06-12-2021, 07:02 PM
Voici une nouvelle suite
J'ai hésité sur ce que j'allais faire mais c'était tellement outrancier que je restais sans réaction. Je me suis recouché et j'ai dormi jusqu'en début d'après-midi. Au réveil, je me suis confortablement étiré, j'ai constaté que j'avais une forte érection plus tellement matinale et je me suis précipité aux toilettes. Après avoir uriné, avec peine vu ma raideur, je me suis accordé un petit plaisir tout simple. N'en déplaise à Stefano, j'ai apprécié, il m'a semblé que mon éjaculation était très jouissive et que mon sperme était très abondant.
J'ai repris mes recherches dans les diverses bibliothèques romaines, j'ai repris contact avec le professeur qui me suivait et me conseillait dans mon travail de doctorat qui se révélait avoir une ampleur insoupçonnée et, bonne nouvelle, mon mentor m'a demandé si je pouvais le décharger de quelques heures de cours auprès des jeunes étudiants. Mais en même temps que ces activités, je passe également beaucoup de temps à réfléchir à tout ce qui m'est arrivé au cours de ces derniers mois : la découverte non seulement de la sexualité mais également d'une sexualité active et de surcroit orientée vers la masculinité. Mon échec relationnel avec Ludovicus et plus récemment avec Stefano me confronte avec ma propre personnalité.
Toutes ces questions me préoccupent beaucoup mais petit à petit, je commence à y voir un peu plus clair. Ma principale conclusion me fait admettre que je suis beaucoup trop conformiste en ne connaissant que deux extrêmes, ce qui est bien et ce qui est mal alors que tout dans ce monde est question de circonstance, d'époque et de personnalité de chaque individu. Pour moi, tout ce qui n'est pas bien est mal et comme je ne suis qu'un être humain je suis incapable, et heureusement, de ne pratiquer que le bien. La conséquence est que la plupart de mes activités me posent un véritable dilemme qui me consume lentement et m'empêche de véritablement vivre la vie, ma vie. Mais heureusement l'être humain possède une grande faculté d'adaptation, parfois, il est vrai, en fonction de ses désirs intimes et cachés. Je sens que la distinction entre ce qui est bien et ce qui l'est moins est en réalité très subjective et surtout beaucoup moins nette que ce je le croyais. J'en arrive à estimer qu'aimer les garçons n'est pas si tragique surtout si je regarde autour de moi où l'Église qui devrait être la gardienne du bien prend beaucoup de liberté. Je ne vois dès lors pas pourquoi moi, simple laïc serais plus royaliste que le roi ou même que les prêtres !
Un beau matin, je me suis réveillé avec les idées parfaitement claires : j'allais faire ce dont j'avais envie et j'avais envie de renouer avec la douceur d'un corps, d'entendre les paroles coquines qu'on prononce sans en être véritablement conscient mais qui contribuent à nourrir l'ambiance du moment. Je voulais à nouveau sentir palpiter dans ma bouche un sexe frémissant d'une perspective prometteuse.
Il ne me restait plus qu'à choisir qui serait le premier bénéficiaire de mon revirement et après hésitation, ils étaient tous les trois tentants. J'ai donné la préférence à Sylvio car les deux autres sont trop voisins. Mon choix repose aussi sur d'autres motifs. Je réalise en repensant à cette nuit orageuse que, finalement, je ne connais pas son corps, nous ne nous sommes pas volontairement touchés sinon par les hasards de la nuit dans un lit étroit. Par contre j'ai pu admirer son corps fin et élancé avec des muscles là où ils sont nécessaires, une peau légèrement tannée mais sans poils autres que le petit filet qui descend jusqu'à la toison qui entoure la base de son sexe, sans oublier deux belles boules imberbes également qui donnent accès à une gorge menant au saint des saints. En pensant à Sylvio, je me demande aujourd'hui pourquoi nous n'avons pas été plus entreprenants et la légère barre dans mon boxer me signale qu'il convient de remédier à cette négligence. Il y a encore une raison qui m'a fait choisir Sylvio, et là j'ai un peu honte : c'est l'existence de Son Eminence et de son vieux whisky. Je ressens comme une attirance pour ce vieil homme qui nous regardait avec un air non pas vicieux mais avec une envie comme s'il regrettait une époque où sa vigueur était au mieux de sa forme.
