14-10-2021, 03:18 PM
Chers amis lecteurs, voici une nouvelle suite qui devrait, j'espère, vous plaire...
"Matthieu,
Avant toute chose, que ce soit bien clair entre nous : cesse de culpabiliser en te rendant responsable de mon abandon de la prêtrise. C'est moi qui te suis redevable de m'avoir ouvert les yeux sur la vie telle qu'elle doit être vécue.
Dès la première fois où je t'ai vu en train de manger seul dans la salle à manger du couvent, je n'ai pas compris ce qui m'arrivait mais j'ai su qu'il m'arrivait quelque chose. Le jour où j'ai eu le courage de te demander de m'accompagner dans la promenade que je projetais, je savais que je souhaitais quelque chose mais sans identifier clairement cette envie. Je n'avais pas prévu que par commodité tu me ferais enlever ma soutane en me prêtant tes propres habits et que tu te moquerais de mon vieux caleçon. Tu m'as prêté l'un des tiens (je l'ai toujours) et il a bien fallu que je me trouve nu devant toi. L'épisode de la baignade au vieux pont était une suite logique de ton innocence juvénile pour qui la nudité n'était pas honteuse mais au contraire synonyme de beauté.
Tu vois Matthieu, je n'ai rien oublié et je peux te dire qu'après coup j'ai été heureux de cette après-midi passée avec toi, que durant ces années écoulées je n'ai jamais été aussi heureux et que je sais que je ne serai plus jamais aussi heureux, avec ou sans toi.
Je te connais si peu et ce peu c'est le souvenir d'un corps nu nageant dans une eau si claire qu'on aurait pu croire à une illusion d'optique, au reflet d'un angelot descendu sur Terre. Tu étais alors encore presque un enfant, j'avais dix ans de plus que toi ; aujourd'hui tu as toujours dix ans de moins que moi mais tu n'es plus un enfant, tu as perdu cette pureté qui te caractérisait, tu diriges ta destinée et j'espère que tu sais où tu vas, surtout que tu sais ce que tu veux faire de ta vie.
Nous avions, Monseigneur et moi, l'habitude de déjeuner ensemble, tous les quinze jours, alternativement chez lui ou au restaurant. J'aimerais que toi et moi nous poursuivions cette tradition. Si tu es d'accord, je t'attends là où nous avons mangé après la cérémonie, je t'y attendrai les quatre prochains mercredis.
Je crois que tu viendras. Mais je veux que nous laissions tout reproche de côté, que nous nous apprenions l'un l'autre lentement, progressivement, que nous laissions au temps l'espace nécessaire pour comprendre ce que nous voulons et pouvons faire de nos vies. Tu es libre, totalement libre Matthieu, de choisir celle que tu veux.
Ludovico".
Cette missive est véritablement très belle mais en même temps elle me donne une lourde responsabilité, elle me place au pied du mur : ai-je envie de le revoir, comment et avec quelle perspective ? Oui, j'en ai envie, monstrueusement même mais je ne sais pas à quoi cela peut nous mener. Est-ce raisonnable de renouer avec ce qui fut un élan de jeune adolescent, n'est-ce pas aller au-devant d'une grosse désillusion ? Renoncer à Ludovico (mais renoncer à quoi ?) n'est-ce pas renforcer cette attirance que je vis avec Carlo, avec Sylvio ou même avec Stefano ? Et qui est-il ce Ludovicus qu'en fait, je ne connais pas ?
Il faut absolument que j'en parle avec quelqu'un. Mon voisin guigne de nouveau par la porte et je lui fais signe d'entrer. Je lui donne la lettre de Ludovico à lire, ce qu'il fait avec beaucoup d'attention. Il la lit même deux fois. Il a un visage grave que je ne lui connaissais pas.
- Stef / Il a raison, tu fais ce que tu veux de ta vie, c'est ton libre choix. Mais ce que je sais également, c'est que tu dois impérativement être à son rendez-vous mercredi prochain, ne pas y aller serait de la lâcheté et tu te le reprocherais toute ta vie. Si c'est nécessaire, je t'y enverrai avec un coup de pied au cul mais tu iras
- Moi / Je suis parfaitement conscient que ne pas y aller serait idiot d'autant que je pourrai partir à tout moment. Mais vois-tu, j'ai peur de tomber sous son charme
- Stef / Laisse-moi rire, depuis que tu as aperçu son dos à St-Jean, tu es tombé sous son charme ! Alors vas-y et tu verras bien si l'alchimie fonctionne entre vous. Et moi je vais te dire, je sais intuitivement que cela va marcher
- Moi / D'accord, je serai à ce repas, mais…
- Stef / Il n'y a pas de "mais", tu y vas, un point c'est tout et sans idées préconçues.
