06-08-2020, 11:50 AM
- Quel est ce jeune dieu qui m'offre de bon matin sa nudité, est-ce Apollon ou Eros ou je ne sais quel divinité de l'Amour ?
De saisissement, je laissais tomber mon verre, heureusement dans l'évier, et mettais mes deux mains devant mes organes dont l'un aurait dû se cacher de honte alors qu'il se manifestait dans toute sa splendeur, sortant de la protection, bien illusoire, de mes mains. J'étais rouge de honte : imaginez que j'étais à poil avec un sexe en érection dans la cuisine d'un homme dont je connaissais au moins le prénom mais qu'en fait je n'avais vraiment vu que dans un état secondaire ! la honte, pas un peu mais totale !
- H/ Calme toi Antoine, ce n'est pas si grave, ne n'est même pas grave du tout, tu es un garçon et tu en possèdes les attributs et les réactions qui vont avec. Et tu es beau, Antoine, très beau même, alors enlève tes mains que je puisse t'admirer dans la plénitude de ta nudité
Tous ces mots étaient dits avec une sincérité et une admiration évidente et je fis alors quelque chose qui me sidéra, je retirais mes mains et je me tournais face à lui, j'avais l'impression que je m'offrais à lui. Henri ne fit pas un geste, pas un mouvement, il me regardait calmement, il avait l'air heureux de ce moment unique. Je ne ressentais au-cune crainte, j'étais confiant et je crois même que j'appréciais le fait qu'il me voie dans cette tenue pour le moins minimaliste.
C'est à ce moment que je compris que je vivais, nous vivions tous les deux, un instant unique, celui où deux êtres se trouvent alors que tout les sépare, l'âge (il a quarante ans de plus que moi), l'argent (son appartement respire l'aisance), le statut social (il a d'excellentes manières). Bon, il est gay, mais je commence à me demander sérieuse-ment si je ne le suis pas également, oui, je l'ai rencontré dans un bar où logiquement les personnes de sa situation n'ont pas de raison d'aller. Oui, tout cela est exact, mais je sentais intuitivement que cette rencontre dans sa cuisine allait marquer un virage total dans ma vie, que j'allais vivre des moments, des événements, des expériences que je ne soupçonnais pas.
- Bon Antoine, va mettre un slip ou un boxer, dans le deuxième tiroir de ma chambre tu as le choix, tu n'as qu'à prendre celui qui te plait ! Pendant ce temps, je prépare notre petit déjeuner et nous commencerons à discuter sérieusement des heures et des jours à venir : je veux que nous partions sur des bases claires et sans équi-voques.
J'étais gêné d'entrer dans sa chambre à coucher car c'est, pour moi, une pièce assez intime mais je ne pouvais pas faire autrement car j'avais absolument besoin d'un sous-vêtement propre et les miens ou plutôt le mien, étaient dans mon appartement. Les stores n'étaient pas encore relevés et je cherchais la tringle pour le faire, tringle que je ne trouvais pas : il y avait un bouton qui actionnait électriquement le mouvement des stores, le grand standing ! Le lit n'était pas fait, les draps étaient chiffonnés comme lorsque quelqu'un avait passé la nuit dedans, ce qui était bien le cas. J'ouvris le tiroir indiqué et je trouvais effectivement les sous-vêtements, il devait bien y en avoir une vingtaine, de toutes les couleurs, des unis et d'autres avec des motifs qui me firent par-fois sourire car les motifs étaient un peu enfantin. Je pris celui qui était sur le dessus, un bleu ciel, que j'enfilais immédiatement, j'étais quand même plus présentable, même si mon sexe n'était pas véritablement au repos. Avant de rejoindre Henri, je passais par la pièce qui m'avait été attribuée pour ouvrir les stores, là également électriquement.
Dans le coin petit déjeuner, tout était prêt, céréales, œufs coques, beurre, diverses con-fitures et deux sortes de miel de même qu'une grande cafetière de café qui sentait dia-blement bon. Henri était assis et je remarquais que sa robe de chambre s'était ouverte et laissait une partie de ses cuisses découvertes.
