17-09-2021, 08:43 AM
Tout se passe pour le mieux à la plage. Après une bonne baignade nous nous séchons au soleil sur nos draps de bain. Les discussions vont bon train, nous parlons de tout mais bien plus facilement de nos activités sportives, de nos études, enfin pour certains, car il y en a un ou deux qui ont des soucis dans ce domaine. Chris et Denis nous quittent vers quinze heures trente, ils vont prévenir les parents de l’acceptation des autres jeunes pour venir à la maison de vacances pour un barbecue.
Ben discute avec Claude et Camille, je parle avec Valentin, P.A. et Marc. Les filles parlent avec les autres garçons. Les groupes changent au fur et à mesure des sujets abordés. Je suis super étonné de voir qu’ils sont si ouverts à toutes les discussions et ils savent avoir une opinion qu’ils défendent chacun à leur manière, mais toujours en respectant les autres.
A un moment nous reparlons de l’homosexualité, sujet qui ne choque personne. Puis c’est Marc qui aborde la problématique de l’homophobie. Nous donnons nos points de vue, nous racontons l’une ou l’autre « attaque » à laquelle nous avons eu à faire face. J’ai parlé des problèmes rencontrés lors des classes de neige, etc. C’est Pierre-Alain qui change de visage et on sent d’un coup qu’il est sur le qui-vive. Je me doute qu’il a lui aussi vécu des moments pénibles. Il regarde le sable à ses pieds et n’ouvre plus la bouche. Marc le voit, il le rejoint et lui fait un câlin. Il n’en faut pas plus pour que P.A. éclate en sanglots. Marc tente de le calmer. Puis ce sont ses cousins Claude et Camille qui viennent près de lui. Une fois calmé, P.A. explique que quand il était plus jeune il avait été attrapé pare quatre élèves de sa classe, dans les toilettes du bahut, et qu’il a été humilié, frappé et injurié, car les autres l’avaient trouvé trop efféminé en disant qu’il était un « PD ». Résultat ses habits déchirés et des hématomes sur le corps.
Après son récit, Marc serre son ami dans ses bras. Il n’était pas au courant de ce que son petit ami avait subi. Nous sommes d’ailleurs tous émus après ce que nous avons entendu. Les filles sont outrées et se demandent comment c’est possible. Puis elles tentent de faire des comparaisons entre des filles ensemble et des garçons ensemble. Elles en viennent à dire que deux filles qui s’enlacent, papotent et font les fofolles est ce qu’il y a de plus courant et qu’on ne sait pas si elles sont hétéros ou lesbiennes. Deux garçons qui se tiennent par les épaules, qui font les foufous, etc, attirent plus les regards, car ce n’est pas commun, selon les circonstances.
Notre ami Pierre-Alain est calmé. Il nous remercie et s’excuse de sa réaction. Ben lui dit qu’il n’a pas à s’excuser, qu’il est normal de montrer ses sentiments et donc de pleurer. J’ajoute que de mon côté il est courant que je pleure, peut-être un peu moins maintenant. Ce sont les circonstances de la vie qui nous amènent parfois à pleurer, c’est comme une soupape de sécurité qui s’ouvre.
Nous quittons les jeunes, Ben et moi, non sans avoir communiqué l’adresse de la villa où nous séjournons. Nous reprenons nos vélos et nous faisons la route en parlant de ce qui s’est passé avec P.A. Finalement nous nous sommes dit que les jeunes gays n’ont pas toujours la vie facile et qu’ils doivent éviter de montrer qu’ils sont différents au risque de se faire attaquer, soit verbalement ou même physiquement.
Une fois arrivés à la villa, nous aidons Arlette et Yves à la préparation du barbecue. Christine et Denis sont déjà occupés à ajouter une table supplémentaire sur la terrasse. Ben va leur donner un coup de main en apportant les chaises pliantes. Moi de mon côté j’aide Yves à placer le barbecue et ensuite à faire les brochettes de viande. Arlette prépare les légumes et les pâtes. Nous sommes tous occupés à faire quelque chose, lorsque la sonnette de la porte tinte, il n’est que dix-huit heures. Christine va voir qui c’est.
