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Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1 tome 1&2) - Version imprimable

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Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1 tome 1&2) - laurentdu51100 - 07-08-2020

Ici commence

Florian 18 ans surdoué
Ou
Le don de guérir

Le don de guérir





Chapitre 1 : L’accident


L’avion survolait la jungle africaine depuis déjà plusieurs heures, à l’intérieur avec le pilote et le copilote, se tenait un couple d’européens avec un enfant dans son berceau ; l’homme est le président d’une importante compagnie d’extraction forestière, il est accompagné cette fois-ci exceptionnellement par son épouse et leur fils Florian âgé de quelques mois.

- (La femme) Nous sommes bientôt arrivés Pierre ?
- (L’homme) Oui les photos sont prises et nous n’allons pas tarder à rebrousser chemin Hellène, pourquoi ? La balade ne te plaît plus ?
- (Hellène) Bien sûr que si mais tes parents avaient raison, Florian est trop jeune nous aurions dû leur laisser
- (Pierre qui regarde tendrement le bébé) Bah !! Il dort comme un loir, ça n’a pas l’air de beaucoup le déranger

L’avion fait une embardée, le copilote se tourne vers eux avec le sourire.

- Pas d’inquiétude, ce n’est juste qu’un trou d’air, ça arrive fréquemment dans le coin.
- (Pierre) Je connais oui, peut-être devrions nous baisser un peu notre altitude
- (Le copilote) Trop dangereux par ici

Une deuxième secousse plus forte que la précédente le fait se remettre aux commandes pour aider son collègue, des boules de feu encerclent alors l’appareil.

- (Hellène apeurée) Qu’est-ce que c’est ?
- (Le pilote sans se retourner) Une pluie de météorites madame.
- (Hellène) C’est dangereux ?
- (Le pilote) ça peut l’être oui si l’une d’entre elle suffisamment grosse nous percute.

L’appareil se cabre et perd de l’altitude, les courants d’air le malmènent le faisant tanguer dans tous les sens ; une pierre incandescente traverse le cockpit entre eux et les deux pilotes et ressort par le plancher pour poursuivre sa course vers le sol.

L’appel d’air dû à la décompression chahute encore plus l’avion qui perd de plus en plus d’altitude, une puis deux puis trois astéroïdes gros comme un pouce traverse de nouveau la cabine ; l’un d’entre eux traverse la tête du copilote inondant les vitres de jets de sang.

Maintenant l’appareil est mitraillé de toutes parts, un des moteurs s’arrête après avoir été lui aussi traverser par un projectile rendu incandescent par la traversée de notre atmosphère.

Le pilote envoie un message de détresse et actionne la balise avant de lui aussi succomber au choc d’un caillou qu’il reçoit en pleine poitrine ; Pierre se rend compte que c’est la fin pour eux, l’avion piquant droit vers les arbres qui se rapprochent très vite, trop vite.

Il repousse énergiquement le pilote et attrape le manche qu’il tente de ramener vers lui afin de redonner une ligne de vol à l’engin qui redresse le nez avec une extrême lenteur ; le deuxième moteur s’arrête lui aussi victime de la même avarie que le premier.

Les projectiles sont de plus en plus gros et heurtent avec force l’appareil qui finit par aller s’écraser dans une clairière, le choc d’arrivé brise la nuque d’Hellène qui meurt sur le coup ; l’avion dans sa lancée continue sa course sur le ventre passant entre deux arbres immenses qui démembrent complètement l’appareil séparant les ailes de la carlingue.

Pierre voit l’énorme branche arriver sur lui et le transpercer de part en part, son dernier regard va sur le berceau et il pousse son dernier soupir juste après avoir constaté que celui-ci était vide.

L’enfant en effet s’est retrouvé éjecter lors du premier choc d’atterrissage, son petit corps emmailloté rebondissant sur un énorme tas d’humus qui amorti suffisamment sa chute pour le maintenir en vie ; le corps reste inerte l’enfant étant évanoui.



Chapitre 2 : Le rescapé


La pluie d’astéroïdes ne cesse pas, prenant même une ampleur certaine ; les plus gros blocs tombent justement sur cette clairière où gît l’enfant sans toutefois le heurter mais l’encadrant de suffisamment prêt pour que l’intense radiation en émanant l’affecte au plus haut point ; son petit corps devient rouge, brûler par la forte chaleur dégager par les blocs de matière incandescente.

Ses vêtements tombent en lambeaux le faisant se retrouver presque nu toujours inconscient mais miraculeusement vivant

La nuit arrive et la pluie d’astéroïdes cesse enfin, la matière céleste refroidit petit à petit gardant suffisamment de chaleur pour en imprégner la zone ambiante qui de ce fait protège le petit corps nu des affres du froid.

L’enfant commence à s’agiter et son organisme gravement endommager lui fait pousser des cris de douleurs et de faims ; une ombre s’approche alors furtivement, guettant autour d’elle tous mouvements pouvant indiquer qu’un danger venant de l’orée des arbres pourrait surgir.

Rassurée l’ombre s’avance vers le nourrisson dont les hurlements emplissent la nuit ; l’animal rase le sol les oreilles aux aguets, sa tête à la fourrure noire comme la nuit aux yeux verts fendus à la verticale fixe le corps cloquer de toute part par la chaleur intense auquel il a été confronté&; sa langue s’approche d’abord timidement puis prenant de plus en plus d’assurance lape l’enfant sur les zones les plus touchées tentant ainsi d’apaiser sa douleur.

Petit à petit après plusieurs heures les cris cessent remplacés par un babillement du bébé qui n’ayant plus mal ressent maintenant les chatouilles liées aux passages des moustaches de la bête sur son corps ; puis il recommence doucement à pleurer car la soif et la faim le tenaillent n’ayant pas été nourri depuis le crash de l’appareil.

L’animal le sent comme un appel et enjambant l’enfant, présente ses pies devant la petite bouche affamée ; le bébé dans un réflexe purement instinctif tète ce sein qui se présente à lui et tire le lait nourricier nécessaire à sa subsistance.

Un bruit de branche fait se dresser les oreilles de l’animal, le vent venant de tourner, elle sent la présence de l’homme qui guette non loin de là ; un feulement d’avertissement venant de sa gorge le met en garde, lui faisant comprendre qu’elle a conscience de sa présence.

Le garçon est là depuis déjà un moment, il cherchait l’endroit où l’oiseau géant des hommes blancs s’est écrasé quand il est arrivé au bord de la clairière en feu ; au début il n’a pas osé y pénétrer tellement la chaleur était forte dans cette zone, c’est en décidant d’en faire le tour qu’il s’est aperçu qu’il y avait un enfant au milieu de ce brasier.

Il s’est donc posé le long d’un arbre pour attendre qu’il lui soit possible de récupérer le corps pensant qu’à toute évidence il était mort ; c’est quand il a entendu crier que son visage s’est figé de stupeur, l’enfant est vivant ? Pour lui c’est un miracle vu l’état des lieux autour de lui.

Il va pour se levé quand il perçoit juste à temps un mouvement de l’autre côté, à la lisière des arbres ; quand il reconnaît l’animal, la peur lui noue l’estomac car il sait bien qu’il n’a aucune chance si celui-ci venait à l’attaquer

Il assiste d’abord avec effroi puis ensuite avec stupéfaction pendant les heures qui suivent aux soins que prodigue inlassablement la panthère noire sur le bébé ; quand il la voit l’enjamber et lui présenter sa poitrine, il n’en croit pas ses yeux jusqu’au moment où le vent tourne et où un léger mouvement de sa part son pied brisant une brindille le fait repérer aussitôt par l’animal.

À ce moment précis, il croit sa dernière heure arrivée et de frayeur trempe d’urine son étui pénien ; au lieu de l’attaque prévue, l’animal se contente de l’avertir du moins c’est ce qu’il ressent à ce moment-là de ne pas approcher par un feulement d’avertissement qui lui glace le sang.

L’enfant cessant de téter repu lâche le pis et s’endort, la bête comprenant qu’elle ne peut en faire plus commence lentement à reculer du côté opposer d’où se trouve le « marche debout » ; quand elle se sent suffisamment éloignée, elle fait volte-face et en quelques bonds gracieux disparaît dans la forêt.

Le garçon attend, toujours tremblant le temps nécessaire pour que son esprit reprenne le pas sur la peur animale qui entravait son corps tout entier ; l’odeur d’urine imbibant l’étui ceint autour de ses reins lui fait froncer le nez de dégoût envers lui-même, mais le temps n’est pas à se poser des questions sur la maîtrise de son corps qu’il a perdu pendant ses quelques instants de frayeurs intenses mais plutôt d’aller le plus vite possible au-devant du nourrisson pour l’emmener le plus loin possible au cas où d’autres dangers ne survenaient brusquement.




Chapitre 3 : Le dispensaire


Une fois l’enfant dans ses bras et courant à perdre haleine vers l’endroit où il sait qu’il sera en sécurité, il repense à la scène à laquelle il vient d’assister ; c’est un fait que l’enfant n’a jamais été en danger, il le reconnaît volontiers même s’il n’en comprend absolument pas la raison.

Pendant presque deux heures sans s’arrêter plus de quelques minutes pour se repérer et reprendre son souffle, il court ainsi à bride abattue vers le village du père blanc qui soigne les enfants de son village en leur parlant de son dieu unique, ce qui les fait bien rires à peine a-t-il le dos tourné.

Il aime beaucoup le père blanc car il y a quelques années, un jour qu’il s’était fracturé la cheville, il l’avait emmené et soigné pendant presque une lune ; lui-même est encore très jeune, à peine dix-neuf étés et il n’a passé le rite de l’âge adulte qu’il y a un été seulement mais c’est un guerrier maintenant et il en est fier.

Il se dit qu’il va peut-être éviter de tout raconter à la tribu, surtout le passage où son corps s’est lâché sur lui ; mais il sourit en pensant à la tête des autres chasseurs quand il racontera comment il a sauvé un bébé d’homme blanc d’une panthère noire particulièrement féroce.

Le père Antoine est dans son potager quand il voit surgir au loin le jeune homme qu’il reconnaît immédiatement ; Okoumé de la tribu Massaï et un gentil garçon qu’il a soigné il y a quelques années et qui ne manque jamais depuis de lui rendre visite au moins une fois par mois lui apportant des produits de sa chasse.

La surprise le fait se redresser quand il reconnaît la nature du fardeau que le garçon tient entre ses bras, au début il pensait à une pièce de viande fraîchement tuée mais la plus de doute, c’est bien un bébé nu que le jeune guerrier transporte avec lui.

Okoumé aperçoit lui aussi le père Antoine et en continuant sa course effrénée se dirige droit sur lui jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres et lui tendre l’enfant qui recommençait depuis peu à s’égosiller de faim.

Le père comprend tout de suite les besoins de l’enfant et avant toutes questions, le prend des bras du garçon et se dirige rapidement suivit par celui-ci vers la hutte où il sait que se trouve sœur Dorothée, celle-ci étant plus particulièrement chargée de l’intendance du dispensaire.

- (Père Antoine) Tenez ma sœur donner vite quelque chose à manger à se bébé.
- (Sœur Dorothée prenant l’enfant dans ses bras et le berçant doucement) Bien mon père (elle remarque les nombreuses brûlures marquant le petit corps affamé) Oh !! Mon dieu !!
- (Père Antoine) Ne blasphémer pas ma sœur, occupez-vous plutôt de nourrir et soigner cette enfant, nous parlerons de tout ça plus tard quand j’en saurais moi même un peu plus (se tournant vers le garçon) va te nettoyer au puits et rejoint moi Okoumé, je te prépare quelque chose à manger et après nous pourrons discuter
- Bien mon père

Pendant ce temps Antoine se dirige vers l’émetteur radio qui le relit à la civilisation ; une mise en service de l’appareil et quelques réglages et mises au point plus tard et le voilà en contact avec le poste de police de la ville la plus proche se situant quand même à plus de cinq cents kilomètres d’ici.

- Ici le père Antoine vous me recevez ?
- (Quelques grésillements puis une voix s’élève) Cinq sur cinq mon père ici le lieutenant Mbala, que puis-je pour vous ?
- Un jeune Massaï vient d’arriver nous apportant un enfant nourrisson affamé et gravement brûlé
- (Quelques secondes de silences) D'où venait-il ? Il vous l’a dit ?
- Pas encore, je l’ai envoyé se nettoyer mais assurément de pas très loin vu qu’il a couru tout le trajet
- (Nouveau silence) l’enfant est-il blanc ?
- Oui !!
- (Des voix animées à l’autre bout) Un avion est porté disparu dans cette zone et justement il y avait un bébé à bord, nous serons là demain matin mon père. Pensez-vous que les soins nécessaires puissent attendre jusque-là ?
- Bien sûr lieutenant rappelez-vous que nous sommes un dispensaire donc nous avons ce qu’il faut mais je pense qu’une hospitalisation rapide sera à prévoir.
- Ne laissez pas partir le garçon et interroger le sur d’éventuels survivants, d’après nos renseignements il y aurait quatre adultes avec l’enfant, les parents et les pilotes de l’appareil.
- Je vous rappelle si j’en sais plus d’ici ce soir lieutenant.
- Merci mon père, à demain ; communication terminée.

Il est grand temps pense Antoine d’aller questionner Okoumé, mais avant ça il doit avoir faim et soif ; Antoine se dirige donc vers les cuisines glaner quelques nourritures (il sourit) et quelques sucreries pour ce brave garçon.




Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020


Chapitre 4 : Retour à la civilisation


Le 4 x 4 est garé devant le bâtiment principal, le lieutenant et trois de ses hommes sont installés devant le petit bureau d’Antoine avec Okoumé et celui-ci en vis-à-vis.

- (Mbala stupéfié par ce qu’il vient d’entendre) C’est incroyable !!
- (Okoumé croyant qu’il met en doute son témoignage) Je n’ai dit que la vérité
- (Le père Antoine qui a déjà entendu le récit dans la soirée d’hier) Je pense qu’en effet il ne ment pas, d’ailleurs il aurait été plus simple pour lui de le faire car ce qu’il nous raconte prêterait plutôt à le traiter de menteur alors comme ce garçon n’est pas bête je ne lui en vois pas l’intérêt.
- (Mbala refermant son calepin dans lequel il a pris note mots pour mots le témoignage du jeune Massaï) Un tel animal porter secours à un enfant !! Reconnaissez mon père que c’est très dur à avaler.
- (Le père Antoine en se levant) C’est en effet la même réflexion que je me suis faite jusqu’à ce que je me rende compte d’une chose tout aussi anormale, attendez-moi deux secondes, je reviens. (En effet il va très vite, revenant avec l’enfant dans les bras ainsi que quelques photos qu’il tend au lieutenant) Tenez !! Regardez ces clichés pris hier quand l’enfant est arrivé
- (Mbala les regarde attentivement) Oui !! Et alors ?
- Regardez non !! Prenez-le plutôt !! (Il lui tend l’enfant) Vous ne remarquez rien ?
- (Le bébé babille doucement faisant de grands sourires à l’homme impressionnant qui le porte comme s’il était en porcelaine) Non !! Je ne vois pas où vous voulez en venir ?
- Regardez la photo de son torse !! (Il voit le changement d’expression du policier) Vous comprenez maintenant ?
- (Mbala passant le doigt incrédule sur le torse parfaitement sain de l’enfant) Comment est-ce possible ? (S’exclame-t-il) il n’y a plus aucunes traces !!
- (Le père souriant) Tout aussi incroyable que la panthère non ? Et regardez ses bras !! On ne voit déjà presque plus rien non plus, je pense que dans à peine quelques heures cet enfant sera complètement guéri.
- (Les quatre hommes en uniformes restent sans voix) ………..

- Je pense que nous pouvons laisser partir Okoumé maintenant, de toute façon vous n’en tireriez rien de plus.
- (Mbala retrouvant sa voix) Bien sûr !! Merci d’avoir rapporté cet enfant mon garçon C’était très courageux de ta part, j’en ferais part aux sages de ta tribu quand je passerais leur rendre ma visite annuelle.
- (Okoumé se rengorge fier d’entendre ses félicitations de la bouche de Mbala qui est très respecté dans son village) Merci beaucoup (Il se tourne vers Antoine en souriant) Au revoir mon père, je reviendrais bientôt avec un beau morceau de gibier cette fois.
- Au revoir Okoumé, et un conseil !! Reste évasif sur ce qu’il s’est réellement passé, je ne pense pas que les personnes de ton village croient en cette histoire et tu risquerais de passer pour un menteur ce qui ne serait pas très bon pour toi reconnaît le.
- (Okoumé réfléchi) Je vais y penser mon père mais vous avez sans doute raison, je repasserais avant la prochaine lune.

Quelques heures passent encore en discussion quand enfin les policiers décident de repartir, ils ont prévenu les autorités qui ont envoyé des équipes de sauveteurs dans la zone du crash et doivent remettre rapidement l’enfant qui doit passer des examens de santé avant d’être rendu à l’ambassade Française qui en a fait la demande quand ils ont appris qu’il était retrouvé vivant.

Une fois l’enfant pris en charge par le corps hospitalier, Mbala retourne à son bureau pour y faire son rapport ; il étale les photos prises la veille et dodeline de la tête en cherchant à en percer le mystère.

Il se décide quand même à reporter sur son rapport l’exacte vérité sachant bien les nombreuses questions que ça allait poser par la suite ; Aussi se met-il rapidement au travail, travail qui lui prend le reste de la journée quand enfin il se lève tenant une enveloppe où il joint les photos au rapport et qu’il scelle avant de la faire envoyer en soupirant à sa hiérarchie.

Le médecin de l’hôpital tient à la main les radios qu’il vient de faire passer à l’enfant rescapé, il les accroche sur le panneau lumineux suspendu au mur de son bureau, chausse ses lunettes et inspecte méticuleusement celles-ci cherchant de quelconques séquelles dues à l’accident dont il a été victime.

Il n’est pas franchement étonné de ne rien voir sur les radios car déjà lors de la palpation du bébé il n’avait remarqué ni écorchures ni traces d’hématomes ce qui l’avait réellement surpris suite au rapport reçu sur l’état de l’appareil qui a été retrouvé avec quatre personnes décédées à bord.

- Tu as eu une chance phénoménale petit, tu dois être né sous une sacrée bonne étoile

Il décroche son téléphone et compose le numéro inscrit sur le carnet près de lui.



Chapitre 5 : Retour en France


- Allô !! Ambassade de France ? Pouvez-vous me passer l’ambassadeur Dupuis s’il vous plaît de la part du docteur Paerson (il attend quelques secondes puis) allô !! Ambassadeur ? Lui-même !! Il va bien oui !! Demain ? Oui pas de soucis, il faudra juste que quelqu’un nous signe la décharge et vous pourrez le faire emmener. …. Entendu, je les préviendrai ……. Bonsoir monsieur l’ambassadeur, heureux d’avoir pu vous parler.

Le médecin raccroche et retourne dans la nursery regarder une dernière fois le nourrisson qui dort du sommeil du juste.

Le lendemain matin, l’infirmière en charge de l’enfant lui fait prendre son bain, elle s’amuse avec son zizi tout raide sachant pertinemment comment ça va se terminer et en effet ça ne rate pas, un jet d’urine s’échappe de l’engin tout dur en faisant gazouiller de joie le bébé dans la baignoire.

- Eh bien !! Ça promet mon garçon !! Déjà à ton âge ça te fait plaisir qu’on te touche la bistouquette ? Hein petit coquin !!

Elle rit de bon cœur devant les gentils sourires de l’enfant et doucement comme une maman qui elle l’a appris avec tristesse il n’aura jamais ; sa main vient doucement caresser le crâne du bambin essayant de plaquer cette petite mèche rebelle toute rousse qui est réfractaire à toute discipline.

Michel et Maryse s’étreignent depuis de longues minutes, ils viennent d’apprendre la mort de leur fils unique et de leur belle fille ; ils avaient déjà été avertis l’avant-veille de la disparition de leur avion au-dessus de la jungle et du peu de probabilité qu’ils aient pu en réchapper vivants.

- (Michel essuyant ses larmes et celles de sa femme) Calme toi maman !! Dis-toi qu’ils n’ont pas eu le temps de souffrir et que notre petit Florian en a réchappé
- (Maryse est encore sous le choc de la perte de son fils) Mourir si jeune, ça ne devrait pas être permis c’était à nous de partir les premiers pas à eux
- Allons !! Allons !! Pense au petit, il va falloir être forte pour lui
- Tu as pensé à notre âge papa ? J’ai soixante-douze ans et toi soixante-dix, comment pourrons-nous l’élever et combien de temps ?
- Tant que nous en aurons la force maman !! Tant que nous en aurons la force (Répète-t-il pour lui)
- Ils nous l’amènent quand ?
- Aujourd’hui, j’ai eu l’assistante sociale ce matin elle m’a assuré que nous serions aidés et puis ce n’est pas comme si nous n’avions pas les moyens d’adjoindre une nourrice pour nous aider pendant la journée
- Je sais mais je suis si fatigué Michel
- Pense à ton petit-fils allons !! Ressaisis-toi maman, ressaisis-toi.

Ils ont passé la matinée à recevoir des gens qui pour l’assurance vie, pour l’enfant, pour un journal, pour l’entreprise de leur fils, et ils sont épuisés tous les deux mais doivent encore attendre qu’on leur amène leur petit-fils ; il n’a pas d’autre famille qu’eux car leur belle fille étant orpheline n’a connu ni père ni mère et pour leur part ils n’ont eux non plus ni frères ni sœurs à qui se raccrocher.

Les voisins avec qui ils s’entendent bien leur ont proposé leurs aides qu’ils ont acceptées avec soulagement en attendant de trouver quelqu’un pour s’occuper du bébé à plein temps.

Une voiture freine devant chez eux et ils entendent les portes qui claquent puis les bruits de pas sur le gravier de la cour ; Michel se redresse, aide sa femme à s’asseoir sur son fauteuil et d’un pas lent se dirige vers la porte et l’ouvre juste au moment où le carillon résonne dans la maison.

Le couple devant lui a un sourire de circonstance qui sonne un peu faux, le bébé dort dans les bras de la femme qui précédé de l’homme entre dans la maison et une fois dans le salon cherche des yeux un endroit pour y déposer l’enfant.

Maryse elle, raccroche à l’instant le téléphone et s’approche d’eux d’un pas vacillant.

- Quelqu’un arrive pour s’en occuper pour ce soir
- (La femme) Nous ne sommes pas pressés (tout en elle indique pourtant le contraire)
- Assoyez-vous, ils ne devraient pas tarder

L’ambiance est plutôt tendu et le malaise que tous éprouvent est tangible, enfin !! La porte s’ouvre et une jeune femme souriante entre dans le salon ; Elle comprend tout de suite la situation car elle se précipite sur le bébé pour le prendre des bras de la femme guindée recevant de par son geste un sourire reconnaissant de Maryse qui se permet enfin de s’asseoir et de souffler un peu.




Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020

Chapitre 6 (1 / 3) : Huit ans plus tard (Aix en Provence)


Maryse s’est levée tôt ce matin car c’est la rentrée scolaire et Florian qui entre en sixième malgré ses huit ans ne va pas tarder à descendre ; Elle est fière de son petit-fils qui depuis qu’il est arrivé chez eux ne leur a donné que des satisfactions, c’est un petit gars sympathique qui s’est fait un tas d’ami(e)s et qui ne montre pas sa supériorité intellectuelle en prenant soin quand il est avec eux de rester à leurs niveaux.

Une tornade rousse déboule alors de la cage d’escalier et lui saute dans les bras qu’elle n’a que le temps de tendre vers lui pour le recevoir.

- Doucement petite brute !! Je n’ai pas ton âge !!
- Bonjour grand-mère (il la couvre de bisous) hum !! Ça sent bon !! Qu’est-ce que c’est ?
- Des crêpes et un bon chocolat chaud pour que tu partes le ventre plein, tu n’as pas l’air trop stressé dis-moi ?
- Bah !! Non pourquoi je devrais ?
- (Amusée devant sa bouille grêlée de tâches de sons) Il n’y aura personne que tu connais là-bas tu sais, presque tous tes amis restent à l’école primaire.
- Bah oui mais il y aura quand même Thomas et Éric et puis aussi Chloé
- Oui c’est vrai !! Ou avais-je la tête

Elle le regarde avec tendresse avaler son petit-déjeuner avec gourmandise, puis gentiment lui dit d’aller se brosser les dents. Elle repense à lui quelques années plus tôt quand le directeur de l’école les a convoqués elle et Michel, Il les a fait entrer dans son bureau et leur a demandé s’il y avait un problème avec Florian.

Bien sûr que non avaient-ils répondu car vraiment le bambin qu’il était à l’époque ne leur apportait que du bonheur, aussi demandèrent-ils la raison de cette question plutôt surprenante venant de la part de cet homme.

- En classe il se met dans un coin et reste là des heures sans rien dire, sa maîtresse dit qu’il s’ennuie et que rien ne l’intéresse. Ni les collages, ni l’apprentissage des lettres qu’il connaît fort bien d’ailleurs, ni rien des activités en classe quelles qu’elles soient.

Ils en furent étonnés et promirent de l’amener auprès d’un spécialiste, Florian avait alors quatre ans et quand le rendez-vous pris ils se présentèrent devant l’éminent psychiatre pour enfant qui leur avait été recommandé, ils eurent la surprise de leur vie dès après la première séance.

Une secrétaire les fait donc entrer dans la salle d’attente où une rangée de sièges de chaque côté d’une grande table basse recouverte de jeux éducatifs de toutes sortes et de quelques livres. Ils attendent donc patiemment leur tour et Florian prend un livre qu’il feuillette tranquillement ce qui déjà surprend les personnes qui sont déjà dans la salle car tous les autres enfants présents sont eux à genoux devant la table et jouent avec les cubes et autres puzzles mis à leurs dispositions...

Le spécialiste sort de son bureau en raccompagnant ses clients vers la sortie et fait appeler les suivants qui se lèvent et entre à leurs tours dans la pièce. Avant de refermer la porte sur eux, il jette un œil dans la salle et regarde surpris ce petit rouquin assis sagement sur une chaise et qui semble lire attentivement le livre qu’il tient sur ses genoux. Son visage prend alors un air d’abord surpris puis en bon professionnel fortement intéressé.

L’attente dura assez longtemps car il y avait du monde avant eux mais chaque fois que l’homme ressortait pour raccompagner et accueillir ses clients, il fixait quelques secondes ce gamin qui décidément l’intéressait de plus en plus de par son comportement qui ne correspondait pas vraiment à son âge.

Enfin se fut autour de la famille De Bierne, Michel et Maryse entendant leurs noms se lèvent et sous le regard acéré du spécialiste vont prendre tendrement leur petit-fils par la main et entre avec lui dans le grand bureau où le psychiatre les prie d’entrer.

- Bonjour, asseyez-vous et comme c’est notre première séance j’aimerais que vous m’instruisiez sur ce qui vous a poussés à venir (il tend en faisant semblant de rien un livre au petit garçon assis tranquillement entre ses deux grands-parents) tiens heu !! (Il regarde sa fiche) Florian c’est ça ? (L’enfant avec un sourire hoche la tête) Pendant que je parle avec papy et mamy regarde donc ce beau livre (il voit l’enfant prendre un sourire moqueur et gentiment) j’ai dit quelque chose de drôle ?
- (Florian le regarde amusé, met son pouce dans sa bouche et fait) Areu !!!!! (Et rit aux éclats)



Chapitre 6 (2 / 3) : Huit ans plus tard (Aix en Provence)


- (Michel gêné) Florian !! Excusez le mais il trouve que papy et mamy ça fait trop bébé
- (De plus en plus intéresser) A oui ? (il relit sa fiche) Il n’a que quatre ans non ?
- (Michel en soupirant) Allez lui expliquer ça vous !!!

Pendant qu’il interroge ses braves gens, il surveille attentivement l’enfant qui s’est plongé avidement sur le livre qu’il lui a été prêté. Un bon quart d’heure lui est nécessaire pour comprendre la raison de leur visite et il commence à se faire une petite idée du problème.

- Pourriez-vous me laisser seul avec votre petit-fils s’il vous plaît ? Je sais que ce n’est pas l’habitude pour ce genre de séances avec des enfants mineurs mais je crois que ce sera beaucoup plus instructif pour nous tous.
- (Maryse se lève) Bien sûr je comprends, viens Michel et toi Florian sois sage avec le monsieur d’accord ?
- (L’enfant lève le nez du bouquin et sourit) Oui grand-mère

L’homme attend patiemment qu’ils soient sortis puis vient se rasseoir en face du petit garçon.

- Il te plaît ce livre ?
- Oh !! Oui monsieur, j’aime beaucoup l’histoire
- (Léger moment de surprise) Tu veux parler des images ?
- Oui aussi mais l’histoire et très belle également, et puis le capitaine Akabb n’est vraiment pas gentil de vouloir tuer Moby Dick. Je vais demander à mon grand-père de m’acheter le livre pour que je puisse terminer de le lire
- Attend !! Tu sais lire ? À ton âge ? Qui t’a appris ?
- J’ai appris tout seul, quand ma grand-mère me faisait la lecture quand j’étais petit, je suivais ses doigts sur la page et j’ai appris à reconnaître le sens des mots
- (Il écoute l’enfant sidéré) Quand tu étais petit ??? Mais !! C’était quand ?
- L’année dernière et aussi un peu celle d’avant mais au début j’avais du mal à suivre
- (Il n’en croit pas ses oreilles) Et tu sais faire quoi d’autre ?
- J’aime beaucoup le calcul aussi et puis (Il regarde l’homme fier de lui) j’aide mon grand-père pour ses mots croisé
- (Pas loin de penser que l’enfant se moque effrontément de lui) Tu serais d’accord pour que je te fasse passer quelques tests ?
- Si vous voulez oui
- (Il réfléchit un moment) bon !! Disons que j’ai dans ma main une vingtaine de bonbons et que je te les donne, tu en offres cinq à ton meilleur copain et tu rentres chez toi ; jusque-là ça va ?
- Oui monsieur
- Combien il t’en reste quand tu les ranges ?
- (Florian sourit) Je dirais une douzaine monsieur
- Tu as fait une erreur non ?
- Bah non !! Je suis gourmand vous savez et en manger trois en rentrant chez moi c’est le minimum, après ce serait de la gourmandise
- (Il éclate de rire sous la repartie du minot) D’accord !!! Et en plus monsieur à de l’humour !! (Il se lève et va chercher son livre de mots croisés) Bon voyons voir !! En deux lettres « marque de propriété » (Il montre la page au petit bout de chou) Tu vois ici !!
- (Décidément il le prend pour un kéké ou quoi) Ma
- (Stupéfait devant la rapidité du gamin) Oui mais ça pourrait être « ta » ou « sa »
- Aussi oui mais ça n’irait pas avec la question horizontale « polype des mers chaudes » en neuf lettres dont la réponse est « madrépore »
- (Le livre tombe au sol, lâché par le spécialiste qui en reste sur le cul) Pas croyable !!! Donc si je comprends bien, tes problèmes d’écoles sont que tu t’ennuies parce que les programmes te semblent puérils (Il cherche un autre mot car il doute que celui-ci, il le comprenne) Heu !! Excuse-moi je voulais dire
- (Il ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase) Enfantin ? J’ai bien compris et vous avez raison, je m’ennuie terriblement à l’école
- (Il en bégaie de stupeur devant cette enfant qui parle comme un adulte) Mais...mais... (Il se reprend) Pourquoi tu ne le dis pas alors ?
- (Il regarde l’homme en rougissant) Pour garder mes amis monsieur
- (Perplexe devant la maturité de l’enfant) Je comprends, être différent ne doit pas être facile à vivre (il remarque le sourire de compréhension du garçon) bon !! Je crois qu’il est temps de faire revenir tes grands-parents.

