de J-Ph comment je suis arrivé à l’unité scoute. Je ne parle que de ce qu’il me semble judicieux de dire. J-Ph sait que c’est Benoît mon amoureux et il ajoute qu’il ne nous a jamais vus ensemble nous donner un « bisou » comme il dit. Je parle aussi de ce hike en montagne lors duquel Ben et moi avons aidé Gabriel. Je demande à J-Ph de ne pas en dire plus sur moi ou sur Ben lorsqu’il est chez les éclaireurs. Il a promis de ne plus parler de ça. Je lui dis bien que je n’ai nullement honte d’être gay mais qu’il pourrait y avoir des homophobes qui n’attendent que ça pour s’en prendre à moi ou à Ben. Jean-Philippe me regarde et me demande alors:
J-Ph : « Dis Phil, c’est quoi un homophobe ?
Moi : C’est une personne qui n’aime pas les homosexuels !
J-Ph : Mais pourquoi ? Je trouve qu’ils sont gentils les homosexuels !
Moi : Tu sais J-Ph, certaines personnes n’aiment pas les gens différents, ceux qui ne sont pas comme eux !
J-Ph : Mais ils sont bêtes, ils ne savent pas combien c’est bien de connaître d’autres modes de vie !
Gil : Dis-moi J-Ph, tu sais ce que c’est qu’un homosexuel ?
J-Ph : Oui papa, c’est un garçon qui aime un garçon, ou une fille avec une fille !
Gil : Très bien mon fils mais tu vois souvent ce genre de situation dans la vie de tous les jours ?
J-Ph : Non, très peu, ou pas. Puis pour Phil et Ben, c’est à la suite de ce que les autres scouts m’ont dit. Ils m’ont dit qu’ils étaient super, très discrets et que c’étaient des jeunes en qui ils pouvaient confier leur vie !
Moi : Je ne…mais…
Gil : Tu sais Phil, pour moi c’est la personne que je regarde, c’est son implication envers les autres qui est importante. C’est ce que tu as fait et ce que tu fais pour les autres qui font de toi une personne en qui on peut avoir confiance, que tu sois gay, hétéro, noir ou blanc, maigre ou gros, cela m’importe peu. C’est pour cette raison que je t’ai invité à venir prendre un verre avec nous. Je te propose d’ailleurs de rester manger avec nous. Tu peux téléphoner à tes parents pour qu’ils ne s’inquiètent pas !
Moi : Oh, je ne…sais que dire. Vous êtes trop élogieux vis-à-vis de moi !
Gil : Non Phil, dès que je t’ai vu j’ai tout de suite su qui tu étais. Il suffit de te voir. Puis tu as été là pour Jean-Philippe comme tu l’as été pour Gaby et comme tu le seras encore pour d’autres plus tard !
Moi : Je ne sais que dire !
Gil : Ne dis rien, pas besoin de me remercier. Il faut que je te dise, je suis psychologue !
Moi : Ah, alors je comprends mieux. Je me demandais où j’étais tombé pour être si facilement observé.
Gil : Tu sais, cela n’enlève rien à ta personnalité. Je ne te connais que superficiellement, mais c’est déjà beaucoup, car tu es un jeune homme digne de confiance !
Moi : Merci. Puis-je porter un toast ?
Irm : Oui, bien sûr !
Moi : Je lève mon verre à votre famille et à ceux qui vont croiser votre route ! Santé !
Tous : Santé !
Gil : Décidemment Phil, tu as de la ressource et de l’empathie.
Moi : Merci Gilbert. Je vais téléphoner à mes parents, si tu le permets.
Gil : Viens, je vais te montrer où se trouve le téléphone. »
Je téléphone à mes parents. C’est maman qui décroche. Je lui explique rapidement où je me trouve, l’invitation qui m’est faite. J’explique aussi que l’usage de vêtement secs a été profitable à deux scouts, J-Ph et moi. Maman éclate de rire rien que le fait de savoir que je me suis retrouvé à l’eau. Maman me dit qu’elle est d’accord mais que je dois être rentré pour vingt-deux heures au plus tard !
Je relate ma conversation téléphonique à Irma et Gilbert. Ils sont contents de m’avoir pour le souper. Nous prenons une nouvelle flûte de champagne. Je vois que Jean-Philippe est très heureux de voir que je reste avec sa famille pour le repas. Il insiste pour que je puisse voir sa chambre. Gilbert me dit que je peux y aller, son fils sera mon guide.
