26-11-2021, 05:27 PM
À tous mes amis lecteurs, voici une nouvelle suite !
Il fallait que je sache (ou susse ?!) et je voulus poser une main sur son épaule avec toute la délicatesse dont j'étais capable et je n'eus même pas la possibilité de prononcer un mot qu'il sortit du lit avec son duvet et qu'il s'installa sur le petit divan.
- J'ai besoin d'une pause, je t'expliquerai quand nous serons rentrés à Rome. Du reste je rentre demain
- Alors je t'accompagne
- Je préfère voyager seul
Inutile de dire que j'avais très mal dormi et aux premières lueurs du jour j'étais dans la cuisine de l'hôtel où Gino me trouva un quart d'heure plus tard, la tête affalée sur la table et les yeux rouges. Tandis qu'il préparait le petit déjeuner pour ses hôtes, il m'écoutait complètement stupéfait de ce drame qui se dessinait et auquel il ne comprenait rien, pas plus que moi. Je l'informais du départ prématuré de Stefano et de mon intention de partir avec lui. Gino aurait préféré que je reste encore quelques jours mais je restais sur mon idée première. C'est alors que Stefano apparut sac de voyage à la main en s'excusant (quand même)
- Le bus du matin part dans dix minutes et je ne veux pas le rater. Si tu veux on se revoit à ton retour, je te règlerai ce que je te dois, ne t'inquiète pas !
- D'accord, mais sache que tu n'échapperas pas à m'expliquer ce qui t'arrive, ce qui nous arrive. Bon retour malgré tout
- Gino / En tout cas, tu es un beau salopard !
Mais Stefano n'a probablement pas entendu cette remarque, il était déjà parti en direction du bus qui était là, nous laissant Gino et moi ahuris. Il vient spontanément me prendre dans ses bras, me serrant très fort, sans dire un mot mais je percevais toute son émotion et la peine qu'il ressentait pour moi.
Le pain était tout frais, le beurre sentait les fleurs mangées par les vaches, le miel venait des ruches du couvent et les confitures étaient faites maison. Je suis monté me recoucher et le sommeil m'a immédiatement saisi. Peu avant midi, Luis, le jeune fils de la maison, est gentiment venu me réveiller et son adorable sourire m'a mis de bonne humeur. Après un léger repas, je fis part de mon intention de me rendre à la piscine du vieux pont tout en rassurant Gino qu'il n'avait rien à craindre, je ne ferais aucune bêtise. Envers et contre tout, j'aimais trop la vie et, dans tous les cas, je voulais absolument savoir ce qui s'était passé dans la tête de Stefano.
Je montais beaucoup plus rapidement étant seul et je retrouvais mon refuge secret. J'étais étonnement calme, j'admirais ce merveilleux spectacle de la haute montagne et je me promis de revenir ici pour un long séjour et d'escalader ces sommets de mon adolescence. J'étais plongé dans mes pensées lorsque je vis apparaître Fabrinus avec qui j'avais parlé avec plaisir la veille. Il était en nage ce qui ne l'a pas empêché de me prendre dans ses bras avec une grande douceur et de me dire
- Excuse-moi, je suis trempé car je suis monté très rapidement car Gino…
- Car Gino quoi ?
- Je ne devais rien dire mais voilà, quand je suis arrivé pour mon travail estival à l'auberge il m'a dit qu'il était inquiet pour toi et qu'il fallait que je te rejoigne le plus vite possible. Il m'a juste dit que Stefano était parti comme un salop et que tu accusais fortement le coup. Alors me voilà.
Je le rassurais, que je n'avais aucune mauvaise intention et nous avons commencé à bavarder de tout et de rien, de son envie de faire des études, qu'il se débrouillait bien au lycée mais qu'il pourrait faire nettement mieux s'il travaillait un peu plus. Je lui fit part de mon intention de revenir l'été prochain, peut-être même déjà en automne, pour faire quelques grandes ascensions et que si cela le tentait il pourrait volontiers m'accompagner car j'avais compris qu'il était déjà un excellent alpiniste.