Il se dirige alors vers la salle d’attente et demande à ceux-ci de les rejoindre dans son bureau ; une fois tout le monde installé confortablement, il se racle la gorge se donnant ainsi le temps nécessaire pour trouver les mots qu’il doit dire.



Chapitre 6 (3 / 3) : Huit ans plus tard (Aix en Provence)


- (Devant l’air inquiet de Michel et Maryse) Rassurez-vous, Florian va très bien
- (Michel) Mais alors pourquoi est-il comme ça à l’école ?
- c’est tout simple, Florian s’ennuie.
- (Maryse surprise) Il s’ennuie ? Comment ça ?
- Votre petit-fils est un cas extrêmement rare à cet âge-là tout du moins, c’est un enfant surdoué qui devrait suivre une scolarité spécifique (il voit l’enfant se crisper sur son siège) Mais il a tout simplement peur de le montrer
- (Michel sidéré par les paroles du psychiatre) Surdoué !!! (Il repense à certaines réflexions qu’il s’est déjà faites à ce sujet) Oui !! Sûrement maintenant que vous le dites, mais de quoi a-t-il peur ? Je ne comprends pas.
- (Il choisit ses mots) Il a tout simplement peur d’être rejeté par les autres enfants de son âge et de se retrouver seul
- (Maryse se tournant vers Florian) C’est vrai mon doudou ?
- (Crispé) Oui grand-mère, tu sais ce ne serait pas drôle de passer pour un monstre de foire que tout le monde montre du doigt parce qu’il n’est pas comme eux.
- Je pense qu’il ne sera pas nécessaire de poursuivre cette thérapie car vraiment et je le pense sincèrement il n’en a pas besoin ; il est pour son âge incroyablement mature et si vous m’y autorisez, je serais heureux de continuer à le voir gratuitement car pour moi je vous l’avoue c’est un cas d’école et je suis curieux de voir jusqu’où cela va le mener
- (Michel) Vous disiez à l’instant qu’il n’avait pas besoin de thérapie ?
- Oui c’est ce que j’ai dit en effet mais c’est plus pour mon intérêt personnel que je vous demande cette faveur (il regarde Florian) si tu es d’accord bien sûr !!
- Moi je veux bien monsieur (il sourit à l’homme devant lui) En plus je vous aime bien
- (Il lui rend son sourire) Alors ne m’appelle plus monsieur, dorénavant ce sera Philippe (clin d’œil) d’accord ?
- (Il lui rend son clin d’œil accompagné d’un magnifique sourire) D’accord (Il hésite, rit) Philippe
- (Maryse voyant la complicité entre l’homme de l’art et l’enfant s’instaurer aussi vite) Alors c’est entendu, je vois bien qu’avec vous il est très à l’aise
- (Michel souriant également) Nous allons prendre rendez-vous avec votre secrétaire dans ce cas.
- Non !! Ce n’est pas la peine (Il lui tend un stylo et une feuille de papier) Notez moi votre adresse et votre numéro de téléphone, c’est moi qui vous rendrais visite pendant mon temps libre si cela vous va comme ça ?
- (Michel) bien sûr, il n’y a aucuns problèmes

Ils vont pour repartir, au moment de quitter le bureau Philippe rappelle l’enfant.

- Florian ? Tiens !! (Il lui tend le livre) C’est pour toi
- (Et énorme sourire) oh !! Merci !! (Il va faire un bisou à l’homme qui sourit tendrement) Je vais le lire ce soir

Voilà pourquoi à huit ans il va faire son entrée en sixième, après avoir aménagé un emploi du temps spécifique avec ses professeurs et lui avoir fait sauter deux classes ou plutôt lui avoir permis de ne faire que deux trimestres par classe afin que tout se passe en douceur avec les autres élèves qui du fait son fier de leur copain.

À l’entrée du lycée, il est accueilli gentiment par le proviseur avec qui ses grands-parents ont eu de nombreux contacts pendant la fin de l’année scolaire précédente ; il s’est arrangé pour mettre Florian dans la même classe que ses trois amis de CM2, pendant le trajet jusqu’à la salle ou aura lieu son premier cours il le rassure du mieux qu’il peut voyant bien que le petit bout de chou est soudainement devenu mal à l’aise remarquant les regards appuyer des « grands » se demandant ce que venait faire ici ce bébé de huit ans.

Au début du cours, il se présente bravement faisant sourire les autres élèves ; au fils des jours et aidé par ses trois amis il finit petit à petit par être accepter de sa classe d’abord puis voyant qu’il ne se prend pas la tête de tout le lycée ensuite.

Il n’y a qu’en gymnastique qu’il est un peu perdu, non pas qu’il n’aime pas le sport mais il est vraiment trop jeune pour certains comme le hand-ball ou le volley-Ball, mais pour le reste et en fonction de sa taille il se débrouille plutôt bien faisant souvent rire aux éclats ses camarades de sports devant ses pitreries.





Re : Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020


Chapitre 7 (1 / 3) : Trois ans plus tard (Aix en Provence)


La gentillesse et la bouille craquante du petit bonhomme firent rapidement de lui la coqueluche de l’établissement et c’est à l’âge de onze ans qu’il arrive en troisième sous la protection de tous qui le considèrent depuis comme leur mascotte et ne cessent de lui démontrer par de nombreuses marques d’affections combien ils sont fiers de lui.

Chloé hurle de douleur, ils sont dans le jardin de celle-ci à jouer dans la piscine ; Thomas en chahutant avec Éric et Florian pousse sans le faire exprès la petite fille qui tombe alors dans l’eau et s’ouvre la cuisse en touchant une arête de carrelage de celle-ci.

Ils la sortent aussitôt de là et l’allongent doucement sur le transat en prenant soin de mettre sa jambe blessée de façon à ce que le sang ne tache pas celui-ci ; c‘est un peu la panique chez les garçons car la petite coupure à l’air quand même bien profonde.

- (Éric en panique) Il faut appeler de l’aide vite !!
- (Chloé qui à la vue du sang ne se sent pas vraiment bien) Mes parents ne rentrent pas tout de suite
- (Thomas) Il faut appeler quelqu’un !!
- (Florian lui ne panique pas) Il y a une trousse à pharmacie chez toi ? On pourrait déjà nettoyer et désinfecter si ça tombe ce n’est pas grand-chose
- (Thomas) Ça saigne bien en tout cas
- (Chloé entre deux sanglots) Il y en a une dans la salle de bains
- (Florian) j’y vais, surveillez là les gars je reviens

Il court à l’étage et après un petit moment à se repérer, trouve enfin la mallette blanche avec la croix rouge dessiner dessus ; il prend en passant une serviette propre et ressort aussitôt, en redescendant les escaliers il aperçoit un nécessaire de couture qu’il prend en passant ayant bien une idée derrière la tête puis fonce comme un dératé rejoindre les autres dans le jardin.

- Thomas !! File prévenir tes parents s’il te plaît
- J’y vais !!

Pendant que le garçon part en courant chercher des secours, Florian ouvre la mallette et en sort le désinfectant et la gaze ; il commence à nettoyer la plaie doucement en faisant attention de ne pas faire de mal à son amie qui déjà avant même qu’il la touche pousse déjà des petits « aïe » d’appréhension.

- Je ne t’ai encore pas touché Chloé alors arrête de faire ta chochotte tu veux bien ?
- Aïe !! On voit que ce n’est pas à toi que c’est arrivé !!
- (La plaie propre, l’ouverture est quand même bien profonde) Éric ? Tiens-la s’il te plaît et toi ne regarde pas ok ? Tu me fais confiance ?
- (Pour lui faire confiance c’est sûr qu’elle lui fait confiance, il pourrait lui demander n’importe quoi qu’elle le ferait sans rechigner tellement elle est en admiration depuis des années devant son ami) qu’est-ce que tu vas faire ?
- T’occupe et ferme les yeux et toi tiens lui bien la jambe

Il prend alors une aiguille et un fil de coton nature qu’il imbibe ainsi que ses mains d’alcool à quatre-vingt-dix degrés et enfile le fil dans le chas de l’aiguille ; il commence alors à rapprocher les deux bords de la plaie et tel qu’il l’a vu faire dans un livre qu’il a lu récemment, il commence à faire des points de sutures pour refermer la petite plaie béante.

Les deux autres ne disent plus rien, le regardant faire avec dans les yeux une lueur d’admiration pour leur copain si doué dans tout ce qu’il entreprend ; ils savent au plus profond d’eux le connaissant depuis si longtemps que quand il fait un truc, non seulement il va jusqu’au bout mais en plus il le réussit toujours ce qu’il entreprend.

- (Finissant sa tâche et terminant par un petit pansement autocollant après avoir nettoyé une nouvelle fois la coupure parfaitement refermée) Là !! Voilà !! Tu es comme neuve ma puce !! (Il se penche et fait un petit bisou sur le sparadrap, ce qui fait rire bêtement ses amis) guéri !! (Il regarde son amie) Ça mérite une « tite » récompense non ? (Il tend sa joue)
- (Elle lui fait un gros smack mort de rire) Merci docteur !

C’est à ce moment-là qu’arrivent les parents de Thomas courant dans le jardin rejoignant les enfants, affolés par ce que leur a raconté leur fils ; quand ils voient le pansement et le sourire que font les trois jeunes, ils soufflent quelque peu rassuré de voir qu’apparemment il y a eu plus de peurs que de mal.



Chapitre 7 (2 / 3) : Trois ans plus tard (Aix en Provence)


- (Le père de Thomas) Et bien !! Ce n’est pas aussi grave que ça non ? D’après « Thom » il fallait t’emmener à l’hôpital pour te recoudre ; très beau pansement, lequel de vous deux à fait ça ?
- (Chloé) c’est « Flo » et il m’a aussi recousu, je n’ai rien senti (Là elle ment un peu mais bon !! Ils l’ont traité de chochotte quand même alors faut pas pousser) et ça ne saigne plus
- (Le père de Thomas incrédule) Quoi !! (Il regarde Florian) tu l’as recousu ? Mais !! C’est dangereux et si ça s’infecte ? Il ne faut pas jouer avec ça tu sais !! Ce n’est pas une poupée ni un jeu !!
- (La mère de Thomas se tenant la main devant la bouche pour ne pas montrer sa crainte) Il faut vite l’amener à un médecin, viens Alain nous devons l’amener aux urgences

C’est dans un crissement de freins que la voiture stoppe sur une place de parking tout près de la porte d’entrée des urgences, Alain et Evelyne, sa femme, descendent alors en quatrième vitesse et sorte une Chloé qui du coup ne se sent plus rassurée du tout devant la mine inquiète des parents de Thomas.

Elle est emmenée tambours battant jusque dans la salle heureusement vide ce jour-là et est vite prise en charge par un infirmier auquel les deux adultes racontent les mésaventures de la petite fille ; celui-ci alarmé par ce qu’il apprend, s’empresse de faire appeler l’interne de service et de faire entrer Chloé dans une salle blanche afin de lui prodiguer rapidement les soins dont elle a assurément besoin.

L’interne un jeune homme souriant arrive et pose quelques questions à ceux qu’il croit être les parents de la fillette.

- Qu’est ce qui lui est arrivé
- (Alain) Elle est tombée dans la piscine et s’est ouverte la cuisse, mais le plus grave c’est qu’un de ses copains un gamin de onze ans s’est amusé à la recoudre.
- (L’interne n’en croyant pas ses oreilles) Quoi !! Décidément ces jeunes ne savent plus quoi faire pour se rendre intéressant (Il s’adresse à Chloé) Tu as mal ?
- Non docteur pas du tout
- (Surpris de sa réponse) tient donc !!! (Il l’installe sur une table d’opération) Regardons voir ça (Il ôte alors le pansement s’attendant au pire et reste un moment scotché devant ce qu’il découvre sous ses yeux) Ne bouge pas petite je reviens (Il s’adresse au couple) Ne vous inquiétez pas je vais juste chercher mon chef de service

Alain et Evelyne se regardent blancs comme un linge, ils ont bien vu le regard du jeune interne et s’inquiètent sur ce qui l’a poussé à aller chercher de l’aide auprès d’un spécialiste ; Quand celui-ci revient accompagné cette fois par un homme d’une cinquantaine d’années, ils ne prennent même pas le temps de s’adresser aux « parents » qu’ils sont déjà auprès de Chloé à inspecter méticuleusement la cicatrice recousue par Florian.

- (Le patron) Je veux une radio immédiatement vous entendez ?
- (L’interne avec respect) Oui professeur

Pendant que le jeune homme emmène la fillette faire l’examen demandé, le chirurgien se tourne vers le couple se voulant rassurant du moins c’est ce qu’ils croient en le voyant s’approcher d’eux souriant.

- Je suis le professeur Charlier, chirurgien urgentiste depuis presque trente ans et je vous avoue que ce que je viens d’apprendre me stupéfait ; vous êtes les parents de la jeune fille ?
- (Alain) euh !! Non docteur, nous sommes ceux d’un de ses amis qui étaient présents lors de sa chute
- Celui qui l’a recousu ?
- (Evelyne) Bien sûr que non !! Jamais notre fils n’aurait fait une chose pareille, d’ailleurs nous avons sermonné le garçon qui a fait ça.
- Ah oui ? D’après mon jeune collègue ce garçon n’aurait que onze ans ?
- (Alain) C’est bien l’âge de Florian en effet, pourtant je vous assure que c’est un garçon très bien que nous aimons beaucoup mais je ne comprends pas ce qui lui a pris.
- Vous lui en avez parlé ?
- (Alain) Un peu avant que nous amenions Chloé ici
- (Curieux) Et que lui avez-vous demandé ?
- (Alain) Pourquoi il a fait une chose pareille bien sûr !!
- Et qu’a-t-il répondu ?
- (Alain) Qu’il avait fait le nécessaire pour arrêter la plaie de saigner, qu’il avait lu comment faire dans un livre
- (Evelyne dépassée) Vous vous rendez compte docteur !! À onze ans recoudre une plaie !! C’est vrai que c’est un gentil garçon mais là je pense qu’il a été un peu trop loin
- (Le professeur) Hum !! (Il voit revenir l’interne avec la fillette et les radios) Alors ??



Chapitre 7 (3 / 3) : Trois ans plus tard (Aix en Provence)


- (Le jeune homme clippe les négatifs sur le tableau lumineux) Regardez par vous-même professeur, c’est purement incroyable !!
- (Ahuri par les images qu’il fixe intensément, les yeux presque collés dessus) Comme vous dites jeune homme, incroyable !! (Il se retourne vers le couple) Pourrions-nous voir ce garçon ? Où habite-t-il ?
- (Alain se faisant du mauvais sang pour le petit Florian) il ne va rien lui arriver de fâcheux j’espère ? Comme je vous l’ai dit c’est un gentil gamin et dans le quartier personne ne supporterait qu’on lui fasse du mal
- (De plus en plus surpris) Qui vous a dit qu’on lui voulait du mal ? Je voudrais juste le rencontrer et lui poser quelques questions c’est tout ; Mais dites-moi ? Vous avez drôlement l’air d’y tenir beaucoup à ce gamin ?
- (Evelyne qui prend elle aussi la défense de Florian) C’est qu’il est tellement adorable, et en plus très intelligent pour preuve il est actuellement en troisième au collège.
- Ça lui fait voyons !! Deux à trois ans d’avances ? Pas mal !! (Il prend sa décision et regarde sa montre) Bon !! À cette heure il devrait être chez lui alors ne perdons pas plus de temps, allons-y !!
- (L’interne en prenant Chloé par la main) Remets ton pantalon nous partons
- (Alain surpris) Mais !! Je ne comprends pas !! Vous ne l’opérez pas ?
- (Le professeur) Pourquoi faire ?
- (Alain ahuri par la question dont la réponse qui lui paraît tellement évidente) Pour refaire ses points de suture tiens !! Et puis vérifier si ça n’est pas infecté par la même occasion (il s’énerve) enfin faire votre métier quoi !!!
- (Le professeur comprenant qu’il s’est mal exprimé) Ne vous fâchez pas, je me suis mal fait comprendre ; Je voulais dire, pourquoi faire puisque même moi je n’aurais pas mieux fait.

Il quitte alors la pièce pour se mettre en civil en laissant les parents de Thomas comme deux ronds de flan à tourner en boucle sa dernière phrase, puis eux aussi récupérant leur fille retourne vite fait jusqu’à près de chez eux où habitent également les grands-parents du petit Florian.

Ils arrivent en même temps devant le pavillon joliment décoré par Maryse et sans cesse entretenu par Michel qui d’ailleurs justement est en cours de rénover le portail ; Il voit arriver le petit groupe auquel il sourit cordialement reconnaissant ses voisins et amis.

Quelques mots d’explications au vieil homme sur la raison de leur visite et celui-ci amicalement les prie d’entrer et les installe dans le salon.

- Si vous pouviez patienter quelques minutes, mon petit-fils n’est pas seul il est avec (il hésite) un ami à nous mais il ne devrait pas tarder à descendre ; En attendant puis-je vous offrir quelque chose ? Et toi Chloé un jus d’ananas comme d’habitude ?
- (La fillette est comme chez elle ici et considère depuis toujours Michel et Maryse comme ses grands-parents car elle n’a jamais connu les siens) Oui papy

Pendant qu’il s’affaire en cuisine, des pas dans l’escalier annoncent la venue de Florian et d’un homme qui dès qu’il le voit fait bondir le professeur de son fauteuil.

- Philippe ? Mais !! Qu’est-ce que tu fais ici ?
- Claude ? Eh bien ça alors !! Comme le monde est petit (se rappelant de la question) je suis venu rendre visite (il ébouriffe la touffe de cheveux que ne demandait sûrement pas ça du gamin près de lui) à mon petit prodige, et toi ?
- Apparemment je suis là pour la même raison (son regard devient inquisiteur en scrutant Florian qui inconsciemment vient se serrer un peu plus contre Philippe qui l’entoure alors d’un bras protecteur) C’est bien toi le jeune garçon qui a soigné cette jeune fille cet après-midi ?
- (Florian jette un coup d’œil rapide vers Chloé qui lui fait un grand sourire) Oui monsieur, elle s’était fait mal en tombant
- Et ou as-tu appris à faire ça ?
- Dans un bouquin monsieur
- (Philippe voit aussitôt le sursaut de son ami) Il y a un problème avec Florian ?
- (Claude détache ses yeux de l’enfant pour se tourner vers son camarade d’université) Aucun si ce n’est que ce jeune garçon a fait ce qui demande d’habitude plusieurs années de pratique et ça simplement en lisant un livre, alors j’aimerais juste comprendre ; et d’ailleurs puisqu’on parle de comprendre, qu’est-ce que tu fais là toi ?
- (Philippe sourit à son vieil ami) J’essaye aussi de comprendre figure toi, et à mon avis ce n’est pas en cinq minutes que tu vas y arriver ; Crois-moi !!






Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020


Chapitre 8 (1 / 3) : Six ans plus tard (Aix en Provence)


Dix-sept ans aujourd’hui et plus qu’une journée à attendre pour les résultats du bac, Florian descend à la cuisine en chantant à tue-tête.

- Quoi ma gueule !! Qu’est-ce qu’elle a ma gueule !! Ce n’est pas comme une que je connais !! Une qui m’a laissé tout seul !! Ma gueule à moi
- (Il est vite stoppé par Maryse morte de rire) Mes oreilles !! Pitié pour mes oreilles !! Mais tu es déchaîné ce matin !!
- (Grand sourire à sa grand-mère) C’est le grand jour aujourd’hui, je vais connaître mes notes du bac
- (Elle le regarde amusée) Comme si tu ne les connaissais pas d’avance ?
- (Il soupire) Normalement oui mais tu sais ça dépend aussi du correcteur, s’il a envie de saquer ou pas ; Mais s’il est juste alors je me suis arrangé pour avoir entre seize et dix-huit partout, comme ça, j’ai laissé un peu de marge.
- (Elle soupire) Allez mange !! Je ne vois pas où il te reste du plaisir à découvrir les choses, tu sais tout d’avance
- (Il la regarde avec reproche) Comme si j’y étais pour quelque chose, tu crois quoi ? Que ça m’amuse d’être obligé de faire des erreurs pour ne pas passer pour un fayot ou voir pire encore aux yeux de mes copains ?

Elle préfère ne pas répondre et en rester là car c’est un sujet qu’elle sait trop sensible pour Florian, qui s’arrange pour toujours faire en sorte de paraître normale aux yeux des autres.

Lui termine son petit-déjeuner et prévoit de passer une journée loukoum dans le jardin devant quelques bons bouquins ; Après une bonne douche et avoir enfilé un short et un tee-shirt, il s’installe donc comme prévu dehors en prenant soin de se mettre à l’ombre car sa peau blanche a plus tendance à rougir qu’à prendre le hale du bronzage.

Dans la maison d’en face Thomas et Éric viennent de se mettre à la fenêtre de la chambre de ce dernier, Thomas ayant passé comme souvent la nuit chez son ami ; C’est Thomas qui le premier remarque Florian installé dehors à bouquiner, il reste un moment pensif à le regarder avant de se tourner vers son pote.

- Florian ne sortira pas aujourd’hui on parie ?
- Pourquoi ? Ne me dis pas qu’il est déjà avec ses bouquins !!
- Et si !!!
- Y a pas à dire il est spécial ce mec !!
- (Thomas n’arrive pas à décrocher le regard du garçon dans le jardin) Oh oui !! Pour être spécial, il l’est !!
- (Éric se retourne étonné de l’intonation de voix de son pote) Dis-moi que ce n’est pas vrai ? Tu le kiffes à ce point-là ?
- (Thomas jette un œil rapide amusé à son ami et reprend aussitôt l’observation de l’autre garçon plongé dans son livre loin d’imaginer la discussion dont il est le principal intéressé) C’est bien à toi de me dire ça !!
- (Éric vient s’accouder à la fenêtre près de son copain et regarde également le petit rouquin) Et dire qu’il ne s’en rend même pas compte.
- (Thomas en soupirant) S’il savait !!
- (Éric soupirant lui aussi) Là je crois qu’on rêve non ? Et puis il y a Chloé, je ne sais pas comment elle fait pour ne pas craquer ; Ou il ne voit rien, ou il n’y pense même pas.
- (Thomas) Je crois bien que c’est la deuxième solution, il ne voit pas tous les regards porter sur lui depuis l’année dernière ; mais !! Regarde-le !! Ce mec est super-canon et il fait comme s’il était toujours un môme, dis Éric ? Tu crois qu’il se branle toi ?
- (Ricanement) Si c’est le cas il cache bien son jeu, jamais une allusion ni quoi que ce soit qui pourrait y faire penser (il rit franchement) ce n’est pas comme nous hein ? Ça me donne des idées d’en parler pas toi ?
- (Thomas regarde son pote en souriant, jette un œil vers la protubérance qui orne déjà son slip) Je vois ça mon salaud, tu ne penses vraiment qu’à ça !!
- (Éric met la main directe sur le boxer en plein développement de Thomas) Parce que toi tu n’y penses jamais peut-être ?
- Avec toi il n’y a pas de risque d’oublié !! Peux-tu me dire ce que fait ta main sur ma queue ?
- (Il l’enlève en souriant) Ok !! Je vois que tu n’as pas envie alors je vais le faire tout seul.
- Maintenant que tu m’as bien excité continue !! Mais tu me le fais pendant que je mate « Flo » ok ?
- (Éric amusé) Ça va être vite fait alors vu comme tu le kiffes

Thomas préfère ne pas répondre et s’accoude à nouveau à la fenêtre pour regarder celui qui le fait fantasmer depuis plus d’un an déjà ; Éric reprend ses caresses sur le boxer pour bien faire durcir l’animal à l’intérieur, une fois qu’il sent le sexe bien raide sa main part à l’intérieur du sous-vêtement pour le saisir et lui appliquer les petits va et vient rapide qui vont mener son camarade à la jouissance.



Chapitre 8 (2 / 3) : Six ans plus tard (Aix en Provence)

Ce genre de petits jeux est pour eux monnaie courante depuis qu’ils se sont avoués préférer les hommes lors d’une soirée alcoolisée où Thomas a fini sa nuit dans le lit d’Éric et que celui-ci toutes barrières levées par l’ivresse l’a sucé jusqu’à le faire jouir dans sa bouche.

Le lendemain quand ils se sont réveillés, leur position étant sans équivoques les a fait rire et redonner l’envie de bisser la fin de soirée ; depuis lors ils s’appliquent ce petit traitement réciproque dès qu’ils se sentent des envies, et ce sans aucune gêne l’un envers l’autre.

Au contraire leur amitié ne s’en est trouvé que renforcer et maintenant ils sont l’un pour l’autre les meilleurs confidents qu’il soit ; d’où cette conversation sur leur camarade que tous deux s’avouent sans honte qu’ils se le taperaient bien tellement il est à croquer.

Chloé marche dans la rue pensive, c’est maintenant une belle jeune fille que les garçons aiment regarder quand elle passe près d’eux ; Seulement voilà, ils n’ont aucune chance avec elle car Chloé est amoureuse, C’est en pensant à celui qui fait battre son cœur qu’elle se promène sans réel but depuis bientôt une heure.

Quand elle s’est rendu compte qu’elle éprouvait des sentiments autres que ceux de l’amitié envers Florian, elle a commencé à essayer de l’approcher sur ce sujet avec des questions d’abord anodines puis voyant qu’il n’était pas réceptif plus direct.

Sa réponse l’a alors bouleversée et depuis elle s’accroche tentant par tous les moyens de changer les sentiments qu’il a envers elle ; Elle se rappelle alors cette fameuse journée quelques semaines auparavant ou elle a vaincu sa timidité pour faire le premier pas voyant que celui-ci ne viendrait pas de lui.

- (Chloé avale difficilement sa salive et courageusement se lance) Dis-moi « Flo » ? Je peux te poser une question personnelle ?
- (Il la regarde surpris puis en souriant) Pourquoi d’habitude tu n’as pas ta langue dans ta poche il me semble.
- (Elle se trouble) Je sais « Flo » mais là ce n’est pas pareil.
- (Intrigué) Ok !! (Il s’arrête et la regarde franchement dans les yeux) Qu’as-tu à me dire de si important et personnel pour te mettre dans un état pareil ma puce ?
- (Dans un souffle avant de ne plus oser) Je t’aime « Flo »
- (Surpris) Moi aussi tu le sais bien !! C’était ça ta question ?
- (Voyant qu’il n’a pas compris) Tu le fais exprès ou quoi ? Je t’aime !! Pas comme une amie ou comme une sœur mais comme une amoureuse, c’est plus clair maintenant ?
- (Vite un endroit ou disparaître pense-t-il) Heu !! Ça te prend comme ça ?
- (Elle sent les larmes lui monter aux yeux) Mais réponds-moi enfin !! Tu ne vois pas dans quel état ça me met de ne pas savoir ?
- (Il la prend dans ses bras et après un bref instant de réflexion) Tu me demandes si je t’aime, je te réponds oui mais si c’est comme un amoureux là je te dis non ; Pour moi tu es comme ma sœur ou ma meilleure amie comme tu veux mais pour le reste sache que ce n’est pas possible.
- (Elle fond en larmes) Mais pourquoi ? Je ne te plais pas ?
- (Comment lui dire se demande-t-il) Tu es très belle Chloé et tu le sais très bien mais je ne veux pas te faire espérer quoi que ce soit d’autre qu’une sincère et profonde amitié avec moi.
- (Ses larmes coulent de plus en plus le long de ses joues) Je ne comprends pas !! Dis-moi au moins pourquoi ?
- (Il cherche quoi lui dire) Parce que je vais bientôt partir d’ici, dans trois mois je pars en fac de médecine à Reims et je ne rentrerai plus que pendant les vacances et encore si je n’ai pas de devoirs ou de permanences à faire ; Alors tu vois bien que ce ne serait pas sérieux de ma part d’engager une relation avec toi, et puis je te l’ai dit je n’éprouve pas envers toi les sentiments qu’il faut pour ce genre de relation.

Elle s’échappe de ses bras et court comme une folle pour pouvoir pleurer tout son saoul sans qu’il puisse la voir, trop malheureuse pour supporter ses paroles de réconfort qu’il ne manquerait pas d’avoir pour elle.

Florian la laisse partir atterré par ce qu’il vient de se passer, il ne comprend pas car pour lui Chloé c’est une grande sœur qu’il aime réellement mais pas pour ce qu’il a compris qu’elle voudrait de lui ; Non car ça, il ne le peut pas, il prend alors une décision et en courant à perdre haleine tente de la rattraper pour lui avouer ce qu’il n’a encore jamais dit à personne.

Il ne met pas longtemps à la retrouver assise sur un banc dans le petit parc jouxtant la rue où ils habitent. Doucement il vient s’asseoir près d’elle et gentiment lui entoure ses épaules de son bras puis la tient serrée contre lui.

- Arrête de pleurer ma puce, tu n’y es pour rien ; C’est moi qui ne peux pas !!
- (Elle tourne son visage triste vers lui) Mais !! Pourquoi ?
- (Dans un souffle) Les filles ne m’intéressent pas voilà pourquoi
- (Elle ne comprend pas) Comment ça ?



