07-08-2020, 01:24 PM
1ère ANNEE : (3/7) (Reims)
Une fois que je me suis changé et avoir refermé le placard qui m’a été attribué, je me tourne vers l’homme imposant qui me tient exceptionnellement le rôle de tuteur, il sourit amusé car la blouse n’est véritablement pas à ma taille et je ressemble plus à un des sept nains de blanche neige qu’autre chose.
- Je crois que je t’imaginais plus grand, nous allons remédier à ça rapidement mais je ne pense pas que ta taille soit disponible dans l’immédiat.
- J’ai l’habitude de faire rire monsieur alors ce n’est pas grave, le plus important pour moi c’est d’être là.
- (Surpris par ma réponse) Tu as raison et crois-moi c’est une chance exceptionnelle que tu as.
- J’en suis pleinement conscient monsieur.
- Suis-moi !!
Ma première réflexion va sur l’immensité de cet hôpital mélangeant l’ancien avec le moderne ; la maternité est dans l’ancien bâtiment qui est magnifique avec son immense escalier en marbre.
Nous arrivons devant l’œil étonné du personnel soignant présent, j’entre alors dans une pièce très grande avec des petits lits disposés de chaque côté ; des bébés endormis ou criards y sont confortablement installés, au fond plusieurs couveuses ou deux petits bouts de chou attendent d’être suffisamment forts pour en sortir.
Deux jumeaux pleurent l’un près de l’autre tenus dans les bras d’une infirmière qui tente désespérément de les calmer, le directeur intrigué par les hurlements des nourrissons s’approche d’elle.
- Quelque chose ne va pas infirmière ?
- Je n’arrive pas à les calmer monsieur, ça fait déjà une heure que j’essaie de les endormir en les berçant.
- (Je prends la parole malgré moi) C’est parce que vous les avez séparés (je prends une main de chaque nourrisson que je mets en contact l’une de l’autre, ceux-ci cessent presque immédiatement de pleurer et après quelques secondes s’endorment) Là !! Vous voyez !! Essayez de les mettre dans le même lit le temps qu’ils s’habituent et il n’y aura plus de soucis vous verrez.
Un grand silence dans la salle à peine ponctué par quelques pleurs sporadiques ici et là, le directeur me regarde bizarrement ainsi que l’infirmière visiblement soulagée mais aussi terriblement intriguée ; les autres personnes dans la salle ont cessé toutes activités et sont tournées vers nous, se demandant bien qui est ce gamin en compagnie du grand patron.
- (L’étonnement est encore sur le visage de Robert) Et pourtant j’étais prévenu !! (Il secoue la tête) Bien !! Ça te dirait de voir les autres services ?
- Bien sûr monsieur et excusez-moi encore je vous prie.
- (Perplexe) T’excuser ? Mais de quoi ?
- Je ne devais pas intervenir et prendre la parole mais c’était tellement flagrant pour ses petits bouts de chou que je n’ai pas pu résister.
- Viens !! Il faut que je vérifie quelque chose
- (Je le suis d’un bon pas me demandant où il nous emmène) On va où ?
- Sois patient !! Tu auras l’occasion de parler dans un instant, nous arrivons.
En effet quelques instants plus tard nous arrivons dans une autre partie de l’hôpital ou une grande salle d’attente est remplie de gens plus ou moins blesser ou malade ; attendant manifestement leurs tours pour se faire soigner.
- Nous y voilà !! C’est la salle d’attente des urgences !! (Il remarque un homme pressé qui justement entre d’un bon pas dans la salle) Ah !! René !! Tu peux venir une seconde ?
- (Reconnaissant son patron) Robert ? Heu !! Oui j’arrive (Ils se serrent la main) c’est le souk aujourd’hui, je cours partout.
- Je te présente Florian, tu sais le garçon dont je vous ai parlé ?
- (Il me fixe, sourit à la vue de ma blouse qui traîne par terre) Enchanté jeune homme (Il regarde Robert avec curiosité) tu as quelque chose à me dire ? Sinon il faut que j’y retourne.
- Parmi les personnes qui sont là (il montre la salle) tu t’es déjà fait une idée des priorités je présume, te connaissant ce n’est pas ton genre de suivre l’ordre d’arrivée.
- Tu me connais !! Entre les petits bobos et ceux qui simulent pour avoir un arrêt de travail !!
- Justement !! J’aimerais que Florian nous dise ce qu’il en pense.
- Quoi !! Ce gamin ? Mais enfin Robert !! Je ne suis pas là pour jouer moi !!
- Tu ne me fais plus confiance ?
- Si bien sûr !! Mais !!(Il me regarde une nouvelle fois, devant mon air sérieux et sûr de moi) Bon !! Ok !! Mais pas plus de cinq minutes alors.
