(La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS (terminé) - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Gay (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=12) +--- Sujet : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS (terminé) (/showthread.php?tid=132) |
(La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS (terminé) - Nostalgique - 05-10-2021 À mes fidèles lecteurs et à ceux qui le sont moins, voici la troisième partie de ce récit où on va retrouver un personnage central. J'espère que vous aurez toujours du plaisir à me suivre et merci de vos commentaires qui sont toujours un encouragement bienvenu ! (La vie au couvent). Troisième partie : LUDOVICUS Les deux semaines qui ont suivi ma visite chez Sylvio ont été très studieuses car il fallait absolument que mon travail de doctorant ne subisse pas les conséquences de mes activités nocturnes, d'autant que j'appréciais mes recherches dans les nombreuses bibliothèques de Rome et tout spécialement dans celle du Vatican où je bénéficiais d'un passavant qui me donnait accès à pratiquement tous les livres anciens ou non, même ceux à l'index. Les documents confidentiels m'étaient également accessibles pour autant qu'ils soient en relation avec le sujet de mon doctorat. C'est dans cette ambiance intellectuelle que je reçois un courrier de la Curie m'informant du décès de celui que j'appelle toujours Monseigneur malgré son élévation au cardinalat. Ce courrier précisait que mon nom se trouvait dans la liste établie par le défunt et que les cérémonies religieuses auraient lieu à la basilique Saint-Jean-de-Latran. Cette annonce m'a bouleversé car Monseigneur était la dernière personne en qui j'avais une confiance et une admiration sans borne. Il était la dernière personne qui me reliait à mon adolescence et à qui je pouvais me confier sans crainte. Il était également le seul prêtre auprès duquel il m'est arrivé de ressentir le besoin de me confesser. Son départ me fait cruellement ressentir ma solitude affective, sans famille depuis l'âge de quatre ans lorsque mes parents sont tragiquement décédés, sans amis véritables. Brusquement, je me sens orphelin. Je pleure silencieusement. L'immense basilique est pleine de prélats de tout grade, de toutes nationalités, communautés où, toute fois, dominent les Jésuites. Mon courrier me donne accès dans la partie médiane de ce vénérable édifice et je suis surpris d'être si bien placé. Par deux fois un garde Suisse est venu vérifier si je suis vraiment à ma place et chaque fois il m'a gratifié d'un sourire amical. Mes voisins me regardent d'un air étonné, je suis le seul à être en civil. L'un d'entre eux ne résiste pas à me demander ce que je fais ici. Je lui réponds que Son Éminence était mon confesseur. Comme je suis très sérieux, il a l'air de me croire. L'attente est longue avant le début de la cérémonie et j'ai tout loisir de regarder autour de moi lorsque soudain mon regard se bloque, mon rythme cardiaque explose, je me mets à transpirer, je suis pâle au point que mon voisin s'inquiète : "ça va, vous vous sentez mal ? Je peux vous aider ?" Je demande à la personne devant moi de demander à celle qui est devant elle de frapper sur l'épaule du troisième. Surpris il allait refuser mais, au vu de ma pâleur, il s'exécute. Le destinataire final se retourne, on lui fait un signe dans ma direction. À son tour, il blêmit. Je ne me suis pas trompé, c'est bien Ludovicus, mon petit curé de la montagne, le secrétaire de celui dont on célèbre les obsèques aujourd'hui. J'ai presque un étourdissement au point que j'ai dû m'accrocher à mon voisin. - Voisin / est-ce une bonne vision ou un cauchemar ? - Moi / C'est en tout cas un revenant, un vrai miracle ! - Voisin / Dieu est tout puissant mon enfant, Ses voies sont inconnues - Moi / Je suis certain que c'est le dernier cadeau que me fait, que nous fait S.E - Voisin [avec un bon sourire] / C'était l'un des meilleurs parmi nous, c'est une grande perte pour l'Église - Moi [avec les larmes aux yeux] / Oh oui ! vous ne pouvez pas comprendre ! Cet homme d'Église qui ne me connaît pas me tamponne les yeux avec un mouchoir propre et d'un geste tout simple, presque invisible, me touche le front et fait le signe de croix. À cet instant même je me sens rassénéré, le calme est revenu en moi, j'ai retrouvé Ludo et je comprends que ma vie devrait prendre une nouvelle direction. La cérémonie a enfin débuté, il y a des allocutions, une homélie mais je dois reconnaître que je ne me souviens de pratiquement rien, c'est évidemment la présence, trois rangées devant moi, de Ludovicus qui occupe mon esprit. Il m'a reconnu, cela ne fait pas l'ombre d'un doute, mais souhaite-t-il, des années plus tard, me revoir après cette intimité qui, l'espace de quelques minutes, nous avait réunis ? Ce moment que mon esprit avait occulté mais qui soudain, à l'improviste, resurgit avec une force à laquelle je ne m'attendais pas. Entre la joie soudaine de le retrouver succède la crainte qu'il ait changé, qu'il se soit ressaisi pire, qu'il m'abreuve de reproches pour ce que je lui avait révélé malgré lui et qu'il ait compris l'attirance qu'il avait exercé sur moi. La musique, l'orgue et les chœurs remplissent les voutes de la basilique et me plongent dans un extase où mon cerveau cherche vainement un sens. La cérémonie prend fin, je tremble en pensant que dans quelques instants j'allais être confronté à Ludovico. Mon voisin me tend un feuillet sur lequel était inscrit un numéro de téléphone tout en me disant "si tu as besoin d'aide, dis-le-moi, je ne pourrais bien sûr pas remplacer le défunt mais je peux être là". Il partit dans la foule, je le suivis des yeux et lorsqu'il se retourna je vis qu'il esquissa un discret signe de croix. Je restais assis comme cloué à ma place alors que la foule s'écoulait lentement. Trois rangs plus loin, Ludovico est également assis, la tête entre ses mains, je crois qu'il prie. Les touristes envahissent à nouveau la basilique, les guides déclament leur commentaires plus ou moins érudits selon le groupe qu'ils emmènent. Nous sommes toujours assis, moi trois rangées derrière lui de sorte que je n'ai qu'à maintenir mon regard devant moi et attendre qu'il se retourne. Je ne peux rien faire, c'est à lui de prendre l'initiative ce qui me parait logique. Je ne quitterai pas ma place, j'attendrai aussi longtemps que nécessaire. Je veux savoir, je veux au moins le voir ne serait-ce que le temps, si bref soit-il, où obligatoirement il sera face à moi. Je ne pense pas qu'il va me fuir, il en aurait facilement eu l'occasion lorsque l'assemblée est sortie. J'ai faim et soif mais il n'est pas question que j'abandonne, même si plus d'une heure s'est écoulée. Je remarque qu'il commence à bouger, il doit comme moi avoir un début de crampes et les fesses endolories sur ces bancs inconfortables. Les touristes sont nettement moins nombreux. Le moment arrive où il se retourne très lentement, comme avec regret, et me fait un signe de la main que j'interprète comme une invitation à venir vers lui. Mon cœur bat la chamade comme jamais, mes mains sont moites et mes jambes ne me portent que difficilement. Je franchis les deux-trois mètres qui nous séparent et je m'assois à côté de lui. Nous n'échangeons encore aucune parole mais mes yeux louchent dans sa direction pour m'éviter de tourner la tête vers lui. Je me fais la remarque que son visage a perdu cet air poupon avec sa fossette qui m'avait fasciné à l'époque. Dans mon souvenir il n'avait rien d'un Apollon mais aujourd'hui je le trouve beau, il a muri, c'est un homme. Plongé dans ces vieux souvenirs qui resurgissaient à grande vitesse, je n'ai pas pris garde qu'il me parlait et comme je ne réagis pas, il me touche brièvement le bras - Ludo / Viens, je connais une trattoria convenable. Tu n'as qu'à me suivre Je suis comme paralysé, incapable de prononcer une seule parole ne serait-ce que pour dire "avec plaisir", je me traite de tous les noms pour maudire mon manque de réaction. Il marche deux mètres devant moi d'un pas rapide et décidé, comme quelqu'un qui sait exactement où il va. J'ai tout loisir de l'observer et je constate qu'il ne porte pas la soutane habituelle mais un strict