23-09-2021, 02:21 PM
Julien et moi sommes réveillés par Lucas et Mathieu : ils nous disent qu’il a neigé et qu’il fait tout blanc dehors. Je me lève et j’ouvre les tentures pour effectivement remarquer qu’il y a une couche de neige fraîche d’environ une quinzaine de centimètres. Julien vient voir lui aussi ce paysage tout blanc. Nous sommes tous les quatre nus, c’est devenu une habitude entre nous, nos amis ont appris facilement notre façon de vivre et d’être nus. Le naturisme aidant, il ne leur reste plus qu’à venir avec nous sur une plage pour le pratiquer, découvrant ainsi le bonheur de se balader sans vêtement et en profiter le long de la mer pour profiter d’être nu, sentant le vent glisser sur la peau, laissant venir les rayons du soleil sur nos corps mais encore, et ça ils le savent déjà, gouter au glissement sans entrave de l’eau sur la peau.
Nous nous dépêchons pour préparer le petit-déjeuner, faire passer le café, chauffer le chocolat chaud pour ceux qui en désirent et manger des tartines à la confiture de myrtilles. Une fois repus, nous nous habillons chaudement pour pouvoir profiter des Fagnes enneigées. Nous emportons avec nous un thermos de café bien chaud, des sandwichs garnis, des barres de céréales ainsi que des tablettes de chocolat et deux bouteilles d’eau pour la balade. Je suis super content d’avoir mon appareil photo pour immortaliser les superbes paysages rencontrés.
Nous arrivons à la Baraque Michel et laissons la voiture sur le parking. Nous regardons le plan des promenades qui est affiché à l’entrée des sentiers. Il est bien recommandé de rester sur les chemins et de ne pas entrer dans la Fagne au risque de se perdre ou de rester enlisé. Nous choisissons une balade d’environ huit kilomètres. Un agent des Eaux et Forêts, présent sur place, nous conseille effectivement la promenade que nous envisagions de faire. Il insiste sur les deux ou trois endroits à ne pas manquer en vue d’apercevoir des animaux typiques de la région (cervidés – tétras-lyres – rapaces) mais aussi des points de vue somptueux sous la neige.
Nous sommes charmés par les lieux. Mathieu est enthousiaste et n’arrête pas de nous montrer une chose ou l’autre. Le soleil commence à se montrer et le lever de l’astre du jour est fantastique. Une lueur rosâtre inonde le ciel au sud-est. Puis un cercle jaune très pâle se dessine à l’horizon. Avec toute la blancheur des environs, c’est féérique. Des nuances orangées apparaissent également. Nous restons sans voix. Un couple de personnes âgées s’arrête aussi près de nous et regarde ce spectacle en se tenant par la main. Mon regard se porte vers de Julien et je lui prends la main. Nous restons ainsi main dans la main, partageant ce moment de rêverie.
Nous commençons à sentir un peu plus le froid, nous décidons de poursuivre notre périple dans cette étendue immaculée, seul des piquets balisant le chemin ressortent et contrastent avec le blanc omniprésent. Nos regards se portent partout, de gauche à droite pour découvrir les beautés qui s’offrent à nous, à nos yeux. Nous ne faisons pas de bruit, nous entendons seulement le crissement de nos chaussures de marche dans la neige. De plus, les bruits sont atténués par cet épais tapis, comme dans un environnement ouaté. C’est alors que Lucas nous fait signe de regarder à notre gauche. Au loin nous apercevons deux biches à l’orée d’un bois. Ces deux bêtes sont superbes. C’est un ravissement. Un peu plus loin, le long de ce bois, je remarque la présence d’un cerf. Je fais signe, sans dire un mot, à mes amis, indiquant ma découverte. L’animal est majestueux, sa tête est relevée, comme s’il sentait dans la bise les odeurs qui flottent dans l’air. Ses bois sont bien visibles car ils se détachent sur le fond blanc. On dirait un douze cors. Je prends une photo et j’espère qu’elle sera réussie, ce sera un très beau souvenir de cette balade. Puis, d’un coup, les deux biches et le cerf bondissent pour rentrer dans le bois. Le spectacle est terminé, mais il reste gravé dans nos mémoires.
Nous poursuivons notre parcours, heureux d’être ensemble et de découvrir tant de belles choses. Il est temps de manger un bout et de se réchauffer avec un peu de café encore fumant. Nous pouvons profiter de la présence de quelques bancs qui font face à la Fagne pour nous poser et manger tranquillement, après les avoir déneigés.
