14-12-2021, 01:04 PM
Le lendemain matin le réveil sonne, il est sept heures. Je me lève, je suis un peu vaseux, j’ai mal dormi. Bon je pense qu’une bonne douche va me réveiller pour être d’attaque pour cette première vraie journée de cours. Hop, je vais à la salle de bain. J’entre et je vois que Jean est déjà sous le jet bien chaud de la douche. Il me fait signe de le rejoindre. Je me rends compte qu’il a encore grandi mon frère. Il est doté d’un service trois pièces qui a pris de l’ampleur. Il va faire des ravages auprès des filles de l’école. Bon je me lave sans trop traîner. Une fois essuyé, je retourne m’habiller dans ma chambre.
Je prends mon petit-déjeuner avec Anne et Jean. Maman termine sa tasse de café tandis que papa est déjà parti pour son travail. Je regarde l’heure, il est temps de partir pour ne pas rater le bus. Je fais la bise à maman, à Anne et à Jean. Je me dépêche et j’arrive juste à temps pour monter dedans. Le trajet se passe comme d’habitude. J’arrive à l’école et je retrouve tout naturellement Marie et Isabelle à notre endroit habituel. Nous reparlons de Bertrand et de l’accident dont sa famille a été victime. Finalement la cloche sonne, synonyme de début des cours. Nous regagnons le rang pour nous rendre en classe et suivre le cours de français.
La journée se passe bien. A midi nous avons mangé ensemble à la cantine. C’est assez amusant de voir que nous sommes les plus anciens, forcément nous sommes en dernière année. Parfois un jeune élève fait trop de bruit ou parle trop fort, il suffit que l’un de nous se lève pour lui faire une remarque pour qu’il se reprenne et « rentre dans le rang ». Effectivement, un nouveau règlement a été mis sur pied pour les élèves qui fréquentent la cantine : c’est de parler à voix basse pour manger tranquillement sans stress. Le préfet avait alors demandé aux élèves des classes terminales de veiller à cela, tout en restant attentif à ne pas aller trop loin dans les remarques, le préfet gardant toujours la main mise sur la discipline, même à la cantine scolaire.
C’est lors du dernier cours que le directeur, accompagné de la psychologue de l’école, sont entrés en classe. La date et l’heure des obsèques de la famille de Bertrand ont été fixées ; ce sera mercredi à quatorze heures trente en l’église de la paroisse Saint-J . Les élèves qui ne souhaitent pas y assister ne sont bien entendu pas obligés de venir. Je me pose alors la question de savoir si quelque chose a été prévu par l’école, soit des fleurs ou soit une couronne, de la part de la classe. Je me lève et je demande :
Moi : « Monsieur le directeur, puis-je vous demander si quelque chose a été prévus par l’école tels que fleurs ou couronne(s) ?
Dir : Très bonne question Philippe. Je suis heureux d’entendre cette remarque. Je me proposais de prendre, selon ce que vous apporterez comme argent demain matin, des fleurs ou même des gerbes pour les funérailles.
Moi : Merci Monsieur !
Dir : Voilà, donc si vous souhaitez apporter ne fût-ce que quelques dizaines de francs, ce sera très bien pour les fleurs. Je n’ai pas grand-chose à ajouter si ce n’est que nous sommes tous attristés par ce qui s’est passé.
Moi : Monsieur, peut-on être accompagné ?
Dir : Pour moi cela ne pose aucun problème.
Moi : Merci Monsieur. »
Je sais que j’aurai probablement besoin de soutien et je pense que Jean sera d’accord de m’accompagner. Je lui demanderai dès que je serai à la maison. Puis il faut que je dise à Ben que je ne pourrais pas passer du temps avec lui étant donné que je serai aux obsèques. Bref, j’ai encore un tas de pensées qui me trottent dans la tête.
J’entends alors madame Delvigne m’appeler. Elle s’est rendu compte que je suis dans la lune. Je lui dis que je suis désolé, que je repense à Bertrand. Elle me dit que ce n’est pas grave, qu’elle comprend très bien. Elle regarde l’heure et elle nous dit que comme il ne reste que vingt minutes de cours, que nous pouvons parler de ce que nous ressentons à la suite du départ de Bertrand, elle ajoute qu’elle non plus n’a plus la tête à donner son cours aujourd’hui.