Trois minutes plus tard nous voyons arriver près de nous Valentin, les jumeaux Claude et Camille, ainsi que Pierre-Alain et Marc. Nous sommes étonnés de les voir si tôt. Valentin salue les parents de Ben et il fait les présentations. Il a dans ses bras une caisse en carton qu’il remet à Yves. Cette boîte contient de quoi faire l’apéro. Il y a trois bouteilles de champagne, des chips, du saucisson, des dés de fromages, etc. Claude et Camille tiennent chacun deux bouteilles de vin tandis que Pierre-Alain et Marc portent de pâtisseries, soit deux grands fars bretons. Valentin explique que le groupe ne pouvaient pas venir sans apporter de présents. Il remercie les parents de Ben et de Chris d’avoir accepté de les recevoir. Ils donnent ensuite eux aussi un coup de main.
Arlette s’approche de Ben et de moi, elle nous dit que Valentin est très bien éduqué, de même que les autres jeunes. Elle nous demande si nous sommes à la base de cette arrivée de boissons et de mets pour l’apéro. Nous lui confirmons que nous n’y sommes pour rien. Je crois qu’elle apprécie à sa juste valeur les informations que nous avions communiquées sur les amis rencontrés à la plage et notre enthousiasme lorsque nous parlons d’eux.
Voilà, il est dix-neuf heures trente et tous les jeunes sont arrivés. Rose-Marie et Coralie sont venues avec un gros bouquet de fleurs pour Arlette. Anthony et Julien ont apporté chacun une bouteille de cognac pour Yves. Les parents de Chris et de Ben sont très surpris par les cadeaux qu’ils ont reçus. Ils disent que c’est trop ! C’est donc le moment de l’apéritif, mais avant cela Yves signale qu’il fait chaud et que nous pouvons nous mettre à l’aise. J’ai bien compris que nous pouvions retirer tout tissu. Il m’a fallu cinq secondes pour être en tenue d’Adam. Les autres ont suivi. Arlette ajoute aussi qui si certains veulent, ils peuvent bien entendu aller dans la piscine. Mais c’est Valentin qui prend la parole :
Val : « Bon, je tiens, en notre nom à tous, à vous remercier pour cette invitation. C’est la première fois que nous sommes si bien reçus par des jeunes et leurs parents, bien sûr, à un barbecue. Je connaissais l’hospitalité des Belges, comme vous le faites ce soir.
Yve : Merci Valentin pour tes remerciements, que dis-je pour vos remerciements à tous. Vous le voyez, nous nous efforçons d'accepter les autres tels qu'ils sont et nous aimons les contacts vrais avec les gens que nous rencontrons et avec lesquels nous sympathisons.
Arl : J’ajoute aussi que peu importe qui vous êtes, si vous êtes-vous aussi ouverts, c’est le principal. Puis je sais que certains voient autrement les rapports humains que beaucoup d'entre nous, mais ici dans notre famille, ceux-là sont toujours les bienvenus.
P.A. : Merci pour votre accueil. J’ai pu discuter avec Ben et Phil et je savais que vous étiez très bienveillant envers toute personne, peu importe sa personnalité.
Arl : Merci Pierre-Alain, je précise aussi que nous avons aussi l’habitude d’avoir des jeunes auprès de nous et que si certains ont envie de s’embrasser, cela ne nous dérange nullement. »
Je m’approche de Ben et je lui roule une pelle. Pierre-Alain et Marc font de même sans compter sur Chris et Denis. Puis contre toute attente, nous voyons Rose-Marie embrasser Julien, ils ont enfin osé montrer devant leurs amis, qu’ils se sont découverts et qu’ils s’aiment d’un amour débutant.
Tous les invités se ruent vers la piscine, accompagné par la famille au grand complet. Nous sommes un peu serrés dans l’eau, mais qu’à cela ne tienne, c’est le geste qui compte. Nous savons que l’apéritif va être servi. Yves et Arlette sortent de l’eau et deux minutes plus tard les « nageurs » eux aussi vont se sécher.
Nous sommes tous sur la terrasse avec chacun un verre en main. C’est Christine qui prend la parole pour souhaiter un très bon apéro pour tout le monde et fêter la rencontre entre sa famille et le groupe de jeunes. Je lève alors mon verre et je dis tout haut : « A l’amitié et à l’amour ». Nous avons tous bu une gorgée avant d’entendre des applaudissements. Certains s’embrassent, c’est bien entendu le cas entre Ben et moi.