Devant la détermination de Stefano je ne peux guère faire autrement que d'acquiescer à sa demande mais heureusement jusqu'à ce mercredi il y a encore quatre jours pendant lesquels il peut se passer encore beaucoup de choses ! Et puis, je dois pouvoir négocier puisqu'il y a encore trois mercredi en réserve. Ma réticence je le sens bien est de pure forme et si je tergiverse c'est pour de multiples raisons qui ne sont pas forcément idiotes. J'ai peur de l'inconnu qui, quel qu'il soit, peut bouleverser ma vie. Ce n'est pas parce que nous avons eu quelques heures d'intimité il y a maintenant des années qu'il est forcément attiré par la gent masculine, cela pouvait parfaitement être un incident de parcours. Est-ce qu'une simple amitié sans sexualité me suffirait, me permettrait d'oublier son corps ? Et s'il était devenu comme moi homosexuel, serait-il attiré par moi ? A-t-il déjà un compagnon de vie ou court-il comme je le fais actuellement les aventures ? Il y avait surtout une question existentielle : que voulais-je être vraiment ? La réponse à cette incertitude conditionnait toutes les autres inconnues, j'en étais parfaitement conscient.
Il fallait que je puisse en parler avec quelqu'un mais Mgr n'était plus de ce monde. Il y avait bien Carlo, rencontré dans un bar, mais lui et moi étions trop impliqués même si nous n'étions pas allés très loin. Soudain, je me suis souvenu de ce prêtre assis à côté de moi dans la basilique du Latran. Cet homme s'était montré très humain et il m'avait glissé un numéro de téléphone.
Le jour même, en fin d'après-midi, j'étais installé dans son petit salon en train de lui raconter ma vie et notre rencontre Ludovico et moi, lors de ces circonstances vraiment très particulières. Je ne lui cachais pas non plus mes récentes expériences. Il m'écouta sans dire un mot, je le sentais très attentif mais je ne pouvais absolument pas savoir ce qu'il pensait de tout ce que je lui confiais.
"Vois-tu, me dit-il, le hasard fait bien les choses car je fais partie d'une commission traitant de l'homosexualité en général et dans le clergé en particulier. Je ne suis pas homosexuel mais je suis pratiquement le seul à défendre ceux qui le sont car ils n'y peuvent rien, c'est quelque chose d'inné contre lequel on ne peut rien. Mais pour la plupart, surtout pour les catholiques croyants, c'est l'objet d'une grande souffrance et je les plains de tout mon cœur. Dans cette commission je fais tout ce que je peux pour que l'Église les accueille en son sein et je suis convaincu qu'un jour ou l'autre on sera obligé de faire le pas. Mais ce qui me révolte, c'est l'homophobie de mes confrères dont je sais que quelques-uns ne se privent pas d'abuser et profiter, dans la plus grande discrétion bien sûr, de ces amours masculines.
Alors, Matthieu si tu es vraiment attiré par les garçons, tu n'y peux rien cela ne sert à rien de lutter, accepte-toi mais dans le respect de ta personne et de ton partenaire".
Nous avons encore longuement discuté et sa conclusion était qu'il fallait que je m'en ouvre franchement à Ludovico. S'il n'était pas attiré par moi en tant que personne ou comme genre de vie, il fallait que je renonce à lui mais cela ne voulait pas dire que je devais abandonner l'espoir de rencontrer la personne qui serait prête à faire un bout de chemin avec moi. Par contre, il condamnait fortement cette vie dissolue que je menais actuellement, même s'il devait admettre que la nature avait des exigences qu'il était difficile de ne pas satisfaire.
Il me fit encore la remarque qu'il était conscient et il fallait que je le sois également que tout ce qu'il m'avait confié n'était en aucune manière la position de ses confrères, de quelque niveau qu'ils soient, mais qu'il était indispensable que la doctrine s'adapte au monde d'aujourd'hui, même si cette évolution, comme l'amour entre garçons, ne lui paraissait pas toujours une bonne idée.