J’ai alors l’occasion de voir la chambre de J-Ph. C’est en fait une grande chambre, près de trente mètres carrés, deux grandes fenêtres, donnant sur le sud et le sud-ouest. Un lit style bateau, un bureau, quelque peu en désordre, une garde-robe et des étagères avec des jeux de société, des puzzles et un tas de gadgets. Je peux voir des posters aux murs de groupes rocks. Il y a Led Zeppelin, Les Rolling-Stones, Yes, etc. C’est pas mal pour un jeune pré-ado.
J-Ph et moi revenons dans le salon. Nous terminons notre apéro. Il va être temps de passer à table. Nous allons dans la salle à manger. Je suis placé en face de J-Ph, les deux parents étant eux aussi placés face à face. Le repas est simple ; une croquette de crevettes grises et une croquette de fromage accompagnées de salade, ensuite c’est steak – frites – salade. Je sais qu’à la maison c’est souvent le cas lorsque nous avons de grandes journées scoutes.
Le repas était excellent. Gilbert avait prévu du vin rouge pour accompagner le souper. Tout était parfait. J’ai bien entendu remercié Irma pour ce bel accueil et ce très bon repas. Irma me dit qu’elle s’occupe de laver les vêtements prêtés et que je les récupérerai samedi prochain. Elle m’embrasse sur la joue. J-Ph me remercie encore de l’avoir aidé après son plongeon involontaire dans l’eau de l’étang. Il me fait un câlin avant que je ne quitte la maison.
Gilbert m’invite à aller à la place avant droit de son véhicule. Lors du trajet il me remercie encore une fois de ce que j’ai fait pour son fils. Il ajoute que je suis pour son fils un sauveur, mais aussi une sorte d’ami qui a su tirer bénéfice des soucis rencontrés. Il souhaite que je passe de temps en temps, même avec Benoît, à la maison, pour tenir compagnie à J-Ph. Il dit aussi que c’est un garçon assez précoce et très intelligent. J’ai pu m’en rendre compte, J-Ph est très en avance pour son âge ! Est-ce le fait d’être fils unique entouré de parents eux aussi très intéressés par tout ce qui se passe autour d’eux ? Il faut que j’en parle avec Ben et aussi ma famille !
Je reviens auprès de J-Ph et je lui remets le sac en lui disant que les habits qu’il porte, il me le remettra samedi prochain. J-Ph me dit encore merci. Il me demande de venir auprès de ses parents, ce que j’accepte volontiers.
J-Ph : « Voilà maman, c’est Phil, il s’est occupé de moi et il m’a aidé lors du pont de singe lorsque je suis tombé à l’eau.
Irm : Bonjour Phil, je suppose que c’est le diminutif de Philippe. Merci pour mon garçon, je suis contente de voir qu’il a été bien entouré.
Moi : Merci madame, c’est tout à fait normal.
Irm : Appelle-moi Irma, c’est nettement mieux que « madame » !
Moi : Bien entendu, heu…Irma.
J-Ph : Tu sais maman, il est super Phil, il a déjà sauvé un scout pionnier lors du dernier camp.
Irm : Tu m’en diras tant !
J-Ph : Oui, c’est vrai et en plus je sais qu’il est gay !
Irm : Mais enfin Jean-Philippe, ce sont des choses qu’on ne dit pas !
Moi : Ce n’est rien Irma. Cela ne me dérange pas.
Irm : Alors tu es…homo.
Moi : Oui, mais je ne le montre pas. Dans la troupe des scouts éclaireurs ainsi que chez les pionniers, ils sont au courant, mais cela n’a jamais posé le moindre problème !
Irm : Fort bien. Je ne sais pas…
Gil : Mais peux-tu s’il te plait laisser ce jeune homme tranquille. Il a fait tout ce qu’il fallait pour venir en aide à notre fils, alors arrête ton cinéma !
Irm : M’ enfin Gilbert !
Gil : C’est comme ça. Phil, je t’invite à venir boire un café ou une limonade avec nous avant de rentrer chez toi !
Moi : Je ne veux pas vous déranger !
Gil : J’insiste, cela nous fera plaisir.
Moi : D’accord, mais pas trop longtemps car demain j’ai cours.
Gil : Pas de souci Phil, si tu veux je te ramène après notre verre de l’amitié.