Nous prenons chacun la parole pour dire ce que nous ressentons. Je parle de notre camarade décédé, de ce qu’il était pour moi et pour la classe, j’ajoute que nous avions préparé un exposé il y a deux ans et qu’il était venu à la maison au moins à deux ou trois reprises. Puis je sens des larmes qui me coulent sur les joues. Je m’arrête de parler. Xavier voyant ça me dit :
Xav : « Oh Phil, allez, calme-toi. Tu vas finir par faire pleurer toute la classe.
Moi : Désolé, vous savez que je suis sensible.
Xav : Oui Phil, nous nous connaissons depuis l’école primaire et je sais très bien ce que tu éprouves. Tous les élèves de la classe savent que tu es ultrasensible et que tu es toujours prêt à venir en aide aux autres.
M. Del : Ce que ton camarade Xavier dit est tellement vrai. Tu as une personnalité très attachante et tu as un très bon cœur, toujours ouvert aux autres.
Moi : Merci, mais cela me rappelle tellement, heu…, un ami qui est parti il y a un an !
Xav : Tu sais Phil, nous le savions. On a vu les conséquences au début de l’année scolaire d’il y a un an. Nous savons que tu es gay et cela ne nous dérange pas le moins du monde !
M. Del : Ce que je viens d’entendre me réchauffe le cœur, vous avez un camarade de classe qui est ce qu’il est et vous le respectez en tant qu’être humain, sans arrière-pensée, cela prouve votre degré d’ouverture d’esprit. Mais sachez que l’homophobie existe et qu’il peut toujours y avoir un homophobe parmi un groupe, même dans une classe.
Xav : Je le sais très bien. Je serai toujours attentif à ce que Phil soit respecté par les autres, cela est aussi vrai pour n’importe lequel d’entre vous dans cette classe.
M. Del : Merci Xavier. Je vois que l’heure de cours est terminée. Merci à vous tous pour ce moment de partage. Je suis très heureuse de donner cours à des jeunes-gens comme vous. Bonne soirée et je serai avec vous demain aux obsèques. »
Nous sortons de la classe. Marie et Isabelle sont à mes côtés. Elles sont elles aussi très impressionnées par les propos qui ont été échangés. Elles pensent d’ailleurs que Madame Delvigne est lesbienne, mais bon c’est du domaine privé et cela ne nous regarde pas. Nous arrivons à notre arrêt de bus. J’ai un peu d’appréhension quant au déroulement de la journée de demain ; c’est l’enterrement de Bertrand et de sa famille. Nous montons dans le bus. Je descends trois arrêts après les deux filles. Il me tarde d’être à la maison et de discuter avec Anne et Jean de ce qui s’est passé en dernière heure de cours !
J’arrive dans l’allée de la maison. Jean sort sur le perron et me fait signe. Il vient pour m’accueillir comme il avait l’habitude de le faire l’année scolaire précédente. Je suis certain qu’il remarque que j’ai les traits tirés, enfin la mine défaite. J’arrive devant lui et je lui fait la bise. Jean me dit :
Jea : « Oh là Phil, ça ne va pas mieux.
Moi : Je sais, je fais peine à voir !
Jea : Allez, viens dans mes bras. »
Je viens alors faire un câlin avec mon jeune frère. Je me sens bien avec lui, il me rassure. Nous ne restons que quelques secondes, enlacés, mais cela à suffit pour me remonter le moral. Je sais que je peux compter sur lui tout comme sur ma sœur Anne.
Nous rentrons. Jean ne dit rien, il sait que ce n’est pas la peine et que si j’en ressens le besoin il me suffit d’aller le trouver. Nous prenons notre goûter ensemble. Maman ne va pas tarder à rentrer. Je pense que je vais lui donner un coup de main pour le repas, cela me permettra de parler avec elle mais aussi de ne pas rester seul dans ma chambre. Puis il faut que je téléphone à Ben pour lui dire que nous ne nous verrons pas demain après-midi à cause des obsèques de Bertrand et de sa famille.
En attendant le retour de maman, je monte dans ma chambre. Je mets un disque du groupe Yes. J’écoute la face A. Une fois qu’elle est terminée je sors de ma chambre et je frappe à la porte de celle de Jean.
Jea : « Oui entre Phil.
Moi : Merci Jean. J’ai quelque chose à te demander pour demain.
Jea : Je t’écoute.
Moi : Voilà, demain ce sont les funérailles de Bertrand et de sa famille, c’est à quatorze heures trente.
Jea : Oui, et je suppose que tu veux que je t’accompagne !
