07-08-2020, 01:14 PM
LES VIALA : (1/4) (Les trois fils)
La voiture redémarre, je ne dis plus rien trop ému par les dernières paroles de Philippe qui m’ont bien fait comprendre qu’il avait pendant toutes ses années falsifié ou du moins interprété d’une certaine façon les rapports réguliers que lui réclamait l’administration et qu’il envoyait en règlement de ses honoraires.
Mon cœur se serre quand je regarde cet homme bon qui depuis ma plus tendre enfance me protège sans rien réclamer en échange que l’amitié et l’amour que je lui donne et qu’il me rend bien. Une question me passe soudainement par la tête.
- Et Claude dans tout ça ?
- Il ne sait rien !!
- Sûr ??
- Sûr !!
Je soupire de soulagement et pour me changer les idées, je commence à regarder le paysage autour de moi ; nous passons sous un pont puis sur un autre enjambant un canal et nous arrivons dans une zone résidentielle au fond de laquelle se trouve une immense église, je vois bien que Philippe cherche une place pour se garer et je lui en indique une qui va se libérer, les phares de recul venant de s’allumer.
- Tiens !! Là !! Le gars va partir.
- Merci « Flo » je ne l’avais pas vu
Nous sortons de la voiture chacun une valise dans la main et nous prenons la direction d’un immeuble qui ma foi a une belle apparence, celui-ci comme l’ensemble du quartier ressemble aux chalets de montagne avec toutes ses boiseries apparentes. Philippe fouille dans sa poche revolver et en sort un billet où est écrit un code qu’il compose puis il me tend le papier.
- Tiens apprends le par cœur et détruis-le.
- Merci
Nous montons un étage et nous retrouvons face à une porte marquant l’entrée dans ma nouvelle vie ; Philippe actionne la sonnette et aussitôt des pas résonnent.
- (Annie souriante) Bonjour Monsieur Espinach, vous avez fait bon voyage ?
- Bonjour madame, très bon merci.
- (Elle regarde sur le côté curieuse et me voit avec mes deux valises qui face à moi paraissent énormes ; elle me sourit) Bonjour Florian
- (Devant son sourire accueillant le mien répond en retour accentuant encore plus le sien) bonjour Annie
- Mais entrez donc !! Ne restez pas sur le palier, tenez !! Mettez les valises par ici en attendant qu’on s’en occupe ; les hommes n’arriveront que plus tard, ils sont partis à la piscine car ils ne vous voyaient plutôt arriver qu’en fin de journée.
Commence alors une conversation amicale entre Philippe et Annie qui zappe complètement pendant un certain temps que je suis là aussi. Du coup j’en profite pour regarder autour de moi ce qui va devenir mon lieu de vie.
Le salon où nous sommes en ce moment est très spacieux, je dirais environ cinq mètres de large sur au moins sept mètres de long, largement suffisant pour une famille de cinq ou six personnes, en plus pour garder cet aspect d’espace, les meubles sont bas et peu nombreux.
Le canapé lui est immense, en angle accompagné de deux fauteuils assortis le tout diriger vers le téléviseur écran plat qui vient à peine de sortir dans le commerce à des prix plus que prohibitifs.
- Au fait Florian ? Je ne t’ai pas montré les chambres.
- (Je sursaute car j’étais pris dans mes pensées) Hein !! Pardon ?
- (Voyant bien que je n’ai pas entendu sa question) Je te proposais de te faire visiter les chambres.
- (Surpris) Les !!!
- Oui les !! Car figure toi que tu as le choix, enfin presque !!
- (Je souris amusé) Vous ne voulez pas que je dorme entre vous deux c’est ça ?
- (Philippe s’esclaffe) Enfin !! « Flo » !! Ne commence pas, ils ont bien le temps de profiter de tes frasques.
- (Annie commençant elle aussi à perdre son sérieux) Ce n’est pas en pensant à ça que j’ai dit « enfin presque » mais juste pour te prévenir qu’ils ne t’ont pas laissé l’option d’avoir une chambre pour toi seul. Allez savoir pourquoi ?
- (Philippe) Simplement parce qu’ils préfèrent partager avec un ami voir plus tard un confident plutôt que d’avoir l’impression de rester dans l’enfance avec un partage entre fratrie.
- (Je ne peux m’en empêcher et le plus sérieusement du monde) Très bonne analyse mon cher Watson !!
LES VIALA : (2/4) (Les trois fils)
- (Annie en riant) Je crois qu’il se moque de vous là !! Mais vous avez parfaitement compris la situation (Son regard revient vers moi) Tu es libre de choisir ta chambre, mais tu peux aussi attendre de voir mes garçons pour faire ton choix tu sais.