Alors que nous mangeons, une famille s’approche de notre groupe, soit un couple avec deux garçons d’une quinzaine d’années. Elle s’installe près de nous, nous saluons les arrivants. Le père doit avoir la bonne quarantaine, la maman à peine plus jeune. L’un des garçons est grand et blond avec des yeux bleu-vert, l’autre garçon est plus petit, il a le type asiatique, le teint halé, les cheveux noirs et les yeux marrons. Le premier se prénomme Adrien et l’autre Yang.
La famille est en vacances dans la région, elle provient de la région bruxelloise. Nous discutons avec les membres qui la composent. Nous expliquons ce que nous faisons, de nos études, … etc. Les deux garçons sont amis et sont dans la même école. Ils ont en fait seize ans et pratiquent le tennis comme sport et participent à des compétitions au niveau juniors. Bref le courant passe très bien avec cette famille.
Nous avons fini de manger et alors que nous étions prêts à poursuivre notre balade, Adrien demande à ses parents s’ils acceptent de se balader avec notre groupe. Ayant entendu sa demande, j’opère un demi-tour et dis à la famille que pour nous cela ne pose aucun problème, que nous serions contents de faire un bout de chemin avec eux.
Nous sommes donc partis avec cette famille. Nous bavardons à voix basse, il faut rester calme et ne pas faire trop de bruit si nous voulons encore voir la faune qui vit dans ces lieux magnifiques. Je marche avec Yang à qui j’explique ce que nous avons vu, soit les deux biches et le cerf. De son côté il m’explique avoir vu des oiseaux gris, très beaux, mais dont ignore le nom. Nous marchons ainsi par deux, en changeant de partenaire de balade de temps à autre. J’ai pu parler avec le papa d’Adrien, avec Yang et avec la maman.
Adrien et Yang marchent derrière le groupe. Je remarque sur ma gauche la présence d’une buse qui vient de se poser sur la branche d’un arbre situé à une quarantaine de mètres de nous. Je me retourne pour montrer sans faire de mouvements brusques ce que j’ai vu ! Je remarque que Yang et Adrien se tiennent par la main. Se rendant compte que je les ai vus, ils remettent prestement leur bras le long du corps. Je vois aussi qu’Adrien à le visage qui a rosi en une fraction de seconde. Nous regardons tous la buse. Le papa nous dit que c’est une « buse variable ». Le temps que je prenne mon appareil photo, la voilà qui s’envole. Je ne sais pas le cliché sera réussi, mais avoir la buse en vol serait super.
Nous poursuivons notre marche et je m’arrange pour me trouver en compagnie d’Adrien. Nous bavardons de tout et de rien. A un moment je le regarde dans les yeux et je lui demande :
Moi : « Ne te méprends pas, mais j’ai remarqué il y a quelques minutes que tu étais très proche de Yang.
Adr : Heu, je …
Moi : Ne t’inquiète pas, tu es gay ?
Adr : Heu, c’est …
Moi : Tu sais, tu peux me le dire, je le suis aussi !
Adr : Ah bon, … tu es homo ?
Moi : Oui, je le suis. Yang c’est ton petit-ami ?
Adr : Oui !
Moi : Il est très beau, vous allez bien ensemble.
Adr : Ton ami c’est Julien, c’est ça ?
Moi : Oui, tu as bien deviné. Mathieu et Lucas sont eux aussi ensembles.
Adr : C’est super.
Moi : Tes parents sont au courant ?
Adr : Oui, ils savent que je suis gay, cela fait deux ans déjà.
Moi : Yang c’est ton premier garçon ?
Adr : Non, mais c’est celui que j’aime.
Moi : Merci d’avoir été si franc avec moi. Comme tu vois, il faut faire attention aux gestes qu’on fait. C’est parce que je t’ai vu tenir la main de Yang que j’ai immédiatement compris pour vous deux.
Adr : Je comprends ce que tu veux dire, nous aurions pu tomber sur des homophobes.
Moi : C’est exactement ça. »
La balade se poursuit, je rejoins Julien et je lui prends la main. Il me regarde l’air interrogatif, jette un coup d’œil derrière nous et voit Adrien et Yang se tenant par la main. Juju a compris et nos mains restent soudées tant que nous ne croisons personne.
La maman d’Adrien remarque que je tiens la main de Julien, que son fils tient celle de Yang et que Mathieu et Lucas se tiennent par les épaules. Elle comprend alors que nous sommes nous aussi gays. Elle me sourit, elle chuchote à l’oreille de son époux quelques mots. Le papa se retourne sans brusquerie et affiche un large sourire. Nous poursuivons cette excursion dans les Fagnes, heureux et ivres de bonheur.
