07-08-2020, 12:57 PM
Chapitre 11 (5/ 5) : Prélude à histoire (Fin août début septembre de cette année-là)
Annie referme la porte derrière les déménageurs qui viennent de terminer de monter et vider les derniers cartons et pousse un « ouf » de soulagement, depuis ce matin c’est la course pour finir à temps et pouvoir tous passer une bonne nuit dans leur nouvel appartement.
Elle ne s’est pas embêtée et a choisi l’option la plus onéreuse mais elle ne le regrette pas car en inspectant les pièces, tous les meubles sont à leurs places et il ne reste vraiment plus grand-chose à ranger pour que tout soit fini.
Hormis un lit et une table de nuit rester démonter en attente de savoir dans quelle chambre ses deux meubles vont atterrir car les garçons ont choisi d’avoir chacun leur chambre et qu’ils laisseraient à Florian le choix de décider avec qui il voudrait partager la sienne.
Elle sourit car ils ont sciemment écarté l’option qu’il puisse en avoir une pour lui tout seul, pourtant Damien et Guillaume qui s’entendent super-bien ensemble auraient pu lui en laisser une ; Son œil brille de joie d’accueillir le jeune garçon, pourtant elle ne l’a vu qu’une fois mais ça l’a marqué plus qu’elle ne l’aurait cru et elle revoit souvent la scène qui a failli la faire se soulager sur elle.
Il n’arrivera que dans la semaine suivante, leur laissant le temps de prendre leurs marques dans ce nouvel environnement avant qu’il n’intègre leur famille.
Frédéric et les garçons arrivent avec les derniers sacs d’objets de valeurs qu’ils n’ont pas voulu laisser prendre par les déménageurs de peur qu’ils se « perdent » en route ou ne soient trop chahutés au risque de les abîmer. Bijoux pc portables et papiers important sont donc restés sous leurs gardes.
Aurélien le premier entre dans sa chambre et sort de son sac son ordinateur qu’il s’empresse de poser sur son bureau à l’emplacement qui sera le sien ; une fois raccordé au secteur et mis en route, il grogne en s’apercevant que l’accès au réseau n’est pas encore en fonction. Il devra patienter le temps nécessaire à la mise en route de leur nouveau contrat aussi il éteint l’appareil et termine de ranger ses dernières affaires dans les placards.
Guillaume a ouvert la fenêtre et regarde son nouvel environnement, ce n’est pas trop mal ici pense-t-il en observant les espaces verts très bien entretenus de la résidence. Il envoie un texto à Juliette en espérant avoir une réponse très vite de sa part, puis lui aussi commence le rangement de ses dernières affaires.
Damien sourit de contentement, enfin il a quitté Paris et il s’est bien juré de ne jamais y remettre les pieds tellement il ne s’y sentait pas heureux. Ici il le sait ce ne sera pas pareil, déjà le peu de gens qu’il a croisé sur son chemin même s’ils ne sont pas souriants, sont de toute évidence moins stressés que dans la capitale. Ils marchent normalement ne donnant pas l’impression comme là-bas d’être toujours en retard quelque part.
Frédéric embrasse sa femme et s’offre un moment de détente devant un bon café que celle-ci vient juste de faire. Son sourire marque sa satisfaction d’être ici et de pouvoir commencer une nouvelle vie, nouvelle vie qu’il espère riche en satisfactions tant personnelles que professionnelles.
L’appartement lui plaît beaucoup, les pièces sont spacieuses et lumineuses ; Il pense aussi comme sa femme quelques instants plus tôt à ce jeune garçon si drôle qu’ils vont accueillir bientôt chez eux, un sourire illumine son visage sitôt capter par son épouse.
- À quoi tu penses chéri ?
- (Il tourne la tête vers elle et lui fait un clin d’œil) Que nous serons bien ici et que la vie est belle, et puis je viens de penser au gamin et à comment il va s’intégrer dans la famille, tu crois que ça va aller avec les garçons ?
- (Sourire) Je ne pense pas que ce sera un problème, il devrait vite s’intégrer et nos enfants vont l’adorer j’en suis sûr
- Madame le juge a déjà tout analysé je vois
- Tu sais chéri j’ai l’habitude depuis que je pratique mon métier de me faire très vite une opinion sur les jeunes qu’on m’envoie au tribunal et quand j’ai vu ce gamin ça a été le coup de foudre, jamais je n’ai ressenti ça auparavant à part avec les nôtres bien sûr, tu comprends ?
- (Il la regarde avec tendresse) Tu es une épouse et une mère parfaite et je n’ai aucuns doutes sur tes facultés de jugement, maintenant j’espère ne pas me tromper.
- (Elle s’approche et l’embrasse) Il n’y a pas de raison, je sens qu’on ne va pas s’ennuyer ses prochaines années.
- (Il rit) Possible oui
L’HISTOIRE DE FLORIAN : Arrivée à Reims (1 / 3) (Découvertes)
Dans la voiture qui vient de démarrer, j’essuie mes yeux baignés de larmes. La séparation d’avec mes grands-parents est très dure à supporter, ils sont mon unique famille et de me savoir si longtemps loin d’eux me brise le cœur.
