13-11-2021, 06:40 PM
[i]Voici une nouvelle suite et j'espère que vous y prendrez du plaisir[i]
- Moi / Stefano, écoute-moi, est-ce que tu peux prendre une semaine de congé pour m'accompagner
- Je t'écoute mais je ne vois vraiment pas où tu veux en venir
- Il faut que je retourne à la source de ma vie, là où j'ai vécu, là où je suis vraiment chez-moi. Je veux que tu connaisses la piscine du vieux pont, l'internat et le monastère où j'ai été tellement heureux, mon village si authentique avec ses paysages magnifiques. Oui, il est nécessaire que tu t'imprègnes de ce qui a fait que je suis ce que je suis. Je veux partager cela avec toi.
Stefano est devenu brusquement très sérieux, je crois qu'il cherche le sens véritable derrière mes paroles et je perçois qu'il est troublé ; craint-il de comprendre ce que je ne sais pas encore ? Je regarde mes pieds car je n'ose pas le regarder dans les yeux de peur d'y lire un refus.
- Stefano / Regarde-moi Matthieu, oui je vais venir avec toi et il adviendra ce qui doit arriver, quelles qu'en soient les conséquences, pour toi comme pour moi
- Mat / Merci, mais je ne vois vraiment pas ce que tu sembles redouter ; tu verras, c'est un pays merveilleux. Quand on y arrive on se croirait dans un monde différent tellement l'air est pur. On se croirait en dehors de la civilisation
Nous nous entendions très bien Stefano et moi d'autant que, notre première rencontre exceptée, il n'y avait aucune connotation sexuelle, tout au plus sensuelle avec un très grand respect de l'autre. Stefano n'était pas ce qu'on appelle une beauté sur laquelle tout le monde se retournerait avec envie mais il avait un je ne sais quoi d'attirant qui avait fait que très vite je m'étais attaché à lui. Sa personne exprimait la confiance et l'honnêteté, c'était un garçon très mûr, avec une réflexion d'une grande profondeur qui surprenait facilement car il avait un physique encore presque enfantin alors qu'il était nettement plus âgé que son apparence : je croyais avoir quatre ou cinq ans de plus que lui alors qu'en fait deux années seulement nous séparaient.
Depuis que j'avais réussi à le convaincre de m'accompagner jusqu'à mon village et même avant, je ressentais chez lui comme une certaine réticence, comme une teinte de tristesse qui ne lui était pas habituelle. Plusieurs fois je lui avais tendu la perche pour qu'il s'ouvre à moi s'il en éprouvait le besoin mais à chaque fois il esquivait le sujet alors même que je sentais qu'il avait envie de se confier. Je me demandais si ce n'était pas lié à la perspective de venir avec moi :
- Tu sais si tu n'as pas envie de venir avec moi…
- Stefano [avec une très grand spontanéité] Non, non ! t'inquiète pas, cela n'a rien à voir, au contraire j'ai très envie de venir avec toi, il le faut même.
- Moi / Pourquoi dis-tu qu'il le faut ? cela doit être ta décision et non la mienne même si c'est moi qui ai formulé cette demande !
- Stefano [après un moment de réflexion] J'ai effectivement un problème sans relation avec ce déplacement mais avec moi-même ; cela doit encore mûrir. Je t'en parlerai quand je serai prêt, je pense lors de ce voyage
- Moi / Tu m'inquiète vraiment, promets-moi de ne pas faire de bêtises, je t'ai… je tiens trop à toi.
- Stefano / Ne soit pas inquiet pour moi, tout finira par s'arranger.
Deux jours avant notre départ, j'ai retrouvé le garçon que j'appréciais, souriant et je le sentais déchargé du poids qui le perturbait. Volontairement, je me suis abstenu de tout commentaire : le moment venu il parlerait j'en étais certain.
C'était un long voyage avec au moins quatre changements de train avant de prendre le petit bus qui attaquerait la rude montée de l'étroite route et nous déposerait sur la place principale du village où se situait le petit hôtel où j'avais réservé une chambre avec deux lits séparés. Il serait toujours temps d'accepter l'hospitalité de l'internat si on nous en faisait la proposition ce qui me paraîtrait logique en tant qu'ancien interne.