Avant de rejoindre le point d’arrivée, qui est bien entendu celui du départ, nous nous lâchons les mains car il y a du monde près du parking.
Alors que nous approchons de la voiture, le papa d’Adrien nous propose de boire un bon chocolat chaud dans l’établissement situé de l’autre côté de la route. Nous nous regardons tous les quatre et Julien lui répond : « Pourquoi pas, c’est très gentil de votre part » ! Nous suivons la famille d’Adrien et nous nous installons tous les huit autour d’une grande table.
Nous nous dépêchons pour préparer le petit-déjeuner, faire passer le café, chauffer le chocolat chaud pour ceux qui en désirent et manger des tartines à la confiture de myrtilles. Une fois repus, nous nous habillons chaudement pour pouvoir profiter des Fagnes enneigées. Nous emportons avec nous un thermos de café bien chaud, des sandwichs garnis, des barres de céréales ainsi que des tablettes de chocolat et deux bouteilles d’eau pour la balade. Je suis super content d’avoir mon appareil photo pour immortaliser les superbes paysages rencontrés.
Nous arrivons à la Baraque Michel et laissons la voiture sur le parking. Nous regardons le plan des promenades qui est affiché à l’entrée des sentiers. Il est bien recommandé de rester sur les chemins et de ne pas entrer dans la Fagne au risque de se perdre ou de rester enlisé. Nous choisissons une balade d’environ huit kilomètres. Un agent des Eaux et Forêts, présent sur place, nous conseille effectivement la promenade que nous envisagions de faire. Il insiste sur les deux ou trois endroits à ne pas manquer en vue d’apercevoir des animaux typiques de la région (cervidés – tétras-lyres – rapaces) mais aussi des points de vue somptueux sous la neige.
Nous sommes charmés par les lieux. Mathieu est enthousiaste et n’arrête pas de nous montrer une chose ou l’autre. Le soleil commence à se montrer et le lever de l’astre du jour est fantastique. Une lueur rosâtre inonde le ciel au sud-est. Puis un cercle jaune très pâle se dessine à l’horizon. Avec toute la blancheur des environs, c’est féérique. Des nuances orangées apparaissent également. Nous restons sans voix. Un couple de personnes âgées s’arrête aussi près de nous et regarde ce spectacle en se tenant par la main. Mon regard se porte vers de Julien et je lui prends la main. Nous restons ainsi main dans la main, partageant ce moment de rêverie.
Nous commençons à sentir un peu plus le froid, nous décidons de poursuivre notre périple dans cette étendue immaculée, seul des piquets balisant le chemin ressortent et contrastent avec le blanc omniprésent. Nos regards se portent partout, de gauche à droite pour découvrir les beautés qui s’offrent à nous, à nos yeux. Nous ne faisons pas de bruit, nous entendons seulement le crissement de nos chaussures de marche dans la neige. De plus, les bruits sont atténués par cet épais tapis, comme dans un environnement ouaté. C’est alors que Lucas nous fait signe de regarder à notre gauche. Au loin nous apercevons deux biches à l’orée d’un bois. Ces deux bêtes sont superbes. C’est un ravissement. Un peu plus loin, le long de ce bois, je remarque la présence d’un cerf. Je fais signe, sans dire un mot, à mes amis, indiquant ma découverte. L’animal est majestueux, sa tête est relevée, comme s’il sentait dans la bise les odeurs qui flottent dans l’air. Ses bois sont bien visibles car ils se détachent sur le fond blanc. On dirait un douze cors. Je prends une photo et j’espère qu’elle sera réussie, ce sera un très beau souvenir de cette balade. Puis, d’un coup, les deux biches et le cerf bondissent pour rentrer dans le bois. Le spectacle est terminé, mais il reste gravé dans nos mémoires.
Nous poursuivons notre parcours, heureux d’être ensemble et de découvrir tant de belles choses. Il est temps de manger un bout et de se réchauffer avec un peu de café encore fumant. Nous pouvons profiter de la présence de quelques bancs qui font face à la Fagne pour nous poser et manger tranquillement, après les avoir déneigés.
Alors que nous mangeons, une famille s’approche de notre groupe, soit un couple avec deux garçons d’une quinzaine d’années. Elle s’installe près de nous, nous saluons les arrivants. Le père doit avoir la bonne quarantaine, la maman à peine plus jeune. L’un des garçons est grand et blond avec des yeux bleu-vert, l’autre garçon est plus petit, il a le type asiatique, le teint halé, les cheveux noirs et les yeux marrons. Le premier se prénomme Adrien et l’autre Yang.