Toute la matinée précédant mon départ je me suis forcé à rester souriant et de bonne humeur devant eux, j’ai bien remarqué leurs mines tristes et assombries devant l’échéance toute proche de mon départ ; les larmes que j’ai vues coulées sur leurs joues toutes ridées par l’âge m’ont remué le ventre au point qu’il a fallu que je coure aux toilettes pour vomir.
Aller vivre loin de ceux que j’aime me fout une frousse d’enfer mais j’ai décidé d’être un grand garçon et de rester fort pour qu’ils soient fiers de moi. Quand je dis grand et fort c’est un euphémisme car du haut de mon mètre soixante-cinq mèche rabattue et de mes cinquante kilos, le terme ne me paraît pas vraiment approprié.
J’aime bien la famille Viala qui va m’accueillir chez eux, ils sont sympathiques et la fois où je les ai rencontrés m’a bien plus. Par contre ils m’ont dit avoir trois garçons et ne les connaissant pas j’ai comme une boule de stress à l’estomac à me demander depuis lors comment ils vont m’accepter.
D’après les parents il ne devrait pas y avoir de problèmes mais sait-on jamais, en plus je ne suis pas le copain idéal car j’ai trop l’habitude de fréquenter des personnes quand même plus âgées que moi et d’après Frédéric, ses enfants auraient dix-neuf, dix-huit et dix-sept ans pour Damien le plus jeune.
Philippe conduit la voiture et tient à peine un petit cent trente réglementaire sur l’autoroute ce qui fait qu’une grande partie des autres usagers nous doublent en jetant un regard curieux sur le coupé Mercedes qui se traîne ainsi sur la voie de droite.
- Dis tonton Philippe ? Je sais quoi te payer pour ton anniversaire.
- Ah oui !!
- Oui, ça vient de me venir à l’instant.
- Tiens donc (Il me regarde amuser) Et c’est quoi ?
- Juste un truc pour que les gens ne soient plus étonnés en te doublant.
- Tiens donc !! (Il ouvre sa boîte à gants et sort un béret en laine à carreaux qu’il met sur sa tête en me regardant amusé) comme ça, tu connais mes goûts quand tu m’en rachèteras une.
- (J’éclate de rire) Toi alors !!!
- Qu’est-ce que tu veux, ça s’appelle le métier
- Crois-moi tu as choisi le bon, tu es trop fort !!
- Merci du compliment, tu trouves que je conduis comme un vieux ?
- Joker !!
- (Il me regarde les yeux brillants de gentillesse) Toi aussi tu es très fort, tu es sûr que tu ne veux pas reprendre mon cabinet quand j’arrêterais de travailler ?
- Non merci
- Pourquoi ? C’est un bon métier tu sais ?
- Je n’en doute pas mais je ne me vois pas passer ma vie dans la cervelle des autres.
- Tu préfères leur ouvrir le crâne pour la voir ?
- Tu sais c’est pour la même bonne raison, les soigner.
- Depuis que je te connais tu n’as jamais dévié de ta décision de faire médecine, d’où te vient cette envie ?
- (Je réfléchis car cette question je ne me la suis jamais posée en vérité) Je n’en sais rien mais je sais que c’est ce que je veux faire c’est tout.
- (Il devient sérieux d’un coup et sa voix change de registre devenant plus grave) En tout cas fais très attention à toi, je sais que tu es prudent mais face à des personnes comme moi ton secret pourrait être vite révélé au grand jour et ce serait fini pour ta tranquillité
- (Surpris) Mon secret ? De quoi tu veux parler ?
- De tes grands-parents par exemple ou encore de la cuisse de Chloé.
- (Là je nage complètement) Mais !! De quoi tu parles ?
- (Il me fixe un court instant, voit mon désarroi et comprend que je suis sincère) Il va réellement falloir que tu arrêtes d’être dans ton monde Florian et que tu regardes un peu plus autour de toi ce qu’il s’y passe.
- Explique-toi s’il te plaît, je ne comprends rien à ce que tu veux me dire.
- Tu as un don Florian, un don qui ne devrait pas exister mais qui existe en toi ; J’ai fait des recherches et nulle part il n’y est fait mention, tu es le seul à l’avoir.
- (Incrédule) Mais enfin !! De quoi tu me parles là !! Quel don ?
- Le don de guérir.
DEBUT DE L’HISTOIRE : Arrivée à Reims (2 / 3) (Explications)
- Le don de guérir ? C’est quoi ça ?
- je m’en suis aperçu sans vraiment comprendre d’où ça provenait quand j’ai connu tes grands-parents, je trouvais déjà que pour leurs âges à tous les deux ils étaient dans une santé resplendissante ; Ensuite quand j’ai connu tes amis et leurs familles, je les ai interrogés sans avoir l’air de rien et ce sont les parents d’Éric qui t’ont accueilli à ton arrivée après l’accident qui m’ont vraiment mis la puce à l’oreille.
- Comment ça ?
- Avant ton arrivée, tes grands-parents étaient des personnes très fatiguées et très fragiles, ta grand-mère avait du mal à marcher depuis déjà quelques années et ton grand-père passait des journées entières à se reposer dans son fauteuil.
- (Subitement intéressé) Mais !! Je ne les ai jamais vus comme ça moi ?
