26-11-2021, 10:17 AM
Après cette belle balade en forêt de Soignes, nous nous sommes tous retrouvés à la maison. Maman avait préparé le repas que nous aimons, soit du pain, des fromages divers et des charcuteries ardennaises. Le tout accompagné de vin rouge et autres boissons non alcoolisées. Nous avons bavardé de tout et de rien durant l’après-midi. Ben est à la fois content de rentrer à l’école après les vacances et aussi un peu déçu que cela soit déjà la fin de l’été et donc des sorties entre nous. Pour ma part je savais que j’allais revoir mes copains de classe et bien entendu Marie, ma confidente.
Après le départ de Ben et de sa famille, mais aussi de l’oncle Pierre, nous sommes restés ensemble, mes parents, ma sœur et mon frère. J’ai préparé mes affaires scolaires dans ma mallette ainsi que l’abonnement de bus que nous avions renouvelé il y a quelques jours. Oui je vais au bahut en bus bien que parfois je sois déposé à l’école par l’un de mes parents.
Après le souper je monte dans ma chambre, je prends un livre de Georges Simenon, « L’affaire Saint-Fiacre ». Oui j’aime les romans policiers et surtout ceux de Simenon. Je lis durant près de deux heures, je suis déjà assez loin dans le roman et je pense que demain soir, je l’aurai terminé. Il est vingt-deux heures lorsque maman frappe à la porte de ma chambre. Elle me souhaite une bonne nuit et elle m’encourage à aller dormir pour être frais et dispos pour la première journée de cours.
Le réveil sonne sur la table de nuit, je regarde l’heure indiquée au cadran, il est déjà sept heures. Je suis si bien dans mon lit mais il faut que je me lève. Je vais dans la salle de bain en vue de prendre ma douche. Je vois que Jean est déjà sous le jet. Je lui demande si je peux me placer à côté de lui. Il accepte et c’est donc à deux que nous nous lavons. Une fois séché et habillé, je descends pour prendre le petit déjeuner. Un bon café et deux tartines à la confiture. Jean arrive à la cuisine lorsque je me prépare à quitter la maison pour aller prendre mon bus.
Je suis à l’arrêt et dans les trois minutes, le bus s’arrête, il était temps que j’arrive. Le trajet se fait sans encombre. Je suis maintenant devant les grilles de l’école. Je marque un temps d’arrêt. Puis je rentre dans la cour de récréation. Je me dirige, comme j’en avais l’habitude les autres années, vers notre coin habituel. Je vois que Marie s’y trouve déjà ainsi qu’Isabelle.
Didier est juste derrière moi, il m’appelle et je me retourne. Nous nous saluons et nous poursuivons notre chemin vers les deux filles. En arrivant près de Marie, je marque un temps d’arrêt, je la regarde et enfin je la prends dans mes bras. Je lui dis qu’elle est resplendissante. Elle est vraiment belle ma confidente. Je salue Isabelle et je lui fait aussi un petit câlin.
Nous nous racontons les dernières nouvelles de fin de vacances. Nous discutons des profs que nous allons avoir durant cette dernière année. Puis c’est l’heure d’aller au cours et donc de rejoindre la classe de science car la sonnerie retentit déjà. C’est donc ensemble, dans un silence tout relatif que nous nous dirigeons vers cette salle de cours. Elle est attenante au labo où nous faisons des expériences en chimie mais aussi en physique. Oui c’est ma dernière année en scientifique « B ».
Nous nous installons, je me mets à côté de Didier, laissant les deux filles se mettre côté à côte à un banc situé devant nous. En fait j’aime bien me mettre au milieu de la classe, ni trop près du tableau, ni trop loin de celui-ci ; c’est une question de point de vue mais aussi de ressenti. Il ne me viendrait pas à l’idée de me mettre trop près des fenêtres pour ne pas avoir le soleil dans les yeux par moments, etc.
C’est monsieur Marchandise, notre titulaire pour cette année de rhéto, soit notre professeur de français. Il est accompagné de madame Delvigne, notre professeur de physique – chimie. Une fois en place, nous savons que monsieur Marchandise aime entendre voler les mouches, c’est donc en silence que nous attendons qu’il prenne la parole. Je regarde dans la classe les élèves et je vois qu’il manque quelqu’un, je réfléchis et je pense qu’il s’agit de Bertrand, oui Bertrand Dumoulin, un chouette gars un peu timide. Je suis étonné de ne pas le voir !