La famille est en vacances dans la région, elle provient de la région bruxelloise. Nous discutons avec les membres qui la composent. Nous expliquons ce que nous faisons, de nos études, … etc. Les deux garçons sont amis et sont dans la même école. Ils ont en fait seize ans et pratiquent le tennis comme sport et participent à des compétitions au niveau juniors. Bref le courant passe très bien avec cette famille.
Nous avons fini de manger et alors que nous étions prêts à poursuivre notre balade, Adrien demande à ses parents s’ils acceptent de se balader avec notre groupe. Ayant entendu sa demande, j’opère un demi-tour et dis à la famille que pour nous cela ne pose aucun problème, que nous serions contents de faire un bout de chemin avec eux.
Nous sommes donc partis avec cette famille. Nous bavardons à voix basse, il faut rester calme et ne pas faire trop de bruit si nous voulons encore voir la faune qui vit dans ces lieux magnifiques. Je marche avec Yang à qui j’explique ce que nous avons vu, soit les deux biches et le cerf. De son côté il m’explique avoir vu des oiseaux gris, très beaux, mais dont ignore le nom. Nous marchons ainsi par deux, en changeant de partenaire de balade de temps à autre. J’ai pu parler avec le papa d’Adrien, avec Yang et avec la maman.
Adrien et Yang marchent derrière le groupe. Je remarque sur ma gauche la présence d’une buse qui vient de se poser sur la branche d’un arbre situé à une quarantaine de mètres de nous. Je me retourne pour montrer sans faire de mouvements brusques ce que j’ai vu ! Je remarque que Yang et Adrien se tiennent par la main. Se rendant compte que je les ai vus, ils remettent prestement leur bras le long du corps. Je vois aussi qu’Adrien à le visage qui a rosi en une fraction de seconde. Nous regardons tous la buse. Le papa nous dit que c’est une « buse variable ». Le temps que je prenne mon appareil photo, la voilà qui s’envole. Je ne sais pas le cliché sera réussi, mais avoir la buse en vol serait super.
Nous poursuivons notre marche et je m’arrange pour me trouver en compagnie d’Adrien. Nous bavardons de tout et de rien. A un moment je le regarde dans les yeux et je lui demande :
Moi : « Ne te méprends pas, mais j’ai remarqué il y a quelques minutes que tu étais très proche de Yang.
Adr : Heu, je …
Moi : Ne t’inquiète pas, tu es gay ?
Adr : Heu, c’est …
Moi : Tu sais, tu peux me le dire, je le suis aussi !
Adr : Ah bon, … tu es homo ?
Moi : Oui, je le suis. Yang c’est ton petit-ami ?
Adr : Oui !
Moi : Il est très beau, vous allez bien ensemble.
Adr : Ton ami c’est Julien, c’est ça ?
Moi : Oui, tu as bien deviné. Mathieu et Lucas sont eux aussi ensembles.
Adr : C’est super.
Moi : Tes parents sont au courant ?
Adr : Oui, ils savent que je suis gay, cela fait deux ans déjà.
Moi : Yang c’est ton premier garçon ?
Adr : Non, mais c’est celui que j’aime.
Moi : Merci d’avoir été si franc avec moi. Comme tu vois, il faut faire attention aux gestes qu’on fait. C’est parce que je t’ai vu tenir la main de Yang que j’ai immédiatement compris pour vous deux.
Adr : Je comprends ce que tu veux dire, nous aurions pu tomber sur des homophobes.
Moi : C’est exactement ça. »
La balade se poursuit, je rejoins Julien et je lui prends la main. Il me regarde l’air interrogatif, jette un coup d’œil derrière nous et voit Adrien et Yang se tenant par la main. Juju a compris et nos mains restent soudées tant que nous ne croisons personne.
La maman d’Adrien remarque que je tiens la main de Julien, que son fils tient celle de Yang et que Mathieu et Lucas se tiennent par les épaules. Elle comprend alors que nous sommes nous aussi gays. Elle me sourit, elle chuchote à l’oreille de son époux quelques mots. Le papa se retourne sans brusquerie et affiche un large sourire. Nous poursuivons cette excursion dans les Fagnes, heureux et ivres de bonheur.
Avant de rejoindre le point d’arrivée, qui est bien entendu celui du départ, nous nous lâchons les mains car il y a du monde près du parking.
Alors que nous approchons de la voiture, le papa d’Adrien nous propose de boire un bon chocolat chaud dans l’établissement situé de l’autre côté de la route. Nous nous regardons tous les quatre et Julien lui répond : « Pourquoi pas, c’est très gentil de votre part » ! Nous suivons la famille d’Adrien et nous nous installons tous les huit autour d’une grande table.