Henri prit immédiatement la parole et m'expliqua
- Voilà, je crois te l'avoir déjà dit mais je ne suis pas certain que tu l'aies vraiment en-registré vu l'état dans lequel tu te trouvais, j'aime les hommes, les adolescents ma-tures et majeurs bien sûr, mais vu mon âge et un drame il y a bien longtemps, je les aimes essentiellement sensuellement, plus que sexuellement : j'ai plaisir à les voir habillés ou non, à voir leurs émois, le plaisir qu'ils peuvent prendre entre eux. Mais je n'ai aucun contact physique direct avec eux, je suis là à les regarder, ils me tolè-rent ou non et j'agis en conséquence. Ça, c'était jusqu'à il y a quelques jours où je t'ai rencontré, déambulant dans le quartier, revenant du lycée ou en contemplation devant la devanture d'un magasin d'alimentation où tu n'entrais que rarement. J'ai senti en toi un grand drame dont je ne connaissais pas la cause. Je t'ai observé, je t'ai vu avec un visage d'une tristesse effrayante, comme portant un désespoir sans nom.
Je t'ai vu passé, puis t'arrêter et repartir devant le bar, je t'ai vu revenir en arrière en hésitant à entrer pour finalement renoncer.
J'ai commencé à avoir vraiment peur pour toi, je redoutais que finalement tu entres dans cet endroit particulièrement mal fréquenté et, effectivement, un soir, tu es en-tré. Je t'ai discrètement suivi pour te surveiller, oui, te surveiller car j'avais peur pour toi, pour ta jeunesse, pour ton intégrité physique et morale. Je t'ai vu sursautant lorsque quelqu'un te touchait, tu changeais de place mais ta jeunesse et ta beauté agissait comme un aimant sur les clients du bar. A un moment donné, le barman t'a dit quelque chose, tu es sorti en pleurant, tu as marché sans vraiment savoir où tu allais pour te retrouver au bord du fleuve. J'étais à quelques mètres de toi mais dans ton désarroi, tu ne m'as pas remarqué. Soudain, je t'ai entendu dire à haute voix
- Bon, j'ai pas le choix, je dois régler mon loyer, j'y vais, mieux me vendre que de me suicider
Et tu es reparti vers le bar, le bordel plutôt, tu es entré, je t'ai suivi, je t'ai vu négocier mais le gars et ses copains riaient grassement, tu allais te faire avoir et tu allais te faire violer sans que personne ne réagisse. C'en était trop, je t'ai saisi violement par le bras et je t'ai jeter dans la rue en te disant de rentrer chez toi, je pensais chez tes parents. Mais j'ai eu une prémonition, j'ai fait demi-tour, j'ai presque couru vers le fleuve et je t'ai vu, debout sur le parapet, malgré la neige et le vent. A ta position, aux larmes qui cou-laient sur ton visage, j'ai compris que tu allais commettre l'irréparable et cela je ne le voulais à aucun prix, je me serais senti responsable. Je t'ai apostrophé une première fois, puis une deuxième en te suppliant de ne pas sauter, j'étais à moins d'un mètre de toi, tu m'as regardé et c'est alors que le vent t'a déséquilibré : avant que ce soit trop tard, je t'ai empoigné par les deux jambes et je t'ai tiré de toute mes forces, ta tête a d'abord heurté le parapet puis le sol. Tu étais sauvé, je t'avais sauvé, je t'aimais déjà…
J'étais sidéré par les derniers mots d'Henri je t'aimais déjà, était-il possible que quel-qu'un m'aime, moi le maudit de la société, le rejeté de sa famille, le méprisé de ses ca-marades de lycée ? Et l'homme qui venait de me faire cette déclaration, cette confes-sion, il était là, assis à côté de moi, cela faisait trois jours qu'il s'occupait de moi, qu'il me soignait, il venait de me préparer un petit déjeuner de roi. Tremblant, je me suis levé, je me suis approché de lui, je me suis penché et je l'ai embrassé sur le front d'abord, puis sur la joue et, enfin, avec une grande douceur, sur ses lèvres, très brièvement. Il ne dit rien mais je vis que ses yeux étaient humides, j'y lisais l'émotion et la joie, le soulage-ment également.