En pensant à tous ces plaisirs, je vois mon sous-vêtement dans un coin de ma pièce, mon pénis frémit sous les mouvements que je lui imprime sans le réaliser depuis un moment, un tourbillon se prépare dans mes bourses, je sens que ma semence remonte inexorablement, tout mon corps est tendu et se contracte au gré de la progression de mon jus, je ferme les yeux, je gémis, je crie, tous mon corps est en transe et c'est l'éblouissement final qui pendant quelques instants me fait perdre conscience. J'en ai partout, je promène mes doigts dans cette mare visqueuse mais combien bénéfique que j'étale sur mon ventre. Je porte ma main à ma bouche et, pour la première fois je déguste mon sperme. J'aime. Je me demande quel est le goût de celui de Sylvio. Demain je le contacterai, sans faute.
Bon, ce n'est pas le lendemain que j'ai contacté mon partenaire mais quelques semaines plus tard, il fallait que je me laisse quand même un temps de réflexion avant de donner un tournant à ma vie car la décision peut être lourde de conséquence. Je pèse le pour et le contre, certains soirs je suis pratiquement décidé à me lancer dans l'aventure, d'autres je tergiverse mais ce que je sais c'est qu'il me faut trouver une solution car ma main gauche devient vraiment un moyen, pratique mais transitoire et monotone : je sens qu'une certaine pression aussi bien hormonale qu'intellectuelle se manifeste avec de plus en plus de force.
Pour ce qui est des hormones, j'ai trouvé comment soulager mes besoins en la personne qui occupe l'ancienne chambre de Stefano. Un soir, vers vingt-trois heures alors que je suis en slip, mon voisin Marco vient, tout gêné vu l'heure, me demander si j'ai un drap à lui prêter. Il doit avoir une petite trentaine d'années, pas très grand, une coiffure minimaliste et des yeux d'une couleur indéfinissable mais qui attirent le regard. Il porte un boxer de nuit dont la braguette ne porte pas de boutons mais qui, quoique à moitié ouverte, ne laisse rien voir. Le personnage est plutôt attrayant et c'est en souriant que je lui tends un drap dans lequel, à son insu, j'ai glissé un préservatif, on ne sait jamais !
Une quinzaine de jours plus tard, il me rapporte le drap lavé et repassé avec, discrètement visible, le préservatif soigneusement enveloppé dans du papier transparent. Visiblement, même s'il est vide, il a incontestablement été utilisé. Il n'est pas tard, j'ai ramassé le petit emballage, nous nous sommes souri, nous avons fermé la porte restée entrouverte. Tranquillement, sans hâte mais avec une complicité certaine, nous nous sommes mis à nu, nous avons regardé nos corps respectifs. À l'issu de cet examen il m'a dit
- C'est pas mal, cela pourrait être pire mais ça peut être pratique vu le voisinage
- Oui, d'accord, ce n'est pas du surmesure mais pour tous les jours cela devrait être suffisant
et nous sommes partis d'un franc éclat de rire. Nos deux corps avaient quartier libre, ma bouche s'est logée dans son cou, ses mains ont malaxé mes fesses et nos sexes ont fait connaissance. La situation devait être urgente pour nous deux car après un bref moment de plaisir, nos éjaculations furent abondantes et l'orgasme on ne peut plus agréable. Toute l'opération a duré une trentaine de minutes au maximum, cela nous convenait à tous les deux. Une bouteille de spumante plus tard, nous avons convenu de nous revoir lorsque le besoin se ferait sentir. Nous nous voyons deux trois fois par semaine. C'est pratique, efficace, nous savons tous les deux que cela ne nous engage à rien.
Il n'empêche que j'aspire à plus, que mon corps demande plus que nos jeux avec mon voisin ; du reste ce dernier ne se cache pas qu'il a un ami avec qui il partage des activités plus sérieuses. C'est du reste un beau garçon car je l'ai entrevu alors que j'apportais à Marco quelques préservatifs sa boîte étant vide alors que la situation était cruciale !