- Je sais petit et c’est pour ça que j’ai fait le rapprochement avec toi, environ six mois après ton arrivée ta grand-mère est allée les voir en disant qu’elle se sentait bien et que dorénavant elle s’occuperait de toi à plein temps. Ils ont été ravis de l’entendre, pas parce qu’ils ne voulaient plus s’occuper de toi bien au contraire, ils t’aimaient et t’aiment toujours beaucoup eux aussi mais de voir tes grands-parents reprendre le dessus sur leur état de santé leur faisaient vraiment plaisir.
- C’était grâce à moi alors ?
- Je le pense oui mais laisses moi continuer. Regarde les aujourd’hui, plus de médecins depuis des années, ton grand-père qui n’arrête pas de bricoler dans la maison avec une pêche du diable et ta grand-mère qui rit et s’active tout le temps elle aussi. Tu ne trouves pas ça étrange toi ? En plus à quatre-vingt-cinq et quatre-vingt-sept ans ?
- (Je commence à réaliser) Waouh !! Mais je n’ai rien fait je te jure !!
- C’est aussi ce que j’ai cherché à comprendre aussi je me suis intéressé au cas de Chloé.
- Chloé !! Je l’ai recousu ce n’est pas pareil, il y a eu une action de ma part et puis ce n’était qu’une grosse coupure.
- Au début c’est aussi ce que je pensais puis je lui en ai parlé et elle m’a dit un truc qui m’a fait réfléchir.
- Quel truc ?
- Tu étais parti chercher tes deux copains et moi je suis resté seul avec elle en t’attendant, c’était il y a deux ans. Nous avons reparlé de l’histoire de sa chute dans la piscine et elle m’a dit qu’elle était vraiment contente que tu aies été là ce jour-là car grâce à toi elle n’avait plus qu’une toute petite cicatrice qu’elle ne remarquait plus qu’à peine. Elle a alors voulu me la montrer et tiens-toi bien, nada plus rien !!
- Elle a peut-être disparu naturellement ?
- Cela ne marche pas comme ça, tu sais, une cicatrice laisse toujours une trace aussi minime soit-elle.
- Vous avez sans doute mal regardé car c’était vraiment une petite coupure de rien du tout tu sais.
- Tu lui as quand même fait huit points de sutures là où Claude m’a dit qu’il n’en aurait fait que deux ou trois, c’est d’ailleurs ça qui l’a surpris à l’époque. Quand il m’en a parlé, il m’a dit que c’était presque de la micro chirurgie et qu’il a demandé de faire une radio pour contrôler justement ce que ses yeux refusaient de croire.
- (Je souris) Je suis doué avec mes mains que veux-tu ?
- Je suis d’accord mais revenons à la cicatrice, Chloé a été aussi étonnée que moi car elle l’avait encore vue il n’y avait pas longtemps m’a-t-elle dit, même que tu t’étais amusé à lui embrasser pour rire.
- Je m’en rappelle oui c’était un jeu qui l’a bien fait rire.
- Je sais, c’est ce qu’elle m’a dit aussi ; pour en revenir à toi, je pense que c’est ta salive qui a effacé cette marque et pour tes grands-parents j’ai fait le rapprochement en me rappelant tous les bisous que tu es sans cesse à leur faire. Donc j’en ai déduit que tout ça ne pouvait venir que de toi.
- Waouh !! Je suis un magicien alors ?
- (Il rit) Non quand même pas !! Juste qu’il y a quelque chose en toi qui guéri, appelle ça comme tu veux moi j’ai appelé ça un don.
- Mais pourquoi tu ne m’en parles que maintenant ?
- Parce que je ne voudrais pas que tu restes trop longtemps sans venir embrasser tes grands-parents tu comprends ?
- (Je comprends soudain l’implication de ses paroles et me mets d’office en mode panique) Il faut faire demi-tour tonton !! Je ne veux plus quitter Aix, tu m’entends ? Fais demi-tour s’il te plaît
- (Il me sourit tendrement) Non Florian, tu dois faire ta vie et ils ne risquent rien dans l’immédiat crois-moi.
- Mais enfin si ce que tu dis est vrai, ils vont retomber malades ou pires si je ne suis pas près d’eux !!
- Je vais encore te donner une preuve et après tu comprendras pourquoi je t’ai juste demandé de venir les embrasser de temps en temps.
- (Je suis mort d’inquiétude) Quelle preuve ?
- « La » preuve !! Je ne t’ai pas encore tout révélé de mes recherches, si je te disais que je suis asthmatique ?
- Quoi ? C’est quoi encore cette histoire ?
- Si je te disais que toute ma vie depuis l’âge de huit ans j’ai toujours eu besoin de me soigner régulièrement contre les crises d’asthmes ? La Ventoline tu connais ?
- Oui bien sûr !!
- Eh bien j’en avais toujours à portée de mains, jusqu’à il y a environ treize ans. Tu ne fais toujours pas le rapprochement ?
- Mais !! C’est l’époque où on s’est connu ?
- Exactement ou plutôt depuis l’époque où j’étais devenu très proche d’un petit garçon qui m’embrassait tout le temps à chaque fois que je venais le voir.