costume noir avec chemise blanche. Au bout d'une bonne demi-heure, il se retourne avant d'entrer dans le restaurant à moitié plein d'où émane une bonne odeur de cuisine. Le garçon nous conduit à une table légèrement isolée et nous donne deux menus. Nous sommes assis l'un en face l'autre, je tente un vague sourire, je me sens tellement minable que j'aurais envie de pleurer. - Ludo [d'une voix très douce que je retrouve immédiatement] / Je savais que j'avais une chance de te voir, c'est aussi pour ça que je suis venu à ces funérailles - Moi / Mais comment tu pouvais savoir… - Ludo / On commande et je te raconterai tout, c'est moi qui t'invite, je te dois un repas ! Il voulait me voir, il se souvenait de ce petit repas dans ma chambre, il devait se souvenir de tout… J'étais à la fois plein de confusion et en même temps heureux qu'il n'ait rien oublié. Et il me raconta : - Je connaissais bien sûr la date du retour de Monseigneur de son séjour dans ton village et j'avais immédiatement repris contact avec lui pour lui expliquer les raisons de mon brusque départ. Cet homme exceptionnel avait tout compris, il me raconta votre ballade sur les lieux de notre baignade, le pardon qu'il te donna spontanément comme il le fit pour moi. Je poursuivis mon travail de secrétaire, je continuais à fréquenter les cours devant me conduire à la prêtrise mais je commençais à ressentir des doutes sur la solidité de ma Foi, sur ma volonté d'entrer au service de l'Église et de ses fidèles. C'est au cours d'une soirée mémorable avec cet homme que je vénérais comme mon propre père que je lui ai avoué mes doutes sur ma vocation et, bien sûr, il avait senti que je n'allais pas bien. J'étais désolé car je savais qu'il mettait de grands espoirs en moi mais il comprit rapidement que cela ne servirait à rien d'insister. Il me demanda simplement de bien réfléchir avant de prendre une décision qui serait irréversible. On a convenu que je lui donnerais ma réponse lors de notre prochain repas ensemble (on avait pris l'habitude de manger tous les quinze jours, le mercredi, soit chez lui soit au restaurant). Le jour convenu, je lui ai demandé un délai supplémentaire de deux semaines car j'avais vraiment besoin de prendre une décision en mon âme et conscience afin de ne rien regretter plus tard. Ce fut la quinzaine la plus pénible de mon existence. Je priais avec ferveur, persuadé de ma vocation pour, quelques heures plus tard, me dire que non, vraiment, la prêtrise n'était pas faite pour moi, que jamais je n'aurais la force ni surtout la volonté de respecter les engagements que je serais appelé à prendre et donc à tenir. J'admirais la Foi de Monseigneur qui me servait de modèle tout en sachant que je n'avais pas la même trempe que lui. En réfléchissant j'avais pris conscience que mon corps avait depuis que j'avais fait ta connaissance des exigences que je ne pensais pas pouvoir ni vouloir réfréner, que je ne voulais à aucun prix tomber dans l'hypocrisie de tant et tant de serviteurs de l'Église qui ont des relations sexuelles avec des femmes ou même avec des hommes tout en se déclarant ouvertement homophobes. Oui, Matthieu, je voulais être en règle avec moi-même, je ne voulais pas tricher. Au fur et à mesure que la date fatidique de ma réponse à Monseigneur approchait, l'idée de la renonciation se faisait plus précise mais il me manquait juste l'élément, l'argument convaincant qui me ferait prendre la bonne décision. La dernière nuit avant le mercredi, je me suis étonnement vite endormi. Le matin tout était clair dans mon esprit : J'arrêtais mes études. Cette nuit, j'avais rêvé de toi, je nous ai revus tous les deux dans cette petite piscine à l'eau si claire. Oui je nous ai revus nus, toi et moi, mais sans aucune connotation sexuelle, de quelques manières que ce soit. L'endroit était merveilleux, j'oserais même dire divin dans mon songe tout au moins, l'eau était d'une pureté exceptionnelle, nous-même, à ce moment-là, étions dans un état de virginité. Non Matthieu, ne parle pas encore, je sais que tu vas me dire que tu es navré d'être la cause de ma décision. Ce n'est pas à cause de toi mais grâce à toi que j'ai pu prendre et surtout assumer cette nouvelle orientation de ma vie. Monseigneur n'a pas été surpris, il m'a soutenu et aidé pour trouver la bonne voie. J'enseigne dans un internat catholique les mathématiques et les branches scientifiques. Je suis heureux dans cette activité qui me permet de conserver le contact avec le monde religieux sans en subir les contraintes. Il avait fini de parler, je le sentais soulagé et j'étais profondément ému de tous ce que j'avais entendu et de comprendre qu'il n'avait rien oublié de notre aventure de jeunesse. Nous avons mangé notre pizza sans beaucoup parler mais je me suis senti obligé de lui raconter, sans entrer dans les détails, le genre de vie que je menais depuis quelques semaines. Je le fis le plus honnêtement possible mais avec un sentiment de honte que je sentais monter de plus en plus en moi. Il a réglé l'addition, nous nous sommes serré la main et avons échangé nos coordonnées. Il est parti de son côté et moi du mien, j'avais le cœur gros car je ne savais pas vraiment dans quelles dispositions il était à mon égard au vu de ce que je lui avais dit de ma vie actuelle. Quelque part, au fond de moi, je pressentais que nous allions nous revoir mais peut-être que je mélangeais réalité et espoir. En rentrant tranquillement chez moi, je repassais dans ma tête tout ce que je savais pour constater qu'à part le cheminement qui l'avait amené à renoncer à la prêtrise, je ne connaissais absolument rien sur lui. Qui était-il vraiment ? Avait-il des amis, masculins ou féminins ? Avait-il un compagnon avec qui il partageait sa vie ? Que faisait-il de son temps libre ? Plus prosaïquement, que pensait-il de moi, envisageait-il une simple camaraderie, peut-être une amitié, concevait-il un avenir commun ? En arrivant au Palazzo, je vis bien sûr Stefano sortant de sa douche, nu comme de coutume mais cela ne provoqua en moi aucun émoi particulier. Je l'embrassais gentiment sur la joue tout en lui disant que "demain, je devrai lui parler très sérieusement". J'entrais dans mon petit appartement et fermais la porte à clé, je voulais m'éviter toutes tentations. Cette nuit j'ai beaucoup cogité, pesant le pour et le contre de telle ou telle solution mais aucune n'emportait mon adhésion. Par contre un fait s'est clairement imposé à moi : il ne m'appartenait pas de reprendre contact avec Ludovico. Mon intervention d'il y a des années avait causé suffisamment de dégâts en bouleversant non seulement sa carrière, sa vocation mais également en introduisant en lui cette conscience qu'un corps masculin pouvait procurer des sentiments troublants ou même attirants. Or, ne sachant pas où il en était, il ne m'appartenait pas de rejeter le trouble dans son esprit. Donc, quoiqu'il puisse m'en coûter, je ne ferai rien pour le revoir, pour, ne jouons pas sur les mots, tenter de le conquérir. Le lendemain, j'ai expliqué à Stefano ce que j'avais vécu la veille, la messe des défunts mais surtout ma rencontre avec Ludovico. Je craignais une réaction inadéquate de sa part, mais à ma grande surprise, j'ai découvert un garçon d'une maturité surprenante et d'une sensibilité dont je ne me doutais absolument pas. Avant même que je le lui demande, il m'a spontanément dit que bien évidemment il ne tenterait plus rien avec moi mais qu'il souhaitait vivement que nous restions où, plus tôt en se corrigeant, que nous devenions bons amis. Durant les deux jours qui ont suivi notre rencontre, j'ai travaillé comme un fou, c'était le meilleur moyen de ne pas tourner en rond mais j'étais sur des charbons ardents et chaque fois que j'entendais le téléphone commun de mon étage sonner, je me précipitais, en vain. Le troisième jour, peu avant midi, Stefano entra chez moi avec un air de triomphe "il y a une lettre pour toi, c'est sûrement une lettre de ton Ludo, je te laisse". Je ne reconnus pas son écriture tout en réalisant que je ne pouvais pas la connaître car il ne m'avait jamais écrit ! Mais cela ne pouvait être que lui, je n'osais pas l'ouvrir, j'avais peur, j'avais la paume des mains moites. Au bout d'une heure, je vis ma porte s'entrouvrir et la tête de Stefano "Alors, c'est bon ?" et voyant la lettre fermée sur ma table il l'a prise en main, se saisit d'un couteau, l'ouvrit précautionneusement et me la tendit en me disant impérativement "maintenant tu la lis, je reste avec toi pour le cas où". Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Lange128 - 05-10-2021 Merci [member=146]Nostalgique[/member] pour le début de la troisième partie. Le retour de Ludovico va-t-il aider Matthieu à clarifier sa situation ou au contraire la rendre toujours plus complexe ? Aucun indice pour le savoir, il nous faudra attendre la suite. L’ombre du péché de chair plane toujours sur la vie de tes personnages. D’autres prêtres avaient malheureusement moins de scrupules. Je t’embrasse. Daniel Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Philou0033 - 06-10-2021 Bonjour [member=146]Nostalgique[/member] ! Très belle suite. Mathieu est abasourdi d'apprendre le décès de son Éminence qui était en quelque sorte son confesseur, son père et son mentor. Les obsèques de SE se passent dans la Basilique de Saint-Jean-De-Latran. (Superbe basilique que j'ai eu l'occasion de visiter lors d'un voyage à Rome en 1975 (année sainte)) C'est là que Mathieu revoit le jeune novice avec lequel il s'est plongé dans cette piscine naturelle à l'eau froide mais si limpide. Il revoit toutes ses scènes où ce novice, Ludovicus et lui se sont rapprochés! Comme le dit Daniel dans son commentaire la décision prise par Ludo est en accord avec son âme et son esprit, pas comme certains ecclésiastiques qui sont moins scrupuleux. Je partage cet avis comme quoi le péché de chair plane toujours sur la vie des personnages de tes récits. Merci pour ce très bon moment de lecture. Je t'embrasse! Philou Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Nostalgique - 06-10-2021 Bonsoir Philou ! Merci de ta fidélité et de tes commentaires que j'apprécie toujours. Moi également, j'ai eu l'occasion à en tout cas deux reprises d'avoir eu la chance d'aller à Rome. La première fois, cela devait être en 1950 ou 1951, dans le cadre d'un voyage de classe de quinze jours, exceptionnellement long. Nous avions dû fournir aux autorités scolaires un plan détaillé de notre voyage et, au retour, nous avions dû rédiger un rapport si je me souviens bien d'une cinquantaine de pages. Saint-Jean-de-Latran m'avait beaucoup impressionné que, contrairement à St-Pierre, j'avais trouvé beaucoup plus sobre. J'ai toujours conserver un excellent souvenir de ce voyage où nous avions visité Rome vraiment à fond. J'ai également quelques souvenirs annexes qui n'étaient pas tristes !! Je ne comprends pas très bien le sens de ta phrase "Je partage cet avis comme quoi le péché de chair plane toujours sur la vie des personnages de tes récits" : est une simple constatation ou un aimable reproche ? Merci Philou, je t'embrasse là où cela peut te faire plaisir. Nostalgique Re : Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Lange128 - 06-10-2021 (06-10-2021, 06:20 PM)Nostalgique link a écrit : Je ne comprends pas très bien le sens de ta phrase "Je partage cet avis comme quoi le péché de chair plane toujours sur la vie des personnages de tes récits" : est une simple constatation ou un aimable reproche ? Je me permets de répondre aussi puisque j’ai également utilisé cette formule. Pour moi ce n’était en aucun cas un reproche à ton égard, c’était plutôt un reproche à l’égard de l’Église catholique qui empêche les fidèles de vivre leur sexualité librement, et encore plus les ecclésiastiques. Tu ne fais que décrire cette situation, je trouve que c'était une très bonne idée de choisir ce thème pour ton récit. Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Philou0033 - 06-10-2021 Bonsoir [member=146]Nostalgique[/member] ! suite à ta remarque: """ Je ne comprends pas très bien le sens de ta phrase "Je partage cet avis comme quoi le péché de chair plane toujours sur la vie des personnages de tes récits" : est une simple constatation ou un aimable reproche ? """ c'était une simple remarque, ce péchè de chair semble transpirer dans ta dernière suite. C'est un peu la même chose dans les deux précédentes, depuis que Mathieu est à Rome. C'est seulement un impression! Bien à toi. Je t'embrasse! Philou Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Nostalgique - 14-10-2021 Chers amis lecteurs, voici une nouvelle suite qui devrait, j'espère, vous plaire... "Matthieu, Avant toute chose, que ce soit bien clair entre nous : cesse de culpabiliser en te rendant responsable de mon abandon de la prêtrise. C'est moi qui te suis redevable de m'avoir ouvert les yeux sur la vie telle qu'elle doit être vécue. Dès la première fois où je t'ai vu en train de manger seul dans la salle à manger du couvent, je n'ai pas compris ce qui m'arrivait mais j'ai su qu'il m'arrivait quelque chose. Le jour où j'ai eu le courage de te demander de m'accompagner dans la promenade que je projetais, je savais que je souhaitais quelque chose mais sans identifier clairement cette envie. Je n'avais pas prévu que par commodité tu me ferais enlever ma soutane en me prêtant tes propres habits et que tu te moquerais de mon vieux caleçon. Tu m'as prêté l'un des tiens (je l'ai toujours) et il a bien fallu que je me trouve nu devant toi. L'épisode de la baignade au vieux pont était une suite logique de ton innocence juvénile pour qui la nudité n'était pas honteuse mais au contraire synonyme de beauté. Tu vois Matthieu, je n'ai rien oublié et je peux te dire qu'après coup j'ai été heureux de cette après-midi passée avec toi, que durant ces années écoulées je n'ai jamais été aussi heureux et que je sais que je ne serai plus jamais aussi heureux, avec ou sans toi. Je te connais si peu et ce peu c'est le souvenir d'un corps nu nageant dans une eau si claire qu'on aurait pu croire à une illusion d'optique, au reflet d'un angelot descendu sur Terre. Tu étais alors encore presque un enfant, j'avais dix ans de plus que toi ; aujourd'hui tu as toujours dix ans de moins que moi mais tu n'es plus un enfant, tu as perdu cette pureté qui te caractérisait, tu diriges ta destinée et j'espère que tu sais où tu vas, surtout que tu sais ce que tu veux faire de ta vie. Nous avions, Monseigneur et moi, l'habitude de déjeuner ensemble, tous les quinze jours, alternativement chez lui ou au restaurant. J'aimerais que toi et moi nous poursuivions cette tradition. Si tu es d'accord, je t'attends là où nous avons mangé après la cérémonie, je t'y attendrai les quatre prochains mercredis. Je crois que tu viendras. Mais je veux que nous laissions tout reproche de côté, que nous nous apprenions l'un l'autre lentement, progressivement, que nous laissions au temps l'espace nécessaire pour comprendre ce que nous voulons et pouvons faire de nos vies. Tu es libre, totalement libre Matthieu, de choisir celle que tu veux. Ludovico". Cette missive est véritablement très belle mais en même temps elle me donne une lourde responsabilité, elle me place au pied du mur : ai-je envie de le revoir, comment et avec quelle perspective ? Oui, j'en ai envie, monstrueusement même mais je ne sais pas à quoi cela peut nous mener. Est-ce raisonnable de renouer avec ce qui fut un élan de jeune adolescent, n'est-ce pas aller au-devant d'une grosse désillusion ? Renoncer à Ludovico (mais renoncer à quoi ?) n'est-ce pas renforcer cette attirance que je vis avec Carlo, avec Sylvio ou même avec Stefano ? Et qui est-il ce Ludovicus qu'en fait, je ne connais pas ? Il faut absolument que j'en parle avec quelqu'un. Mon voisin guigne de nouveau par la porte et je lui fais signe d'entrer. Je lui donne la lettre de Ludovico à lire, ce qu'il fait avec beaucoup d'attention. Il la lit même deux fois. Il a un visage grave que je ne lui connaissais pas. - Stef / Il a raison, tu fais ce que tu veux de ta vie, c'est ton libre choix. Mais ce que je sais également, c'est que tu dois impérativement être à son rendez-vous mercredi prochain, ne pas y aller serait de la lâcheté et tu te le reprocherais toute ta vie. Si c'est nécessaire, je t'y enverrai avec un coup de pied au cul mais tu iras - Moi / Je suis parfaitement conscient que ne pas y aller serait idiot d'autant