- D’accord cinq minutes pas plus, mais souviens-toi que c’est toi qui l’as demandé, Florian ? Classe-moi ces gens par priorité, en premier ceux qui ont réellement besoin de soins et en dernier les petits rigolos s’il y en a.
- Bien monsieur.
Mon regard scrute alors chaque personne présente et mon premier choix est rapide.
- Cette femme avec la robe mauve, elle a un grave problème cardiaque et je pense qu’il faut faire très vite.
1ere ANNEE : (4 / 7) (Reims)
René étonné fixe la femme, s’approche d’elle, lui soulève les paupières et d’un coup soucieux appelle une infirmière et lui parle à l’oreille. Celle-ci s’empressant ensuite d’aller chercher l’aide nécessaire pour transporter d’urgence la personne et l’emmener au service cardiologie.
- (Robert avec un énorme sourire) Et ensuite Florian ?
- (J’ai eu le temps maintenant de me faire mon idée sur la question) Il reste le jeune garçon là-bas avec son père, il a du mal à respirer et je crois bien qu’il a un truc de coincé dans la trachée ; et puis la grand-mère à côté de l’entrée, je crois qu’elle a chuté et qu'elle a une côte de cassée ; sinon pour les autres rien de grave, ah si !! Le grand bonhomme qui fait semblant d’avoir mal dès qu’on le regarde et bien lui, il n’a rien je crois.
- (René abasourdi) Mais c’est qui ce gosse ?
- (Robert) C’est Florian dix-sept ans titulaire du bac avec mention et qui a je crois un potentiel certain pour réaliser ce à quoi il se destine.
- (René s’adressant à moi cette fois) Tu veux faire quoi exactement ?
- (Bonne question à laquelle je ne peux répondre pour l’instant que par une généralité) J’aimerais être médecin monsieur.
- (Voyant que les questions vont pleuvoir sur le jeune homme, Robert regarde sa montre et tape dessus d’un doigt) Nous devons te laisser René, les cinq minutes que tu nous as royalement accordé sont passées.
Celui-ci nous regarde partir regrettant sans doute ses paroles car il ne fait aucun doute en voyant sa tête que son premier souhait n’était certainement pas de nous voir partir.
Nous longeons maintenant un bâtiment plus récent qui nous mène devant un ascenseur, une fois à l’intérieur nous voilà partie vers les niveaux inférieurs.
- On va où maintenant ?
- Tu es bien curieux mon garçon, juste une question avant d’entrer. As-tu peur du sang ?
- (Je souris) Manquerait plus que ça !! Je ferais un fichu toubib si je m’évanouissais devant une plaie vous ne pensez pas ?
- (L’ascenseur stoppe et les portes s’ouvrent) Alors tu vas assister à ta première opération, regarde bien et je te poserais des questions ensuite.
Nous passons au lavage des mains puis il me donne une charlotte pour me mettre sur la tête ainsi qu’un masque que je place devant mon visage puis nous entrons dans une salle où un homme est allongé, recouvert d’un drap ne laissant voir que son genou actuellement ouvert autour duquel plusieurs personnes s’activent.
Opération bénigne car à peine dix minutes plus tard le chirurgien referme et suture la plaie puis laisse à son assistant le soin de terminer à lui poser les pansements et l’attelle.
Une fois ressorti de la salle blanche et débarrasser des protections, il me mène jusqu’à une salle de repos et s’assied sur une chaise me faisant signe d’en faire autant.
- Alors !! Tes impressions ?
- Je n’aimerais pas être à la place du gars car il va avoir du mal à remarcher.
- (Ses yeux me sondent, finissant par me faire rougir) Qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Juste parce que ce chirurgien est un boucher monsieur !! (Voyant son effarement à mes paroles très dures envers son collègue, je lui explique mes impressions et termine par) En plus il va garder une cicatrice très visible sur le devant du genou qui aura un mal de chien à se refermer alors que l’intervention aurait été aussi aisée à réaliser en ci prenant autrement, sur le côté droit par exemple car c’est ce côté qui nécessitait l’intervention.
Il reste sans voix quelques instants puis sa main part amicalement m’ébouriffer la tignasse qui n’avait sûrement pas besoin de ça.
- Je crois, non !! Je suis sûr que je n’ai pas fini d’entendre parler de toi
- (Ne sachant comment prendre ses paroles) En bien j’espère
- Aucun doute la dessus, bienvenu chez nous Florian et crois-moi il y a quelques heures à peine je ne pensais absolument pas ça.
1ere ANNEE : (5 / 7) (Reims)
Mi-septembre, demain c’est l’entrée en fac, nous décidons comme à notre habitude avec Damien l’après-midi d’aller nous balader dans le coin, histoire de mieux connaître le quartier et ses environs.