Moi : Oui, c’est ça. Veux-tu venir avec moi, j’en ressens le besoin.
Jea : Je vais aller avec toi Phil. Je sais que ça va être très difficile pour toi et surement pour les autres élèves de ta classe.
Moi : Merci Jean, merci tu es super.
Jea : C’est tout naturel Phil.
Moi : Je vais téléphoner à Ben, nous devions vous revoir demain après-midi, mais cela ne sera pas possible.
Jea : Demande-lui s’il veut aller avec toi aux obsèques de Bertrand !
Moi : Je ne sais pas c’est bien de nous montrer ensemble. Ma classe sait que je suis gay, mais il y aura tellement d’autres personnes.
Jea : Je pense que vous êtes assez sages pour ne pas attirer l’attention sur vous et que Ben apparaîtra comme un ami, sans plus.
Moi : Merci Jean, je vais y réfléchir. Merci, tu sais que je t’aime mon petit frère !
Jea : Et moi donc grand dadais ! »
Je sors de sa chambre pour aller dans la cuisine, je sais que maman ne va pas tarder à rentrer. Je dresse la table pour le souper. A peine ai-je terminé que maman entre dans la salle à manger. Je l’embrasse. Elle me demande comment a été ma journée. Je lui raconte alors ce qui s’est passé ainsi que la discussion à la fin du dernier cours. Je lui explique que j’ai demandé à Jean de venir avec moi pour assister à mes côtés aux obsèques. Puis je lui dis que je dois téléphoner à Ben pour lui dire que demain je ne serai pas là pour le recevoir pour discuter.
Maman est heureuse de voir que je lui raconte ma journée et tout ce qui s’est passé par la suite. Elle me demande aussi de proposer à Ben, si je le souhaite, de m’accompagner aux funérailles de Bertrand et de sa famille. J’explique que Jean m’avait aussi fait cette remarque. Je pense que Ben doit lui aussi donner son avis, mais je ne veux pas le forcer à venir. J’avoue aussi que j’ai un peu forcé la main à Jean, mais c’est mon frère, c’est donc différent.
J’aide maman à préparer le repas. Je m’occupe de peler les pommes de terre ainsi que les oignons. Maman prépare le sauté de porc qu’elle panne. Elle s’occupe ensuite de faire cuire les pommes de terre avec les oignons en vue de faire une potée. Le temps que ça mijote, nous nous installons au salon et nous discutons. Je pense alors à lui demander de l’argent pour les fleurs à remettre à l’école. Je reçois un billet de cinquante francs.
Je prends mon petit-déjeuner avec Anne et Jean. Maman termine sa tasse de café tandis que papa est déjà parti pour son travail. Je regarde l’heure, il est temps de partir pour ne pas rater le bus. Je fais la bise à maman, à Anne et à Jean. Je me dépêche et j’arrive juste à temps pour monter dedans. Le trajet se passe comme d’habitude. J’arrive à l’école et je retrouve tout naturellement Marie et Isabelle à notre endroit habituel. Nous reparlons de Bertrand et de l’accident dont sa famille a été victime. Finalement la cloche sonne, synonyme de début des cours. Nous regagnons le rang pour nous rendre en classe et suivre le cours de français.
La journée se passe bien. A midi nous avons mangé ensemble à la cantine. C’est assez amusant de voir que nous sommes les plus anciens, forcément nous sommes en dernière année. Parfois un jeune élève fait trop de bruit ou parle trop fort, il suffit que l’un de nous se lève pour lui faire une remarque pour qu’il se reprenne et « rentre dans le rang ». Effectivement, un nouveau règlement a été mis sur pied pour les élèves qui fréquentent la cantine : c’est de parler à voix basse pour manger tranquillement sans stress. Le préfet avait alors demandé aux élèves des classes terminales de veiller à cela, tout en restant attentif à ne pas aller trop loin dans les remarques, le préfet gardant toujours la main mise sur la discipline, même à la cantine scolaire.
C’est lors du dernier cours que le directeur, accompagné de la psychologue de l’école, sont entrés en classe. La date et l’heure des obsèques de la famille de Bertrand ont été fixées ; ce sera mercredi à quatorze heures trente en l’église de la paroisse Saint-J . Les élèves qui ne souhaitent pas y assister ne sont bien entendu pas obligés de venir. Je me pose alors la question de savoir si quelque chose a été prévu par l’école, soit des fleurs ou soit une couronne, de la part de la classe. Je me lève et je demande :
Moi : « Monsieur le directeur, puis-je vous demander si quelque chose a été prévus par l’école tels que fleurs ou couronne(s) ?