- (Je capte bien le regard de professionnel de Philippe qui attend ma réponse) Heu !! Non en fait je préfère choisir au hasard, comme ça, il n’y aura aucun risque de dispute plus tard vous comprenez ?
- (Philippe sourit) Je n’en attendais pas moins de toi fiston, je crois qu’en effet ta solution est la plus juste pour tout le monde. Et puis rien ne vous empêchera de changer si vraiment tu liais une amitié plus forte avec un des garçons d’Annie.
- (Annie très surprise de ma décision) Tu es très mûr pour ton âge Florian, crois-moi sur parole car des garçons j’en vois des centaines chaque année, mais très peu avec un aussi bon raisonnement, bon !! Viens avec moi que je te montre les chambres (Elle traverse la pièce et s’engage dans un couloir où six portes se donnent vis-à-vis trois par trois) Les deux premières sont les toilettes et la salle de bains, les quatre autres sont les chambres, la nôtre c’est celle du fond à droite (Elle va pour ouvrir les portes)
- Non !! S’il te plaît je préfère choisir maintenant, voyons voir !! Celle au fond à gauche doit être la plus grande car elle devrait correspondre à la vôtre ; je dirais que votre fils aîné se trouve ici, ensuite les deux autres doivent être similaires mais je pense que vous avez placé votre fils cadet à côté de la vôtre, donc à droite et que le dernier a pris celle de gauche.
- (Philippe) Mais !! Comment ?
- (Je ne laisse pas finir) Mais c’est élémentaire mon cher Watson !!
- (Annie n’en peut plus et porte la main à ses yeux pour les essuyer) En plus il a raison, c’est exactement ça.
- (Philippe) Alors Sherlock !! Tu choisis quelle chambre ? Tu vas avoir du mal à leur expliquer que c’est par hasard que tu as choisi maintenant ?
- (Je lui fais un clin d’œil et sors un dé de ma valise) face un et deux c’est cette chambre, trois et quatre celle-là et cinq et six la dernière (Je lance le dé dans le couloir, il roule et s’arrête sur le quatre) voilà !! Pur hasard et ce sera cette chambre-là
- (Annie) tu seras donc avec mon fils Guillaume, il ne reste plus qu’à monter le lit et la table de chevet qui sont dans la salle à manger ; Ils étaient restés là en attendant de savoir ton choix
- Je m’en occupe Annie
- (Elle me regarde étonnée) Tu vas y arriver tout seul ?
- Bien sûr !! Je suis un vrai bricoleur
- (Philippe septique) Tiens !! C’est nouveau ça ? C’est Michel qui fait tout chez toi pourtant, non ?
- Peut-être mais j’ai regardé comment il faisait et ce n’est vraiment pas compliqué, suffit de bien lire le manuel de montage.
- (Philippe) Ok alors montre nous, ce que tu sais faire, mais si tu as un problème tu m’appelles d’accord ?
Il m’aide tout de même à tout transporter dans la chambre que j’ai choisie, ensuite il me laisse seul refermant la porte et retournant rejoindre Annie dans le salon.
Annie et Philippe discutent un long moment ponctué de quelques arrêts, curieux des bruits bizarres qui s’échappent ponctuellement de la chambre.
- (Annie amusée) Vous croyez qu’il va s’en sortir tout seul ? Ne devriez-vous pas lui proposer votre aide ?
- Ah ça non alors !! Laissons notre monsieur je sais tout nous montrer ses talents de bricoleur.
- (Surprise de sa réponse) Mais !! Il est encore très jeune, vous n’êtes pas un peu sévère avec lui ?
- (Voyant qu’elle s’est offusquée de ses dernières paroles) Croyez-moi Annie même si ce n’est pas l’envie qui m’en manque, il faut le laisser se débrouiller seul, jusqu’à maintenant il a toujours été surprotégé par son entourage et croyez-moi, il le sait parfaitement et en joue à la moindre occasion alors ne vous y laissez pas prendre vous aussi faute de quoi il vous fera manger dans sa main avant pas longtemps.
- (Redevenant souriante) Je crois comprendre car je vous avoue franchement que je suis déjà bien partie pour (Elle rit) Il est tellement attachant.
- Je sais !! Ce gamin a un charme très particulier mais j’aimerais qu’il prenne de l’assurance de lui-même pour affronter ce qui l’attend, les gens ne seront pas toujours bien attentionnés vis-à-vis de lui vous savez !! Jusque-là il a eu de la chance car dans le quartier où il vit c’est un peu la mascotte, ici personne ne le connaît et il risque de ne pas s’y faire que des amis.
- Vous pensez à quelque chose en particulier ?
- Bien sûr oui !! La pire des choses !! La jalousie !!