D'un trait je lui racontais tout, vraiment tout, sans aucune restriction, depuis le drame familial, l'aventure avec Germaine, mon appartement minable et la descente aux enfers et les mois de loyer que je devais régler ce soir à 18 heures au plus tard.
Henri resta un long moment silencieux puis il se mit à parler doucement, lentement de manière que chaque mot, chaque phrase soit bien compris, par lui pour ce que cela impliquait et pour moi ce que cela signifiait. En gros, il m'accueillait chez lui et prenait en charge la totalité de mon éducation, me logeait, me nourrissait, me donnait l'argent de poche nécessaire à tout adolescent. Il me laissait toute liberté pour agir comme je l'entendais, voir qui je voulais, il ne m'imposait aucune règle ou contrainte, sinon celle de ne pas le ridiculiser et d'être d'une parfaite honnêteté tant intellectuelle que maté-rielle.
La seule chose qu'il souhaitait, c'est que je sois naturel avec lui, que je ne me cache pas, que je vive ma sexualité et ma nudité sans gêne, que son plaisir consisterait dans ma compagnie, ma gentillesse et ma tendresse, que je sois avant tout sensuel plus que sexuel. J'étais en larme, de joie et de reconnaissance, de soulagement, et je dirais même d'amour car je sentais, et je le lui dit, que c'était le début d'un véritable amour que je ressentais, d'autant que tout ce qu'il souhaitait vivre avec moi correspondait tellement bien avec ce à quoi, inconsciemment, je rêvais. Il m'avait clairement dit que le sexe, en tant qu'objectif, n'était absolument pas sa priorité, qu'il ne l'excluait pas si nos senti-ments respectifs le souhaitaient ; que lui, vu son âge et ses problèmes, il ne pourrait pas être véritablement actif mais qu'il pourrait me procurer de grandes satisfactions par ses caresses, ses paroles, par une sensualité partagée.
Vers 17 heures, il me rappela que nous avions un rendez-vous important, celui du payement de mes arriérés qu'il n'entendait pas discuter avec mon logeur. En passant, on prendrait les quelques rares affaires m'appartenant et qui valaient la peine de ra-mener chez nous, (oui, il a bien dit chez nous). Pour ménager mon amour-propre, Henri m'attendit et me laissa payer ma dette avec l'argent qu'il m'avait donné à cet effet, j'étais affreusement gêné mais je ne pouvais qu'accepter en lui disant que je le rembourserais dès que je pourrais.
- Antoine, que ce soit bien clair entre toi et moi, on ne parle pas d'argent entre nous, cela ne me pose vraiment aucun problème, que cela soit dit une fois pour toute, je suis riche, très riche. Alors accepte avec plaisir tout ce que je ferai pour toi et j'es-père pouvoir faire beaucoup pour toi
- Oui mais moi Henri je ne peux rien t'apporter
- Tu ne peux rien m'apporter, dis-tu ? Tu n'as pas idée de tout ce que tu m'as déjà donné, la joie de vivre que j'ai retrouvée depuis que je te connais, la perspective du bonheur qui m'attend de vivre avec toi, de te voir à la maison lorsque tu rentres avec ta jeunesse, d'être embrassé par quelqu'un que j'aime et qui, je le sens, m'aime éga-lement. Oui, Antoine, ne renversons pas les rôles, c'est moi qui suis en train de con-tracter une immense dette envers toi, tu es en train de me donner une merveilleuse vieillesse à laquelle je ne croyais plus.
Le soir de cette mémorable journée, nous sommes allés dîner au restaurant mais je ne désirais pas trop m'attarder, j'avais envie de me retrouver chez moi, chez nous, avec Henri. Nous mîmes un beau morceau de musique, nous nous installâmes conforta-blement sur le divan moelleux, je mis ma tête sur ses jambes, j'avais en partie débou-tonné ma chemise. J'avais pris sa main que j'avais posée sur ma poitrine
- S'il te plait Henri, caresse-moi comme hier, c'était si bon
Au bout d'un bon moment, je sentis sous ma tête qu'Henri avait une légère érection. Henri vit que mon pantalon était marqué par une solide érection. Nous nous sommes regardés et nous avons tous les deux souris, comme deux complices. Henri a posé sa main sur la bosse formée par mon sexe enflammé. C'était la promesse de beaucoup de bonheur dans l'avenir.
