07-08-2020, 03:14 PM
1ere ANNEE dernier trimestre : (7/ 30) (CHU)
Frédéric et André assistent alors à l’opération de la dernière chance, sans un mot ils passent à Florian ce dont il a besoin pendant les quatre heures où ils sont enfermés dans le bloc. Une tumeur grosse comme un œuf de poule est emmené pour analyse pendant que Florian s’évertue à réparer les dommages sur le lobe cervical qu’elle a occasionnés.
La partie compressée du cerveau reprend petit à petit sa place reprenant une couleur plus conventionnelle, Frédéric comprend le regard que lui lance Florian ainsi que la bulle de salive sortant de ses lèvres qu’il lui montre en soulevant légèrement son masque. Il s’arrange alors pour faire paravent entre lui et les deux autres personnes dans la pièce pendant que le petit rouquin envoie une grosse quantité de salive à même sur le lobe endommagé du petit garçon.
Après avoir observé quelques secondes en faisant semblant de s’activer encore à réparer quelque chose, Florian constate avec un sourire que cela agit comme il le souhaite et après un énorme soupir de soulagement commence à refermer l’ouverture faite sur la boite crânienne, y appose une plaque qu’il faudra ôter dans quelques semaines quand l’os se sera ressoudé et commence à suturer les chairs de façon à ce que cela n’apparaisse pas plus tard comme une affreuse cicatrice.
Une fois les bandages et le harnais de maintien mis en place, Florian se retourne et soupire une dernière fois en regardant l’équipe qui l’a aidé et découvre pour la première fois de cette longue nuit les visages sérieux et respectueux qu’ils posent tous en ce moment sur lui.
La nuit n’est pas terminée pour Florian qui après s’être changé et nettoyé, enfile une blouse propre et s’en retourne d’un bon pas vers la chambre de soins intensifs où a été emmené le petit patient. Il évite de passer devant la salle où se trouve la famille Lemont tant qu’il ne saura pas exactement quoi leur annoncer en espérant de tout son cœur que ce soit une bonne nouvelle.
Une fois dans la pièce il actionne le voyant rouge indiquant que personne n’est autorisé à entrer et s’assoie près des moniteurs, ses yeux restant fixer sur les courbes de l’encéphalogramme. Muni d’une petite aiguille il prend la main de l’enfant alternant sur celle-ci caresses et petites piqûres le regard toujours fixé sur l’appareil surveillant un éventuel changement suivant si oui ou non le cerveau perçoit celles-ci.
Deux longues heures passent ainsi avant qu’enfin les oscillations de l’appareil commencent à montrer des signes encourageants qui lui amènent un sourire triomphal aux lèvres. Dans le couloir assis chacun sur une chaise, André et Frédéric anxieux attendent eux aussi.
- (André admiratif) Si je racontais ce que je viens de vivre cette nuit, c’est sûr qu’on m’enfermerait chez les fous. Et pourtant je n’ai pas rêvé, tout ça, c’est bien produit devant nos yeux n’est-ce pas ?
- (Frédéric) Je sais ce que tu ressens pour en avoir fait les frais il n’y a pas si longtemps, mon f… heu !! Florian est un jeune garçon qui surprend par beaucoup de points. Tu le connaîtrais comme nous avons appris dans ma famille à le connaître, tu saurais que c’est un garçon à part et qu’il ne sert à rien d’essayer de le comparer à ce que nous connaissons. Aussi bien de la médecine comme de beaucoup de choses.
- Tu sais Frédéric, j’opère dans cet hôpital depuis que j’ai vingt-cinq ans et maintenant j’en ai le double mais jamais, tu m’entends jamais je n’ai vu une chose pareille. Je n’aurais pas donné cher de la vie du petit Ludovic si c’était moi ou d’autres que je connais qui s’étaient occupés de lui mais là j’ai l’intime conviction qu’il va s’en tirer.
- (Frédéric regarde sa montre, déjà deux heures que Florian est enfermé avec lui dans la pièce et il espère sincèrement que son ami ait raison.
Florian se lève enfin un grand sourire aux lèvres, les moniteurs indiquent maintenant tous des courbes encourageantes et après avoir réglé une dernière fois les différents gouttes à gouttes des poches branchées en perfusions sur l’enfant, il sort de la chambre et se retrouve surpris nez à nez avec les deux hommes discutant assis dans le couloir. Le regard qu’ils ont sur lui en s’apercevant de sa sortie est tellement explicite de toutes leurs interrogations qu’il ne peut que laisser échapper un rire d’amusement.