LES VIALA : (3/4) (les trois fils)
Dans ces entrefaites, la porte principale s’ouvre annonçant le retour des hommes de la maison, ils arrivent dans le salon après s’être déchaussés et regardent curieusement le visiteur souriant assis au côté d’Annie.
Frédéric reconnaît Philippe et vient aussitôt lui serrer la main.
- Vous arrivez tôt dites donc ? Il y a longtemps que vous êtes là ?
- (Philippe regarde sa montre) Ça fait deux bonnes heures.
- (Frédéric) Ah !! Quand même !! (Il se tourne vers ses enfants) Approchez que je vous présente (En les prenant un à un par l’épaule) Voici mon aîné Aurélien, mon deuxième Guillaume et mon cadet Damien.
- Moi je suis Frédéric le (Il cherche le bon mot) Précepteur de Florian.
Il profite d’un instant de silence suivant les présentations pour détailler les trois garçons, Aurélien 19 ans du haut de son un mètre soixante-quinze pour environ soixante-cinq kilos est un beau gars aux cheveux châtain clair très court et aux yeux marron ; Guillaume le second a dix-huit ans, cheveux châtain clair également qu’il porte jusqu’aux épaules lui donnant un petit air rebelle pas déplaisant, un mètre soixante-dix pour soixante kilos et les mêmes yeux marron que ses frères ; le petit dernier Damien dix-sept ans et demi a lui une bonne bouille malicieuse, il est de la taille de Florian mais un peu plus fort, environ cinquante-cinq kilos, les cheveux châtains plus foncés que ses frères qu’il porte lui aussi très court avec les mêmes yeux qu’ils tiennent tous trois du père.
- (Frédéric reprenant la conversation afin de rompre le silence qui s’était instauré) Il est ou Florian ?
- (Annie qui repense soudainement à lui) Ah oui tiens !! Apparemment il n’a toujours pas fini d’assembler ses meubles ; je crois Philippe que depuis le temps ce devrait être terminé non ?
- (Sourire) Je pense que notre bricoleur trouve forte partie avec les meubles en kit Hé ! Hé !
- (Aurélien curieux) Parce qu’il a déjà choisi une chambre ? Sans nous connaître avant ?
Annie explique alors les raisons qui ont fait que Florian a tiré au dé où il allait s’installer et pourquoi il a agi ainsi ; les garçons se regardent n’y trouvant rien à redire, bien sûr une question majeure se pose aussitôt à eux.
- (Damien) Et le hasard est tombé sur qui ?
- (Annie s’amusant beaucoup de leur curiosité) Le pire pour lui figurez-vous (Elle regarde l’heureux élu) Et je nomme Guillaume !!
- (Damien après une légère grimace de déception) Il va dormir avec le « namoureux » ? (Il rit) Préviens le quand même pour qu’il se sauve si la nuit il s’entend appeler (Il prend une voix énamourée) « Juliette ».
- (Guillaume fusillant son frère du regard) Je ne me souviens pas t’avoir vu te sauver toi ? (Il s’approche de lui et le ceinture en riant) Dis plutôt qu’il va te manquer ton (Prenant la même voix que lui) « Roméo ».
- (Aurélien blasé) Bon !! Faudrait peut-être voir s’il a besoin d’un coup de main.
Il a à peine terminé sa phrase qu’un rire cristallin sort de la chambre, tous se regardent surpris pour certains et amusés pour d’autres ; Frédéric et Annie se tournent vers Philippe et l’interrogent du regard.
- (Philippe comprend la question muette et acquiesce en souriant) Mode clown !!
Annie sans demander son reste part aussitôt par précautions direction les toilettes sous l’œil hilare de son mari et ahuri de ses enfants ; elle est à peine revenue qu’un deuxième rire encore plus percutant retentit faisant déjà son effet communicatif sur les habitants de la maison qui commencent eux aussi à se bidonner.
- (Philippe connaissant par cœur son protégé) Mais qu’est-ce qu’il nous prépare encore comme connerie !!
- (Frédéric pas loin du fou rire) Le mieux c’est d’y aller voir.
La porte s’ouvre et c’est un Florian fier comme un paon la chevelure en pétard façon « Pichachu » tenant un grand sachet à la main qui apparaît dans l’encadrement de la porte, le sourire jusqu’aux oreilles et les yeux luisant de malices.
- Dites !! C’est normal qu’il y ait des pièces en rabe ?
- (Aurélien sans réfléchir) Bah oui !! C’est mis en sachet par des machines alors c’est souvent qu’il y en a plus que le compte
- Alors c’est cool !! Parce que là, ils ont fait fort (Son rire repart de plus belle) Venez voir le travail de l’artiste !!
Toute la famille se positionne dans l’ouverture de la porte et voit ce qui n’a rien d’extraordinaire en soi, un deuxième lit à côté du premier séparer par une table de chevet.
