06-08-2020, 11:47 AM
Suite n°1
Quelque temps plus tard
L'été touche à sa fin et cette période fut d'autant plus difficile que j'avais eu l'impression que je m'en sortirais assez facilement. Mais mes camarades commencèrent à s'étonner que je ne sorte plus avec eux, même un simple café était hors de mes moyens ou alors je le payais très cher à la fin du mois. Cela me fut très difficile de renoncer à la tradi-tionnelle semaine de voyage de fin d'année scolaire et là encore mes amis ne me com-prirent pas, je ne pouvais décemment pas leur expliquer que ma famille m'avait renié et que j'habitais désormais seul, dans ce qui ressemble plus à un taudis qu'à un véritable appartement, même si je me donnais beaucoup de mal pour le maintenir en état. Du-rant les longues vacances estivales, je me retrouvais seul, tout le monde partait en va-cances, même Germaine avait déserté notre immeuble et je ressentais un certain ma-laise car il me semblait qu'elle était souvent accompagnée du jeune homme qui m'avait vu à poil lors de mon arrivée : je ne me trompais pas et à fin juillet je la revis une fois et elle me dit qu'elle refaisait sa vie avec cet homme et qu'elle quittait la ville ; Je perdais la seul personne à qui je pouvais parler ouvertement, son départ me plomba le moral pendant des jours. Mon petit réchaud rendit l'âme et je dus le remplacer alors que dans le même temps il fallut faire intervenir un plombier pour changer un tuyau d'écoule-ment.
Tout cela coutait fort cher, j'ai commencé à avoir du retard dans mon loyer et à fin no-vembre, mon propriétaire me donna 8 jours pour lui régler mes deux mois en souf-france. C'était la galère, mon père à qui j'avais, la mort dans l'âme, demandé une aide m'envoya froidement promené, me menaçant même de suspendre sa participation.
Ce soir de novembre j'errais dans la ville, affamé, le désespoir au ventre, j'étais au bord du fleuve, assis sur le parapet et je ne voyais plus que deux solutions : me laisser len-tement glisser dans l'eau noire, tout serait fini, personne ne me pleurerait, au mieux on retrouverait mon corps, mais je trouvais un inconvénient majeur à cette issue, elle était irréversible et cette idée m'était franchement désagréable. L'autre solution consistait à faire le commerce de mon charme puisque tout le monde me disait beau et attirant. C'est cette idée que j'ai retenu, j'avais remarqué dans une ruelle de la ville, non loin de chez moi, un bar dans lequel entrait et sortait des hommes, des jeunes et des vieux, des minces et des gros, des beaux et des laids. Avec un peu de chance, quelqu'un ac-cepterait peut-être de m'aider sans que j'aie besoin de me compromettre.
Le cœur battant j'entrais, un barman entre deux âges me fit un beau sourire et je vis tous les regards se tourner vers moi, je rougis et cela parut amuser les clients. Lorsque je vis le prix des consommations, je voulus sortir mais le patron me dit
- Boisson libre pour toi, mais tu es gentil avec les clients
Je sentis une main qui me palpait les fesses, je sursautais, changeais de place, l'homme, âgé, ronchonna. Peu après un jeune cette fois me mit carrément la main dans mon pantalon, je le repoussais violement, le patron me regarda d'un sale œil et me suggéra de sortir, ce que je fis.
Il me restait 48 heures pour m'acquitter de ma dette ce que le propriétaire venait de me rappeler alors que je le croisais dans la nuit : Tu as bien compris, lundi 18h au plus tard tu me règles ta dette, sinon je jette ton fourbi dans la rue et mardi matin les éboueurs ramasseront le tout.
Je n'avais plus le choix, il fallait que je me vende suffisamment cher, quel que soit ma répulsion, sinon c'était la fin, dans l'eau noire et glacée de la rivière.
Je retournais dans le bar, et dis simplement au patron
- OK, j'y vais et je m'apprêtais à me rendre dans le fond du bar, là où se passaient les choses
Je n'avais pas pris garde à un bel homme, pas loin de la soixantaine, qui me fixait et me suivit mine de rien alors que je commençais une négociation que je ne pouvais que perdre, tellement j'étais maladroit, ignorant des prix et surtout tellement négatif que cela décourageait mon client potentiel. C'est alors que l'homme qui m'avait suivi me prit fer-mement par le bras en me disant
- Fiche le camp, ce n'est pas un endroit pour toi et l'homme avec qui tu discutais est une crapule qui te fera subir les pires outrages ! Allez, file et retourne chez toi !