Notre titulaire prend la parole :
M. Ma : « Bonjour jeunes-filles, bonjour jeunes-gens.
Tous : Bonjour monsieur Marchandise, bonjour madame Delvigne.
M. De : Bonjour.
M. Ma : Je vous souhaite ainsi que ma collègue, madame Delvigne une très belle année scolaire, votre dernière année d’humanités, votre « rhétorique » mes chers rhétoriciens. Il est donc indispensable de travailler dès le début pour être à l’aise pour obtenir votre diplôme de fin d’études secondaires supérieures. Je donne la parole à Madame Delvigne.
M. De : Voilà, ce que j’ai à vous dire n’est nullement agréable. Je pense que certains d’entre vous ont remarqué l’absence de Bertrand Dumoulin. Heu, …comment dire, votre camarade ne viendra plus à l’école, sa famille a été victime d’un accident d’autocar lors de leur retour de vacances et ils sont tous…décédés ! »
Inutile de dire qu’il y avait un silence écrasant dans la classe durant une trentaine de secondes. Puis des pleurs, surtout les filles. J’ai des larmes qui me coulent aussi sur les joues, de même que Didier et près de la moitié des garçons aussi pleurent. Madame Delvigne avait pris son mouchoir et s’essuie les yeux. Monsieur Marchandise reste quant à lui debout, les yeux fermés, sans broncher. Quelle mauvaise nouvelle, comment est-ce possible, mais pourquoi ?
Deux bonnes minutes après cette annonce, madame Delvigne, nous explique que leur autobus s’est renversé en France dans un virage serré sur une bretelle d’autoroute et que le véhicule a versé au fond d’un ravin. Il y a eu trente-neuf tués et onze blessés graves. Je me souviens avoir vu cette information lors du journal télévisé il y a trois jours. Je suis mal, j’ai une pensée pour Bertrand et sa famille, mais aussi pour tous les tués et les blessés de cette tragédie. Marie se retourne vers moi, les yeux encore remplis de larmes. Je m’avance vers elle et par-dessus mon banc nous nous enlaçons. Marie éclate en sanglots. Elle connaissait Bertrand mieux que moi, elle avait fait deux ou trois travaux de groupe pour l’école avec lui.
Après dix minutes nous sommes tous assis, sans rien dire, mais assommés par cette terrible nouvelle. Monsieur Marchandise nous dit que le retour des corps est prévu pour la fin de la semaine. Madame Delvigne explique qu’elle a aussi perdu une connaissance dans cet accident raison pour laquelle elle avait aussi découvert le drame pour la famille de Bertrand. Il y a donc les parents de Bertrand ainsi que sa petite sœur Angélique dans cet autobus qui revenait d’Espagne où ils avaient passé quinze jours de vacances.
Je me lève de ma chaise ! Normalement il faut lever son doigt pour demander la parole, mais je dis :
Moi : « Monsieur Marchandise, si on connait la date des funérailles, y aura-t-il une délégation de la classe ?
M. Ma : Très bonne question Philippe, je vais en parler au préfet et au directeur. Mais je suis d’avis d’accompagner votre camarade Bertrand pour ce dernier hommage !
Moi : Merci Monsieur, je pense que c’est le minimum que nous puissions faire !
M. De : Je suis aussi de ton avis Philippe. Nous nous connaissons depuis quelques années et je te reconnais bien là ! Dès que nous aurons des nouvelles, elles vous seront communiquées.
Moi : Merci Madame.
M. Ma : Je serai aussi attentif et je vous tiendrai au courant. Je pense que nous pouvons aller un moment dans la cour de récréation pour prendre un bon bol d’air et nous remettre de cette très triste nouvelle. Puis-je vous demander de vous déplacer en silence pour ne pas déranger les autres classes."
Nous sortons de notre local en silence bien entendu. Il n’est plus question de rire et de bavarder de tout et de rien, nous sommes tous très tristes d’avoir appris la disparition de Bertrand et de sa famille. Puis j’y repense, sa sœur Angélique devait rentrer en troisième année, ses condisciples de classe doivent aussi être marqués. Angélique doit avoir quatorze ans au moins, elle devait rentrer en troisième année. Je vais vers monsieur Marchandise et je lui fais part de cette information. Il me signaler qu’il est au courant et que le même avis sur la tragédie est donné à sa classe.