- (Florian en sautant sur le lit) Regardez le travail !! Et c’est du sol…..
PATATRAC !!!!!!!
Le lit s’écroule sous un Florian qui se retrouve les quatre fers en l’air dans une position défiant les lois de la pesanteur et un air tellement ahuri et comique qu’au lieu de lui venir en aide, ils sont tous tordus de rire à en perdre le souffle.
LES VIALA : (4/4) (Les trois fils)
Pour les adultes ça va encore car ils commencent à s’attendre à tout avec le petit zouave qui se retrouve présentement les fesses en l’air, mais pour les garçons c’est une autre paire de manches.
Aurélien en a les yeux qui pissent les larmes comme un robinet grand ouvert tout en se tenant les côtes des deux mains.
- P’pa !! M’man !! (Entre deux fous rires) C’est quoi ce mec ?
Guillaume n’est pas mieux que son aîné sauf qu’il ne tient plus debout et c’est les genoux au sol qu’il se tient le ventre crispé par la douleur occasionnée par le fou rire.
- Arrêter s’il vous plaît !! Stop !! (Crise de rire) j’en peux plus là.
Damien le plus jeune n’arrive plus à se retenir et une auréole de plus en plus large orne maintenant le devant de son jeans, le liquide atteint enfin le sol où une flaque d’urine se forme sous ses pieds.
- M’man !!! (Il plie le ventre pour calmer la douleur que lui envoient ses abdos crispés par le rire) j’fais pipi !!! J’peux pas m’retenir !!!
Grand moment de folie chez les Viala qui ont dû ameuter tout le voisinage par l’énorme charivari qui vient de leur appartement. Petit à petit tout finit par rentrer dans l’ordre malgré quelques hoquets qui s’échappent encore de temps en temps des gorges à peine calmées mais qu’un rien ils le sentent bien ferait repartir de plus belle.
Guillaume emmène son jeune frère dans la salle de bains pendant qu’Aurélien prend le sac que tient toujours Florian dans ses mains et regarde à l’intérieur ; il y voit alors quatre longues vis qui normalement tiennent les montants du lit entre eux et repart en live, son rire fait écho rapidement à celui des adultes qui comprennent aussitôt le problème.
- (Philippe retourne la page et la montre à Florian) Tu n’aurais pas oublié d’aller jusqu’au bout des explications par hasard ?
Devant la mine déconfite du garçon, il prend la clé coudée fournie avec le kit de montage et aider par Aurélien s’occupe d’assembler correctement cette fois-ci les différentes pièces en bois entres elles ; une fois tout terminée, ils retournent dans le salon retrouver le reste de la famille.
Il remarque avec plaisir que Guillaume et Damien sont de chaque côté de Florian sur le canapé et qu’ils n’ont pas l’air de s’ennuyer ; Aurélien voyant ça rejoint ses frères et rapidement s’immisce dans leurs discussions.
Philippe rejoint alors les parents dans la cuisine en souriant ; ceux-ci sont assis et récupèrent de leur fou rire devant un café bien noir dont ils proposent une tasse à leur invité qui l’accepte bien volontiers.
- (Annie qui surveille ses enfants du coin de l’œil a le visage radieux) Je crois que c’est gagné, regardez-les ? Ils ne le quittent déjà plus d’une semelle.
- (Frédéric) Faut dire aussi qu’il a fait fort sur ce coup-là non ?
- (Philippe qui croise à l’instant le regard moqueur de « Flo » comprend soudainement qu’ils se sont tous fait avoir) Ah !! Le petit monstre !!
- (Annie surprise) Il ne faut pas lui en vouloir, ça lui servira d’expérience.
- Rappelez-vous son rire juste avant, quand je vous ai dit qu’il se mettait en mode clown. C’est à ce moment-là qu’il a préparé son coup, il nous a bien eus tous autant que nous sommes.
- (Frédéric croit comprendre) Il l’a fait exprès ? J’y crois pas !!
- (Philippe) Bien sûr qu’il l’a fait exprès, plus j’y pense et plus j’en suis sûr !!
- (Annie incrédule) Pourquoi ?
- (Philippe montrant du doigt les enfants qui discutent gaiement entre eux) Pour ça !! Reconnaissez que c’est plus rapide que des présentations traditionnelles, non ?
Le couple fixe un instant les garçons, les messes basses et les ricanements montrent déjà une complicité qui soude le quatuor ; résultats obtenus par le fou rire commun qui les a présentés l’un à l’autre.
- (Annie) Si c’est vrai, il est vraiment doué ce gamin.
- (Philippe) Vous n’avez pas fini de vous en rendre compte, même moi après treize ans je découvre tous les jours de nouvelles facettes de sa personnalité ; c’est vous dire.