Le soleil commençait à descendre et si nous voulions prendre un bain, c'était le dernier moment me dit-il. Ni une ni deux, nous voilà nus et dans l'eau pour le moins rafraichissante ce qui ne nous empêcha pas de bien nous amuser. En sortant de l'eau, je remarquais que son sexe, fin et long, pas très grand encore, avait néanmoins une jolie érection. Il remarqua que je l'observais ce qui ne parut pas le gêner outre mesure même s'il rougit légèrement en me disant
- Je crois que, dans ma situation, c'est normal de bander, surtout [en riant] quand on est deux à être nus en pleine nature !
Du reste, en me regardant droit dans les yeux, toi aussi tu es raide
Pas besoin de rougir [toujours en riant] c'est tout-à-fait normal, n'est-ce pas ?
Effectivement, je rougissais, ce gosse qui avait juste dix-sept ans était vraiment désarmant avec sa spontanéité et, en même temps, je ne pouvais pas m'empêcher de le trouver beau, ce qu'il était effectivement.
- La prochaine fois que tu viendras, on fera tous les deux une ascension et nous serons plus libre de faire ce qu'on a envie car j'aurai alors dix-huit ans…
- Mais qu'est-ce que tu veux…
- Allons, je ne suis pas bête tu sais, j'ai très bien compris que tu es gay, comme moi, comme Stefano du reste. Parfois, je me demande même si Gino ne l'a pas été autrefois, lorsque vous partagiez la même chambre.
Incontestablement cette discussion avait pour conséquence que tous les deux nous affichions maintenant de belles bites à l'horizontale et je redoutais que Fabrinus prenne une initiative à laquelle je n'aurais pas été certain de résister. Heureusement, celui-ci me dit gravement
- Tu sais, j'ai envie de toi mais je me suis promis d'attendre mes dix-huit ans car je crois que dans ce domaine il faut savoir prendre son temps pour être sûr de soi.
Je me suis simplement approché de lui, je l'ai embrassé sur la joue, nos deux sexes se sont légèrement frôlés et je lui ai dit "tu as tout-à-fait raison, tu vois ce qui arrive quand on va trop vite, c'est ce que m'a jeté Stefanus à la figure hier soir".
Avec Francisca et Gino nous avons longuement parlé, en évitant toutefois l'inconnue Stefano. Par contre, alors que sa femme était partie se coucher, je lui ai raconté l'échange avec Fabrinus.
Il a souri, "je sais dit-il, et il n'a pas tout à fait tort lorsqu'il se pose la question pour moi : c'est vrai que j'ai été amoureux de toi. Aujourd'hui, je suis marié, j'ai deux enfants et je suis heureux".
Gino a raison d'insister pour que je reste encore quelques jours au Village plutôt que de rejoindre Stefano car dans l'état d'esprit où je suis une discussion ne pourrait qu'être qu'houleuse et donc négative. Je marche dans la montagne plusieurs heures chaque jour, cela me fait physiquement du bien mais surtout cela me permet de réfléchir avec beaucoup plus de lucidité que si j'étais à me morfondre dans un fauteuil. Et la montagne est si belle… J'arrive à la conclusion que je veux savoir ce qui a motivé la décision de Stefano, c'est le seul moyen pour moi de tirer un trait sur cette période de ma vie car je n'envisage pas de renouer avec lui. Je suis pour les concessions mais là il est allé trop loin, le lien de confiance est vraiment rompu. Je réalise également que je me retrouve seul et je redoute de retomber dans la vie de bohême que je menais sexuellement parlant mais, en même temps, il y a comme une force naturelle qui me pousse à retenter des aventures avec les garçons qui m'ont initié aux plaisirs masculins. Je pense à Carlo avec qui j'ai eu mes premiers contacts intimes malgré son âge ou, peut-être, à cause de son âge ce qui devait me rassurer. Je songe à Sylvio et à Son Eminence un peu vicelard mais pas méchant. Je fantasme sur Ludovico et je réalise que je l'aime toujours et surtout que c'est avant tout moi qui l'ait quitté, choqué par ce qu'il avait vécu et continué à vivre alors qu'il avait eu la franchise et le courage de me révéler comment il en était arrivé à apprécier les garçons. Il ne m'a jamais trompé, même lorsqu'il a invité Carlo et lors de cette soirée mémorable, certaines scènes me rappellent qu' à plusieurs reprises j'ai pris des initiatives qui ne laissaient planer aucun doute sur mon envie. Stefano m'a purement et simplement rejeté, Ludovico et les deux autres m'accueilleront chaleureusement j'en suis certain, il me suffit de reprendre contact, peut-être même sont-ils déçus que je ne me manifeste pas.