Dès que nous fûmes assis dans le bus et dès les premiers virages en épingle à cheveux, je ne tenais plus en place, j'avais le nez collé contre la vitre. À tout moment je secouais mon compagnon pour l'obliger à regarder le paysage, une vieille maison en pierre, un bout de glacier qui pointait haut dans le ciel. Malgré les nausées dues aux nombreux virages, il regardait ce que je voulais qu'il voie mais je remarquais que c'était surtout moi qu'il contemplait, heureux qu'il était de mon bonheur.
Le bus freine, il fait presque nuit, je devine l'internat dont les fenêtres sont illuminées : de mon temps, à l'heure du repas, tout aurait été sombre car nous devions impérativement éteindre les lumières en quittant une pièce ! J'entends mon cœur qui bat, nous entrons dans l'hôtel et à la réception un homme, apparemment jeune, tourne le dos. Lorsqu'il se retourne, les quelques personnes présentes entendent deux cris simultanés "Gino ! Matthieu !" et voient deux corps qui se précipitent l'un vers l'autre et se tombent dans les bras en riant et pleurant. Stefano ne comprend rien car nous parlons en romanche, la langue locale et surtout notre langue maternelle à tous les deux. Je me détache avec peine de Gino et je le présente à mon compagnon de voyage
- Stefano, je te présente Gino, mon camarade de chambre depuis que nous portions encore des couches et jusqu'à mon départ pour l'université. Durant toutes ces années nous avons été comme cul et chemise, partageant tout, les bêtises comme les heures d'étude, les randonnées dans les montagnes comme les corvées de déblaiement de la neige dans les rues du village. Tu sais, Gino est un garçon d'une fidélité absolue. Je lui dois tout et je lui ai tout donné et même [ma voix se fait plus basse] la découverte de la masturbation !
Stefano, lui, est ton pendant à Rome dans l'institut où nous habitons, nos chambres sont voisines l'une de l'autre et, sans entrer dans les détails pour l'instant, il m'a ramené dans le droit chemin que les circonstances m'avaient fait quitter. Il est ici car je veux qu'il connaisse cet endroit où j'ai été si heureux et que je n'aurais peut-être jamais dû quitter.
- Gino / Bienvenue à vous deux et Stefano, tu permets que je t'appelle par ton prénom, excuse-moi de cet accueil peu protocolaire mais…
- Stefano / …mais si chaleureux
- Gino / Vous arrivez directement de Rome, vous devez être épuisés ! Je vous conduits à votre chambre et vous attends pour le repas d'ici une demi-heure ; je vous présenterai ma famille.
Gino a changé de clé, il veut nous donner la plus belle chambre de l'hôtel ce qui nous vaut de profiter des ultimes lueurs sur les montagnes aux neiges éternelles. Ce changement a néanmoins une conséquence imprévue : j'avais demandé une chambre avec deux lits séparés et nous voilà face à un grand lit. Nous nous regardons d'un air un peu perplexe, Stefano sourit et d'un air fataliste déclare "qu'il nous faudra faire avec".
Dans la salle à manger où une coupe de Champagne nous attend, Gino arrive entouré d'une belle jeune femme et de deux enfants de cinq et six ans. Il nous présente sa femme Francisca qui nous embrasse spontanément. Les deux enfants, Luis l'aîné et Lina la cadette ont l'air très à l'aise ce qui n'est pas surprenant car avec l'hôtel ils ont l'habitude de voir des inconnus.
L'essentiel de la discussion consiste à combler tout ce que nous ignorons l'un de l'autre depuis mon départ il y a presque dix ans. Gino est très disert, il a vécu beaucoup de beaux moments avec la connaissance de Francisca, la reprise et la modernisation de l'hôtel grâce à la générosité de son beau-père, la naissance de ses enfants. Par contre il a un grand regret comme beaucoup des habitants de la vallée, la gestion de l'internat a passé dans le giron de l'Etat, il n'y a plus que deux ou trois prêtres en activité de sorte que l'esprit de cette maison n'est plus du tout ce que nous avions connu. Mais lueur d'espoir, sous la pression des habitants, il semblerait qu'une association pourrait être chargée de reprendre les choses en main et de redonner sa grandeur à ce vénérable bâtiment. Par contre le monastère reste un lieu de recherche et de travail pour toutes les personnes qui sont intéressées par l'histoire des civilisations chrétiennes. La région a donc bien changé mais heureusement que le tourisme est en train de se développer ce qui est une bonne chose du point de vue économique mais il ne faudrait pas que l'environnement en souffre trop !