que je pourrai partir à tout moment. Mais vois-tu, j'ai peur de tomber sous son charme - Stef / Laisse-moi rire, depuis que tu as aperçu son dos à St-Jean, tu es tombé sous son charme ! Alors vas-y et tu verras bien si l'alchimie fonctionne entre vous. Et moi je vais te dire, je sais intuitivement que cela va marcher - Moi / D'accord, je serai à ce repas, mais… - Stef / Il n'y a pas de "mais", tu y vas, un point c'est tout et sans idées préconçues. Devant la détermination de Stefano je ne peux guère faire autrement que d'acquiescer à sa demande mais heureusement jusqu'à ce mercredi il y a encore quatre jours pendant lesquels il peut se passer encore beaucoup de choses ! Et puis, je dois pouvoir négocier puisqu'il y a encore trois mercredi en réserve. Ma réticence je le sens bien est de pure forme et si je tergiverse c'est pour de multiples raisons qui ne sont pas forcément idiotes. J'ai peur de l'inconnu qui, quel qu'il soit, peut bouleverser ma vie. Ce n'est pas parce que nous avons eu quelques heures d'intimité il y a maintenant des années qu'il est forcément attiré par la gent masculine, cela pouvait parfaitement être un incident de parcours. Est-ce qu'une simple amitié sans sexualité me suffirait, me permettrait d'oublier son corps ? Et s'il était devenu comme moi homosexuel, serait-il attiré par moi ? A-t-il déjà un compagnon de vie ou court-il comme je le fais actuellement les aventures ? Il y avait surtout une question existentielle : que voulais-je être vraiment ? La réponse à cette incertitude conditionnait toutes les autres inconnues, j'en étais parfaitement conscient. Il fallait que je puisse en parler avec quelqu'un mais Mgr n'était plus de ce monde. Il y avait bien Carlo, rencontré dans un bar, mais lui et moi étions trop impliqués même si nous n'étions pas allés très loin. Soudain, je me suis souvenu de ce prêtre assis à côté de moi dans la basilique du Latran. Cet homme s'était montré très humain et il m'avait glissé un numéro de téléphone. Le jour même, en fin d'après-midi, j'étais installé dans son petit salon en train de lui raconter ma vie et notre rencontre Ludovico et moi, lors de ces circonstances vraiment très particulières. Je ne lui cachais pas non plus mes récentes expériences. Il m'écouta sans dire un mot, je le sentais très attentif mais je ne pouvais absolument pas savoir ce qu'il pensait de tout ce que je lui confiais. "Vois-tu, me dit-il, le hasard fait bien les choses car je fais partie d'une commission traitant de l'homosexualité en général et dans le clergé en particulier. Je ne suis pas homosexuel mais je suis pratiquement le seul à défendre ceux qui le sont car ils n'y peuvent rien, c'est quelque chose d'inné contre lequel on ne peut rien. Mais pour la plupart, surtout pour les catholiques croyants, c'est l'objet d'une grande souffrance et je les plains de tout mon cœur. Dans cette commission je fais tout ce que je peux pour que l'Église les accueille en son sein et je suis convaincu qu'un jour ou l'autre on sera obligé de faire le pas. Mais ce qui me révolte, c'est l'homophobie de mes confrères dont je sais que quelques-uns ne se privent pas d'abuser et profiter, dans la plus grande discrétion bien sûr, de ces amours masculines. Alors, Matthieu si tu es vraiment attiré par les garçons, tu n'y peux rien cela ne sert à rien de lutter, accepte-toi mais dans le respect de ta personne et de ton partenaire". Nous avons encore longuement discuté et sa conclusion était qu'il fallait que je m'en ouvre franchement à Ludovico. S'il n'était pas attiré par moi en tant que personne ou comme genre de vie, il fallait que je renonce à lui mais cela ne voulait pas dire que je devais abandonner l'espoir de rencontrer la personne qui serait prête à faire un bout de chemin avec moi. Par contre, il condamnait fortement cette vie dissolue que je menais actuellement, même s'il devait admettre que la nature avait des exigences qu'il était difficile de ne pas satisfaire. Il me fit encore la remarque qu'il était conscient et il fallait que je le sois également que tout ce qu'il m'avait confié n'était en aucune manière la position de ses confrères, de quelque niveau qu'ils soient, mais qu'il était indispensable que la doctrine s'adapte au monde d'aujourd'hui, même si cette évolution, comme l'amour entre garçons, ne lui paraissait pas toujours une bonne idée. En rentrant chez moi j'ai passé chez Stefano pour le tenir au courant de mon entretien et je lui confirmais que mercredi prochain je serais au rendez-vous fixé par Ludovico même si cela ne m'enchantait pas. Je fis une dernière tentative - J'aimerais bien que tu viennes avec moi pour que tu fasses sa connaissance et - C'est hors de question ! Pour la première fois cela doit se passer entre lui et toi. Mais c'est vrai que je me réjouis de faire sa connaissance car ce garçon doit être exceptionnel pour que tu sois aussi désemparé ! Matthieu, je ne te demande qu'une seule chose : avant de t'engager réfléchis bien car, excuse-moi je te parle avec mon cœur, Ludovico tu ne le connais pas et je n'ai qu'une confiance relative dans sa lettre. L'affaire était entendue, j'irais seul affronter Ludovico. Durant les jours avant notre rencontre, j'ai un peu travaillé mais j'ai surtout beaucoup réfléchi. Stefano n'avait pas tort, je ne le connaissais pas sinon durant les quelques heures que nous avions passées à la piscine naturelle du vieux pont et à ce bref moment d'intimité dans ma chambre après le repas froid que j'avais préparé. Je pris dès lors la ferme décision de ne rien brusquer et même, s'il devait se montrer entreprenant, de le repousser, gentiment mais avec fermeté. Il était assis à la même table que la première fois, je lui tendis la main alors qu'il s'était penché comme s'il allait m'embrasser. Nous avons beaucoup parlé ou plus exactement ce fut surtout lui qui avait fort à faire pour répondre à mes nombreuses questions. Spontanément, il évoqua l'épisode dans ma chambre d'internat où devant ma provocation visuelle il avait par deux fois laissé son sperme jaillir de son corps. Je lui ai alors demandé s'il avait recommencé : - Et tu as renouvelé cette expérience ? - Quelques semaines après mon retour à Rome, j'ai pensé de plus en plus au plaisir que j'avais pris mais curieusement je dépersonnalisais ce souvenir de ta personne - Et… tu as passé à l'acte ? Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - emmanolife - 14-10-2021 L'embarras du héros constitue un changement agréable par rapport aux histoires où on passe à l'acte un peu rapidement ! On se doute que le célibat imposé au clergé catholique favorise la pédophilie comme le met en valeur le récent rapport sur les abus sexuels au sein de l'église, mais ton histoire n'entre pas dans ce cadre puisque que les personnages sont majeurs et probablement consentants : en tout cas, ils ont des doutes surtout sur eux-même ! Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Philou0033 - 15-10-2021 Bonjour [member=146]Nostalgique[/member] ! Belle suite. Matthieu est en plein questionnement suite à la lettre qu'il a reçu de la part de Ludovico. Il se question sur beaucoup de point car leur premier contact remonte à une époque à il était encore ado. Leur rencontre n'a duré que quelques heures. Leur rencontre sera-elle une nouvelle relation amicale ou y a-t-il du côté de Ludo un penchant homosexuel? Il est bon que Matthieu puisse rencontrer Ludo, d'une part pour avoir des réponses à ses questions mais aussi pour savoir où il en est lui-même! La question de l'homosexualité des hommes d'église est un sujet délicat mais qui existe. Ne pas être ouvert à ce débat est contre productif et laisse la porte ouverte à la pédophilie malheureusement! C'est la même chose pour le célibat des prêtres, il temps aussi que ça change. Nombre d'entre eux qui ont des relations avec des femmes et qui pour certains, vivent officieusement avec un dame. Comme le souligne [member=67]emmanolife[/member] , dans ton récit les personnages sont majeurs et ça n'a rien de comparable avec la pédophilie. Merci pour ce bon moment de lecture. Je t'embrasse! Philou Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Nostalgique - 31-10-2021 Voici une nouvelle petite suite qui, je