- (Frédéric en l’entendant rire reprend espoir) Alors ?
- Il devrait s’en remettre !! Il faut le maintenir en état de coma pendant trois jours et ensuite programmer un réveil progressif mais normalement il devrait reprendre connaissance d’ici quatre ou cinq jours, après nous verrons s’il y a des séquelles ou pas. C’est encore un peu tôt pour se prononcer mais j’ai bon espoir et de toute façon sa vie n’est plus en danger.
- (André devant l’assurance du gamin en face de lui) Tu m’en bouches un coin, je ne sais pas quoi dire (Il rit) même ma femme n’a jamais réussi à me faire taire alors rends-toi, compte !!
- (Amusé) Va falloir que je lui donne la recette alors ? (Redevenant sérieux) Flavien et ses parents sont toujours là ?
- (Frédéric) Ce serait étonnant du contraire tu ne penses pas ? Ils doivent être en salle de repos et d’ailleurs si nous y allions j’ai besoin d’un bon café après toutes ses émotions, et tu pourras leur annoncer la bonne nouvelle.
- (Je pense soudainement à un truc) Il faudrait aussi voir à les loger, à cette heure-ci ce ne sera pas évident pour eux
- (Frédéric en souriant) Ne t’inquiète pas pour ça j’y ai déjà pensé, cours plutôt rassurer ton ami et ses parents.
1ere ANNEE dernier trimestre : (8/30) (CHU) (suite)
Quand nous arrivons dans la salle, toute la famille se lève d’un bond attendant de savoir ce qu’il en est. Flavien voit de suite le grand sourire sur mes lèvres et éclate en sanglots en se dirigeant vers moi pour m’enlacer et m’embrasser en tremblant comme une feuille devant ses parents qui comprennent enfin que leur enfant chéri vivra et qui s’effondrent en larmes après toutes ses heures de tensions extrêmes qu’ils viennent de subir.
- (Flavien en m’embrassant) Merci Florian de nous avoir rendu Ludovic, tu étais déjà mon ami et maintenant tu es comme mon frère.
*** (CHU cinq jours plus tard)
Flavien est assis près du lit de son petit frère à lui tenir doucement la main, ils alternent leurs visites lui et ses parents pour qu’il y ait toujours quelqu’un auprès de lui à lui parler comme leur a conseillé Florian afin que son cerveau soit toujours un maximum sollicité. Ses parents ont été gentiment invités à utiliser la chambre d’ami des Viala pendant leur séjour « forcé » à Reims et une forte amitié est en train de naître entre les deux familles.
Lui pour ne pas rester seul et rester près d’eux, partage la chambre avec Aurélien utilisant le matelas prévu à cet effet. Il sourit en pensant à ses cinq jours passés ensemble, il voit bien l’exceptionnelle entente entre les trois frères, Florian et les parents de ceux-ci remarquant même que cela va plus loin que de l’amitié, Florian étant manifestement intégré comme un membre à part entière de cette famille.
Il raconte à son petit frère inconscient les soirées qu’il passe chez ses nouveaux amis et rit souvent en même temps qu’il monologue de toutes les bourdes et farces de « Flo » que ne se privent pas de lui raconter Guillaume et Damien, Aurélien étant plus secret se contentant le plus souvent d’écouter en riant avec lui.
Marc passe beaucoup de temps également au chevet de Ludovic profitant de ses instants pour amener les cours que son ami manque afin que celui-ci ne soit pas trop dépassé quand il les reprendra. Son amitié avec Marc devient de plus en plus forte au fur et à mesure du temps qu’ils passent ensemble, le jeune homme préférant et de loin sa compagnie et celle de sa famille à la sienne dont il ne parle pour ainsi dire jamais et qui ne cherche pas non plus à avoir des nouvelles sur la vie de leur fils et ses études se contentant de lui envoyer chaque mois un chèque pour subvenir à ses besoins.