La voiture redémarre, je ne dis plus rien trop ému par les dernières paroles de Philippe qui m’ont bien fait comprendre qu’il avait pendant toutes ses années falsifié ou du moins interprété d’une certaine façon les rapports réguliers que lui réclamait l’administration et qu’il envoyait en règlement de ses honoraires.
Mon cœur se serre quand je regarde cet homme bon qui depuis ma plus tendre enfance me protège sans rien réclamer en échange que l’amitié et l’amour que je lui donne et qu’il me rend bien. Une question me passe soudainement par la tête.
- Et Claude dans tout ça ?
- Il ne sait rien !!
- Sûr ??
- Sûr !!
Je soupire de soulagement et pour me changer les idées, je commence à regarder le paysage autour de moi ; nous passons sous un pont puis sur un autre enjambant un canal et nous arrivons dans une zone résidentielle au fond de laquelle se trouve une immense église, je vois bien que Philippe cherche une place pour se garer et je lui en indique une qui va se libérer, les phares de recul venant de s’allumer.
- Tiens !! Là !! Le gars va partir.
- Merci « Flo » je ne l’avais pas vu
Nous sortons de la voiture chacun une valise dans la main et nous prenons la direction d’un immeuble qui ma foi a une belle apparence, celui-ci comme l’ensemble du quartier ressemble aux chalets de montagne avec toutes ses boiseries apparentes. Philippe fouille dans sa poche revolver et en sort un billet où est écrit un code qu’il compose puis il me tend le papier.
- Tiens apprends le par cœur et détruis-le.
- Merci
Nous montons un étage et nous retrouvons face à une porte marquant l’entrée dans ma nouvelle vie ; Philippe actionne la sonnette et aussitôt des pas résonnent.
- (Annie souriante) Bonjour Monsieur Espinach, vous avez fait bon voyage ?
- Bonjour madame, très bon merci.
- (Elle regarde sur le côté curieuse et me voit avec mes deux valises qui face à moi paraissent énormes ; elle me sourit) Bonjour Florian
- (Devant son sourire accueillant le mien répond en retour accentuant encore plus le sien) bonjour Annie
- Mais entrez donc !! Ne restez pas sur le palier, tenez !! Mettez les valises par ici en attendant qu’on s’en occupe ; les hommes n’arriveront que plus tard, ils sont partis à la piscine car ils ne vous voyaient plutôt arriver qu’en fin de journée.
Commence alors une conversation amicale entre Philippe et Annie qui zappe complètement pendant un certain temps que je suis là aussi. Du coup j’en profite pour regarder autour de moi ce qui va devenir mon lieu de vie.
Le salon où nous sommes en ce moment est très spacieux, je dirais environ cinq mètres de large sur au moins sept mètres de long, largement suffisant pour une famille de cinq ou six personnes, en plus pour garder cet aspect d’espace, les meubles sont bas et peu nombreux.
Le canapé lui est immense, en angle accompagné de deux fauteuils assortis le tout diriger vers le téléviseur écran plat qui vient à peine de sortir dans le commerce à des prix plus que prohibitifs.
- Au fait Florian ? Je ne t’ai pas montré les chambres.
- (Je sursaute car j’étais pris dans mes pensées) Hein !! Pardon ?
- (Voyant bien que je n’ai pas entendu sa question) Je te proposais de te faire visiter les chambres.
- (Surpris) Les !!!
- Oui les !! Car figure toi que tu as le choix, enfin presque !!
- (Je souris amusé) Vous ne voulez pas que je dorme entre vous deux c’est ça ?
- (Philippe s’esclaffe) Enfin !! « Flo » !! Ne commence pas, ils ont bien le temps de profiter de tes frasques.
- (Annie commençant elle aussi à perdre son sérieux) Ce n’est pas en pensant à ça que j’ai dit « enfin presque » mais juste pour te prévenir qu’ils ne t’ont pas laissé l’option d’avoir une chambre pour toi seul. Allez savoir pourquoi ?
- (Philippe) Simplement parce qu’ils préfèrent partager avec un ami voir plus tard un confident plutôt que d’avoir l’impression de rester dans l’enfance avec un partage entre fratrie.
- (Je ne peux m’en empêcher et le plus sérieusement du monde) Très bonne analyse mon cher Watson !!
LES VIALA : (2/4) (Les trois fils)
- (Annie en riant) Je crois qu’il se moque de vous là !! Mais vous avez parfaitement compris la situation (Son regard revient vers moi) Tu es libre de choisir ta chambre, mais tu peux aussi attendre de voir mes garçons pour faire ton choix tu sais.
