19-10-2021, 11:56 AM
L’après-midi se passe bien. Ben et moi travaillons comme d’habitude, c'est-à-dire consciencieusement. Il arrive qu’un responsable de rayon vienne nous trouver, l’un ou l’autre, pour peaufiner l’agencement des rayons le concernant. C’est très positif pour nous. Nous sommes en quelque sorte mis en valeur et appréciés. Nous sommes disponibles et ne rechignons pas sur le travail demandé.
C’est vers seize heures que Ben aperçoit maman qui vient faire des achats comme elle en a l’habitude. Elle fait le tour du magasin sachant déjà ce dont elle a besoin. Elle croise donc Ben, elle lui fait un sourire en lui demandant si ça va. Il dit oui ça va bien et il continue ses occupations. De mon côté je ne vois pas maman car je suis dans les sous-sols où je prépare un chariot avec de quoi remplir le rayon « produits d’entretien ». C’est moi-même qui me charge de réapprovisionner le dit département. Bien entendu je suis aidé de l’employée qui a en charge ce genre d’articles.
La journée de travail touche à sa fin. Monsieur Bonjean nous dit que nous pouvons rentrer à la maison et qu’il est très content de nous. Ben est lui aussi soulagé car il commence à avoir mal aux jambes. Il est vrai que nous sommes souvent debout et aussi accroupis. Nous saluons les autres employés avant de quitter le magasin pour ensuite enfourcher nos vélos qui sont placés à proximité de l’entrée des « artistes ».
Le retour se fait à notre aise, nous sentons encore le poids du travail dans nos jambes. Il nous faut plus de temps que d’habitude. Nous sommes accueillis à l’entrée de l’allée de garage par Jean qui fait le pied de grue. Il est impatient de nous revoir et il est certain qu’il veut parler avec nous ou même jouer un peu. Nous saluons Jean et nous rentrons pour aller à la cuisine où se trouve maman.
Ben et moi embrassons maman ; laquelle a déjà préparé un grand verre d’eau fraîche et un morceau de tarte au riz pour chacun, de quoi nous requinquer avant le souper et après cette journée de travail assez physique somme toute.
Nous sommes assis autour de la table de la cuisine, Jean se joint à nous. Il mange lui aussi un bout de tarte. Puis maman me regarde et me demande comme a été ma journée. Il faut dire que Ben ne m’a pas dit que maman était passée faire ses courses durant l’après-midi.
Mam : « Alors Phil, comment s’est passée ta journée ?
Moi : Fort bien nous avons travaillé d’arrache-pied.
Mam : Mais encore.
Moi : Mais… (je regarde Ben et je sais que j’ai fait un malaise et Ben aussi, il était là) il faut que je te dise que…enfin…Maman, j’ai fait un malaise en fin de matinée !
Je vois la tête de Jean qui change, il s’interroge, il se pose des questions. Ben ne dit rien, il regarde devant lui.
Mam : Je suis au courant, j’ai vu monsieur Bonjean cet après-midi lorsque je faisais mes courses. Il m’a expliqué ce qui s’est passé.
Moi : Je t’en aurai parlé, mais je … je … j’ai eu peur avec les paroles qui ont été dites sur Ben et moi.
Mam : C’est ce que M. Bonjean m’a expliqué. Je sais Phil que ce n’est pas évident, tu fais ton job d’étudiant dans notre quartier, les gens nous connaissent. Il est vrai qu’il y en a qui ne savent pas tenir leur langue.
Moi : Je m’en doute et puis, avec cette chaleur, j’ai eu la tête qui a tourné et je me suis évanoui !
Mam : M. Bonjean m’a dit qu’il t’avait parlé et qu’il veillerait à ce que tout se passe au mieux. Puis il a ajouté que vous étiez ses meilleurs jobistes depuis qu’il en engage. Je suis fière de vous deux !
Moi : Merci Maman.
Ben : Merci Jacqueline, je ne savais pas qu’il nous appréciait à ce point !
Jea : Dis-moi mon grand frère, les personnes parlaient sur votre dos, c’est parce que vous êtes gays, c’est ça !
Moi : Oui frérot, mais c’est arrangé. Puis le jeune boucher lui aussi est gay, il sera lui aussi vigilant envers nous.
Jea : Tu parles de Michaël ?
Moi : Oui Jean, il est lui aussi homo mais il a été largué par son ami il y a peu.
Jea : Il faut que vous fassiez attention, je ne veux pas qu’il vous arrive des bricoles !