La porte s’ouvre doucement et la tête en pétard qui le fait tant rire apparaît à l’encoignure de la porte, Florian lui envoie un grand sourire et entre pour s’occuper du réveil bientôt imminent de Ludovic. Après avoir changé une poche presque vide, il lit le rapport des moniteurs toujours branchés sur le petit garçon et se tourne enfin vers son ami.
- Comment tu vas aujourd’hui ?
- Le mieux que je peux vu les circonstances, tu crois qu’il va se réveiller bientôt ?
- Normalement il ne devrait plus tarder, il revient de loin tu sais alors laisse le temps à son cerveau de reprendre doucement ses fonctions. Nous lui donnons ce qu’il faut pour qu’il reprenne lentement conscience, il va bien crois-moi.
- Je ne saurais jamais assez te remercier pour ce que tu as fait Florian, je me pose la question depuis cette semaine à savoir que si je n’avais pas eu la chance de te rencontrer mon petit Ludovic ne serait plus là aujourd’hui.
- Ça ne sert à rien de te biler pour ça, je suis là, tu es là et ton petit frère est en vie alors dis-toi que ce devait être comme ça un point c’est tout.
- (Flavien les yeux brillant) J’ai de la chance de vous avoir tous, Carole et Sébastien, toi et Marc et maintenant Aurélien et ses frangins. J’espère que nous serons tous toujours amis tu sais.
- (Ému devant ce grand machin pris dans ses émotions) Et il y en aura d’autres tu verras
- Tiens au fait en parlant de ça !! « Séb » est venu avec son petit copain et Mélanie, elle te doit aussi une fière chandelle la petite.
- (Je ris de bon cœur) Qu’est-ce que tu veux !! J’ai une réputation à me faire si je veux avoir des clients plus tard quand je serais à mon compte. Tu en as pensé quoi de Sylvain ? Plutôt cool non ?
- (Amusé) Le seul hic avec tous mes nouveaux amis c’est qu’il n’y a pas beaucoup d’hétéros, on dirait qu’il te plaît le beau brun ?
- C’est vrai qu’il est pas mal mais tu ne connais pas mon copain Thomas !! Attends de le voir et surtout de le connaître et tu comprendras pourquoi je ne regarde personne d’autre. Mais c’est vrai qu’à part « Aurel » et Guillaume, tu es plutôt cerné par les gays. Heureusement qu’il te reste Carole.
- (Surpris) Attends !!! Ne me dis pas que Damien ? (Voyant mon sourire amusé) Si ? Eh bien d’accord !!
- Sûr qu’on respecte pas les statistiques nationales Hi ! Hi !
Flavien sent la petite main dans la sienne bouger et son cœur rate un battement, son regard devient grave et il fixe attentivement le visage de Ludovic. Les yeux de celui-ci tremblotent légèrement puis finissent enfin par s’ouvrir, le petit garçon regarde surpris autour de lui cherchant sans doute à reconnaître les lieux, son visage reste indéchiffrable faisant retenir d’appréhension la respiration des deux garçons près de lui quand un petit sourire apparaît sur ses lèvres.
- « Flav » ? On est où ?
1ere ANNEE dernier trimestre : (9/ 30) (Fin du cauchemar)
Pendant que les femmes préparent le repas dans la cuisine en papotant comme de vieilles copines, les hommes s’octroient un petit remontant dans le salon, installés confortablement chacun dans un fauteuil. Frédéric voit très bien dans quel état l’attente du réveil de leur fils le met et il fait ce qu’il peut pour remonter le moral de cet homme humble et sympathique qu’il apprend doucement à connaître.
- (Bastien après avoir bu une gorgée) Hum !!! Très bon !!! Alors comme ça Florian n’est chez vous que depuis la rentrée de septembre ?
- (Frédéric souriant tendrement en pensant au garçon) Et oui !!! Mais nous avons tous l’impression qu’il a toujours été là.
- (Bastien voyant bien l’expression de l’homme assis en face de lui) Je comprends et d’ailleurs ça nous a fait un peu pareil avec Marc l’ami de Flavien, j’ai quand même du mal à comprendre comment un jeune homme de l’âge de Florian a pu réaliser toutes ses choses que je ne cesse d’entendre sur lui depuis que je suis ici.
- (Frédéric le regardant dans les yeux) Il ne faut surtout pas chercher à comprendre, Florian est comme il est un point c’est tout sinon nous allons devenir chèvre devant toutes ses prouesses. D’ailleurs mes enfants ne s’y trompent pas et prennent tout ce qui vient de lui comme quelque chose qui va de soi et ils le vivent très bien.
