16-11-2021, 12:24 PM
Ensuite, je me dirige vers Marie. Elle me voit et se lève. Nous nous faisons l’accolade. Pas besoin de mot entre nous, juste un regard suffit. Puis elle me dit :
Mar : « Bonjour Phil. Je n’en reviens pas, tu as parlé avec Roland et j’en suis certaine, tu lui as pardonné !
Moi : Oui Marie, il fallait que je lui pardonne pour être en paix avec moi-même.
Mar : Je te reconnais bien là, tu es la bonté même. Je dirai même que tu es un « ange » !
Moi : Tu exagères, je suis bon mais je ne suis pas pour autant bonasse.
Mar : Tu te sens mieux Phil ?
Moi : Oui Marie tu sais : « Celui qui pardonne grandi et il fait grandir celui qui est pardonné ! »
Mar : Oh là le philosophe est de retour. Non, tu as raison, car je suis certaine que cela te donne plus d’assurance et comme tu le dis, une paix intérieure qui n’est égale à rien d’autre qu’à elle-même.
Moi : Je vois que nous sommes sur la même longueur d’onde. Tiens, je ne vois pas Isabelle !
Mar : Elle va arriver, ne t’inquiète pas.
Je vais saluer les parents de Marie. Je les remercie pour leur présence. Ils sont adorables, ils savent ce que c’est que d’être « différent » des autres. Puis Henriette, la maman de Marie, me dit qu’elle a entendu ce que Marie et moi nous nous sommes dits, elle approuve entièrement ma décision de pardonner. Elle vient me donner un bisou sur la joue. Je me souviens de notre voyage à Venise avec elle et les deux filles, que de très bons souvenirs.
Je me dirige vers le chœur étant donné que la messe du souvenir va débuter dans quelques minutes. Ben me fait signe et me montre un groupe qui entre dans l’église. Ce sont des scouts et des pionniers de notre unité. Je suis submergé d’émotion, ils ne connaissaient pas Henri, mais ils sont là ! Ben voit que je vacille. Il me tient par la taille. Maman elle aussi remarque que je suis devenu blême, elle ne sait pas pourquoi. Ben me soutien. Je vois Alex, Raphaël, de même que Jean-Pierre et Fabrice, il y a aussi Gaby et Christophe, Bruno et Ghislain, les deux chefs de la troupe et d’autres scouts encore. Je ne sais que dire, ni que penser. Ben me conduit auprès d’eux. Je vais les saluer. Chacun d’eux vient me faire l’accolade. Puis ils se rendent tous dans chœur pour s’associer aux autres scouts de ma première unité. Je des larmes qui coulent sur les joues. Ben me rassure et me dit qu’il est à l’origine de cette arrivée. Je n’en reviens pas, Ben est vraiment mon âme sœur ! Je retourne à ma place, juste au premier rang.
Je suis très étonné de voir autant de monde. Maman et Véronique sont elles aussi émerveillées de voir toute cette assemblée réunie pour un hommage à Henri. Elles sont à mes côtés tout comme Ben. Puis je jette un coup d’œil et je vois aussi Romain et Justin, mes deux amis de classe. Mais qui les a prévenus ? Je suis sidéré, je n’en reviens pas. Puis je vois Alex qui me regarde et qui me fait un clin d’œil, c’est donc lui qui est à l’origine de leur venue. Finalement l’église est pleine. Véronique me signale que des copains de classe d’Henri ont aussi fait le déplacement. Il va falloir que je sois à la hauteur pour dire la lecture devant autant de monde !
M’Abbé vient saluer le premier rang, les parents d’Henri mais aussi ma famille. Il est très ouvert d’esprit et il sait très bien qu’Henri était gay au même titre que Ben et moi. Puis c’est le début de cette cérémonie.