J'ai rendez-vous chez Sylvio vers vingt heures mais il habite maintenant dans un petit appartement dans le même immeuble car son intelligence ayant été remarquée, il est désormais responsable d'un dicastère important quoique peu connu dans la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il porte une soutane neuve, cela se voit, dans un beau tissu. Il est rasé de près, sa chevelure a été domptée. Il m'embrasse délicatement sur les lèvres et ne s'assoit pas à côté de moi sur le petit canapé mais s'installe dans le fauteuil me faisant face. Je sens une certaine gêne chez mon ami, nous parlons de choses et d'autres, j'évoque mon voyage au Village et la rupture avec Stefano. Il compatit et ne s'explique pas vraiment ce retournement mais en même temps il a un petit sourire amusé en me disant qu'il comprend pourquoi je suis venu lui rendre visite. Je rougis bien sûr mais ne peux cacher qu'il n'a pas tort. C'est alors qu'il prend un ton plus sérieux tout en restant très amical pour m'expliquer qu'il a tourné la page de ses turpitudes (c'est le mot qu'il a utilisé et qui me fait mal). Il a beaucoup réfléchi et discuté avec son directeur de conscience qui mise beaucoup sur lui pour un poste de confiance mais il lui demande une conduite sinon exemplaire mais tout au moins raisonnable. Un drame dans son entourage a beaucoup contribué à sa conversion, il a soudain réalisé qu'il ne pouvait ni ne voulait continuer à vivre dans l'hypocrisie. Il a parfaitement conscience que la chasteté complète comme le commande l'Église n'est humainement pas possible, à moins d'être un Saint ce qu'il n'est pas et ne souhaite pas être. Mais entre son récent passé, avec moi en particulier, il y a un juste milieu et il se sent capable de respecter cet engagement. Mais me dit-il encore, "je souhaite vraiment que nous restions amis, de vrais amis".
Durant tout le temps où Sylvio a parlé, je passe par tous les états d'âme, je l'admire, est-il sincère et capable de résister à mon charme (!), j'ai perdu Ludovico, Stefanus, Sylvio maintenant, qui me reste-t-il ? Vais-je devoir recourir à des prostitués, à des coups d'un soir ? En fait je suis effondré, je ne sais plus que penser, que faire. Qu'est-ce que je fais à Rome, ne devrais-je pas retourner dans mon Village ? Sylvio voit mon désespoir, un désespoir qui n'est pas le fait de perdre un amant mais de douter de moi-même, de perdre tous mes points de repère… Je n'ai même pas remarqué que Sylvio est assis à côté de moi, qu'il a mis son bras autour de mes épaules. Je parle et lui explique tout ce que je ressens, tout ce qui me vient à l'esprit, de ma lassitude de cette vie que je mène, de la vie même.
- Sylvio / Je comprends ce que tu ressens, tu as le souvenir des plaisirs que nous avons partagés tous les deux, ce furent des moments merveilleux que je ne regrette absolument pas, que je pense ne jamais oublier et dans lesquels tu seras toujours présent. Mais je sais aussi que nous n'aurions pas pu poursuivre dans cette voie, que tôt ou tard nous nous serions séparés car ni toi ni moi n'étions prêts pour cette vie, toute notre éducation, notre formation, notre idéal de vie se seraient révoltés. Hier pour moi, aujourd'hui pour toi et pour nous deux, nous avons rejeté tous ce qui aurait fait obstacle à notre vie. Et ce n'est pas, absolument pas, l'homosexualité en tant que telle que je rejette mais l'abus que nous nous apprêtions à en faire.
Matthieu, tu as été, tu restes et resteras mon ami, je te le promets et je serai à tes côtés lorsque tu auras besoin de moi.
Je savais qu'il avait raison. Je m'apprêtais à rentrer chez moi mais il me retint en me disant qu'il avait réservé une table au "Joia" en sachant que j'aime ce restaurant, que nous avons encore beaucoup de choses à partager. Effectivement, j'apprécie cet endroit même si ce n'est pas le lieu idéal pour parler vu le monde et donc le bruit, mais c'est peut-être préférable.
Avant de nous séparer, Sylvio me fait une déclaration surprenante
- J'aimerais, Matthieu, que tu reprennes contact avec Ludovicus. Je ne le connais pas mais je suis presque certain, comment dire, qu'il pourra t'aider. Tu m'as si souvent parlé de lui ou tout au moins évoqué son nom que j'ai la conviction que tu l'aimes, que c'est lui que tu aimes vraiment. Je n'ai aucune certitude de la vérité de ce que je te dis, c'est plus une intuition qu'autre chose, mais ne laisse pas passer cette chance. Ce que je te dis maintenant, j'en ai brusquement pris conscience durant ce long silence pendant notre repas, c'était comme une révélation, presque comme une évidence.