- (Je capte bien le regard de professionnel de Philippe qui attend ma réponse) Heu !! Non en fait je préfère choisir au hasard, comme ça, il n’y aura aucun risque de dispute plus tard vous comprenez ?
- (Philippe sourit) Je n’en attendais pas moins de toi fiston, je crois qu’en effet ta solution est la plus juste pour tout le monde. Et puis rien ne vous empêchera de changer si vraiment tu liais une amitié plus forte avec un des garçons d’Annie.
- (Annie très surprise de ma décision) Tu es très mûr pour ton âge Florian, crois-moi sur parole car des garçons j’en vois des centaines chaque année, mais très peu avec un aussi bon raisonnement, bon !! Viens avec moi que je te montre les chambres (Elle traverse la pièce et s’engage dans un couloir où six portes se donnent vis-à-vis trois par trois) Les deux premières sont les toilettes et la salle de bains, les quatre autres sont les chambres, la nôtre c’est celle du fond à droite (Elle va pour ouvrir les portes)
- Non !! S’il te plaît je préfère choisir maintenant, voyons voir !! Celle au fond à gauche doit être la plus grande car elle devrait correspondre à la vôtre ; je dirais que votre fils aîné se trouve ici, ensuite les deux autres doivent être similaires mais je pense que vous avez placé votre fils cadet à côté de la vôtre, donc à droite et que le dernier a pris celle de gauche.
- (Philippe) Mais !! Comment ?
- (Je ne laisse pas finir) Mais c’est élémentaire mon cher Watson !!
- (Annie n’en peut plus et porte la main à ses yeux pour les essuyer) En plus il a raison, c’est exactement ça.
- (Philippe) Alors Sherlock !! Tu choisis quelle chambre ? Tu vas avoir du mal à leur expliquer que c’est par hasard que tu as choisi maintenant ?
- (Je lui fais un clin d’œil et sors un dé de ma valise) face un et deux c’est cette chambre, trois et quatre celle-là et cinq et six la dernière (Je lance le dé dans le couloir, il roule et s’arrête sur le quatre) voilà !! Pur hasard et ce sera cette chambre-là
- (Annie) tu seras donc avec mon fils Guillaume, il ne reste plus qu’à monter le lit et la table de chevet qui sont dans la salle à manger ; Ils étaient restés là en attendant de savoir ton choix
- Je m’en occupe Annie
- (Elle me regarde étonnée) Tu vas y arriver tout seul ?
- Bien sûr !! Je suis un vrai bricoleur
- (Philippe septique) Tiens !! C’est nouveau ça ? C’est Michel qui fait tout chez toi pourtant, non ?
- Peut-être mais j’ai regardé comment il faisait et ce n’est vraiment pas compliqué, suffit de bien lire le manuel de montage.
- (Philippe) Ok alors montre nous, ce que tu sais faire, mais si tu as un problème tu m’appelles d’accord ?
Il m’aide tout de même à tout transporter dans la chambre que j’ai choisie, ensuite il me laisse seul refermant la porte et retournant rejoindre Annie dans le salon.
Annie et Philippe discutent un long moment ponctué de quelques arrêts, curieux des bruits bizarres qui s’échappent ponctuellement de la chambre.
- (Annie amusée) Vous croyez qu’il va s’en sortir tout seul ? Ne devriez-vous pas lui proposer votre aide ?
- Ah ça non alors !! Laissons notre monsieur je sais tout nous montrer ses talents de bricoleur.
- (Surprise de sa réponse) Mais !! Il est encore très jeune, vous n’êtes pas un peu sévère avec lui ?
- (Voyant qu’elle s’est offusquée de ses dernières paroles) Croyez-moi Annie même si ce n’est pas l’envie qui m’en manque, il faut le laisser se débrouiller seul, jusqu’à maintenant il a toujours été surprotégé par son entourage et croyez-moi, il le sait parfaitement et en joue à la moindre occasion alors ne vous y laissez pas prendre vous aussi faute de quoi il vous fera manger dans sa main avant pas longtemps.
- (Redevenant souriante) Je crois comprendre car je vous avoue franchement que je suis déjà bien partie pour (Elle rit) Il est tellement attachant.
- Je sais !! Ce gamin a un charme très particulier mais j’aimerais qu’il prenne de l’assurance de lui-même pour affronter ce qui l’attend, les gens ne seront pas toujours bien attentionnés vis-à-vis de lui vous savez !! Jusque-là il a eu de la chance car dans le quartier où il vit c’est un peu la mascotte, ici personne ne le connaît et il risque de ne pas s’y faire que des amis.
- Vous pensez à quelque chose en particulier ?
- Bien sûr oui !! La pire des choses !! La jalousie !!