l'espère, plaira à tout le monde. - Ludovico / Le hasard d'une rencontre à la tombée de la nuit avec un jeune Romain de mon âge dans un parc où j'étais assis sur un banc ; il s'est installé à côté de moi. Il était beau, viril et j'ai vite remarqué qu'il avait la main sur son entre-jambe. Je le regardais, je sentais mon sexe qui durcissait ce qu'il ne pouvait évidemment pas voir avec ma soutane. Il avait passé sa main dans son pantalon et je voyais un mouvement bien connu : cela m'excitait. J'avais déboutonné le bas de mon vêtement, un peu plus que nécessaire de sorte que mon slip, le tien que j'avais emporté en souvenir, était par moment visible. Piero, c'était son prénom, s'était insensiblement rapproché de moi et avait le regard rivé sur mon entre-jambe. Ma respiration s'était accélérée car il avait ouvert sa braguette et son boxer était descendu jusqu'à la base de son membre me laissant deviner une forme oblongue et voir une belle touffe de poils. Il avait posé sa main gauche d'abord sur mon genou puis rapidement sur ma cuisse nue, bien dégagée de ton tissu. Sa main progressait régulièrement faisant sauter encore quelques boutons supplémentaires. Il me prit la main et je compris l'invitation. Je mis d'abord un doigt puis deux et enfin toute ma main dans sa toison pubienne. La sensation que j'éprouvais était nouvelle, je découvrais la douceur de ces poils dans lesquels ma main fouillait, je sentais la chaleur spéciale de sa peau que je caressais jusqu'au nombril, je percevais la moiteur qui transpirait de son boxer tendu à l'extrême et, surtout, je humais pour la première fois une odeur enivrante qui me fit me pencher pour mieux en profiter. C'est alors qu'il appuya sur ma tête et que mes lèvres se posèrent sur le tissu couvrant encore son sexe. Le contact fut d'abord timide et délicat mais augmenta rapidement au point que je mordillais ce relief impressionnant laissant une abondante trace de salive, la mienne, sur l'étoffe. Sous la raideur de son engin un espace béant entre le vêtement et la peau laissait voir une paire de testicules, ronds à la peau tendue et remontés jusqu'à l'amorce de sa raie. Je n'y tenais plus et d'un geste assuré ma main descendit ce qui restait de protection sur ses genoux, dévoilant toute l'étendue et la beauté de sa masculinité. Son pénis était une vraie merveille, long et étroit, avec une veine bleue qui témoignait de son excitation et surtout un gland très bien formé avec une couronne qui dominait le support de ce joyau. Un gland violet luisant de sécrétions sources de ce parfum si spécial, avec un méat parfaitement ouvert et à ce point attirant que ma langue s'y posa très brièvement. Mon extase devant tant de splendeur m'avait empêché de réaliser que ma soutane ne tenait plus que par deux boutons, que mon slip était loin de sa place normale et que deux mains habiles malaxaient non seulement ma tige et mes deux boules mais qu'elles s'aventuraient jusque dans ma raie. C'est au moment où un doigt appuya sur ma rondelle que je fus pris de violents spasmes, que mon corps prit la forme d'un arc et que j'expulsais de nombreux jets d'un liquide onctueux et blanc. Simultanément, j'avais ma main recouverte de son sperme tout aussi abondant que le mien. Nous en avions partout, il m'était difficile de rentrer dans cet état et je ne pus qu'accepter sa proposition de passer chez lui à quelques minutes pour, me dit-il avec un clin d'œil, au moins prendre une douche et nettoyer ma soutane. La nuit était presque tombée, son petit appartement était douillet et accueillant. Nous nous sommes douchés ensemble, il m'a lavé et je l'ai lavé, je l'ai essuyé et il en a fait autant. Entre deux, il m'a caressé et j'ai répondu. Une double éjaculation nous a contraints à reprendre une seconde douche. Epuisés, nous nous sommes couchés, nus tous les deux. Au petit matin, je me suis réveillé en découvrant une nouvelle sensation, j'étais à nouveau en train de répandre ma sève mais dans sa bouche. Mon gland était super sensible dans ce bain de sperme, tout mon corps était en ébullition. C'était ma première véritable expérience, avec toi cela ne comptait pas, et j'y ai pris un grand plaisir. J'ai donc continué d'abord avec Piero puis avec d'autres personnes, majoritairement des ecclésiastiques, pas toujours jeunes. J'étais franchement stupéfait de tout ce que Ludovicus venait de me raconter avec force détails où je sentais une certaine délectation de sa part, comme s'il cherchait à m'impressionner ou, éventuellement me demandais-je, à me séduire. Si tel était le cas c'était raté car cela me scandalisait qu'il ait pu passer en quelques semaines d'un état de puceau innocent à une telle expérience et avec un parfait inconnu. Il est vrai que Piero et lui sont restés ensemble durant presque une année, période durant laquelle son ami lui a fait connaître toutes les subtilités et facettes de la sexualité entre garçons. Le corps d'un homme n'avait plus de secrets, aucune partie de lui-même n'avait échappé à sa formation, même son petit trou y était passé. J'étais tellement abasourdi que je suis parti assez vite, j'ai eu l'impression qu'il était déçu. Moi également j'étais déçu de ce qu'il avait fait, de la rapidité avec laquelle il avait jeté par-dessus bord tout ce qui avait été son crédo. Nous avons prévu de nous revoir dans un mois, toujours le mercredi. En sortant du restaurant, j'ai marché plus de deux heures, sans but précis sinon de faire le point de mon désarrois. En rentrant je suis passé chez Stefano qui n'était pas encore rentré. Je lui ai laissé un message pour qu'il vienne me voir dès que possible. Peu après, il était à la porte avec son sourire irradiant tout son visage. Dès qu'il me vit, il comprit immédiatement que tout ne s'était pas déroulé aussi harmonieusement que prévu. Il s'assit à côté de moi, sans rien dire. Nous écoutions le Messie de Haendel qu'il avait mis en sourdine sachant que j'aimais beaucoup cette œuvre. Au bout d'un long moment, il se leva - Tu parleras quand tu te sentiras prêt, je vais chez moi mais tu sais que je suis à côté - Non ! reste je t'en prie, il faut absolument que je t'en parle, je ne peux pas garder tout ça en moi et je sais que je peux avoir entière confiance en toi - Oui, tu peux et tu le dois ! Et je lui ai tout raconté, non seulement ce que j'avais entendu mais également mon questionnement, ma déception de l'attitude de ce garçon que j'avais idéalisé en le parant de toutes les qualités tant morales que physiques. Et de nouveau de ce sentiment de culpabilité qui m'assaillait, tout était parti de moi en l'entraînant dans cette découverte des sens. - Non Matthieu, non ! En aucun cas tu n'es responsable, tu as tout au plus été l'élément déclencheur de quelque chose qui serait de toute façon survenu, rien de plus. Et au moins il aura d'abord connu cette rencontre pure et innocente à laquelle il pourra toujours se référer, qu'il le veuille ou non. Tout au fond de lui-même, il pourra toujours se dire "avec Matthieu, c'était autre chose, c'était tellement plus beau" - Merci Stefano, tu es un ami merveilleux dont je découvre chaque jour la profondeur et le bon sens. La routine quotidienne repris son cours et nous nous voyons très régulièrement Stefano et moi, j'aime discuter avec ce garçon chez qui j'ai découvert une grande culture que je ne soupçonnais pas et surtout une finesse dans le jugement des choses et des personnes. Notre relation est très conventionnelle, il frappe toujours avant d'entrer chez moi et si nous nous embrassons c'est toujours très chastement. Et pourtant je ressens à son égard une grande affection j'irais même à dire une grande tendresse mais où ne se mêle aucune attirance sexuelle même s'il m'est arrivé d'en rêver. Un mois passe vite et c'est le moment de revoir Ludovicus, toujours dans notre restaurant. Mais contrairement aux fois précédentes, je ne suis stressé ni par la crainte ni par cet espèce d'envoutement que je ressentais à la perspective de le rencontrer. Lorsque j'arrive à notre rendez-vous il m'attend dehors. Il me déclare qu'il en a assez de cet endroit et il me propose de nous rendre chez lui pour déjeuner. Je ne marque pas un enthousiasme délirant mais c'est vrai que cela peut être plus