Tout se passe sans problème. Puis c’est à mon tour. Je quitte ma place pour me diriger vers le pupitre. Je m’éclaircis la voix. Je veux commencer, mais aucun mot ne sort de ma bouche. Je ne sais pas ce qui se passe. Je regarde Ben qui m’encourage de même que maman et Véronique. Même Roland me fait signe pour me donner lui aussi du courage. Puis je vois que Jean, Philippe et Marc, les scouts qui étaient dans ma patrouille lors de mon camp avec Henri, sont là eux aussi, ils étaient arrivés un peu en retard. Je me concentre et puis je commence à lire doucement, j’articule convenablement. J’ai pu dire la lecture sans même bafouiller. Je suis content. Je reprends ma place, heureux d’être arrivé à dire cette lecture. Puis c’est l’Abbé qui lit l’Évangile. Par la suite Ben et Anne s’occupent de lire les « intentions ». Alors que dire des chants, quelle belle chorale improvisée. Par moment j’ai les larmes aux yeux. Ils se sont surpassés, je suis certain qu’ils ont répétés quelques fois. Il va falloir que je les remercie lors du verre de l’amitié. Puis je demande à Véronique si quelqu’un a été désigné pour inviter l’assemblée au verre de l’amitié. Elle me dit que c’est un oubli, il n’y a personne. Je lui réponds alors que je m’en charge.
L’Abbé a très bien prêché. Il s’est attardé surtout sur l’Amitié avec un grand « A » et sur l’Amour entre deux êtres, sans aucune allusion à ma situation et celle de quelques-uns présents dans l’assemblée, quel tact. Jean s’est quant à lui occupé de la quête.
Voilà, la cérémonie touche à sa fin. C’est Véronique qui lit un petit texte pour remercier les personnes présentes de leur venue pour cet hommage. Elle parle de l’avenir en citant André et Anne. Puis c’est moi qui suis cité, elle me remercie d’avoir été présent auprès d’Henri durant les jours précédant sa mort. Il n’a fallu pas plus pour que je pleure, en silence. Elle me fait signe de venir auprès d’elle. Je vais vers elle en tentant de sécher mes larmes. Elle me donne alors la parole :
Moi : « Merci à vous d’être venu rendre hommage à Henri. Je remercie aussi ceux qui ne le connaissaient pas, mais qui sont pourtant présents pour soutenir sa famille et me soutenir. Merci à vous. Beaucoup connaissent notre histoire, elle reste gravée dans mon cœur. Nous pourrons en parler si vous le souhaitez, car vous êtes tous invités à prendre le verre de l’amitié dans la salle paroissiale. Merci encore aux chanteurs pour avoir égayé cette cérémonie par leurs belles voix. Je veux terminer en disant Au revoir Henri, que Dieu te garde ! »
Toute l’assemblée applaudi juste avant que l’Abbé ne donne la bénédiction finale. Je suis heureux que tout se soit passé sans anicroche. Je vais pouvoir décompresser et discuter avec tous ceux qui vont nous suivre jusqu’à la salle paroissiale. Puis en sortant je vois encore d’autres scouts qui étaient arrivés en retard, mais ils sont là ; quelle belle preuve d’amitié.
Nous nous rendons à la salle paroissiale et presque toutes les personnes présentes à la cérémonie nous suivent. Je m’y attendais et j’ai bien fait de convaincre Joseph d’organiser ce verre de l’amitié. Papa est lui aussi très étonné par l’afflux de jeunes, qui ayant participé à l’hommage, suivent le mouvement pour venir parler et se souvenir des bons moments qu’ils ont passés avec Henri. Puis il y a ceux qui ne connaissant pas Henri sont venus pour soutenir sa famille et me soutenir aussi par la même occasion. Je suis certain que ceux qui sont présents ne sont pas homophobes. Ben vient près de moi, il me regarde et me dit qu’il est impressionné par ce qui s’est passé et de ce qui se passe encore.
Nous sommes enfin tous là, il n’y a presque plus de place, toutes les chaises sont occupées et il y a même des jeunes qui restent debout pour discuter et se rappeler les bons moments vécus avec Henri. Maman s’occupe avec Anne, Jean et Papa de faire le service au bar en compagnie de Joseph. André s’occupe des amuse-gueules. Je fais le tour des groupes avec Véronique. Je présente ceux que je connais et elle de son côté me présente les anciens copains de classe d’Henri, ses amis et certains parents qui les accompagnent. Avec Véronique nous parlons avec toutes ces personnes venues en hommage pour Henri. Beaucoup de souvenirs sont évoqués, tous plus beaux les uns que les autres. Je ne cache pas que parfois j’ai la larme à l’œil, mais je dois puiser dans mes réserves pour ne pas craquer. Puis je me retrouve face à Jean, Philippe, Marc et Roland, mon ancienne patrouille de ma première unité scoute. Ceux avec qui j’ai partagé mon dernier camp avec Henri. J’ai un tas de souvenirs qui me sautent à la figure. Je suis sans voix, je reste planté là comme une statue devant eux. Des larmes coulent doucement sur mes joues. C’est Marc et Roland qui me disent que ça va aller, qu’il ne faut pas pleurer. Je me reprends. Ben vient me retrouver. Je le présente à mes amis scouts. Ils comprennent que c’est mon ami, mon petit-ami. Ils sont heureux pour nous et ils nous souhaitent le meilleur pour la suite, pour notre vie partagée, pour notre amour. C’est Jean qui me dit alors :
Jea : « Roland m’a dit ce qui s’est passé juste avant la cérémonie.