Nous longeons le canal, nous arrêtons pour regarder les péniches, sur l'une d'elle un jeune homme au visage angélique est assis et bouquine tranquillement.
Nous continuons notre route ne voulons pas passer pour des curieux quand il lève la tête et nous sourit gentiment, nous lui rendons son sourire sans nous arrêter quand quelques mètres plus loin Damien me donne un léger coup de coude.
- Tu as vu le gars "Flo" ?
- Oui plutôt sympa !!
- Il est en fauteuil roulant !!
- (Je me retourne discrètement et constate que c'est bien le cas) Pauvre gars, ça doit pas être de la tarte tous les jours de vivre avec un handicap pareil.
- Il a l’air heureux c’est cool
Quelques mètres plus loin, nous prenons le passage piéton pour traverser la route quand Damien hurle !!!
- « Flo » attention !!!
- (Je n’ai pas le temps de tourner la tête qu’un choc terrible me percute de plein fouet) AIE !!!!!
Je me retrouve catapulter plusieurs mètres plus loin sur le bitume de la chaussée, j’entends comme un bruit de brindille qui casse suivit d’une vive douleur à la jambe qui m’amène les larmes aux yeux ; Damien est complètement paniqué en larme lui aussi devant l’accident qui vient de se produire sous ses yeux.
Des gens s’arrêtent et m’entourent faisant dévier la circulation, un homme est au téléphone et appel la SAMU pendant qu’une femme me parle gentiment.
- Jeune homme ? Vous m’entendez ?
- Oui m’dame !! (J’essaie de bouger mais un trait de feu traverse ma jambe) Aïeee !!!!!
- Ne bougez pas, les secours vont s’occuper de vous.
Un bruit de sirène retentit alors et je vois arrivé une voiture de police qui s’arrête près de nous, deux hommes en sortent et pendant que l’un d’entre eux s’occupe de fluidifier la circulation, l’autre prend les dépositions après s’être assuré que j’étais conscient et que les secours sont bien en route.
Je vois l’homme qui a créé l’accident blanc comme un linge répondre aux questions du policier, il n’arrive pas à comprendre comment c’est arrivé apparemment car l’agent lui montre d’un air furieux le passage piéton que nous étions en train d’emprunter moi et « Dam ».
De nouveau une sirène retentit et cette fois-ci c’est bien le véhicule blanc du SAMU qui arrive, deux hommes en sortent et se dirigent directement vers moi. Le premier qui doit être le médecin m’ausculte rapidement et m’interroge pour vérifier mon état de conscience et voir si je n’ai pas mal autre part qu’à la jambe qui est d'après lui manifestement cassée.
Une rapide palpation le rassure, quelques hématomes dus au choc et bien sûr la jambe qu’ils protègent avec une attelle gonflable avant de me mettre sur une civière puis me transporter dans l’ambulance ; j’ai horriblement mal dès que l’on me bouge, mes cris attirent l’attention d’un Damien qui tremble de tous ses membres, je lui fais signe de venir me voir.
- Damien !!! Approche plus près il faut que je te dise un truc important
- (En pleurs) T’as mal « Flo » ?
- Quand ça ne bouge plus c’est supportable (à l’oreille) Préviens Philippe s’il te plaît, tout de suite c’est hyper urgent. Il faut qu’il sache exactement ce qu’il m’arrive tu comprends ? (Je vois qu’il n’est pas conscient de l’urgence) Fais le maintenant « Dam » !! Bouge-toi vite !!
- Ok !! J’y vais !! Le plus important c’est qu’on te soigne.
- Détrompe-toi !! Fonce !! Il doit avoir le temps d’intervenir avant que j’arrive à l’hôpital.
Comprenant enfin à ma voix pressente qu’il y a urgence, il me quitte et file direct vers une cabine pour déjà prévenir ses parents pour qu’eux ensuite préviennent Philippe.
Philippe raccroche quelques minutes plus tard avec un tonitruant.
- MERDE !!!!!
1ere ANNEE : (6 / 7) (Reims)
René voit arriver l’ambulance et en sortir un enfant roux le visage crispé par la douleur, il sursaute car ce visage lui dit quelque chose. Bon Dieu !! Oui Bien sûr !! C’est le gosse comment déjà ? À oui !! Florian, qui l’a scotché sur place l’autre jour avec ses diagnostics qui se sont avérés juste à cent pour cent.
Il court alors vers le véhicule et s’inquiète de l’état du jeune garçon auprès de son collègue.
- Salut Charles !! C’est grave ?