Ben : Ne t’inquiète pas Jean, nous sommes appréciés par tout le personnel du magasin et nous serons bien encadrés.
Mam : Bon les garçons, allez jouer ou faire quelque chose, j’ai besoin de la place pour préparer le souper ! Ouste ! »
Nous quittons la cuisine et nous nous rendons dans le jardin. Nous discutons de bd, des derniers films qui viennent de sortir au cinoche, du dernier disque de « Led Zepplin », etc…
Le souper et la soirée se passent calmement. Nous passons par la case douche avant d’aller nous mettre au lit. Ben et moi nous discutons de la journée et de l’attitude de Raphaël qui s’est occupé de moi. Puis je n’ai plus de réponse de la part de Ben, il s’est endormi.
Je me repasse cette journée et je vois encore la tête de mon jeune frère Jean, il était choqué d’apprendre que j’avais eu un malaise dans le magasin. Je suis pleinement conscient que Jean m’aime, qu’il tient à moi, qu’il veut me protéger. Je me rends compte qu’il est plus « fort » que moi dans le sens où il sait réagir et qu’il ne se laisse pas intimider par les autres. Il a grandi le bougre, il est aussi grand que moi et probablement plus baraqué. Mais je l’aime mon « petit frère ». C’est alors que je me laisse glisser dans les bras de Morphée pour enfin récupérer de cette journée un peu mouvementée.
Les jours passent, nous allons travailler au supermarché tous les jours, sauf le dimanche bien entendu, ni même le quinze août. L’entente avec les autres employés est super, nous avons été « adoptés ». Tous sont très heureux de nous avoir eu durant les trois semaines de travail. Même M. Bonjean ne tarit pas d’éloges. Plus aucun incident de quelque sorte à déplorer, nous n’avons eu aucun problème avec les clients. Nous terminons notre job d’étudiant un samedi. La veille, soit le vendredi en fin de journée, notre brave M. Bonjean nous signale qu’il a besoin de nous demain jusqu’à la fermeture du magasin et que de ce fait nous ne commençons pas avant dix heures. Je me pose des questions, mais il y a sûrement du travail qui nécessite que nous soyons présents jusqu’à la fermeture.
Ben et moi avons donc droit à une grasse matinée, nous pouvons dormir deux heures de plus que d’habitude. Inutile de dire que nous en avons profité. D’abord nous ne sommes pas restés sans avoir fait l’amour, nous nous sommes donnés l’un à l’autre. C’est une chose importante pour nous, nous avons besoin de contacts physiques, c’est plus fort que nous. (Ah les hormones !)
Nous dormons encore lorsque l’on frappe à la porte de la chambre. J’ouvre un œil qui très vite se referme. On frappe une seconde fois et la porte s’ouvre. J’ouvre à nouveau un œil et je vois que c’est André qui est dans l’encadrement de la porte. Il affiche un large sourire et pour cause, Ben et moi sommes nus au-dessus des draps, il a fait si chaud cette nuit et nous avons la trique du matin ! Il me dit qu’il est l’heure. Je le remercie et il referme la porte.
Lors du petit déjeuner, André ne se prive pas de faire allusion au spectacle que nous lui offrions dans le lit. Jean rigole, car il est déjà venu nous réveiller maintes fois. Anne demande à André de ne pas en rajouter. Bref c’est un fou rire généralisé qui s’ensuit. Nous finissons notre repas et c’est maman qui nous conduit au magasin pour notre dernier jour.
La journée se passe très bien, les employés du magasin sont souriants et très affables avec nous. Lors de la pause de midi, plus tôt vers treize heures trente, nous avons eu droit à un frisko comme dessert. C’est donc dans la bonne humeur que nous poursuivons la journée. Vers dix-huit heures Mr Bonjean nous demande de nous rendre au sous-sol pour l’aider à changer certaines étagères en vue de faire de la place pour de nouveaux articles qui seront livrés durant la nuit de dimanche à lundi. C’est avec le même enthousiasme que nous l’aidons à cette tâche.
Une fois ce travail terminé M. Bonjean nous demande de nous rendre dans son bureau pour remettre notre tablier et bien entendu pour nous donner notre paye. Il nous remercie pour notre travail. Il nous demande ensuite d’aller avec lui vers la cantine. Ben est devant moi et c’est lui qui ouvre la porte, il entre et tombe nez à nez avec la plupart des employés du magasin. La grande table est dressée avec des verres, des bouteilles de mousseux, des chips et autres morceaux de saucissons. J’entre aussi et je reste coi. Puis je vois mes parents et ceux de Ben, Arlette et Yves. Mais pourquoi tant d’égard pour Ben et moi.
