27-12-2021, 09:54 PM
Chapitre 10 - Vacances aux Pays-Bas (16)
Jeudi 20 août 1964, maison de Koen, Gouda
— Tu n’es pas trop curieuse, grand-maman, fit Koen, mais j’aimerais que cela reste entre nous. Papa a accepté mon homosexualité, mais je ne sais pas s’il accepterait que nous ayons une sexualité libre.
— Je sais tenir ma langue quand il le faut, ne te fais pas de souci.
— Bon, l’homme ne nous pas invités sur la péniche, nous avons payé pour y aller, plus exactement c’est Frédéric qui a payé. C’était un spectacle de music-hall, assez spécial puisque les hommes faisaient un strip-tease.
— Rien d’extraordinaire, fit Piet, c’est comme une boîte de nuit où les femmes font la même chose.
— Tu as déjà visité un tel lieu ? s’étonna Greta.
— Euh… oui, lors de mon voyage d’études à Paris, à Pigalle, avec le lycée.
— Tu ne m’avais jamais dit.
— Je voulais faire comme tout le monde.
— Je ne te le reproche pas. Continue, Koen.
— C’étaient de vrais artistes : il y avait un haltérophile, une femme trans qui imitait Marlène Dietrich et un ancien acteur de comédie musicale qui a chanté en français pour Frédéric. Ils terminaient leurs numéros en se déshabillant.
— Je ne savais pas qu’il y avait une telle péniche dans le port, dit la grand-mère. Et ensuite ?
— Le capitaine nous a invités pour partager le repas avec les artistes.
— C’était sympathique de sa part. C’est tout ?
— Oui.
— Rien de bien méchant. Merci de me l’avoir raconté. Je vais vous laisser vaquer à vos occupations, c’est moi qui prépare le repas aujourd’hui.
Le soir, Koen était dans sa chambre avec Frédéric en train de feuilleter un livre d’anatomie masculine, lorsque Piet frappa à la porte.
— Entre, fit Koen.
— Je pensais que vous étiez en train de baiser.
— Trop tôt.
— Grand-maman a raison, tu ne sais pas mentir.
— Pourquoi ?
— Tu lui as dit qu’il n’y avait rien eu d’autre que le repas ensuite sur la péniche. Je sais que c’est un bordel pour hommes.
— Tu es bien renseigné. Comment le sais-tu ?
— Secret défense. Tu me racontes ?
Koen se tourna vers Frédéric :
— On peut lui raconter ? Tu es d’accord ?
— Oui, à une condition : qu’il nous dise d’abord ce qu’il a fait à Paris.
— Tu as entendu, Piet, à toi pour commencer.
— Pas un mot à Greta.
— Je sais tenir ma langue quand il le faut, ne te fais pas de souci.
— Je n’en suis pas sûr, dit Frédéric, à ta place je me méfierais.
— J’ai confiance en lui, fit Piet, entre frères, on se comprend. Nous sommes allés avec des prostituées, dans un hôtel de passe. C’est là que j’ai perdu mon pucelage, et pas la première fois avec mon amie, comme je le lui ai dit.
— Faute avouée est à moitié pardonnée. Nous avons aussi baisé avec les hommes sur la péniche, je ne voulais pas que grand-maman sache que nous avons payé pour avoir du sexe, alors qu’on peut le faire gratuitement.
— Nous sommes à égalité dans nos petits secrets, dit Piet. Avec qui baises-tu gratuitement, à part Frédéric ?
— Ce serait trop long de te donner la liste et tu ne les connais pas. Je sais que tu n’es pas gay, mais tu pourrais aussi coucher avec nous. Gratuitement.
— Non, je reste fidèle à Greta.
— Elle n’est pas là ce soir. Je ne lui dirai pas, promis. Frédéric aimerait bien revoir ta queue.
Piet hésitait.
— C’est bien parce que tu es mon frère préféré, dit-il. Juste des branlettes, pas plus. Je ne pense pas que c’est tromper mon amie.
— Pour la morale tu demanderas à papa. Moi, je ne m’occupe que des réactions physiques du corps et je sais qu’à ton âge tu dois éjaculer au moins une fois chaque jour.
Piet baissa son pantalon et son slip après avoir tourné la clef dans la serrure de la porte, il bandait déjà. Un sur l’échelle de Kinsey, pensa Koen, prédominance hétérosexuelle, expériences homosexuelles.
Vendredi 21 août 1964, aéroport de Schiphol
— Pourrais-tu me donner un conseil médical ? demanda Frédéric à Koen qui l’avait accompagné à l’aéroport.
