18-11-2021, 10:48 AM
La réception s’achève. Pratiquement toutes les personnes invitées sont parties. Il reste J-P, son frère Christophe et Gaby bien entendu. Il y a aussi Marie et Isabelle. Puis surtout les anciens scouts, Jean, Philippe, Marc et Roland. Ils nous donnent un coup de main pour ranger. Il reste aussi la famille avec Anne et André, mon frère Jean, l’oncle Pierre et les parents d’André et les miens. J’oublie Ben et ses parents, ainsi que Christine et Denis. Je suis tellement heureux que tout se soit si bien passé. Papa et Joseph demandent à tous ceux qui sont encore présents s’ils veulent manger un morceau. C’est vrai qu’il se fait tard, il est plus de vingt heures. C’est incroyable, la cérémonie s’est achevée peu avant midi et nous venons de saluer les derniers amis d’Henri.
Je m’assieds sur une chaise, je suis fatigué mais je me sens aussi nostalgique. J’ai entendu parler d’Henri tout l’après-midi. Véronique s’en rend compte, elle fait signe à maman. Toutes les deux se placent à mes côtés et me prennent par les épaules. Il n’en faut pas plus pour je m’effondre en larmes. J’évacue le trop plein d’images, de paroles et autres gestes d’amitiés reçus tout au long de cette réception, sans compter le moment de la cérémonie. Tous s’arrêtent un moment de ranger ou de passer le balai. Ils sont là devant moi. Ben se met à genou et me caresse la joue tout en essuyant les larmes. Roland pleure lui aussi. Il vient de se rendre compte de ce que représentait Henri pour moi. Ben lui le sait. Puis un par un, ils viennent me saluer soit en me faisant la bise ou en me faisant un câlin.
Je me rends compte qu’une page s’est tournée aujourd’hui et qu’une nouvelle page va s’ouvrir. C’est comme si Henri me pousse à aller au-delà, de me projeter dans l’avenir. Il semble me demander de m’investir encore un peu plus : un peu plus mais pour qui, pour quoi ? Il semble que je doive y penser, y réfléchir. Je dois écrire les prochaines pages de notre histoire, non, de mon histoire ! Je ne suis pas seul, j’ai Ben qui est là avec moi, puis mes parents, ceux de Ben et ceux d’Henri et les familles qui sont avec moi ! J’oublie aussi les amies et les amis de l’ombre. Tous pourront m’aider à écrire le futur.
Nous terminons le rangement de la salle paroissiale. L’Abbé vient jeter un œil. Il est impressionné de voir que tout est rangé, que tout est nickel. Papa et Joseph insistent pour qu’il se joigne à nous. Il accepte de bon cœur. Nous sortons de la salle et nous prenons place dans les voitures, même l’Abbé prend la sienne car il n’y a pas assez de place pour tout le monde. Tient, c’est bizarre, Roland n’est plus là. Je regarde aux alentours et je vois alors à une centaine de mètres, Roland en discussion avec un ado de notre âge. Je demande à Papa d’attendre deux minutes.
Je vais vers Roland et le jeune. Je m’approche et finalement je vois un gars que j’ai déjà rencontré. Ah oui, je me souviens, il est venu quelques fois chez les scouts avant d’abandonner. C’est Aurélien. Roland me voit et ne sait que dire. Je prends la parole :
Moi : « Bonsoir Aurélien, tu me reconnais ?
Aur : Oui, bien entendu, comment t’oublier.
Moi : Je suis content pour toi et Roland !
Aur : Il t’a dit que nous étions ensemble ?
Moi : Oui, mais ne t’inquiète pas, je suis moi aussi en couple avec mon ami Benoît.
Rol : Tu vois Aurélien, Phil m’a pardonné. Il a fait un trait sur ce qui s’est passé. Alors je me dois d’être honnête avec lui et donc je ne lui ai pas caché notre liaison.
Aur : Alors je comprends mieux. Je n’ai presque pas connu Henri, mais Roland m’a expliqué ce qui s’est passé.
Moi : Veux-tu te joindre à nous pour manger un bout, c’est à la bonne franquette !
Aur : Je ne veux pas déranger !
Moi : Pas de souci, normalement Roland est convié à venir avec nous et donc je t’invite à nous suivre.