En rentrant chez moi j'ai passé chez Stefano pour le tenir au courant de mon entretien et je lui confirmais que mercredi prochain je serais au rendez-vous fixé par Ludovico même si cela ne m'enchantait pas. Je fis une dernière tentative
- J'aimerais bien que tu viennes avec moi pour que tu fasses sa connaissance et
- C'est hors de question ! Pour la première fois cela doit se passer entre lui et toi. Mais c'est vrai que je me réjouis de faire sa connaissance car ce garçon doit être exceptionnel pour que tu sois aussi désemparé ! Matthieu, je ne te demande qu'une seule chose : avant de t'engager réfléchis bien car, excuse-moi je te parle avec mon cœur, Ludovico tu ne le connais pas et je n'ai qu'une confiance relative dans sa lettre.
L'affaire était entendue, j'irais seul affronter Ludovico. Durant les jours avant notre rencontre, j'ai un peu travaillé mais j'ai surtout beaucoup réfléchi. Stefano n'avait pas tort, je ne le connaissais pas sinon durant les quelques heures que nous avions passées à la piscine naturelle du vieux pont et à ce bref moment d'intimité dans ma chambre après le repas froid que j'avais préparé. Je pris dès lors la ferme décision de ne rien brusquer et même, s'il devait se montrer entreprenant, de le repousser, gentiment mais avec fermeté.
Il était assis à la même table que la première fois, je lui tendis la main alors qu'il s'était penché comme s'il allait m'embrasser. Nous avons beaucoup parlé ou plus exactement ce fut surtout lui qui avait fort à faire pour répondre à mes nombreuses questions. Spontanément, il évoqua l'épisode dans ma chambre d'internat où devant ma provocation visuelle il avait par deux fois laissé son sperme jaillir de son corps. Je lui ai alors demandé s'il avait recommencé :
- Et tu as renouvelé cette expérience ?
- Quelques semaines après mon retour à Rome, j'ai pensé de plus en plus au plaisir que j'avais pris mais curieusement je dépersonnalisais ce souvenir de ta personne
- Et… tu as passé à l'acte ?
"Matthieu,
Avant toute chose, que ce soit bien clair entre nous : cesse de culpabiliser en te rendant responsable de mon abandon de la prêtrise. C'est moi qui te suis redevable de m'avoir ouvert les yeux sur la vie telle qu'elle doit être vécue.
Dès la première fois où je t'ai vu en train de manger seul dans la salle à manger du couvent, je n'ai pas compris ce qui m'arrivait mais j'ai su qu'il m'arrivait quelque chose. Le jour où j'ai eu le courage de te demander de m'accompagner dans la promenade que je projetais, je savais que je souhaitais quelque chose mais sans identifier clairement cette envie. Je n'avais pas prévu que par commodité tu me ferais enlever ma soutane en me prêtant tes propres habits et que tu te moquerais de mon vieux caleçon. Tu m'as prêté l'un des tiens (je l'ai toujours) et il a bien fallu que je me trouve nu devant toi. L'épisode de la baignade au vieux pont était une suite logique de ton innocence juvénile pour qui la nudité n'était pas honteuse mais au contraire synonyme de beauté.
Tu vois Matthieu, je n'ai rien oublié et je peux te dire qu'après coup j'ai été heureux de cette après-midi passée avec toi, que durant ces années écoulées je n'ai jamais été aussi heureux et que je sais que je ne serai plus jamais aussi heureux, avec ou sans toi.
Je te connais si peu et ce peu c'est le souvenir d'un corps nu nageant dans une eau si claire qu'on aurait pu croire à une illusion d'optique, au reflet d'un angelot descendu sur Terre. Tu étais alors encore presque un enfant, j'avais dix ans de plus que toi ; aujourd'hui tu as toujours dix ans de moins que moi mais tu n'es plus un enfant, tu as perdu cette pureté qui te caractérisait, tu diriges ta destinée et j'espère que tu sais où tu vas, surtout que tu sais ce que tu veux faire de ta vie.