convivial. Je le suis sans véritablement faire attention au chemin de sorte que j'entre dans son immeuble en le suivant paisiblement. J'entre après lui, je me débarrasse de mon manteau et je regarde par la fenêtre, comme une mouche attirée par la lumière. Là, c'est le coup de massue, brutal et inattendu : je reconnais la façade, celle des chambres des internats de Carlo, ma première expérience romaine et que je n'ai plus jamais revu. Je cache mon trouble aussi bien que possible, je vois Ludovicus sourire et me dire "Oui, c'est une vue plaisante et j'assiste le soir à des moments bien excitants, ces jeunes sont charmants". Je me retourne pour répliquer et je vois la table dressée avec trois couverts et à la porte d'entrée la silhouette de Carlo. Ce dernier embrasse Ludovicus sur la bouche et s'approchant de moi, profitant de ma paralysie, plaque ses lèvres sur les miennes. Je suis incapable de la moindre réaction et je m'assois comme un automate sur le divan, entre les deux hommes. Sur la petite table devant nous, trois verres de Soave blanc. Nous trinquons. Ludovico me déclare qu'il pense m'avoir fait plaisir en invitant Carlo avec qui il a réalisé que j'avais déjà fait connaissance. Ce dernier parait effectivement enchanté de me revoir et il met tout de suite les choses au point en s'excusant d'avoir joué la comédie du puceau inexpérimenté mais il ne voulait pas m'effaroucher ayant parfaitement compris que j'étais novice mais, ajoute-t-il en riant, un novice qui apprenait vite et appréciait. Je protestais de leur complot et surtout je voulais quitter cet appartement au plus vite mais je ne parvenais pas à réagir, mes jambes me refusaient toute aide, pire je sentais ma volonté s'effilocher et surtout je réalisais, non sans plaisir, que ma bite avait tendance à durcir dans mon slip. Nous passons à table, les pâtes sont excellentes, al dente, le Valpolicella se laisse boire, la discussion est gaie et l'ambiance agréable au point que j'en oublie la situation pour le moins équivoque dans laquelle je me trouve. Je l'oublie d'autant plus que lorsque Ludo se lève pour aller à la cuisine, je vois l'élastique de son slip qui sort de son pantalon et une bande de peau d'où s'amorce le tout début de sa raie. Les deux garçons ont abandonné la soutane et portent un pantalon en toile claire qui dessine bien la protubérance de leurs attributs et en particulier des couilles de Carlo. J'en fais la remarque en riant à son propriétaire qui me rétorque du tac au tac que je ne vaux guère mieux ce qui est exact. Nous prenons le café assis ensemble sur le canapé mais il me semble que nos corps se sont rapprochés car je sens la chaleur de Ludovicus, une main gentiment posée au-dessus de mon genou. Comme Ludo s'est penché, je revois le bas de son dos mais le pantalon a dû glisser car le haut de la raie est maintenant clairement visible ce qui est évidemment très excitant et se répercute immédiatement dans mon slip. Nous parlons peu, des onomatopées et des soupirs sont suffisant pour mettre en évidence la situation où nous nous trouvons. Il me semble que la raie de ses fesses se dégage de plus en plus, la tentation d'y poser ma main grandit d'autant et je sens que je ne vais pas résister longtemps. Carlo me fait remarquer que la peau à cet endroit, comme à beaucoup d'autres chez Ludo, est très douce et qu'il adore le caresser à cet endroit. Effronté, je lui demande "et pas aux autres endroits ?" à quoi il me répond que pour l'instant c'est de moi qu'il s'occupe ce que je constate car sa main s'est saisie de mon sexe encore caché par une double couche de tissus. C'en est trop ma main est sur la raie de Ludo, et je caresse son dos avec délectation, je remonte sous son polo puis redescend vers le slip encore plus dégagé qu'il y a quelques instants. J'aborde une région très intime qui me donne des frissons qui ne passent pas inaperçus. La ceinture du pantalon est devenu si lâche que je peux approcher des testicules sans toutefois parvenir à les saisir. Durant toute cette exploration, j'avais les yeux fermés, en les rouvrant je constate que le pantalon de Carlo est sur ses chevilles, son slip juste au-dessus de ses genoux et son pénis déjà bien mouillé bandé à bloc est plus qu'attirant. Je retrouve l'odeur que j'avais découverte chez lui et je me demande si Ludovico dégage lui aussi une effluve semblable. Je me tourne vers lui, il est nu, totalement nu, dans toute la beauté de son corps de jeune adulte. Je ne résiste pas, je me penche sur son membre et ses boules et oui, je sens une odeur, pas celle de Carlo mais bien une odeur caractéristique propre à Ludo. Carlo me tripote les fesses et ce qui va avec, Ludo a pris mon sexe en bouche et sa langue tourne autour de mon gland en appuyant particulièrement sur le frein, le dessous de la couronne et sur l'entrée de mon méat. Tout bouillonne en moi, je sens une force irrésistible qui s'impose et contre laquelle aucune résistance n'est possible, comme la lave qui s'échappe du volcan par secousses successives. Je perds la tête, mon cul me fait mal avec un doigt qui s'y est enfoncé mais que c'est bon. Soudain la coulée de lave parvient au bord du cratère, elle envahit tout, rien ne lui résiste, je crie "je déborde, ça continue". La bouche de Ludo est pleine et mon sperme dégouline lentement par les côtés de ses lèvres. Le volcan explose par tous ses cratères, Ludo, Carlo se déversent sans contrôle, sur moi, sur eux. Nous sommes tous les trois nus, de grosses gouttes de sueur et de sperme sur tout le corps. Carlo fait le ménage avec ses doigts qu'il tend à Ludo qui se délecte de ce nectar unique parait-il mais que je me refuse absolument de goûter. Nous sommes vautrés les uns sur les autres, jambes, bites, couilles tout l'attirail est emmêlé, on ne sait plus quoi est à qui. Nous sommes unis en une seule masse humaine par nos spermes encore tièdes qui collent aussi sûrement que la cementit (la colle qui colle tout !). Nous sommes anéantis, épuisés, repus et satisfaits, nous nous endormons comme nous sommes, sans nous séparer. Je suis le premier à me réveiller, j'ai les idées un peu plus claires et je comprends que je dois partir. Encore nu, sans allumer, je regarde par la fenêtre et je vois deux jeunes dans la même tenue que moi dont l'un encule l'autre avec un air extatique. Je me rhabille et je constaterai un peu plus tard que j'ai mis le slip de Carlo, le polo de Ludo mais bien mon pantalon. Sur le chemin du retour, je me sens curieusement bien. Il fait nuit mais il n'est pas tard, la température est douce. Je m'analyse un peu, il faut que je me comprenne. Je devrais être horrifié de ces heures de débauche totale et je ne le suis pas. Je devrais me sentir sale et ce n'est pas le cas. Je devrais me sentir souillé et je me sens presque comme purifié. Je devrais avoir honte et je suis heureux. Je devrais avoir envie de recommencer mais je sais que je ne le referai pas, tout au moins dans ce contexte. En fait je me sens comme un homme nouveau, même si, franchement dit, je pue le sperme. Tout ce que je ressens, même l'odeur de nos jouissances, il va falloir que je l'explique à Stefano. Mais je sais aussi qu'il faudra que je trouve un moyen pour extirper ce moment fabuleux, oui vraiment fabuleux, que je viens de vivre. Finalement j'arrive dans mon immeuble, je vais directement chez Stefano qui m'accueille avec un large sourire et, en y regardant de plus près, je pense que j'arrive au moment où il venait de sacrifier un grand nombre de petits spermatozoïdes car le renflement de son slip et une tache suspecte sont clairement visibles. Je m'assieds sur une chaise alors qu'il s'installe confortablement sur son lit. Avant de commencer le récit de mon après-midi, je le regarde attentivement je trouve que c'est un beau garçon et que c'est dommage que le dogme de l'Église interdise le mariage à ses serviteurs, je suis certain qu'il aurait fait un bon époux. Mais ce qui me parait encore plus évident, c'est la confiance qui émane de toute sa personne, on a envie de se confier en sachant qu'il ne jugera ni ne condamnera mais cherchera toujours à aider son interlocuteur. J'espère seulement qu'il ne sera pas la proie de personnes malveillantes. Je me lance dans ma confession en lui narrant les différentes phases de l'après-midi et je sens à plusieurs reprises qu'il est pour le moins surpris car il était resté sur mon intention de ne pas succomber à ces tentations. Je crains que je ne l'aie déçu aussi j'enchaîne sur mes réflexions lors de mon retour. J'en arrive à la conclusion que ce qui est arrivé était nécessaire, comme un exorcisme indispensable pour que je puisse repartir du bon pied. Je le sens assez goguenard au début avec à plusieurs reprises une moue sceptique mais au fur et à mesure que je développe mon ressenti je le vois retrouver sa mine de tous les jours, encourageante et je comprends qu'il me pardonne, même si, comme il me le dira, il n'a rien à me pardonner. Mais il comprend mon raisonnement, même si celui-ci est assez tortueux comme il me le fait remarquer, ce que j'admets sans autre. C'est alors que j'ai une inspiration subite, irréfléchie et pourtant qui a muri au plus profond de moi sans que j'en sois véritablement conscient. Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Lange128 - 02-11-2021 Merci [member=146]Nostalgique[/member] pour cette petite suite qui m’a plu, je ne sais pas si je suis représentatif de la majorité (trop) silencieuse des lecteur·x·ice·s de Slygame. Les personnages tombent les masques et se présentent tels qu’ils sont, des êtres humains ayant des envies homosexuelles, quelles que soient leurs convictions religieuses. Mais que serait le christianisme sans le péché ? J’aime bien tes descriptions qui sont précises tout en restant sensuelles et cela me fait penser que je devrais m’améliorer dans mes propres textes. Nous avons cependant une approche très différente puisque j’ai beaucoup plus de dialogues. J’aime aussi l’attention que tu portes aux vêtements et surtout aux sous-vêtements, ainsi qu’aux fluides corporels. Je t’embrasse Daniel Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Philou0033 - 03-11-2021 Bonjour [member=146]Nostalgique[/member] ! Belle suite. J'ai passé un excellent moment en lisant cette suite! Comme dit [member=28]Lange128[/member] , cette suite m'a plu également! On découvre que finalement les hommes d'église peuvent être plus humains et peuvent succomber à leurs envies homosexuelles! Ils ont aussi les hormones qui les travaillent! Très belles descriptions dans les tenues des personnages mais aussi des corps et de l'ensemble des "caresses" échangées! Merci pour ce beau moment de lecture! Je t'embrasse! Philou Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Nostalgique - 13-11-2021 [i]Voici une nouvelle suite et j'espère que vous y prendrez du plaisir[i] - Moi / Stefano, écoute-moi, est-ce que tu peux prendre une semaine de congé pour m'accompagner - Je t'écoute mais je ne vois vraiment pas où tu veux en venir - Il faut que je retourne à la source de ma vie, là où j'ai vécu, là où je suis vraiment chez-moi. Je veux que tu connaisses la piscine du vieux pont, l'internat et le monastère où j'ai été tellement heureux, mon village si authentique avec ses paysages magnifiques. Oui, il est nécessaire que tu t'imprègnes de ce qui a fait que je suis ce que je suis. Je veux partager cela avec toi. Stefano est devenu brusquement très sérieux, je crois qu'il cherche le sens véritable derrière mes paroles et je perçois qu'il est troublé ; craint-il de comprendre ce que je ne sais pas encore ? Je regarde mes pieds car je n'ose pas le regarder dans les yeux de peur d'y lire un refus. - Stefano / Regarde-moi Matthieu, oui je vais venir avec toi et il adviendra ce qui doit arriver, quelles qu'en soient les conséquences, pour toi comme pour moi - Mat / Merci, mais je ne vois vraiment pas ce que tu sembles redouter ; tu verras, c'est un pays merveilleux. Quand on y arrive on se croirait dans un monde différent tellement l'air est pur. On se croirait en dehors de la civilisation Nous nous entendions très bien Stefano et moi d'autant que, notre première rencontre exceptée, il n'y avait aucune connotation sexuelle, tout au plus sensuelle avec un très grand respect de l'autre. Stefano n'était pas ce qu'on appelle une beauté sur laquelle tout le monde se retournerait avec envie mais il avait un je ne sais quoi d'attirant qui avait fait que très vite je m'étais attaché à lui. Sa personne exprimait la confiance et l'honnêteté, c'était un garçon très mûr, avec une réflexion d'une grande profondeur qui surprenait facilement car il avait un physique encore presque enfantin alors qu'il était nettement plus âgé que son apparence : je croyais avoir quatre ou cinq ans de plus que lui alors qu'en fait deux années seulement nous séparaient. Depuis que j'avais réussi à le convaincre de m'accompagner jusqu'à mon village et même avant, je ressentais chez lui comme une certaine réticence, comme une teinte de tristesse qui ne lui était pas habituelle. Plusieurs fois je lui avais tendu la perche pour qu'il s'ouvre à moi s'il en éprouvait le besoin mais à chaque fois il esquivait le sujet alors même que je sentais qu'il avait envie de se confier. Je me demandais si ce n'était pas lié à la perspective de venir avec moi : - Tu sais si tu n'as pas envie de venir avec moi… - Stefano [avec une très grand spontanéité] Non, non ! t'inquiète pas, cela n'a rien à voir, au contraire j'ai très envie de venir avec toi, il le faut même. - Moi / Pourquoi dis-tu qu'il le faut ? cela doit être ta décision et non la mienne même si c'est moi qui ai formulé cette demande ! - Stefano [après un moment de réflexion] J'ai effectivement un problème sans relation avec ce déplacement mais avec moi-même ; cela doit encore mûrir. Je t'en parlerai quand je serai prêt, je pense lors de ce voyage - Moi / Tu m'inquiète vraiment, promets-moi de ne pas faire de bêtises, je t'ai… je tiens trop à toi. - Stefano / Ne soit pas inquiet pour moi, tout finira par s'arranger. Deux jours avant notre départ, j'ai retrouvé le garçon que j'appréciais, souriant et je le sentais déchargé du poids qui le perturbait. Volontairement, je me suis abstenu de tout commentaire : le moment venu il parlerait j'en étais certain. C'était un long voyage avec au moins quatre changements de train avant de prendre le petit bus qui attaquerait la rude montée de l'étroite route et nous déposerait sur la place principale du village où se situait le petit hôtel où j'avais réservé une chambre avec deux lits séparés. Il serait toujours temps d'accepter l'hospitalité de l'internat si on nous en faisait la proposition ce qui me paraîtrait logique en tant qu'ancien interne. Dès que nous fûmes assis dans le bus et dès les premiers virages en épingle à cheveux, je ne tenais plus en place, j'avais le nez collé contre la vitre. À tout moment je secouais mon compagnon pour l'obliger à regarder le paysage, une vieille maison en pierre, un bout de glacier qui pointait haut dans le ciel. Malgré les nausées dues aux nombreux virages, il regardait ce que je voulais qu'il voie mais je remarquais que c'était surtout moi qu'il contemplait, heureux qu'il était de mon bonheur. Le bus freine, il fait presque nuit, je devine l'internat dont les fenêtres sont illuminées : de mon temps, à l'heure du repas, tout aurait été sombre car nous devions impérativement éteindre les lumières en quittant une pièce ! J'entends mon cœur qui bat, nous entrons dans l'hôtel et à la réception un homme, apparemment jeune, tourne le dos. Lorsqu'il se retourne, les quelques personnes présentes entendent deux cris simultanés "Gino ! Matthieu !" et voient deux corps qui se précipitent l'un vers l'autre et se tombent dans les bras en riant et pleurant. Stefano ne comprend rien car nous parlons en romanche, la langue locale et surtout notre langue maternelle à tous les deux. Je me détache avec peine de Gino et je le présente à mon compagnon de voyage - Stefano, je te présente Gino, mon camarade de chambre depuis que nous portions encore des couches et jusqu'à mon départ pour l'université. Durant toutes ces années nous avons été comme cul et chemise, partageant tout, les bêtises comme les heures d'étude, les randonnées dans les montagnes comme les corvées de déblaiement de la neige dans les rues du village. Tu sais, Gino est un garçon d'une fidélité absolue. Je lui dois tout et je lui ai