Aur : Merci Phil, j’accepte. Tu es si ouvert aux autres. Je ne comprends pas pourquoi Roland s’est comporté de la sorte.
Moi : N’en parlons plus. J’ai pardonné, c’est oublié.
Rol : Bon, je pense que ton père nous attend.
Moi : Je pense qu’il y a encore deux places dans la voiture de mon oncle Pierre.
Rol et Aur : Merci Phil. »
Nous allons tous ensemble manger dans une pizzeria. Bref nous occupons presque la moitié du restaurant. C’est l’occasion de faire plus connaissance avec Aurélien. Ben se place à côté de moi et nos deux amis, Roland et Aurélien sont face à nous. C’est curieux de voir comment les choses et les gens peuvent changer. Ici, c’est en bien. Je me sens heureux, sur la même longueur d’onde. Roland a trouvé un garçon qu’il aime et c’est réciproque. Il y a comme une connivence entre nous, nous ressentons les mêmes choses, nous avons les mêmes appréhensions en ce qui concerne l’homophobie. Puis ce sont les filles qui se mettent près de nous. Aurélien a immédiatement compris qu’elles sont lesbiennes. Je fais les présentations. Nous sommes tous ouverts aux autres, nous savons ce que c’est que d’être rejetés et donc nous savons ce que c’est que de souffrir.
Je sens bien que Ben parle d’un souhait qui lui tient à cœur, c’est de pouvoir venir en aide aux homosexuel(le)s pour qu’ils puissent vivre leur sexualité comme tout un chacun. Nous en avons déjà parlé à diverses reprises. Je vois que Roland est sur la même longueur d’onde.
Véronique se lève et tient en main son verre de vin rouge italien, bien entendu, nous sommes dans un restaurant italien ! Elle fait teinter le verre avec son couteau et elle nous adresse un petit speech pour nous remercier. D’un coup je sens que je vais fondre en larmes. Sans plus attendre, Ben me prend par les épaules, il me serre contre lui. Ça va, je résiste. Puis c’est maman qui prend la parole. Elle insiste sur le fait que nos deux familles sont une nouvelle fois réunies par l’intermédiaire de Anne et André. Véronique ajoute qu’elle y associe aussi Ben. C’est alors Arlette qui dit qu’elle est elle aussi heureuse de voir que l’amitié et l’amour peuvent faire tant de bien aux trois familles.
Le patron du restaurant va glisser un mot aux oreilles de maman et de Véronique. Il se retire ensuite. Nous parlons encore et encore ensemble de tout et de rien. Puis nous voyons arriver un gros gâteau. Nous nous regardons tous. Nous nous demandons pourquoi nous avons ce gâteau comme dessert. C’est le patron qui explique qu’il a eu un désistement et que comme le gâteau est là, prêt à être manger, qu’il nous l’offre. Nous l’applaudissons. Joseph demande alors qu’il apporte le pousse café et le café puis qu’il vienne un moment auprès de nous.
Il faut dire que j’étais déjà été manger ici une pizza avec les parents d’Henri, André était lui aussi de la partie. J’avais trouvé à l’époque le patron très gentil et très avenant.
C’est la serveuse qui fait le service, son patron ayant pris une chaise pour se joindre à la grande tablée. Le gâteau est délicieux. Le restaurateur explique que c’est un pâtissier indépendant qui confectionne les pâtisseries pour son établissement. Nous prenons tous un café et le pousse qui va avec, amaretto ou limoncello.
À table, ma main tient celle de Ben. Je remarque que les deux filles en font autant ainsi que Gaby et Christophe. Roland et Aurélien se regardent, je leur fait signe de voir ce qui se passe plus loin sur la table. Ils se donnent enfin la main. Ils sont adorables.
Notre restaurateur lève son verre et nous souhaite le meilleur. Il regarde les personnes attablées et il ajoute que comme nous sommes dans un coin de la salle, il n’est pas interdit de s’embrasser. Je me demande ce qu’il veut dire. Il me regarde et fait un clin d’œil. Je ne me pose plus de question et j’embrasse Ben devant tout le monde. Gino, le restaurateur applaudit. Finalement tous les couples s’embrassent, tant les hétéros que les homos garçons ou filles.