Deux minutes après nous voyons la classe de troisième elle aussi se rendre au fond de la cour de récréation. Finalement nous nous retrouvons les deux classes mélangées. Certains de mes amis ont soit une sœur ou un frère qui fait partie de la classe de troisième et qui connaissaient donc Angélique.
Nos professeurs ont bien fait de nous laisser prendre l’air un moment. On entend alors la sonnerie de la récréation de dix heures. Nous sommes donc déjà en place pour passer quinze minutes de repos, mais l’ambiance n’y est pas. Les autres classes déboulent sur la cour. Puis en quelques minutes, les bruits habituels d’une cour de récréation s’atténuent, c’est comme si une chape de plomb s’était abattue sur l’école. Certains élèves jouent encore avec un ballon, mais l’ensemble des élèves de l’école reste silencieux ou alors ils parlent à voix basse.
La sonnerie retentit pour la reprise des cours. Toutes les classes se mettent en rangs. Sur le perron de l’école, le perron qui donne face à la cour de récréation, le directeur se présente et demande le silence. Il annonce à toute l’école la tragédie vécue par la famille de Bertrand. Il souligne aussi que les deux classes où devaient se trouver Angélique et Bertrand assisteront aux obsèques. C’est à ce moment-là que Madame Delvigne me regarde. Soit-elle ou notre titulaire avait été trouver le directeur pour que nous puissions dire un dernier au-revoir à Bertrand et à Angélique. Comme réponse, j’ai fait un clin d’œil en guise de remerciement.
Le reste de la journée est consacrée à la reprise des livres et autres cahiers pour l’année. J’oublie, le « journal de classe », élément primordial pour les élèves mais aussi pour les profs. Les deux dernières heures de l’après-midi sont consacrées aux questions – réponses avec notre titulaire. Monsieur Marchandise nous a expliqué l’importance des contrôles trimestriels pour la moyenne de l’année, sachant que les examens de fin d’année ne comptent que pour X pour cent du total.
Enfin cette première journée d’école est finie. Marie, Isabelle et Didier me suivent vers l’arrêt de bus. Peu avant celui-ci, la maman de Didier attend son fils, il nous quitte donc. Je suis avec les filles et nous attendons le bus pour rentrer. Nous parlons de cette journée. Marie se demande quelle idée m’a pris de parler comme ça devant toute la classe à notre titulaire. Je lui ai dit que c’était plus fort que moi, que je devais le faire, que c’était comme ça. Elle ajoute que j’avais très bien fait. Voilà le bus qui arrive. Nous faisons le trajet en partie ensemble avant leur descente. Je quitte le bus trois arrêts plus loin.
Après le départ de Ben et de sa famille, mais aussi de l’oncle Pierre, nous sommes restés ensemble, mes parents, ma sœur et mon frère. J’ai préparé mes affaires scolaires dans ma mallette ainsi que l’abonnement de bus que nous avions renouvelé il y a quelques jours. Oui je vais au bahut en bus bien que parfois je sois déposé à l’école par l’un de mes parents.
Après le souper je monte dans ma chambre, je prends un livre de Georges Simenon, « L’affaire Saint-Fiacre ». Oui j’aime les romans policiers et surtout ceux de Simenon. Je lis durant près de deux heures, je suis déjà assez loin dans le roman et je pense que demain soir, je l’aurai terminé. Il est vingt-deux heures lorsque maman frappe à la porte de ma chambre. Elle me souhaite une bonne nuit et elle m’encourage à aller dormir pour être frais et dispos pour la première journée de cours.
Le réveil sonne sur la table de nuit, je regarde l’heure indiquée au cadran, il est déjà sept heures. Je suis si bien dans mon lit mais il faut que je me lève. Je vais dans la salle de bain en vue de prendre ma douche. Je vois que Jean est déjà sous le jet. Je lui demande si je peux me placer à côté de lui. Il accepte et c’est donc à deux que nous nous lavons. Une fois séché et habillé, je descends pour prendre le petit déjeuner. Un bon café et deux tartines à la confiture. Jean arrive à la cuisine lorsque je me prépare à quitter la maison pour aller prendre mon bus.
Je suis à l’arrêt et dans les trois minutes, le bus s’arrête, il était temps que j’arrive. Le trajet se fait sans encombre. Je suis maintenant devant les grilles de l’école. Je marque un temps d’arrêt. Puis je rentre dans la cour de récréation. Je me dirige, comme j’en avais l’habitude les autres années, vers notre coin habituel. Je vois que Marie s’y trouve déjà ainsi qu’Isabelle.