- Tiens !! Salut René !! Non pas trop juste, quelques contusions et une jambe cassée. La fracture est bien nette et les os sont en place, cela ne devrait pas poser de problèmes, Tu as l’air inquiet ? Tu le connais ?
- Oui, c’est un stagiaire de l’hôpital.
- (Il regarde le gamin étonner) Mais !! Quel âge tu as mon gars ?
- Dix-sept ans monsieur
- (Il regarde René étonné) Un stagiaire ??
- (René sourit) Je t’expliquerai plus tard ce n’est pas simple mais il y a plus urgent (Il interpelle deux infirmiers) Vous deux !! Emmenez ce garçon à la radio et conduisez le direct en salle de soins, je vais m’en occuper personnellement (Il me regarde gentiment) Tu seras entre de bonnes mains (Un clin d’œil) Tu verras, je ne suis pas un « boucher » moi.
Je me rends compte que tout va très vite, trop vite et que Philippe ne va pas avoir le temps d’intervenir. Déjà je sens que la douleur est moins forte, ma jambe me chatouille et en regardant le dos de ma main je m’aperçois que déjà les griffures liées aux frottements avec l’asphalte ont disparu.
- René ? Je peux te parler avant ?
- (Il s’approche intrigué) Bien sûr !! Que veux-tu me dire ?
- (Je lui fais signe d’approcher plus près pour qu’il n’y ait que lui qui entende) Mets moi juste dans une chambre s’il te plaît, il faut que je te parle.
- Je dois te soigner avant, après nous parlerons tant que tu veux.
- (Le chatouillement dans ma jambe cesse et ce n’est plus qu’un fourmillement particulièrement déplaisant qui s’estompe lui aussi au bout de quelques instants) S’il te plaît !! Il faut vraiment que je te montre quelque chose avant.
- (Il hésite, voit ma détermination et enfin acquiesce de la tête) Juste une minute alors et après tu vas en soins
- (Je lui souris en hochant également la tête) D’accord !!
Il pousse lui-même le lit roulant où je viens d’être installé vers une chambre vide, nous entrons à l’intérieur et après en avoir refermé la porte derrière nous, il me regarde l’œil interrogatif et réellement curieux.
- Alors !! Qu’as-tu de si important à me dire ?
Là franchement je n’en mène pas large car la grande question est, puis je lui faire confiance ? Mon instinct me dit que oui mais il n’a jamais été éprouvé sur un tel secret. Je le fixe sérieusement, essayant de percevoir ce qu’il est derrière son apparence sympathique envers moi.
- Tu ne dois pas m’opérer !!
- (Il sursaute d’abord surpris de ma demande, puis son visage se transforme, la déception se lit sur ses traits) Tu n’as pas confiance dans mes capacités à te soigner ? C’est ça ?
- (Je lui souris) Bien sûr que non, s’il y a quelqu’un en qui j’ai confiance ici c’est bien toi (Je m’aperçois seulement maintenant que depuis tout à l’heure je le tutoie) Heu !! C’est bien vous !!
- (Il sourit) Tu peux continuer à me tutoyer tu sais (Il se reprend très vite) Mais ce n’était pas ça la question, n’essaie pas de m’embrouiller. J’attends une explication sur le fait que tu ne veux pas te faire opérer avec une jambe cassée ?
- Parce qu’elle n’est pas cassée (Je me reprends très vite) disons plutôt qu’elle ne l’est plus.
- (La tête de René !!!! Je pense que là il fallait une photo, c’était à ce point expressif que je ne peux malgré le contexte m’empêcher de rire aux éclats) C’est quoi cette connerie !!! Comment ça, elle n’y est plus ?
C’est à ce moment-là que la porte s’ouvre sur le grand patron en personne.
- (André nous voyant moi hilare et René perplexe) J’arrive à temps (Il s’adresse à son confrère et ami) Où en êtes-vous sur les examens ?
- Ah !!! André, tu tombes bien !! Figure-toi qu’il ne veut pas qu’on le soigne ?
- Je suis au courant oui, j’ai eu un appel (Il regarde son épaule et fait signe avec deux doigts posés dessus) Très haut placé.
- (René qui n’y comprend décidément rien) Mais !!! Comment ???? Tu te rends compte qu’il ne faut pas le laisser sans soins ?
- (Depuis un moment déjà je fais bouger mes doigts de pieds et ma cheville sans ne plus ressentir aucune douleur aussi j'enlève l'attelle et je saute du lit et viens vers eux en souriant) Puisque je te dis que je n’ai rien !! La preuve !! Regarde !! (Je fais deux allers retours dans la pièce) Tu vois !!! C’était une fausse alerte, j’ai eu mal sur le coup mais maintenant ça va bien. Donc pas besoin d’opération ? Si tu n’en doutes encore pas de soucis, allons faire une radio.