Le patron offre ensuite un second pousse-café en précisant qu’il a lui aussi un fils gay et que c’est la vie et qu’il ne faut pas avoir honte de ce que nous sommes. Quelle ouverture d’esprit de sa part ! Il est très rare de rencontrer ça dans un restaurant en ville. Nous sommes tombés ce soir sur une bonne étoile, mais sûrement une étoile inspirée par Henri !
Je m’assieds sur une chaise, je suis fatigué mais je me sens aussi nostalgique. J’ai entendu parler d’Henri tout l’après-midi. Véronique s’en rend compte, elle fait signe à maman. Toutes les deux se placent à mes côtés et me prennent par les épaules. Il n’en faut pas plus pour je m’effondre en larmes. J’évacue le trop plein d’images, de paroles et autres gestes d’amitiés reçus tout au long de cette réception, sans compter le moment de la cérémonie. Tous s’arrêtent un moment de ranger ou de passer le balai. Ils sont là devant moi. Ben se met à genou et me caresse la joue tout en essuyant les larmes. Roland pleure lui aussi. Il vient de se rendre compte de ce que représentait Henri pour moi. Ben lui le sait. Puis un par un, ils viennent me saluer soit en me faisant la bise ou en me faisant un câlin.
Je me rends compte qu’une page s’est tournée aujourd’hui et qu’une nouvelle page va s’ouvrir. C’est comme si Henri me pousse à aller au-delà, de me projeter dans l’avenir. Il semble me demander de m’investir encore un peu plus : un peu plus mais pour qui, pour quoi ? Il semble que je doive y penser, y réfléchir. Je dois écrire les prochaines pages de notre histoire, non, de mon histoire ! Je ne suis pas seul, j’ai Ben qui est là avec moi, puis mes parents, ceux de Ben et ceux d’Henri et les familles qui sont avec moi ! J’oublie aussi les amies et les amis de l’ombre. Tous pourront m’aider à écrire le futur.
Nous terminons le rangement de la salle paroissiale. L’Abbé vient jeter un œil. Il est impressionné de voir que tout est rangé, que tout est nickel. Papa et Joseph insistent pour qu’il se joigne à nous. Il accepte de bon cœur. Nous sortons de la salle et nous prenons place dans les voitures, même l’Abbé prend la sienne car il n’y a pas assez de place pour tout le monde. Tient, c’est bizarre, Roland n’est plus là. Je regarde aux alentours et je vois alors à une centaine de mètres, Roland en discussion avec un ado de notre âge. Je demande à Papa d’attendre deux minutes.
Je vais vers Roland et le jeune. Je m’approche et finalement je vois un gars que j’ai déjà rencontré. Ah oui, je me souviens, il est venu quelques fois chez les scouts avant d’abandonner. C’est Aurélien. Roland me voit et ne sait que dire. Je prends la parole :
Moi : « Bonsoir Aurélien, tu me reconnais ?
Aur : Oui, bien entendu, comment t’oublier.
Moi : Je suis content pour toi et Roland !
Aur : Il t’a dit que nous étions ensemble ?
Moi : Oui, mais ne t’inquiète pas, je suis moi aussi en couple avec mon ami Benoît.
Rol : Tu vois Aurélien, Phil m’a pardonné. Il a fait un trait sur ce qui s’est passé. Alors je me dois d’être honnête avec lui et donc je ne lui ai pas caché notre liaison.
Aur : Alors je comprends mieux. Je n’ai presque pas connu Henri, mais Roland m’a expliqué ce qui s’est passé.
Moi : Veux-tu te joindre à nous pour manger un bout, c’est à la bonne franquette !
Aur : Je ne veux pas déranger !
Moi : Pas de souci, normalement Roland est convié à venir avec nous et donc je t’invite à nous suivre.
Aur : Merci Phil, j’accepte. Tu es si ouvert aux autres. Je ne comprends pas pourquoi Roland s’est comporté de la sorte.
Moi : N’en parlons plus. J’ai pardonné, c’est oublié.
Rol : Bon, je pense que ton père nous attend.
Moi : Je pense qu’il y a encore deux places dans la voiture de mon oncle Pierre.