Monsieur Bonjean prend la parole :
Bon : « Voilà chers amis, je tenais, avec mes employés aussi, à vous remercier pour votre travail. Je n’ai jamais eu de jobistes qui arrivaient à votre niveau. Vous avez été disponibles pour les clients, répondant à chaque fois à leurs demandes, vous avez secondé les responsables de rayons qui sont très satisfait de votre travail, vous avez été d’une disponibilité hors pair, il y a encore un tas de choses positives que je pourrais souligner. Nous tenions donc tous à vous remercier. Nous allons prendre le verre de l’amitié ensemble et vos parents ont aussi été conviés à ce moment de félicitations. Il me reste une chose à ajouter, si vous comptez revenir pour un nouveau job d’étudiant l’été prochain, vous êtes bien entendu en tête de liste tous les deux.
Ben et moi : Merci, oui merci du fond du cœur. »
Toutes les personnes présentes applaudissent à tout rompre. J’ai les yeux humides, je regarde Ben, lui aussi est au bord des larmes. La maman de Raphaël, Mariette, vient nous enlacer et elle est suivie de Michaël. Finalement nous retenons nos larmes et nous trinquons ensemble à la fin de cette aventure, à la fin de ce job. Maman parle avec Arlette, elles sont enchantées de ce qui a été dit sur nous. Les papas discutent avec M. Bonjean. Ben discute avec certains employés et moi avec d’autres.
Je ne me suis jamais senti aussi heureux, en dehors des moments passés avec Henri ou avec Ben, qu’aujourd’hui. Le seul fait de rester soi-même, d’être à l’écoute des autres (employés ou clients) fait de nous des personnes conscientes de ce que peuvent être des relations interpersonnelles franches et vraies. Je souhaite que chacun puisse un jour connaître ce que je viens de vivre. C’est une reconnaissance de son savoir-faire et de son savoir être, de son être en tant que tel, avec ses défauts et ses qualités.
Cette petite réception s’achève. M. Bonjean nous remercie une dernière fois. Ce soir, je vais avec Ben chez ses parents, Arlette et Yves. Nous embrassons mes parents en leur disant que nous allons profiter de notre dernière semaine de vacances avant la rentrée scolaire de septembre.
C’est vers seize heures que Ben aperçoit maman qui vient faire des achats comme elle en a l’habitude. Elle fait le tour du magasin sachant déjà ce dont elle a besoin. Elle croise donc Ben, elle lui fait un sourire en lui demandant si ça va. Il dit oui ça va bien et il continue ses occupations. De mon côté je ne vois pas maman car je suis dans les sous-sols où je prépare un chariot avec de quoi remplir le rayon « produits d’entretien ». C’est moi-même qui me charge de réapprovisionner le dit département. Bien entendu je suis aidé de l’employée qui a en charge ce genre d’articles.
La journée de travail touche à sa fin. Monsieur Bonjean nous dit que nous pouvons rentrer à la maison et qu’il est très content de nous. Ben est lui aussi soulagé car il commence à avoir mal aux jambes. Il est vrai que nous sommes souvent debout et aussi accroupis. Nous saluons les autres employés avant de quitter le magasin pour ensuite enfourcher nos vélos qui sont placés à proximité de l’entrée des « artistes ».
Le retour se fait à notre aise, nous sentons encore le poids du travail dans nos jambes. Il nous faut plus de temps que d’habitude. Nous sommes accueillis à l’entrée de l’allée de garage par Jean qui fait le pied de grue. Il est impatient de nous revoir et il est certain qu’il veut parler avec nous ou même jouer un peu. Nous saluons Jean et nous rentrons pour aller à la cuisine où se trouve maman.
Ben et moi embrassons maman ; laquelle a déjà préparé un grand verre d’eau fraîche et un morceau de tarte au riz pour chacun, de quoi nous requinquer avant le souper et après cette journée de travail assez physique somme toute.
Nous sommes assis autour de la table de la cuisine, Jean se joint à nous. Il mange lui aussi un bout de tarte. Puis maman me regarde et me demande comme a été ma journée. Il faut dire que Ben ne m’a pas dit que maman était passée faire ses courses durant l’après-midi.
Mam : « Alors Phil, comment s’est passée ta journée ?