- Alors toi aussi ? Mais le rapport avec mes grands-parents ?
DEBUT DE L’HISTOIRE : Arrivée à Reims (3 / 3) (Conclusions)
- Rappelle-toi depuis deux ans, mes absences de plus en plus longues ?
- Oui !! J’ai même cru un moment que tu ne voulais plus nous voir.
- Mais non !! C’était juste pour tester mon organisme loin de toi et me faire une idée du temps nécessaire pour que les crises reviennent si elles revenaient.
- Et alors !!
- (Il soupire) Eh bien elles sont revenues mais pas tout de suite, j’ai fait des analyses et je peux t’affirmer suite à celles-ci que tes grands-parents ne risquent rien dès l’instant où il ne se passe pas plus de quatre mois sans que tu sois près d’eux.
- Tu es sûr ??
- Certain !! Donc comme tu as des congés chaque trimestre !! Tu m’as compris ? Et encore c’est un minimum si ça tombe vu le temps qu’ils ont passé avec toi, ils sont peut-être immunisés complètement.
- Ça serait cool non ?
- J’ai bien l’intention de m’en assurer figure toi et je te promets de les surveiller comme mes propres parents.
- C’est quand même pas croyable ton histoire !! (Je vois ses sourcils se froncer suite à ma mise en doute de ses paroles) Non !! Non !! Je ne te traite pas de menteur !! Juste que ça a du mal à passer, c’est tellement énorme comme truc.
- (Il hésite) Heu !!
- Quoi encore ?
- Ben !! En fait il y a bien encore une chose que tu dois savoir !!
- Décidément !! C’est le jour des révélations ou quoi ?
- Puisque je t’en ai déjà dit beaucoup, autant y aller jusqu’au bout non ? (Voyant que je ne répondrais pas) Le don fonctionne aussi sur toi mon garçon et c’est de ça que tu devras faire le plus attention tu m’entends !! Il ne faut parler à personne de cette conversation et faire très attention à toi si tu te blesses devant quelqu’un.
- Mais enfin !! De quoi tu me parles encore ?
- Ouvre la boîte à gants et prends la pochette bleue, ouvre-la et regarde les photos dans l’ordre où elles sont classées.
- (Je fais ce qu’il me dit et pendant quelques secondes je regarde attentivement les clichés qui montrent un nourrisson gravement brûlé sur tout le corps sur les premières photos puis parfaitement sain sur les suivantes) Pourquoi tu me les fais voir à l’envers ?
- (Il sourit, s’attendant à ma réflexion) Elles sont dans l’ordre chronologique des prises de vues, regarde derrière il y a la date et l’heure.
- (Je retourne les photos et constate qu’il a raison) Si je comprends bien ce bébé a guéri lui aussi ? Pourtant je ne le connais pas ? Donc cela ne peut pas venir de moi.
- (Il me jette un regard surpris) Tu me déçois Florian, ou alors tu ne veux pas comprendre ? Tu as lu la date des photos ?
- (Mon regard repart vers l’image retournée que je tiens encore dans mes mains) Vingt-huit septembre mille neuf cent quatre-vingt-trois
- Et tu es né en ?
- Le cinq juillet de la même année (J’ai un hoquet de stupeur) Tu !! Tu !! Veux dire que c’est « moi » ?
- Ah !! Quand même !! Tu y auras mis le temps, oui c’est toi quand un jeune indigène t’a retrouvé et emmené dans un dispensaire te faire soigner.
- Le crash qui a tué mes parents ? C’était en Afrique, grand père m’a raconté l’histoire.
- Tout au moins la partie qu’il connaît de l’histoire.
- Mais !! Comment peux-tu savoir tout ça sur moi ?
- (Ses yeux quittent la route un instant, me regardant indécis) J’espère que tu ne m’en voudras pas de ce que je vais te révéler maintenant mais pour ta sécurité tu dois tout savoir.
L’explication dure tout le temps entre les deux derniers péages, je suis allé de surprises en surprises n’en croyant pas mes oreilles. La pluie de météorites encore !! Disons que ça peut passer mais la panthère noire qui me soigne et me nourrit !! Là !! C’est un peu fort de café.
Un long moment de silence entre nous qui dure jusqu’à la sortie Reims cathédrale où Philippe reprend la parole.
- Tu dois te demander si je suis bien celui que je prétends être n’est-ce pas ?
- Après tout ça oui, c’est sûr que je me pose la question de qui tu es en réalité et surtout dans quels buts.
- Je suis bien la personne que tu connais sauf que ta venue dans mon cabinet le premier jour a été disons... « organisée » (il s’arrête le long du trottoir à côté de la caserne des pompiers) J’ai été mandaté par (Il hésite) Disons des instances gouvernementales pour te suivre suite à l’arrivée tardive d’un rapport relatant tout ce que je viens de te raconter. Il datait de quatre ans et a été jusqu’à très haut tu comprends ?
- (Un frisson de crainte me prend et me glace le corps) Ils me veulent quoi ?
- (Il me sourit et m’ébouriffe les cheveux) Plus rien maintenant !! Ne t’inquiète pas j’ai fait le nécessaire, mais toi suis bien mes conseils et reste toi-même (Ses yeux s’embuent) Je t’aime comme un fils Florian, sache-le !!