J'ai hésité sur ce que j'allais faire mais c'était tellement outrancier que je restais sans réaction. Je me suis recouché et j'ai dormi jusqu'en début d'après-midi. Au réveil, je me suis confortablement étiré, j'ai constaté que j'avais une forte érection plus tellement matinale et je me suis précipité aux toilettes. Après avoir uriné, avec peine vu ma raideur, je me suis accordé un petit plaisir tout simple. N'en déplaise à Stefano, j'ai apprécié, il m'a semblé que mon éjaculation était très jouissive et que mon sperme était très abondant.
J'ai repris mes recherches dans les diverses bibliothèques romaines, j'ai repris contact avec le professeur qui me suivait et me conseillait dans mon travail de doctorat qui se révélait avoir une ampleur insoupçonnée et, bonne nouvelle, mon mentor m'a demandé si je pouvais le décharger de quelques heures de cours auprès des jeunes étudiants. Mais en même temps que ces activités, je passe également beaucoup de temps à réfléchir à tout ce qui m'est arrivé au cours de ces derniers mois : la découverte non seulement de la sexualité mais également d'une sexualité active et de surcroit orientée vers la masculinité. Mon échec relationnel avec Ludovicus et plus récemment avec Stefano me confronte avec ma propre personnalité.
Toutes ces questions me préoccupent beaucoup mais petit à petit, je commence à y voir un peu plus clair. Ma principale conclusion me fait admettre que je suis beaucoup trop conformiste en ne connaissant que deux extrêmes, ce qui est bien et ce qui est mal alors que tout dans ce monde est question de circonstance, d'époque et de personnalité de chaque individu. Pour moi, tout ce qui n'est pas bien est mal et comme je ne suis qu'un être humain je suis incapable, et heureusement, de ne pratiquer que le bien. La conséquence est que la plupart de mes activités me posent un véritable dilemme qui me consume lentement et m'empêche de véritablement vivre la vie, ma vie. Mais heureusement l'être humain possède une grande faculté d'adaptation, parfois, il est vrai, en fonction de ses désirs intimes et cachés. Je sens que la distinction entre ce qui est bien et ce qui l'est moins est en réalité très subjective et surtout beaucoup moins nette que ce je le croyais. J'en arrive à estimer qu'aimer les garçons n'est pas si tragique surtout si je regarde autour de moi où l'Église qui devrait être la gardienne du bien prend beaucoup de liberté. Je ne vois dès lors pas pourquoi moi, simple laïc serais plus royaliste que le roi ou même que les prêtres !
Un beau matin, je me suis réveillé avec les idées parfaitement claires : j'allais faire ce dont j'avais envie et j'avais envie de renouer avec la douceur d'un corps, d'entendre les paroles coquines qu'on prononce sans en être véritablement conscient mais qui contribuent à nourrir l'ambiance du moment. Je voulais à nouveau sentir palpiter dans ma bouche un sexe frémissant d'une perspective prometteuse.
Il ne me restait plus qu'à choisir qui serait le premier bénéficiaire de mon revirement et après hésitation, ils étaient tous les trois tentants. J'ai donné la préférence à Sylvio car les deux autres sont trop voisins. Mon choix repose aussi sur d'autres motifs. Je réalise en repensant à cette nuit orageuse que, finalement, je ne connais pas son corps, nous ne nous sommes pas volontairement touchés sinon par les hasards de la nuit dans un lit étroit. Par contre j'ai pu admirer son corps fin et élancé avec des muscles là où ils sont nécessaires, une peau légèrement tannée mais sans poils autres que le petit filet qui descend jusqu'à la toison qui entoure la base de son sexe, sans oublier deux belles boules imberbes également qui donnent accès à une gorge menant au saint des saints. En pensant à Sylvio, je me demande aujourd'hui pourquoi nous n'avons pas été plus entreprenants et la légère barre dans mon boxer me signale qu'il convient de remédier à cette négligence. Il y a encore une raison qui m'a fait choisir Sylvio, et là j'ai un peu honte : c'est l'existence de Son Eminence et de son vieux whisky. Je ressens comme une attirance pour ce vieil homme qui nous regardait avec un air non pas vicieux mais avec une envie comme s'il regrettait une époque où sa vigueur était au mieux de sa forme.