Didier est juste derrière moi, il m’appelle et je me retourne. Nous nous saluons et nous poursuivons notre chemin vers les deux filles. En arrivant près de Marie, je marque un temps d’arrêt, je la regarde et enfin je la prends dans mes bras. Je lui dis qu’elle est resplendissante. Elle est vraiment belle ma confidente. Je salue Isabelle et je lui fait aussi un petit câlin.
Nous nous racontons les dernières nouvelles de fin de vacances. Nous discutons des profs que nous allons avoir durant cette dernière année. Puis c’est l’heure d’aller au cours et donc de rejoindre la classe de science car la sonnerie retentit déjà. C’est donc ensemble, dans un silence tout relatif que nous nous dirigeons vers cette salle de cours. Elle est attenante au labo où nous faisons des expériences en chimie mais aussi en physique. Oui c’est ma dernière année en scientifique « B ».
Nous nous installons, je me mets à côté de Didier, laissant les deux filles se mettre côté à côte à un banc situé devant nous. En fait j’aime bien me mettre au milieu de la classe, ni trop près du tableau, ni trop loin de celui-ci ; c’est une question de point de vue mais aussi de ressenti. Il ne me viendrait pas à l’idée de me mettre trop près des fenêtres pour ne pas avoir le soleil dans les yeux par moments, etc.
C’est monsieur Marchandise, notre titulaire pour cette année de rhéto, soit notre professeur de français. Il est accompagné de madame Delvigne, notre professeur de physique – chimie. Une fois en place, nous savons que monsieur Marchandise aime entendre voler les mouches, c’est donc en silence que nous attendons qu’il prenne la parole. Je regarde dans la classe les élèves et je vois qu’il manque quelqu’un, je réfléchis et je pense qu’il s’agit de Bertrand, oui Bertrand Dumoulin, un chouette gars un peu timide. Je suis étonné de ne pas le voir !
Notre titulaire prend la parole :
M. Ma : « Bonjour jeunes-filles, bonjour jeunes-gens.
Tous : Bonjour monsieur Marchandise, bonjour madame Delvigne.
M. De : Bonjour.
M. Ma : Je vous souhaite ainsi que ma collègue, madame Delvigne une très belle année scolaire, votre dernière année d’humanités, votre « rhétorique » mes chers rhétoriciens. Il est donc indispensable de travailler dès le début pour être à l’aise pour obtenir votre diplôme de fin d’études secondaires supérieures. Je donne la parole à Madame Delvigne.
M. De : Voilà, ce que j’ai à vous dire n’est nullement agréable. Je pense que certains d’entre vous ont remarqué l’absence de Bertrand Dumoulin. Heu, …comment dire, votre camarade ne viendra plus à l’école, sa famille a été victime d’un accident d’autocar lors de leur retour de vacances et ils sont tous…décédés ! »
Inutile de dire qu’il y avait un silence écrasant dans la classe durant une trentaine de secondes. Puis des pleurs, surtout les filles. J’ai des larmes qui me coulent aussi sur les joues, de même que Didier et près de la moitié des garçons aussi pleurent. Madame Delvigne avait pris son mouchoir et s’essuie les yeux. Monsieur Marchandise reste quant à lui debout, les yeux fermés, sans broncher. Quelle mauvaise nouvelle, comment est-ce possible, mais pourquoi ?
Deux bonnes minutes après cette annonce, madame Delvigne, nous explique que leur autobus s’est renversé en France dans un virage serré sur une bretelle d’autoroute et que le véhicule a versé au fond d’un ravin. Il y a eu trente-neuf tués et onze blessés graves. Je me souviens avoir vu cette information lors du journal télévisé il y a trois jours. Je suis mal, j’ai une pensée pour Bertrand et sa famille, mais aussi pour tous les tués et les blessés de cette tragédie. Marie se retourne vers moi, les yeux encore remplis de larmes. Je m’avance vers elle et par-dessus mon banc nous nous enlaçons. Marie éclate en sanglots. Elle connaissait Bertrand mieux que moi, elle avait fait deux ou trois travaux de groupe pour l’école avec lui.
Après dix minutes nous sommes tous assis, sans rien dire, mais assommés par cette terrible nouvelle. Monsieur Marchandise nous dit que le retour des corps est prévu pour la fin de la semaine. Madame Delvigne explique qu’elle a aussi perdu une connaissance dans cet accident raison pour laquelle elle avait aussi découvert le drame pour la famille de Bertrand. Il y a donc les parents de Bertrand ainsi que sa petite sœur Angélique dans cet autobus qui revenait d’Espagne où ils avaient passé quinze jours de vacances.