Moi : Oui, je devais lui accorder le pardon.
Jea : C’est ce qu’il m’a dit. Pour ma part je savais que tu avais le don de pardonner.
Moi : Oui Jean, c’est important. À tous, un jour ou l’autre il nous arrive de devoir prendre une décision, la décision d’accorder le pardon à une personne qui vous a blessé. C’est viscéral, cela demande de réfléchir et en toute logique celui qui aime, pardonne.
Rol : Je ne sais comment te remercier Phil. Peut-être qu’un jour je pourrai moi aussi t’apporter mon aide.
Moi : Merci Roland.
Marie arrive alors près de nous en compagnie d’Isabelle. Elles sont des amies hors pair, pleines de bonté et très souvent de bon conseil. Puis Marie a eu peur lorsque Roland se montrait assez entreprenant à mon égard, jusqu’à m’épier chez elle. Marie dit alors :
Mar : Je suis heureuse de vous voir, Phil m’a parlé de vous. Puis je trouve que Roland a changé !
Moi : Voici Marie, ma confidente, celle qui me connaît le mieux, tout comme maman d’ailleurs. Je lui confie mes peines et mes joies.
Les quatre jeunes : Bonjour Marie.
Mar : Voici Isabelle, mon amie.
Isa : Bonjour les gars. Vous avez connu Phil lors du camp scout, moi je le connais à l’école, nous sommes dans la même classe tout comme Marie.
Moi : Voilà, vous connaissez maintenant mes amies et mes amis qui sont juste au sein du groupe qui discutent un peu plus loin. Je souhaite que nous restions en contact dans le futur, si vous le souhaitez, vous aussi !
Jea : Bien entendu qu’on reste en contact !
Marc, Philippe et Roland acquiescent aussi. Je suis heureux de voir qu’ils ont conservé une part d’amitié envers moi. Puis nous parlons de notre Henri regretté. Ils savent que je l’aimais et qu’il comptait beaucoup pour moi. Tout en discutant c’est Ben qui s’approche de nous. Il se place entre moi et Marie. Nous continuons à parler. Ils sont enchantés de connaître Ben et nous souhaitent d’être heureux. C’est alors que Roland explique que lui aussi a trouvé son élu, Aurélien. Les trois autres ne s’en doutaient pas. Ils le félicitent aussi.
Je parviens à discuter avec pratiquement tout le monde. Ce que je retiens c’est un sentiment d’amitié et d’amour partagé entre tous. C’est comme si Henri voulait nous voir tous réunis, en son honneur et pour renouer les liens entre nous. Véronique s’approche de moi et me fait part elle aussi de ce qu’elle ressent, soit les mêmes sensations que les miennes et de ceux qui m’entourent. C’est aussi le cas pour tous ceux qui ont chanté lors de la messe d’hommage. J’ai pu parler avec eux et entre autres avec Jean-Pierre. Il m’explique que Ben est venu le trouver et qu’il lui a proposé de participer à l’hommage. J-P a immédiatement accepté et les autres ont suivi. C’est un véritable esprit d’entraide, de camaraderie et d’amitié. J’ai pu alors les réunir dans un coin de la salle. Véronique, Joseph et André sont avec Ben et moi, devant tous les choristes. C’est Véronique qui prend la parole pour les remercier chaleureusement. On sent alors toute la chaleur humaine qui se dégage de ce coin de salle. Je leur demande si c’est possible d’entonner « Le cantique des patrouilles », chant qu’aimait Henri à la fin d’une journée de camp ou d’une journée de réunion.
C’est alors tous ensemble que nous chantons alors ce très beau cantique. A l’issue de celui-ci, l’Abbé nous donne la bénédiction. Les personnes qui ne sont pas scoutes ont, elles aussi, ressenti l’importance de chanter ensemble. Une salve d’applaudissements se fait entendre. Certains ont d’ailleurs les larmes aux yeux, tout comme moi ainsi que Ben et Véronique.