Moi : Fort bien nous avons travaillé d’arrache-pied.
Mam : Mais encore.
Moi : Mais… (je regarde Ben et je sais que j’ai fait un malaise et Ben aussi, il était là) il faut que je te dise que…enfin…Maman, j’ai fait un malaise en fin de matinée !
Je vois la tête de Jean qui change, il s’interroge, il se pose des questions. Ben ne dit rien, il regarde devant lui.
Mam : Je suis au courant, j’ai vu monsieur Bonjean cet après-midi lorsque je faisais mes courses. Il m’a expliqué ce qui s’est passé.
Moi : Je t’en aurai parlé, mais je … je … j’ai eu peur avec les paroles qui ont été dites sur Ben et moi.
Mam : C’est ce que M. Bonjean m’a expliqué. Je sais Phil que ce n’est pas évident, tu fais ton job d’étudiant dans notre quartier, les gens nous connaissent. Il est vrai qu’il y en a qui ne savent pas tenir leur langue.
Moi : Je m’en doute et puis, avec cette chaleur, j’ai eu la tête qui a tourné et je me suis évanoui !
Mam : M. Bonjean m’a dit qu’il t’avait parlé et qu’il veillerait à ce que tout se passe au mieux. Puis il a ajouté que vous étiez ses meilleurs jobistes depuis qu’il en engage. Je suis fière de vous deux !
Moi : Merci Maman.
Ben : Merci Jacqueline, je ne savais pas qu’il nous appréciait à ce point !
Jea : Dis-moi mon grand frère, les personnes parlaient sur votre dos, c’est parce que vous êtes gays, c’est ça !
Moi : Oui frérot, mais c’est arrangé. Puis le jeune boucher lui aussi est gay, il sera lui aussi vigilant envers nous.
Jea : Tu parles de Michaël ?
Moi : Oui Jean, il est lui aussi homo mais il a été largué par son ami il y a peu.
Jea : Il faut que vous fassiez attention, je ne veux pas qu’il vous arrive des bricoles !
Ben : Ne t’inquiète pas Jean, nous sommes appréciés par tout le personnel du magasin et nous serons bien encadrés.
Mam : Bon les garçons, allez jouer ou faire quelque chose, j’ai besoin de la place pour préparer le souper ! Ouste ! »
Nous quittons la cuisine et nous nous rendons dans le jardin. Nous discutons de bd, des derniers films qui viennent de sortir au cinoche, du dernier disque de « Led Zepplin », etc…
Le souper et la soirée se passent calmement. Nous passons par la case douche avant d’aller nous mettre au lit. Ben et moi nous discutons de la journée et de l’attitude de Raphaël qui s’est occupé de moi. Puis je n’ai plus de réponse de la part de Ben, il s’est endormi.
Je me repasse cette journée et je vois encore la tête de mon jeune frère Jean, il était choqué d’apprendre que j’avais eu un malaise dans le magasin. Je suis pleinement conscient que Jean m’aime, qu’il tient à moi, qu’il veut me protéger. Je me rends compte qu’il est plus « fort » que moi dans le sens où il sait réagir et qu’il ne se laisse pas intimider par les autres. Il a grandi le bougre, il est aussi grand que moi et probablement plus baraqué. Mais je l’aime mon « petit frère ». C’est alors que je me laisse glisser dans les bras de Morphée pour enfin récupérer de cette journée un peu mouvementée.
Les jours passent, nous allons travailler au supermarché tous les jours, sauf le dimanche bien entendu, ni même le quinze août. L’entente avec les autres employés est super, nous avons été « adoptés ». Tous sont très heureux de nous avoir eu durant les trois semaines de travail. Même M. Bonjean ne tarit pas d’éloges. Plus aucun incident de quelque sorte à déplorer, nous n’avons eu aucun problème avec les clients. Nous terminons notre job d’étudiant un samedi. La veille, soit le vendredi en fin de journée, notre brave M. Bonjean nous signale qu’il a besoin de nous demain jusqu’à la fermeture du magasin et que de ce fait nous ne commençons pas avant dix heures. Je me pose des questions, mais il y a sûrement du travail qui nécessite que nous soyons présents jusqu’à la fermeture.
Ben et moi avons donc droit à une grasse matinée, nous pouvons dormir deux heures de plus que d’habitude. Inutile de dire que nous en avons profité. D’abord nous ne sommes pas restés sans avoir fait l’amour, nous nous sommes donnés l’un à l’autre. C’est une chose importante pour nous, nous avons besoin de contacts physiques, c’est plus fort que nous. (Ah les hormones !)