FIN
De saisissement, je laissais tomber mon verre, heureusement dans l'évier, et mettais mes deux mains devant mes organes dont l'un aurait dû se cacher de honte alors qu'il se manifestait dans toute sa splendeur, sortant de la protection, bien illusoire, de mes mains. J'étais rouge de honte : imaginez que j'étais à poil avec un sexe en érection dans la cuisine d'un homme dont je connaissais au moins le prénom mais qu'en fait je n'avais vraiment vu que dans un état secondaire ! la honte, pas un peu mais totale !
- H/ Calme toi Antoine, ce n'est pas si grave, ne n'est même pas grave du tout, tu es un garçon et tu en possèdes les attributs et les réactions qui vont avec. Et tu es beau, Antoine, très beau même, alors enlève tes mains que je puisse t'admirer dans la plénitude de ta nudité
Tous ces mots étaient dits avec une sincérité et une admiration évidente et je fis alors quelque chose qui me sidéra, je retirais mes mains et je me tournais face à lui, j'avais l'impression que je m'offrais à lui. Henri ne fit pas un geste, pas un mouvement, il me regardait calmement, il avait l'air heureux de ce moment unique. Je ne ressentais au-cune crainte, j'étais confiant et je crois même que j'appréciais le fait qu'il me voie dans cette tenue pour le moins minimaliste.
C'est à ce moment que je compris que je vivais, nous vivions tous les deux, un instant unique, celui où deux êtres se trouvent alors que tout les sépare, l'âge (il a quarante ans de plus que moi), l'argent (son appartement respire l'aisance), le statut social (il a d'excellentes manières). Bon, il est gay, mais je commence à me demander sérieuse-ment si je ne le suis pas également, oui, je l'ai rencontré dans un bar où logiquement les personnes de sa situation n'ont pas de raison d'aller. Oui, tout cela est exact, mais je sentais intuitivement que cette rencontre dans sa cuisine allait marquer un virage total dans ma vie, que j'allais vivre des moments, des événements, des expériences que je ne soupçonnais pas.
- Bon Antoine, va mettre un slip ou un boxer, dans le deuxième tiroir de ma chambre tu as le choix, tu n'as qu'à prendre celui qui te plait ! Pendant ce temps, je prépare notre petit déjeuner et nous commencerons à discuter sérieusement des heures et des jours à venir : je veux que nous partions sur des bases claires et sans équi-voques.
J'étais gêné d'entrer dans sa chambre à coucher car c'est, pour moi, une pièce assez intime mais je ne pouvais pas faire autrement car j'avais absolument besoin d'un sous-vêtement propre et les miens ou plutôt le mien, étaient dans mon appartement. Les stores n'étaient pas encore relevés et je cherchais la tringle pour le faire, tringle que je ne trouvais pas : il y avait un bouton qui actionnait électriquement le mouvement des stores, le grand standing ! Le lit n'était pas fait, les draps étaient chiffonnés comme lorsque quelqu'un avait passé la nuit dedans, ce qui était bien le cas. J'ouvris le tiroir indiqué et je trouvais effectivement les sous-vêtements, il devait bien y en avoir une vingtaine, de toutes les couleurs, des unis et d'autres avec des motifs qui me firent par-fois sourire car les motifs étaient un peu enfantin. Je pris celui qui était sur le dessus, un bleu ciel, que j'enfilais immédiatement, j'étais quand même plus présentable, même si mon sexe n'était pas véritablement au repos. Avant de rejoindre Henri, je passais par la pièce qui m'avait été attribuée pour ouvrir les stores, là également électriquement.
Dans le coin petit déjeuner, tout était prêt, céréales, œufs coques, beurre, diverses con-fitures et deux sortes de miel de même qu'une grande cafetière de café qui sentait dia-blement bon. Henri était assis et je remarquais que sa robe de chambre s'était ouverte et laissait une partie de ses cuisses découvertes.