LES VIALA : (3/4) (les trois fils)
Dans ces entrefaites, la porte principale s’ouvre annonçant le retour des hommes de la maison, ils arrivent dans le salon après s’être déchaussés et regardent curieusement le visiteur souriant assis au côté d’Annie.
Frédéric reconnaît Philippe et vient aussitôt lui serrer la main.
- Vous arrivez tôt dites donc ? Il y a longtemps que vous êtes là ?
- (Philippe regarde sa montre) Ça fait deux bonnes heures.
- (Frédéric) Ah !! Quand même !! (Il se tourne vers ses enfants) Approchez que je vous présente (En les prenant un à un par l’épaule) Voici mon aîné Aurélien, mon deuxième Guillaume et mon cadet Damien.
- Moi je suis Frédéric le (Il cherche le bon mot) Précepteur de Florian.
Il profite d’un instant de silence suivant les présentations pour détailler les trois garçons, Aurélien 19 ans du haut de son un mètre soixante-quinze pour environ soixante-cinq kilos est un beau gars aux cheveux châtain clair très court et aux yeux marron ; Guillaume le second a dix-huit ans, cheveux châtain clair également qu’il porte jusqu’aux épaules lui donnant un petit air rebelle pas déplaisant, un mètre soixante-dix pour soixante kilos et les mêmes yeux marron que ses frères ; le petit dernier Damien dix-sept ans et demi a lui une bonne bouille malicieuse, il est de la taille de Florian mais un peu plus fort, environ cinquante-cinq kilos, les cheveux châtains plus foncés que ses frères qu’il porte lui aussi très court avec les mêmes yeux qu’ils tiennent tous trois du père.
- (Frédéric reprenant la conversation afin de rompre le silence qui s’était instauré) Il est ou Florian ?
- (Annie qui repense soudainement à lui) Ah oui tiens !! Apparemment il n’a toujours pas fini d’assembler ses meubles ; je crois Philippe que depuis le temps ce devrait être terminé non ?
- (Sourire) Je pense que notre bricoleur trouve forte partie avec les meubles en kit Hé ! Hé !
- (Aurélien curieux) Parce qu’il a déjà choisi une chambre ? Sans nous connaître avant ?
Annie explique alors les raisons qui ont fait que Florian a tiré au dé où il allait s’installer et pourquoi il a agi ainsi ; les garçons se regardent n’y trouvant rien à redire, bien sûr une question majeure se pose aussitôt à eux.
- (Damien) Et le hasard est tombé sur qui ?
- (Annie s’amusant beaucoup de leur curiosité) Le pire pour lui figurez-vous (Elle regarde l’heureux élu) Et je nomme Guillaume !!
- (Damien après une légère grimace de déception) Il va dormir avec le « namoureux » ? (Il rit) Préviens le quand même pour qu’il se sauve si la nuit il s’entend appeler (Il prend une voix énamourée) « Juliette ».
- (Guillaume fusillant son frère du regard) Je ne me souviens pas t’avoir vu te sauver toi ? (Il s’approche de lui et le ceinture en riant) Dis plutôt qu’il va te manquer ton (Prenant la même voix que lui) « Roméo ».
- (Aurélien blasé) Bon !! Faudrait peut-être voir s’il a besoin d’un coup de main.
Il a à peine terminé sa phrase qu’un rire cristallin sort de la chambre, tous se regardent surpris pour certains et amusés pour d’autres ; Frédéric et Annie se tournent vers Philippe et l’interrogent du regard.
- (Philippe comprend la question muette et acquiesce en souriant) Mode clown !!
Annie sans demander son reste part aussitôt par précautions direction les toilettes sous l’œil hilare de son mari et ahuri de ses enfants ; elle est à peine revenue qu’un deuxième rire encore plus percutant retentit faisant déjà son effet communicatif sur les habitants de la maison qui commencent eux aussi à se bidonner.
- (Philippe connaissant par cœur son protégé) Mais qu’est-ce qu’il nous prépare encore comme connerie !!
- (Frédéric pas loin du fou rire) Le mieux c’est d’y aller voir.
La porte s’ouvre et c’est un Florian fier comme un paon la chevelure en pétard façon « Pichachu » tenant un grand sachet à la main qui apparaît dans l’encadrement de la porte, le sourire jusqu’aux oreilles et les yeux luisant de malices.
- Dites !! C’est normal qu’il y ait des pièces en rabe ?
- (Aurélien sans réfléchir) Bah oui !! C’est mis en sachet par des machines alors c’est souvent qu’il y en a plus que le compte
- Alors c’est cool !! Parce que là, ils ont fait fort (Son rire repart de plus belle) Venez voir le travail de l’artiste !!
Toute la famille se positionne dans l’ouverture de la porte et voit ce qui n’a rien d’extraordinaire en soi, un deuxième lit à côté du premier séparer par une table de chevet.