Chapitre 8 (3 / 3) : Six ans plus tard (Aix en Provence)


- Je ne suis pas attiré par le sexe pour l’instant, voilà pourquoi !! (Il se met à trembler à son tour) J’ai tant de choses dans la tête tu sais, je n’ai pas encore eu le temps pour penser à ça.
- (Qu’est-ce qu’il est en train de me dire là !!) Mais enfin ce n’est pas possible !! Il n’y a pas à y penser !! C’est une chose aussi naturelle que respirer ou manger.
- (Florian sent les larmes sortir de ses yeux) Tu n’as pas encore compris que je ne suis pas comme vous ? Que je me force pour vous ressembler ? Pendant que vous pensez à des choses puériles moi je suis plongé dans des calculs de probabilités à plusieurs chiffres après la virgule ; Même au bahut je me force à faire des fautes pour ne pas avoir que des vingt et passer pour une bête curieuse, j’ai su lire à deux ans et à quatre ans j’étais capable de choses que certains adultes n’arriveront jamais à faire.
- (Chloé n’en revient pas et pourtant elle le croit, la tristesse qu’elle lit dans ses yeux est si émouvante qu’elle le serre à son tour très fort dans ses bras) Je ne savais pas, ça doit être très dur à vivre.

Toute à ses pensées sur ce jour où elle apprit le secret de Florian, elle ne s’aperçoit pas qu’elle passe justement « comme par hasard » devant chez lui et c’est en butant assez rudement contre un vélo poser le long d’un mur qu’elle revient enfin à la réalité et s’arrête se demandant où elle est.

Elle sourit quand elle reconnaît la maison à quelques mètres d’elle et d’un pas rapide en se massant le genou elle entre dans la cour et se dirige vers la porte d’entrée ; Comme à son habitude, elle entre sans frapper et connaissant parfaitement les lieus va déjà s’assurer qu’il n’y a personne au rez-de-chaussée avant de monter à l’étage voir si Florian est dans sa chambre.

Par la porte-fenêtre du salon elle le voit tranquillement assis une pile de livres près de lui, elle le regarde alors sentant son cœur s’accélérer comme à chaque fois qu’elle est non loin de lui ; Elle n’a pas déclaré forfait sur son amour pour lui et entend bien l’amener petit à petit à découvrir sa libido et pouvoir enfin avoir la relation qu’elle souhaite de tout son cœur avec ce garçon si craquant et gentil.

- Eh bien Chloé !! On ne dit plus bonjour ?
- (Elle sursaute, se retourne et cherche quelques secondes quand elle voit enfin Michel grimpé sur un escabeau dans le coin de la pièce en train de refaire une applique) Bonjour papy !! Mais ce n’est plus de ton âge de grimper sur un escabeau, tu ne pouvais pas demander à « Flo »
- Si bien sûr !! Mais j’avais envie de le faire moi-même et puis je ne sais pas ce qui m’arrive mais j’ai la forme en ce moment
- Je vois ça !! À quatre-vingt-sept ans, quand même fais attention.
- Oui mademoiselle la rabat-joie (il rit) tu es venue voir « Flo » ? Essaie de lui changer les idées, il est toujours plongé dans ses livres en ce moment.
- (Elle sourit au vieil homme) Pas évident ça !! Une drôle de mission que tu me donnes là papy.
- Bah !!! Qui ne tente rien n’a rien.
- (Elle prend un air conquérant) bon !! Je vais régler son compte à l’intello de service.
- Voilà une femme de poigne ou je ne m’y connais pas hé ! Hé ! Bon courage soldat !! Hé ! Hé !

Elle part donc d’un pas décidé et stoppe juste derrière Florian qui ne l’a pas entendu venir. Elle le regarde tendrement et s’amuse de sa mèche rebelle qui résiste à toutes les tentatives de domestication de sa part.

Sa main ne résiste pas et se porte doucement sur son épaule le faisant sursauter ; il tourne la tête, sourit et se lève pour la quadruple bise habituelle.

- Ça va ma Chloé ? Je n’attendais pas ta visite, c’est une bonne surprise.
- Je n’arrivais pas à rester en place, d’attendre les résultats du bac tu ne peux pas savoir comment ça me stresse.
- Je vois ça !!
- Ça n’a pas l’air de t’inquiéter beaucoup par contre ?
- Bah non !! De toute façon cela ne changerait rien ; Mais prends un transat et installe-toi près de moi si tu veux.
- (Ne demandant que ça) De toute façon toi tu es sûr de l’avoir, alors que moi !!!
- N’y pense pas, relaxe !! Tu as prévu quoi pour l’année prochaine ?
- J’aimerais me diriger vers le social, et toi ?
- Médecine, mais je te l’ai déjà dit ; je suis inscrit à la fac de Reims et Philippe doit m’y accompagner ce mois si pour me montrer les lieux.
- Tu vas vivre ou ?
- Justement c’est pour toutes ces choses-là qu’il faut qu’on voit, j’aurai bien aimé louer un studio mais mon grand-père ne veut pas sous prétexte que je suis trop jeune.
- Alors tu vas faire quoi ?
- Ils pensent me mettre en cité U (il grimace) mais ça ne me plaît pas du tout.





Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020


Chapitre 9 (1 / 3) : La même année (Paris)


Annie est heureuse, elle vient d’obtenir du parquet l’autorisation de suivre son mari et a reçu au courrier de ce matin sa feuille de mutation pour un poste de juge pour enfants au palais de justice de Reims ; Son époux Frédéric c’est vu proposer une opportunité de carrière au centre universitaire de Reims et a repris depuis déjà deux ans les cours nécessaires pour y être nommer comme professeur de chirurgie réparatrice cette année-là, donc à la prochaine rentrée.

Il est actuellement en poste comme chirurgien à l’hôpital Salpetrière mais n’a jamais pu s’habituer à la vie parisienne étant originaire d’un petit village marnais ; Le directeur de l’hôpital l’a convoqué ce matin-là pour tenter une dernière fois de le faire changer d’avis car il va perdre en le laissant partir un élément de grande valeur qu’il aura un mal de chien à remplacer s’il ne lui fait pas changer sa décision.

Guillaume par contre n’est pas très chaud pour quitter son collège parisien où il s’est fait un tas d’amis et surtout quitter Juliette la jeune fille de tous ses fantasmes d’adolescent ; Aussi ce jour-là il n’est pas de très bonne humeur ayant entendu ses parents hier soir discuter de leur prochain déménagement dans cette ville de plouc appeler Reims et où il n’y connaît personne.

Damien lui est heureux comme tout car comme son père il n’aime pas vivre ici ; La capitale que tout le monde vante comme la plus belle ville du monde n’est pour lui qu’un lieu sale couvert de monde qui court partout et tout le temps.

Aurélien lui s’en fout royalement, vivre ici ou ailleurs lui est complètement égal du moment qu’il est avec sa famille tout va bien pour lui. No stress / no souci, tel est sa devise et il montre bien que là encore il la respecte à la lettre.

Cette soirée en famille s’annonce donc contrastée, il va être question du départ et des modalités qui vont avec. Frédéric n’a pas cédé et a donc maintenu son préavis qui se termine à la fin du mois, il est heureux de sa décision et sifflote dans le métro sur le chemin du retour sous le regard éternellement indifférent des autres utilisateurs.

Une fois le repas terminé, ils s’installent tous dans le salon et pour les plus jeunes, attendent qu’un de leurs parents prenne la parole.

- (Frédéric) Bon !! Vous savez tous pourquoi nous sommes réunis ce soir, le mois prochain nous faisons nos valises et partons nous installer à Reims ou votre mère et moi avons trouvé des opportunités de travail que nous ne pouvons refuser ; Le but de cette discussion familiale n’est pas de dire si oui ou non vous êtes d’accord mais pour répondre à toutes les autres questions que vous pourriez vous poser.
- (Damien souriant) Nous allons habiter où p’pa ?
- Nous avons signé un compromis de vente cette semaine pour un bel appartement dans un quartier tranquille
- (Aurélien plus terre à terre) Nous aurons chacun notre chambre ?
- (Annie prenant la parole en souriant) Bien sûr cela va de soi, vous êtes grand maintenant et plus en âge de partager votre chambre comme en ce moment.
- (Guillaume taciturne) On pourra inviter nos amis pendant les vacances ?
- (Annie) Bien sûr !! (Elle rit) Mais pas tous en même temps quand même.
- (Guillaume un peu rassuré) Et le bahut sera loin ?
- (Frédéric qui connaît bien le quartier où ils vont habiter) Pas très non, juste trois arrêts de bus
- (Aurélien l’aîné des trois garçons) Et le mien p’pa ?
- Pareil mais dans l’autre direction, mais c’est la même ligne de bus et elle s’arrête à cinq cents mètres de chez nous.
- (Damien le cadet de la famille) Waouh !! C’est loin !!
- (Annie amusée) Un peu de marche le matin te fera le plus grand bien et puis ton grand frère pourra te porter ton cartable s’il est trop lourd.
- (Guillaume levant les yeux au ciel) M’man !!! Il est assez grand pour le porter tout seul.
- (Damien usant du vieux subterfuge des yeux de cockers) Guigui !! Tu m’aideras hein !!!
- (Guillaume en soufflant fort) Nous verrons ça !!

Ce qui en parole de grand frère, du moins de celui-là veut dire oui. Ce qui fait sourire tendrement leur mère heureuse d’avoir des enfants qui s’entendent aussi bien.

Le reste de la soirée passe à régler les détails et c’est bien après vingt-deux heures qu’ils montent tous se coucher. Les garçons partageants la même chambre car quand ils ont emménagé dans cette petite maison située à la périphérie de la capitale, Frédéric et Annie venaient juste de se marier et ne pensaient pas avoir trois enfants aussi rapidement. Ensuite ils ont souvent abordé le sujet de changer de résidence mais ont en toujours reculée l’échéance se plaisant trop ici.




Chapitre 9 (2 / 3) : La même année (Lille)


Mélanie adore faire du shopping, surtout quand c’est avec son grand frère et que celui-ci chahute sans arrêt avec elle ; ils sont dans le centre-ville depuis deux heures et elle tient déjà un joli tas de paquets sur ses genoux car l’arrière de son fauteuil roulant étant déjà encombré par les achats de sylvain.

Un accident de voiture l’année passée lui a fait perdre l’usage de ses jambes et les médecins l’ont prévenue qu’il y avait de gros risques que cela soit définitif. De longs mois passés dans divers services hospitaliers ont fini par lui confirmer qu’il en serait hélas ainsi.

Son grand frère profite de ses congés scolaires pour la promener un peu partout afin de lui changer les idées, il ne se force absolument pas aimant sa petite sœur plus que tout ; leurs parents ont du mal à se remettre de l’accident qui a rendu leur fille infirme et tente par tous les moyens de trouver une solution pour qu’elle retrouve l’usage de ses jambes.

Pour cela ils ont consulté un tas de spécialistes qui ne leur ont pas donné beaucoup d’espoirs. Sauf un, peut-être, qui leur a indiqué le nom d’un éminent confrère très réputé pour les opérations de la moelle épinière, confrère qui pense-t-il pourrait tenter une intervention peu courante mais qui a donné quelques résultats positifs depuis quelques années dans d’autres pays.

Quand ils ont annoncé à leurs enfants que c’est pour ça étant donné les multiples examens ainsi que le temps nécessaire à leurs réalisations, qu’ils ont décidé de partir vivre pour quelque temps dans la maison que leur ont laissé les parents d’André leur père.

Ils ont décidé de prendre chacun une année sabbatique et d’inscrire les enfants pour un an dans l’école du village pour Mélanie et à la faculté de Reims pour la première année d’étude de droit de Sylvain et que celui-ci pourrait les y poursuivre si le cursus lui convient.

Ils sont donc en ville cet après-midi-là pour faire les derniers achats nécessaires à leur nouvelle vie.

- (Mélanie souriante) Je suis contente de partir tu sais
- (Sylvain surpris) Pourquoi donc ? Tu as toutes tes amies ici et là-bas tu ne connaîtras personne.
- (Mélanie) Des amies ? Où ça ? Depuis un an elles me fuient comme la peste, à croire que ça s’attrape !!
- (Sylvain reconnaissant qu’elle n’a pas tort) C’est juste qu’elles se sentent gênées de te voir comme ça, tu ne dois pas leur en vouloir.
- (Mélanie regardant son frère tendrement) Pour toi ça n’a rien changé non ?
- (Sylvain en souriant à sa petite sœur) Mais moi je suis ton grand frère qui t’aime, ce n’est pas pareil.
- (Mélanie lui rendant son sourire) C’est toi qui es le plus à plaindre dans tout ça, tu vas te retrouver loin de tes amis et de Carole
- (Sylvain sentant monter le feu à ses joues) Comment ça Carole ?
- (Mélanie se moquant gentiment de son grand frère) C’est ta petite copine non ?
- (Sylvain rouge pivoine maintenant) Mais non !! C’est juste une bonne copine, tout de suite !! Ah lala !! Tu en as de l’imagination sœurette. Et puis de toute façon je devais quitter Lille cette année pour la fac, alors tu vois ? Je serais encore avec vous pendant au moins un an, tu n’es pas contente ?
- Bien sûr que oui !!
- Alors tu vois que je ne suis pas autant à plaindre que ça.
- (Mélanie réfléchit un moment) Vu comme ça tu as sans doute raison.
- (Sylvain sérieux) Apprenez jeune fille qu’un grand frère a toujours raison (et il éclate de rire)

Sur le trajet du retour il cogite sur cette conversation, ce n’est pas Carole qui va lui manquer terriblement mais Sébastien son frère jumeau qu’il aime en cachette depuis déjà quelques années. S’il est proche de Carole, c’est justement pour avoir le plus souvent possible l’occasion de rencontrer son frère même s’il s’avoue que ce n’est pas « tip top » comme façon de penser.

Mélanie regarde son frère sans rien dire, elle n’est pas si crédule qu’elle en a l’air et a déjà remarqué les changements d’expressions du visage de Sylvain quand Sébastien est dans les parages. Elle en a d’ailleurs discuté une fois avec Carole qui elle aussi avait déjà repéré le manège mais aimant beaucoup Sylvain qu’elle considère comme son meilleur ami homme s’est juré de garder ça pour elle.

Le jeune homme soupire et son visage s’assombrit car il sait bien que de longues années d’études vont l’éloigné de celui qui passe son temps à s’introduire dans tous ses rêves depuis qu’il a l’âge d’avoir ce genre de sentiments. Les réveils en sueur le sexe tendu, il les connaît pour les vivres suffisamment souvent et toujours avec le même visage souriant et le même corps parfait de Sébastien.

Ses nuits agitées où la seule solution pour retrouver le sommeil est de se masturber dans son lit afin de libérer la pression trop forte et de pouvoir s’endormir à nouveau plus sereinement afin de redémarrer une journée pendant laquelle sa seule idée fixe sera celle de trouver encore et encore un prétexte pour être ne serait-ce qu’une minute en sa compagnie.



Chapitre 9 (3 / 3) : La même année (Orléans)


Flavien sort du dojo après avoir pris une bonne douche pour se nettoyer de toute cette sueur qui a coulé pendant les quatre heures d’entraînement, il pète la forme et c’est en trottinant qu’il part pour les deux kilomètres qui le séparent du club à chez lui.

Champion de France junior de karaté et de kendo, il manie aussi bien le bâton que les pieds ou les poings ; les sports de combats sont sa passion et entre ça et les études, il ne lui reste guère de temps pour d’autres loisirs.

Les résultats du bac ne sont pas folichons mais il a eu les notes nécessaires pour être accepté en fac de médecine à la prochaine rentrée ; Il a redoublé une fois sa cinquième et du coup c’est avec une année de retard sur les autres qu’il va postuler pour l’université de son choix.

Il a choisi Reims car il aime bien cette ville qu’il a eu l’occasion de visiter plusieurs fois avec ses parents qui y vont régulièrement pour y refaire leurs provisions de champagne. Boisson que lui n’aime pas vraiment préférant comme ses amis le whisky et la vodka dont il abuse mais pas trop quand même certains week-ends quand il part en boîte de nuit avec ses potes.

Du haut de ses un mètre quatre-vingt-douze pour quatre-vingt-cinq kilos de muscles, il en fait se retourner plus d’une sur son passage et comme un garçon de dix-neuf ans il ne se prive pas d’additionner les conquêtes féminines au grand détriment ensuite de ses demoiselles qui espèrent toujours avoir une nouvelle fois la chance de retourner dans les bras de ce beau blond à la coupe en brosse et au regard enchanteur d’un bleu très clair.

Mais Flavien est de ces garçons qui ne couchent jamais plus d’une fois avec ses partenaires féminines et qui en est très satisfait comme ça ne voulant surtout pas s’attacher à son âge.

Il aborde les derniers cinq cents mètres en petites foulées souples et félines ce qui pour un gars de sa corpulence est assez exceptionnel pour le souligner ; arrivé devant chez lui il ralentit et fait ses exercices de respirations et d’étirement le temps nécessaire à son corps d’athlète de se refroidir suffisamment dans de bonnes conditions.

Une fois entré dans l’appartement il dépose son sac à dos après en avoir sorti ses affaires de sport pour les déposer dans la corbeille à linge. Ensuite direction la chambre où il s’installe à son bureau, allume l’ordinateur et passe un moment sur Internet avec ses potes connectés.

C’est un garçon très calme qui n’aime pas les embrouilles et son vrai plaisir hormis le sport sont ses moments privilégiés de détentes qu’il passe seul dans sa chambre. Garçon plutôt solitaire pour ne pas dire que c’est un ours, il n’apprécie pas les réunions en bandes et encore moins les personnes garçons ou filles se la jouant trop en frimant ou encore ceux cherchant sans cesse à démontrer qu’ils sont les plus forts.

Son groupe d’ami de ce fait est assez limité mais il se plaît à leur dire, triés sur le volet. Un bruit dans le couloir lui fait tendre l’oreille et sourire, ses parents rentrent avec son petit frère, un bambin de six ans arriver sur le tard qui il le sait car déjà il compte les secondes dans sa tête pour voir s’il va battre son record, ne va pas tarder à ouvrir la porte de la chambre à la volée et lui sauter sur le paletot en poussant des cris de guerre.

À peine a-t-il compté jusqu’à dix que le petit monstre déboule telle une furie et saute sur son « grand » frère en poussant ses hurlements.

C’est mort de rire qu’il le reçoit dans les bras et le soulève tel un fétu de paille pour lui coller la tignasse contre le plafond ce qui bien sûr a le don d’écrouler de rire le petit bout d’homme qui ceinture bientôt le cou de son frangin en le constellant de bisous baveux.

Henriette et Bastien ses parents les regardent attendris et ne sont pas peu fiers du grand escogriffe façon schwartzy qu’est leur fils aîné et se demandent souvent comment eux, du haut de leur mètre soixante-douze pour le père et du mètre soixante pour la mère ont pu faire une telle armoire à glace.

Ils savent que dans quelque temps ce bonheur de l’avoir avec eux va se terminer et que le petit Ludovic va en avoir gros sur la patate de ne plus avoir son grand frère près de lui. Ils savent qu’ils ne peuvent faire autrement et sont fiers de leur grand garçon qui va faire des études qu’eux n’auraient jamais envisagé de pouvoir réaliser un jour.

Déjà depuis plusieurs années ils économisent sous par sous pour lui permettre de les mener à bien sans avoir à se préoccuper de problèmes financiers qu’ils savent pertinemment qu’il n’aurait pas le temps avec les études qui l’attendent d'y pourvoir par lui-même.

Aussi font ils en sortent de profiter le plus possible des derniers mois qu’ils passent ensemble.




Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020


Chapitre 10 (1 / 3) : Philippe et Claude (Cette année-là)


Philippe et Claude se sont rencontrés très souvent depuis qu’ils se sont retrouvés il y a déjà six ans, les souvenirs de fac et surtout le cas Florian a ressoudé une très vieille amitié qu’ils avaient perdu cause à l’éloignement et à une vie très riche avec un emploi du temps plus que charger.

Depuis un an maintenant ils s’emploient à renouer avec d’anciens contacts et à rencontrer leurs amis pour préparer au mieux l’arrivée de leur petit protégé dans ce monde déjà adulte qu’est la faculté. Ils ont même été jusqu’à s’y rendre plusieurs fois pour être sûr que tout se passera bien.

Philippe connaît très bien de nombreux professeurs qui enseignent dans cette fac et a eu l’assurance de leurs parts qu’ils surveilleraient de près le jeune garçon mais sans toutefois lui apporter un quelconque favoritisme. Ce que ne leur demande d’ailleurs pas Philippe qui en les écoutant prononcer ses mots sourit intérieurement en se disant qu’ils allaient vite devenir accros du gamin quand ils commenceront à peine à comprendre quelques-unes de ses possibilités.

Claude lui s’occupe plus particulièrement du CHU où il a de nombreuses connaissances aussi bien datant elles aussi des années fac que des nombreuses cessions de mises à jour qu’ils sont obligés de suivre pour rester au top de leurs métiers. Il est justement ce jour-là dans le bureau du directeur de l’établissement qui est heureux d’avoir accepté de le recevoir car la réputation de Claude n’est plus à faire dans le milieu hospitalier.

- (Le directeur) Ravi de vous rencontrer professeur Charlier, j’ai beaucoup entendu parler de vous.
- (Claude qui apprécie le compliment) Ravi également professeur Mercier, j’ai moi aussi entendu parler de vous et je suis heureux de faire votre connaissance
- Appelez-moi Robert
- Entendu Robert, moi c’est Claude
- Mon cher Claude, j’ai été intrigué par votre demande de rendez-vous. Il s’agirait si j’ai bien compris, d’un jeune garçon que vous avez placé sous votre aile et qui commencerait cette année ses études dans notre ville ; c’est bien de cela que nous allons parler ?
- (Claude sort alors de sa sacoche un dossier assez épais qu’il tend à son éminent collègue) Tenez ! ! Je vous laisse prendre connaissance de ce dossier, il sera plus explicite que des paroles.

Dans les fiches qu’il vient de remettre à Robert, il y a le rapport complet de Philippe sur les sept dernières années qu’il a passé à étudier son petit protégé ; il y a joint également les radios et son rapport personnel sur ce qui s’est passé avec Chloé il y a déjà six ans de ça, rajoutant les quelques observations faites par lui-même lors de ses rencontres avec Florian depuis cette année-là.

Robert dans un premier temps réalise une lecture rapide du dossier puis les sourcils froncés, il revient assez nerveusement au début pour reprendre une lecture plus traditionnelle. Claude s’installe confortablement dans son fauteuil car il sait pour avoir déjà montré le dossier à plusieurs collègues qu’il va en avoir pour un certain temps à attendre.

Robert marmonne, s’exclame et émet divers borborygmes de stupeur quand enfin une bonne demi-heure plus tard il lève son nez des feuillets éparpillés sur le bureau.

- Je ne connaîtrais pas votre réputation ainsi que celle du professeur Espinach, je serais amené à penser que l’on se moque très certainement de moi. Mais venant de vous je ne peux que me poser des milliers de questions suite à la lecture de cette analyse fortement intéressante je vous l’avoue.
- Je comprends Robert et c’est tout naturel, j’ai moi-même il y a six ans quand j’ai connu cet enfant et revu mon vieil ami Philippe, eu un grand moment de doutes. Les années passées près de Florian m’ont démontré l’exactitude de ce rapport et comme vous l’avez très certainement remarqué, j’y ai joint les quelques faits dont j’ai été moi-même témoin.
- Comment se fait-il que ce jeune garçon n’ait pas été suivi par une administration compétente ? C’est une vraie mine d’or pour notre pays vous en rendez-vous compte ?
- Bien sûr mais nous nous sommes tus volontairement après en avoir débattu longuement.
- Mais enfin !! Pourquoi ?
- Pourquoi ? Mais parce qu’il ne le voulait pas voilà pourquoi !! Quand vous le connaîtrez mieux vous comprendrez qu’il fait tout !! Vous m’entendez ? Tout !! Pour paraître normal aux yeux de tous. Jusqu’à volontairement faire des erreurs à ses examens pour qu’on lui foute la paix.
- Je vois que vous êtes très impliqué mon cher Claude et je présume que pour votre ami Philippe il en va de même, j’attendrais donc de savoir ce que vous attendez tous les deux de moi pour juger si votre silence est ou non justifié.
- J’aimerais et je sais que ce que je vais demander n’est pas dans les règlements d’un centre comme le vôtre mais j’espère que vous accepterez ma requête ; prendre Florian comme interne chez vous.
- (Robert le regarde surpris) Mais ce n’est pas une requête ça !! Bien sûr après tout ce que je viens de lire sur ce garçon qu’il sera le bienvenu au CHU, je ne vois absolument pas le problème de règlement que cela pose ?
- (Claude en souriant) Et si je vous dis dès sa première année de prépa ? Pas comme un vrai interne bien sûr mais plutôt comme apprenti ou observateur et c’est vous qui jugerez quand ce sera le bon moment pour lui de le devenir réellement.




Chapitre 10 (2 / 3) : Philippe et Claude (Cette année-là)


Philippe pendant ce temps-là vient juste de quitter la faculté après y avoir déposé le dossier de Florian, il sourit se rappelant la tête de la secrétaire fort jolie au demeurant quand elle l’a rappelé car il y avait soi-disant une grave erreur dans le dossier du candidat ainsi que des deux heures d’explications qui ont suivi.

- Monsieur !!! S’il vous plaît ?
- (Il se retourne comprenant que c’est à lui que l’on parle) Oui ?
- Il y a une erreur dans le dossier, la date de naissance ne correspond pas.
- (Surpris) Comment ça ?
- C’est noté mille neuf cent quatre-vingt-cinq et comme nous sommes en l’an deux mille cela ne donnerait que quinze ans au candidat.
- (Il comprend et sourit) C’est bien une erreur en effet Florian va avoir dix-huit ans, il faut modifier le dossier
- (Elle décroche le téléphone) Alors patientez un instant s’il vous plaît, (Quelques minutes d’explications puis elle se tourne une nouvelle fois vers Philippe) Monsieur le doyen désire vous rencontrez, puis je vous faire attendre un moment ? (Elle lui tend une fiche) Si vous vouliez bien renseigner cette fiche pendant ce temps-là ?
- Mais très certainement !! (Il regarde de quoi il s’agit, en fait juste quelques renseignements sur lui et le lien de parenté avec l’élève) Je vous rends ça tout de suite (Il sort son stylo et en quelques secondes termine de remplir le questionnaire qu’il rend à la jeune femme) Tenez et puis agrafez y ceci s’il vous plaît (Il tend sa carte de visite)
- Entendu monsieur heu !! (Elle lit la carte) Professeur Espinach ? Mais pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt ? (Elle reprend le téléphone et signale à son interlocuteur qui est la personne qu’il doit recevoir puis raccroche) Monsieur le doyen arrive tout de suite et vous prie de l’excuser pour cette attente.

Il ne faut en effet pas longtemps avant que n’arrive un homme d’âge avancé qui tout essoufflé se présente devant Philippe.

- Professeur Espinach ? Honoré de faire votre connaissance, il y a beaucoup d’amis à vous dans cette université et je n’ai entendu que des éloges de leurs parts.
- C’est trop gentil vraiment monsieur heu !!
- Oh !! Excusez mon impolitesse, je me présente Alain Dupré doyen de cet établissement.
- Enchanter monsieur Dupré (ils se serrent la main)
- (Revenant à l’origine de leur rencontre) Notre secrétaire à l’accueil m’a parlé d’un jeune homme de quinze ans qui voudrait s’inscrire ici cette année ?
- C’est une erreur il va sur ses dix-huit ans !! Il vient d’avoir son bac avec mention « excellence » et son plus grand désir serait de devenir médecin.
- (Étonné) Mais nos établissements ne sont pas réellement adaptés à des personnes si douées vous le comprenez bien ?
- Florian s’adaptera très vite ne vous faites pas de soucis pour ça, en plus il a l’habitude de fréquenter des personnes moins intellos que lui vu les nombreuses classes qu’il a dû passer très rapidement pour arriver ou il en est vous savez.
- Je n’en doute pas mais l’établissement n’a pas vocation de prendre en charge les enfants surdoués
- Une demande est en cours, cela devrait être réglé avant le début des cours.
- Dans ce cas !! Il ne devrait plus y avoir de difficultés à le recevoir parmi nous ; Mais dites-moi pourquoi ce jeune homme est-il une des préoccupations d’un si éminent psychologue ?
- Parce que ce garçon est pour moi toujours une énigme et qu’au fil du temps je m’y suis attaché comme s’il faisait partie de mes proches ; et n’en doutez pas monsieur le doyen, vous risquez fort de ressentir ses mêmes sentiments si vous vous intéressez à lui un tant soit peu.

Suis une longue conversation dans le bureau de cet homme sensible et intelligent qui quand il fit sortir Philippe de son bureau où il s’était installé n’avait plus qu’une hâte. Rencontrer Florian.

Claude se secoue et reprend son chemin après avoir repensé à cet après-midi ; il sort du CHU pour rejoindre la voiture où Philippe ne devrait plus tarder à le retrouver car il reste encore à s’occuper des aspects pratiques comme le logement ou même la chose idéale trouver une pension pour Florian. Tout à ses pensées, il heurte involontairement une personne sur le trottoir.

- Excusez-moi !!
- De rien !! Il n’y a aucun mal !!
- (Il lève les yeux vers la personne) J’étais distrait je m’en excuse encore
- (L’étonnement se lit sur le visage de l’homme) Professeur Charlier !!!
- (Claude surpris qu’on l’appelle par son nom détaille l’homme plus attentivement) Frédéric !!! Bon Dieu !! Si je m’attendais à te trouver par ici (Il vient étreindre le garçon qu’il a eu de longues années comme interne) Eh bien ça alors !! Tu vas bien mon garçon ?



Chapitre 10 (3 / 3) : Philippe et Claude (Cette année-là)


- Et vous professeur ? Vous n’êtes plus à Aix ?
- Si !! Si !! Mais c’est une très longue histoire, mais toi qu’est-ce que tu fais là ? Je te croyais bien casé à la « Salpé » ?
- C’est aussi une longue histoire (Il rit heureux de revoir son vieux prof) ça vous dit de prendre un verre ?
- Bien sûr !! (Il regarde sa montre) Mais avant je dois attendre un ami qui est venu avec moi, si ça ne te dérange pas il ne devrait plus tarder.
- C’est bon !! J’ai le temps, j’ai presque fini ce que je venais faire ici de toute façon.

Philippe arrive quelques instants plus tard surpris de voir son ami en pleine conversation avec un homme encore jeune. Quand les présentations furent faites, ils se dirigèrent vers un bar réputé à Reims près du CHU.

En effet, la chaise au plafond, c’est le nom du bar tient son nom à cause d’une explosion pendant la guerre qui projeta comme le nom l’indique, une chaise qui se retrouva plantée au plein milieu du plafond de la pièce.

Assis à une table, les trois hommes entamèrent une discussion très joviale devant des demis servis très frais avec la bonne épaisseur de mousse bien blanche.

Des retrouvailles aux carrières de chacun jusqu’au but de leurs séjours à Reims qui étonna beaucoup Frédéric.