La veille de mon départ, j'ai senti que Gino est soucieux pour moi, il craignait que je ne fasse des bêtises. Je le rassure en lui relatant sans entrer dans tous les détails les conclusions auxquelles je suis parvenu, ce qui exclu une manœuvre plus radicale et surtout définitive. En fait, je suis décidé, puisque on s'amuse avec moi, de m'amuser à mon tour et advienne que pourra : un jour viendra bien où je découvrirai l'âme sœur et, à défaut, il y aura bien un moment où l'âge aidant mon corps et mes outils de travail seront hors d'usage ! Sincèrement, j'exagère un peu, je n'ai aucune envie d'aller jusqu'à ce stade, je compte bien me ranger dès que l'occasion se présentera et même, si nécessaire, de provoquer cette occasion. Et puis, le célibat n'est pas une catastrophe, cela laisse une liberté que les couples n'ont pas !
Le retour fut fatiguant et long d'autant que cette fois je suis seul et que, malgré tout, mon avenir sentimental et physique à court terme me préoccupe. Je retrouve mon petit appartement avec un certain plaisir, je rencontre quelques visages connus qui me proposent de descendre au restaurant ce que j'acceptais volontiers. Par contre, aucune trace de Stefano qui, m'a-t-on dit, revenait souvent assez tard. L'un d'eux me dit même qu'il avait l'air un peu bizarre. En remontant un peu plus tard, je le croise qui se rend aux douches. Il me lançe simplement "on se voit demain matin". J'allais donc connaître ce qui abien pu déclencher une telle réaction que, franchement, je n'ai pas vu venir.
Il est à peine huit heures du matin lorsque la porte que j'ai oublié de fermer à clé hier soir tellement j'étais fatigué de ce long voyage de retour s'est ouverte. Je dors encore profondément, comme d'habitude je suis à poil. Stefano a donc eu tout loisir d'admirer mon érection matinale alors que lui est déjà habillé pour sortir. Pour me réveiller et retomber sur mes pieds il me faut un minimum de temps : je m'étire confortablement et plutôt que de cacher ma nudité, je me suis précipité pour aller soulager ma vessie. Ce n'est qu'en voyant Stefano dans ma chambre que je prends conscience de ma tenue, je me jette dans mon lit ce qui est ridicule car il est évident que mon corps ne lui est pas inconnu !
- Stefano / Je vais être bref et direct. Si je te quitte c'est que j'ai pris soudain conscience que tu n'es absolument pas mon type, tu es beaucoup trop sentimental, tu ne sais pas profiter des jeux sexuels auxquels tu ne t'abandonnes qu'avec réticence. Et puis moi j'ai besoin de liberté alors que tu me parles de fidélité pour un long chemin, je n'en ai rien à foutre, je veux jouir de mes amis, profiter de la vie, pleinement.
- Moi / Mais tu te renies complètement …
- Stef / Mais tais-toi, tu n'as jamais cherché à me comprendre, à me donner le plaisir que je quémandais et que tu étais incapable ou ne voulais pas me donner. Tu étais toujours avec tes grandes théories alors que je me fiche de tes théories, ce que je veux c'est faire l'amour, c'est…
- Moi / … mais on a fait l'amour, on a …
- Stef / Mais non imbécile innocent, est-ce que j'ai jamais pu te pénétrer, est-ce que tu m'as une seule fois enculé ou au moins essayé ? Non, jamais ! tu comprends, jamais ! Alors l'autre soir j'en ai eu tout d'un coup marre, j'ai brusquement imaginé que j'allais avoir une petite vie bien tranquille et cela m'a fait horreur.
J'ai une rage froide, oubliant que je suis nu je sors calmement de mon lit, je m'approche de lui et je le pousse hors de chez moi en lui disant simplement
- Tu es un monstre, je ne veux plus jamais te voir
- Stef / Ne t'inquiète pas, je déménage demain mais si tu as besoin une fois de vrai sexe, je reste à ta disposition !