- (Bastien acquiesce de la tête) Comme je l’ai déjà dit, je comprends maintenant mais mettez-vous à ma place cinq minutes, votre plus jeune fils est à l’article de la mort et votre aîné vous persuade qu’il connaît la meilleure personne qui soit pour s’occuper de lui. Vous arrivez ici en pleine nuit et vous constatez que la fameuse personne dans les mains de laquelle vous allez laisser la vie de votre garçon est un gamin de dix-huit ans à peine et (Il sourit) qui plus est avec une bouille de comique, vous en penseriez quoi je vous le demande ?
- (Frédéric amusé) Comme toi sûrement, mais alors !! Pourquoi as-tu laissé faire ?
- (Bastien qui réfléchit) Parce qu’on ne m’avait laissé que peu d’espoir et que mon fils ainsi que ma femme avaient l’air de lui faire confiance malgré que pour ma femme je ne comprenne toujours pas pourquoi.
- (Henriette qui suit de la cuisine la conversation des deux hommes) Pourquoi ? Mais à cause d’Aléxie !! Tu te rappelles du produit que Flavien et Marc ont ramené pour le soigner et qui a fait un tel miracle ? Eh bien c’est un certain « Flo » qui l’aurait préparé spécialement pour lui, si tu n’as pas vu le rapprochement avec le Florian qui a opéré ton fils, et bien moi j’ai tilté tout de suite quand Flavien nous a demandé de quitter la chambre et que « Flo » devait faire son travail, et ça bien avant qu’il ne nous raconte tout ce que nous savons maintenant sur ce garçon.
- (Bastien) Maintenant il ne nous reste plus qu’à attendre pour voir si Ludovic s’en sortira sans trop de séquelles.
- (Annie cherchant à le réconforter) Florian a dit qu’il était très optimiste alors continuez à lui faire confiance, jusque-là vous n’avez pas été déçu non ?
- (Bastien ne peut qu’approuver ses paroles) C’est vrai !! Excusez-moi d’avoir douté (Il éclate en larmes d’un seul coup sans que personne ne s’y attende) Mon petit !!! Mon Dieu mon pauvre petit !! Faites qu’il ne lui arrive rien !! Je ne le supporterais pas !!!
Ils viennent tous les trois autour de lui pour tenter de le réconforter, Henriette a elle aussi les larmes aux yeux mais paraît plus forte. Sans doute a-t-elle plus de raison de croire en la guérison de son cadet ayant assisté aux changements spectaculaires du visage d’Aléxie.
DRING !! DRING !!
Annie décroche et tombe sur une voix en pleurs n’arrivant pas à placer correctement deux mots pour se faire comprendre. Elle lâche effrayer le combiné qui vient dans un bruit sec heurter le sol, son cœur se serre pensant immédiatement au pire.
Frédéric la prend dans ses bras et voyant son extrême détresse pense aussitôt lui aussi qu’elle vient de recevoir une terrible nouvelle et comme ils n’attendaient que celles venant de l’hôpital il conclut donc au pire également. Il ramasse et raccroche le combiné mais reste devant l’appareil en surveillant ses invités du coin de l’œil.
Ceux-ci devant la mine effrayée de leur hôtesse en conclu également qu’elle vient de recevoir des nouvelles terribles et pensent bien sûr aux pires des scénarios possibles concernant leur enfant malade.
DRING !! DRING !!
Cette fois-ci c’est Frédéric qui décroche et place avec appréhension l’appareil à son oreille.
- Allô !!!
- …………..
- Oui c’est moi !! Alors ?
- …………
- Ah !! C’était Flavien !!
- …………
- Je comprends c’est bien naturel de sa part, c’est son petit frère. Mais !! Tu es sûr « Flo » ?
- …………
- Oui ils sont là tous les deux, il veut leur parler ? Je ne sais pas si c’est une bonne chose derrière tout ça ?
- …………
- Comme tu veux (Il se tourne vers Bastien) Il veut vous parler (Il lui tend l’appareil que Bastien prend d’une main tremblante) Respirez calmement d’accord ?
- (Bastien tétanisé place le combiné à son oreille et d’une voix que personne ne reconnaîtrait tellement elle est sans chaleur) Allô !!