- Je ne savais pas que vous aviez un fils professeur ?
- (Claude étonné) Mais je n’en ai pas ? (Il voit le regard de Frédéric se tourner vers Philippe) Ni Philippe d’ailleurs, du moins plus en âge d’aller à la fac
- Mais alors qui est ce garçon dont vous parlez depuis un moment ? Un neveu ? Un cousin ?
- (Philippe amusé par la curiosité de Frédéric) Rien de tout ça, c’est juste un ami à nous que nous aimons beaucoup et dont l’avenir nous tient particulièrement à cœur.
- Ah !! (Il rit) J’allais dire je vois mais en fait je ne vois rien du tout.

Petite synthèse de nos deux provençaux qui se termine par la journée d’aujourd’hui, des résultats obtenus ainsi que la dernière démarche qu’ils leur restent à faire pour clôturer au mieux l’arrivée de Florian dans la ville des sacres à la prochaine rentrée.

- (Frédéric après les avoir écoutés attentivement) Eh bien !! Apparemment c’est un sacré phénomène votre Florian ? J’aurais bien aimé le rencontrer rien que pour voir à quoi il ressemble.
- (Philippe en souriant sort de l’enveloppe posée sur la table une photo prise récemment où l’on voit un tout jeune garçon roux, cheveux en pétards, souriant jusqu’aux oreilles aux magnifiques yeux vert d’eau) Voilà pour combler votre curiosité, cette photo date de la semaine dernière. Je l’ai prise pour en faire des copies à joindre dans ses différents dossiers au cas où une photo serait réclamée.
- (Frédéric la lui prend des mains et pensif observe en détail l’image du gamin) Il s’entendrait bien avec mes fils celui-là !! Il a une bonne bouille et semble déluré, mais après tout ce que vous m’avez dit sur lui je n’en suis pas étonné. Il ne vous reste plus qu’à l’inscrire en cité U si j’ai bien compris ?
- (Claude pensif) Oui mais nous allons quand même passer au centre social voir s’il n’y aurait pas une famille d’accueil qui pourrait l’héberger pendant ses années de fac. Tout au moins le temps qu’il est mineur, ce garçon ne pense qu’aux études et j’ai peur qu’il ne gère pas ou très mal le fait de vivre seul.
- (Philippe) Il vit dans un monde à lui les trois quarts du temps et il serait bon pour lui de découvrir la vraie vie avec des gens qui prendraient le temps de s’en occuper un minimum.
- (Frédéric étonné) Pourquoi il est asocial ? À vous entendre on ne le dirait pas pourtant (Il regarde une nouvelle fois la photo) Ni à le voir d’ailleurs !!
- (Claude) Non pas du tout !! Juste qu’il n’attache pas la même importance aux choses courantes et que nous avons peur que tout seul il soit un peu perdu.
- (Philippe) Enfin nous verrons bien si nous arrivons à trouver ou pas, sinon ce sera la cité U
- (Frédéric) Et ses parents ? Ils ne peuvent pas l’accompagner ? S’il est si « fragile » que ça, ce serait une solution non ? À moins que leur travail les y en empêche bien sûr.
- (Philippe) Il n’a pas de parents, ils ont été tués dans un accident d’avion en Afrique quand il n’avait que quelques mois. Accident dont il a réchappé miraculeusement (Il raconte l’histoire en quelques mots) et donc ce sont ses grands-parents qui l’ont élevé, très bien d’ailleurs à n’en pas douter mais ils sont très âgés et je ne suis pas sûr que ce serait une bonne chose pour eux de les faire changer de région.
- (Frédéric songeur en reposant la photo) Je comprends, pauvre gosse !! (Il prend une décision) Ecoutez !! Je ne vous promets rien mais je vais en parler à ma femme ainsi qu’à mes enfants, je suis chirurgien et il veut le devenir déjà une, ensuite je dois beaucoup à mon vieux (Il rit) professeur pour toutes ses années passées à me soutenir. Promettez-moi de ne pas prendre de décisions avant que je vous appelle ? D’accord ? Je vais voir s’il ne pourrait pas vivre avec nous.




Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020

Chapitre 11 (1 / 5) : Prélude à l’histoire (Fin août début septembre de cette année-là)


Une nouvelle fois la famille Viala est réunie dans le salon juste après le dîner du soir ; Frédéric a déjà parlé longuement avec sa femme et celle-ci très vite, émue par ce qu’il lui a dit sur ce jeune homme orphelin élevé par ses grands-parents a accepté sous une condition la demande de son mari.

La condition c’est d’avoir avec le garçon une discussion afin de se faire une idée par elle-même de ce qu’il est réellement ne voulant faire entrer dans son foyer quelqu’un qui n’y serait pas supporté ou l’inverse.

Ils se sont donc rendus le vendredi suivant à Aix en Provence avec toute la famille pour un week-end de vacances dans le sud de la France à la grande joie des garçons. Un rendez-vous avec Philippe Espinach a donc été pris pour le samedi matin dans son cabinet de consultation.

Ils y sont arrivés sans les enfants car Annie tient à se faire son opinion avant d’engager quoi que ce soit et elle a pensé qu’il ne servait à rien de leur mettre des idées dans le crâne si ça ne se faisait pas.

Alors qu’ils sont devant la porte, prêts à sonner pour s’annoncer, un rire cristallin se fait entendre derrière celle-ci. Rire qui les enchante par sa sonorité et sa fraîcheur.

Un deuxième rire plus masculin vient en écho du premier et quelques phrases hachées et incompréhensibles parviennent à leurs oreilles.

Ils se regardent en souriant car l’ambiance qui a l’air de régner dans la pièce est pour eux de bon aloi pour la suite de la matinée. Frédéric sonne alors deux petits coups brefs qui font cesser les voix rieuses, des pas puis la serrure qui s’actionne et enfin la tête souriante et encore mouillée de larmes de Philippe.

Il reconnaît immédiatement Frédéric et un grand sourire les accueille alors et les invite à entrer.

- Bonjour Frédéric, madame, vous êtes en avance mais entrez donc !!
- (Frédéric voyant le brillant psychologue se frotter les yeux pour essuyer du mieux qu’il peut les dernières traces de son hilarité) On ne s’ennuie pas ici ? Philippe je vous présente ma femme Annie.
- Enchanté de vous connaître madame mais je vous en prie asseyez-vous. Excusez-moi (Il se frotte à nouveau les yeux) mais j’ai mon protégé qui s’est mis en mode clown ce matin.
- (Annie souriante) Nous avons entendu (cherchant dans la pièce) où est-il ?
- (Il rit à nouveau) Excusez-moi !! Mais c’est plus fort que moi, figurez-vous qu’il s’est mis sur son trente et un pour vous recevoir (Son rire repart de plus bel) sauf que ses cheveux ne veulent rien savoir (Ses mains au-dessus de sa tête font un geste mimant une explosion) et (Là il est mort de rire) Pfutt !!! Mais je vous laisse juger par vous-même ; Florian !!! Tu peux venir !!! Je les ai mis au courant de ta coupe de rockeur.

Un rire énorme lui répond en écho et Florian débarque dans la pièce les yeux trempés de larmes et mort de rire.

-TATATAAAA !!!

Frédéric et Annie devant la bouille du gamin qui vient de leur apparaître une main tenant un micro n’existant que dans son imagination, l’autre tenant apparemment le fil de celui-ci et les deux genoux écartés glissant à terre , éclate de rires à leur tour et au bout de quelques secondes Annie n’en pouvant plus a le regard qui cherche quelque chose d’apparemment important quand Philippe en bon psy lui dit.

- Deuxième porte à gauche

Celle-ci fonce sans demander son reste sous les éclats de rire des trois garçons ayant bien compris son problème. Frédéric essaie par tous les moyens de se calmer et y parvient plus ou moins. Il regarde amusé le clown en herbe devant lui.

- Là tu me scotches sur place mon garçon !! Je crois que tu as trouvé la parade à un tas de questions que ma femme avait l’intention de te poser.
- (Florian se relève et vient se tenir bien droit devant Frédéric) Excusez-moi monsieur si j’ai fait une bêtise.
- Ce n’est pas ce que je voulais dire bien au contraire, connaissant ma femme tu ne vas pas tarder à comprendre.
- (Annie revient dans ces entrefaites, elle en a profité pour se rafraîchir le visage) Ah !! Ça va mieux !! (Elle observe attentivement ce petit rouquin si craquant avec sa mèche rebelle, ses taches de rousseur et son sourire jusqu’aux oreilles) Eh bien !! (Elle fait mine de chercher autour d’elle) Où sont tes valises ?
- (Frédéric devant l’air sidéré que prend Florian) Qu’est-ce que je t’avais dit ?




Chapitre 11 (2 / 5) : Prélude à l’histoire (Fin août début septembre de cette année-là)


Frédéric donc a réuni sa famille ce soir-là et entame la conversation, commençant par tourner autour du pot ne sachant pas comment présenter les choses à ses fils qui se demandent bien ce qu’il se passe encore dans cette famille.

- Bon !! Les garçons écoutez bien !! Nous avons besoin votre mère et moi de votre accord à tous les trois.
- (Guillaume) Eh bien !! Ce sera bien la première fois !!
- (Annie sèchement) N’interromps pas ton père tu veux bien ? Surtout pour balancer ce genre d’ânerie.
- (Frédéric sourit quand il voit la tête de son fils peu habitué à se faire remettre ainsi à l’ordre par sa mère, surtout devant tout le monde) Je peux continuer ? Oui ? Alors c’est bien !! Les papiers de l’appartement sont signés chez le notaire, nous en sommes dorénavant propriétaire. Nous emménagerons donc à Reims dans deux semaines le temps de tout emballer ici, et je compte sur vous trois pour nous aider. Mais ce n’est pas tout, il risque d’y avoir un « petit » changement dans l’organisation des chambres ; un de mes amis qui m’a rendu de très gros services pendant mon internat de chirurgien cherchait à loger un de ses protégés et nous allons lui proposer avec votre mère de le prendre avec nous le temps de ses études, seulement voilà !! Nous préférerions que vous soyez tous d’accord. Accord que nous attendons avant d’annoncer la nouvelle à mon ami.
- (Aurélien toujours égal à lui-même) Quand tu dis étude c’est quoi ?
- (Frédéric) Première année prépa en médecine.
- (Damien) Mais p’pa ? Quel âge il a ? C’est un vieux !!
- (Guillaume toujours grognon) Plus vieux ou du même âge qu’Aurel c’est sûr, ce mec a au moins dix-neuf ans pour entrer en fac.
- (Annie revoyant dans sa tête le phénomène qui l’a fait encore sourire rien que d’y penser) Détrompez-vous les enfants, Florian est plus jeune qu’Aurélien.
- (Aurélien sortant pour une fois de son je-m’en-foutisme si bien ancré en lui) Tu dois faire erreur m’man ce n’est pas possible d’aller en fac à cet âge-là, je n’ai redoublé aucune classe et je ne suis qu’en première cette année.
- (Frédéric) Et pourtant je vous assure qu’à dix-sept ans Florian va entrer en fac dès la rentrée prochaine.

Une explication succincte sans non plus entrer dans les détails, sur la vie et les avancées scolaires du jeune garçon qu’ils veulent accueillir chez eux est donc nécessaire pour que les trois enfants se fassent une idée plus précise de ce qu’il est.

- (Guillaume) J’imagine bien le gars genre BCBG, des lunettes en forme de hublot avec une tronche de rat de bibliothèque boutonneux façon premier de la classe qui demande pardon en mettant la main sur sa bouche quand il pète à table. Non merci !! Pas pour moi.
- (Damien mort de rire) T’as fait ton portrait là « Guigui » à part peut-être le BCBG sauf si pour toi ça veut dire beau cul belle gueule
- (Aurélien amusé lui aussi, décidément qu’est ce qui lui arrive ce soir ?) Holà !! Vous deux il serait temps de vous changer de chambre ça devient louche là. Tiens oui au fait en parlant de chambres ? (Il regarde ses parents) Vous avez prévu quoi ?
- (Guillaume qui croit bon de préciser) Si nous sommes d’accord pour qu’il vienne habiter chez nous.
- (Frédéric sort la photo que lui a laissée Philippe) Tenez déjà pour répondre à votre première question, voici le gaillard et tenez-vous bien !! Le scoop de l’année !! (Il regarde sa femme amusé) Il a failli faire pisser votre mère dans sa culotte à peine l’a-t-elle vu quelques secondes.

Ils se penchent tous les trois pour regarder la photo qui est la même que celle montrée à Frédéric lors de sa rencontre avec Claude.

- (Damien conquis) Waouh !! Il a l’air cool (Il regarde Guillaume) Pas vraiment la tête d’un premier de la classe non ?
- (Aurélien troublé) Ouaih !! Par contre je le vois bien péter à table moi.
- (Guillaume en riant conquis lui aussi) Et belle gueule avec ça !! Manque plus qu’à voir le reste !!
- (Aurélien regarde son frère) P’pa !! M’man ce n’est pas possible !! Y a Guillaume qui vire sa cuti là !!
- (Damien fixant toujours l’image de Florian souriant) Il a l’air vraiment cool, pour moi c’est ok, j’aimerais vraiment l’avoir comme copain
- (Guillaume) Vendu pour moi aussi
- (Aurélien voyant que les regards sont maintenant portés sur lui) Heu !! Je veux bien mais comment on fait pour les chambres ?
- (Annie regarde son mari d’un air soulagé) Vous serez quatre et il y a trois chambres alors débrouillez-vous comme vous voulez.
- (Frédéric soulagé lui aussi) Faites comme bon vous semble juste que ce soit clair quand Florian sera là, je ne voudrais pas qu’il se sente exclu à cause d’une dispute à ce sujet.
- (Annie amusée et vu son métier connaissant très bien les adolescents) De toute façon je suis sûr d’une chose, s’il y a dispute ce ne sera pas contre mais pour lui (Voyant les trois têtes médusées par ses paroles) Et vous savez que j’ai du nez pour ce genre de chose.
- (Frédéric) Tellement votre mère a du nez qu’elle a juste oublié de lui poser les quelques milliers de questions qu’elle avait préparées pour lui alors c’est vous dire (Sa femme en riant lui met une tape sur l’épaule) Aïe !!!




Chapitre 11 (3 / 5) : Prélude à l’histoire (Fin août début septembre de cette année-là)


André et Fabienne entrent dans la maison, une odeur de renfermé les prend à la gorge aussi partent-ils chacun de leur côté pour ouvrir en grand toutes les fenêtres afin d’aérer les pièces rester inhabitées depuis trop longtemps.

Pendant ce temps-là Sylvain a ouvert le coffre et sorti le fauteuil roulant de sa petite sœur qu’il déplie avant de le présenter à l’arrière de la voiture et y installer Mélanie confortablement.

La maison est un héritage venant du père d’André décédé l’année dernière suite à une embolie pulmonaire, ils ont décidé plutôt que de prendre un congé sans solde de chercher un emploi sur Reims ou la région. André et Fabienne étant infirmiers, ils ne doutent pas trouver un emploi très vite. Et puis vis-à-vis des finances, ce sera plus facile comme ça car du coup ils ont mis en vente leur appartement Lillois et pensent en tirer un bon profit, argent qui sera très utile pour soigner leur petite Mélanie.

D’ailleurs ils ont déjà reçu des réponses et dès la semaine suivante ils vont aller passer des entretiens d’embauche, Fabienne à la polyclinique de Courlancy et André à l’hôpital américain.

La seule chambre au rez-de-chaussée est bien sûr d’office attribuée à Mélanie qui y entre sans enthousiasme vu la décoration année mille neuf cent de celle-ci. Son grand frère placé comme il est derrière elle ne peut pas manquer de s’en apercevoir.

- Ne t’inquiète pas beauté, demain nous irons faire un tour en ville et tu choisiras la peinture le papier et les décorations qui te feront plaisir, comme ça d’ici quelques jours tu seras dans une vraie chambre de princesse.
- (Elle lui sourit ravie) Oh oui !! Avec des arc-en-ciels partout et des poneys.

Sylvain rit avec elle mais son cœur se serre devant la joie évidente malgré son handicap de cette petite fille de dix ans qu’il adore. Il décide de la laisser se débrouiller un peu seule et va porter ses affaires dans sa chambre, il n’a aucune surprise en y entrant car cette chambre il la connaît bien y ayant passé de nombreux séjours pendant les vacances scolaires.

Son portable vibre à sa ceinture, un texto ? Mais de qui ? Carole ? Il entre son code entre dans sa messagerie et là son souffle s’arrête !! Un message de Sébastien, il appuie sur la touche lecture et lit.

- (Message) Salut Sylvain ça va ? Tu aurais pu me dire au revoir ce n’est pas sympa !! J’espère te revoir d’ici pas trop longtemps, le fait que tu ne sois plus là m’a fait réfléchir et il faut qu’on parle. Tu me manques déjà, ah oui !! Carole t’embrasse. Salut mec, (signé) Ton Seb.

Il relit plusieurs fois le texto n’arrivant pas à cerner ce qui le dérange dans le texte, enfin dérange ce n’est pas vraiment ça plutôt l’intrigue ou encore le perturbe. Déjà une il ne se rappelle pas avoir déjà reçu un message de Sébastien, ceux-ci venaient toujours de sa jumelle Carole même si la question ou la demande venait de lui.

Quand il dit « le fait que tu ne sois plus là me fait réfléchir » ? Il ne comprend pas trop le sens de la phrase ou peut-être ne veut-il pas y trouver un espoir. Quant à la signature ? Allons Sylvain !! Reprends-toi, tu voudrais que tes désirs se réalisent voilà tout, reviens les pieds sur terre sinon tu risques de souffrir pour rien.

Il décide alors d’aller se changer les idées et comme il y a toujours son inscription en fac à valider, il décide d’y aller maintenant aussi après avoir prévenu ses parents il monte sur la mobylette du grand-père et le voilà parti jusqu’à Reims, le temps étant propice à ce genre de balades.

Sébastien vient d’envoyer le texto, il a eu un pincement au cœur quand il a appuyé sur la touche envoi ; Sylvain lui manque déjà et pourtant ils se sont vus hier, que lui arrive-t-il ? Jamais il n’a ressenti ce début de dépression qui depuis ce matin ne lui donne envie de rien. C’est sa sœur qui lui a donné l’idée de ce texto car d’habitude il la charge volontiers de cette corvée, elle lui a dit que cela lui ferait du bien mais au contraire il se rend compte que rien qu’à la pensée d’écrire à Sylvain son cœur saigne de ne plus le voir et ça, il ne comprend pas pourquoi.
Carole sourit, enfin son frère se rend compte que Sylvain n’est plus là et qu’il lui manque déjà. Elle a souri quand il est venu la voir pour le texto, texto qu’il a envoyé lui-même fait à marquer d’une pierre blanche. Pour elle aussi ne plus savoir son meilleur ami près d’elle la rend triste aussi elle rejoint son frère pour vérifier si l’idée qui vient de lui passer par la tête serait aussi simple que ça.

- Dis frangin !! Pour la fac !! Ça ne te dirait pas d’aller à Reims plutôt qu’à Paris ?




Chapitre 11 (4 / 5) : Prélude à l’histoire (Fin août début septembre de cette année-là)


Bastien tient sa femme dans ses bras et tente de la consoler, le petit Ludovic n’est pas encore rentré de chez sa marraine où il a passé la nuit et la journée d’aujourd’hui afin de ne pas être présent au départ de son grand frère.

- Calme-toi Henriette, le petit va rentrer il ne faudrait pas qu’il te voie dans un état pareil.
- (Pleurant toujours) Je le sais bien mais c’est plus fort que moi, notre grand est parti.
- Ce n’est que pour ses études, il reviendra tu sais. Déjà pendant les vacances et puis c’est son avenir qui se joue en ce moment alors au contraire il faut être heureux pour lui.
- Vous les hommes !! Vous n’avez pas de cœur !! On dirait que rien ne vous touche jamais.
- Détrompe-toi, simplement nous arrivons mieux à le garder pour nous.

Pendant ce temps Flavien entre dans ce qui va être son chez lui pour quelques longues années, il n’a pas encore mis le pied dans la pièce que déjà il fait la grimace. Déjà pour un gars « normal » c’est plutôt riquiqui mais pour un gars d’une carrure comme la sienne ça devient franchement exigu.

Quatre mètres de long sur trois mètres de large et un plafond qu’il touche en tendant les bras, le tout avec un lit de soixante de large sur deux mètres de long et une étagère murale qui fait toute la longueur de la pièce en passant au-dessus du lit et ça sur deux niveaux. Voilà son nouveau chez lui, il entre et remarque une porte, l’ouvre et entre dans un cabinet de douche / toilette de Lilliputien.

Il s’assied sur le siège des WC et constate qu’il lui sera impossible de refermer la porte derrière lui car sinon il faudra qu’il se mette les genoux en l’air. L’idée le fait rire malgré tout car il imagine facilement la posture, la douche n’est pas mieux, soixante centimètres au carré et le fait que le bac soit surélevé va lui imposer d’avoir toujours la tête baissée pour ne pas toucher le plafond, pas facile pour se laver les cheveux pense-t-il.

- (Il rit) Bah !! À part ça tout baigne

Bon !! Voilà qu’il se met à parler tout seul maintenant !! Les affaires sont vite rangées sur l’étagère du haut pour les vêtements et celle du bas pour le reste, donc radio micro-onde bouquins etc. trouvent leurs places au-dessus du lit pour les livres et de la petite table pour le reste.

Il sort son portefeuille et en sort les différentes cartes qu’on vient de lui remettre, celle pour le restaurant universitaire où il prendra ses repas et celle pour la bibliothèque où il pourra emprunter les différents livres nécessaires pour sa formation.

Il prend en main sa nouvelle carte bleue et a une pensée attendrie envers ses parents qui prennent en charge tous ses frais. Bien sûr une fois tout payer, il ne lui reste qu’une centaine d’Euros par mois pour ses petits plaisirs mais le fait de n’avoir à se préoccuper que de ses études n’a pas de prix, en plus il se voyait mal travailler en dehors des heures de cours chez Mac Donald ou autres fast-food.

Du bruit dans le couloir lui indique que d’autres que lui sont arrivés et s’installent également, il n’a pas vraiment envie d’aller voir qui ils sont car son côté ours prend le dessus sur sa curiosité. C’est sans compter sur les autres personnes qui contrairement à lui sont plutôt extraverties et curieuses de connaître leurs nouveaux voisins, ce qui est particulièrement de cas de Marc qui entendant du bruit venant d’à côté vient frapper à la porte pour se présenter et surtout voir la tête de son voisin.

TOC !! TOC !!

La tête que fait Flavien en entendant frapper à sa porte ne ferait sûrement pas plaisir à celui qui se tient derrière celle-ci, malgré tout en une enjambée et demie il se retrouve devant et l’ouvre se retrouvant devant un mec souriant brun tout maigre et pas très grand qui se retrouve étonner les yeux en face d’une poitrine de taureau devant lever assez haut ceux-ci pour voir le visage de son propriétaire.

Bien sûr Flavien à l’habitude des premiers regards interloqués posés sur lui mais là devant la mine consternée du gars il ne peut s’empêcher de sourire.


- Oui ? C’est pourquoi ?
- (Marc avale difficilement sa salive ne s’attendant pas à se retrouver devant ce géant hyper musclé à la voix de baryton) Heu !! Juste me présenter car nous sommes voisins, moi c’est Marc et je commence une première année médecine.
- (Sourire toujours aux lèvres devant ce gringalet aux yeux exorbités tant il est impressionné de le voir) Enchanter Marc moi c’est Flavien et j’ai le même cursus que toi.

Ils se serrent la main ou plutôt Marc sent sa main disparaître dans celle de celui qui deviendra un de ses meilleurs amis avec les années.






Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020

Chapitre 11 (5/ 5) : Prélude à histoire (Fin août début septembre de cette année-là)


Annie referme la porte derrière les déménageurs qui viennent de terminer de monter et vider les derniers cartons et pousse un « ouf » de soulagement, depuis ce matin c’est la course pour finir à temps et pouvoir tous passer une bonne nuit dans leur nouvel appartement.

Elle ne s’est pas embêtée et a choisi l’option la plus onéreuse mais elle ne le regrette pas car en inspectant les pièces, tous les meubles sont à leurs places et il ne reste vraiment plus grand-chose à ranger pour que tout soit fini.

Hormis un lit et une table de nuit rester démonter en attente de savoir dans quelle chambre ses deux meubles vont atterrir car les garçons ont choisi d’avoir chacun leur chambre et qu’ils laisseraient à Florian le choix de décider avec qui il voudrait partager la sienne.

Elle sourit car ils ont sciemment écarté l’option qu’il puisse en avoir une pour lui tout seul, pourtant Damien et Guillaume qui s’entendent super-bien ensemble auraient pu lui en laisser une ; Son œil brille de joie d’accueillir le jeune garçon, pourtant elle ne l’a vu qu’une fois mais ça l’a marqué plus qu’elle ne l’aurait cru et elle revoit souvent la scène qui a failli la faire se soulager sur elle.

Il n’arrivera que dans la semaine suivante, leur laissant le temps de prendre leurs marques dans ce nouvel environnement avant qu’il n’intègre leur famille.

Frédéric et les garçons arrivent avec les derniers sacs d’objets de valeurs qu’ils n’ont pas voulu laisser prendre par les déménageurs de peur qu’ils se « perdent » en route ou ne soient trop chahutés au risque de les abîmer. Bijoux pc portables et papiers important sont donc restés sous leurs gardes.

Aurélien le premier entre dans sa chambre et sort de son sac son ordinateur qu’il s’empresse de poser sur son bureau à l’emplacement qui sera le sien ; une fois raccordé au secteur et mis en route, il grogne en s’apercevant que l’accès au réseau n’est pas encore en fonction. Il devra patienter le temps nécessaire à la mise en route de leur nouveau contrat aussi il éteint l’appareil et termine de ranger ses dernières affaires dans les placards.

Guillaume a ouvert la fenêtre et regarde son nouvel environnement, ce n’est pas trop mal ici pense-t-il en observant les espaces verts très bien entretenus de la résidence. Il envoie un texto à Juliette en espérant avoir une réponse très vite de sa part, puis lui aussi commence le rangement de ses dernières affaires.

Damien sourit de contentement, enfin il a quitté Paris et il s’est bien juré de ne jamais y remettre les pieds tellement il ne s’y sentait pas heureux. Ici il le sait ce ne sera pas pareil, déjà le peu de gens qu’il a croisé sur son chemin même s’ils ne sont pas souriants, sont de toute évidence moins stressés que dans la capitale. Ils marchent normalement ne donnant pas l’impression comme là-bas d’être toujours en retard quelque part.

Frédéric embrasse sa femme et s’offre un moment de détente devant un bon café que celle-ci vient juste de faire. Son sourire marque sa satisfaction d’être ici et de pouvoir commencer une nouvelle vie, nouvelle vie qu’il espère riche en satisfactions tant personnelles que professionnelles.

L’appartement lui plaît beaucoup, les pièces sont spacieuses et lumineuses ; Il pense aussi comme sa femme quelques instants plus tôt à ce jeune garçon si drôle qu’ils vont accueillir bientôt chez eux, un sourire illumine son visage sitôt capter par son épouse.

- À quoi tu penses chéri ?
- (Il tourne la tête vers elle et lui fait un clin d’œil) Que nous serons bien ici et que la vie est belle, et puis je viens de penser au gamin et à comment il va s’intégrer dans la famille, tu crois que ça va aller avec les garçons ?
- (Sourire) Je ne pense pas que ce sera un problème, il devrait vite s’intégrer et nos enfants vont l’adorer j’en suis sûr
- Madame le juge a déjà tout analysé je vois
- Tu sais chéri j’ai l’habitude depuis que je pratique mon métier de me faire très vite une opinion sur les jeunes qu’on m’envoie au tribunal et quand j’ai vu ce gamin ça a été le coup de foudre, jamais je n’ai ressenti ça auparavant à part avec les nôtres bien sûr, tu comprends ?
- (Il la regarde avec tendresse) Tu es une épouse et une mère parfaite et je n’ai aucuns doutes sur tes facultés de jugement, maintenant j’espère ne pas me tromper.
- (Elle s’approche et l’embrasse) Il n’y a pas de raison, je sens qu’on ne va pas s’ennuyer ses prochaines années.
- (Il rit) Possible oui

L’HISTOIRE DE FLORIAN : Arrivée à Reims (1 / 3) (Découvertes)


Dans la voiture qui vient de démarrer, j’essuie mes yeux baignés de larmes. La séparation d’avec mes grands-parents est très dure à supporter, ils sont mon unique famille et de me savoir si longtemps loin d’eux me brise le cœur.

Toute la matinée précédant mon départ je me suis forcé à rester souriant et de bonne humeur devant eux, j’ai bien remarqué leurs mines tristes et assombries devant l’échéance toute proche de mon départ ; les larmes que j’ai vues coulées sur leurs joues toutes ridées par l’âge m’ont remué le ventre au point qu’il a fallu que je coure aux toilettes pour vomir.

Aller vivre loin de ceux que j’aime me fout une frousse d’enfer mais j’ai décidé d’être un grand garçon et de rester fort pour qu’ils soient fiers de moi. Quand je dis grand et fort c’est un euphémisme car du haut de mon mètre soixante-cinq mèche rabattue et de mes cinquante kilos, le terme ne me paraît pas vraiment approprié.

J’aime bien la famille Viala qui va m’accueillir chez eux, ils sont sympathiques et la fois où je les ai rencontrés m’a bien plus. Par contre ils m’ont dit avoir trois garçons et ne les connaissant pas j’ai comme une boule de stress à l’estomac à me demander depuis lors comment ils vont m’accepter.

D’après les parents il ne devrait pas y avoir de problèmes mais sait-on jamais, en plus je ne suis pas le copain idéal car j’ai trop l’habitude de fréquenter des personnes quand même plus âgées que moi et d’après Frédéric, ses enfants auraient dix-neuf, dix-huit et dix-sept ans pour Damien le plus jeune.

Philippe conduit la voiture et tient à peine un petit cent trente réglementaire sur l’autoroute ce qui fait qu’une grande partie des autres usagers nous doublent en jetant un regard curieux sur le coupé Mercedes qui se traîne ainsi sur la voie de droite.