Moi : Volontiers, merci à vous ! »
Je monte dans la voiture de Gilbert, une BMW, en ayant auparavant placé les sacs de vêtements dans le coffre. Il y a trois sacs avec des effets secs et propres et un sac avec mes habits mouillés. Gilbert ne dit rien, je sais qu’il a compris ce qu’ils contenaient. Je suis assis à l’arrière de la voiture à côté de J-Ph. La radio diffuse le programme de musique rock de la RTB. Nous arrivons à destination après cinq à six minutes de trajet. Nous entrons dans une allée menant à une grosse bâtisse, c’est une superbe maison de maître derrière laquelle s’étend un parc. Dans un coin de celui-ci on peut voir une piscine.
Nous descendons de la voiture. Je suis invité à entrer dans le salon. Je m’excuse d’avoir des bottines aux pieds et je demande s’il ne serait pas préférable de les ôter pour ne pas abîmer les tapis. Irma me dit de faire comme bon me semble. Je décide donc d’ôter mes bottines et me retrouve en chaussettes de sports. C’est d’ailleurs ce que Jean-Philippe a fait : lui aussi est en chaussettes.
Je m’installe dans le fauteuil qui m’est désigné. Gilbert me demande si je veux boire une coupe de champagne, je lui réponds que ce n’est pas nécessaire, qu’une bière ou une limonade convient très bien. Gilbert insiste et décide d’envoyer son fils chercher du champagne dans le réfrigérateur du cellier. J-Ph s’exécute sans dire un mot, mais avec un large sourire aux lèvres.
Nous avons chacun une flûte de champagne à la main, même J-Ph qui a un verre à moitié rempli. Gilbert lève son verre à ma santé car j’ai eu l’occasion d’apporter mon aide à Jean-Philippe, son fils unique. Puis il fait un toast à la famille, aux scouts et aux animateurs. Je suis charmé par la chaleur humaine que dégage Gilbert. J’ai l’impression de voir des traits de mon papa.
La discussion se poursuit et J-Ph revient sur le fait que je sois gay. Gilbert demande à son fils d’être un peu plus discret. Il ajoute que J-Ph est très ouvert d’esprit, qu’il fréquente beaucoup de personnes de différents milieux lors de ses activités et dans son école. Il n’est pas rare qu’il invite des enfants de couleurs ou de différentes nationalités à la maison ; de différentes confessions religieuses ou même des athées. Gilbert ajoute encore que cela fait partie de son éducation. Je suis extrêmement étonné de voir cette famille si ouverte et faire preuve d’une tolérance au-delà de ce que j’avais l’habitude de voir !
J’explique alors aux parents de J-Ph comment je suis arrivé à l’unité scoute. Je ne parle que de ce qu’il me semble judicieux de dire. J-Ph sait que c’est Benoît mon amoureux et il ajoute qu’il ne nous a jamais vus ensemble nous donner un « bisou » comme il dit. Je parle aussi de ce hike en montagne lors duquel Ben et moi avons aidé Gabriel. Je demande à J-Ph de ne pas en dire plus sur moi ou sur Ben lorsqu’il est chez les éclaireurs. Il a promis de ne plus parler de ça. Je lui dis bien que je n’ai nullement honte d’être gay mais qu’il pourrait y avoir des homophobes qui n’attendent que ça pour s’en prendre à moi ou à Ben. Jean-Philippe me regarde et me demande alors:
J-Ph : « Dis Phil, c’est quoi un homophobe ?
Moi : C’est une personne qui n’aime pas les homosexuels !
J-Ph : Mais pourquoi ? Je trouve qu’ils sont gentils les homosexuels !
Moi : Tu sais J-Ph, certaines personnes n’aiment pas les gens différents, ceux qui ne sont pas comme eux !
J-Ph : Mais ils sont bêtes, ils ne savent pas combien c’est bien de connaître d’autres modes de vie !
Gil : Dis-moi J-Ph, tu sais ce que c’est qu’un homosexuel ?
J-Ph : Oui papa, c’est un garçon qui aime un garçon, ou une fille avec une fille !
Gil : Très bien mon fils mais tu vois souvent ce genre de situation dans la vie de tous les jours ?
J-Ph : Non, très peu, ou pas. Puis pour Phil et Ben, c’est à la suite de ce que les autres scouts m’ont dit. Ils m’ont dit qu’ils étaient super, très discrets et que c’étaient des jeunes en qui ils pouvaient confier leur vie !
Moi : Je ne…mais…
Gil : Tu sais Phil, pour moi c’est la personne que je regarde, c’est son implication envers les autres qui est importante. C’est ce que tu as fait et ce que tu fais pour les autres qui font de toi une personne en qui on peut avoir confiance, que tu sois gay, hétéro, noir ou blanc, maigre ou gros, cela m’importe peu. C’est pour cette raison que je t’ai invité à venir prendre un verre avec nous. Je te propose d’ailleurs de rester manger avec nous. Tu peux téléphoner à tes parents pour qu’ils ne s’inquiètent pas !