Nous avions, Monseigneur et moi, l'habitude de déjeuner ensemble, tous les quinze jours, alternativement chez lui ou au restaurant. J'aimerais que toi et moi nous poursuivions cette tradition. Si tu es d'accord, je t'attends là où nous avons mangé après la cérémonie, je t'y attendrai les quatre prochains mercredis.
Je crois que tu viendras. Mais je veux que nous laissions tout reproche de côté, que nous nous apprenions l'un l'autre lentement, progressivement, que nous laissions au temps l'espace nécessaire pour comprendre ce que nous voulons et pouvons faire de nos vies. Tu es libre, totalement libre Matthieu, de choisir celle que tu veux.
Ludovico".
Cette missive est véritablement très belle mais en même temps elle me donne une lourde responsabilité, elle me place au pied du mur : ai-je envie de le revoir, comment et avec quelle perspective ? Oui, j'en ai envie, monstrueusement même mais je ne sais pas à quoi cela peut nous mener. Est-ce raisonnable de renouer avec ce qui fut un élan de jeune adolescent, n'est-ce pas aller au-devant d'une grosse désillusion ? Renoncer à Ludovico (mais renoncer à quoi ?) n'est-ce pas renforcer cette attirance que je vis avec Carlo, avec Sylvio ou même avec Stefano ? Et qui est-il ce Ludovicus qu'en fait, je ne connais pas ?
Il faut absolument que j'en parle avec quelqu'un. Mon voisin guigne de nouveau par la porte et je lui fais signe d'entrer. Je lui donne la lettre de Ludovico à lire, ce qu'il fait avec beaucoup d'attention. Il la lit même deux fois. Il a un visage grave que je ne lui connaissais pas.
- Stef / Il a raison, tu fais ce que tu veux de ta vie, c'est ton libre choix. Mais ce que je sais également, c'est que tu dois impérativement être à son rendez-vous mercredi prochain, ne pas y aller serait de la lâcheté et tu te le reprocherais toute ta vie. Si c'est nécessaire, je t'y enverrai avec un coup de pied au cul mais tu iras
- Moi / Je suis parfaitement conscient que ne pas y aller serait idiot d'autant que je pourrai partir à tout moment. Mais vois-tu, j'ai peur de tomber sous son charme
- Stef / Laisse-moi rire, depuis que tu as aperçu son dos à St-Jean, tu es tombé sous son charme ! Alors vas-y et tu verras bien si l'alchimie fonctionne entre vous. Et moi je vais te dire, je sais intuitivement que cela va marcher
- Moi / D'accord, je serai à ce repas, mais…
- Stef / Il n'y a pas de "mais", tu y vas, un point c'est tout et sans idées préconçues.
Devant la détermination de Stefano je ne peux guère faire autrement que d'acquiescer à sa demande mais heureusement jusqu'à ce mercredi il y a encore quatre jours pendant lesquels il peut se passer encore beaucoup de choses ! Et puis, je dois pouvoir négocier puisqu'il y a encore trois mercredi en réserve. Ma réticence je le sens bien est de pure forme et si je tergiverse c'est pour de multiples raisons qui ne sont pas forcément idiotes. J'ai peur de l'inconnu qui, quel qu'il soit, peut bouleverser ma vie. Ce n'est pas parce que nous avons eu quelques heures d'intimité il y a maintenant des années qu'il est forcément attiré par la gent masculine, cela pouvait parfaitement être un incident de parcours. Est-ce qu'une simple amitié sans sexualité me suffirait, me permettrait d'oublier son corps ? Et s'il était devenu comme moi homosexuel, serait-il attiré par moi ? A-t-il déjà un compagnon de vie ou court-il comme je le fais actuellement les aventures ? Il y avait surtout une question existentielle : que voulais-je être vraiment ? La réponse à cette incertitude conditionnait toutes les autres inconnues, j'en étais parfaitement conscient.
Il fallait que je puisse en parler avec quelqu'un mais Mgr n'était plus de ce monde. Il y avait bien Carlo, rencontré dans un bar, mais lui et moi étions trop impliqués même si nous n'étions pas allés très loin. Soudain, je me suis souvenu de ce prêtre assis à côté de moi dans la basilique du Latran. Cet homme s'était montré très humain et il m'avait glissé un numéro de téléphone.