- Dis tonton Philippe ? Je sais quoi te payer pour ton anniversaire.
- Ah oui !!
- Oui, ça vient de me venir à l’instant.
- Tiens donc (Il me regarde amuser) Et c’est quoi ?
- Juste un truc pour que les gens ne soient plus étonnés en te doublant.
- Tiens donc !! (Il ouvre sa boîte à gants et sort un béret en laine à carreaux qu’il met sur sa tête en me regardant amusé) comme ça, tu connais mes goûts quand tu m’en rachèteras une.
- (J’éclate de rire) Toi alors !!!
- Qu’est-ce que tu veux, ça s’appelle le métier
- Crois-moi tu as choisi le bon, tu es trop fort !!
- Merci du compliment, tu trouves que je conduis comme un vieux ?
- Joker !!
- (Il me regarde les yeux brillants de gentillesse) Toi aussi tu es très fort, tu es sûr que tu ne veux pas reprendre mon cabinet quand j’arrêterais de travailler ?
- Non merci
- Pourquoi ? C’est un bon métier tu sais ?
- Je n’en doute pas mais je ne me vois pas passer ma vie dans la cervelle des autres.
- Tu préfères leur ouvrir le crâne pour la voir ?
- Tu sais c’est pour la même bonne raison, les soigner.
- Depuis que je te connais tu n’as jamais dévié de ta décision de faire médecine, d’où te vient cette envie ?
- (Je réfléchis car cette question je ne me la suis jamais posée en vérité) Je n’en sais rien mais je sais que c’est ce que je veux faire c’est tout.
- (Il devient sérieux d’un coup et sa voix change de registre devenant plus grave) En tout cas fais très attention à toi, je sais que tu es prudent mais face à des personnes comme moi ton secret pourrait être vite révélé au grand jour et ce serait fini pour ta tranquillité
- (Surpris) Mon secret ? De quoi tu veux parler ?
- De tes grands-parents par exemple ou encore de la cuisse de Chloé.
- (Là je nage complètement) Mais !! De quoi tu parles ?
- (Il me fixe un court instant, voit mon désarroi et comprend que je suis sincère) Il va réellement falloir que tu arrêtes d’être dans ton monde Florian et que tu regardes un peu plus autour de toi ce qu’il s’y passe.
- Explique-toi s’il te plaît, je ne comprends rien à ce que tu veux me dire.
- Tu as un don Florian, un don qui ne devrait pas exister mais qui existe en toi ; J’ai fait des recherches et nulle part il n’y est fait mention, tu es le seul à l’avoir.
- (Incrédule) Mais enfin !! De quoi tu me parles là !! Quel don ?
- Le don de guérir.




DEBUT DE L’HISTOIRE : Arrivée à Reims (2 / 3) (Explications)


- Le don de guérir ? C’est quoi ça ?
- je m’en suis aperçu sans vraiment comprendre d’où ça provenait quand j’ai connu tes grands-parents, je trouvais déjà que pour leurs âges à tous les deux ils étaient dans une santé resplendissante ; Ensuite quand j’ai connu tes amis et leurs familles, je les ai interrogés sans avoir l’air de rien et ce sont les parents d’Éric qui t’ont accueilli à ton arrivée après l’accident qui m’ont vraiment mis la puce à l’oreille.
- Comment ça ?
- Avant ton arrivée, tes grands-parents étaient des personnes très fatiguées et très fragiles, ta grand-mère avait du mal à marcher depuis déjà quelques années et ton grand-père passait des journées entières à se reposer dans son fauteuil.
- (Subitement intéressé) Mais !! Je ne les ai jamais vus comme ça moi ?
- Je sais petit et c’est pour ça que j’ai fait le rapprochement avec toi, environ six mois après ton arrivée ta grand-mère est allée les voir en disant qu’elle se sentait bien et que dorénavant elle s’occuperait de toi à plein temps. Ils ont été ravis de l’entendre, pas parce qu’ils ne voulaient plus s’occuper de toi bien au contraire, ils t’aimaient et t’aiment toujours beaucoup eux aussi mais de voir tes grands-parents reprendre le dessus sur leur état de santé leur faisaient vraiment plaisir.
- C’était grâce à moi alors ?
- Je le pense oui mais laisses moi continuer. Regarde les aujourd’hui, plus de médecins depuis des années, ton grand-père qui n’arrête pas de bricoler dans la maison avec une pêche du diable et ta grand-mère qui rit et s’active tout le temps elle aussi. Tu ne trouves pas ça étrange toi ? En plus à quatre-vingt-cinq et quatre-vingt-sept ans ?
- (Je commence à réaliser) Waouh !! Mais je n’ai rien fait je te jure !!
- C’est aussi ce que j’ai cherché à comprendre aussi je me suis intéressé au cas de Chloé.
- Chloé !! Je l’ai recousu ce n’est pas pareil, il y a eu une action de ma part et puis ce n’était qu’une grosse coupure.
- Au début c’est aussi ce que je pensais puis je lui en ai parlé et elle m’a dit un truc qui m’a fait réfléchir.
- Quel truc ?
- Tu étais parti chercher tes deux copains et moi je suis resté seul avec elle en t’attendant, c’était il y a deux ans. Nous avons reparlé de l’histoire de sa chute dans la piscine et elle m’a dit qu’elle était vraiment contente que tu aies été là ce jour-là car grâce à toi elle n’avait plus qu’une toute petite cicatrice qu’elle ne remarquait plus qu’à peine. Elle a alors voulu me la montrer et tiens-toi bien, nada plus rien !!
- Elle a peut-être disparu naturellement ?
- Cela ne marche pas comme ça, tu sais, une cicatrice laisse toujours une trace aussi minime soit-elle.
- Vous avez sans doute mal regardé car c’était vraiment une petite coupure de rien du tout tu sais.
- Tu lui as quand même fait huit points de sutures là où Claude m’a dit qu’il n’en aurait fait que deux ou trois, c’est d’ailleurs ça qui l’a surpris à l’époque. Quand il m’en a parlé, il m’a dit que c’était presque de la micro chirurgie et qu’il a demandé de faire une radio pour contrôler justement ce que ses yeux refusaient de croire.
- (Je souris) Je suis doué avec mes mains que veux-tu ?
- Je suis d’accord mais revenons à la cicatrice, Chloé a été aussi étonnée que moi car elle l’avait encore vue il n’y avait pas longtemps m’a-t-elle dit, même que tu t’étais amusé à lui embrasser pour rire.
- Je m’en rappelle oui c’était un jeu qui l’a bien fait rire.
- Je sais, c’est ce qu’elle m’a dit aussi ; pour en revenir à toi, je pense que c’est ta salive qui a effacé cette marque et pour tes grands-parents j’ai fait le rapprochement en me rappelant tous les bisous que tu es sans cesse à leur faire. Donc j’en ai déduit que tout ça ne pouvait venir que de toi.
- Waouh !! Je suis un magicien alors ?
- (Il rit) Non quand même pas !! Juste qu’il y a quelque chose en toi qui guéri, appelle ça comme tu veux moi j’ai appelé ça un don.
- Mais pourquoi tu ne m’en parles que maintenant ?
- Parce que je ne voudrais pas que tu restes trop longtemps sans venir embrasser tes grands-parents tu comprends ?
- (Je comprends soudain l’implication de ses paroles et me mets d’office en mode panique) Il faut faire demi-tour tonton !! Je ne veux plus quitter Aix, tu m’entends ? Fais demi-tour s’il te plaît
- (Il me sourit tendrement) Non Florian, tu dois faire ta vie et ils ne risquent rien dans l’immédiat crois-moi.
- Mais enfin si ce que tu dis est vrai, ils vont retomber malades ou pires si je ne suis pas près d’eux !!
- Je vais encore te donner une preuve et après tu comprendras pourquoi je t’ai juste demandé de venir les embrasser de temps en temps.
- (Je suis mort d’inquiétude) Quelle preuve ?
- « La » preuve !! Je ne t’ai pas encore tout révélé de mes recherches, si je te disais que je suis asthmatique ?
- Quoi ? C’est quoi encore cette histoire ?
- Si je te disais que toute ma vie depuis l’âge de huit ans j’ai toujours eu besoin de me soigner régulièrement contre les crises d’asthmes ? La Ventoline tu connais ?
- Oui bien sûr !!
- Eh bien j’en avais toujours à portée de mains, jusqu’à il y a environ treize ans. Tu ne fais toujours pas le rapprochement ?
- Mais !! C’est l’époque où on s’est connu ?
- Exactement ou plutôt depuis l’époque où j’étais devenu très proche d’un petit garçon qui m’embrassait tout le temps à chaque fois que je venais le voir.
- Alors toi aussi ? Mais le rapport avec mes grands-parents ?




DEBUT DE L’HISTOIRE : Arrivée à Reims (3 / 3) (Conclusions)


- Rappelle-toi depuis deux ans, mes absences de plus en plus longues ?
- Oui !! J’ai même cru un moment que tu ne voulais plus nous voir.
- Mais non !! C’était juste pour tester mon organisme loin de toi et me faire une idée du temps nécessaire pour que les crises reviennent si elles revenaient.
- Et alors !!
- (Il soupire) Eh bien elles sont revenues mais pas tout de suite, j’ai fait des analyses et je peux t’affirmer suite à celles-ci que tes grands-parents ne risquent rien dès l’instant où il ne se passe pas plus de quatre mois sans que tu sois près d’eux.
- Tu es sûr ??
- Certain !! Donc comme tu as des congés chaque trimestre !! Tu m’as compris ? Et encore c’est un minimum si ça tombe vu le temps qu’ils ont passé avec toi, ils sont peut-être immunisés complètement.
- Ça serait cool non ?
- J’ai bien l’intention de m’en assurer figure toi et je te promets de les surveiller comme mes propres parents.
- C’est quand même pas croyable ton histoire !! (Je vois ses sourcils se froncer suite à ma mise en doute de ses paroles) Non !! Non !! Je ne te traite pas de menteur !! Juste que ça a du mal à passer, c’est tellement énorme comme truc.
- (Il hésite) Heu !!
- Quoi encore ?
- Ben !! En fait il y a bien encore une chose que tu dois savoir !!
- Décidément !! C’est le jour des révélations ou quoi ?
- Puisque je t’en ai déjà dit beaucoup, autant y aller jusqu’au bout non ? (Voyant que je ne répondrais pas) Le don fonctionne aussi sur toi mon garçon et c’est de ça que tu devras faire le plus attention tu m’entends !! Il ne faut parler à personne de cette conversation et faire très attention à toi si tu te blesses devant quelqu’un.
- Mais enfin !! De quoi tu me parles encore ?
- Ouvre la boîte à gants et prends la pochette bleue, ouvre-la et regarde les photos dans l’ordre où elles sont classées.
- (Je fais ce qu’il me dit et pendant quelques secondes je regarde attentivement les clichés qui montrent un nourrisson gravement brûlé sur tout le corps sur les premières photos puis parfaitement sain sur les suivantes) Pourquoi tu me les fais voir à l’envers ?
- (Il sourit, s’attendant à ma réflexion) Elles sont dans l’ordre chronologique des prises de vues, regarde derrière il y a la date et l’heure.
- (Je retourne les photos et constate qu’il a raison) Si je comprends bien ce bébé a guéri lui aussi ? Pourtant je ne le connais pas ? Donc cela ne peut pas venir de moi.
- (Il me jette un regard surpris) Tu me déçois Florian, ou alors tu ne veux pas comprendre ? Tu as lu la date des photos ?
- (Mon regard repart vers l’image retournée que je tiens encore dans mes mains) Vingt-huit septembre mille neuf cent quatre-vingt-trois
- Et tu es né en ?
- Le cinq juillet de la même année (J’ai un hoquet de stupeur) Tu !! Tu !! Veux dire que c’est « moi » ?
- Ah !! Quand même !! Tu y auras mis le temps, oui c’est toi quand un jeune indigène t’a retrouvé et emmené dans un dispensaire te faire soigner.
- Le crash qui a tué mes parents ? C’était en Afrique, grand père m’a raconté l’histoire.
- Tout au moins la partie qu’il connaît de l’histoire.
- Mais !! Comment peux-tu savoir tout ça sur moi ?
- (Ses yeux quittent la route un instant, me regardant indécis) J’espère que tu ne m’en voudras pas de ce que je vais te révéler maintenant mais pour ta sécurité tu dois tout savoir.

L’explication dure tout le temps entre les deux derniers péages, je suis allé de surprises en surprises n’en croyant pas mes oreilles. La pluie de météorites encore !! Disons que ça peut passer mais la panthère noire qui me soigne et me nourrit !! Là !! C’est un peu fort de café.

Un long moment de silence entre nous qui dure jusqu’à la sortie Reims cathédrale où Philippe reprend la parole.

- Tu dois te demander si je suis bien celui que je prétends être n’est-ce pas ?
- Après tout ça oui, c’est sûr que je me pose la question de qui tu es en réalité et surtout dans quels buts.
- Je suis bien la personne que tu connais sauf que ta venue dans mon cabinet le premier jour a été disons... « organisée » (il s’arrête le long du trottoir à côté de la caserne des pompiers) J’ai été mandaté par (Il hésite) Disons des instances gouvernementales pour te suivre suite à l’arrivée tardive d’un rapport relatant tout ce que je viens de te raconter. Il datait de quatre ans et a été jusqu’à très haut tu comprends ?
- (Un frisson de crainte me prend et me glace le corps) Ils me veulent quoi ?
- (Il me sourit et m’ébouriffe les cheveux) Plus rien maintenant !! Ne t’inquiète pas j’ai fait le nécessaire, mais toi suis bien mes conseils et reste toi-même (Ses yeux s’embuent) Je t’aime comme un fils Florian, sache-le !!




Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020

LES VIALA : (1/4) (Les trois fils)


La voiture redémarre, je ne dis plus rien trop ému par les dernières paroles de Philippe qui m’ont bien fait comprendre qu’il avait pendant toutes ses années falsifié ou du moins interprété d’une certaine façon les rapports réguliers que lui réclamait l’administration et qu’il envoyait en règlement de ses honoraires.
Mon cœur se serre quand je regarde cet homme bon qui depuis ma plus tendre enfance me protège sans rien réclamer en échange que l’amitié et l’amour que je lui donne et qu’il me rend bien. Une question me passe soudainement par la tête.

- Et Claude dans tout ça ?
- Il ne sait rien !!
- Sûr ??
- Sûr !!
Je soupire de soulagement et pour me changer les idées, je commence à regarder le paysage autour de moi ; nous passons sous un pont puis sur un autre enjambant un canal et nous arrivons dans une zone résidentielle au fond de laquelle se trouve une immense église, je vois bien que Philippe cherche une place pour se garer et je lui en indique une qui va se libérer, les phares de recul venant de s’allumer.
- Tiens !! Là !! Le gars va partir.
- Merci « Flo » je ne l’avais pas vu
Nous sortons de la voiture chacun une valise dans la main et nous prenons la direction d’un immeuble qui ma foi a une belle apparence, celui-ci comme l’ensemble du quartier ressemble aux chalets de montagne avec toutes ses boiseries apparentes. Philippe fouille dans sa poche revolver et en sort un billet où est écrit un code qu’il compose puis il me tend le papier.
- Tiens apprends le par cœur et détruis-le.
- Merci
Nous montons un étage et nous retrouvons face à une porte marquant l’entrée dans ma nouvelle vie ; Philippe actionne la sonnette et aussitôt des pas résonnent.
- (Annie souriante) Bonjour Monsieur Espinach, vous avez fait bon voyage ?
- Bonjour madame, très bon merci.
- (Elle regarde sur le côté curieuse et me voit avec mes deux valises qui face à moi paraissent énormes ; elle me sourit) Bonjour Florian
- (Devant son sourire accueillant le mien répond en retour accentuant encore plus le sien) bonjour Annie
- Mais entrez donc !! Ne restez pas sur le palier, tenez !! Mettez les valises par ici en attendant qu’on s’en occupe ; les hommes n’arriveront que plus tard, ils sont partis à la piscine car ils ne vous voyaient plutôt arriver qu’en fin de journée.
Commence alors une conversation amicale entre Philippe et Annie qui zappe complètement pendant un certain temps que je suis là aussi. Du coup j’en profite pour regarder autour de moi ce qui va devenir mon lieu de vie.
Le salon où nous sommes en ce moment est très spacieux, je dirais environ cinq mètres de large sur au moins sept mètres de long, largement suffisant pour une famille de cinq ou six personnes, en plus pour garder cet aspect d’espace, les meubles sont bas et peu nombreux.
Le canapé lui est immense, en angle accompagné de deux fauteuils assortis le tout diriger vers le téléviseur écran plat qui vient à peine de sortir dans le commerce à des prix plus que prohibitifs.
- Au fait Florian ? Je ne t’ai pas montré les chambres.
- (Je sursaute car j’étais pris dans mes pensées) Hein !! Pardon ?
- (Voyant bien que je n’ai pas entendu sa question) Je te proposais de te faire visiter les chambres.
- (Surpris) Les !!!
- Oui les !! Car figure toi que tu as le choix, enfin presque !!
- (Je souris amusé) Vous ne voulez pas que je dorme entre vous deux c’est ça ?
- (Philippe s’esclaffe) Enfin !! « Flo » !! Ne commence pas, ils ont bien le temps de profiter de tes frasques.
- (Annie commençant elle aussi à perdre son sérieux) Ce n’est pas en pensant à ça que j’ai dit « enfin presque » mais juste pour te prévenir qu’ils ne t’ont pas laissé l’option d’avoir une chambre pour toi seul. Allez savoir pourquoi ?
- (Philippe) Simplement parce qu’ils préfèrent partager avec un ami voir plus tard un confident plutôt que d’avoir l’impression de rester dans l’enfance avec un partage entre fratrie.
- (Je ne peux m’en empêcher et le plus sérieusement du monde) Très bonne analyse mon cher Watson !!




LES VIALA : (2/4) (Les trois fils)


- (Annie en riant) Je crois qu’il se moque de vous là !! Mais vous avez parfaitement compris la situation (Son regard revient vers moi) Tu es libre de choisir ta chambre, mais tu peux aussi attendre de voir mes garçons pour faire ton choix tu sais.
- (Je capte bien le regard de professionnel de Philippe qui attend ma réponse) Heu !! Non en fait je préfère choisir au hasard, comme ça, il n’y aura aucun risque de dispute plus tard vous comprenez ?
- (Philippe sourit) Je n’en attendais pas moins de toi fiston, je crois qu’en effet ta solution est la plus juste pour tout le monde. Et puis rien ne vous empêchera de changer si vraiment tu liais une amitié plus forte avec un des garçons d’Annie.
- (Annie très surprise de ma décision) Tu es très mûr pour ton âge Florian, crois-moi sur parole car des garçons j’en vois des centaines chaque année, mais très peu avec un aussi bon raisonnement, bon !! Viens avec moi que je te montre les chambres (Elle traverse la pièce et s’engage dans un couloir où six portes se donnent vis-à-vis trois par trois) Les deux premières sont les toilettes et la salle de bains, les quatre autres sont les chambres, la nôtre c’est celle du fond à droite (Elle va pour ouvrir les portes)
- Non !! S’il te plaît je préfère choisir maintenant, voyons voir !! Celle au fond à gauche doit être la plus grande car elle devrait correspondre à la vôtre ; je dirais que votre fils aîné se trouve ici, ensuite les deux autres doivent être similaires mais je pense que vous avez placé votre fils cadet à côté de la vôtre, donc à droite et que le dernier a pris celle de gauche.
- (Philippe) Mais !! Comment ?
- (Je ne laisse pas finir) Mais c’est élémentaire mon cher Watson !!
- (Annie n’en peut plus et porte la main à ses yeux pour les essuyer) En plus il a raison, c’est exactement ça.
- (Philippe) Alors Sherlock !! Tu choisis quelle chambre ? Tu vas avoir du mal à leur expliquer que c’est par hasard que tu as choisi maintenant ?
- (Je lui fais un clin d’œil et sors un dé de ma valise) face un et deux c’est cette chambre, trois et quatre celle-là et cinq et six la dernière (Je lance le dé dans le couloir, il roule et s’arrête sur le quatre) voilà !! Pur hasard et ce sera cette chambre-là
- (Annie) tu seras donc avec mon fils Guillaume, il ne reste plus qu’à monter le lit et la table de chevet qui sont dans la salle à manger ; Ils étaient restés là en attendant de savoir ton choix
- Je m’en occupe Annie
- (Elle me regarde étonnée) Tu vas y arriver tout seul ?
- Bien sûr !! Je suis un vrai bricoleur
- (Philippe septique) Tiens !! C’est nouveau ça ? C’est Michel qui fait tout chez toi pourtant, non ?
- Peut-être mais j’ai regardé comment il faisait et ce n’est vraiment pas compliqué, suffit de bien lire le manuel de montage.
- (Philippe) Ok alors montre nous, ce que tu sais faire, mais si tu as un problème tu m’appelles d’accord ?
Il m’aide tout de même à tout transporter dans la chambre que j’ai choisie, ensuite il me laisse seul refermant la porte et retournant rejoindre Annie dans le salon.
Annie et Philippe discutent un long moment ponctué de quelques arrêts, curieux des bruits bizarres qui s’échappent ponctuellement de la chambre.
- (Annie amusée) Vous croyez qu’il va s’en sortir tout seul ? Ne devriez-vous pas lui proposer votre aide ?
- Ah ça non alors !! Laissons notre monsieur je sais tout nous montrer ses talents de bricoleur.
- (Surprise de sa réponse) Mais !! Il est encore très jeune, vous n’êtes pas un peu sévère avec lui ?
- (Voyant qu’elle s’est offusquée de ses dernières paroles) Croyez-moi Annie même si ce n’est pas l’envie qui m’en manque, il faut le laisser se débrouiller seul, jusqu’à maintenant il a toujours été surprotégé par son entourage et croyez-moi, il le sait parfaitement et en joue à la moindre occasion alors ne vous y laissez pas prendre vous aussi faute de quoi il vous fera manger dans sa main avant pas longtemps.
- (Redevenant souriante) Je crois comprendre car je vous avoue franchement que je suis déjà bien partie pour (Elle rit) Il est tellement attachant.
- Je sais !! Ce gamin a un charme très particulier mais j’aimerais qu’il prenne de l’assurance de lui-même pour affronter ce qui l’attend, les gens ne seront pas toujours bien attentionnés vis-à-vis de lui vous savez !! Jusque-là il a eu de la chance car dans le quartier où il vit c’est un peu la mascotte, ici personne ne le connaît et il risque de ne pas s’y faire que des amis.
- Vous pensez à quelque chose en particulier ?
- Bien sûr oui !! La pire des choses !! La jalousie !!




LES VIALA : (3/4) (les trois fils)


Dans ces entrefaites, la porte principale s’ouvre annonçant le retour des hommes de la maison, ils arrivent dans le salon après s’être déchaussés et regardent curieusement le visiteur souriant assis au côté d’Annie.
Frédéric reconnaît Philippe et vient aussitôt lui serrer la main.
- Vous arrivez tôt dites donc ? Il y a longtemps que vous êtes là ?
- (Philippe regarde sa montre) Ça fait deux bonnes heures.
- (Frédéric) Ah !! Quand même !! (Il se tourne vers ses enfants) Approchez que je vous présente (En les prenant un à un par l’épaule) Voici mon aîné Aurélien, mon deuxième Guillaume et mon cadet Damien.
- Moi je suis Frédéric le (Il cherche le bon mot) Précepteur de Florian.
Il profite d’un instant de silence suivant les présentations pour détailler les trois garçons, Aurélien 19 ans du haut de son un mètre soixante-quinze pour environ soixante-cinq kilos est un beau gars aux cheveux châtain clair très court et aux yeux marron ; Guillaume le second a dix-huit ans, cheveux châtain clair également qu’il porte jusqu’aux épaules lui donnant un petit air rebelle pas déplaisant, un mètre soixante-dix pour soixante kilos et les mêmes yeux marron que ses frères ; le petit dernier Damien dix-sept ans et demi a lui une bonne bouille malicieuse, il est de la taille de Florian mais un peu plus fort, environ cinquante-cinq kilos, les cheveux châtains plus foncés que ses frères qu’il porte lui aussi très court avec les mêmes yeux qu’ils tiennent tous trois du père.
- (Frédéric reprenant la conversation afin de rompre le silence qui s’était instauré) Il est ou Florian ?
- (Annie qui repense soudainement à lui) Ah oui tiens !! Apparemment il n’a toujours pas fini d’assembler ses meubles ; je crois Philippe que depuis le temps ce devrait être terminé non ?
- (Sourire) Je pense que notre bricoleur trouve forte partie avec les meubles en kit Hé ! Hé !
- (Aurélien curieux) Parce qu’il a déjà choisi une chambre ? Sans nous connaître avant ?
Annie explique alors les raisons qui ont fait que Florian a tiré au dé où il allait s’installer et pourquoi il a agi ainsi ; les garçons se regardent n’y trouvant rien à redire, bien sûr une question majeure se pose aussitôt à eux.
- (Damien) Et le hasard est tombé sur qui ?
- (Annie s’amusant beaucoup de leur curiosité) Le pire pour lui figurez-vous (Elle regarde l’heureux élu) Et je nomme Guillaume !!
- (Damien après une légère grimace de déception) Il va dormir avec le « namoureux » ? (Il rit) Préviens le quand même pour qu’il se sauve si la nuit il s’entend appeler (Il prend une voix énamourée) « Juliette ».
- (Guillaume fusillant son frère du regard) Je ne me souviens pas t’avoir vu te sauver toi ? (Il s’approche de lui et le ceinture en riant) Dis plutôt qu’il va te manquer ton (Prenant la même voix que lui) « Roméo ».
- (Aurélien blasé) Bon !! Faudrait peut-être voir s’il a besoin d’un coup de main.
Il a à peine terminé sa phrase qu’un rire cristallin sort de la chambre, tous se regardent surpris pour certains et amusés pour d’autres ; Frédéric et Annie se tournent vers Philippe et l’interrogent du regard.
- (Philippe comprend la question muette et acquiesce en souriant) Mode clown !!
Annie sans demander son reste part aussitôt par précautions direction les toilettes sous l’œil hilare de son mari et ahuri de ses enfants ; elle est à peine revenue qu’un deuxième rire encore plus percutant retentit faisant déjà son effet communicatif sur les habitants de la maison qui commencent eux aussi à se bidonner.
- (Philippe connaissant par cœur son protégé) Mais qu’est-ce qu’il nous prépare encore comme connerie !!
- (Frédéric pas loin du fou rire) Le mieux c’est d’y aller voir.
La porte s’ouvre et c’est un Florian fier comme un paon la chevelure en pétard façon « Pichachu » tenant un grand sachet à la main qui apparaît dans l’encadrement de la porte, le sourire jusqu’aux oreilles et les yeux luisant de malices.
- Dites !! C’est normal qu’il y ait des pièces en rabe ?
- (Aurélien sans réfléchir) Bah oui !! C’est mis en sachet par des machines alors c’est souvent qu’il y en a plus que le compte
- Alors c’est cool !! Parce que là, ils ont fait fort (Son rire repart de plus belle) Venez voir le travail de l’artiste !!
Toute la famille se positionne dans l’ouverture de la porte et voit ce qui n’a rien d’extraordinaire en soi, un deuxième lit à côté du premier séparer par une table de chevet.
- (Florian en sautant sur le lit) Regardez le travail !! Et c’est du sol…..
PATATRAC !!!!!!!
Le lit s’écroule sous un Florian qui se retrouve les quatre fers en l’air dans une position défiant les lois de la pesanteur et un air tellement ahuri et comique qu’au lieu de lui venir en aide, ils sont tous tordus de rire à en perdre le souffle.




LES VIALA : (4/4) (Les trois fils)


Pour les adultes ça va encore car ils commencent à s’attendre à tout avec le petit zouave qui se retrouve présentement les fesses en l’air, mais pour les garçons c’est une autre paire de manches.
Aurélien en a les yeux qui pissent les larmes comme un robinet grand ouvert tout en se tenant les côtes des deux mains.
- P’pa !! M’man !! (Entre deux fous rires) C’est quoi ce mec ?
Guillaume n’est pas mieux que son aîné sauf qu’il ne tient plus debout et c’est les genoux au sol qu’il se tient le ventre crispé par la douleur occasionnée par le fou rire.
- Arrêter s’il vous plaît !! Stop !! (Crise de rire) j’en peux plus là.
Damien le plus jeune n’arrive plus à se retenir et une auréole de plus en plus large orne maintenant le devant de son jeans, le liquide atteint enfin le sol où une flaque d’urine se forme sous ses pieds.
- M’man !!! (Il plie le ventre pour calmer la douleur que lui envoient ses abdos crispés par le rire) j’fais pipi !!! J’peux pas m’retenir !!!
Grand moment de folie chez les Viala qui ont dû ameuter tout le voisinage par l’énorme charivari qui vient de leur appartement. Petit à petit tout finit par rentrer dans l’ordre malgré quelques hoquets qui s’échappent encore de temps en temps des gorges à peine calmées mais qu’un rien ils le sentent bien ferait repartir de plus belle.
Guillaume emmène son jeune frère dans la salle de bains pendant qu’Aurélien prend le sac que tient toujours Florian dans ses mains et regarde à l’intérieur ; il y voit alors quatre longues vis qui normalement tiennent les montants du lit entre eux et repart en live, son rire fait écho rapidement à celui des adultes qui comprennent aussitôt le problème.
- (Philippe retourne la page et la montre à Florian) Tu n’aurais pas oublié d’aller jusqu’au bout des explications par hasard ?
Devant la mine déconfite du garçon, il prend la clé coudée fournie avec le kit de montage et aider par Aurélien s’occupe d’assembler correctement cette fois-ci les différentes pièces en bois entres elles ; une fois tout terminée, ils retournent dans le salon retrouver le reste de la famille.
Il remarque avec plaisir que Guillaume et Damien sont de chaque côté de Florian sur le canapé et qu’ils n’ont pas l’air de s’ennuyer ; Aurélien voyant ça rejoint ses frères et rapidement s’immisce dans leurs discussions.
Philippe rejoint alors les parents dans la cuisine en souriant ; ceux-ci sont assis et récupèrent de leur fou rire devant un café bien noir dont ils proposent une tasse à leur invité qui l’accepte bien volontiers.
- (Annie qui surveille ses enfants du coin de l’œil a le visage radieux) Je crois que c’est gagné, regardez-les ? Ils ne le quittent déjà plus d’une semelle.
- (Frédéric) Faut dire aussi qu’il a fait fort sur ce coup-là non ?
- (Philippe qui croise à l’instant le regard moqueur de « Flo » comprend soudainement qu’ils se sont tous fait avoir) Ah !! Le petit monstre !!
- (Annie surprise) Il ne faut pas lui en vouloir, ça lui servira d’expérience.
- Rappelez-vous son rire juste avant, quand je vous ai dit qu’il se mettait en mode clown. C’est à ce moment-là qu’il a préparé son coup, il nous a bien eus tous autant que nous sommes.
- (Frédéric croit comprendre) Il l’a fait exprès ? J’y crois pas !!
- (Philippe) Bien sûr qu’il l’a fait exprès, plus j’y pense et plus j’en suis sûr !!
- (Annie incrédule) Pourquoi ?
- (Philippe montrant du doigt les enfants qui discutent gaiement entre eux) Pour ça !! Reconnaissez que c’est plus rapide que des présentations traditionnelles, non ?
Le couple fixe un instant les garçons, les messes basses et les ricanements montrent déjà une complicité qui soude le quatuor ; résultats obtenus par le fou rire commun qui les a présentés l’un à l’autre.
- (Annie) Si c’est vrai, il est vraiment doué ce gamin.
- (Philippe) Vous n’avez pas fini de vous en rendre compte, même moi après treize ans je découvre tous les jours de nouvelles facettes de sa personnalité ; c’est vous dire.





Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020

SEPTEMBRE 1ere ANNEE : (1/5) (Un problème d’éducation)


Une lumière forte me fait plisser les yeux et me retourner dans mon lit, après la journée d’hier je me suis écroulé très tôt car la fatigue du voyage et la soirée passée à apprendre à se connaître m’a lessivé. Aujourd’hui j’ai encore mille choses à régler et si je ne me sors pas les doigts du cul pour me lever ça va pas être possible de tout faire.

Prenant mon courage à deux mains, je m’emploie comme chaque matin à faire le plus difficile, j’ouvre une paupière. Après c’est le miracle, comme toujours une fois cet énorme effort réalisé je pète la santé et c’est en sautant du lit que je me rends vraiment compte que ce n’est pas ma chambre habituelle.

Déjà dans la mienne il n’y a pas un mec qui dort dans le lit d’à côté, qui dort ???? Ça, ça ne va pas !! Je m’approche de lui et lui saute dessus ; Putain !! Le bond qu’il fait !! Trop drôle !!

- Qu’est ce qui te prend !! T’es ouf mec !!
- T’aime pas ?
- Mais !! T’es malade !! C’est pas une façon de réveiller les gens ça !!
- (Je m’approche de lui en souriant) Tu préfères un bisou ? (Voyant que l’idée le déride et étant toujours sur lui, je lui fais un gros « smack » baveux sur la joue) Comme ça, c’est mieux ?
- (Il rit) T’es vraiment un grand malade toi, quelle heure il est au fait ?
- (Je regarde ma montre en profitant pour me la mettre au poignet) Huit heures
- (Il me regarde, puis se mord les lèvres l’œil rieur) Ok va vite déjeuner tu vas être à la bourre et m’man n’aime pas ça, tu dis que j’arrive.

Comme à mon habitude je fonce vers la cuisine, il y a déjà Aurélien et Damien qui sont installés pendant qu’Annie s’occupe des toasts. Quand il me voit Damien crache sa biscotte et tousse comme un malade, Aurélien lève nonchalamment les yeux et un sourire surpris éclaire son visage. Quant à Annie elle lâche sa tartine en poussant un oh !! Sonore.

- (Annie) Florian ? Tu ne t’habilles jamais le matin ?
- (Je la regarde surpris) Mais !! J’ai un boxer !!
- (Damien mort de rire) C’est pas le boxer, c’est ce qu’il y a dedans.
- (Je regarde mon sous-vêtement n’y voyant rien d’anormal) Je suis toujours habillé comme ça le matin
- (Voyant que sa mère ne sait quoi dire, Aurélien en plaisantant) Et c’est toujours aussi tendu sur le devant ?
- (Mais à quoi ils jouent là) Bah oui !! Pourquoi ? Pas vous ?
- (Annie remarque Guillaume au coin du couloir qui est mort de rire) Guillaume !! C’est toi qui l’envoies comme ça ?
- (Entre deux spasmes) C’est lui qui a commencé m’man, je te jure !!

Frédéric entendant tous ses rires vient voir ce qu’il se passe dans cette maison pour qu’il ne puisse travailler tranquillement dans son bureau. Il voit sa femme rouge comme une tomate et les visages écroulés de rire de ses fils devant le petit Florian qui apparemment ne comprend pas la raison de tout ça.

- Si quelqu’un voulait m’expliquer ?
- (Aurélien montre du doigt la cause manifeste qui d’ailleurs montre toujours une raideur exemplaire) C’est « Flo » p’pa, paraît qu’il se balade comme ça tous les matins et il ne voit pas ce qu’il peut y avoir de drôle.
- (Frédéric retient difficilement son envie de rire) Viens avec moi Florian, il y a quelques règles de pudeur dans cette famille qu’il faut que je t’explique.
- Comme quoi par exemple ?
- (Frédéric se mord les lèvres pour rester sérieux) Comme avoir une érection même matinale devant les autres.

C’est ça qui les choque ? Je baisse les yeux sur mon bas-ventre et je contrôle en écartant mon boxer avec les deux mains que c’est bien de mon sexe tout raide qu’ils parlent et qui les fait rire depuis tout à l’heure. En faisant ce geste celui-ci sort à l’extérieur devant la famille médusée.

Damien se tient soudainement le bas ventre et court en vitesse vers les toilettes pour ne pas recommencer l’exploit de la veille, Aurélien et Guillaume sont en larmes et Annie ne sait plus où se mettre à la fois extrêmement gênée et aussi avec une forte envie de rire.

- (Frédéric y va également de son fou rire et me prend par la main pour m’emmener dans ma chambre) Evite ce genre d’exhibition ici Florian, je sais bien que c’est la nature mais nous ne sommes pas éduqués avec cette liberté de se montrer ainsi devant les autres tu comprends ?
- Ça vous choque ? Pourtant chez moi personne n’y a jamais fait attention.
- Attends !! Tu ne vas pas me dire que tu te montres comme ça devant tous tes amis ?
- Non bien sûr c’est juste à la maison.
- Ouf !!! Tu me rassures là, jure-moi de faire attention maintenant.
- (Je deviens rouge de honte comprenant que pour eux ce n’est pas décent) Excuse moi je ne savais pas que ça vous choquerait comme ça
- (Il sourit gentiment) Maintenant tu le sais, aller !! Habille-toi et viens déjeuner.




SEPTEMBRE 1ere ANNEE : (2/5) (Découverte de la vraie vie)


L’incident est clos quoique quand il apprend que c’est Guillaume qui m’a laissé et même poussé à sortir dans cette tenue, Frédéric lui remonte sévèrement les bretelles lui conseillant vivement d’éviter à l’avenir ce genre de plaisanteries douteuses.

C’est vers dix heures que nous décidons les frangins et moi d’aller faire un tour pour visiter le quartier, je m’étais muni d’un plan de la ville et c’est tranquillement sur un banc au milieu de la place où se trouvent les commerces que nous cherchons chacun où va se situer nos différents lieux d’études. Je repère assez facilement la fac de médecine et je m’imprègne du trajet que j’aurais à faire une fois par jour car c’est quand même pas tout près et je préfère déjeuner sur place le midi.

Aurélien repère facilement son futur lycée ainsi que Guillaume et Damien le leur, nous décidons de passer une partie de l’après-midi à nous y rendre pour apprendre les bonnes correspondances.

- (Damien surpris) Mais !! Le bus s’arrête juste devant chez nous, papa disait qu’il y avait au moins cinq cents mètres à se taper à pince !!
- (Guillaume regardant son petit frère amusé) Et toi gros naze tu l’as cru ? Au moins je n’aurais pas à trimballer ton sac !!
- (Aurélien) C’est pas en restant le cul sur un banc qu’on va visiter, aller les gars on se bouge !!

Un groupe de garçons arrivent dans notre direction et nous regardent attentivement, en nous croisant le plus âgé s’arrête et me dévisage curieusement. Nous faisons comme si de rien était et quelques mètres plus loin je tourne la tête et vois qu’il a toujours le regard braqué sur moi à me fixer bizarrement.

- Vous avez vu le gars ? Qu’est-ce qu’il me veut ?
- (Guillaume) Il n’aime peut-être pas les rouquins
- (Damien en riant) Ou peut être trop !!
- Ça veut dire quoi ça ?
- (Aurélien s’arrête et me dévisage) Mais tu sors d’où toi ? Déjà tu te balades avec la gaule devant tout le monde et là tu ne comprends pas les allusions qu’un gamin de dix ans aurait parfaitement pigées.
- Bon !! Ok !! J’avoue que j’ai passé plus de temps à étudier qu’à sortir avec des garçons de mon âge et que je suis un peu dépassé par certaines choses.
- (Guillaume me prenant par l’épaule) Bon !! Alors il y a du taf, nous avons à peine une semaine pour déniaiser un peu notre « Flo » les gars.
- (Aurélien) C’est pas gagné d’avance
- (Damien) Déjà va falloir qu’on se rende compte des sujets où tu pêches le plus, même si j’en ai déjà une petite idée.
- (Guillaume) aller les gars on rentre et conseil de guerre dans notre chambre.

Pendant ce temps chez les Viala, Philippe est prêt à partir ; l’histoire du petit-déjeuner ne l’a pas surpris et c’est d’ailleurs une des raisons pour qu’il ait préféré la solution vie en famille pour Florian.

Il tend une enveloppe à Annie qui la prend d’un air étonné ne sachant pas ce qu’elle contient.

- (Philippe) Dans l’enveloppe il y a plusieurs choses, une carte bleue pour Florian, elle est pré-chargée mais comme la somme maxi n’est que de trois cents Euros, vous lui direz que je regarderai toutes les semaines pour la compléter, ensuite il y a une somme en liquide pour vous (Il voit qu’ils vont protester) Prenez la !! J’ai oublié de vous préciser une chose sur la famille de Florian, il est l’héritier de ses parents et grands-parents qui sont très riches (Il voit leur suspicion dans les yeux) Je vous assure que c’est la vérité, Florian est le propriétaire d’une immense entreprise qui est actuellement tenue en gérance par un ami de son père qui était également son bras droit et qui lui reviendra de pleins droits à sa majorité, il n’est pas au courant alors je vous prie de garder ce secret pour vous.
- (Annie qui à compter la somme pendant que Philippe donnait ses explications) Il y a cinq mille Euros là-dedans !!
- (Philippe) Je vous demanderai simplement un RIB pour vous faire transférer régulièrement une somme identique.
- (Frédéric abasourdi) Nous n’avons jamais dit que nous voulions être rémunérés ? Nous gagnons suffisamment bien notre vie pour prendre en charge ce garçon, rappelez-vous que c’est en remerciement de l’aide que m’a apporté Claude que je vous ai fait cette proposition alors reprenez votre argent.
- (Philippe très sérieux) Déjà une ce n’est pas mon argent !! Et de deux si vous refusez je repars avec « Flo »
- (Annie surprise de l’ultimatum) Mais enfin pourquoi ?
- (Philippe) c’est comme ça !! Et puis vous en faites ce que vous voulez, placez-la pour vos enfants ou donnez-la à un pauvre !! Mais chaque trimestre vous recevrez cette somme, suis-je assez clair ?
- (Frédéric) Il est si riche que ça ?
- (Philippe amusé) Beaucoup plus croyez-moi, beaucoup plus.




SEPTEMBRE 1ère ANNEE : (3/5) (Heureuse surprise chez les Dufour)


Mélanie est toute heureuse en entrant dans sa belle chambre, son grand frère comme il le lui avait promis a passé plusieurs jours à la lui refaire entièrement ; les couleurs roses pastelles assorties aux nouveaux rideaux donnent à la chambre un air de fraîcheur où il fera bon vivre.

Sylvain n’a pas trouvé les arc-en-ciels demandés, où pour être honnête il est passé devant sans s’y arrêter car sa petite sœur à dix ans s’en serait vite lassée. Aussi a-t-il préféré demander l’avis de la jeune vendeuse qui l’a si bien conseillé vu le sourire béat de remerciement de Mélanie.

Tout son dossier fac étant à jour, il passe le plus clair de son temps à chercher un emploi étudiant pour ne pas être trop à la charge de ses parents.

Il n’est donc pas chez lui cet après-midi-là quand la sonnette de la porte retentit ; Fabienne pose son livre de mots croisés et va ouvrir se demandant qui cela peut bien être.

- (Elle ouvre et reconnaît aussitôt les visiteurs avec un sursaut de surprise) Carole ? « Seb » ? Eh bien ça alors !! Si je m’attendais ? Mais entrez les enfants.

Elle les fait s’installer dans le salon puis les laissant un instant elle va prévenir sa fille et préparer un goûter. Quand elle retourne au salon, ceux-ci sont en pleine discussion avec la petite fille ravie.

- M’man !! Tu sais quoi ? « Seb » et Carole vont vivre à Reims !!
- (Surprise) Ah bon !! Mais je croyais que vous alliez à Paris pour vos études de médecine ?
- (Carole) Eh bien nous avons changé d’avis et nous avons été acceptés à la fac de Reims
- (Fabienne en souriant) J’en connais un qui va sauter de joie quand il va l’apprendre.
- (Sébastien) Il n’est pas là Sylvain ?
- (Fabienne) Non mais il ne devrait pas rentrer trop tard, il est à Reims pour trouver un emploi.
- (Carole) Va falloir qu’on s’y mette aussi !!

L’heure suivante passe en discussions sur les futures études et comment ils comptent s’organiser dans cette ville encore inconnue pour eux.

- (Fabienne) Vous allez loger où les enfants ?
- (Carole pas très enthousiaste) Pour l’instant nous avons fait une demande en cité U, après si nous trouvons un emploi j’espère que nous trouverons un meublé pour mieux nous loger.
- (Mélanie) Mais m’man !! Il reste une chambre chez nous !!
- (Fabienne réfléchit quelques secondes) Bien sûr les enfants, si cela vous convient vous pourriez venir vivre avec nous. Carole tu pourrais prendre la chambre libre et toi Sébastien si Sylvain est d’accord tu pourrais partager sa chambre avec lui.
- (Mélanie regarde ses amies et remarque le sourire de Carole et la rougeur dont se teintent les joues de Sébastien) Oh oui !! Ça serait super !! Dites oui s’il vous plaît !! (Elle prend une petite voix suppliante) S’il vous plaît.
- (Carole regarde son jumeau et capte aussitôt ses rougeurs révélatrices) Si votre mari et votre fils sont d’accord alors oui !! Ce serait avec joie, mais nous paierons une pension.
- (Fabienne) trouvez déjà un boulot après nous verrons, pour ce qui est des hommes je pense qu’ils seront ravis de vous accueillir. Mais toi « Seb » tu ne dis rien ?
- (Sébastien sort de ses pensées brusquement comprenant que c’est à lui qu’on s’adresse) Comment !! Je ne sais pas quoi dire, c’est trop gentil de votre part de nous prendre chez vous.
- (Fabienne) Allons !! Pas de gêne entre nous, où sont vos affaires ?
- (Carole) Nous avons pris une chambre d’hôtel en attendant, ils sont là-bas.
- (Fabienne) Alors ne vous ruinez pas plus, allez les chercher maintenant.

Il ne faut pas leur dire deux fois et c’est avec un grand sourire aux lèvres qu’ils partent reprendre leurs valises.

- (Mélanie) Tu ne dis rien à Sylvain m’man, j’aimerais bien voir sa tête quand il va les voir tout à l’heure.
- (Fabienne en souriant) Entendu ma puce, je suis sûr que ça va valoir le coup quand il va savoir que sa « copine » va vivre chez nous.
- (Mélanie avec un petit sourire) Sûrement m’man elle lui manquait déjà beaucoup tu sais (Mais dans sa tête c’est surtout à son Sébastien qu’elle pense).



SEPTEMBRE 1ère ANNEE : (4/5) (Pendant ce temps chez les Lemont)

Henriette ne sait plus quoi faire, l’absence de son grand fils est un tel vide dans la maison qu’elle pleure très souvent. Bien sûr pas devant son mari ni surtout devant Ludovic mais en sont-ils dupes ?

Ludovic dessine, il est en classe et la maîtresse leur a demandé de dessiner quelque chose qui leur tient à cœur. Aussi dessine-t-il un bonhomme censé représenter Flavien qui lui manque tellement que même en classe les larmes brillent trop souvent dans ses yeux.

La maîtresse est au courant de ce qui perturbe à ce point ce petit garçon si gentil et rieur d’habitude, même ses ami(e)s le regardent souvent comprenant pour certains et se demandant pourquoi pour d’autres leur copain a tellement changé depuis la rentrée.

Bastien n’a pas meilleur moral même s’il le cache un peu mieux que le reste de la famille, son travail s’en ressent et il a déjà été convoqué dans le bureau de son chef pour savoir ce qui n’allait pas. Celui-ci apprenant ce qui perturbe à ce point son employé lui propose amicalement de prendre quelques jours de repos.

- (Chef) Bastien, prends ta famille et allez le voir. Quand vous serez rassurés sur son installation cela ira mieux tu verras.
- Merci Charles mais je ne crois pas que ce soit une bonne chose tu sais, Flavien se sentirait coupable et je ne suis pas sûr qu’il veuille rester après ça. Non !! Il faut juste qu’on s’habitue à son absence, mais ce n’est vraiment pas évident surtout pour « Ludo » et sa mère.
- (Sourire amical) Ouaih !! C’est ça !! Et pas le père peut être ?
- (Bastien sourit faiblement) Ça se voit tant que ça ?
- (Charles en se levant) Je te connais bien maintenant et je vois bien que c’est pas le top non plus, fais comme tu veux mais si tu as besoin de quelques jours n’hésite pas à demander.
- Merci Charles, ça me touche beaucoup (Il se lève également et serre la main à son chef qui est aussi un ami) je vais y penser, merci encore.

Flavien lui est dans sa chambre allonger sur son lit, il pense lui aussi à ses parents et surtout son petit frère qui lui manque vraiment trop. Il sourit en repensant à lui déboulant comme un fou dans sa chambre pour lui sauter dessus en braillant comme un malade.

C’est à ce moment précis de ses pensées que la porte s’ouvre brusquement et que machinalement il tend les bras pour y recevoir le boulet de canon qui surgit habituellement. Il se retrouve comme un imbécile devant un Marc qui à l’entrée de la porte se rend compte de son geste en se demandant quoi.

- (Marc) Je t’ai surpris on dirait ?
- (Flavien regarde ses mains et éclate de rire) Tu viens juste d’échapper à un tour d’avion.
- (Marc amusé) oh oui !! St’eu plaît !! (Redevenant sérieux) Tu penses encore à ton petit frère ?
- (En rebaissant les bras) Il me manque tellement tu sais.
- (Marc amical) Les cours ne débutent que la semaine prochaine, tu devrais leur rendre visite, je suis sûr qu’ils en seraient vraiment heureux.
- (Il regarde son voisin celui qui de jour en jour il considère de plus en plus comme un ami) Je crois que si j’y vais, je n’aurai pas la force de revenir.
- (Marc a les yeux qui brillent de voir ce géant au cœur si tendre et vient s’asseoir près de lui en posant sa main sur son épaule) Ça va passer Flavien, laisse-toi un peu de temps

Ils restent un long moment ainsi, l’un près de l’autre sans une parole sachant le bienfait qu’apporte la présence d’un ami.

- (Flavien) Merci Marc
- (Marc) Non Flavien, c’est moi qui te dis merci ; Merci de m’accepter comme ami et merci d’être là avec moi dans cette ville, si loin de chez nous.
- (Flavien le fixe intensément, se rendant compte de l’importance de sa présence, son sourire revient) Une petite bière bien fraîche ça te dit ?
- Banco !!

Les deux copains quittent alors la cité U et marchent côte à côte souriants, ne remarquant pas les gens qui se retournent sur eux, curieux de voir ses deux garçons si dissemblables qui discutent sourires aux lèvres.

Eux ne voient que leur amitié toute récente mais déjà si forte.





Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020

SEPTEMBRE 1ère ANNEE : (5/5) (Chez les Lemont suite)


Les jumeaux sont déjà installés quand une pétarade de mobylette résonne dans le village annonçant le retour de Fabien. Son visage d’habitude si souriant marque quand il est seul le cafard qu’il traîne en lui depuis sa séparation d’avec ses amis.

Dans le village où il vit, il y a pourtant quelques personnes de son âge qu’il connaît assez bien car il les a fréquentés lors de ses nombreux séjours chez ses grands-parents. Mais il ne cherche pas leurs compagnies trop obnubilé pour l’instant par l’éloignement d’avec les jumeaux qu’il sait définitif depuis qu’il a appris la vente de leur ancien appartement.

C’est maintenant qu’ils sont loin qu’il se rend compte à quel point ils comptaient pour lui, la boule qu’il a à l’estomac depuis qu’il est arrivé à Thillois le village près de Reims où il habite maintenant ne cesse d’amplifier au point qu’il en perd l’appétit.

- Secoue-toi « Fab », tu files un mauvais coton.

Il rit malgré tout quand il remarque qu’il parle tout seul. Enfin arrivé, il gare son deux-roues dans la cour. Il n’a pas remarqué la Clio blanche garée dans la rue près de chez lui et c’est d’un pas traînant qu’il passe le seuil et rentre dans la maison.

Fabienne l’a vu arriver et remarque comme chaque fois qu’il ne sait pas être observé combien son fils est triste. Elle sourit à la surprise qu’il va avoir en retrouvant ses meilleurs amis et surtout pense-t-elle sa petite amie Carole dont elle soupçonne fortement qu’il y a quelque chose de plus que de l’amitié entre les deux jeunes gens.

- (Fabienne accueillant son fils dans la cuisine) Déjà rentré mon grand ?
- (Se forçant à sourire depuis qu’il a passé la porte) Oui m’man, mais j’ai encore rien trouvé. Toujours la même réponse, vous arrivez trop tard les places sont déjà toutes retenues depuis juillet.
- (Fabienne) Tu as le temps, ce n’est pas comme si tu étais à la rue quand même ?
- Je sais m’man mais je ne veux pas rester dépendant tu comprends ? Il y a déjà assez à faire avec « Mél », ses soins et tout.
- (Fabienne sérieuse en apparence) C’est pour ça que nous avons loué la chambre qui restait libre, d’ailleurs il va aussi falloir que tu partages ta chambre. (Elle surveille amusée sa réaction qui ne manque pas de s’exprimer par un hoquet de stupeur) Oui (Reprend-elle rapidement) ce sont deux jeunes, un frère et une sœur qui cherchaient à se loger.
- (Sylvain ahuri) Mais !! M’man !! Je n’ai pas envie de partager ma chambre avec un autre mec !! C’est quoi cette histoire de fou !!
- (Une voix amusée derrière lui) Il va falloir qu’on s’en aille alors ?
- (Sylvain sursaute reconnaissant très bien la voix, il se retourne vivement) Carole !!!
- (Carole pliée en deux de voir sa tête stupéfiée) Tu te rappelles de mon prénom ? Depuis le temps ?
- (Fabienne avec malice) Je crois bien qu’il ne veut pas de vous deux ici
- (Sylvain qui percute enfin) Vous deux ? « Seb » est là aussi ? Alors le mec qui doit partager ma chambre c’est « Seb » ?
- (Carole toujours dans son trip) Devait !! Puisque tu ne veux pas partager ta chambre avec un mec, c’est ce que je viens d’entendre ? Non ?
- (Le sourire réel cette fois-ci qui illumine le visage de Sylvain est déjà une réponse par lui seul) Doit !! M’man pourquoi tu ne m’as pas dit tout de suite que c’était eux ?
- (Fabienne morte de rire) Mais c’était pour voir ta tête mon enfant !! (Elle prend une voix grave) Partager ma chambre avec un autre mec ? Mais c’est quoi cette histoire de fou !! Tu aurais vu ta trombine mon fils !! À mourir de rire.
- (Il prend sa copine dans ses bras et la serre très fort) Alors c’est vrai ? Vous restez chez nous ? Mais !! Et Paris ?
- (Carole à moitié étouffée) Lâche moi grande brute, tu m’étouffes là !! Paris, c’est terminé, « Seb » et moi on s’ennuyait trop sans toi alors nous avons décidé de venir faire nos études ici. Content ?
- Oh oui !! Tu ne peux même pas imaginer !! Et « Seb » aussi a voulu venir alors ?
- (Carole avec malice) Bah !! Je n’ai pas eu à le forcer beaucoup crois-moi.
- Il est où ?
- Dans sa heu !! Je veux dire dans votre chambre, il range ses affaires dans tes placards et je soupçonne qu’il doit y foutre un beau bordel le connaissant. (Lui donnant l’excuse qu’il cherche assurément) Tu devrais y aller avant qu’il ne foute tout en l’air.

Jamais il n’a monté aussi vite les escaliers menant à l’étage. Devant sa chambre son cœur se serre, il avale sa salive et ouvre la porte se retrouvant nez à nez avec un Sébastien dans le même état que lui. Le temps que leurs cœurs se calment et d’un élan commun ils se retrouvent dans les bras l’un de l’autre.




1ère ANNEE : (1/1) (Aix en Provence)


Philippe est assis dans le salon des De Bierne, il s’arrange pour passer chaque jour pour voir comment se portent Michel et Maryse. Le couple va très bien physiquement mais niveau moral ce n’est pas le top, leur petit-fils leur manque trop. Ils n’ont jamais été séparés de lui depuis dix-sept ans et la coupure brutale de son départ les affecte beaucoup.

Dans le quartier chacun s’occupe du mieux qu’ils le peuvent de ses deux vieillards si charmant et dynamiques ; Chloé chaque soir passe une heure avec eux qu’elle considère comme faisant partie de sa propre famille.

Thomas et Éric font de même mais moins souvent, mais il se passe pas la semaine sans qu’ils ne viennent ensemble ou séparément rendre visite aux grands-parents de leur ami Florian.

Ainsi encadrer, le couple reprend petit à petit le goût de vivre ; n’attendant plus que les fêtes de noël pour revoir leur petit-fils adoré car Philippe leur a assuré qu’il serait là ainsi qu’à toutes les vacances scolaires suffisamment longues pour qu’il puisse faire le déplacement et rester plus de quelques jours avec eux.

Philippe cogite depuis qu’il est revenu de Reims, a-t-il eu raison de tout dévoiler au garçon encore bien jeune pour assimiler toutes les implications qu’il y aura pour son avenir ; implications dont lui-même n’a pas toutes les réponses et c’est bien de ça qu’il s’inquiète.

La vie de son pupille ne sera épanouissante pour lui qu’en gardant son secret, secret qui pourrait être vite découvert s’il n’y prend garde et là sa vie pourrait vite se transformer en cauchemar.

En pensant à ça ses os se glacent, comment réagiraient les gens face au pouvoir qu’il a ? Au mieux il serait sans cesse assiégé par une horde de personnes malades voulant et il le comprend très bien retrouver la santé grâce à ce jeune homme possédant le pouvoir de la leur rendre.

Mais au pire !! Être enfermé comme une bête précieuse pour le bienfait des plus puissants, perdant sa liberté d’être seulement lui-même ; bien sûr il a déjà détourné l’attention avec ses rapports falsifiés de telle façon qu’il ne soit plus reconnu par ses « employeurs » que comme un enfant surdoué comme il y en a peu mais quelques-uns quand même.

Un enfant à surveiller oui, mais juste pour son potentiel possible pour servir son pays. Pays qui pourrait en tirer parti grâce à un emploi dans la recherche ou tout autre qui amènerait une plus-value à la nation.

Le choix de Florian pour la médecine lui fait peur car il se doute bien qu’un jour, qu’il souhaite le plus tard possible, ses « pouvoirs » vont se remarquer et finiront par attirer les yeux sur lui.

Tout autre métier qui n’aurait mis en avant que son exceptionnelle intelligence n’aurait pas eu le même impact, mais s’il commence à faire comme à Chloé disparaître des marques qui sont censées être inaltérables, alors !!!!

Chloé pense également beaucoup à Florian, elle s’ennuie de lui malgré l'année et demie qu’ils ont d’écart et qui fait de lui encore un jeune garçon. Mais les discussions qu’ils avaient et sa frimousse à croquer lui manquent terriblement, elle se reproche sans arrêt maintenant de ne pas avoir pris assez au sérieux son parcours scolaire et de ne pouvoir espérer qu’une formation dans le social ce qui la prive de pouvoir suivre des études qui auraient pu la mener à rester près de lui.

Thomas est dans sa chambre, il regarde avec nostalgie la photo encadrée sur son bureau où il est avec Éric et Florian devant un parc d’attractions. La bouille malicieuse de Florian lui remue l’estomac, il l’aime depuis que le petit rouquin a fêté ses treize ans. Devant Éric il emploie des termes crus en parlant de lui pour ne pas que son ami se rende compte des sentiments réels qu’il a au plus profond de son cœur.

Bien sûr la différence d’âge fait qu’il n’est pas question pour l’instant de lui avouer sa passion pour lui, il attendra donc que ses presque deux années qu’ils ont d’écart ne soient plus un obstacle. Seulement son cœur sera-t-il toujours libre ? Et chose plus importante, aura-t-il des sentiments réciproques à ceux qui le rongent lui.

Éric n’a pas ce genre de préoccupations, sa complicité avec Thomas lui va très bien pour le moment lui permettant d’assumer ses pulsions sexuelles quand celles-ci sont trop fortes. Il rit car il reconnaît volontiers que ça arrive très souvent, Thomas c’est son meilleur ami et en plus son meilleur confident ce qui donc le comble pleinement, Florian aussi l’intéresse beaucoup et son âge ne le dérange pas du tout, mais comment mettre dans son lit ce petit rouquin adorable qui le fait bander comme un malade dès qu’il est près de lui ou comme en ce moment quand il y pense.




1ère ANNEE : (1/7) (Reims)


Guillaume est déçu car il n’a plus de nouvelles de sa copine Juliette qui n’a jamais répondu aux textos de plus en plus espacés qu’il lui a envoyés. Il soupire et se secoue mentalement en se disant que c’est tant pis, qu’il en trouvera bien une autre au lycée ou dans le quartier.

Son regard va alors sur le lit à côté du sien, il sourit car son occupant a bien changé sa vie. Leurs vies car pour ses frères c’est pareil, depuis qu’il est là c’est une rigolade de tous les instants parce que « Flo » même quand il est sérieux a des mimiques qui déclenchent automatiquement les crises de fou rire de toute la famille.

Même son frère Aurélien a changé, il est plus présent auprès d’eux qu’avant et Guillaume est très heureux d’avoir enfin un grand frère comme il en rêvait étant plus jeune ; pour Damien Florian est l’élément déclencheur qui le fait s’épanouir pleinement, il est en adoration devant celui qui est devenu pour lui aussi important que ses propres frères.

Il voit bien que ses parents ont changé également, non pas qu’ils étaient indifférents à leurs enfants mais depuis l’arrivée du « clown » ils sont beaucoup plus souriants et ce qu’il apprécie le plus, tolérants envers leurs frasques d’adolescents.

Il se rappelle amusé le « conseil de guerre » où ils se sont aperçus que la principale et apparemment seule lacune de « Flo » est le sexe et tout ce qui s’en rapporte. Quand ils lui ont expliqué l’allusion de Damien sur les regards du garçon croisé sur la place, celui-ci a fait des yeux ronds d’incrédulité quand il en comprit enfin la signification.

Ce jour-là.