Frédéric et André assistent alors à l’opération de la dernière chance, sans un mot ils passent à Florian ce dont il a besoin pendant les quatre heures où ils sont enfermés dans le bloc. Une tumeur grosse comme un œuf de poule est emmené pour analyse pendant que Florian s’évertue à réparer les dommages sur le lobe cervical qu’elle a occasionnés.
La partie compressée du cerveau reprend petit à petit sa place reprenant une couleur plus conventionnelle, Frédéric comprend le regard que lui lance Florian ainsi que la bulle de salive sortant de ses lèvres qu’il lui montre en soulevant légèrement son masque. Il s’arrange alors pour faire paravent entre lui et les deux autres personnes dans la pièce pendant que le petit rouquin envoie une grosse quantité de salive à même sur le lobe endommagé du petit garçon.
Après avoir observé quelques secondes en faisant semblant de s’activer encore à réparer quelque chose, Florian constate avec un sourire que cela agit comme il le souhaite et après un énorme soupir de soulagement commence à refermer l’ouverture faite sur la boite crânienne, y appose une plaque qu’il faudra ôter dans quelques semaines quand l’os se sera ressoudé et commence à suturer les chairs de façon à ce que cela n’apparaisse pas plus tard comme une affreuse cicatrice.
Une fois les bandages et le harnais de maintien mis en place, Florian se retourne et soupire une dernière fois en regardant l’équipe qui l’a aidé et découvre pour la première fois de cette longue nuit les visages sérieux et respectueux qu’ils posent tous en ce moment sur lui.
La nuit n’est pas terminée pour Florian qui après s’être changé et nettoyé, enfile une blouse propre et s’en retourne d’un bon pas vers la chambre de soins intensifs où a été emmené le petit patient. Il évite de passer devant la salle où se trouve la famille Lemont tant qu’il ne saura pas exactement quoi leur annoncer en espérant de tout son cœur que ce soit une bonne nouvelle.
Une fois dans la pièce il actionne le voyant rouge indiquant que personne n’est autorisé à entrer et s’assoie près des moniteurs, ses yeux restant fixer sur les courbes de l’encéphalogramme. Muni d’une petite aiguille il prend la main de l’enfant alternant sur celle-ci caresses et petites piqûres le regard toujours fixé sur l’appareil surveillant un éventuel changement suivant si oui ou non le cerveau perçoit celles-ci.
Deux longues heures passent ainsi avant qu’enfin les oscillations de l’appareil commencent à montrer des signes encourageants qui lui amènent un sourire triomphal aux lèvres. Dans le couloir assis chacun sur une chaise, André et Frédéric anxieux attendent eux aussi.
- (André admiratif) Si je racontais ce que je viens de vivre cette nuit, c’est sûr qu’on m’enfermerait chez les fous. Et pourtant je n’ai pas rêvé, tout ça, c’est bien produit devant nos yeux n’est-ce pas ?
- (Frédéric) Je sais ce que tu ressens pour en avoir fait les frais il n’y a pas si longtemps, mon f… heu !! Florian est un jeune garçon qui surprend par beaucoup de points. Tu le connaîtrais comme nous avons appris dans ma famille à le connaître, tu saurais que c’est un garçon à part et qu’il ne sert à rien d’essayer de le comparer à ce que nous connaissons. Aussi bien de la médecine comme de beaucoup de choses.
- Tu sais Frédéric, j’opère dans cet hôpital depuis que j’ai vingt-cinq ans et maintenant j’en ai le double mais jamais, tu m’entends jamais je n’ai vu une chose pareille. Je n’aurais pas donné cher de la vie du petit Ludovic si c’était moi ou d’autres que je connais qui s’étaient occupés de lui mais là j’ai l’intime conviction qu’il va s’en tirer.
- (Frédéric regarde sa montre, déjà deux heures que Florian est enfermé avec lui dans la pièce et il espère sincèrement que son ami ait raison.
Florian se lève enfin un grand sourire aux lèvres, les moniteurs indiquent maintenant tous des courbes encourageantes et après avoir réglé une dernière fois les différents gouttes à gouttes des poches branchées en perfusions sur l’enfant, il sort de la chambre et se retrouve surpris nez à nez avec les deux hommes discutant assis dans le couloir. Le regard qu’ils ont sur lui en s’apercevant de sa sortie est tellement explicite de toutes leurs interrogations qu’il ne peut que laisser échapper un rire d’amusement.