Une fois que je me suis changé et avoir refermé le placard qui m’a été attribué, je me tourne vers l’homme imposant qui me tient exceptionnellement le rôle de tuteur, il sourit amusé car la blouse n’est véritablement pas à ma taille et je ressemble plus à un des sept nains de blanche neige qu’autre chose.
- Je crois que je t’imaginais plus grand, nous allons remédier à ça rapidement mais je ne pense pas que ta taille soit disponible dans l’immédiat.
- J’ai l’habitude de faire rire monsieur alors ce n’est pas grave, le plus important pour moi c’est d’être là.
- (Surpris par ma réponse) Tu as raison et crois-moi c’est une chance exceptionnelle que tu as.
- J’en suis pleinement conscient monsieur.
- Suis-moi !!
Ma première réflexion va sur l’immensité de cet hôpital mélangeant l’ancien avec le moderne ; la maternité est dans l’ancien bâtiment qui est magnifique avec son immense escalier en marbre.
Nous arrivons devant l’œil étonné du personnel soignant présent, j’entre alors dans une pièce très grande avec des petits lits disposés de chaque côté ; des bébés endormis ou criards y sont confortablement installés, au fond plusieurs couveuses ou deux petits bouts de chou attendent d’être suffisamment forts pour en sortir.
Deux jumeaux pleurent l’un près de l’autre tenus dans les bras d’une infirmière qui tente désespérément de les calmer, le directeur intrigué par les hurlements des nourrissons s’approche d’elle.
- Quelque chose ne va pas infirmière ?
- Je n’arrive pas à les calmer monsieur, ça fait déjà une heure que j’essaie de les endormir en les berçant.
- (Je prends la parole malgré moi) C’est parce que vous les avez séparés (je prends une main de chaque nourrisson que je mets en contact l’une de l’autre, ceux-ci cessent presque immédiatement de pleurer et après quelques secondes s’endorment) Là !! Vous voyez !! Essayez de les mettre dans le même lit le temps qu’ils s’habituent et il n’y aura plus de soucis vous verrez.
Un grand silence dans la salle à peine ponctué par quelques pleurs sporadiques ici et là, le directeur me regarde bizarrement ainsi que l’infirmière visiblement soulagée mais aussi terriblement intriguée ; les autres personnes dans la salle ont cessé toutes activités et sont tournées vers nous, se demandant bien qui est ce gamin en compagnie du grand patron.
- (L’étonnement est encore sur le visage de Robert) Et pourtant j’étais prévenu !! (Il secoue la tête) Bien !! Ça te dirait de voir les autres services ?
- Bien sûr monsieur et excusez-moi encore je vous prie.
- (Perplexe) T’excuser ? Mais de quoi ?
- Je ne devais pas intervenir et prendre la parole mais c’était tellement flagrant pour ses petits bouts de chou que je n’ai pas pu résister.
- Viens !! Il faut que je vérifie quelque chose
- (Je le suis d’un bon pas me demandant où il nous emmène) On va où ?
- Sois patient !! Tu auras l’occasion de parler dans un instant, nous arrivons.
En effet quelques instants plus tard nous arrivons dans une autre partie de l’hôpital ou une grande salle d’attente est remplie de gens plus ou moins blesser ou malade ; attendant manifestement leurs tours pour se faire soigner.
- Nous y voilà !! C’est la salle d’attente des urgences !! (Il remarque un homme pressé qui justement entre d’un bon pas dans la salle) Ah !! René !! Tu peux venir une seconde ?
- (Reconnaissant son patron) Robert ? Heu !! Oui j’arrive (Ils se serrent la main) c’est le souk aujourd’hui, je cours partout.
- Je te présente Florian, tu sais le garçon dont je vous ai parlé ?
- (Il me fixe, sourit à la vue de ma blouse qui traîne par terre) Enchanté jeune homme (Il regarde Robert avec curiosité) tu as quelque chose à me dire ? Sinon il faut que j’y retourne.
- Parmi les personnes qui sont là (il montre la salle) tu t’es déjà fait une idée des priorités je présume, te connaissant ce n’est pas ton genre de suivre l’ordre d’arrivée.
- Tu me connais !! Entre les petits bobos et ceux qui simulent pour avoir un arrêt de travail !!
- Justement !! J’aimerais que Florian nous dise ce qu’il en pense.
- Quoi !! Ce gamin ? Mais enfin Robert !! Je ne suis pas là pour jouer moi !!
- Tu ne me fais plus confiance ?
- Si bien sûr !! Mais !!(Il me regarde une nouvelle fois, devant mon air sérieux et sûr de moi) Bon !! Ok !! Mais pas plus de cinq minutes alors.