Il est tard et nous montons dans notre chambre, nous nous regardons un peu emprunté car nous réalisons que, bien sûr nous nous sommes déjà vus nus, mais que nous ne nous sommes jamais véritablement regardés dans un contexte aussi familier et naturel que celui d'aller nous coucher, de devoir nous déshabiller l'un devant l'autre. Jusqu'à ce jour, c'était toujours dans le cadre d'une connotation fortement sexuelle pour ne pas dire érotique qui échappait en quelque sorte à notre volonté. Or ce soir il n'en est pas question, nous sommes simplement deux amis, certes très proches mais rien de plus pensons-nous. Mais la nature est ainsi faite que nous sommes également sensibles aux pulsions de nos corps, que nous le voulions ou non. Depuis quelques instants nous sommes tous deux en slip, avec une très légère protubérance.
- Stefano / Moi je suis épuisé, je me couche et comme j'ai l'habitude de dormir à poil, je tombe mon slip. Nous sommes tous les deux raisonnables et donc voilà !
et joignant l'acte aux paroles, il se retrouve nu devant moi, sans gêne apparente, même lorsque je le regarde attentivement en lui disant "ce que tu es beau". Quelques instants plus tard, c'est à son tour de dire avec un grand sourire "toi également tu es vraiment superbe". Le lit est grand, nous ne nous gênons pas et très vite nous nous endormons.
Le lendemain matin, aucune gêne entre nous même lorsque nous constatons que nous avons une superbe érection matinale ce qui fait dire à Stefano "nous sommes vraiment en parfaite santé".
C'est journée de repos, je profite de faire visiter les fresques du couvent qui remontent à l'année 1160, les bâtiments de l'internat et les recoins du village.
J'avais hâte de faire découvrir ma piscine du vieux pont de pierre, là où mon histoire avec Ludovico a vraiment débuté et je sens que Stefano s'en réjouit également mais, curieusement, il préfère attendre quelques jours avant ce "pèlerinage" afin dit-il de s'habituer au climat.
Demain ce sera l'excursion à la piscine du vieux pont, ce lieu que j'ai tant aimé et qui a souvent recueilli mes moments de solitude. Je me réjouis beaucoup de partager cet endroit avec Stefano et je crois que lui-même est impatient de découvrir ce lieu qu'il sait être un peu mystique pour moi. Le soir, nous avons commandé deux pique-niques de charcuterie et fromages avec une bonne bouteille de vin rouge que nous consommerons sur place.
Nous partons tranquillement vers dix heures avec nos sacs qui contiennent deux pique-niques, la journée s'annonce superbe, sans un nuage et la température de l'air sera parfaite pour une baignade dans l'eau glacée. Le sentier serpente le long de la rivière et nous sommes en grande partie dans un mi-ombre mi-soleil ce qui ne nous empêche pas de transpirer. Tout en marchant, je réalise que nous n'avons pas pris de maillot de bain, heureusement que nous avons des slips car avec Stefano je ne veux surtout pas être provocant. Mon ami n'a pas l'habitude de la montagne et par moment le sentier s'éloigne de l'eau en raison de la topographie du lieu et la pente s'accentue sérieusement. Il souffle et demande grâce et nous faisons une bonne halte avant de nous remettre en route. Dans quelques instants, après le gros rocher qui nous cache la suite du sentier, nous allons déboucher sur ce tapis mousseux qui entoure la baignoire. Je ralentis en revivant les moments passés avec Ludovico dans cet endroit. Je réalise aussi que j'aurai de la peine à le sortir de mes pensées même si je sais également que je ne pourrais jamais oublier qu'il a trompé ma confiance et surtout qu'il a abimé un souvenir très pur de notre première rencontre.