Dir : Très bonne question Philippe. Je suis heureux d’entendre cette remarque. Je me proposais de prendre, selon ce que vous apporterez comme argent demain matin, des fleurs ou même des gerbes pour les funérailles.
Moi : Merci Monsieur !
Dir : Voilà, donc si vous souhaitez apporter ne fût-ce que quelques dizaines de francs, ce sera très bien pour les fleurs. Je n’ai pas grand-chose à ajouter si ce n’est que nous sommes tous attristés par ce qui s’est passé.
Moi : Monsieur, peut-on être accompagné ?
Dir : Pour moi cela ne pose aucun problème.
Moi : Merci Monsieur. »
Je sais que j’aurai probablement besoin de soutien et je pense que Jean sera d’accord de m’accompagner. Je lui demanderai dès que je serai à la maison. Puis il faut que je dise à Ben que je ne pourrais pas passer du temps avec lui étant donné que je serai aux obsèques. Bref, j’ai encore un tas de pensées qui me trottent dans la tête.
J’entends alors madame Delvigne m’appeler. Elle s’est rendu compte que je suis dans la lune. Je lui dis que je suis désolé, que je repense à Bertrand. Elle me dit que ce n’est pas grave, qu’elle comprend très bien. Elle regarde l’heure et elle nous dit que comme il ne reste que vingt minutes de cours, que nous pouvons parler de ce que nous ressentons à la suite du départ de Bertrand, elle ajoute qu’elle non plus n’a plus la tête à donner son cours aujourd’hui.
Nous prenons chacun la parole pour dire ce que nous ressentons. Je parle de notre camarade décédé, de ce qu’il était pour moi et pour la classe, j’ajoute que nous avions préparé un exposé il y a deux ans et qu’il était venu à la maison au moins à deux ou trois reprises. Puis je sens des larmes qui me coulent sur les joues. Je m’arrête de parler. Xavier voyant ça me dit :
Xav : « Oh Phil, allez, calme-toi. Tu vas finir par faire pleurer toute la classe.
Moi : Désolé, vous savez que je suis sensible.
Xav : Oui Phil, nous nous connaissons depuis l’école primaire et je sais très bien ce que tu éprouves. Tous les élèves de la classe savent que tu es ultrasensible et que tu es toujours prêt à venir en aide aux autres.
M. Del : Ce que ton camarade Xavier dit est tellement vrai. Tu as une personnalité très attachante et tu as un très bon cœur, toujours ouvert aux autres.
Moi : Merci, mais cela me rappelle tellement, heu…, un ami qui est parti il y a un an !
Xav : Tu sais Phil, nous le savions. On a vu les conséquences au début de l’année scolaire d’il y a un an. Nous savons que tu es gay et cela ne nous dérange pas le moins du monde !
M. Del : Ce que je viens d’entendre me réchauffe le cœur, vous avez un camarade de classe qui est ce qu’il est et vous le respectez en tant qu’être humain, sans arrière-pensée, cela prouve votre degré d’ouverture d’esprit. Mais sachez que l’homophobie existe et qu’il peut toujours y avoir un homophobe parmi un groupe, même dans une classe.
Xav : Je le sais très bien. Je serai toujours attentif à ce que Phil soit respecté par les autres, cela est aussi vrai pour n’importe lequel d’entre vous dans cette classe.
M. Del : Merci Xavier. Je vois que l’heure de cours est terminée. Merci à vous tous pour ce moment de partage. Je suis très heureuse de donner cours à des jeunes-gens comme vous. Bonne soirée et je serai avec vous demain aux obsèques. »
Nous sortons de la classe. Marie et Isabelle sont à mes côtés. Elles sont elles aussi très impressionnées par les propos qui ont été échangés. Elles pensent d’ailleurs que Madame Delvigne est lesbienne, mais bon c’est du domaine privé et cela ne nous regarde pas. Nous arrivons à notre arrêt de bus. J’ai un peu d’appréhension quant au déroulement de la journée de demain ; c’est l’enterrement de Bertrand et de sa famille. Nous montons dans le bus. Je descends trois arrêts après les deux filles. Il me tarde d’être à la maison et de discuter avec Anne et Jean de ce qui s’est passé en dernière heure de cours !