L’apéro se passe bien de même que le repas barbecue accompagné de salades diverses et aux accompagnements. Le vin coule à flot de même que les boissons soft. Tout le monde est souriant, les conversations s’animent dans certains groupes, mais c’est toujours très convivial. Il n’y a pas un mot plus haut que l’autre. Je parle avec les filles, le sujet est « les garçons et leur peur d’aborder les filles ». Pour moi, cela ne pose pas de problème, j’aborde les filles sachant bien que je les estime à mon égal et que de toute façon ce sont les mecs que je préfère.
Puis, avant le dessert, c’est concours de nage sous l’eau dans la piscine. Chacun y va et c’est Arlette qui tient le chrono. Il est vrai que la piscine mesure douze mètres de long. Quel agréable moment. Tous s’y sont amusés à cette joute nautique.
Le dessert avait été préparé par Arlette et Christine. C’est un clafoutis aux fraises. Il y avait bien entendu les deux fars bretons apportés par les invités. Yves avait alors sorti des bouteilles de champagne pour fêter dignement cette soirée. Valentin est conquis par cet esprit de famille ouverte. Il parlait avec Yves et dans la conversation j’ai entendu qu’il parlait de moi et de Ben. Il parlait de notre rencontre à l’hôpital et ensuite de ce qui s’était passé lorsqu’il nous avait surpris sous la douche chez lui. Ensuite de ma disparition durant près de deux jours en plein hiver. Je me suis rapproché d’eux et ils se sont tus. J’ai alors dit :
Moi : « Oui Val, oui j’ai été très mal à cette période. La perte d’un ami, le rejet de certains scouts de ma troupe, ma tentative de suicide, la rencontre de Ben et les mots de Yves ce matin d’hiver. Puis le retournement de situation par la suite. L’acceptation de l’homosexualité de Ben par son Papa, l’acceptation de notre relation Ben et moi. Je te dis Val, Yves, je t’appelle comme ça (il est à nos côtés), tu es maintenant mon second « Papa ». Tu vois Val, j’ai déjà vécu beaucoup de choses, mais je sais que l’amour et l’amitié, au vrai sens du terme, il n’y a que ça de plus beau au monde !
Val : Heu, je…je suis, excuse-moi, je suis ému par ce que Yves et toi viennent de dire. Je connais Pierre-Alain et Marc, qui sont ensemble, depuis peu, mais j’ai toujours su qu’ils étaient homos. Cela n’a rien changé pour moi. Puis cet après-midi quand Pierre-Alain s’est mis à pleurer en fonction de ce qu’il ressentait à la suite de l’attaque dont il a été victime dans son école, j’ai enfin compris, dans mon fort intérieur, qu’il n’était pas évident d’être gay dans notre société. Tu incarnes ceux qui ont souffert et qui se redressent face à tout le monde.
Moi : Tu sais Val, j’ai appris qu’il fallait aller de l’avant et avec Ben je suis prêt pour cette aventure. Je sais que je vais encore avoir des coups sur la gueule, mais je vais aller de l’avant. Même si Ben ne me suit pas, je ne compte pas me laisser faire.
Yve : Je te connais Phil, mais maintenant tu as beaucoup mûri. Je serai derrière toi pour t’aider, te booster, pour que tu te dépasses. Puis je sais que Ben va te suivre, il est comme ça.
Val : Je suis Français, toi tu es Belge, si un jour tu as besoin de moi, tu me téléphones. Tiens voilà mon numéro de portable.
Moi : Merci Val, songe à protéger Pierre-Alain et Marc. Je serai heureux de savoir qu’ils peuvent compter sur de vrais amis !
Val : Mais oui Phil, je serai auprès d’eux aussi, de même que tous les autres de notre groupe. Tu peux compter sur moi. Puis, je vois que tu as des larmes qui vont inonder tes joues, je me rends compte combien tu es sensible.