Il fallait que je sache (ou susse ?!) et je voulus poser une main sur son épaule avec toute la délicatesse dont j'étais capable et je n'eus même pas la possibilité de prononcer un mot qu'il sortit du lit avec son duvet et qu'il s'installa sur le petit divan.
- J'ai besoin d'une pause, je t'expliquerai quand nous serons rentrés à Rome. Du reste je rentre demain
- Alors je t'accompagne
- Je préfère voyager seul
Inutile de dire que j'avais très mal dormi et aux premières lueurs du jour j'étais dans la cuisine de l'hôtel où Gino me trouva un quart d'heure plus tard, la tête affalée sur la table et les yeux rouges. Tandis qu'il préparait le petit déjeuner pour ses hôtes, il m'écoutait complètement stupéfait de ce drame qui se dessinait et auquel il ne comprenait rien, pas plus que moi. Je l'informais du départ prématuré de Stefano et de mon intention de partir avec lui. Gino aurait préféré que je reste encore quelques jours mais je restais sur mon idée première. C'est alors que Stefano apparut sac de voyage à la main en s'excusant (quand même)
- Le bus du matin part dans dix minutes et je ne veux pas le rater. Si tu veux on se revoit à ton retour, je te règlerai ce que je te dois, ne t'inquiète pas !
- D'accord, mais sache que tu n'échapperas pas à m'expliquer ce qui t'arrive, ce qui nous arrive. Bon retour malgré tout
- Gino / En tout cas, tu es un beau salopard !
Mais Stefano n'a probablement pas entendu cette remarque, il était déjà parti en direction du bus qui était là, nous laissant Gino et moi ahuris. Il vient spontanément me prendre dans ses bras, me serrant très fort, sans dire un mot mais je percevais toute son émotion et la peine qu'il ressentait pour moi.
Le pain était tout frais, le beurre sentait les fleurs mangées par les vaches, le miel venait des ruches du couvent et les confitures étaient faites maison. Je suis monté me recoucher et le sommeil m'a immédiatement saisi. Peu avant midi, Luis, le jeune fils de la maison, est gentiment venu me réveiller et son adorable sourire m'a mis de bonne humeur. Après un léger repas, je fis part de mon intention de me rendre à la piscine du vieux pont tout en rassurant Gino qu'il n'avait rien à craindre, je ne ferais aucune bêtise. Envers et contre tout, j'aimais trop la vie et, dans tous les cas, je voulais absolument savoir ce qui s'était passé dans la tête de Stefano.
Je montais beaucoup plus rapidement étant seul et je retrouvais mon refuge secret. J'étais étonnement calme, j'admirais ce merveilleux spectacle de la haute montagne et je me promis de revenir ici pour un long séjour et d'escalader ces sommets de mon adolescence. J'étais plongé dans mes pensées lorsque je vis apparaître Fabrinus avec qui j'avais parlé avec plaisir la veille. Il était en nage ce qui ne l'a pas empêché de me prendre dans ses bras avec une grande douceur et de me dire
- Excuse-moi, je suis trempé car je suis monté très rapidement car Gino…
- Car Gino quoi ?
- Je ne devais rien dire mais voilà, quand je suis arrivé pour mon travail estival à l'auberge il m'a dit qu'il était inquiet pour toi et qu'il fallait que je te rejoigne le plus vite possible. Il m'a juste dit que Stefano était parti comme un salop et que tu accusais fortement le coup. Alors me voilà.
Je le rassurais, que je n'avais aucune mauvaise intention et nous avons commencé à bavarder de tout et de rien, de son envie de faire des études, qu'il se débrouillait bien au lycée mais qu'il pourrait faire nettement mieux s'il travaillait un peu plus. Je lui fit part de mon intention de revenir l'été prochain, peut-être même déjà en automne, pour faire quelques grandes ascensions et que si cela le tentait il pourrait volontiers m'accompagner car j'avais compris qu'il était déjà un excellent alpiniste.