- Moi / Stefano, écoute-moi, est-ce que tu peux prendre une semaine de congé pour m'accompagner
- Je t'écoute mais je ne vois vraiment pas où tu veux en venir
- Il faut que je retourne à la source de ma vie, là où j'ai vécu, là où je suis vraiment chez-moi. Je veux que tu connaisses la piscine du vieux pont, l'internat et le monastère où j'ai été tellement heureux, mon village si authentique avec ses paysages magnifiques. Oui, il est nécessaire que tu t'imprègnes de ce qui a fait que je suis ce que je suis. Je veux partager cela avec toi.
Stefano est devenu brusquement très sérieux, je crois qu'il cherche le sens véritable derrière mes paroles et je perçois qu'il est troublé ; craint-il de comprendre ce que je ne sais pas encore ? Je regarde mes pieds car je n'ose pas le regarder dans les yeux de peur d'y lire un refus.
- Stefano / Regarde-moi Matthieu, oui je vais venir avec toi et il adviendra ce qui doit arriver, quelles qu'en soient les conséquences, pour toi comme pour moi
- Mat / Merci, mais je ne vois vraiment pas ce que tu sembles redouter ; tu verras, c'est un pays merveilleux. Quand on y arrive on se croirait dans un monde différent tellement l'air est pur. On se croirait en dehors de la civilisation
Nous nous entendions très bien Stefano et moi d'autant que, notre première rencontre exceptée, il n'y avait aucune connotation sexuelle, tout au plus sensuelle avec un très grand respect de l'autre. Stefano n'était pas ce qu'on appelle une beauté sur laquelle tout le monde se retournerait avec envie mais il avait un je ne sais quoi d'attirant qui avait fait que très vite je m'étais attaché à lui. Sa personne exprimait la confiance et l'honnêteté, c'était un garçon très mûr, avec une réflexion d'une grande profondeur qui surprenait facilement car il avait un physique encore presque enfantin alors qu'il était nettement plus âgé que son apparence : je croyais avoir quatre ou cinq ans de plus que lui alors qu'en fait deux années seulement nous séparaient.
Depuis que j'avais réussi à le convaincre de m'accompagner jusqu'à mon village et même avant, je ressentais chez lui comme une certaine réticence, comme une teinte de tristesse qui ne lui était pas habituelle. Plusieurs fois je lui avais tendu la perche pour qu'il s'ouvre à moi s'il en éprouvait le besoin mais à chaque fois il esquivait le sujet alors même que je sentais qu'il avait envie de se confier. Je me demandais si ce n'était pas lié à la perspective de venir avec moi :
- Tu sais si tu n'as pas envie de venir avec moi…
- Stefano [avec une très grand spontanéité] Non, non ! t'inquiète pas, cela n'a rien à voir, au contraire j'ai très envie de venir avec toi, il le faut même.
- Moi / Pourquoi dis-tu qu'il le faut ? cela doit être ta décision et non la mienne même si c'est moi qui ai formulé cette demande !
- Stefano [après un moment de réflexion] J'ai effectivement un problème sans relation avec ce déplacement mais avec moi-même ; cela doit encore mûrir. Je t'en parlerai quand je serai prêt, je pense lors de ce voyage
- Moi / Tu m'inquiète vraiment, promets-moi de ne pas faire de bêtises, je t'ai… je tiens trop à toi.
- Stefano / Ne soit pas inquiet pour moi, tout finira par s'arranger.
Deux jours avant notre départ, j'ai retrouvé le garçon que j'appréciais, souriant et je le sentais déchargé du poids qui le perturbait. Volontairement, je me suis abstenu de tout commentaire : le moment venu il parlerait j'en étais certain.
C'était un long voyage avec au moins quatre changements de train avant de prendre le petit bus qui attaquerait la rude montée de l'étroite route et nous déposerait sur la place principale du village où se situait le petit hôtel où j'avais réservé une chambre avec deux lits séparés. Il serait toujours temps d'accepter l'hospitalité de l'internat si on nous en faisait la proposition ce qui me paraîtrait logique en tant qu'ancien interne.