Mar : « Bonjour Phil. Je n’en reviens pas, tu as parlé avec Roland et j’en suis certaine, tu lui as pardonné !
Moi : Oui Marie, il fallait que je lui pardonne pour être en paix avec moi-même.
Mar : Je te reconnais bien là, tu es la bonté même. Je dirai même que tu es un « ange » !
Moi : Tu exagères, je suis bon mais je ne suis pas pour autant bonasse.
Mar : Tu te sens mieux Phil ?
Moi : Oui Marie tu sais : « Celui qui pardonne grandi et il fait grandir celui qui est pardonné ! »
Mar : Oh là le philosophe est de retour. Non, tu as raison, car je suis certaine que cela te donne plus d’assurance et comme tu le dis, une paix intérieure qui n’est égale à rien d’autre qu’à elle-même.
Moi : Je vois que nous sommes sur la même longueur d’onde. Tiens, je ne vois pas Isabelle !
Mar : Elle va arriver, ne t’inquiète pas.
Je vais saluer les parents de Marie. Je les remercie pour leur présence. Ils sont adorables, ils savent ce que c’est que d’être « différent » des autres. Puis Henriette, la maman de Marie, me dit qu’elle a entendu ce que Marie et moi nous nous sommes dits, elle approuve entièrement ma décision de pardonner. Elle vient me donner un bisou sur la joue. Je me souviens de notre voyage à Venise avec elle et les deux filles, que de très bons souvenirs.
Je me dirige vers le chœur étant donné que la messe du souvenir va débuter dans quelques minutes. Ben me fait signe et me montre un groupe qui entre dans l’église. Ce sont des scouts et des pionniers de notre unité. Je suis submergé d’émotion, ils ne connaissaient pas Henri, mais ils sont là ! Ben voit que je vacille. Il me tient par la taille. Maman elle aussi remarque que je suis devenu blême, elle ne sait pas pourquoi. Ben me soutien. Je vois Alex, Raphaël, de même que Jean-Pierre et Fabrice, il y a aussi Gaby et Christophe, Bruno et Ghislain, les deux chefs de la troupe et d’autres scouts encore. Je ne sais que dire, ni que penser. Ben me conduit auprès d’eux. Je vais les saluer. Chacun d’eux vient me faire l’accolade. Puis ils se rendent tous dans chœur pour s’associer aux autres scouts de ma première unité. Je des larmes qui coulent sur les joues. Ben me rassure et me dit qu’il est à l’origine de cette arrivée. Je n’en reviens pas, Ben est vraiment mon âme sœur ! Je retourne à ma place, juste au premier rang.
Je suis très étonné de voir autant de monde. Maman et Véronique sont elles aussi émerveillées de voir toute cette assemblée réunie pour un hommage à Henri. Elles sont à mes côtés tout comme Ben. Puis je jette un coup d’œil et je vois aussi Romain et Justin, mes deux amis de classe. Mais qui les a prévenus ? Je suis sidéré, je n’en reviens pas. Puis je vois Alex qui me regarde et qui me fait un clin d’œil, c’est donc lui qui est à l’origine de leur venue. Finalement l’église est pleine. Véronique me signale que des copains de classe d’Henri ont aussi fait le déplacement. Il va falloir que je sois à la hauteur pour dire la lecture devant autant de monde !
M’Abbé vient saluer le premier rang, les parents d’Henri mais aussi ma famille. Il est très ouvert d’esprit et il sait très bien qu’Henri était gay au même titre que Ben et moi. Puis c’est le début de cette cérémonie.
Tout se passe sans problème. Puis c’est à mon tour. Je quitte ma place pour me diriger vers le pupitre. Je m’éclaircis la voix. Je veux commencer, mais aucun mot ne sort de ma bouche. Je ne sais pas ce qui se passe. Je regarde Ben qui m’encourage de même que maman et Véronique. Même Roland me fait signe pour me donner lui aussi du courage. Puis je vois que Jean, Philippe et Marc, les scouts qui étaient dans ma patrouille lors de mon camp avec Henri, sont là eux aussi, ils étaient arrivés un peu en retard. Je me concentre et puis je commence à lire doucement, j’articule convenablement. J’ai pu dire la lecture sans même bafouiller. Je suis content. Je reprends ma place, heureux d’être arrivé à dire cette lecture. Puis c’est l’Abbé qui lit l’Évangile. Par la suite Ben et Anne s’occupent de lire les « intentions ». Alors que dire des chants, quelle belle chorale improvisée. Par moment j’ai les larmes aux yeux. Ils se sont surpassés, je suis certain qu’ils ont répétés quelques fois. Il va falloir que je les remercie lors du verre de l’amitié. Puis je demande à Véronique si quelqu’un a été désigné pour inviter l’assemblée au verre de l’amitié. Elle me dit que c’est un oubli, il n’y a personne. Je lui réponds alors que je m’en charge.