Henri prit immédiatement la parole et m'expliqua
- Voilà, je crois te l'avoir déjà dit mais je ne suis pas certain que tu l'aies vraiment en-registré vu l'état dans lequel tu te trouvais, j'aime les hommes, les adolescents ma-tures et majeurs bien sûr, mais vu mon âge et un drame il y a bien longtemps, je les aimes essentiellement sensuellement, plus que sexuellement : j'ai plaisir à les voir habillés ou non, à voir leurs émois, le plaisir qu'ils peuvent prendre entre eux. Mais je n'ai aucun contact physique direct avec eux, je suis là à les regarder, ils me tolè-rent ou non et j'agis en conséquence. Ça, c'était jusqu'à il y a quelques jours où je t'ai rencontré, déambulant dans le quartier, revenant du lycée ou en contemplation devant la devanture d'un magasin d'alimentation où tu n'entrais que rarement. J'ai senti en toi un grand drame dont je ne connaissais pas la cause. Je t'ai observé, je t'ai vu avec un visage d'une tristesse effrayante, comme portant un désespoir sans nom.
Je t'ai vu passé, puis t'arrêter et repartir devant le bar, je t'ai vu revenir en arrière en hésitant à entrer pour finalement renoncer.
J'ai commencé à avoir vraiment peur pour toi, je redoutais que finalement tu entres dans cet endroit particulièrement mal fréquenté et, effectivement, un soir, tu es en-tré. Je t'ai discrètement suivi pour te surveiller, oui, te surveiller car j'avais peur pour toi, pour ta jeunesse, pour ton intégrité physique et morale. Je t'ai vu sursautant lorsque quelqu'un te touchait, tu changeais de place mais ta jeunesse et ta beauté agissait comme un aimant sur les clients du bar. A un moment donné, le barman t'a dit quelque chose, tu es sorti en pleurant, tu as marché sans vraiment savoir où tu allais pour te retrouver au bord du fleuve. J'étais à quelques mètres de toi mais dans ton désarroi, tu ne m'as pas remarqué. Soudain, je t'ai entendu dire à haute voix
- Bon, j'ai pas le choix, je dois régler mon loyer, j'y vais, mieux me vendre que de me suicider
Et tu es reparti vers le bar, le bordel plutôt, tu es entré, je t'ai suivi, je t'ai vu négocier mais le gars et ses copains riaient grassement, tu allais te faire avoir et tu allais te faire violer sans que personne ne réagisse. C'en était trop, je t'ai saisi violement par le bras et je t'ai jeter dans la rue en te disant de rentrer chez toi, je pensais chez tes parents. Mais j'ai eu une prémonition, j'ai fait demi-tour, j'ai presque couru vers le fleuve et je t'ai vu, debout sur le parapet, malgré la neige et le vent. A ta position, aux larmes qui cou-laient sur ton visage, j'ai compris que tu allais commettre l'irréparable et cela je ne le voulais à aucun prix, je me serais senti responsable. Je t'ai apostrophé une première fois, puis une deuxième en te suppliant de ne pas sauter, j'étais à moins d'un mètre de toi, tu m'as regardé et c'est alors que le vent t'a déséquilibré : avant que ce soit trop tard, je t'ai empoigné par les deux jambes et je t'ai tiré de toute mes forces, ta tête a d'abord heurté le parapet puis le sol. Tu étais sauvé, je t'avais sauvé, je t'aimais déjà…
J'étais sidéré par les derniers mots d'Henri je t'aimais déjà, était-il possible que quel-qu'un m'aime, moi le maudit de la société, le rejeté de sa famille, le méprisé de ses ca-marades de lycée ? Et l'homme qui venait de me faire cette déclaration, cette confes-sion, il était là, assis à côté de moi, cela faisait trois jours qu'il s'occupait de moi, qu'il me soignait, il venait de me préparer un petit déjeuner de roi. Tremblant, je me suis levé, je me suis approché de lui, je me suis penché et je l'ai embrassé sur le front d'abord, puis sur la joue et, enfin, avec une grande douceur, sur ses lèvres, très brièvement. Il ne dit rien mais je vis que ses yeux étaient humides, j'y lisais l'émotion et la joie, le soulage-ment également.
D'un trait je lui racontais tout, vraiment tout, sans aucune restriction, depuis le drame familial, l'aventure avec Germaine, mon appartement minable et la descente aux enfers et les mois de loyer que je devais régler ce soir à 18 heures au plus tard.