Dès que nous fûmes assis dans le bus et dès les premiers virages en épingle à cheveux, je ne tenais plus en place, j'avais le nez collé contre la vitre. À tout moment je secouais mon compagnon pour l'obliger à regarder le paysage, une vieille maison en pierre, un bout de glacier qui pointait haut dans le ciel. Malgré les nausées dues aux nombreux virages, il regardait ce que je voulais qu'il voie mais je remarquais que c'était surtout moi qu'il contemplait, heureux qu'il était de mon bonheur.
Le bus freine, il fait presque nuit, je devine l'internat dont les fenêtres sont illuminées : de mon temps, à l'heure du repas, tout aurait été sombre car nous devions impérativement éteindre les lumières en quittant une pièce ! J'entends mon cœur qui bat, nous entrons dans l'hôtel et à la réception un homme, apparemment jeune, tourne le dos. Lorsqu'il se retourne, les quelques personnes présentes entendent deux cris simultanés "Gino ! Matthieu !" et voient deux corps qui se précipitent l'un vers l'autre et se tombent dans les bras en riant et pleurant. Stefano ne comprend rien car nous parlons en romanche, la langue locale et surtout notre langue maternelle à tous les deux. Je me détache avec peine de Gino et je le présente à mon compagnon de voyage
- Stefano, je te présente Gino, mon camarade de chambre depuis que nous portions encore des couches et jusqu'à mon départ pour l'université. Durant toutes ces années nous avons été comme cul et chemise, partageant tout, les bêtises comme les heures d'étude, les randonnées dans les montagnes comme les corvées de déblaiement de la neige dans les rues du village. Tu sais, Gino est un garçon d'une fidélité absolue. Je lui dois tout et je lui ai tout donné et même [ma voix se fait plus basse] la découverte de la masturbation !
Stefano, lui, est ton pendant à Rome dans l'institut où nous habitons, nos chambres sont voisines l'une de l'autre et, sans entrer dans les détails pour l'instant, il m'a ramené dans le droit chemin que les circonstances m'avaient fait quitter. Il est ici car je veux qu'il connaisse cet endroit où j'ai été si heureux et que je n'aurais peut-être jamais dû quitter.
- Gino / Bienvenue à vous deux et Stefano, tu permets que je t'appelle par ton prénom, excuse-moi de cet accueil peu protocolaire mais…
- Stefano / …mais si chaleureux
- Gino / Vous arrivez directement de Rome, vous devez être épuisés ! Je vous conduits à votre chambre et vous attends pour le repas d'ici une demi-heure ; je vous présenterai ma famille.
Gino a changé de clé, il veut nous donner la plus belle chambre de l'hôtel ce qui nous vaut de profiter des ultimes lueurs sur les montagnes aux neiges éternelles. Ce changement a néanmoins une conséquence imprévue : j'avais demandé une chambre avec deux lits séparés et nous voilà face à un grand lit. Nous nous regardons d'un air un peu perplexe, Stefano sourit et d'un air fataliste déclare "qu'il nous faudra faire avec".
Dans la salle à manger où une coupe de Champagne nous attend, Gino arrive entouré d'une belle jeune femme et de deux enfants de cinq et six ans. Il nous présente sa femme Francisca qui nous embrasse spontanément. Les deux enfants, Luis l'aîné et Lina la cadette ont l'air très à l'aise ce qui n'est pas surprenant car avec l'hôtel ils ont l'habitude de voir des inconnus.
L'essentiel de la discussion consiste à combler tout ce que nous ignorons l'un de l'autre depuis mon départ il y a presque dix ans. Gino est très disert, il a vécu beaucoup de beaux moments avec la connaissance de Francisca, la reprise et la modernisation de l'hôtel grâce à la générosité de son beau-père, la naissance de ses enfants. Par contre il a un grand regret comme beaucoup des habitants de la vallée, la gestion de l'internat a passé dans le giron de l'Etat, il n'y a plus que deux ou trois prêtres en activité de sorte que l'esprit de cette maison n'est plus du tout ce que nous avions connu. Mais lueur d'espoir, sous la pression des habitants, il semblerait qu'une association pourrait être chargée de reprendre les choses en main et de redonner sa grandeur à ce vénérable bâtiment. Par contre le monastère reste un lieu de recherche et de travail pour toutes les personnes qui sont intéressées par l'histoire des civilisations chrétiennes. La région a donc bien changé mais heureusement que le tourisme est en train de se développer ce qui est une bonne chose du point de vue économique mais il ne faudrait pas que l'environnement en souffre trop !