Moi : Heu, merci Val, merci. »
Des larmes inondent mes joues, Val avait raison. Mais ce sont des larmes de « joie », d’encouragement, mais aussi de peine, à la suite des événements vécus. Yves, lui aussi, écrase ses larmes avec son mouchoir. Nous n’entendons plus grand-chose, à part des « chut – chut - chut ». Les autres avaient compris que nous avions eu une discussion très importante. Ben se doutait de ce qui avait été évoqué.
Ben discute avec Claude et Camille, je parle avec Valentin, P.A. et Marc. Les filles parlent avec les autres garçons. Les groupes changent au fur et à mesure des sujets abordés. Je suis super étonné de voir qu’ils sont si ouverts à toutes les discussions et ils savent avoir une opinion qu’ils défendent chacun à leur manière, mais toujours en respectant les autres.
A un moment nous reparlons de l’homosexualité, sujet qui ne choque personne. Puis c’est Marc qui aborde la problématique de l’homophobie. Nous donnons nos points de vue, nous racontons l’une ou l’autre « attaque » à laquelle nous avons eu à faire face. J’ai parlé des problèmes rencontrés lors des classes de neige, etc. C’est Pierre-Alain qui change de visage et on sent d’un coup qu’il est sur le qui-vive. Je me doute qu’il a lui aussi vécu des moments pénibles. Il regarde le sable à ses pieds et n’ouvre plus la bouche. Marc le voit, il le rejoint et lui fait un câlin. Il n’en faut pas plus pour que P.A. éclate en sanglots. Marc tente de le calmer. Puis ce sont ses cousins Claude et Camille qui viennent près de lui. Une fois calmé, P.A. explique que quand il était plus jeune il avait été attrapé pare quatre élèves de sa classe, dans les toilettes du bahut, et qu’il a été humilié, frappé et injurié, car les autres l’avaient trouvé trop efféminé en disant qu’il était un « PD ». Résultat ses habits déchirés et des hématomes sur le corps.
Après son récit, Marc serre son ami dans ses bras. Il n’était pas au courant de ce que son petit ami avait subi. Nous sommes d’ailleurs tous émus après ce que nous avons entendu. Les filles sont outrées et se demandent comment c’est possible. Puis elles tentent de faire des comparaisons entre des filles ensemble et des garçons ensemble. Elles en viennent à dire que deux filles qui s’enlacent, papotent et font les fofolles est ce qu’il y a de plus courant et qu’on ne sait pas si elles sont hétéros ou lesbiennes. Deux garçons qui se tiennent par les épaules, qui font les foufous, etc, attirent plus les regards, car ce n’est pas commun, selon les circonstances.
Notre ami Pierre-Alain est calmé. Il nous remercie et s’excuse de sa réaction. Ben lui dit qu’il n’a pas à s’excuser, qu’il est normal de montrer ses sentiments et donc de pleurer. J’ajoute que de mon côté il est courant que je pleure, peut-être un peu moins maintenant. Ce sont les circonstances de la vie qui nous amènent parfois à pleurer, c’est comme une soupape de sécurité qui s’ouvre.
Nous quittons les jeunes, Ben et moi, non sans avoir communiqué l’adresse de la villa où nous séjournons. Nous reprenons nos vélos et nous faisons la route en parlant de ce qui s’est passé avec P.A. Finalement nous nous sommes dit que les jeunes gays n’ont pas toujours la vie facile et qu’ils doivent éviter de montrer qu’ils sont différents au risque de se faire attaquer, soit verbalement ou même physiquement.
Une fois arrivés à la villa, nous aidons Arlette et Yves à la préparation du barbecue. Christine et Denis sont déjà occupés à ajouter une table supplémentaire sur la terrasse. Ben va leur donner un coup de main en apportant les chaises pliantes. Moi de mon côté j’aide Yves à placer le barbecue et ensuite à faire les brochettes de viande. Arlette prépare les légumes et les pâtes. Nous sommes tous occupés à faire quelque chose, lorsque la sonnette de la porte tinte, il n’est que dix-huit heures. Christine va voir qui c’est.