Nous dormons encore lorsque l’on frappe à la porte de la chambre. J’ouvre un œil qui très vite se referme. On frappe une seconde fois et la porte s’ouvre. J’ouvre à nouveau un œil et je vois que c’est André qui est dans l’encadrement de la porte. Il affiche un large sourire et pour cause, Ben et moi sommes nus au-dessus des draps, il a fait si chaud cette nuit et nous avons la trique du matin ! Il me dit qu’il est l’heure. Je le remercie et il referme la porte.
Lors du petit déjeuner, André ne se prive pas de faire allusion au spectacle que nous lui offrions dans le lit. Jean rigole, car il est déjà venu nous réveiller maintes fois. Anne demande à André de ne pas en rajouter. Bref c’est un fou rire généralisé qui s’ensuit. Nous finissons notre repas et c’est maman qui nous conduit au magasin pour notre dernier jour.
La journée se passe très bien, les employés du magasin sont souriants et très affables avec nous. Lors de la pause de midi, plus tôt vers treize heures trente, nous avons eu droit à un frisko comme dessert. C’est donc dans la bonne humeur que nous poursuivons la journée. Vers dix-huit heures Mr Bonjean nous demande de nous rendre au sous-sol pour l’aider à changer certaines étagères en vue de faire de la place pour de nouveaux articles qui seront livrés durant la nuit de dimanche à lundi. C’est avec le même enthousiasme que nous l’aidons à cette tâche.
Une fois ce travail terminé M. Bonjean nous demande de nous rendre dans son bureau pour remettre notre tablier et bien entendu pour nous donner notre paye. Il nous remercie pour notre travail. Il nous demande ensuite d’aller avec lui vers la cantine. Ben est devant moi et c’est lui qui ouvre la porte, il entre et tombe nez à nez avec la plupart des employés du magasin. La grande table est dressée avec des verres, des bouteilles de mousseux, des chips et autres morceaux de saucissons. J’entre aussi et je reste coi. Puis je vois mes parents et ceux de Ben, Arlette et Yves. Mais pourquoi tant d’égard pour Ben et moi.
Monsieur Bonjean prend la parole :
Bon : « Voilà chers amis, je tenais, avec mes employés aussi, à vous remercier pour votre travail. Je n’ai jamais eu de jobistes qui arrivaient à votre niveau. Vous avez été disponibles pour les clients, répondant à chaque fois à leurs demandes, vous avez secondé les responsables de rayons qui sont très satisfait de votre travail, vous avez été d’une disponibilité hors pair, il y a encore un tas de choses positives que je pourrais souligner. Nous tenions donc tous à vous remercier. Nous allons prendre le verre de l’amitié ensemble et vos parents ont aussi été conviés à ce moment de félicitations. Il me reste une chose à ajouter, si vous comptez revenir pour un nouveau job d’étudiant l’été prochain, vous êtes bien entendu en tête de liste tous les deux.
Ben et moi : Merci, oui merci du fond du cœur. »
Toutes les personnes présentes applaudissent à tout rompre. J’ai les yeux humides, je regarde Ben, lui aussi est au bord des larmes. La maman de Raphaël, Mariette, vient nous enlacer et elle est suivie de Michaël. Finalement nous retenons nos larmes et nous trinquons ensemble à la fin de cette aventure, à la fin de ce job. Maman parle avec Arlette, elles sont enchantées de ce qui a été dit sur nous. Les papas discutent avec M. Bonjean. Ben discute avec certains employés et moi avec d’autres.
Je ne me suis jamais senti aussi heureux, en dehors des moments passés avec Henri ou avec Ben, qu’aujourd’hui. Le seul fait de rester soi-même, d’être à l’écoute des autres (employés ou clients) fait de nous des personnes conscientes de ce que peuvent être des relations interpersonnelles franches et vraies. Je souhaite que chacun puisse un jour connaître ce que je viens de vivre. C’est une reconnaissance de son savoir-faire et de son savoir être, de son être en tant que tel, avec ses défauts et ses qualités.
Cette petite réception s’achève. M. Bonjean nous remercie une dernière fois. Ce soir, je vais avec Ben chez ses parents, Arlette et Yves. Nous embrassons mes parents en leur disant que nous allons profiter de notre dernière semaine de vacances avant la rentrée scolaire de septembre.