— À ton service.
— C’est la première fois que je prends l’avion et j’ai un peu peur. Que me conseilles-tu pour me détendre ?
— Nous pourrions acheter un médicament contre le mal du voyage à la pharmacie, un antihistaminique ou un parasympatholytique ; ou alors une fellation dans les toilettes, ça détend.
— Non, ce n’est pas l’endroit idéal.
— Un café arrosé ?
— Bonne idée, allons au bar, nous avons encore le temps.
Les deux amis s’assirent au comptoir et commandèrent du cognac pour accompagner le café. Ils trinquèrent.
— Tu ne dragueras pas le steward, fit Koen, puisque tu n’aimes pas t’envoyer en l’air dans les toilettes.
— Le vol est trop court, et je pense qu’ils n’ont que des hôtesses. Et toi, tu ne dragueras pas le conducteur du wagon-lit.
— Mais tu me permets de draguer mes compagnons dans le compartiment ?
— Qui te dit qu’ils seront homosexuels, jeunes, beaux et qu’ils auront envie de te montrer leurs bites ?
— Le hasard fait toujours bien les choses.
— D’accord, mais tu me raconteras tout.
— Promis.
Ils se cachèrent derrière une colonne pour échanger un baiser rapide avant que Frédéric ne passât la douane. Koen monta sur la passerelle pour regarder l’avion décoller. Il eut un pincement au cœur, il devenait trop sentimental quand il pensait à Frédéric, il devrait se ressaisir.
Vendredi 21 août 1964, aéroport de Genève
Urbain attendait Frédéric à la sortie de la douane.
— Monsieur a-t-il fait un bon vol ? demanda-t-il en lui prenant sa valise.
— Excellent, le cognac avant le départ m’a fait du bien.
— Monsieur a-t-il dragué le steward ?
— Non, ce n’étaient que des hôtesses.
— Dommage.
— Dragues-tu le steward quand tu prends l’avion ?
— Je n’ai jamais volé. Bien que ton père me paye bien, c’est au-dessus de mes moyens.
— Je t’invite l’année prochaine pour venir en Amérique avec nous, en première classe, si tu acceptes de conduire le minibus.
— Ton père est d’accord ? demanda Urbain en riant.
— Je ne sais pas, je ne lui ai pas encore demandé. Je vais lui en parler demain.
Jeudi 20 août 1964, maison de Koen, Gouda
— Tu n’es pas trop curieuse, grand-maman, fit Koen, mais j’aimerais que cela reste entre nous. Papa a accepté mon homosexualité, mais je ne sais pas s’il accepterait que nous ayons une sexualité libre.
— Je sais tenir ma langue quand il le faut, ne te fais pas de souci.
— Bon, l’homme ne nous pas invités sur la péniche, nous avons payé pour y aller, plus exactement c’est Frédéric qui a payé. C’était un spectacle de music-hall, assez spécial puisque les hommes faisaient un strip-tease.
— Rien d’extraordinaire, fit Piet, c’est comme une boîte de nuit où les femmes font la même chose.
— Tu as déjà visité un tel lieu ? s’étonna Greta.
— Euh… oui, lors de mon voyage d’études à Paris, à Pigalle, avec le lycée.
— Tu ne m’avais jamais dit.
— Je voulais faire comme tout le monde.
— Je ne te le reproche pas. Continue, Koen.
— C’étaient de vrais artistes : il y avait un haltérophile, une femme trans qui imitait Marlène Dietrich et un ancien acteur de comédie musicale qui a chanté en français pour Frédéric. Ils terminaient leurs numéros en se déshabillant.
— Je ne savais pas qu’il y avait une telle péniche dans le port, dit la grand-mère. Et ensuite ?
— Le capitaine nous a invités pour partager le repas avec les artistes.
— C’était sympathique de sa part. C’est tout ?
— Oui.
— Rien de bien méchant. Merci de me l’avoir raconté. Je vais vous laisser vaquer à vos occupations, c’est moi qui prépare le repas aujourd’hui.
Le soir, Koen était dans sa chambre avec Frédéric en train de feuilleter un livre d’anatomie masculine, lorsque Piet frappa à la porte.
— Entre, fit Koen.
— Je pensais que vous étiez en train de baiser.
— Trop tôt.
— Grand-maman a raison, tu ne sais pas mentir.
— Pourquoi ?
— Tu lui as dit qu’il n’y avait rien eu d’autre que le repas ensuite sur la péniche. Je sais que c’est un bordel pour hommes.
— Tu es bien renseigné. Comment le sais-tu ?