- (Frédéric en l’entendant rire reprend espoir) Alors ?
- Il devrait s’en remettre !! Il faut le maintenir en état de coma pendant trois jours et ensuite programmer un réveil progressif mais normalement il devrait reprendre connaissance d’ici quatre ou cinq jours, après nous verrons s’il y a des séquelles ou pas. C’est encore un peu tôt pour se prononcer mais j’ai bon espoir et de toute façon sa vie n’est plus en danger.
- (André devant l’assurance du gamin en face de lui) Tu m’en bouches un coin, je ne sais pas quoi dire (Il rit) même ma femme n’a jamais réussi à me faire taire alors rends-toi, compte !!
- (Amusé) Va falloir que je lui donne la recette alors ? (Redevenant sérieux) Flavien et ses parents sont toujours là ?
- (Frédéric) Ce serait étonnant du contraire tu ne penses pas ? Ils doivent être en salle de repos et d’ailleurs si nous y allions j’ai besoin d’un bon café après toutes ses émotions, et tu pourras leur annoncer la bonne nouvelle.
- (Je pense soudainement à un truc) Il faudrait aussi voir à les loger, à cette heure-ci ce ne sera pas évident pour eux
- (Frédéric en souriant) Ne t’inquiète pas pour ça j’y ai déjà pensé, cours plutôt rassurer ton ami et ses parents.
1ere ANNEE dernier trimestre : (8/30) (CHU) (suite)
Quand nous arrivons dans la salle, toute la famille se lève d’un bond attendant de savoir ce qu’il en est. Flavien voit de suite le grand sourire sur mes lèvres et éclate en sanglots en se dirigeant vers moi pour m’enlacer et m’embrasser en tremblant comme une feuille devant ses parents qui comprennent enfin que leur enfant chéri vivra et qui s’effondrent en larmes après toutes ses heures de tensions extrêmes qu’ils viennent de subir.
- (Flavien en m’embrassant) Merci Florian de nous avoir rendu Ludovic, tu étais déjà mon ami et maintenant tu es comme mon frère.
*** (CHU cinq jours plus tard)
Flavien est assis près du lit de son petit frère à lui tenir doucement la main, ils alternent leurs visites lui et ses parents pour qu’il y ait toujours quelqu’un auprès de lui à lui parler comme leur a conseillé Florian afin que son cerveau soit toujours un maximum sollicité. Ses parents ont été gentiment invités à utiliser la chambre d’ami des Viala pendant leur séjour « forcé » à Reims et une forte amitié est en train de naître entre les deux familles.
Lui pour ne pas rester seul et rester près d’eux, partage la chambre avec Aurélien utilisant le matelas prévu à cet effet. Il sourit en pensant à ses cinq jours passés ensemble, il voit bien l’exceptionnelle entente entre les trois frères, Florian et les parents de ceux-ci remarquant même que cela va plus loin que de l’amitié, Florian étant manifestement intégré comme un membre à part entière de cette famille.
Il raconte à son petit frère inconscient les soirées qu’il passe chez ses nouveaux amis et rit souvent en même temps qu’il monologue de toutes les bourdes et farces de « Flo » que ne se privent pas de lui raconter Guillaume et Damien, Aurélien étant plus secret se contentant le plus souvent d’écouter en riant avec lui.
Marc passe beaucoup de temps également au chevet de Ludovic profitant de ses instants pour amener les cours que son ami manque afin que celui-ci ne soit pas trop dépassé quand il les reprendra. Son amitié avec Marc devient de plus en plus forte au fur et à mesure du temps qu’ils passent ensemble, le jeune homme préférant et de loin sa compagnie et celle de sa famille à la sienne dont il ne parle pour ainsi dire jamais et qui ne cherche pas non plus à avoir des nouvelles sur la vie de leur fils et ses études se contentant de lui envoyer chaque mois un chèque pour subvenir à ses besoins.
La porte s’ouvre doucement et la tête en pétard qui le fait tant rire apparaît à l’encoignure de la porte, Florian lui envoie un grand sourire et entre pour s’occuper du réveil bientôt imminent de Ludovic. Après avoir changé une poche presque vide, il lit le rapport des moniteurs toujours branchés sur le petit garçon et se tourne enfin vers son ami.