Annie referme la porte derrière les déménageurs qui viennent de terminer de monter et vider les derniers cartons et pousse un « ouf » de soulagement, depuis ce matin c’est la course pour finir à temps et pouvoir tous passer une bonne nuit dans leur nouvel appartement.
Elle ne s’est pas embêtée et a choisi l’option la plus onéreuse mais elle ne le regrette pas car en inspectant les pièces, tous les meubles sont à leurs places et il ne reste vraiment plus grand-chose à ranger pour que tout soit fini.
Hormis un lit et une table de nuit rester démonter en attente de savoir dans quelle chambre ses deux meubles vont atterrir car les garçons ont choisi d’avoir chacun leur chambre et qu’ils laisseraient à Florian le choix de décider avec qui il voudrait partager la sienne.
Elle sourit car ils ont sciemment écarté l’option qu’il puisse en avoir une pour lui tout seul, pourtant Damien et Guillaume qui s’entendent super-bien ensemble auraient pu lui en laisser une ; Son œil brille de joie d’accueillir le jeune garçon, pourtant elle ne l’a vu qu’une fois mais ça l’a marqué plus qu’elle ne l’aurait cru et elle revoit souvent la scène qui a failli la faire se soulager sur elle.
Il n’arrivera que dans la semaine suivante, leur laissant le temps de prendre leurs marques dans ce nouvel environnement avant qu’il n’intègre leur famille.
Frédéric et les garçons arrivent avec les derniers sacs d’objets de valeurs qu’ils n’ont pas voulu laisser prendre par les déménageurs de peur qu’ils se « perdent » en route ou ne soient trop chahutés au risque de les abîmer. Bijoux pc portables et papiers important sont donc restés sous leurs gardes.
Aurélien le premier entre dans sa chambre et sort de son sac son ordinateur qu’il s’empresse de poser sur son bureau à l’emplacement qui sera le sien ; une fois raccordé au secteur et mis en route, il grogne en s’apercevant que l’accès au réseau n’est pas encore en fonction. Il devra patienter le temps nécessaire à la mise en route de leur nouveau contrat aussi il éteint l’appareil et termine de ranger ses dernières affaires dans les placards.
Guillaume a ouvert la fenêtre et regarde son nouvel environnement, ce n’est pas trop mal ici pense-t-il en observant les espaces verts très bien entretenus de la résidence. Il envoie un texto à Juliette en espérant avoir une réponse très vite de sa part, puis lui aussi commence le rangement de ses dernières affaires.
Damien sourit de contentement, enfin il a quitté Paris et il s’est bien juré de ne jamais y remettre les pieds tellement il ne s’y sentait pas heureux. Ici il le sait ce ne sera pas pareil, déjà le peu de gens qu’il a croisé sur son chemin même s’ils ne sont pas souriants, sont de toute évidence moins stressés que dans la capitale. Ils marchent normalement ne donnant pas l’impression comme là-bas d’être toujours en retard quelque part.
Frédéric embrasse sa femme et s’offre un moment de détente devant un bon café que celle-ci vient juste de faire. Son sourire marque sa satisfaction d’être ici et de pouvoir commencer une nouvelle vie, nouvelle vie qu’il espère riche en satisfactions tant personnelles que professionnelles.
L’appartement lui plaît beaucoup, les pièces sont spacieuses et lumineuses ; Il pense aussi comme sa femme quelques instants plus tôt à ce jeune garçon si drôle qu’ils vont accueillir bientôt chez eux, un sourire illumine son visage sitôt capter par son épouse.
- À quoi tu penses chéri ?
- (Il tourne la tête vers elle et lui fait un clin d’œil) Que nous serons bien ici et que la vie est belle, et puis je viens de penser au gamin et à comment il va s’intégrer dans la famille, tu crois que ça va aller avec les garçons ?
- (Sourire) Je ne pense pas que ce sera un problème, il devrait vite s’intégrer et nos enfants vont l’adorer j’en suis sûr
- Madame le juge a déjà tout analysé je vois
- Tu sais chéri j’ai l’habitude depuis que je pratique mon métier de me faire très vite une opinion sur les jeunes qu’on m’envoie au tribunal et quand j’ai vu ce gamin ça a été le coup de foudre, jamais je n’ai ressenti ça auparavant à part avec les nôtres bien sûr, tu comprends ?
- (Il la regarde avec tendresse) Tu es une épouse et une mère parfaite et je n’ai aucuns doutes sur tes facultés de jugement, maintenant j’espère ne pas me tromper.
- (Elle s’approche et l’embrasse) Il n’y a pas de raison, je sens qu’on ne va pas s’ennuyer ses prochaines années.
- (Il rit) Possible oui
L’HISTOIRE DE FLORIAN : Arrivée à Reims (1 / 3) (Découvertes)
Dans la voiture qui vient de démarrer, j’essuie mes yeux baignés de larmes. La séparation d’avec mes grands-parents est très dure à supporter, ils sont mon unique famille et de me savoir si longtemps loin d’eux me brise le cœur.