Trois minutes plus tard nous voyons arriver près de nous Valentin, les jumeaux Claude et Camille, ainsi que Pierre-Alain et Marc. Nous sommes étonnés de les voir si tôt. Valentin salue les parents de Ben et il fait les présentations. Il a dans ses bras une caisse en carton qu’il remet à Yves. Cette boîte contient de quoi faire l’apéro. Il y a trois bouteilles de champagne, des chips, du saucisson, des dés de fromages, etc. Claude et Camille tiennent chacun deux bouteilles de vin tandis que Pierre-Alain et Marc portent de pâtisseries, soit deux grands fars bretons. Valentin explique que le groupe ne pouvaient pas venir sans apporter de présents. Il remercie les parents de Ben et de Chris d’avoir accepté de les recevoir. Ils donnent ensuite eux aussi un coup de main.
Arlette s’approche de Ben et de moi, elle nous dit que Valentin est très bien éduqué, de même que les autres jeunes. Elle nous demande si nous sommes à la base de cette arrivée de boissons et de mets pour l’apéro. Nous lui confirmons que nous n’y sommes pour rien. Je crois qu’elle apprécie à sa juste valeur les informations que nous avions communiquées sur les amis rencontrés à la plage et notre enthousiasme lorsque nous parlons d’eux.
Voilà, il est dix-neuf heures trente et tous les jeunes sont arrivés. Rose-Marie et Coralie sont venues avec un gros bouquet de fleurs pour Arlette. Anthony et Julien ont apporté chacun une bouteille de cognac pour Yves. Les parents de Chris et de Ben sont très surpris par les cadeaux qu’ils ont reçus. Ils disent que c’est trop ! C’est donc le moment de l’apéritif, mais avant cela Yves signale qu’il fait chaud et que nous pouvons nous mettre à l’aise. J’ai bien compris que nous pouvions retirer tout tissu. Il m’a fallu cinq secondes pour être en tenue d’Adam. Les autres ont suivi. Arlette ajoute aussi qui si certains veulent, ils peuvent bien entendu aller dans la piscine. Mais c’est Valentin qui prend la parole :
Val : « Bon, je tiens, en notre nom à tous, à vous remercier pour cette invitation. C’est la première fois que nous sommes si bien reçus par des jeunes et leurs parents, bien sûr, à un barbecue. Je connaissais l’hospitalité des Belges, comme vous le faites ce soir.
Yve : Merci Valentin pour tes remerciements, que dis-je pour vos remerciements à tous. Vous le voyez, nous nous efforçons d'accepter les autres tels qu'ils sont et nous aimons les contacts vrais avec les gens que nous rencontrons et avec lesquels nous sympathisons.
Arl : J’ajoute aussi que peu importe qui vous êtes, si vous êtes-vous aussi ouverts, c’est le principal. Puis je sais que certains voient autrement les rapports humains que beaucoup d'entre nous, mais ici dans notre famille, ceux-là sont toujours les bienvenus.
P.A. : Merci pour votre accueil. J’ai pu discuter avec Ben et Phil et je savais que vous étiez très bienveillant envers toute personne, peu importe sa personnalité.
Arl : Merci Pierre-Alain, je précise aussi que nous avons aussi l’habitude d’avoir des jeunes auprès de nous et que si certains ont envie de s’embrasser, cela ne nous dérange nullement. »
Je m’approche de Ben et je lui roule une pelle. Pierre-Alain et Marc font de même sans compter sur Chris et Denis. Puis contre toute attente, nous voyons Rose-Marie embrasser Julien, ils ont enfin osé montrer devant leurs amis, qu’ils se sont découverts et qu’ils s’aiment d’un amour débutant.
Tous les invités se ruent vers la piscine, accompagné par la famille au grand complet. Nous sommes un peu serrés dans l’eau, mais qu’à cela ne tienne, c’est le geste qui compte. Nous savons que l’apéritif va être servi. Yves et Arlette sortent de l’eau et deux minutes plus tard les « nageurs » eux aussi vont se sécher.
Nous sommes tous sur la terrasse avec chacun un verre en main. C’est Christine qui prend la parole pour souhaiter un très bon apéro pour tout le monde et fêter la rencontre entre sa famille et le groupe de jeunes. Je lève alors mon verre et je dis tout haut : « A l’amitié et à l’amour ». Nous avons tous bu une gorgée avant d’entendre des applaudissements. Certains s’embrassent, c’est bien entendu le cas entre Ben et moi.