- (Florian) Quoi ? Mais enfin !! C’est pas possible !! Ou alors il m’a pris pour une fille.
- (Aurélien) viens voir là ma puce que je vois si c’est bien ça.
- (Florian qui ne se dégonfle pas et mime une fille ou du moins la façon pour lui dont se conduirait une fille) Oh !! Grand fou !! (Il saute sur les genoux d’Aurélien) Pour ma bague je veux un diamant.
- (Damien est absolument mort de rire) Oh !! Noonnn !!! (Et il se sauve aux toilettes une auréole déjà bien large ornant le devant de son pantalon)
- (Guillaume éclaté lui aussi) C’était censé être sérieux les gars, M’man ne va plus suivre avec la machine à laver.
- (Aurélien en s’essuyant les yeux) Descends « Flo » en plus tu es à côté de la plaque là.
- Comment ça ?
- (Aurélien) Le gars savait que tu étais un garçon crois-moi.
- Il me voulait quoi alors ?
- (Guillaume reprenant son sérieux) Ton petit cul sûrement
- Pourquoi faire ?????
- (Aurélien stupéfait) Tu sors d’où toi ? Tu le fais exprès ou tu es sérieux ?
- Sérieux !! Que peux bien avoir envie de faire un mec avec mon cul ?
- (Guillaume regardant son frère) ça va pas être de la tarte « Aurel » il est complètement bouché à l’émeri le rouquin, sans doute la rouille hé ! Hé ! C’est pas possible autrement.
- (Damien revient entre-temps et se rassoit honteux de s’être encore lâché sous lui) Vous parliez de quoi là ?

Aurélien va pour parler mais capte la bouille de Florian et ses yeux qu’il commence à connaître quand ils ont cette expression.

- (Aurélien) Demande à « Flo »
- (Guillaume voit son grand frère lui faire un clin d’œil) Oui demande lui.
- (Damien en toute innocence) Alors !!
- On faisait un quiz pour connaître nos lacunes, tu veux y participer ?
- (Damien tombant dans le panneau) Oh oui !! Je suis fort tu verras.
- Ok !! Cite-moi un endroit qui n’a encore jamais été visité par l’homme ?
- (Damien cherche) Une planète ?
- Non !! Sur terre
Pendant qu’il cherche les deux autres frangins se regardent, apparemment n’ayant pas eux non plus la solution et ne voyant pas où Florian veut en venir avec une telle question.

- (Damien) Je ne vois pas non !!
- Cherche !! C’est quand même pas très compliqué.
- (Damien) tu peux redire ta question ?
- Un endroit qui n’a encore jamais été visité par l’homme ?
- (Damien se tournant vers ses frères) ça vous parle à vous ? (Voyant que ceux-ci haussent les épaules) Non vraiment « Flo » c’est quoi alors ?
- (Je me tourne alors et je baisse mon pantalon et mon caleçon dévoilant ma paire de fesses toutes blanches) Mon cul !!

Rebelote et dix de der, Damien repart dans un fou rire phénoménal et pour la deuxième fois en un quart d’heure inonde son pantalon de son urine.

- (Damien en se tenant les côtes s’en rend compte aussitôt) Merde !! Fais chier !! (Il me voit éclater de rire et comprend) Tu l’as fait exprès !!!

Il va pour repartir aux toilettes quand il est dépassé par Guillaume qui se tient lui aussi le bas-ventre.

- (Guillaume mort de rire) Excuse « Dam » mais j’tiens plus.



1ère ANNEE : (2/7) (Reims)


Guillaume rit tout seul en repensant à tout ça, mais ça a été quand même dur de faire comprendre à Florian qu’un garçon pouvait s’intéresser à un autre garçon. Depuis dès qu’ils le peuvent, ils lui font son éducation sexuelle et maintenant même s’il n’est pas encore tip top, c’est déjà nettement mieux.

Aurélien entre alors dans la chambre et voyant que son frère est seul, vient s’installer près de lui sur la seconde chaise.

- (Aurélien voyant son frère souriant) A quoi tu penses ? Tu souris aux corneilles comme un gogol.
- Je pense à « Flo » et son éducation sexuelle
- (Aurélien amusé) Ouaih !! Je ne suis pas sûr qu’il ait encore tout compris.
- Même Damien en sait plus que lui, dis « Aurel » ? Tu crois qu’il se masturbe ?
- Bah !! Tu dois être mieux placé que moi pour le savoir, c’est avec toi qu’il partage la chambre.
- Justement c’est peut-être ça qui le bloque (Guillaume réfléchit) D’ailleurs moi aussi ça me bloque, depuis qu’il est là j’ai arrêté quasiment de le faire (Il se rend compte aussitôt de ce qu’il vient de dire à son grand frère et pique un fard de honte que celui-ci ne peut pas ne pas remarquer).
- Ah !! En voilà une information qu’elle est bonne !! Je suis sûr que ça va fortement intéresser « Dam » et les parents de savoir que tu joues avec ta quéquette.
- Tu ne ferais pas ça dis ?
- (Aurélien souriant se lève et quitte la chambre) Hum !! Faut voir !! Peut-être que oui, peut-être que non !! Hé ! Hé !

Guillaume se maudit d’avoir eu la langue plus rapide que le cerveau, maintenant il ne va plus vivre tranquille avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Son frère est capable de tout il le sait et il ne serait pas étonné qu’il balance l’information devant tout le monde en ayant l’air de rien.

Pendant ce temps Florian se rend à un rendez-vous.

Je suis devant l’entrée du CHU où je dois rencontrer un certain monsieur Mercier, c’est le nom que m’a donné Philippe au téléphone ce matin quand j’ai pris des nouvelles de mes grands-parents Je suis juste à l’heure et j’attends devant l’accueil qu’une personne me renseigne.

Une jeune femme blonde souriante prend place derrière le bureau, elle me fixe un instant puis s’adresse à moi d’une voix amicale.

- Je peux te renseigner ?
- Oui madame, j’ai rendez-vous avec monsieur Mercier
- (Elle me regarde étonnée) Le directeur ? Et ton nom c’est ?
- De Bierne, Florian De Bierne madame
- Entendu je vais le prévenir, en attendant va t’asseoir en salle d’attente je t’appellerai.
- Merci madame.

Je remarque ses coups d’œil qu’elle pose sur moi de temps en temps se demandant certainement quels peuvent être mes rapports avec le grand patron.

Celui-ci arrive d’ailleurs très rapidement, je le vois interroger l’hôtesse et me lancer un regard empli de curiosité ; je pense qu’il est surpris par mon apparence car il a un moment d’hésitation avant de venir vers moi.

- (Il me tend la main) Bonjour jeune homme, le professeur Espinach m’a beaucoup parlé de toi ; si tu veux bien me suivre ?

L’entretien dure une bonne demi-heure et il m’explique qu’il a accepté que je puisse venir quelques heures par jour quand je n’aurais pas de cours pour observer et suivre les différents responsables de service pendant leurs visites.

- Tu devras rester derrière les internes et les infirmières et te contenter d’observer, nous sommes bien d’accord ?
- Oui monsieur et c’est déjà très gentil de votre part de m’y autoriser.
- Quelle spécialité veux-tu faire ?
- Je crois que toutes me tentent et que justement je vais profiter du temps passé ici pour me faire une idée plus précise pour mes choix futurs monsieur.
- (Il sourit appréciant apparemment ma réponse) Je vois que tu as la tête sur les épaules, c’est très bien (Il me tend une feuille) voici les horaires où tu pourras être présent et les différents services concernés, les responsables de ses services sont au courant et je vais t’attribuer un badge, un placard pour tes affaires ainsi que deux blouses que tu devras impérativement mettre pendant que tu seras là.
- Encore un grand merci monsieur, je pourrai commencer quand ?
- L’emploi du temps que je t’ai remis est valable chaque semaine donc c’est quand tu te sentiras prêt.
- (Je regarde la feuille et vois que ce matin c’est maternité) Maintenant je peux ?
- (Il sursaute, me fixe longuement et enfin sourit) Entendu et pour ta première visite je serais ton professeur.




Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020

1ère ANNEE : (3/7) (Reims)


Une fois que je me suis changé et avoir refermé le placard qui m’a été attribué, je me tourne vers l’homme imposant qui me tient exceptionnellement le rôle de tuteur, il sourit amusé car la blouse n’est véritablement pas à ma taille et je ressemble plus à un des sept nains de blanche neige qu’autre chose.

- Je crois que je t’imaginais plus grand, nous allons remédier à ça rapidement mais je ne pense pas que ta taille soit disponible dans l’immédiat.
- J’ai l’habitude de faire rire monsieur alors ce n’est pas grave, le plus important pour moi c’est d’être là.
- (Surpris par ma réponse) Tu as raison et crois-moi c’est une chance exceptionnelle que tu as.
- J’en suis pleinement conscient monsieur.
- Suis-moi !!

Ma première réflexion va sur l’immensité de cet hôpital mélangeant l’ancien avec le moderne ; la maternité est dans l’ancien bâtiment qui est magnifique avec son immense escalier en marbre.

Nous arrivons devant l’œil étonné du personnel soignant présent, j’entre alors dans une pièce très grande avec des petits lits disposés de chaque côté ; des bébés endormis ou criards y sont confortablement installés, au fond plusieurs couveuses ou deux petits bouts de chou attendent d’être suffisamment forts pour en sortir.

Deux jumeaux pleurent l’un près de l’autre tenus dans les bras d’une infirmière qui tente désespérément de les calmer, le directeur intrigué par les hurlements des nourrissons s’approche d’elle.

- Quelque chose ne va pas infirmière ?
- Je n’arrive pas à les calmer monsieur, ça fait déjà une heure que j’essaie de les endormir en les berçant.
- (Je prends la parole malgré moi) C’est parce que vous les avez séparés (je prends une main de chaque nourrisson que je mets en contact l’une de l’autre, ceux-ci cessent presque immédiatement de pleurer et après quelques secondes s’endorment) Là !! Vous voyez !! Essayez de les mettre dans le même lit le temps qu’ils s’habituent et il n’y aura plus de soucis vous verrez.

Un grand silence dans la salle à peine ponctué par quelques pleurs sporadiques ici et là, le directeur me regarde bizarrement ainsi que l’infirmière visiblement soulagée mais aussi terriblement intriguée ; les autres personnes dans la salle ont cessé toutes activités et sont tournées vers nous, se demandant bien qui est ce gamin en compagnie du grand patron.

- (L’étonnement est encore sur le visage de Robert) Et pourtant j’étais prévenu !! (Il secoue la tête) Bien !! Ça te dirait de voir les autres services ?
- Bien sûr monsieur et excusez-moi encore je vous prie.
- (Perplexe) T’excuser ? Mais de quoi ?
- Je ne devais pas intervenir et prendre la parole mais c’était tellement flagrant pour ses petits bouts de chou que je n’ai pas pu résister.
- Viens !! Il faut que je vérifie quelque chose
- (Je le suis d’un bon pas me demandant où il nous emmène) On va où ?
- Sois patient !! Tu auras l’occasion de parler dans un instant, nous arrivons.

En effet quelques instants plus tard nous arrivons dans une autre partie de l’hôpital ou une grande salle d’attente est remplie de gens plus ou moins blesser ou malade ; attendant manifestement leurs tours pour se faire soigner.

- Nous y voilà !! C’est la salle d’attente des urgences !! (Il remarque un homme pressé qui justement entre d’un bon pas dans la salle) Ah !! René !! Tu peux venir une seconde ?
- (Reconnaissant son patron) Robert ? Heu !! Oui j’arrive (Ils se serrent la main) c’est le souk aujourd’hui, je cours partout.
- Je te présente Florian, tu sais le garçon dont je vous ai parlé ?
- (Il me fixe, sourit à la vue de ma blouse qui traîne par terre) Enchanté jeune homme (Il regarde Robert avec curiosité) tu as quelque chose à me dire ? Sinon il faut que j’y retourne.
- Parmi les personnes qui sont là (il montre la salle) tu t’es déjà fait une idée des priorités je présume, te connaissant ce n’est pas ton genre de suivre l’ordre d’arrivée.
- Tu me connais !! Entre les petits bobos et ceux qui simulent pour avoir un arrêt de travail !!
- Justement !! J’aimerais que Florian nous dise ce qu’il en pense.
- Quoi !! Ce gamin ? Mais enfin Robert !! Je ne suis pas là pour jouer moi !!
- Tu ne me fais plus confiance ?
- Si bien sûr !! Mais !!(Il me regarde une nouvelle fois, devant mon air sérieux et sûr de moi) Bon !! Ok !! Mais pas plus de cinq minutes alors.
- D’accord cinq minutes pas plus, mais souviens-toi que c’est toi qui l’as demandé, Florian ? Classe-moi ces gens par priorité, en premier ceux qui ont réellement besoin de soins et en dernier les petits rigolos s’il y en a.
- Bien monsieur.

Mon regard scrute alors chaque personne présente et mon premier choix est rapide.

- Cette femme avec la robe mauve, elle a un grave problème cardiaque et je pense qu’il faut faire très vite.




1ere ANNEE : (4 / 7) (Reims)


René étonné fixe la femme, s’approche d’elle, lui soulève les paupières et d’un coup soucieux appelle une infirmière et lui parle à l’oreille. Celle-ci s’empressant ensuite d’aller chercher l’aide nécessaire pour transporter d’urgence la personne et l’emmener au service cardiologie.

- (Robert avec un énorme sourire) Et ensuite Florian ?
- (J’ai eu le temps maintenant de me faire mon idée sur la question) Il reste le jeune garçon là-bas avec son père, il a du mal à respirer et je crois bien qu’il a un truc de coincé dans la trachée ; et puis la grand-mère à côté de l’entrée, je crois qu’elle a chuté et qu'elle a une côte de cassée ; sinon pour les autres rien de grave, ah si !! Le grand bonhomme qui fait semblant d’avoir mal dès qu’on le regarde et bien lui, il n’a rien je crois.
- (René abasourdi) Mais c’est qui ce gosse ?
- (Robert) C’est Florian dix-sept ans titulaire du bac avec mention et qui a je crois un potentiel certain pour réaliser ce à quoi il se destine.
- (René s’adressant à moi cette fois) Tu veux faire quoi exactement ?
- (Bonne question à laquelle je ne peux répondre pour l’instant que par une généralité) J’aimerais être médecin monsieur.
- (Voyant que les questions vont pleuvoir sur le jeune homme, Robert regarde sa montre et tape dessus d’un doigt) Nous devons te laisser René, les cinq minutes que tu nous as royalement accordé sont passées.

Celui-ci nous regarde partir regrettant sans doute ses paroles car il ne fait aucun doute en voyant sa tête que son premier souhait n’était certainement pas de nous voir partir.

Nous longeons maintenant un bâtiment plus récent qui nous mène devant un ascenseur, une fois à l’intérieur nous voilà partie vers les niveaux inférieurs.

- On va où maintenant ?
- Tu es bien curieux mon garçon, juste une question avant d’entrer. As-tu peur du sang ?
- (Je souris) Manquerait plus que ça !! Je ferais un fichu toubib si je m’évanouissais devant une plaie vous ne pensez pas ?
- (L’ascenseur stoppe et les portes s’ouvrent) Alors tu vas assister à ta première opération, regarde bien et je te poserais des questions ensuite.

Nous passons au lavage des mains puis il me donne une charlotte pour me mettre sur la tête ainsi qu’un masque que je place devant mon visage puis nous entrons dans une salle où un homme est allongé, recouvert d’un drap ne laissant voir que son genou actuellement ouvert autour duquel plusieurs personnes s’activent.

Opération bénigne car à peine dix minutes plus tard le chirurgien referme et suture la plaie puis laisse à son assistant le soin de terminer à lui poser les pansements et l’attelle.

Une fois ressorti de la salle blanche et débarrasser des protections, il me mène jusqu’à une salle de repos et s’assied sur une chaise me faisant signe d’en faire autant.

- Alors !! Tes impressions ?
- Je n’aimerais pas être à la place du gars car il va avoir du mal à remarcher.
- (Ses yeux me sondent, finissant par me faire rougir) Qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Juste parce que ce chirurgien est un boucher monsieur !! (Voyant son effarement à mes paroles très dures envers son collègue, je lui explique mes impressions et termine par) En plus il va garder une cicatrice très visible sur le devant du genou qui aura un mal de chien à se refermer alors que l’intervention aurait été aussi aisée à réaliser en ci prenant autrement, sur le côté droit par exemple car c’est ce côté qui nécessitait l’intervention.

Il reste sans voix quelques instants puis sa main part amicalement m’ébouriffer la tignasse qui n’avait sûrement pas besoin de ça.

- Je crois, non !! Je suis sûr que je n’ai pas fini d’entendre parler de toi
- (Ne sachant comment prendre ses paroles) En bien j’espère
- Aucun doute la dessus, bienvenu chez nous Florian et crois-moi il y a quelques heures à peine je ne pensais absolument pas ça.




1ere ANNEE : (5 / 7) (Reims)


Mi-septembre, demain c’est l’entrée en fac, nous décidons comme à notre habitude avec Damien l’après-midi d’aller nous balader dans le coin, histoire de mieux connaître le quartier et ses environs.

Nous longeons le canal, nous arrêtons pour regarder les péniches, sur l'une d'elle un jeune homme au visage angélique est assis et bouquine tranquillement.

Nous continuons notre route ne voulons pas passer pour des curieux quand il lève la tête et nous sourit gentiment, nous lui rendons son sourire sans nous arrêter quand quelques mètres plus loin Damien me donne un léger coup de coude.

- Tu as vu le gars "Flo" ?
- Oui plutôt sympa !!
- Il est en fauteuil roulant !!
- (Je me retourne discrètement et constate que c'est bien le cas) Pauvre gars, ça doit pas être de la tarte tous les jours de vivre avec un handicap pareil.
- Il a l’air heureux c’est cool

Quelques mètres plus loin, nous prenons le passage piéton pour traverser la route quand Damien hurle !!!

- « Flo » attention !!!
- (Je n’ai pas le temps de tourner la tête qu’un choc terrible me percute de plein fouet) AIE !!!!!

Je me retrouve catapulter plusieurs mètres plus loin sur le bitume de la chaussée, j’entends comme un bruit de brindille qui casse suivit d’une vive douleur à la jambe qui m’amène les larmes aux yeux ; Damien est complètement paniqué en larme lui aussi devant l’accident qui vient de se produire sous ses yeux.

Des gens s’arrêtent et m’entourent faisant dévier la circulation, un homme est au téléphone et appel la SAMU pendant qu’une femme me parle gentiment.

- Jeune homme ? Vous m’entendez ?
- Oui m’dame !! (J’essaie de bouger mais un trait de feu traverse ma jambe) Aïeee !!!!!
- Ne bougez pas, les secours vont s’occuper de vous.

Un bruit de sirène retentit alors et je vois arrivé une voiture de police qui s’arrête près de nous, deux hommes en sortent et pendant que l’un d’entre eux s’occupe de fluidifier la circulation, l’autre prend les dépositions après s’être assuré que j’étais conscient et que les secours sont bien en route.

Je vois l’homme qui a créé l’accident blanc comme un linge répondre aux questions du policier, il n’arrive pas à comprendre comment c’est arrivé apparemment car l’agent lui montre d’un air furieux le passage piéton que nous étions en train d’emprunter moi et « Dam ».

De nouveau une sirène retentit et cette fois-ci c’est bien le véhicule blanc du SAMU qui arrive, deux hommes en sortent et se dirigent directement vers moi. Le premier qui doit être le médecin m’ausculte rapidement et m’interroge pour vérifier mon état de conscience et voir si je n’ai pas mal autre part qu’à la jambe qui est d'après lui manifestement cassée.

Une rapide palpation le rassure, quelques hématomes dus au choc et bien sûr la jambe qu’ils protègent avec une attelle gonflable avant de me mettre sur une civière puis me transporter dans l’ambulance ; j’ai horriblement mal dès que l’on me bouge, mes cris attirent l’attention d’un Damien qui tremble de tous ses membres, je lui fais signe de venir me voir.

- Damien !!! Approche plus près il faut que je te dise un truc important
- (En pleurs) T’as mal « Flo » ?
- Quand ça ne bouge plus c’est supportable (à l’oreille) Préviens Philippe s’il te plaît, tout de suite c’est hyper urgent. Il faut qu’il sache exactement ce qu’il m’arrive tu comprends ? (Je vois qu’il n’est pas conscient de l’urgence) Fais le maintenant « Dam » !! Bouge-toi vite !!
- Ok !! J’y vais !! Le plus important c’est qu’on te soigne.
- Détrompe-toi !! Fonce !! Il doit avoir le temps d’intervenir avant que j’arrive à l’hôpital.

Comprenant enfin à ma voix pressente qu’il y a urgence, il me quitte et file direct vers une cabine pour déjà prévenir ses parents pour qu’eux ensuite préviennent Philippe.

Philippe raccroche quelques minutes plus tard avec un tonitruant.

- MERDE !!!!!




1ere ANNEE : (6 / 7) (Reims)


René voit arriver l’ambulance et en sortir un enfant roux le visage crispé par la douleur, il sursaute car ce visage lui dit quelque chose. Bon Dieu !! Oui Bien sûr !! C’est le gosse comment déjà ? À oui !! Florian, qui l’a scotché sur place l’autre jour avec ses diagnostics qui se sont avérés juste à cent pour cent.

Il court alors vers le véhicule et s’inquiète de l’état du jeune garçon auprès de son collègue.

- Salut Charles !! C’est grave ?
- Tiens !! Salut René !! Non pas trop juste, quelques contusions et une jambe cassée. La fracture est bien nette et les os sont en place, cela ne devrait pas poser de problèmes, Tu as l’air inquiet ? Tu le connais ?
- Oui, c’est un stagiaire de l’hôpital.
- (Il regarde le gamin étonner) Mais !! Quel âge tu as mon gars ?
- Dix-sept ans monsieur
- (Il regarde René étonné) Un stagiaire ??
- (René sourit) Je t’expliquerai plus tard ce n’est pas simple mais il y a plus urgent (Il interpelle deux infirmiers) Vous deux !! Emmenez ce garçon à la radio et conduisez le direct en salle de soins, je vais m’en occuper personnellement (Il me regarde gentiment) Tu seras entre de bonnes mains (Un clin d’œil) Tu verras, je ne suis pas un « boucher » moi.

Je me rends compte que tout va très vite, trop vite et que Philippe ne va pas avoir le temps d’intervenir. Déjà je sens que la douleur est moins forte, ma jambe me chatouille et en regardant le dos de ma main je m’aperçois que déjà les griffures liées aux frottements avec l’asphalte ont disparu.

- René ? Je peux te parler avant ?
- (Il s’approche intrigué) Bien sûr !! Que veux-tu me dire ?
- (Je lui fais signe d’approcher plus près pour qu’il n’y ait que lui qui entende) Mets moi juste dans une chambre s’il te plaît, il faut que je te parle.
- Je dois te soigner avant, après nous parlerons tant que tu veux.
- (Le chatouillement dans ma jambe cesse et ce n’est plus qu’un fourmillement particulièrement déplaisant qui s’estompe lui aussi au bout de quelques instants) S’il te plaît !! Il faut vraiment que je te montre quelque chose avant.
- (Il hésite, voit ma détermination et enfin acquiesce de la tête) Juste une minute alors et après tu vas en soins
- (Je lui souris en hochant également la tête) D’accord !!

Il pousse lui-même le lit roulant où je viens d’être installé vers une chambre vide, nous entrons à l’intérieur et après en avoir refermé la porte derrière nous, il me regarde l’œil interrogatif et réellement curieux.

- Alors !! Qu’as-tu de si important à me dire ?

Là franchement je n’en mène pas large car la grande question est, puis je lui faire confiance ? Mon instinct me dit que oui mais il n’a jamais été éprouvé sur un tel secret. Je le fixe sérieusement, essayant de percevoir ce qu’il est derrière son apparence sympathique envers moi.

- Tu ne dois pas m’opérer !!
- (Il sursaute d’abord surpris de ma demande, puis son visage se transforme, la déception se lit sur ses traits) Tu n’as pas confiance dans mes capacités à te soigner ? C’est ça ?
- (Je lui souris) Bien sûr que non, s’il y a quelqu’un en qui j’ai confiance ici c’est bien toi (Je m’aperçois seulement maintenant que depuis tout à l’heure je le tutoie) Heu !! C’est bien vous !!
- (Il sourit) Tu peux continuer à me tutoyer tu sais (Il se reprend très vite) Mais ce n’était pas ça la question, n’essaie pas de m’embrouiller. J’attends une explication sur le fait que tu ne veux pas te faire opérer avec une jambe cassée ?
- Parce qu’elle n’est pas cassée (Je me reprends très vite) disons plutôt qu’elle ne l’est plus.
- (La tête de René !!!! Je pense que là il fallait une photo, c’était à ce point expressif que je ne peux malgré le contexte m’empêcher de rire aux éclats) C’est quoi cette connerie !!! Comment ça, elle n’y est plus ?

C’est à ce moment-là que la porte s’ouvre sur le grand patron en personne.

- (André nous voyant moi hilare et René perplexe) J’arrive à temps (Il s’adresse à son confrère et ami) Où en êtes-vous sur les examens ?
- Ah !!! André, tu tombes bien !! Figure-toi qu’il ne veut pas qu’on le soigne ?
- Je suis au courant oui, j’ai eu un appel (Il regarde son épaule et fait signe avec deux doigts posés dessus) Très haut placé.
- (René qui n’y comprend décidément rien) Mais !!! Comment ???? Tu te rends compte qu’il ne faut pas le laisser sans soins ?
- (Depuis un moment déjà je fais bouger mes doigts de pieds et ma cheville sans ne plus ressentir aucune douleur aussi j'enlève l'attelle et je saute du lit et viens vers eux en souriant) Puisque je te dis que je n’ai rien !! La preuve !! Regarde !! (Je fais deux allers retours dans la pièce) Tu vois !!! C’était une fausse alerte, j’ai eu mal sur le coup mais maintenant ça va bien. Donc pas besoin d’opération ? Si tu n’en doutes encore pas de soucis, allons faire une radio.





Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020

1ere ANNEE : (7/ 7) (Reims)


- (René complètement décontenancé) Mais !!! Qui es-tu ?
- (André) Nous en saurons sûrement plus d’ici ce soir (Il regarde René en réfléchissant) Pas un mot tu entends ? Tu ne dis pas un mot sur cette histoire !! (Il se tourne vers moi) Et toi tu ne bouges pas d’ici !! Tant que je n’aurais pas eu les explications que je suis en droit d’avoir, tu ne sors pas d’ici. Va prendre une bonne douche pour nettoyer toutes ses traces de goudrons et de terre, après au lit tant que je ne viens pas te chercher. Compris ?
- (Je prends mon air le plus gamin possible) Voui m’sieur !!!

Ils me regardent tous les deux puis sourient malgré eux et sortent de la chambre me laissant seul. J’en profite pour faire ce qu’il m’a conseillé et j’entre dans la salle de bains pour prendre une bonne douche qui me fait un bien fou.

J’en profite également pour me regarder dans la glace cherchant à y déceler les moindres traces de mon accident pourtant très récent encore. Rien, je ne trouve absolument rien qui pourrait témoigner de mes déboires de l’après-midi, ce qui même si j’en connais la raison me laisse quand même pensif sur ce « don » comme le nomme Philippe.

Je reste un moment sous la douche et je n’entends pas les personnes qui entrent dans la chambre la mine inquiète. Frédéric sa femme et ses trois garçons sont là, intrigués devant le lit vide alors que l’infirmière leur a certifié que j’étais dans cette chambre, les deux docteurs venant d’en sortir seuls quelques minutes plus tôt.

Ils allaient ressortirent quand je quitte la salle de bain tenant une serviette que je frotte des deux mains sur ma tête pour me sécher les cheveux. Me voyant apparaître ainsi alors que j’étais sensé être gravement blesser les surprend et c’est un « OH » de stupeur qui m’accueille et me fais sursauter de surprise.

Je les regarde ne sachant quoi dire tellement je ne m’attendais pas à les voir si vite, c’est surtout Damien le plus étonner car lui m’a vu allongé sur la route après l’accident ; il me détaille effaré de me voir en pleine forme alors qu’il y a peu j’étais égratigné de partout et couvert de bleus.

- Il est où l’autre ?
- (Sa question me laisse stupide n’en comprenant pas le sens) L’autre ??
- Oui ton jumeau, le vrai Florian !! Celui qui est mon copain.
- Mais « Dam » c’est moi !!! (Le voyant toujours incrédule) Je t’assure qu’il n’y en a pas d’autres !!
- (Il regarde ses parents les yeux ronds) M’man !! P’pa !!! Je vous jure que je vous ai dit la vérité, il était étendu sur la route en sang avec une jambe cassée, c’est ce qu’a dit le médecin de l’ambulance.
- (Aurélien) Tu as encore essayé de fumer la moquette on dirait, non ?
- (Les larmes aux yeux voyant qu’on ne le croit pas) Mais si c’est vrai !! Je vous jure !! Et puis sinon pourquoi il serait là ?
- (Je viens à son secours car je ne supporte pas de le voir dans cet état) Arrête « Dam » C’est bien moi et j’ai bien eu un accident mais c’était moins grave que ça n’y paraissait voilà tout.
- (Aurélien mort de rire) De toute façon ce ne peut être que lui, c’est le seul qui se balade les balloches à l’air, non ??

Aussitôt que j’entends ses paroles, j’enroule ma serviette autour de mes reins en rougissant de honte.

- Excusez-moi, j’ai été surpris de vous trouver déjà là ; Vous avez pu joindre mon oncle ?
- (Frédéric) Oui et d’ailleurs il faut que je le rappelle pour lui dire que c’était une fausse alerte et que tu n’as rien, mais il doit déjà avoir fait un bon bout de chemin.

Il n’attend pas de réponses de ma part car à peine finie sa phrase qu’il dégaine son portable et sort dans le couloir. Annie me regarde et regarde son plus jeune fils cherchant à comprendre, entre la version de Damien et la vision qu’elle a de moi en ce moment c’est sûr qu’elle doit s’en poser des questions.

- « Flo » !! Dis-moi la vérité s’il te plaît, Damien n’est pas un garçon à inventer des accidents graves s’ils n’ont pas lieu ; entre sa version et la tienne, il y a forcément un des deux qui ment. Est-ce toi Florian ?
- (Je ne sais plus quoi dire ni faire, si je m’enferme dans le mensonge avec eux c’est foutu je le sais car ils ne me donneront pas leur confiance deux fois j’en suis sûr) Oui !!!
- (Aurélien a un haussement de sourcils) Et la soi-disant jambe cassée ?
- C’est vrai aussi !!
- (Annie sentant la colère venir en elle) Tu cherches à nous faire croire quoi là ? Ne joue pas ce genre de jeu avec moi « Flo »
- (Je la regarde avec franchise) Je ne joue pas Annie, c’est la vérité même si je comprends qu’elle ne soit pas évidente à croire sur parole.