Toute la matinée précédant mon départ je me suis forcé à rester souriant et de bonne humeur devant eux, j’ai bien remarqué leurs mines tristes et assombries devant l’échéance toute proche de mon départ ; les larmes que j’ai vues coulées sur leurs joues toutes ridées par l’âge m’ont remué le ventre au point qu’il a fallu que je coure aux toilettes pour vomir.
Aller vivre loin de ceux que j’aime me fout une frousse d’enfer mais j’ai décidé d’être un grand garçon et de rester fort pour qu’ils soient fiers de moi. Quand je dis grand et fort c’est un euphémisme car du haut de mon mètre soixante-cinq mèche rabattue et de mes cinquante kilos, le terme ne me paraît pas vraiment approprié.
J’aime bien la famille Viala qui va m’accueillir chez eux, ils sont sympathiques et la fois où je les ai rencontrés m’a bien plus. Par contre ils m’ont dit avoir trois garçons et ne les connaissant pas j’ai comme une boule de stress à l’estomac à me demander depuis lors comment ils vont m’accepter.
D’après les parents il ne devrait pas y avoir de problèmes mais sait-on jamais, en plus je ne suis pas le copain idéal car j’ai trop l’habitude de fréquenter des personnes quand même plus âgées que moi et d’après Frédéric, ses enfants auraient dix-neuf, dix-huit et dix-sept ans pour Damien le plus jeune.
Philippe conduit la voiture et tient à peine un petit cent trente réglementaire sur l’autoroute ce qui fait qu’une grande partie des autres usagers nous doublent en jetant un regard curieux sur le coupé Mercedes qui se traîne ainsi sur la voie de droite.
- Dis tonton Philippe ? Je sais quoi te payer pour ton anniversaire.
- Ah oui !!
- Oui, ça vient de me venir à l’instant.
- Tiens donc (Il me regarde amuser) Et c’est quoi ?
- Juste un truc pour que les gens ne soient plus étonnés en te doublant.
- Tiens donc !! (Il ouvre sa boîte à gants et sort un béret en laine à carreaux qu’il met sur sa tête en me regardant amusé) comme ça, tu connais mes goûts quand tu m’en rachèteras une.
- (J’éclate de rire) Toi alors !!!
- Qu’est-ce que tu veux, ça s’appelle le métier
- Crois-moi tu as choisi le bon, tu es trop fort !!
- Merci du compliment, tu trouves que je conduis comme un vieux ?
- Joker !!
- (Il me regarde les yeux brillants de gentillesse) Toi aussi tu es très fort, tu es sûr que tu ne veux pas reprendre mon cabinet quand j’arrêterais de travailler ?
- Non merci
- Pourquoi ? C’est un bon métier tu sais ?
- Je n’en doute pas mais je ne me vois pas passer ma vie dans la cervelle des autres.
- Tu préfères leur ouvrir le crâne pour la voir ?
- Tu sais c’est pour la même bonne raison, les soigner.
- Depuis que je te connais tu n’as jamais dévié de ta décision de faire médecine, d’où te vient cette envie ?
- (Je réfléchis car cette question je ne me la suis jamais posée en vérité) Je n’en sais rien mais je sais que c’est ce que je veux faire c’est tout.
- (Il devient sérieux d’un coup et sa voix change de registre devenant plus grave) En tout cas fais très attention à toi, je sais que tu es prudent mais face à des personnes comme moi ton secret pourrait être vite révélé au grand jour et ce serait fini pour ta tranquillité
- (Surpris) Mon secret ? De quoi tu veux parler ?
- De tes grands-parents par exemple ou encore de la cuisse de Chloé.
- (Là je nage complètement) Mais !! De quoi tu parles ?
- (Il me fixe un court instant, voit mon désarroi et comprend que je suis sincère) Il va réellement falloir que tu arrêtes d’être dans ton monde Florian et que tu regardes un peu plus autour de toi ce qu’il s’y passe.
- Explique-toi s’il te plaît, je ne comprends rien à ce que tu veux me dire.
- Tu as un don Florian, un don qui ne devrait pas exister mais qui existe en toi ; J’ai fait des recherches et nulle part il n’y est fait mention, tu es le seul à l’avoir.
- (Incrédule) Mais enfin !! De quoi tu me parles là !! Quel don ?
- Le don de guérir.
DEBUT DE L’HISTOIRE : Arrivée à Reims (2 / 3) (Explications)
- Le don de guérir ? C’est quoi ça ?
- je m’en suis aperçu sans vraiment comprendre d’où ça provenait quand j’ai connu tes grands-parents, je trouvais déjà que pour leurs âges à tous les deux ils étaient dans une santé resplendissante ; Ensuite quand j’ai connu tes amis et leurs familles, je les ai interrogés sans avoir l’air de rien et ce sont les parents d’Éric qui t’ont accueilli à ton arrivée après l’accident qui m’ont vraiment mis la puce à l’oreille.
- Comment ça ?
- Avant ton arrivée, tes grands-parents étaient des personnes très fatiguées et très fragiles, ta grand-mère avait du mal à marcher depuis déjà quelques années et ton grand-père passait des journées entières à se reposer dans son fauteuil.
- (Subitement intéressé) Mais !! Je ne les ai jamais vus comme ça moi ?