L’Abbé a très bien prêché. Il s’est attardé surtout sur l’Amitié avec un grand « A » et sur l’Amour entre deux êtres, sans aucune allusion à ma situation et celle de quelques-uns présents dans l’assemblée, quel tact. Jean s’est quant à lui occupé de la quête.
Voilà, la cérémonie touche à sa fin. C’est Véronique qui lit un petit texte pour remercier les personnes présentes de leur venue pour cet hommage. Elle parle de l’avenir en citant André et Anne. Puis c’est moi qui suis cité, elle me remercie d’avoir été présent auprès d’Henri durant les jours précédant sa mort. Il n’a fallu pas plus pour que je pleure, en silence. Elle me fait signe de venir auprès d’elle. Je vais vers elle en tentant de sécher mes larmes. Elle me donne alors la parole :
Moi : « Merci à vous d’être venu rendre hommage à Henri. Je remercie aussi ceux qui ne le connaissaient pas, mais qui sont pourtant présents pour soutenir sa famille et me soutenir. Merci à vous. Beaucoup connaissent notre histoire, elle reste gravée dans mon cœur. Nous pourrons en parler si vous le souhaitez, car vous êtes tous invités à prendre le verre de l’amitié dans la salle paroissiale. Merci encore aux chanteurs pour avoir égayé cette cérémonie par leurs belles voix. Je veux terminer en disant Au revoir Henri, que Dieu te garde ! »
Toute l’assemblée applaudi juste avant que l’Abbé ne donne la bénédiction finale. Je suis heureux que tout se soit passé sans anicroche. Je vais pouvoir décompresser et discuter avec tous ceux qui vont nous suivre jusqu’à la salle paroissiale. Puis en sortant je vois encore d’autres scouts qui étaient arrivés en retard, mais ils sont là ; quelle belle preuve d’amitié.
Nous nous rendons à la salle paroissiale et presque toutes les personnes présentes à la cérémonie nous suivent. Je m’y attendais et j’ai bien fait de convaincre Joseph d’organiser ce verre de l’amitié. Papa est lui aussi très étonné par l’afflux de jeunes, qui ayant participé à l’hommage, suivent le mouvement pour venir parler et se souvenir des bons moments qu’ils ont passés avec Henri. Puis il y a ceux qui ne connaissant pas Henri sont venus pour soutenir sa famille et me soutenir aussi par la même occasion. Je suis certain que ceux qui sont présents ne sont pas homophobes. Ben vient près de moi, il me regarde et me dit qu’il est impressionné par ce qui s’est passé et de ce qui se passe encore.
Nous sommes enfin tous là, il n’y a presque plus de place, toutes les chaises sont occupées et il y a même des jeunes qui restent debout pour discuter et se rappeler les bons moments vécus avec Henri. Maman s’occupe avec Anne, Jean et Papa de faire le service au bar en compagnie de Joseph. André s’occupe des amuse-gueules. Je fais le tour des groupes avec Véronique. Je présente ceux que je connais et elle de son côté me présente les anciens copains de classe d’Henri, ses amis et certains parents qui les accompagnent. Avec Véronique nous parlons avec toutes ces personnes venues en hommage pour Henri. Beaucoup de souvenirs sont évoqués, tous plus beaux les uns que les autres. Je ne cache pas que parfois j’ai la larme à l’œil, mais je dois puiser dans mes réserves pour ne pas craquer. Puis je me retrouve face à Jean, Philippe, Marc et Roland, mon ancienne patrouille de ma première unité scoute. Ceux avec qui j’ai partagé mon dernier camp avec Henri. J’ai un tas de souvenirs qui me sautent à la figure. Je suis sans voix, je reste planté là comme une statue devant eux. Des larmes coulent doucement sur mes joues. C’est Marc et Roland qui me disent que ça va aller, qu’il ne faut pas pleurer. Je me reprends. Ben vient me retrouver. Je le présente à mes amis scouts. Ils comprennent que c’est mon ami, mon petit-ami. Ils sont heureux pour nous et ils nous souhaitent le meilleur pour la suite, pour notre vie partagée, pour notre amour. C’est Jean qui me dit alors :
Jea : « Roland m’a dit ce qui s’est passé juste avant la cérémonie.