Le soleil commençait à descendre et si nous voulions prendre un bain, c'était le dernier moment me dit-il. Ni une ni deux, nous voilà nus et dans l'eau pour le moins rafraichissante ce qui ne nous empêcha pas de bien nous amuser. En sortant de l'eau, je remarquais que son sexe, fin et long, pas très grand encore, avait néanmoins une jolie érection. Il remarqua que je l'observais ce qui ne parut pas le gêner outre mesure même s'il rougit légèrement en me disant
- Je crois que, dans ma situation, c'est normal de bander, surtout [en riant] quand on est deux à être nus en pleine nature !
Du reste, en me regardant droit dans les yeux, toi aussi tu es raide
Pas besoin de rougir [toujours en riant] c'est tout-à-fait normal, n'est-ce pas ?
Effectivement, je rougissais, ce gosse qui avait juste dix-sept ans était vraiment désarmant avec sa spontanéité et, en même temps, je ne pouvais pas m'empêcher de le trouver beau, ce qu'il était effectivement.
- La prochaine fois que tu viendras, on fera tous les deux une ascension et nous serons plus libre de faire ce qu'on a envie car j'aurai alors dix-huit ans…
- Mais qu'est-ce que tu veux…
- Allons, je ne suis pas bête tu sais, j'ai très bien compris que tu es gay, comme moi, comme Stefano du reste. Parfois, je me demande même si Gino ne l'a pas été autrefois, lorsque vous partagiez la même chambre.
Incontestablement cette discussion avait pour conséquence que tous les deux nous affichions maintenant de belles bites à l'horizontale et je redoutais que Fabrinus prenne une initiative à laquelle je n'aurais pas été certain de résister. Heureusement, celui-ci me dit gravement
- Tu sais, j'ai envie de toi mais je me suis promis d'attendre mes dix-huit ans car je crois que dans ce domaine il faut savoir prendre son temps pour être sûr de soi.
Je me suis simplement approché de lui, je l'ai embrassé sur la joue, nos deux sexes se sont légèrement frôlés et je lui ai dit "tu as tout-à-fait raison, tu vois ce qui arrive quand on va trop vite, c'est ce que m'a jeté Stefanus à la figure hier soir".
Avec Francisca et Gino nous avons longuement parlé, en évitant toutefois l'inconnue Stefano. Par contre, alors que sa femme était partie se coucher, je lui ai raconté l'échange avec Fabrinus.
Il a souri, "je sais dit-il, et il n'a pas tout à fait tort lorsqu'il se pose la question pour moi : c'est vrai que j'ai été amoureux de toi. Aujourd'hui, je suis marié, j'ai deux enfants et je suis heureux".
Gino a raison d'insister pour que je reste encore quelques jours au Village plutôt que de rejoindre Stefano car dans l'état d'esprit où je suis une discussion ne pourrait qu'être qu'houleuse et donc négative. Je marche dans la montagne plusieurs heures chaque jour, cela me fait physiquement du bien mais surtout cela me permet de réfléchir avec beaucoup plus de lucidité que si j'étais à me morfondre dans un fauteuil. Et la montagne est si belle… J'arrive à la conclusion que je veux savoir ce qui a motivé la décision de Stefano, c'est le seul moyen pour moi de tirer un trait sur cette période de ma vie car je n'envisage pas de renouer avec lui. Je suis pour les concessions mais là il est allé trop loin, le lien de confiance est vraiment rompu. Je réalise également que je me retrouve seul et je redoute de retomber dans la vie de bohême que je menais sexuellement parlant mais, en même temps, il y a comme une force naturelle qui me pousse à retenter des aventures avec les garçons qui m'ont initié aux plaisirs masculins. Je pense à Carlo avec qui j'ai eu mes premiers contacts intimes malgré son âge ou, peut-être, à cause de son âge ce qui devait me rassurer. Je songe à Sylvio et à Son Eminence un peu vicelard mais pas méchant. Je fantasme sur Ludovico et je réalise que je l'aime toujours et surtout que c'est avant tout moi qui l'ait quitté, choqué par ce qu'il avait vécu et continué à vivre alors qu'il avait eu la franchise et le courage de me révéler comment il en était arrivé à apprécier les garçons. Il ne m'a jamais trompé, même lorsqu'il a invité Carlo et lors de cette soirée mémorable, certaines scènes me rappellent qu' à plusieurs reprises j'ai pris des initiatives qui ne laissaient planer aucun doute sur mon envie. Stefano m'a purement et simplement rejeté, Ludovico et les deux autres m'accueilleront chaleureusement j'en suis certain, il me suffit de reprendre contact, peut-être même sont-ils déçus que je ne me manifeste pas.