En pensant à tous ces plaisirs, je vois mon sous-vêtement dans un coin de ma pièce, mon pénis frémit sous les mouvements que je lui imprime sans le réaliser depuis un moment, un tourbillon se prépare dans mes bourses, je sens que ma semence remonte inexorablement, tout mon corps est tendu et se contracte au gré de la progression de mon jus, je ferme les yeux, je gémis, je crie, tous mon corps est en transe et c'est l'éblouissement final qui pendant quelques instants me fait perdre conscience. J'en ai partout, je promène mes doigts dans cette mare visqueuse mais combien bénéfique que j'étale sur mon ventre. Je porte ma main à ma bouche et, pour la première fois je déguste mon sperme. J'aime. Je me demande quel est le goût de celui de Sylvio. Demain je le contacterai, sans faute.
Bon, ce n'est pas le lendemain que j'ai contacté mon partenaire mais quelques semaines plus tard, il fallait que je me laisse quand même un temps de réflexion avant de donner un tournant à ma vie car la décision peut être lourde de conséquence. Je pèse le pour et le contre, certains soirs je suis pratiquement décidé à me lancer dans l'aventure, d'autres je tergiverse mais ce que je sais c'est qu'il me faut trouver une solution car ma main gauche devient vraiment un moyen, pratique mais transitoire et monotone : je sens qu'une certaine pression aussi bien hormonale qu'intellectuelle se manifeste avec de plus en plus de force.
Pour ce qui est des hormones, j'ai trouvé comment soulager mes besoins en la personne qui occupe l'ancienne chambre de Stefano. Un soir, vers vingt-trois heures alors que je suis en slip, mon voisin Marco vient, tout gêné vu l'heure, me demander si j'ai un drap à lui prêter. Il doit avoir une petite trentaine d'années, pas très grand, une coiffure minimaliste et des yeux d'une couleur indéfinissable mais qui attirent le regard. Il porte un boxer de nuit dont la braguette ne porte pas de boutons mais qui, quoique à moitié ouverte, ne laisse rien voir. Le personnage est plutôt attrayant et c'est en souriant que je lui tends un drap dans lequel, à son insu, j'ai glissé un préservatif, on ne sait jamais !
Une quinzaine de jours plus tard, il me rapporte le drap lavé et repassé avec, discrètement visible, le préservatif soigneusement enveloppé dans du papier transparent. Visiblement, même s'il est vide, il a incontestablement été utilisé. Il n'est pas tard, j'ai ramassé le petit emballage, nous nous sommes souri, nous avons fermé la porte restée entrouverte. Tranquillement, sans hâte mais avec une complicité certaine, nous nous sommes mis à nu, nous avons regardé nos corps respectifs. À l'issu de cet examen il m'a dit
- C'est pas mal, cela pourrait être pire mais ça peut être pratique vu le voisinage
- Oui, d'accord, ce n'est pas du surmesure mais pour tous les jours cela devrait être suffisant
et nous sommes partis d'un franc éclat de rire. Nos deux corps avaient quartier libre, ma bouche s'est logée dans son cou, ses mains ont malaxé mes fesses et nos sexes ont fait connaissance. La situation devait être urgente pour nous deux car après un bref moment de plaisir, nos éjaculations furent abondantes et l'orgasme on ne peut plus agréable. Toute l'opération a duré une trentaine de minutes au maximum, cela nous convenait à tous les deux. Une bouteille de spumante plus tard, nous avons convenu de nous revoir lorsque le besoin se ferait sentir. Nous nous voyons deux trois fois par semaine. C'est pratique, efficace, nous savons tous les deux que cela ne nous engage à rien.
Il n'empêche que j'aspire à plus, que mon corps demande plus que nos jeux avec mon voisin ; du reste ce dernier ne se cache pas qu'il a un ami avec qui il partage des activités plus sérieuses. C'est du reste un beau garçon car je l'ai entrevu alors que j'apportais à Marco quelques préservatifs sa boîte étant vide alors que la situation était cruciale !