- D’accord cinq minutes pas plus, mais souviens-toi que c’est toi qui l’as demandé, Florian ? Classe-moi ces gens par priorité, en premier ceux qui ont réellement besoin de soins et en dernier les petits rigolos s’il y en a.
- Bien monsieur.
Mon regard scrute alors chaque personne présente et mon premier choix est rapide.
- Cette femme avec la robe mauve, elle a un grave problème cardiaque et je pense qu’il faut faire très vite.
1ere ANNEE : (4 / 7) (Reims)
René étonné fixe la femme, s’approche d’elle, lui soulève les paupières et d’un coup soucieux appelle une infirmière et lui parle à l’oreille. Celle-ci s’empressant ensuite d’aller chercher l’aide nécessaire pour transporter d’urgence la personne et l’emmener au service cardiologie.
- (Robert avec un énorme sourire) Et ensuite Florian ?
- (J’ai eu le temps maintenant de me faire mon idée sur la question) Il reste le jeune garçon là-bas avec son père, il a du mal à respirer et je crois bien qu’il a un truc de coincé dans la trachée ; et puis la grand-mère à côté de l’entrée, je crois qu’elle a chuté et qu'elle a une côte de cassée ; sinon pour les autres rien de grave, ah si !! Le grand bonhomme qui fait semblant d’avoir mal dès qu’on le regarde et bien lui, il n’a rien je crois.
- (René abasourdi) Mais c’est qui ce gosse ?
- (Robert) C’est Florian dix-sept ans titulaire du bac avec mention et qui a je crois un potentiel certain pour réaliser ce à quoi il se destine.
- (René s’adressant à moi cette fois) Tu veux faire quoi exactement ?
- (Bonne question à laquelle je ne peux répondre pour l’instant que par une généralité) J’aimerais être médecin monsieur.
- (Voyant que les questions vont pleuvoir sur le jeune homme, Robert regarde sa montre et tape dessus d’un doigt) Nous devons te laisser René, les cinq minutes que tu nous as royalement accordé sont passées.
Celui-ci nous regarde partir regrettant sans doute ses paroles car il ne fait aucun doute en voyant sa tête que son premier souhait n’était certainement pas de nous voir partir.
Nous longeons maintenant un bâtiment plus récent qui nous mène devant un ascenseur, une fois à l’intérieur nous voilà partie vers les niveaux inférieurs.
- On va où maintenant ?
- Tu es bien curieux mon garçon, juste une question avant d’entrer. As-tu peur du sang ?
- (Je souris) Manquerait plus que ça !! Je ferais un fichu toubib si je m’évanouissais devant une plaie vous ne pensez pas ?
- (L’ascenseur stoppe et les portes s’ouvrent) Alors tu vas assister à ta première opération, regarde bien et je te poserais des questions ensuite.
Nous passons au lavage des mains puis il me donne une charlotte pour me mettre sur la tête ainsi qu’un masque que je place devant mon visage puis nous entrons dans une salle où un homme est allongé, recouvert d’un drap ne laissant voir que son genou actuellement ouvert autour duquel plusieurs personnes s’activent.
Opération bénigne car à peine dix minutes plus tard le chirurgien referme et suture la plaie puis laisse à son assistant le soin de terminer à lui poser les pansements et l’attelle.
Une fois ressorti de la salle blanche et débarrasser des protections, il me mène jusqu’à une salle de repos et s’assied sur une chaise me faisant signe d’en faire autant.
- Alors !! Tes impressions ?
- Je n’aimerais pas être à la place du gars car il va avoir du mal à remarcher.
- (Ses yeux me sondent, finissant par me faire rougir) Qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Juste parce que ce chirurgien est un boucher monsieur !! (Voyant son effarement à mes paroles très dures envers son collègue, je lui explique mes impressions et termine par) En plus il va garder une cicatrice très visible sur le devant du genou qui aura un mal de chien à se refermer alors que l’intervention aurait été aussi aisée à réaliser en ci prenant autrement, sur le côté droit par exemple car c’est ce côté qui nécessitait l’intervention.
Il reste sans voix quelques instants puis sa main part amicalement m’ébouriffer la tignasse qui n’avait sûrement pas besoin de ça.
- Je crois, non !! Je suis sûr que je n’ai pas fini d’entendre parler de toi
- (Ne sachant comment prendre ses paroles) En bien j’espère
- Aucun doute la dessus, bienvenu chez nous Florian et crois-moi il y a quelques heures à peine je ne pensais absolument pas ça.
1ere ANNEE : (5 / 7) (Reims)
Mi-septembre, demain c’est l’entrée en fac, nous décidons comme à notre habitude avec Damien l’après-midi d’aller nous balader dans le coin, histoire de mieux connaître le quartier et ses environs.