tout donné et même [ma voix se fait plus basse] la découverte de la masturbation ! Stefano, lui, est ton pendant à Rome dans l'institut où nous habitons, nos chambres sont voisines l'une de l'autre et, sans entrer dans les détails pour l'instant, il m'a ramené dans le droit chemin que les circonstances m'avaient fait quitter. Il est ici car je veux qu'il connaisse cet endroit où j'ai été si heureux et que je n'aurais peut-être jamais dû quitter. - Gino / Bienvenue à vous deux et Stefano, tu permets que je t'appelle par ton prénom, excuse-moi de cet accueil peu protocolaire mais… - Stefano / …mais si chaleureux - Gino / Vous arrivez directement de Rome, vous devez être épuisés ! Je vous conduits à votre chambre et vous attends pour le repas d'ici une demi-heure ; je vous présenterai ma famille. Gino a changé de clé, il veut nous donner la plus belle chambre de l'hôtel ce qui nous vaut de profiter des ultimes lueurs sur les montagnes aux neiges éternelles. Ce changement a néanmoins une conséquence imprévue : j'avais demandé une chambre avec deux lits séparés et nous voilà face à un grand lit. Nous nous regardons d'un air un peu perplexe, Stefano sourit et d'un air fataliste déclare "qu'il nous faudra faire avec". Dans la salle à manger où une coupe de Champagne nous attend, Gino arrive entouré d'une belle jeune femme et de deux enfants de cinq et six ans. Il nous présente sa femme Francisca qui nous embrasse spontanément. Les deux enfants, Luis l'aîné et Lina la cadette ont l'air très à l'aise ce qui n'est pas surprenant car avec l'hôtel ils ont l'habitude de voir des inconnus. L'essentiel de la discussion consiste à combler tout ce que nous ignorons l'un de l'autre depuis mon départ il y a presque dix ans. Gino est très disert, il a vécu beaucoup de beaux moments avec la connaissance de Francisca, la reprise et la modernisation de l'hôtel grâce à la générosité de son beau-père, la naissance de ses enfants. Par contre il a un grand regret comme beaucoup des habitants de la vallée, la gestion de l'internat a passé dans le giron de l'Etat, il n'y a plus que deux ou trois prêtres en activité de sorte que l'esprit de cette maison n'est plus du tout ce que nous avions connu. Mais lueur d'espoir, sous la pression des habitants, il semblerait qu'une association pourrait être chargée de reprendre les choses en main et de redonner sa grandeur à ce vénérable bâtiment. Par contre le monastère reste un lieu de recherche et de travail pour toutes les personnes qui sont intéressées par l'histoire des civilisations chrétiennes. La région a donc bien changé mais heureusement que le tourisme est en train de se développer ce qui est une bonne chose du point de vue économique mais il ne faudrait pas que l'environnement en souffre trop ! Il est tard et nous montons dans notre chambre, nous nous regardons un peu emprunté car nous réalisons que, bien sûr nous nous sommes déjà vus nus, mais que nous ne nous sommes jamais véritablement regardés dans un contexte aussi familier et naturel que celui d'aller nous coucher, de devoir nous déshabiller l'un devant l'autre. Jusqu'à ce jour, c'était toujours dans le cadre d'une connotation fortement sexuelle pour ne pas dire érotique qui échappait en quelque sorte à notre volonté. Or ce soir il n'en est pas question, nous sommes simplement deux amis, certes très proches mais rien de plus pensons-nous. Mais la nature est ainsi faite que nous sommes également sensibles aux pulsions de nos corps, que nous le voulions ou non. Depuis quelques instants nous sommes tous deux en slip, avec une très légère protubérance. - Stefano / Moi je suis épuisé, je me couche et comme j'ai l'habitude de dormir à poil, je tombe mon slip. Nous sommes tous les deux raisonnables et donc voilà ! et joignant l'acte aux paroles, il se retrouve nu devant moi, sans gêne apparente, même lorsque je le regarde attentivement en lui disant "ce que tu es beau". Quelques instants plus tard, c'est à son tour de dire avec un grand sourire "toi également tu es vraiment superbe". Le lit est grand, nous ne nous gênons pas et très vite nous nous endormons. Le lendemain matin, aucune gêne entre nous même lorsque nous constatons que nous avons une superbe érection matinale ce qui fait dire à Stefano "nous sommes vraiment en parfaite santé". C'est journée de repos, je profite de faire visiter les fresques du couvent qui remontent à l'année 1160, les bâtiments de l'internat et les recoins du village. J'avais hâte de faire découvrir ma piscine du vieux pont de pierre, là où mon histoire avec Ludovico a vraiment débuté et je sens que Stefano s'en réjouit également mais, curieusement, il préfère attendre quelques jours avant ce "pèlerinage" afin dit-il de s'habituer au climat. Demain ce sera l'excursion à la piscine du vieux pont, ce lieu que j'ai tant aimé et qui a souvent recueilli mes moments de solitude. Je me réjouis beaucoup de partager cet endroit avec Stefano et je crois que lui-même est impatient de découvrir ce lieu qu'il sait être un peu mystique pour moi. Le soir, nous avons commandé deux pique-niques de charcuterie et fromages avec une bonne bouteille de vin rouge que nous consommerons sur place. Nous partons tranquillement vers dix heures avec nos sacs qui contiennent deux pique-niques, la journée s'annonce superbe, sans un nuage et la température de l'air sera parfaite pour une baignade dans l'eau glacée. Le sentier serpente le long de la rivière et nous sommes en grande partie dans un mi-ombre mi-soleil ce qui ne nous empêche pas de transpirer. Tout en marchant, je réalise que nous n'avons pas pris de maillot de bain, heureusement que nous avons des slips car avec Stefano je ne veux surtout pas être provocant. Mon ami n'a pas l'habitude de la montagne et par moment le sentier s'éloigne de l'eau en raison de la topographie du lieu et la pente s'accentue sérieusement. Il souffle et demande grâce et nous faisons une bonne halte avant de nous remettre en route. Dans quelques instants, après le gros rocher qui nous cache la suite du sentier, nous allons déboucher sur ce tapis mousseux qui entoure la baignoire. Je ralentis en revivant les moments passés avec Ludovico dans cet endroit. Je réalise aussi que j'aurai de la peine à le sortir de mes pensées même si je sais également que je ne pourrais jamais oublier qu'il a trompé ma confiance et surtout qu'il a abimé un souvenir très pur de notre première rencontre. Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Lange128 - 13-11-2021 Merci [member=146]Nostalgique[/member] pour cette suite. Je prends toujours du plaisir en lisant tes récits. Il arrive même que ma main s'égare... La décence m'interdit d'en dire plus. Tu portes bien ton pseudo, ambiance nostalgique avec le retour au pays. Je ne me rappelais plus que le narrateur venait des Grisons et qu’il parlait le romanche. J’ai bien aimé l‘évocation de ce petit village de montagne avec l’hôtel qui a été modernisé, par contre l’internat a été délaissé, dommage. Où les jeunes découvrent-ils la masturbation maintenant ? Sefano et Matthieu partagent la même chambre mais se contentent de contempler leurs corps nus et leurs érections matinales. Il faut en profiter car je ne pense pas que l’eau glacée mettra en valeur leur virilité. Je t’embrasse. Daniel Re : (La vie au couvent) 3ème partie : LUDOVICUS - Philou0033 - 15-11-2021 Bonjour [member=146]Nostalgique[/member] ! Superbe suite! J'aime bien les mots de [member=28]Lange128[/member] concernant ton pseudo! Oui quelle nostalgie, elle transpire dans cette suite! C'est "le retour aux sources" pour Mat qui entraine Stéphano dans ce "pèlerinage". Mat retrouve Gino, son ami d'enfance avec lequel il a vécu de bons moments et entre autre la découverte de la masturbation! Les deux voyageurs ont la meilleure chambre de l'hôtel mais le lit est double! Ils vont devoir faire contre mauvaise fortune, bon cœur! Oui au réveil ils remarquent que l'un et l'autre sont en excellente santé !!! C'est le trajet à pied vers la piscine de montagne. Pas de maillot, mais ils ont des slips donc pas de soucis, à moins qu'ils se passent de porter le moindre vêtement. Merci pour ce très bon moment de lecture. J'ai hâte de lire la suite! Je t'embrasse! Philou |