Le jour même, en fin d'après-midi, j'étais installé dans son petit salon en train de lui raconter ma vie et notre rencontre Ludovico et moi, lors de ces circonstances vraiment très particulières. Je ne lui cachais pas non plus mes récentes expériences. Il m'écouta sans dire un mot, je le sentais très attentif mais je ne pouvais absolument pas savoir ce qu'il pensait de tout ce que je lui confiais.
"Vois-tu, me dit-il, le hasard fait bien les choses car je fais partie d'une commission traitant de l'homosexualité en général et dans le clergé en particulier. Je ne suis pas homosexuel mais je suis pratiquement le seul à défendre ceux qui le sont car ils n'y peuvent rien, c'est quelque chose d'inné contre lequel on ne peut rien. Mais pour la plupart, surtout pour les catholiques croyants, c'est l'objet d'une grande souffrance et je les plains de tout mon cœur. Dans cette commission je fais tout ce que je peux pour que l'Église les accueille en son sein et je suis convaincu qu'un jour ou l'autre on sera obligé de faire le pas. Mais ce qui me révolte, c'est l'homophobie de mes confrères dont je sais que quelques-uns ne se privent pas d'abuser et profiter, dans la plus grande discrétion bien sûr, de ces amours masculines.
Alors, Matthieu si tu es vraiment attiré par les garçons, tu n'y peux rien cela ne sert à rien de lutter, accepte-toi mais dans le respect de ta personne et de ton partenaire".
Nous avons encore longuement discuté et sa conclusion était qu'il fallait que je m'en ouvre franchement à Ludovico. S'il n'était pas attiré par moi en tant que personne ou comme genre de vie, il fallait que je renonce à lui mais cela ne voulait pas dire que je devais abandonner l'espoir de rencontrer la personne qui serait prête à faire un bout de chemin avec moi. Par contre, il condamnait fortement cette vie dissolue que je menais actuellement, même s'il devait admettre que la nature avait des exigences qu'il était difficile de ne pas satisfaire.
Il me fit encore la remarque qu'il était conscient et il fallait que je le sois également que tout ce qu'il m'avait confié n'était en aucune manière la position de ses confrères, de quelque niveau qu'ils soient, mais qu'il était indispensable que la doctrine s'adapte au monde d'aujourd'hui, même si cette évolution, comme l'amour entre garçons, ne lui paraissait pas toujours une bonne idée.
En rentrant chez moi j'ai passé chez Stefano pour le tenir au courant de mon entretien et je lui confirmais que mercredi prochain je serais au rendez-vous fixé par Ludovico même si cela ne m'enchantait pas. Je fis une dernière tentative
- J'aimerais bien que tu viennes avec moi pour que tu fasses sa connaissance et
- C'est hors de question ! Pour la première fois cela doit se passer entre lui et toi. Mais c'est vrai que je me réjouis de faire sa connaissance car ce garçon doit être exceptionnel pour que tu sois aussi désemparé ! Matthieu, je ne te demande qu'une seule chose : avant de t'engager réfléchis bien car, excuse-moi je te parle avec mon cœur, Ludovico tu ne le connais pas et je n'ai qu'une confiance relative dans sa lettre.
L'affaire était entendue, j'irais seul affronter Ludovico. Durant les jours avant notre rencontre, j'ai un peu travaillé mais j'ai surtout beaucoup réfléchi. Stefano n'avait pas tort, je ne le connaissais pas sinon durant les quelques heures que nous avions passées à la piscine naturelle du vieux pont et à ce bref moment d'intimité dans ma chambre après le repas froid que j'avais préparé. Je pris dès lors la ferme décision de ne rien brusquer et même, s'il devait se montrer entreprenant, de le repousser, gentiment mais avec fermeté.
Il était assis à la même table que la première fois, je lui tendis la main alors qu'il s'était penché comme s'il allait m'embrasser. Nous avons beaucoup parlé ou plus exactement ce fut surtout lui qui avait fort à faire pour répondre à mes nombreuses questions. Spontanément, il évoqua l'épisode dans ma chambre d'internat où devant ma provocation visuelle il avait par deux fois laissé son sperme jaillir de son corps. Je lui ai alors demandé s'il avait recommencé :
- Et tu as renouvelé cette expérience ?
- Quelques semaines après mon retour à Rome, j'ai pensé de plus en plus au plaisir que j'avais pris mais curieusement je dépersonnalisais ce souvenir de ta personne
- Et… tu as passé à l'acte ?