- Comment tu vas aujourd’hui ?
- Le mieux que je peux vu les circonstances, tu crois qu’il va se réveiller bientôt ?
- Normalement il ne devrait plus tarder, il revient de loin tu sais alors laisse le temps à son cerveau de reprendre doucement ses fonctions. Nous lui donnons ce qu’il faut pour qu’il reprenne lentement conscience, il va bien crois-moi.
- Je ne saurais jamais assez te remercier pour ce que tu as fait Florian, je me pose la question depuis cette semaine à savoir que si je n’avais pas eu la chance de te rencontrer mon petit Ludovic ne serait plus là aujourd’hui.
- Ça ne sert à rien de te biler pour ça, je suis là, tu es là et ton petit frère est en vie alors dis-toi que ce devait être comme ça un point c’est tout.
- (Flavien les yeux brillant) J’ai de la chance de vous avoir tous, Carole et Sébastien, toi et Marc et maintenant Aurélien et ses frangins. J’espère que nous serons tous toujours amis tu sais.
- (Ému devant ce grand machin pris dans ses émotions) Et il y en aura d’autres tu verras
- Tiens au fait en parlant de ça !! « Séb » est venu avec son petit copain et Mélanie, elle te doit aussi une fière chandelle la petite.
- (Je ris de bon cœur) Qu’est-ce que tu veux !! J’ai une réputation à me faire si je veux avoir des clients plus tard quand je serais à mon compte. Tu en as pensé quoi de Sylvain ? Plutôt cool non ?
- (Amusé) Le seul hic avec tous mes nouveaux amis c’est qu’il n’y a pas beaucoup d’hétéros, on dirait qu’il te plaît le beau brun ?
- C’est vrai qu’il est pas mal mais tu ne connais pas mon copain Thomas !! Attends de le voir et surtout de le connaître et tu comprendras pourquoi je ne regarde personne d’autre. Mais c’est vrai qu’à part « Aurel » et Guillaume, tu es plutôt cerné par les gays. Heureusement qu’il te reste Carole.
- (Surpris) Attends !!! Ne me dis pas que Damien ? (Voyant mon sourire amusé) Si ? Eh bien d’accord !!
- Sûr qu’on respecte pas les statistiques nationales Hi ! Hi !
Flavien sent la petite main dans la sienne bouger et son cœur rate un battement, son regard devient grave et il fixe attentivement le visage de Ludovic. Les yeux de celui-ci tremblotent légèrement puis finissent enfin par s’ouvrir, le petit garçon regarde surpris autour de lui cherchant sans doute à reconnaître les lieux, son visage reste indéchiffrable faisant retenir d’appréhension la respiration des deux garçons près de lui quand un petit sourire apparaît sur ses lèvres.
- « Flav » ? On est où ?
1ere ANNEE dernier trimestre : (9/ 30) (Fin du cauchemar)
Pendant que les femmes préparent le repas dans la cuisine en papotant comme de vieilles copines, les hommes s’octroient un petit remontant dans le salon, installés confortablement chacun dans un fauteuil. Frédéric voit très bien dans quel état l’attente du réveil de leur fils le met et il fait ce qu’il peut pour remonter le moral de cet homme humble et sympathique qu’il apprend doucement à connaître.
- (Bastien après avoir bu une gorgée) Hum !!! Très bon !!! Alors comme ça Florian n’est chez vous que depuis la rentrée de septembre ?
- (Frédéric souriant tendrement en pensant au garçon) Et oui !!! Mais nous avons tous l’impression qu’il a toujours été là.
- (Bastien voyant bien l’expression de l’homme assis en face de lui) Je comprends et d’ailleurs ça nous a fait un peu pareil avec Marc l’ami de Flavien, j’ai quand même du mal à comprendre comment un jeune homme de l’âge de Florian a pu réaliser toutes ses choses que je ne cesse d’entendre sur lui depuis que je suis ici.
- (Frédéric le regardant dans les yeux) Il ne faut surtout pas chercher à comprendre, Florian est comme il est un point c’est tout sinon nous allons devenir chèvre devant toutes ses prouesses. D’ailleurs mes enfants ne s’y trompent pas et prennent tout ce qui vient de lui comme quelque chose qui va de soi et ils le vivent très bien.