Je me lève de ma chaise ! Normalement il faut lever son doigt pour demander la parole, mais je dis :
Moi : « Monsieur Marchandise, si on connait la date des funérailles, y aura-t-il une délégation de la classe ?
M. Ma : Très bonne question Philippe, je vais en parler au préfet et au directeur. Mais je suis d’avis d’accompagner votre camarade Bertrand pour ce dernier hommage !
Moi : Merci Monsieur, je pense que c’est le minimum que nous puissions faire !
M. De : Je suis aussi de ton avis Philippe. Nous nous connaissons depuis quelques années et je te reconnais bien là ! Dès que nous aurons des nouvelles, elles vous seront communiquées.
Moi : Merci Madame.
M. Ma : Je serai aussi attentif et je vous tiendrai au courant. Je pense que nous pouvons aller un moment dans la cour de récréation pour prendre un bon bol d’air et nous remettre de cette très triste nouvelle. Puis-je vous demander de vous déplacer en silence pour ne pas déranger les autres classes."
Nous sortons de notre local en silence bien entendu. Il n’est plus question de rire et de bavarder de tout et de rien, nous sommes tous très tristes d’avoir appris la disparition de Bertrand et de sa famille. Puis j’y repense, sa sœur Angélique devait rentrer en troisième année, ses condisciples de classe doivent aussi être marqués. Angélique doit avoir quatorze ans au moins, elle devait rentrer en troisième année. Je vais vers monsieur Marchandise et je lui fais part de cette information. Il me signaler qu’il est au courant et que le même avis sur la tragédie est donné à sa classe.
Deux minutes après nous voyons la classe de troisième elle aussi se rendre au fond de la cour de récréation. Finalement nous nous retrouvons les deux classes mélangées. Certains de mes amis ont soit une sœur ou un frère qui fait partie de la classe de troisième et qui connaissaient donc Angélique.
Nos professeurs ont bien fait de nous laisser prendre l’air un moment. On entend alors la sonnerie de la récréation de dix heures. Nous sommes donc déjà en place pour passer quinze minutes de repos, mais l’ambiance n’y est pas. Les autres classes déboulent sur la cour. Puis en quelques minutes, les bruits habituels d’une cour de récréation s’atténuent, c’est comme si une chape de plomb s’était abattue sur l’école. Certains élèves jouent encore avec un ballon, mais l’ensemble des élèves de l’école reste silencieux ou alors ils parlent à voix basse.
La sonnerie retentit pour la reprise des cours. Toutes les classes se mettent en rangs. Sur le perron de l’école, le perron qui donne face à la cour de récréation, le directeur se présente et demande le silence. Il annonce à toute l’école la tragédie vécue par la famille de Bertrand. Il souligne aussi que les deux classes où devaient se trouver Angélique et Bertrand assisteront aux obsèques. C’est à ce moment-là que Madame Delvigne me regarde. Soit-elle ou notre titulaire avait été trouver le directeur pour que nous puissions dire un dernier au-revoir à Bertrand et à Angélique. Comme réponse, j’ai fait un clin d’œil en guise de remerciement.
Le reste de la journée est consacrée à la reprise des livres et autres cahiers pour l’année. J’oublie, le « journal de classe », élément primordial pour les élèves mais aussi pour les profs. Les deux dernières heures de l’après-midi sont consacrées aux questions – réponses avec notre titulaire. Monsieur Marchandise nous a expliqué l’importance des contrôles trimestriels pour la moyenne de l’année, sachant que les examens de fin d’année ne comptent que pour X pour cent du total.
Enfin cette première journée d’école est finie. Marie, Isabelle et Didier me suivent vers l’arrêt de bus. Peu avant celui-ci, la maman de Didier attend son fils, il nous quitte donc. Je suis avec les filles et nous attendons le bus pour rentrer. Nous parlons de cette journée. Marie se demande quelle idée m’a pris de parler comme ça devant toute la classe à notre titulaire. Je lui ai dit que c’était plus fort que moi, que je devais le faire, que c’était comme ça. Elle ajoute que j’avais très bien fait. Voilà le bus qui arrive. Nous faisons le trajet en partie ensemble avant leur descente. Je quitte le bus trois arrêts plus loin.