— Secret défense. Tu me racontes ?
Koen se tourna vers Frédéric :
— On peut lui raconter ? Tu es d’accord ?
— Oui, à une condition : qu’il nous dise d’abord ce qu’il a fait à Paris.
— Tu as entendu, Piet, à toi pour commencer.
— Pas un mot à Greta.
— Je sais tenir ma langue quand il le faut, ne te fais pas de souci.
— Je n’en suis pas sûr, dit Frédéric, à ta place je me méfierais.
— J’ai confiance en lui, fit Piet, entre frères, on se comprend. Nous sommes allés avec des prostituées, dans un hôtel de passe. C’est là que j’ai perdu mon pucelage, et pas la première fois avec mon amie, comme je le lui ai dit.
— Faute avouée est à moitié pardonnée. Nous avons aussi baisé avec les hommes sur la péniche, je ne voulais pas que grand-maman sache que nous avons payé pour avoir du sexe, alors qu’on peut le faire gratuitement.
— Nous sommes à égalité dans nos petits secrets, dit Piet. Avec qui baises-tu gratuitement, à part Frédéric ?
— Ce serait trop long de te donner la liste et tu ne les connais pas. Je sais que tu n’es pas gay, mais tu pourrais aussi coucher avec nous. Gratuitement.
— Non, je reste fidèle à Greta.
— Elle n’est pas là ce soir. Je ne lui dirai pas, promis. Frédéric aimerait bien revoir ta queue.
Piet hésitait.
— C’est bien parce que tu es mon frère préféré, dit-il. Juste des branlettes, pas plus. Je ne pense pas que c’est tromper mon amie.
— Pour la morale tu demanderas à papa. Moi, je ne m’occupe que des réactions physiques du corps et je sais qu’à ton âge tu dois éjaculer au moins une fois chaque jour.
Piet baissa son pantalon et son slip après avoir tourné la clef dans la serrure de la porte, il bandait déjà. Un sur l’échelle de Kinsey, pensa Koen, prédominance hétérosexuelle, expériences homosexuelles.
Vendredi 21 août 1964, aéroport de Schiphol
— Pourrais-tu me donner un conseil médical ? demanda Frédéric à Koen qui l’avait accompagné à l’aéroport.
— À ton service.
— C’est la première fois que je prends l’avion et j’ai un peu peur. Que me conseilles-tu pour me détendre ?
— Nous pourrions acheter un médicament contre le mal du voyage à la pharmacie, un antihistaminique ou un parasympatholytique ; ou alors une fellation dans les toilettes, ça détend.
— Non, ce n’est pas l’endroit idéal.
— Un café arrosé ?
— Bonne idée, allons au bar, nous avons encore le temps.
Les deux amis s’assirent au comptoir et commandèrent du cognac pour accompagner le café. Ils trinquèrent.
— Tu ne dragueras pas le steward, fit Koen, puisque tu n’aimes pas t’envoyer en l’air dans les toilettes.
— Le vol est trop court, et je pense qu’ils n’ont que des hôtesses. Et toi, tu ne dragueras pas le conducteur du wagon-lit.
— Mais tu me permets de draguer mes compagnons dans le compartiment ?
— Qui te dit qu’ils seront homosexuels, jeunes, beaux et qu’ils auront envie de te montrer leurs bites ?
— Le hasard fait toujours bien les choses.
— D’accord, mais tu me raconteras tout.
— Promis.
Ils se cachèrent derrière une colonne pour échanger un baiser rapide avant que Frédéric ne passât la douane. Koen monta sur la passerelle pour regarder l’avion décoller. Il eut un pincement au cœur, il devenait trop sentimental quand il pensait à Frédéric, il devrait se ressaisir.
Vendredi 21 août 1964, aéroport de Genève
Urbain attendait Frédéric à la sortie de la douane.
— Monsieur a-t-il fait un bon vol ? demanda-t-il en lui prenant sa valise.
— Excellent, le cognac avant le départ m’a fait du bien.
— Monsieur a-t-il dragué le steward ?
— Non, ce n’étaient que des hôtesses.
— Dommage.
— Dragues-tu le steward quand tu prends l’avion ?
— Je n’ai jamais volé. Bien que ton père me paye bien, c’est au-dessus de mes moyens.
— Je t’invite l’année prochaine pour venir en Amérique avec nous, en première classe, si tu acceptes de conduire le minibus.
— Ton père est d’accord ? demanda Urbain en riant.
— Je ne sais pas, je ne lui ai pas encore demandé. Je vais lui en parler demain.
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