Moi : Oh, je ne…sais que dire. Vous êtes trop élogieux vis-à-vis de moi !
Gil : Non Phil, dès que je t’ai vu j’ai tout de suite su qui tu étais. Il suffit de te voir. Puis tu as été là pour Jean-Philippe comme tu l’as été pour Gaby et comme tu le seras encore pour d’autres plus tard !
Moi : Je ne sais que dire !
Gil : Ne dis rien, pas besoin de me remercier. Il faut que je te dise, je suis psychologue !
Moi : Ah, alors je comprends mieux. Je me demandais où j’étais tombé pour être si facilement observé.
Gil : Tu sais, cela n’enlève rien à ta personnalité. Je ne te connais que superficiellement, mais c’est déjà beaucoup, car tu es un jeune homme digne de confiance !
Moi : Merci. Puis-je porter un toast ?
Irm : Oui, bien sûr !
Moi : Je lève mon verre à votre famille et à ceux qui vont croiser votre route ! Santé !
Tous : Santé !
Gil : Décidemment Phil, tu as de la ressource et de l’empathie.
Moi : Merci Gilbert. Je vais téléphoner à mes parents, si tu le permets.
Gil : Viens, je vais te montrer où se trouve le téléphone. »
Je téléphone à mes parents. C’est maman qui décroche. Je lui explique rapidement où je me trouve, l’invitation qui m’est faite. J’explique aussi que l’usage de vêtement secs a été profitable à deux scouts, J-Ph et moi. Maman éclate de rire rien que le fait de savoir que je me suis retrouvé à l’eau. Maman me dit qu’elle est d’accord mais que je dois être rentré pour vingt-deux heures au plus tard !
Je relate ma conversation téléphonique à Irma et Gilbert. Ils sont contents de m’avoir pour le souper. Nous prenons une nouvelle flûte de champagne. Je vois que Jean-Philippe est très heureux de voir que je reste avec sa famille pour le repas. Il insiste pour que je puisse voir sa chambre. Gilbert me dit que je peux y aller, son fils sera mon guide.
J’ai alors l’occasion de voir la chambre de J-Ph. C’est en fait une grande chambre, près de trente mètres carrés, deux grandes fenêtres, donnant sur le sud et le sud-ouest. Un lit style bateau, un bureau, quelque peu en désordre, une garde-robe et des étagères avec des jeux de société, des puzzles et un tas de gadgets. Je peux voir des posters aux murs de groupes rocks. Il y a Led Zeppelin, Les Rolling-Stones, Yes, etc. C’est pas mal pour un jeune pré-ado.
J-Ph et moi revenons dans le salon. Nous terminons notre apéro. Il va être temps de passer à table. Nous allons dans la salle à manger. Je suis placé en face de J-Ph, les deux parents étant eux aussi placés face à face. Le repas est simple ; une croquette de crevettes grises et une croquette de fromage accompagnées de salade, ensuite c’est steak – frites – salade. Je sais qu’à la maison c’est souvent le cas lorsque nous avons de grandes journées scoutes.
Le repas était excellent. Gilbert avait prévu du vin rouge pour accompagner le souper. Tout était parfait. J’ai bien entendu remercié Irma pour ce bel accueil et ce très bon repas. Irma me dit qu’elle s’occupe de laver les vêtements prêtés et que je les récupérerai samedi prochain. Elle m’embrasse sur la joue. J-Ph me remercie encore de l’avoir aidé après son plongeon involontaire dans l’eau de l’étang. Il me fait un câlin avant que je ne quitte la maison.
Gilbert m’invite à aller à la place avant droit de son véhicule. Lors du trajet il me remercie encore une fois de ce que j’ai fait pour son fils. Il ajoute que je suis pour son fils un sauveur, mais aussi une sorte d’ami qui a su tirer bénéfice des soucis rencontrés. Il souhaite que je passe de temps en temps, même avec Benoît, à la maison, pour tenir compagnie à J-Ph. Il dit aussi que c’est un garçon assez précoce et très intelligent. J’ai pu m’en rendre compte, J-Ph est très en avance pour son âge ! Est-ce le fait d’être fils unique entouré de parents eux aussi très intéressés par tout ce qui se passe autour d’eux ? Il faut que j’en parle avec Ben et aussi ma famille !