- (Florian en sautant sur le lit) Regardez le travail !! Et c’est du sol…..
PATATRAC !!!!!!!
Le lit s’écroule sous un Florian qui se retrouve les quatre fers en l’air dans une position défiant les lois de la pesanteur et un air tellement ahuri et comique qu’au lieu de lui venir en aide, ils sont tous tordus de rire à en perdre le souffle.
LES VIALA : (4/4) (Les trois fils)
Pour les adultes ça va encore car ils commencent à s’attendre à tout avec le petit zouave qui se retrouve présentement les fesses en l’air, mais pour les garçons c’est une autre paire de manches.
Aurélien en a les yeux qui pissent les larmes comme un robinet grand ouvert tout en se tenant les côtes des deux mains.
- P’pa !! M’man !! (Entre deux fous rires) C’est quoi ce mec ?
Guillaume n’est pas mieux que son aîné sauf qu’il ne tient plus debout et c’est les genoux au sol qu’il se tient le ventre crispé par la douleur occasionnée par le fou rire.
- Arrêter s’il vous plaît !! Stop !! (Crise de rire) j’en peux plus là.
Damien le plus jeune n’arrive plus à se retenir et une auréole de plus en plus large orne maintenant le devant de son jeans, le liquide atteint enfin le sol où une flaque d’urine se forme sous ses pieds.
- M’man !!! (Il plie le ventre pour calmer la douleur que lui envoient ses abdos crispés par le rire) j’fais pipi !!! J’peux pas m’retenir !!!
Grand moment de folie chez les Viala qui ont dû ameuter tout le voisinage par l’énorme charivari qui vient de leur appartement. Petit à petit tout finit par rentrer dans l’ordre malgré quelques hoquets qui s’échappent encore de temps en temps des gorges à peine calmées mais qu’un rien ils le sentent bien ferait repartir de plus belle.
Guillaume emmène son jeune frère dans la salle de bains pendant qu’Aurélien prend le sac que tient toujours Florian dans ses mains et regarde à l’intérieur ; il y voit alors quatre longues vis qui normalement tiennent les montants du lit entre eux et repart en live, son rire fait écho rapidement à celui des adultes qui comprennent aussitôt le problème.
- (Philippe retourne la page et la montre à Florian) Tu n’aurais pas oublié d’aller jusqu’au bout des explications par hasard ?
Devant la mine déconfite du garçon, il prend la clé coudée fournie avec le kit de montage et aider par Aurélien s’occupe d’assembler correctement cette fois-ci les différentes pièces en bois entres elles ; une fois tout terminée, ils retournent dans le salon retrouver le reste de la famille.
Il remarque avec plaisir que Guillaume et Damien sont de chaque côté de Florian sur le canapé et qu’ils n’ont pas l’air de s’ennuyer ; Aurélien voyant ça rejoint ses frères et rapidement s’immisce dans leurs discussions.
Philippe rejoint alors les parents dans la cuisine en souriant ; ceux-ci sont assis et récupèrent de leur fou rire devant un café bien noir dont ils proposent une tasse à leur invité qui l’accepte bien volontiers.
- (Annie qui surveille ses enfants du coin de l’œil a le visage radieux) Je crois que c’est gagné, regardez-les ? Ils ne le quittent déjà plus d’une semelle.
- (Frédéric) Faut dire aussi qu’il a fait fort sur ce coup-là non ?
- (Philippe qui croise à l’instant le regard moqueur de « Flo » comprend soudainement qu’ils se sont tous fait avoir) Ah !! Le petit monstre !!
- (Annie surprise) Il ne faut pas lui en vouloir, ça lui servira d’expérience.
- Rappelez-vous son rire juste avant, quand je vous ai dit qu’il se mettait en mode clown. C’est à ce moment-là qu’il a préparé son coup, il nous a bien eus tous autant que nous sommes.
- (Frédéric croit comprendre) Il l’a fait exprès ? J’y crois pas !!
- (Philippe) Bien sûr qu’il l’a fait exprès, plus j’y pense et plus j’en suis sûr !!
- (Annie incrédule) Pourquoi ?
- (Philippe montrant du doigt les enfants qui discutent gaiement entre eux) Pour ça !! Reconnaissez que c’est plus rapide que des présentations traditionnelles, non ?
Le couple fixe un instant les garçons, les messes basses et les ricanements montrent déjà une complicité qui soude le quatuor ; résultats obtenus par le fou rire commun qui les a présentés l’un à l’autre.
- (Annie) Si c’est vrai, il est vraiment doué ce gamin.
- (Philippe) Vous n’avez pas fini de vous en rendre compte, même moi après treize ans je découvre tous les jours de nouvelles facettes de sa personnalité ; c’est vous dire.
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