- Je sais petit et c’est pour ça que j’ai fait le rapprochement avec toi, environ six mois après ton arrivée ta grand-mère est allée les voir en disant qu’elle se sentait bien et que dorénavant elle s’occuperait de toi à plein temps. Ils ont été ravis de l’entendre, pas parce qu’ils ne voulaient plus s’occuper de toi bien au contraire, ils t’aimaient et t’aiment toujours beaucoup eux aussi mais de voir tes grands-parents reprendre le dessus sur leur état de santé leur faisaient vraiment plaisir.
- C’était grâce à moi alors ?
- Je le pense oui mais laisses moi continuer. Regarde les aujourd’hui, plus de médecins depuis des années, ton grand-père qui n’arrête pas de bricoler dans la maison avec une pêche du diable et ta grand-mère qui rit et s’active tout le temps elle aussi. Tu ne trouves pas ça étrange toi ? En plus à quatre-vingt-cinq et quatre-vingt-sept ans ?
- (Je commence à réaliser) Waouh !! Mais je n’ai rien fait je te jure !!
- C’est aussi ce que j’ai cherché à comprendre aussi je me suis intéressé au cas de Chloé.
- Chloé !! Je l’ai recousu ce n’est pas pareil, il y a eu une action de ma part et puis ce n’était qu’une grosse coupure.
- Au début c’est aussi ce que je pensais puis je lui en ai parlé et elle m’a dit un truc qui m’a fait réfléchir.
- Quel truc ?
- Tu étais parti chercher tes deux copains et moi je suis resté seul avec elle en t’attendant, c’était il y a deux ans. Nous avons reparlé de l’histoire de sa chute dans la piscine et elle m’a dit qu’elle était vraiment contente que tu aies été là ce jour-là car grâce à toi elle n’avait plus qu’une toute petite cicatrice qu’elle ne remarquait plus qu’à peine. Elle a alors voulu me la montrer et tiens-toi bien, nada plus rien !!
- Elle a peut-être disparu naturellement ?
- Cela ne marche pas comme ça, tu sais, une cicatrice laisse toujours une trace aussi minime soit-elle.
- Vous avez sans doute mal regardé car c’était vraiment une petite coupure de rien du tout tu sais.
- Tu lui as quand même fait huit points de sutures là où Claude m’a dit qu’il n’en aurait fait que deux ou trois, c’est d’ailleurs ça qui l’a surpris à l’époque. Quand il m’en a parlé, il m’a dit que c’était presque de la micro chirurgie et qu’il a demandé de faire une radio pour contrôler justement ce que ses yeux refusaient de croire.
- (Je souris) Je suis doué avec mes mains que veux-tu ?
- Je suis d’accord mais revenons à la cicatrice, Chloé a été aussi étonnée que moi car elle l’avait encore vue il n’y avait pas longtemps m’a-t-elle dit, même que tu t’étais amusé à lui embrasser pour rire.
- Je m’en rappelle oui c’était un jeu qui l’a bien fait rire.
- Je sais, c’est ce qu’elle m’a dit aussi ; pour en revenir à toi, je pense que c’est ta salive qui a effacé cette marque et pour tes grands-parents j’ai fait le rapprochement en me rappelant tous les bisous que tu es sans cesse à leur faire. Donc j’en ai déduit que tout ça ne pouvait venir que de toi.
- Waouh !! Je suis un magicien alors ?
- (Il rit) Non quand même pas !! Juste qu’il y a quelque chose en toi qui guéri, appelle ça comme tu veux moi j’ai appelé ça un don.
- Mais pourquoi tu ne m’en parles que maintenant ?
- Parce que je ne voudrais pas que tu restes trop longtemps sans venir embrasser tes grands-parents tu comprends ?
- (Je comprends soudain l’implication de ses paroles et me mets d’office en mode panique) Il faut faire demi-tour tonton !! Je ne veux plus quitter Aix, tu m’entends ? Fais demi-tour s’il te plaît
- (Il me sourit tendrement) Non Florian, tu dois faire ta vie et ils ne risquent rien dans l’immédiat crois-moi.
- Mais enfin si ce que tu dis est vrai, ils vont retomber malades ou pires si je ne suis pas près d’eux !!
- Je vais encore te donner une preuve et après tu comprendras pourquoi je t’ai juste demandé de venir les embrasser de temps en temps.
- (Je suis mort d’inquiétude) Quelle preuve ?
- « La » preuve !! Je ne t’ai pas encore tout révélé de mes recherches, si je te disais que je suis asthmatique ?
- Quoi ? C’est quoi encore cette histoire ?
- Si je te disais que toute ma vie depuis l’âge de huit ans j’ai toujours eu besoin de me soigner régulièrement contre les crises d’asthmes ? La Ventoline tu connais ?
- Oui bien sûr !!
- Eh bien j’en avais toujours à portée de mains, jusqu’à il y a environ treize ans. Tu ne fais toujours pas le rapprochement ?
- Mais !! C’est l’époque où on s’est connu ?
- Exactement ou plutôt depuis l’époque où j’étais devenu très proche d’un petit garçon qui m’embrassait tout le temps à chaque fois que je venais le voir.
- Alors toi aussi ? Mais le rapport avec mes grands-parents ?