Moi : Oui, je devais lui accorder le pardon.
Jea : C’est ce qu’il m’a dit. Pour ma part je savais que tu avais le don de pardonner.
Moi : Oui Jean, c’est important. À tous, un jour ou l’autre il nous arrive de devoir prendre une décision, la décision d’accorder le pardon à une personne qui vous a blessé. C’est viscéral, cela demande de réfléchir et en toute logique celui qui aime, pardonne.
Rol : Je ne sais comment te remercier Phil. Peut-être qu’un jour je pourrai moi aussi t’apporter mon aide.
Moi : Merci Roland.
Marie arrive alors près de nous en compagnie d’Isabelle. Elles sont des amies hors pair, pleines de bonté et très souvent de bon conseil. Puis Marie a eu peur lorsque Roland se montrait assez entreprenant à mon égard, jusqu’à m’épier chez elle. Marie dit alors :
Mar : Je suis heureuse de vous voir, Phil m’a parlé de vous. Puis je trouve que Roland a changé !
Moi : Voici Marie, ma confidente, celle qui me connaît le mieux, tout comme maman d’ailleurs. Je lui confie mes peines et mes joies.
Les quatre jeunes : Bonjour Marie.
Mar : Voici Isabelle, mon amie.
Isa : Bonjour les gars. Vous avez connu Phil lors du camp scout, moi je le connais à l’école, nous sommes dans la même classe tout comme Marie.
Moi : Voilà, vous connaissez maintenant mes amies et mes amis qui sont juste au sein du groupe qui discutent un peu plus loin. Je souhaite que nous restions en contact dans le futur, si vous le souhaitez, vous aussi !
Jea : Bien entendu qu’on reste en contact !
Marc, Philippe et Roland acquiescent aussi. Je suis heureux de voir qu’ils ont conservé une part d’amitié envers moi. Puis nous parlons de notre Henri regretté. Ils savent que je l’aimais et qu’il comptait beaucoup pour moi. Tout en discutant c’est Ben qui s’approche de nous. Il se place entre moi et Marie. Nous continuons à parler. Ils sont enchantés de connaître Ben et nous souhaitent d’être heureux. C’est alors que Roland explique que lui aussi a trouvé son élu, Aurélien. Les trois autres ne s’en doutaient pas. Ils le félicitent aussi.
Je parviens à discuter avec pratiquement tout le monde. Ce que je retiens c’est un sentiment d’amitié et d’amour partagé entre tous. C’est comme si Henri voulait nous voir tous réunis, en son honneur et pour renouer les liens entre nous. Véronique s’approche de moi et me fait part elle aussi de ce qu’elle ressent, soit les mêmes sensations que les miennes et de ceux qui m’entourent. C’est aussi le cas pour tous ceux qui ont chanté lors de la messe d’hommage. J’ai pu parler avec eux et entre autres avec Jean-Pierre. Il m’explique que Ben est venu le trouver et qu’il lui a proposé de participer à l’hommage. J-P a immédiatement accepté et les autres ont suivi. C’est un véritable esprit d’entraide, de camaraderie et d’amitié. J’ai pu alors les réunir dans un coin de la salle. Véronique, Joseph et André sont avec Ben et moi, devant tous les choristes. C’est Véronique qui prend la parole pour les remercier chaleureusement. On sent alors toute la chaleur humaine qui se dégage de ce coin de salle. Je leur demande si c’est possible d’entonner « Le cantique des patrouilles », chant qu’aimait Henri à la fin d’une journée de camp ou d’une journée de réunion.
C’est alors tous ensemble que nous chantons alors ce très beau cantique. A l’issue de celui-ci, l’Abbé nous donne la bénédiction. Les personnes qui ne sont pas scoutes ont, elles aussi, ressenti l’importance de chanter ensemble. Une salve d’applaudissements se fait entendre. Certains ont d’ailleurs les larmes aux yeux, tout comme moi ainsi que Ben et Véronique.