L’apéro se passe bien de même que le repas barbecue accompagné de salades diverses et aux accompagnements. Le vin coule à flot de même que les boissons soft. Tout le monde est souriant, les conversations s’animent dans certains groupes, mais c’est toujours très convivial. Il n’y a pas un mot plus haut que l’autre. Je parle avec les filles, le sujet est « les garçons et leur peur d’aborder les filles ». Pour moi, cela ne pose pas de problème, j’aborde les filles sachant bien que je les estime à mon égal et que de toute façon ce sont les mecs que je préfère.
Puis, avant le dessert, c’est concours de nage sous l’eau dans la piscine. Chacun y va et c’est Arlette qui tient le chrono. Il est vrai que la piscine mesure douze mètres de long. Quel agréable moment. Tous s’y sont amusés à cette joute nautique.
Le dessert avait été préparé par Arlette et Christine. C’est un clafoutis aux fraises. Il y avait bien entendu les deux fars bretons apportés par les invités. Yves avait alors sorti des bouteilles de champagne pour fêter dignement cette soirée. Valentin est conquis par cet esprit de famille ouverte. Il parlait avec Yves et dans la conversation j’ai entendu qu’il parlait de moi et de Ben. Il parlait de notre rencontre à l’hôpital et ensuite de ce qui s’était passé lorsqu’il nous avait surpris sous la douche chez lui. Ensuite de ma disparition durant près de deux jours en plein hiver. Je me suis rapproché d’eux et ils se sont tus. J’ai alors dit :
Moi : « Oui Val, oui j’ai été très mal à cette période. La perte d’un ami, le rejet de certains scouts de ma troupe, ma tentative de suicide, la rencontre de Ben et les mots de Yves ce matin d’hiver. Puis le retournement de situation par la suite. L’acceptation de l’homosexualité de Ben par son Papa, l’acceptation de notre relation Ben et moi. Je te dis Val, Yves, je t’appelle comme ça (il est à nos côtés), tu es maintenant mon second « Papa ». Tu vois Val, j’ai déjà vécu beaucoup de choses, mais je sais que l’amour et l’amitié, au vrai sens du terme, il n’y a que ça de plus beau au monde !
Val : Heu, je…je suis, excuse-moi, je suis ému par ce que Yves et toi viennent de dire. Je connais Pierre-Alain et Marc, qui sont ensemble, depuis peu, mais j’ai toujours su qu’ils étaient homos. Cela n’a rien changé pour moi. Puis cet après-midi quand Pierre-Alain s’est mis à pleurer en fonction de ce qu’il ressentait à la suite de l’attaque dont il a été victime dans son école, j’ai enfin compris, dans mon fort intérieur, qu’il n’était pas évident d’être gay dans notre société. Tu incarnes ceux qui ont souffert et qui se redressent face à tout le monde.
Moi : Tu sais Val, j’ai appris qu’il fallait aller de l’avant et avec Ben je suis prêt pour cette aventure. Je sais que je vais encore avoir des coups sur la gueule, mais je vais aller de l’avant. Même si Ben ne me suit pas, je ne compte pas me laisser faire.
Yve : Je te connais Phil, mais maintenant tu as beaucoup mûri. Je serai derrière toi pour t’aider, te booster, pour que tu te dépasses. Puis je sais que Ben va te suivre, il est comme ça.
Val : Je suis Français, toi tu es Belge, si un jour tu as besoin de moi, tu me téléphones. Tiens voilà mon numéro de portable.
Moi : Merci Val, songe à protéger Pierre-Alain et Marc. Je serai heureux de savoir qu’ils peuvent compter sur de vrais amis !
Val : Mais oui Phil, je serai auprès d’eux aussi, de même que tous les autres de notre groupe. Tu peux compter sur moi. Puis, je vois que tu as des larmes qui vont inonder tes joues, je me rends compte combien tu es sensible.
Moi : Heu, merci Val, merci. »
Des larmes inondent mes joues, Val avait raison. Mais ce sont des larmes de « joie », d’encouragement, mais aussi de peine, à la suite des événements vécus. Yves, lui aussi, écrase ses larmes avec son mouchoir. Nous n’entendons plus grand-chose, à part des « chut – chut - chut ». Les autres avaient compris que nous avions eu une discussion très importante. Ben se doutait de ce qui avait été évoqué.