DEBUT DE L’HISTOIRE : Arrivée à Reims (3 / 3) (Conclusions)
- Rappelle-toi depuis deux ans, mes absences de plus en plus longues ?
- Oui !! J’ai même cru un moment que tu ne voulais plus nous voir.
- Mais non !! C’était juste pour tester mon organisme loin de toi et me faire une idée du temps nécessaire pour que les crises reviennent si elles revenaient.
- Et alors !!
- (Il soupire) Eh bien elles sont revenues mais pas tout de suite, j’ai fait des analyses et je peux t’affirmer suite à celles-ci que tes grands-parents ne risquent rien dès l’instant où il ne se passe pas plus de quatre mois sans que tu sois près d’eux.
- Tu es sûr ??
- Certain !! Donc comme tu as des congés chaque trimestre !! Tu m’as compris ? Et encore c’est un minimum si ça tombe vu le temps qu’ils ont passé avec toi, ils sont peut-être immunisés complètement.
- Ça serait cool non ?
- J’ai bien l’intention de m’en assurer figure toi et je te promets de les surveiller comme mes propres parents.
- C’est quand même pas croyable ton histoire !! (Je vois ses sourcils se froncer suite à ma mise en doute de ses paroles) Non !! Non !! Je ne te traite pas de menteur !! Juste que ça a du mal à passer, c’est tellement énorme comme truc.
- (Il hésite) Heu !!
- Quoi encore ?
- Ben !! En fait il y a bien encore une chose que tu dois savoir !!
- Décidément !! C’est le jour des révélations ou quoi ?
- Puisque je t’en ai déjà dit beaucoup, autant y aller jusqu’au bout non ? (Voyant que je ne répondrais pas) Le don fonctionne aussi sur toi mon garçon et c’est de ça que tu devras faire le plus attention tu m’entends !! Il ne faut parler à personne de cette conversation et faire très attention à toi si tu te blesses devant quelqu’un.
- Mais enfin !! De quoi tu me parles encore ?
- Ouvre la boîte à gants et prends la pochette bleue, ouvre-la et regarde les photos dans l’ordre où elles sont classées.
- (Je fais ce qu’il me dit et pendant quelques secondes je regarde attentivement les clichés qui montrent un nourrisson gravement brûlé sur tout le corps sur les premières photos puis parfaitement sain sur les suivantes) Pourquoi tu me les fais voir à l’envers ?
- (Il sourit, s’attendant à ma réflexion) Elles sont dans l’ordre chronologique des prises de vues, regarde derrière il y a la date et l’heure.
- (Je retourne les photos et constate qu’il a raison) Si je comprends bien ce bébé a guéri lui aussi ? Pourtant je ne le connais pas ? Donc cela ne peut pas venir de moi.
- (Il me jette un regard surpris) Tu me déçois Florian, ou alors tu ne veux pas comprendre ? Tu as lu la date des photos ?
- (Mon regard repart vers l’image retournée que je tiens encore dans mes mains) Vingt-huit septembre mille neuf cent quatre-vingt-trois
- Et tu es né en ?
- Le cinq juillet de la même année (J’ai un hoquet de stupeur) Tu !! Tu !! Veux dire que c’est « moi » ?
- Ah !! Quand même !! Tu y auras mis le temps, oui c’est toi quand un jeune indigène t’a retrouvé et emmené dans un dispensaire te faire soigner.
- Le crash qui a tué mes parents ? C’était en Afrique, grand père m’a raconté l’histoire.
- Tout au moins la partie qu’il connaît de l’histoire.
- Mais !! Comment peux-tu savoir tout ça sur moi ?
- (Ses yeux quittent la route un instant, me regardant indécis) J’espère que tu ne m’en voudras pas de ce que je vais te révéler maintenant mais pour ta sécurité tu dois tout savoir.
L’explication dure tout le temps entre les deux derniers péages, je suis allé de surprises en surprises n’en croyant pas mes oreilles. La pluie de météorites encore !! Disons que ça peut passer mais la panthère noire qui me soigne et me nourrit !! Là !! C’est un peu fort de café.
Un long moment de silence entre nous qui dure jusqu’à la sortie Reims cathédrale où Philippe reprend la parole.
- Tu dois te demander si je suis bien celui que je prétends être n’est-ce pas ?
- Après tout ça oui, c’est sûr que je me pose la question de qui tu es en réalité et surtout dans quels buts.
- Je suis bien la personne que tu connais sauf que ta venue dans mon cabinet le premier jour a été disons... « organisée » (il s’arrête le long du trottoir à côté de la caserne des pompiers) J’ai été mandaté par (Il hésite) Disons des instances gouvernementales pour te suivre suite à l’arrivée tardive d’un rapport relatant tout ce que je viens de te raconter. Il datait de quatre ans et a été jusqu’à très haut tu comprends ?
- (Un frisson de crainte me prend et me glace le corps) Ils me veulent quoi ?
- (Il me sourit et m’ébouriffe les cheveux) Plus rien maintenant !! Ne t’inquiète pas j’ai fait le nécessaire, mais toi suis bien mes conseils et reste toi-même (Ses yeux s’embuent) Je t’aime comme un fils Florian, sache-le !!
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