- (Bastien acquiesce de la tête) Comme je l’ai déjà dit, je comprends maintenant mais mettez-vous à ma place cinq minutes, votre plus jeune fils est à l’article de la mort et votre aîné vous persuade qu’il connaît la meilleure personne qui soit pour s’occuper de lui. Vous arrivez ici en pleine nuit et vous constatez que la fameuse personne dans les mains de laquelle vous allez laisser la vie de votre garçon est un gamin de dix-huit ans à peine et (Il sourit) qui plus est avec une bouille de comique, vous en penseriez quoi je vous le demande ?
- (Frédéric amusé) Comme toi sûrement, mais alors !! Pourquoi as-tu laissé faire ?
- (Bastien qui réfléchit) Parce qu’on ne m’avait laissé que peu d’espoir et que mon fils ainsi que ma femme avaient l’air de lui faire confiance malgré que pour ma femme je ne comprenne toujours pas pourquoi.
- (Henriette qui suit de la cuisine la conversation des deux hommes) Pourquoi ? Mais à cause d’Aléxie !! Tu te rappelles du produit que Flavien et Marc ont ramené pour le soigner et qui a fait un tel miracle ? Eh bien c’est un certain « Flo » qui l’aurait préparé spécialement pour lui, si tu n’as pas vu le rapprochement avec le Florian qui a opéré ton fils, et bien moi j’ai tilté tout de suite quand Flavien nous a demandé de quitter la chambre et que « Flo » devait faire son travail, et ça bien avant qu’il ne nous raconte tout ce que nous savons maintenant sur ce garçon.
- (Bastien) Maintenant il ne nous reste plus qu’à attendre pour voir si Ludovic s’en sortira sans trop de séquelles.
- (Annie cherchant à le réconforter) Florian a dit qu’il était très optimiste alors continuez à lui faire confiance, jusque-là vous n’avez pas été déçu non ?
- (Bastien ne peut qu’approuver ses paroles) C’est vrai !! Excusez-moi d’avoir douté (Il éclate en larmes d’un seul coup sans que personne ne s’y attende) Mon petit !!! Mon Dieu mon pauvre petit !! Faites qu’il ne lui arrive rien !! Je ne le supporterais pas !!!
Ils viennent tous les trois autour de lui pour tenter de le réconforter, Henriette a elle aussi les larmes aux yeux mais paraît plus forte. Sans doute a-t-elle plus de raison de croire en la guérison de son cadet ayant assisté aux changements spectaculaires du visage d’Aléxie.
DRING !! DRING !!
Annie décroche et tombe sur une voix en pleurs n’arrivant pas à placer correctement deux mots pour se faire comprendre. Elle lâche effrayer le combiné qui vient dans un bruit sec heurter le sol, son cœur se serre pensant immédiatement au pire.
Frédéric la prend dans ses bras et voyant son extrême détresse pense aussitôt lui aussi qu’elle vient de recevoir une terrible nouvelle et comme ils n’attendaient que celles venant de l’hôpital il conclut donc au pire également. Il ramasse et raccroche le combiné mais reste devant l’appareil en surveillant ses invités du coin de l’œil.
Ceux-ci devant la mine effrayée de leur hôtesse en conclu également qu’elle vient de recevoir des nouvelles terribles et pensent bien sûr aux pires des scénarios possibles concernant leur enfant malade.
DRING !! DRING !!
Cette fois-ci c’est Frédéric qui décroche et place avec appréhension l’appareil à son oreille.
- Allô !!!
- …………..
- Oui c’est moi !! Alors ?
- …………
- Ah !! C’était Flavien !!
- …………
- Je comprends c’est bien naturel de sa part, c’est son petit frère. Mais !! Tu es sûr « Flo » ?
- …………
- Oui ils sont là tous les deux, il veut leur parler ? Je ne sais pas si c’est une bonne chose derrière tout ça ?
- …………
- Comme tu veux (Il se tourne vers Bastien) Il veut vous parler (Il lui tend l’appareil que Bastien prend d’une main tremblante) Respirez calmement d’accord ?
- (Bastien tétanisé place le combiné à son oreille et d’une voix que personne ne reconnaîtrait tellement elle est sans chaleur) Allô !!
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
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