La veille de mon départ, j'ai senti que Gino est soucieux pour moi, il craignait que je ne fasse des bêtises. Je le rassure en lui relatant sans entrer dans tous les détails les conclusions auxquelles je suis parvenu, ce qui exclu une manœuvre plus radicale et surtout définitive. En fait, je suis décidé, puisque on s'amuse avec moi, de m'amuser à mon tour et advienne que pourra : un jour viendra bien où je découvrirai l'âme sœur et, à défaut, il y aura bien un moment où l'âge aidant mon corps et mes outils de travail seront hors d'usage ! Sincèrement, j'exagère un peu, je n'ai aucune envie d'aller jusqu'à ce stade, je compte bien me ranger dès que l'occasion se présentera et même, si nécessaire, de provoquer cette occasion. Et puis, le célibat n'est pas une catastrophe, cela laisse une liberté que les couples n'ont pas !
Le retour fut fatiguant et long d'autant que cette fois je suis seul et que, malgré tout, mon avenir sentimental et physique à court terme me préoccupe. Je retrouve mon petit appartement avec un certain plaisir, je rencontre quelques visages connus qui me proposent de descendre au restaurant ce que j'acceptais volontiers. Par contre, aucune trace de Stefano qui, m'a-t-on dit, revenait souvent assez tard. L'un d'eux me dit même qu'il avait l'air un peu bizarre. En remontant un peu plus tard, je le croise qui se rend aux douches. Il me lançe simplement "on se voit demain matin". J'allais donc connaître ce qui abien pu déclencher une telle réaction que, franchement, je n'ai pas vu venir.
Il est à peine huit heures du matin lorsque la porte que j'ai oublié de fermer à clé hier soir tellement j'étais fatigué de ce long voyage de retour s'est ouverte. Je dors encore profondément, comme d'habitude je suis à poil. Stefano a donc eu tout loisir d'admirer mon érection matinale alors que lui est déjà habillé pour sortir. Pour me réveiller et retomber sur mes pieds il me faut un minimum de temps : je m'étire confortablement et plutôt que de cacher ma nudité, je me suis précipité pour aller soulager ma vessie. Ce n'est qu'en voyant Stefano dans ma chambre que je prends conscience de ma tenue, je me jette dans mon lit ce qui est ridicule car il est évident que mon corps ne lui est pas inconnu !
- Stefano / Je vais être bref et direct. Si je te quitte c'est que j'ai pris soudain conscience que tu n'es absolument pas mon type, tu es beaucoup trop sentimental, tu ne sais pas profiter des jeux sexuels auxquels tu ne t'abandonnes qu'avec réticence. Et puis moi j'ai besoin de liberté alors que tu me parles de fidélité pour un long chemin, je n'en ai rien à foutre, je veux jouir de mes amis, profiter de la vie, pleinement.
- Moi / Mais tu te renies complètement …
- Stef / Mais tais-toi, tu n'as jamais cherché à me comprendre, à me donner le plaisir que je quémandais et que tu étais incapable ou ne voulais pas me donner. Tu étais toujours avec tes grandes théories alors que je me fiche de tes théories, ce que je veux c'est faire l'amour, c'est…
- Moi / … mais on a fait l'amour, on a …
- Stef / Mais non imbécile innocent, est-ce que j'ai jamais pu te pénétrer, est-ce que tu m'as une seule fois enculé ou au moins essayé ? Non, jamais ! tu comprends, jamais ! Alors l'autre soir j'en ai eu tout d'un coup marre, j'ai brusquement imaginé que j'allais avoir une petite vie bien tranquille et cela m'a fait horreur.
J'ai une rage froide, oubliant que je suis nu je sors calmement de mon lit, je m'approche de lui et je le pousse hors de chez moi en lui disant simplement
- Tu es un monstre, je ne veux plus jamais te voir
- Stef / Ne t'inquiète pas, je déménage demain mais si tu as besoin une fois de vrai sexe, je reste à ta disposition !