J’arrive dans l’allée de la maison. Jean sort sur le perron et me fait signe. Il vient pour m’accueillir comme il avait l’habitude de le faire l’année scolaire précédente. Je suis certain qu’il remarque que j’ai les traits tirés, enfin la mine défaite. J’arrive devant lui et je lui fait la bise. Jean me dit :
Jea : « Oh là Phil, ça ne va pas mieux.
Moi : Je sais, je fais peine à voir !
Jea : Allez, viens dans mes bras. »
Je viens alors faire un câlin avec mon jeune frère. Je me sens bien avec lui, il me rassure. Nous ne restons que quelques secondes, enlacés, mais cela à suffit pour me remonter le moral. Je sais que je peux compter sur lui tout comme sur ma sœur Anne.
Nous rentrons. Jean ne dit rien, il sait que ce n’est pas la peine et que si j’en ressens le besoin il me suffit d’aller le trouver. Nous prenons notre goûter ensemble. Maman ne va pas tarder à rentrer. Je pense que je vais lui donner un coup de main pour le repas, cela me permettra de parler avec elle mais aussi de ne pas rester seul dans ma chambre. Puis il faut que je téléphone à Ben pour lui dire que nous ne nous verrons pas demain après-midi à cause des obsèques de Bertrand et de sa famille.
En attendant le retour de maman, je monte dans ma chambre. Je mets un disque du groupe Yes. J’écoute la face A. Une fois qu’elle est terminée je sors de ma chambre et je frappe à la porte de celle de Jean.
Jea : « Oui entre Phil.
Moi : Merci Jean. J’ai quelque chose à te demander pour demain.
Jea : Je t’écoute.
Moi : Voilà, demain ce sont les funérailles de Bertrand et de sa famille, c’est à quatorze heures trente.
Jea : Oui, et je suppose que tu veux que je t’accompagne !
Moi : Oui, c’est ça. Veux-tu venir avec moi, j’en ressens le besoin.
Jea : Je vais aller avec toi Phil. Je sais que ça va être très difficile pour toi et surement pour les autres élèves de ta classe.
Moi : Merci Jean, merci tu es super.
Jea : C’est tout naturel Phil.
Moi : Je vais téléphoner à Ben, nous devions vous revoir demain après-midi, mais cela ne sera pas possible.
Jea : Demande-lui s’il veut aller avec toi aux obsèques de Bertrand !
Moi : Je ne sais pas c’est bien de nous montrer ensemble. Ma classe sait que je suis gay, mais il y aura tellement d’autres personnes.
Jea : Je pense que vous êtes assez sages pour ne pas attirer l’attention sur vous et que Ben apparaîtra comme un ami, sans plus.
Moi : Merci Jean, je vais y réfléchir. Merci, tu sais que je t’aime mon petit frère !
Jea : Et moi donc grand dadais ! »
Je sors de sa chambre pour aller dans la cuisine, je sais que maman ne va pas tarder à rentrer. Je dresse la table pour le souper. A peine ai-je terminé que maman entre dans la salle à manger. Je l’embrasse. Elle me demande comment a été ma journée. Je lui raconte alors ce qui s’est passé ainsi que la discussion à la fin du dernier cours. Je lui explique que j’ai demandé à Jean de venir avec moi pour assister à mes côtés aux obsèques. Puis je lui dis que je dois téléphoner à Ben pour lui dire que demain je ne serai pas là pour le recevoir pour discuter.
Maman est heureuse de voir que je lui raconte ma journée et tout ce qui s’est passé par la suite. Elle me demande aussi de proposer à Ben, si je le souhaite, de m’accompagner aux funérailles de Bertrand et de sa famille. J’explique que Jean m’avait aussi fait cette remarque. Je pense que Ben doit lui aussi donner son avis, mais je ne veux pas le forcer à venir. J’avoue aussi que j’ai un peu forcé la main à Jean, mais c’est mon frère, c’est donc différent.
J’aide maman à préparer le repas. Je m’occupe de peler les pommes de terre ainsi que les oignons. Maman prépare le sauté de porc qu’elle panne. Elle s’occupe ensuite de faire cuire les pommes de terre avec les oignons en vue de faire une potée. Le temps que ça mijote, nous nous installons au salon et nous discutons. Je pense alors à lui demander de l’argent pour les fleurs à remettre à l’école. Je reçois un billet de cinquante francs.