Rol et Aur : Merci Phil. »
Nous allons tous ensemble manger dans une pizzeria. Bref nous occupons presque la moitié du restaurant. C’est l’occasion de faire plus connaissance avec Aurélien. Ben se place à côté de moi et nos deux amis, Roland et Aurélien sont face à nous. C’est curieux de voir comment les choses et les gens peuvent changer. Ici, c’est en bien. Je me sens heureux, sur la même longueur d’onde. Roland a trouvé un garçon qu’il aime et c’est réciproque. Il y a comme une connivence entre nous, nous ressentons les mêmes choses, nous avons les mêmes appréhensions en ce qui concerne l’homophobie. Puis ce sont les filles qui se mettent près de nous. Aurélien a immédiatement compris qu’elles sont lesbiennes. Je fais les présentations. Nous sommes tous ouverts aux autres, nous savons ce que c’est que d’être rejetés et donc nous savons ce que c’est que de souffrir.
Je sens bien que Ben parle d’un souhait qui lui tient à cœur, c’est de pouvoir venir en aide aux homosexuel(le)s pour qu’ils puissent vivre leur sexualité comme tout un chacun. Nous en avons déjà parlé à diverses reprises. Je vois que Roland est sur la même longueur d’onde.
Véronique se lève et tient en main son verre de vin rouge italien, bien entendu, nous sommes dans un restaurant italien ! Elle fait teinter le verre avec son couteau et elle nous adresse un petit speech pour nous remercier. D’un coup je sens que je vais fondre en larmes. Sans plus attendre, Ben me prend par les épaules, il me serre contre lui. Ça va, je résiste. Puis c’est maman qui prend la parole. Elle insiste sur le fait que nos deux familles sont une nouvelle fois réunies par l’intermédiaire de Anne et André. Véronique ajoute qu’elle y associe aussi Ben. C’est alors Arlette qui dit qu’elle est elle aussi heureuse de voir que l’amitié et l’amour peuvent faire tant de bien aux trois familles.
Le patron du restaurant va glisser un mot aux oreilles de maman et de Véronique. Il se retire ensuite. Nous parlons encore et encore ensemble de tout et de rien. Puis nous voyons arriver un gros gâteau. Nous nous regardons tous. Nous nous demandons pourquoi nous avons ce gâteau comme dessert. C’est le patron qui explique qu’il a eu un désistement et que comme le gâteau est là, prêt à être manger, qu’il nous l’offre. Nous l’applaudissons. Joseph demande alors qu’il apporte le pousse café et le café puis qu’il vienne un moment auprès de nous.
Il faut dire que j’étais déjà été manger ici une pizza avec les parents d’Henri, André était lui aussi de la partie. J’avais trouvé à l’époque le patron très gentil et très avenant.
C’est la serveuse qui fait le service, son patron ayant pris une chaise pour se joindre à la grande tablée. Le gâteau est délicieux. Le restaurateur explique que c’est un pâtissier indépendant qui confectionne les pâtisseries pour son établissement. Nous prenons tous un café et le pousse qui va avec, amaretto ou limoncello.
À table, ma main tient celle de Ben. Je remarque que les deux filles en font autant ainsi que Gaby et Christophe. Roland et Aurélien se regardent, je leur fait signe de voir ce qui se passe plus loin sur la table. Ils se donnent enfin la main. Ils sont adorables.
Notre restaurateur lève son verre et nous souhaite le meilleur. Il regarde les personnes attablées et il ajoute que comme nous sommes dans un coin de la salle, il n’est pas interdit de s’embrasser. Je me demande ce qu’il veut dire. Il me regarde et fait un clin d’œil. Je ne me pose plus de question et j’embrasse Ben devant tout le monde. Gino, le restaurateur applaudit. Finalement tous les couples s’embrassent, tant les hétéros que les homos garçons ou filles.
Le patron offre ensuite un second pousse-café en précisant qu’il a lui aussi un fils gay et que c’est la vie et qu’il ne faut pas avoir honte de ce que nous sommes. Quelle ouverture d’esprit de sa part ! Il est très rare de rencontrer ça dans un restaurant en ville. Nous sommes tombés ce soir sur une bonne étoile, mais sûrement une étoile inspirée par Henri !