Je me lève alors et me dirige dans la salle de bains où je prends le rasoir à main fourni dans le kit de l’hôpital et je reviens avec dans la chambre. Je constate qu’entre-temps Frédéric est lui aussi rentré dans la chambre, je leur souris et m’assois sur le lit le bras au-dessus de ma serviette.

- Regardez tous, ça vous donnera la preuve que je ne mens pas.

Devant eux je m’entaille profondément le bras en serrant les dents et avec une grimace de douleur. J’ai ouvert sur au moins cinq centimètres une entaille profonde d’où le sang coule abondamment.

- (Je vois leur geste pour m’en empêcher arriver bien sûr trop tard) Regardez !!!!!

Ils sont figés d’effrois par mon geste mais quand ils me voient ausculter la plaie, par curiosité ils s’approchent tous se serrant les uns contre les autres.

Quelques secondes suffisent pour que le sang s’arrête, avec la serviette j’essuie la plaie qui est bien apparente maintenant que je ne saigne plus ; petit à petit sous leurs yeux ébahis, les deux bords se referment ne laissant qu’une cicatrice qui diminue de plus en plus pour au bout de deux minutes à peine disparaître complètement.

Le tout n’a pas duré cinq minutes et mon bras est redevenu comme avant que je ne l’entaille. Mon regard se reporte vers eux et devant leurs expressions de stupéfactions, je prends la parole pour mettre les choses au point.

- Philippe appelle cela le « don de guérir », il ne faut en parler à personne promettez le moi ? C’est très important pour moi vous savez ; je ne veux pas être considéré comme un phénomène de foire.




1ere ANNEE FAC : (1/8) (Chez les Dufour)


Leur étreinte ne dure pas longtemps, la pudeur et la timidité reprenant très vite le dessus ; la joie de se retrouver par contre reste sur leurs visages.

- (Sébastien avec un grand sourire épanoui) Content de te revoir Sylvain, j’espère que ça ne te gêne pas qu’on squatte chez toi ?
- (Sylvain le même sourire béat aux lèvres) C’est super au contraire !! J’étais trop triste de ne plus vous voir et là !! Vous voilà tous les deux chez moi, c’est géant !!
- (Sébastien se retourne et regarde la chambre) Tu es ok pour m’avoir sur le dos pendant ses quatre prochaines années au moins ?
- (Sylvain) J’ai l’air contrarié ? Au contraire, (Il repense au dernier contact qu’il a eu de « Séb ») J’ai eu ton texto et si je me rappelle bien tu voulais qu’on parle ?
- (Sébastien en se tortillant sur ses jambes de gêne) Oui mais pas maintenant !! Ce soir si tu veux, pour l’instant si tu me faisais une place dans tes placards ?

Quand ils redescendent, le repas est servi et André est déjà installé. Une soirée retrouvailles peuplée de rires dans une ambiance bonne enfant.

Mélanie regarde souvent son frère et sourit sans arrêt à le voir si pétillant de joie alors qu’il n’y a encore pas très longtemps il était dans un tout autre état d’esprit. C’est d’ailleurs plus à cause de la dépression qui prenait progressivement son jumeau qu’autre chose qu’elle est venue sur Reims.

Carole est contente de retrouver son ami bien sûr mais la santé de son frère prime sur tout pour elle et là, la jeune fille le voit revivre devant elle et du coup Carole se sent heureuse elle aussi.

Un bâillement de Sébastien déclenche la levée de table, après avoir tous aidé pour la vaisselle et le rangement ils prennent le chemin des chambres après le traditionnel « dormez bien, à demain » qu’ils s’envoient tous avec le sourire.

Sylvain à peine entré dans sa chambre derrière Sébastien, l’empoigne doucement et le fait asseoir sur le lit.

- (Sylvain contemple un instant le cœur battant le beau jeune homme aux cheveux blond bouclés assis tout contre lui qui le regarde étonné de son geste, ses yeux bleu fixant les siens) Alors ? Qu’avais-tu à me dire ?
- (Sébastien est lui aussi perdu dans les yeux verts du beau brun à côté de lui) Hein !!! Quoi ?
- (Sylvain sourit en voyant le trouble de son ami qui en évidence en est au même point que lui) Je te demandais ce que tu avais à me dire.
- (Troublé) Je ne sais pas trop comment t’en parler.
- Vas-y franchement (Il sourit) Et si c’est une question tu sais très bien que je te répondrais oui alors vas-y !!
- (Amusé) Tu me donnes dix mille euros ? C’est pour acheter une nouvelle caisse.
- (En riant) Si je les avais ce serait avec joie (Il redevient sérieux) Mais ce n’est pas le sujet alors vas y parle ?
- Et pourquoi ce ne serait pas toi ?
- Parce que c’est toi qui a envoyé le texto (Le fixant dans les yeux) C’est si dur à dire ? (Il prend un calepin et déchire deux pages puis lui tend un stylo avec une des deux feuilles) Tiens !! Écris là-dessus si c’est plus facile, et moi j’écris la réponse.

Sébastien hésite, prend la feuille et à l’abri du regard de son ami écrit rapidement quelques mots puis plie le papier en quatre. Sylvain lui prend la feuille des mains ainsi que le stylo et sans lire griffonne quelques mots lui aussi puis comme son copain, il plie le papier en quatre et le lui tend.

- (Sylvain) Tu l’ouvriras quand j’aurais lu le tien.
- (Sébastien) Tu ne sais pas ce que j’ai écrit ? Comment peux-tu me répondre ?
- (Sylvain les yeux brillants) Tu penses vraiment que je ne sais pas ? Crois-tu qu’on serait là comme deux glands à tourner autour du pot si on n’avait pas les mêmes envies, les mêmes sentiments !!
- (Sébastien ému) J’espère vraiment qu’on pense à la même chose sinon !!
Sylvain en dépliant le papier tout en regardant son ami qui se crispe d’appréhension, il détache son regard du jeune garçon et lit « Je t’aime Sylvain ». De joie son cœur fait un bond dans sa poitrine, il lui fait signe ému qu’il peut maintenant lire sa réponse.

Sébastien tremblant déplie et lit le petit mot, son visage rayonne alors de mille feux quand il le laisse tomber par terre en étreignant son ami les yeux en larmes. Sur le sol le billet tombe du bon côté et on peut lire « moi aussi Sébastien je t’aime ».





1ere ANNEE FAC : (2/8) (Flavien et Marc)


Marc est sorti de la bibliothèque les bras chargés des livres nécessaires pour sa prépa, il sourit car il se sent bien maintenant qu’il a un ami et qu’il a pris ses marques dans la cité U. Dans le hall d’entrée de celle-ci voyant qu’un tas de monde attend les ascenseurs, il décide de monter à l’étage par les escaliers.

Deux garçons en descendent et l’un d’entre eux le heurte brutalement, le faisant tomber durement au sol, les livres s’éparpillant sur les marches.

- Hé !! Vous pourriez faire attention et vous excusez non ?

Les deux garçons se regardent et sourient méchamment au gringalet qui ose se rebeller devant eux.

- (Le premier garçon) Qu’est-ce qu’elle a la tantouze ?
- (L’autre garçon) Elle a envie qu’on s’occupe d’elle apparemment ?
- (Le premier) T’as du fric mec ?
- (Marc apeuré) Laissez-moi tranquille je ne vous ai rien fait !!
- (Le second) On t’a demandé si tu avais du fric ? C’est ça ou on te démonte la tronche sale tapette.
- (Marc commence à paniquer) Je n’ai pas de fric, sinon je ne serais pas ici.
- (Le second) Alors ça va être ta fête ducon (Il lui met un grand coup de pied dans les côtes) Alors !! Tu le sors ton fric ou je continue
- (Le premier garçon) Allez Fred pète lui les couilles qu’on en finisse de cette merde.
- (Le second en mettant un coup de savate dans l’entrejambe de Marc) Le prochain coup t’as intérêt à avoir du pognon sur toi sinon…
- (Une voix de baryton derrière eux) Sinon quoi ?

Les deux gars se retournent et voient planté devant eux une armoire à glace les yeux brillants de colère qui les attrape par le paletot et les plaque au mur.

- (Flavien les yeux injectés de sang) Sinon quoi ?
- (Le second garçon) Lâche nous sinon gare !!
- (Flavien serrant encore plus sa prise les étouffant à moitié) Gare à quoi ?
- (Le premier garçon qui n’en mène pas large) Laisses tomber Fred !!
- (Fred hargneux) Qu’est-ce que tu viens nous péter les couilles grand con ? C’est pas tes affaires alors fou le camp !!
- (Flavien en les secouant brutalement faisant gémir le moins courageux des deux) Vous frappez mon pote et ce ne sont pas mes affaires ?
- (Fred décidément ne se rendant pas compte qu’il a à faire à beaucoup plus fort que lui insiste) Allez dégage et emmène ta pouffe, j’espère qu’au moins elle te suce bien !!

C’est la parole de trop, celle qu’il ne fallait pas dire ; le plus timoré l’a bien compris et se tasse contre le mur se faisant le plus petit possible, il a senti la musculature exceptionnelle du grand blond qui se crispait annonçant de sérieux ennuis pour eux.

Flavien le lâche et le laisse dévaler les escaliers quatre à quatre ne demandant pas son reste pour se retrouver le plus loin possible sans une seule pensée pour son camarade ; l’autre commence à se prendre une baffe du revers de la main qui lui fait cogner brutalement la tête contre le mur, ensuite un genou vient lui percuter le ventre le faisant devenir blanc comme un linge.

Une main vient se poser sur l’épaule de Flavien au moment où celui-ci s’apprête à l’achever d’un coup de poing en plein visage.

- Arrête Flavien !! Sinon c’est toi qui risques les ennuis (Sans prévenir le pied de Marc part alors dans le bas-ventre du gars qui en vomit de douleur) Mais moi tu vois je m’en fous et toi pauvre mec dégage.

Flavien lâche enfin complètement le gars qui se traîne alors pour quitter les lieux, une main sur le bas-ventre et l’autre sur l’estomac. Marc ramasse ses livres en silence aider par son ami puis ils repartent en direction des chambres réfléchissant chacun de leur côté à ce qui aurait pu arriver si Flavien n’était pas intervenu.

Flavien finit par sourire puis se met à rire devant son ami interloqué.

- Tu trouves ça drôle toi ?
- Non pas vraiment mais j’ai une question qui me vient là !!
- Ah oui !! Laquelle ?
- Je me demandais juste si tu suçais bien ?

Ils se fixent quelques secondes et se prennent un fou rire digne des meilleurs « Tex Avery » puis rentrent chacun dans leur chambre en s’essuyant les yeux.







Florian 18 ans Ou Le don de guérir (livre 1) - laurentdu51100 - 07-08-2020

1ere ANNEE FAC : (3/8) (Confidences et promesses)


Ils sont quatre adultes dans le bureau de Monsieur Mercier le directeur du CHU, Philippe est là accompagné d’un homme d’une quarantaine d’années ainsi que René le chirurgien urgentiste de l’hôpital ; la conversation dure déjà depuis plus d’une heure, principalement axée sur l’accident de l’après-midi et de ce qui en suivit.

- (Philippe) En conclusion messieurs il ne s’est rien passé de grave, juste une erreur de diagnostic due à un homme pris dans l’émotion du moment, c’est du moins ce qui devra être consigné dans le registre d’entrée, nous sommes tous d’accord ?
- (Robert en se levant pour raccompagner ses visiteurs) Après ce que nous venons d’entendre il en va de soi.
- (Philippe se tournant vers René) Docteur Mathio ?
- (René encore sous le choc des révélations) Vous pouvez compter sur ma discrétion.
- (Philippe souriant) Fort bien !! Donc tout va pour le mieux, messieurs au plaisir de vous revoir (Il se tourne vers le quatrième homme) Rien à rajouter Maurice ?
- (Maurice en serrant la main des deux hommes) Non, je crois que tout a été dit.

Une fois les deux hommes sortis, Robert et René se regardent toujours effarés des révélations qu’ils viennent d’entendre.

- (Robert) Tout cela est incroyable, si tu n’en avais pas été témoin !!!
- (René) Je me rappelle très bien des écorchures sur les mains qui ont disparu comme par enchantement sinon je n’aurais pas moi non plus cru un seul mot de tout ça.
- (Robert après réflexions) Je ne sais pas pour toi mais moi j’ai envie de continuer avec ce gamin, je t’avoue que je l’aime déjà beaucoup et que son potentiel m’intrigue au plus haut point ; j’aimerais assez tester ses limites en espérant que ce genre d’incident ne se reproduise plus, aujourd’hui ça reste entre nous et sa famille d’accueil mais imagine le bordel si cela venait à s’ébruiter dans les médias.
- (René) Faisons en sorte alors que cela n’arrive pas.

Ils se séparent conscient que pour eux le monde ne sera plus jamais comme avant après cette histoire de « don ». Pendant ce temps-là, Philippe et Maurice sont installés dans la voiture du premier et discutent eux aussi.

- (Philippe) Je vais me rendre seul chez les Viala, je pense que ce sera mieux comme ça. Ta présence ne ferait qu’apporter d’autres questions qui risqueraient de les déstabiliser plus que nécessaire.
- (Maurice) Entièrement d’accord avec toi Philippe, mon patron ne doit pas savoir que je t’aide sinon s’en serait fini de la tranquillité du garçon et comme tu parais y tenir beaucoup.
- Oh oui !! Tu as raison, il est devenu comme un fils pour moi et j’ai eu de la chance que son dossier d’Afrique tombe sur toi que je connais depuis l’enfance plutôt qu’un autre qui aurait bien fini par comprendre qu’il y avait anguille sous roche avec mes conclusions, ou encore pire !! Qui aurait confié le dossier à quelqu’un d’autre.
- J’avoue que le cas de cet enfant aiguise ma curiosité alors n’hésite pas à me tenir au courant de ce qu’il va en advenir, je tacherais de t’aider le plus possible mais il faut quand même rester très discret, un accident comme celui qui vient de se produire pourrait recommencer en d’autres lieux où il n’aurait pas la chance de connaître les personnes. Avoue quand même qu’il a une chance de cocu ton môme ?
- (Il rit) On peut dire ça comme ça oui, je te dépose à la gare ou tu attends demain pour repartir avec moi sur Paris ?
- A la gare, plus vite je serai rentré et moins on se demandera où j’étais.

Une grosse demi-heure plus tard Philippe se retrouve chez ses amis les Viala, ceux-ci encore sous le coup des découvertes de l’après-midi sont réunis dans le salon pour les parents et dans la chambre d’Aurélien pour les garçons.

Dans le salon.

- (Frédéric) Pourquoi ne nous avoir rien dit de tout ça ?
- (Philippe) Je cherchais l’opportunité de vous le dire mais reconnaissez que ce n’est pas évident comme histoire.
- (Annie) Nous pourrions prendre cela pour un manque de confiance.
- (Philippe gêné) Croyez bien que j’en suis parfaitement conscient mais l’auriez-vous pris chez vous si je vous avais dévoilé son secret de but en blanc ?
- (Annie) Franchement ? Je n’en sais rien.
- (Philippe souriant en bon professionnel) Et maintenant le renverriez-vous ?
- (Annie souriant également) Bien sûr que non !!!
- (Frédéric) Florian connaît cette particularité de son corps depuis quand ?
- (Philippe) Depuis le jour où je l’ai amené chez vous (Voyant la question venir) Vous savez, (Il altère un peu la réalité en ajoutant) il n’y a pas très longtemps que mes soupçons sont devenus des certitudes. En fait cela ne fait que quelques semaines voir quelques mois tout au plus.
- (Annie) Cet accident a bien failli bouleverser sa vie je m’en rends bien compte mais nous ne sommes pas à l’abri qu’il se reproduise à nouveau et la chance ne sera pas toujours de son côté.
- (Philippe) J’en suis conscient mais nous ne pouvons rien y faire sauf pour l’instant garder ce secret pour nous et le laisser vivre sa vie.
- (Frédéric) Nous sommes bien d’accord avec vous et nous garderons le silence il en va de soi
- (Philippe) Et vos garçons ?
- (Annie en souriant se rappelant les avoir entendus parler dans la voiture au retour de l’hôpital) De vraies tombes, ils l’aiment trop et sont suffisamment mûrs pour comprendre ce qu’une parole mal placée aurait comme implications désastreuses pour « Flo ».


1ere ANNEE FAC : (4/8) (Confidences et promesses)


Dans la chambre d’Aurélien, une conversation similaire ou presque à lieu au même moment.

- (Guillaume) Si je comprends bien tu es comme superman ?
- (Amusé de la comparaison) Non !!! Tu crois ? Attends si c’est vrai je vais essayer de m’envoler (Je tends une main en l’air poing fermé) Voyons voir si ça marche
- Attends !!! (Damien affolé court vers la fenêtre et la referme, nous le regardons faire, d’abord étonné par son geste puis un fou rire nous prend) Eh bien quoi ? Comme ça, il ne pourra pas aller loin ?
- (Aurélien toujours mort de rire) Grandi un peu « Dam » tu ne vois pas qu’il plaisantait ?
- (Damien vexé) Qu’est-ce que tu en sais d’abord ? Après ce que j’ai vu tout est possible non ?
- (Guillaume se calmant un peu) Ouaih !! Après tout il a peut-être raison, dis-moi « Flo » il y a autre chose que tu nous as caché ?
- (Bah !! Autant leur dire après tout maintenant qu’est-ce que ça change) Oui il y a encore un petit truc.
- (Damien retrouvant le sourire) Ah !!! Vous voyez bien !!
- (Aurélien curieux) Humm !! Un petit truc tu dis ? Et c’est ?
- Disons que mon « don » fonctionne dans les deux sens pour faire court.
- (Guillaume attentif) Fais pas trop court alors, explique ?
- Comme j’ai dit, ça marche dans les deux sens ; je me guéris et je peux guérir les autres, vous voulez que je vous montre ?
- (Aurélien curieux) T’attends surtout pas à ce qu’on te dise non alors oui montre !!
- Ok !! Lequel de vous a une cicatrice ou quelque chose d’autre ?
- (Guillaume devant tout le monde remonte son tee-shirt et baisse un peu son pantalon et son boxer) j’ai eu l’appendicite alors question cicatrice en voilà une belle.

Je m’approche de lui et le fais s’allonger sur le lit puis j’approche mon visage de son aine et laisse tomber un long filet de salive sur la marque de l’opération que j’étale ensuite avec un doigt.

- (Damien surpris) Beurk !!!
- (Aurélien amusé) Dis « Guigui » heureusement que c’est pas sur le bout de ta queue !! T’imagine la scène ?
- (Damien mort de rire) Oui c’est con, dis « Flo » j’ai une rougeur sur le gland tu veux bien me soigner ?
- (Le plus sérieusement du monde) Montre ?
- (Aurélien ne tenant plus) Arrête !! Il est capable de le faire !!
- (J’ai du mal à rester sérieux) En plus une goutte devrait suffire pour une si petite chose.
- (Guillaume lui reste perplexe devant son abdomen) Hé !! Les gars !! Regardez !!

Le ton de sa voix nous calme aussitôt et c’est quatre paires d’yeux qui se fixent sur la marque qui a déjà presque entièrement disparu.

- (Damien suffoqué) Wouah !! T’es comme neuf là !! Et il appelle ça un « petit » truc !!!
- (Aurélien a les yeux qui brillent soudainement) Dis « Flo » même si ce que je vais te demander là va te donner envie de rire crois moi je suis sérieux ; c’est au sujet de papa, il souffre terriblement et les médicaments n’y font rien ; en plus bien qu’il soit toubib, il ne veut pas se faire opérer car il a trop honte pour ça.
- (Guillaume qui connaît également le problème de son père) C’est vrai sans rire, si tu pouvais l’aider ce serait cool.
- (Damien se rend bien compte que ses frères sont sérieux mais c’est plus fort que lui, il éclate de rire) Sérieux les gars !! Vous n’allez pas lui demander de faire ça ?
- (Aurélien en colère) Pauvre imbécile !! En plus ça te fait rire !! Tu serais à sa place, tu n’en plaisanterais certainement pas crois-moi.
- (Guillaume voyant que ça dégénère) Du calme « Aurel » (Il sourit en pensant à ce qui fait rire son jeune frère) Ce serait quelqu’un d’autre tu serais plié en deux toi aussi.
- (Aurélien plus calme) Oui mais c’est notre père et si ça peut le soigner (Il me regarde) Dis « Flo » ton « petit » truc ? Il marche pour tout ou juste pour ça ?
- Je n’en sais trop rien en fait je sais que ça empêche aussi les maladies car mes grands-parents ont toujours la grande forme et Philippe n’est plus affecté par son asthme, et ça juste en les embrassant alors je pense que ça doit marcher pour plein de trucs aussi. Pourquoi ? Il a quoi ton père ?
- (Aurélien qui hésite quand même) Heu !! Tu ne ris pas ok ?
- Pourquoi ? S’il souffre je ne vois pas ce qui pourrait faire rire.
- (Guillaume) Aller « Aurel » dis-lui !!
- (Aurélien en soupirant) Mon père dérouille grave à chaque fois qu’il a une crise d’hémorroïde (Il me fixe alors les yeux pleins d’espoirs) voilà c’est dit, maintenant à toi de voir.




1ere ANNEE FAC : (5/8) (Première guérison)


- (Bien sûr je comprends tout de suite la raison de leurs tergiversations mais aussi que la souffrance de leur père les touche beaucoup) Aurélien !! Va avec Guillaume voir tes parents et explique-leur pour ton frère, ensuite si ton père est d’accord amène le ici. Toi Damien va me chercher un flacon propre et ramène-toi dare-dare ok ?

Damien est le plus rapide à revenir, une fois le flacon dans les mains je laisse couler ma salive à l’intérieur essayant d’en produire le plus possible devant mon ami qui ne me lâche pas des yeux.

- Tu crois que ça va marcher « Flo » ?
- Il n’y a pas de raison.
- Tu ne pourrais pas nous faire de ta potion magique en réserve au cas où l’un de nous se blesse ?
- (Sourire) Je ne sais pas si ça peut se garder tu sais, et puis je suis là s’il y a besoin (Je le regarde amuser) Tu n’en aurais pas besoin pour quelque chose par hasard ?
- (Il devient rouge me démontrant par là même que j’ai raison) Tu crois que ça pourrait marcher pour aider au développement par exemple ?
- (Je commence à rire voyant où il veut en venir) Tu es encore jeune tu sais, il va grandir d’ici peu tu verras il n’y a pas de quoi t’inquiéter.
- (Voyant que je me moque gentiment de lui) Ouaih !! Mais si ça peut aider pour qu’il soit plus gros.
- J’en aurais un maousse alors non ?
- (Il rit franchement) Je suis con hein ? Tu n’en parles pas aux autres s’il te plaît, j’aurais trop la honte.
- Bien sûr t’inquiète, ce n’est pas mon genre de trahir mes amis quand ils me font des confidences tu sais ?
- (Ses yeux pétillent) Je t’aime trop « Flo » j’espère qu’on sera toujours copain
- (Je lui pose un bras sur l’épaule) Je t’aime aussi « Dam », sincèrement crois-moi.
- Mais j’essayerais quand même hé ! Hé ! En attendant tu causes au lieu de remplir le flacon là !!

Pendant ce temps dans le salon.

- (Guillaume devant ses parents montre l’emplacement de son ancienne cicatrice) P’pa !! M’man !! Regardez ?
- (Frédéric amusé) Oulah !! Ça se muscle dis donc
- (Annie souriante) Je vois des poils, mon fils devient un homme.
- (Aurélien les yeux au ciel) Mais non !! Rappelez-vous ? Il y a quatre ans.
- (Frédéric réfléchi) Eh bien oui quoi ?
- (Aurélien) L’ambulance !! Les urgences !! La nuit passée à l’hôpital !!
- (Annie regardant Guillaume sans comprendre) Ta crise d’appendicite ? Eh bien oui mais je ne vois pas le rapport
- (Guillaume approchant encore plus son ventre) Regarde bien !! Tu ne vois rien ?
- (Annie percute enfin) Ta cicatrice !! Mais !! Elle n’est plus là !!
- (Frédéric incrédule) Quoi !! Mais ce n’est pas possible.
- (Aurélien amusé) Depuis aujourd’hui beaucoup de choses impossibles le deviennent non ?
- (Annie) Florian !!!
- (Guillaume en riant) Bingo !! L’extraterrestre est intervenu et pfiiittt !!! Plus de marque, disparue !!
- (Aurélien) À ton tour p’pa !! Il t’attend dans ma chambre
- (Frédéric toujours ahuri) Moi ? Pourquoi faire ?
- (Guillaume imitant son père pendant ses crises) Aïe !! Chérie, j’ai mal !! Oh que je souffre !!
- (Aurélien qui en rajoute) J’ai trop mal !! Fais quelque chose !!
- (Frédéric devenant rouge pivoine) Non !! Vous ne lui avez pas parlé de ça quand même ?
- (Aurélien) Oh que si !! Tu crois que ça nous amuse de te voir souffrir dis ?
- (Annie qui écoute intéressée) Et comment il a fait ?
- (Guillaume) Comment ça ?
- (Annie) Florian !! Comment il a fait pour faire partir ta cicatrice
- (Aurélien qui ne veut surtout pas rater l’occasion de voir la tête de son père) Pas grand-chose en fait, juste un bisou dessus.
- (Frédéric éructe ayant avalé de travers) Quoi !!!
- (Annie morte de rire comprenant bien en voyant son aîné qu’il s’amuse beaucoup de sa plaisanterie) Sois sérieux Aurélien, allons !!
- (Aurélien sérieusement cette fois-ci) Il lui a appliqué juste un peu de salive dessus avec son doigt. (Voyant sa mère hausser les sourcils) Cette fois c’est vrai je te jure !!
- (Guillaume) Vas y p’pa !! Pense qu’après ça tu n’auras plus jamais mal, ça vaut le coup d’essayer non ?

C’est à ce moment-là qu’ils nous voient arriver dans le salon, Frédéric voit aussitôt le flacon que je tiens dans ma main et sourit en comprenant mon idée.

- (Frédéric rassuré) Merci « Flo » j’ai cru un moment que tu… mais bon !! (Il rit de bon cœur en me prenant des mains le flacon que je lui tends) Je préfère mille fois cette solution
- (Je regarde les deux frangins et Annie qui se bidonnent dans leur coin et je comprends le soulagement de Frédéric) Moi aussi tu sais (Je fais une grimace et éclate de rire) Je ne sais pas si j’aurais pu le faire d’une autre façon Hé ! Hé !




1ere ANNEE FAC : (6/8) (Fac premier jour)


Frédéric part dans la salle de bains tenant le précieux flacon dans sa main, quelques minutes à peine plus tard nous entendons tous un « AH !!! » de soulagement qui nous amène à tous le sourire aux lèvres ; la porte s’ouvre et Frédéric en sort visiblement soulagé et ému, il vient direct sur moi et me prend dans ses bras en m’embrassant très fort.

- (Frédéric) Merci « Flo »
- (Annie heureuse car elle sait bien à quel point cela lui faisait souffrir le martyre) Tu te sens mieux chéri ?
- (Il met la main à ses fesses) Comme neuf !!! C’est purement incroyable !! Tout a disparu d’un seul coup comme par magie
- (Aurélien souriant) Bah !! Comme ça, on va pouvoir dormir tranquille maintenant
- (Annie) En parlant de dormir les enfants, faudrait peut-être y penser car demain il y a école et toi « Flo » c’est ta rentrée.

C’est devant l’entrée de l’université que je commence à comprendre que ça va être très différent du lycée, en effet la différence
entre moi et les garçons et filles qui me passent sous le nez est tellement flagrante que j’ai l’impression d’être un tout jeune garçon dans un monde d’adulte.

Frédéric voulait s’occuper de moi mais j’ai insisté pour le faire seul car en plus pour lui c’est également le premier jour même s’il a déjà été visité plusieurs fois le campus ces dernières semaines pour y prendre ses marques.

Je respire un grand coup, prends mon courage à deux mains et force mes pieds à avancer vers le bâtiment immense en face de moi ; tant que j’étais à l’extérieur, les quelques regards qu’on me jetait étaient pour la plupart indifférents me prenant sans doute pour un curieux ou quelqu’un qui vient d’accompagner un frère ou une sœur.

Mais dès que je m’engage à l’intérieur, les visages se tournent vers moi la plupart étonnés, d’autres amusés et quelques-uns je le remarque également plutôt hostiles ou même jaloux. Heureusement je n’en détecte que très peu et notant où se dirige la majorité des plus jeunes, je me contente de suivre un groupe d’entre eux.

Un homme d’une cinquantaine d’années est planté devant la grande porte où nous nous dirigeons et semble scruter les visages, cherchant apparemment quelqu’un dans cette foule de jeunes adultes bruyants et gesticulants qui arrive vers lui.

Il ne peut pas me voir pour le moment car étant donné ma petite taille et le fait que je sois juste derrière deux grands escogriffes qui me cachent quasiment entièrement à sa vue. Un instant son regard arrive sur eux et il va pour le détourner quand il doit apercevoir ma tignasse perpétuellement en bataille et un froncement de sourcil plus tard, le voilà se dirigeant vers moi.

- Monsieur De Bierne ?
- Oui monsieur ?
- Dupré !! Je suis le doyen de cette faculté, pourriez-vous me suivre s’il vous plaît
- Bien entendu monsieur Dupré.

De longues minutes de marche sont nécessaires pour arriver enfin dans un bureau meublé à l’ancienne, les murs couverts de rayonnages regorgeant de livres de médecine ; l’ensemble sentant bon la cire comme chez mes grands-parents.

- (Il me montre un siège) Asseyez-vous jeune homme, nous avons quelques mises au point à faire avant que je ne vous lâche dans la cage aux fauves.
- (Je m’assieds sagement à l’endroit indiqué) Je vous écoute monsieur.
- (Le doyen se racle la gorge et se lance) Il était prévu que vous suiviez les mêmes cours que vos camarades de première année mais de récents faits m’ayant été rapporté sur vos capacités exceptionnelles ont fait changer ma décision, voici donc comment nous allons procéder. Chaque professeur va vous tester pendant le premier trimestre sur vos connaissances globales et répertorier les matières qui nécessiteront un approfondissement de celles-ci. Vous me suivez jusque-là ?
- Cinq sur cinq monsieur.
- Ensuite nous nous reverrons tous ensemble pour adapter votre cursus afin que vous ne vous sentiez pas en inadéquation avec les cours.
- Je devrais faire quoi exactement durant ce premier trimestre monsieur ?