Il est tard et nous montons dans notre chambre, nous nous regardons un peu emprunté car nous réalisons que, bien sûr nous nous sommes déjà vus nus, mais que nous ne nous sommes jamais véritablement regardés dans un contexte aussi familier et naturel que celui d'aller nous coucher, de devoir nous déshabiller l'un devant l'autre. Jusqu'à ce jour, c'était toujours dans le cadre d'une connotation fortement sexuelle pour ne pas dire érotique qui échappait en quelque sorte à notre volonté. Or ce soir il n'en est pas question, nous sommes simplement deux amis, certes très proches mais rien de plus pensons-nous. Mais la nature est ainsi faite que nous sommes également sensibles aux pulsions de nos corps, que nous le voulions ou non. Depuis quelques instants nous sommes tous deux en slip, avec une très légère protubérance.
- Stefano / Moi je suis épuisé, je me couche et comme j'ai l'habitude de dormir à poil, je tombe mon slip. Nous sommes tous les deux raisonnables et donc voilà !
et joignant l'acte aux paroles, il se retrouve nu devant moi, sans gêne apparente, même lorsque je le regarde attentivement en lui disant "ce que tu es beau". Quelques instants plus tard, c'est à son tour de dire avec un grand sourire "toi également tu es vraiment superbe". Le lit est grand, nous ne nous gênons pas et très vite nous nous endormons.
Le lendemain matin, aucune gêne entre nous même lorsque nous constatons que nous avons une superbe érection matinale ce qui fait dire à Stefano "nous sommes vraiment en parfaite santé".
C'est journée de repos, je profite de faire visiter les fresques du couvent qui remontent à l'année 1160, les bâtiments de l'internat et les recoins du village.
J'avais hâte de faire découvrir ma piscine du vieux pont de pierre, là où mon histoire avec Ludovico a vraiment débuté et je sens que Stefano s'en réjouit également mais, curieusement, il préfère attendre quelques jours avant ce "pèlerinage" afin dit-il de s'habituer au climat.
Demain ce sera l'excursion à la piscine du vieux pont, ce lieu que j'ai tant aimé et qui a souvent recueilli mes moments de solitude. Je me réjouis beaucoup de partager cet endroit avec Stefano et je crois que lui-même est impatient de découvrir ce lieu qu'il sait être un peu mystique pour moi. Le soir, nous avons commandé deux pique-niques de charcuterie et fromages avec une bonne bouteille de vin rouge que nous consommerons sur place.
Nous partons tranquillement vers dix heures avec nos sacs qui contiennent deux pique-niques, la journée s'annonce superbe, sans un nuage et la température de l'air sera parfaite pour une baignade dans l'eau glacée. Le sentier serpente le long de la rivière et nous sommes en grande partie dans un mi-ombre mi-soleil ce qui ne nous empêche pas de transpirer. Tout en marchant, je réalise que nous n'avons pas pris de maillot de bain, heureusement que nous avons des slips car avec Stefano je ne veux surtout pas être provocant. Mon ami n'a pas l'habitude de la montagne et par moment le sentier s'éloigne de l'eau en raison de la topographie du lieu et la pente s'accentue sérieusement. Il souffle et demande grâce et nous faisons une bonne halte avant de nous remettre en route. Dans quelques instants, après le gros rocher qui nous cache la suite du sentier, nous allons déboucher sur ce tapis mousseux qui entoure la baignoire. Je ralentis en revivant les moments passés avec Ludovico dans cet endroit. Je réalise aussi que j'aurai de la peine à le sortir de mes pensées même si je sais également que je ne pourrais jamais oublier qu'il a trompé ma confiance et surtout qu'il a abimé un souvenir très pur de notre première rencontre.