J'ai rendez-vous chez Sylvio vers vingt heures mais il habite maintenant dans un petit appartement dans le même immeuble car son intelligence ayant été remarquée, il est désormais responsable d'un dicastère important quoique peu connu dans la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il porte une soutane neuve, cela se voit, dans un beau tissu. Il est rasé de près, sa chevelure a été domptée. Il m'embrasse délicatement sur les lèvres et ne s'assoit pas à côté de moi sur le petit canapé mais s'installe dans le fauteuil me faisant face. Je sens une certaine gêne chez mon ami, nous parlons de choses et d'autres, j'évoque mon voyage au Village et la rupture avec Stefano. Il compatit et ne s'explique pas vraiment ce retournement mais en même temps il a un petit sourire amusé en me disant qu'il comprend pourquoi je suis venu lui rendre visite. Je rougis bien sûr mais ne peux cacher qu'il n'a pas tort. C'est alors qu'il prend un ton plus sérieux tout en restant très amical pour m'expliquer qu'il a tourné la page de ses turpitudes (c'est le mot qu'il a utilisé et qui me fait mal). Il a beaucoup réfléchi et discuté avec son directeur de conscience qui mise beaucoup sur lui pour un poste de confiance mais il lui demande une conduite sinon exemplaire mais tout au moins raisonnable. Un drame dans son entourage a beaucoup contribué à sa conversion, il a soudain réalisé qu'il ne pouvait ni ne voulait continuer à vivre dans l'hypocrisie. Il a parfaitement conscience que la chasteté complète comme le commande l'Église n'est humainement pas possible, à moins d'être un Saint ce qu'il n'est pas et ne souhaite pas être. Mais entre son récent passé, avec moi en particulier, il y a un juste milieu et il se sent capable de respecter cet engagement. Mais me dit-il encore, "je souhaite vraiment que nous restions amis, de vrais amis".
Durant tout le temps où Sylvio a parlé, je passe par tous les états d'âme, je l'admire, est-il sincère et capable de résister à mon charme (!), j'ai perdu Ludovico, Stefanus, Sylvio maintenant, qui me reste-t-il ? Vais-je devoir recourir à des prostitués, à des coups d'un soir ? En fait je suis effondré, je ne sais plus que penser, que faire. Qu'est-ce que je fais à Rome, ne devrais-je pas retourner dans mon Village ? Sylvio voit mon désespoir, un désespoir qui n'est pas le fait de perdre un amant mais de douter de moi-même, de perdre tous mes points de repère… Je n'ai même pas remarqué que Sylvio est assis à côté de moi, qu'il a mis son bras autour de mes épaules. Je parle et lui explique tout ce que je ressens, tout ce qui me vient à l'esprit, de ma lassitude de cette vie que je mène, de la vie même.
- Sylvio / Je comprends ce que tu ressens, tu as le souvenir des plaisirs que nous avons partagés tous les deux, ce furent des moments merveilleux que je ne regrette absolument pas, que je pense ne jamais oublier et dans lesquels tu seras toujours présent. Mais je sais aussi que nous n'aurions pas pu poursuivre dans cette voie, que tôt ou tard nous nous serions séparés car ni toi ni moi n'étions prêts pour cette vie, toute notre éducation, notre formation, notre idéal de vie se seraient révoltés. Hier pour moi, aujourd'hui pour toi et pour nous deux, nous avons rejeté tous ce qui aurait fait obstacle à notre vie. Et ce n'est pas, absolument pas, l'homosexualité en tant que telle que je rejette mais l'abus que nous nous apprêtions à en faire.
Matthieu, tu as été, tu restes et resteras mon ami, je te le promets et je serai à tes côtés lorsque tu auras besoin de moi.
Je savais qu'il avait raison. Je m'apprêtais à rentrer chez moi mais il me retint en me disant qu'il avait réservé une table au "Joia" en sachant que j'aime ce restaurant, que nous avons encore beaucoup de choses à partager. Effectivement, j'apprécie cet endroit même si ce n'est pas le lieu idéal pour parler vu le monde et donc le bruit, mais c'est peut-être préférable.
Avant de nous séparer, Sylvio me fait une déclaration surprenante
- J'aimerais, Matthieu, que tu reprennes contact avec Ludovicus. Je ne le connais pas mais je suis presque certain, comment dire, qu'il pourra t'aider. Tu m'as si souvent parlé de lui ou tout au moins évoqué son nom que j'ai la conviction que tu l'aimes, que c'est lui que tu aimes vraiment. Je n'ai aucune certitude de la vérité de ce que je te dis, c'est plus une intuition qu'autre chose, mais ne laisse pas passer cette chance. Ce que je te dis maintenant, j'en ai brusquement pris conscience durant ce long silence pendant notre repas, c'était comme une révélation, presque comme une évidence.