Nous longeons le canal, nous arrêtons pour regarder les péniches, sur l'une d'elle un jeune homme au visage angélique est assis et bouquine tranquillement.
Nous continuons notre route ne voulons pas passer pour des curieux quand il lève la tête et nous sourit gentiment, nous lui rendons son sourire sans nous arrêter quand quelques mètres plus loin Damien me donne un léger coup de coude.
- Tu as vu le gars "Flo" ?
- Oui plutôt sympa !!
- Il est en fauteuil roulant !!
- (Je me retourne discrètement et constate que c'est bien le cas) Pauvre gars, ça doit pas être de la tarte tous les jours de vivre avec un handicap pareil.
- Il a l’air heureux c’est cool
Quelques mètres plus loin, nous prenons le passage piéton pour traverser la route quand Damien hurle !!!
- « Flo » attention !!!
- (Je n’ai pas le temps de tourner la tête qu’un choc terrible me percute de plein fouet) AIE !!!!!
Je me retrouve catapulter plusieurs mètres plus loin sur le bitume de la chaussée, j’entends comme un bruit de brindille qui casse suivit d’une vive douleur à la jambe qui m’amène les larmes aux yeux ; Damien est complètement paniqué en larme lui aussi devant l’accident qui vient de se produire sous ses yeux.
Des gens s’arrêtent et m’entourent faisant dévier la circulation, un homme est au téléphone et appel la SAMU pendant qu’une femme me parle gentiment.
- Jeune homme ? Vous m’entendez ?
- Oui m’dame !! (J’essaie de bouger mais un trait de feu traverse ma jambe) Aïeee !!!!!
- Ne bougez pas, les secours vont s’occuper de vous.
Un bruit de sirène retentit alors et je vois arrivé une voiture de police qui s’arrête près de nous, deux hommes en sortent et pendant que l’un d’entre eux s’occupe de fluidifier la circulation, l’autre prend les dépositions après s’être assuré que j’étais conscient et que les secours sont bien en route.
Je vois l’homme qui a créé l’accident blanc comme un linge répondre aux questions du policier, il n’arrive pas à comprendre comment c’est arrivé apparemment car l’agent lui montre d’un air furieux le passage piéton que nous étions en train d’emprunter moi et « Dam ».
De nouveau une sirène retentit et cette fois-ci c’est bien le véhicule blanc du SAMU qui arrive, deux hommes en sortent et se dirigent directement vers moi. Le premier qui doit être le médecin m’ausculte rapidement et m’interroge pour vérifier mon état de conscience et voir si je n’ai pas mal autre part qu’à la jambe qui est d'après lui manifestement cassée.
Une rapide palpation le rassure, quelques hématomes dus au choc et bien sûr la jambe qu’ils protègent avec une attelle gonflable avant de me mettre sur une civière puis me transporter dans l’ambulance ; j’ai horriblement mal dès que l’on me bouge, mes cris attirent l’attention d’un Damien qui tremble de tous ses membres, je lui fais signe de venir me voir.
- Damien !!! Approche plus près il faut que je te dise un truc important
- (En pleurs) T’as mal « Flo » ?
- Quand ça ne bouge plus c’est supportable (à l’oreille) Préviens Philippe s’il te plaît, tout de suite c’est hyper urgent. Il faut qu’il sache exactement ce qu’il m’arrive tu comprends ? (Je vois qu’il n’est pas conscient de l’urgence) Fais le maintenant « Dam » !! Bouge-toi vite !!
- Ok !! J’y vais !! Le plus important c’est qu’on te soigne.
- Détrompe-toi !! Fonce !! Il doit avoir le temps d’intervenir avant que j’arrive à l’hôpital.
Comprenant enfin à ma voix pressente qu’il y a urgence, il me quitte et file direct vers une cabine pour déjà prévenir ses parents pour qu’eux ensuite préviennent Philippe.
Philippe raccroche quelques minutes plus tard avec un tonitruant.
- MERDE !!!!!
1ere ANNEE : (6 / 7) (Reims)
René voit arriver l’ambulance et en sortir un enfant roux le visage crispé par la douleur, il sursaute car ce visage lui dit quelque chose. Bon Dieu !! Oui Bien sûr !! C’est le gosse comment déjà ? À oui !! Florian, qui l’a scotché sur place l’autre jour avec ses diagnostics qui se sont avérés juste à cent pour cent.
Il court alors vers le véhicule et s’inquiète de l’état du jeune garçon auprès de son collègue.
- Salut Charles !! C’est grave ?
- Tiens !! Salut René !! Non pas trop juste, quelques contusions et une jambe cassée. La fracture est bien nette et les os sont en place, cela ne devrait pas poser de problèmes, Tu as l’air inquiet ? Tu le connais ?