Henri resta un long moment silencieux puis il se mit à parler doucement, lentement de manière que chaque mot, chaque phrase soit bien compris, par lui pour ce que cela impliquait et pour moi ce que cela signifiait. En gros, il m'accueillait chez lui et prenait en charge la totalité de mon éducation, me logeait, me nourrissait, me donnait l'argent de poche nécessaire à tout adolescent. Il me laissait toute liberté pour agir comme je l'entendais, voir qui je voulais, il ne m'imposait aucune règle ou contrainte, sinon celle de ne pas le ridiculiser et d'être d'une parfaite honnêteté tant intellectuelle que maté-rielle.
La seule chose qu'il souhaitait, c'est que je sois naturel avec lui, que je ne me cache pas, que je vive ma sexualité et ma nudité sans gêne, que son plaisir consisterait dans ma compagnie, ma gentillesse et ma tendresse, que je sois avant tout sensuel plus que sexuel. J'étais en larme, de joie et de reconnaissance, de soulagement, et je dirais même d'amour car je sentais, et je le lui dit, que c'était le début d'un véritable amour que je ressentais, d'autant que tout ce qu'il souhaitait vivre avec moi correspondait tellement bien avec ce à quoi, inconsciemment, je rêvais. Il m'avait clairement dit que le sexe, en tant qu'objectif, n'était absolument pas sa priorité, qu'il ne l'excluait pas si nos senti-ments respectifs le souhaitaient ; que lui, vu son âge et ses problèmes, il ne pourrait pas être véritablement actif mais qu'il pourrait me procurer de grandes satisfactions par ses caresses, ses paroles, par une sensualité partagée.
Vers 17 heures, il me rappela que nous avions un rendez-vous important, celui du payement de mes arriérés qu'il n'entendait pas discuter avec mon logeur. En passant, on prendrait les quelques rares affaires m'appartenant et qui valaient la peine de ra-mener chez nous, (oui, il a bien dit chez nous). Pour ménager mon amour-propre, Henri m'attendit et me laissa payer ma dette avec l'argent qu'il m'avait donné à cet effet, j'étais affreusement gêné mais je ne pouvais qu'accepter en lui disant que je le rembourserais dès que je pourrais.
- Antoine, que ce soit bien clair entre toi et moi, on ne parle pas d'argent entre nous, cela ne me pose vraiment aucun problème, que cela soit dit une fois pour toute, je suis riche, très riche. Alors accepte avec plaisir tout ce que je ferai pour toi et j'es-père pouvoir faire beaucoup pour toi
- Oui mais moi Henri je ne peux rien t'apporter
- Tu ne peux rien m'apporter, dis-tu ? Tu n'as pas idée de tout ce que tu m'as déjà donné, la joie de vivre que j'ai retrouvée depuis que je te connais, la perspective du bonheur qui m'attend de vivre avec toi, de te voir à la maison lorsque tu rentres avec ta jeunesse, d'être embrassé par quelqu'un que j'aime et qui, je le sens, m'aime éga-lement. Oui, Antoine, ne renversons pas les rôles, c'est moi qui suis en train de con-tracter une immense dette envers toi, tu es en train de me donner une merveilleuse vieillesse à laquelle je ne croyais plus.
Le soir de cette mémorable journée, nous sommes allés dîner au restaurant mais je ne désirais pas trop m'attarder, j'avais envie de me retrouver chez moi, chez nous, avec Henri. Nous mîmes un beau morceau de musique, nous nous installâmes conforta-blement sur le divan moelleux, je mis ma tête sur ses jambes, j'avais en partie débou-tonné ma chemise. J'avais pris sa main que j'avais posée sur ma poitrine
- S'il te plait Henri, caresse-moi comme hier, c'était si bon
Au bout d'un bon moment, je sentis sous ma tête qu'Henri avait une légère érection. Henri vit que mon pantalon était marqué par une solide érection. Nous nous sommes regardés et nous avons tous les deux souris, comme deux complices. Henri a posé sa main sur la bosse formée par mon sexe enflammé. C'était la promesse de beaucoup de bonheur dans l'avenir.
FIN