- Oui, c’est un stagiaire de l’hôpital.
- (Il regarde le gamin étonner) Mais !! Quel âge tu as mon gars ?
- Dix-sept ans monsieur
- (Il regarde René étonné) Un stagiaire ??
- (René sourit) Je t’expliquerai plus tard ce n’est pas simple mais il y a plus urgent (Il interpelle deux infirmiers) Vous deux !! Emmenez ce garçon à la radio et conduisez le direct en salle de soins, je vais m’en occuper personnellement (Il me regarde gentiment) Tu seras entre de bonnes mains (Un clin d’œil) Tu verras, je ne suis pas un « boucher » moi.
Je me rends compte que tout va très vite, trop vite et que Philippe ne va pas avoir le temps d’intervenir. Déjà je sens que la douleur est moins forte, ma jambe me chatouille et en regardant le dos de ma main je m’aperçois que déjà les griffures liées aux frottements avec l’asphalte ont disparu.
- René ? Je peux te parler avant ?
- (Il s’approche intrigué) Bien sûr !! Que veux-tu me dire ?
- (Je lui fais signe d’approcher plus près pour qu’il n’y ait que lui qui entende) Mets moi juste dans une chambre s’il te plaît, il faut que je te parle.
- Je dois te soigner avant, après nous parlerons tant que tu veux.
- (Le chatouillement dans ma jambe cesse et ce n’est plus qu’un fourmillement particulièrement déplaisant qui s’estompe lui aussi au bout de quelques instants) S’il te plaît !! Il faut vraiment que je te montre quelque chose avant.
- (Il hésite, voit ma détermination et enfin acquiesce de la tête) Juste une minute alors et après tu vas en soins
- (Je lui souris en hochant également la tête) D’accord !!
Il pousse lui-même le lit roulant où je viens d’être installé vers une chambre vide, nous entrons à l’intérieur et après en avoir refermé la porte derrière nous, il me regarde l’œil interrogatif et réellement curieux.
- Alors !! Qu’as-tu de si important à me dire ?
Là franchement je n’en mène pas large car la grande question est, puis je lui faire confiance ? Mon instinct me dit que oui mais il n’a jamais été éprouvé sur un tel secret. Je le fixe sérieusement, essayant de percevoir ce qu’il est derrière son apparence sympathique envers moi.
- Tu ne dois pas m’opérer !!
- (Il sursaute d’abord surpris de ma demande, puis son visage se transforme, la déception se lit sur ses traits) Tu n’as pas confiance dans mes capacités à te soigner ? C’est ça ?
- (Je lui souris) Bien sûr que non, s’il y a quelqu’un en qui j’ai confiance ici c’est bien toi (Je m’aperçois seulement maintenant que depuis tout à l’heure je le tutoie) Heu !! C’est bien vous !!
- (Il sourit) Tu peux continuer à me tutoyer tu sais (Il se reprend très vite) Mais ce n’était pas ça la question, n’essaie pas de m’embrouiller. J’attends une explication sur le fait que tu ne veux pas te faire opérer avec une jambe cassée ?
- Parce qu’elle n’est pas cassée (Je me reprends très vite) disons plutôt qu’elle ne l’est plus.
- (La tête de René !!!! Je pense que là il fallait une photo, c’était à ce point expressif que je ne peux malgré le contexte m’empêcher de rire aux éclats) C’est quoi cette connerie !!! Comment ça, elle n’y est plus ?
C’est à ce moment-là que la porte s’ouvre sur le grand patron en personne.
- (André nous voyant moi hilare et René perplexe) J’arrive à temps (Il s’adresse à son confrère et ami) Où en êtes-vous sur les examens ?
- Ah !!! André, tu tombes bien !! Figure-toi qu’il ne veut pas qu’on le soigne ?
- Je suis au courant oui, j’ai eu un appel (Il regarde son épaule et fait signe avec deux doigts posés dessus) Très haut placé.
- (René qui n’y comprend décidément rien) Mais !!! Comment ???? Tu te rends compte qu’il ne faut pas le laisser sans soins ?
- (Depuis un moment déjà je fais bouger mes doigts de pieds et ma cheville sans ne plus ressentir aucune douleur aussi j'enlève l'attelle et je saute du lit et viens vers eux en souriant) Puisque je te dis que je n’ai rien !! La preuve !! Regarde !! (Je fais deux allers retours dans la pièce) Tu vois !!! C’était une fausse alerte, j’ai eu mal sur le coup mais maintenant ça va bien. Donc pas besoin d’opération ? Si tu n’en doutes encore pas de soucis, allons faire une radio.
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