Sidéré par cette intervention, je m'exécutais mais en allant non pas chez moi, mais au bord du fleuve, je grimpais sur le muret et observais les remous provoqués par un fort courant. Je tremblais de peur de ce que j'allais faire mais aussi de froid car entre temps il neigeait et le vent du nord soufflait encore plus fort et je n'étais vêtu que d'un très lé-ger pull en coton.
Ma décision était irrémédiablement prise, j'allais sauter, je me mis debout
- Ne fait pas l'imbécile, arrête immédiatement, on va trouver une solution
La voix était impérieuse, du genre de celle qui n'accepte pas la contradiction mais en même temps empreinte d'une grande compassion. Je tournais la tête et reconnu l'homme qui m'avait sorti du bar, il était à quelques mètres de moi, j'avais donc le temps de sauter.
D'une voix très douce cette fois, presque suppliante
- S'il te plait, ne saute pas, cela ne vaut pas la peine, la vie peut être si belle qu'elle vaut toujours la peine d'être vécue
- Je sais mais moi je suis maudit, repoussé par tout le monde, je n'ai pratiquement pas mangé depuis 48 heures et je n'ai plus un franc mais des dettes à rembourser demain, donc je n'ai plus rien à faire ici
L'homme, très lentement était maintenant très près de moi et il me dit cette phrase qui me bouleversa
- S'il te plait, prend la main que je te tends, c'est ta toute dernière chance, je t'aiderai à vouloir vivre. Viens, s'il te plait, je m'appelle Henri, j'habite dans l'immeuble derrière toi
C'était presque la tempête maintenant et une rafale de vent me fit vaciller, je fis un mouvement pour tenter de me rétablir, je sentis que j'allais échouer, je fermais les yeux quand des bras me saisis par les jambes et me tirèrent en arrière avec une force vio-lente, me faisant tomber sur le trottoir où je perdis connaissance.
Je repris conscience dans une chambre et dans un grand lit avec des draps qui sen-taient bon la lavande. Un homme était assis sur une chaise à proximité, il esquissa un sourire lorsqu'il me vit ouvrir les yeux et son visage exprima un profond soulagement. Je tirais le duvet, combien moelleux par rapport à mon lit, car je venais de réaliser que j'étais totalement nu dans ce lit et cet appartement inconnu, avec un homme à mes cô-tés dont je ne savais également rien.
J'avais un violent mal de tête dès que je bougeais mais l'homme inconnu m'ayant lais-sé seul, je décidais illico de quitter cette maison qui me paraissait dangereuse : je m'assis non sans peine puis me mis debout et réalisais à nouveau que j'étais toujours nu et avant que ne prenne vraiment conscience que je n'avais aucun habit à me mettre, je sentis que toute la pièce et ses meubles tournaient dans tous les sens, je m'effondrais et, avant de perdre à nouveau connaissance, j'eu le temps de penser je suis nu il va pouvoir profiter de moi et me violer.
Lorsque je reviens vaguement à moi, l'homme était assis sur le bord du lit et il m'épon-geait le visage avec une serviette mouillée ce qui me fit revenir à moi mais en restant incapable du moindre mouvement, sauf à faire un tour en carrousel, et surtout en éprouvant beaucoup de peine à me situer et à comprendre la situation dans laquelle je me trouvais. J'avais tout à la fois chaud et froid, je transpirais et grelottais, j'étais à moitié réveillé mais incapable de réfléchir et de raisonner. L'homme avait des gestes très doux, il passait sa main dans mes cheveux et murmurait des paroles que je n'arrivais pas véritablement à comprendre.
- H/ Reste tranquille, tu ne risques rien, ici personne ne te fera de mal, je ne veux que ton bien, je veux te sauver malgré toi et te redonner le goût de vivre
- A/ Non, non ! s'il vous plaît, non ! je veux pas, laissez-moi, j'ai peur, je vous en sup-plie, je veux partir chez moi, même si je n'ai plus de chez moi
- H/ Mon médecin va arriver pour te soigner et, si nécessaire, on t'enverra à l'hô…
- A/ Non pas l'hospice, ils vont m'enfermer parce que je suis gay, gardez-moi ici, je ferai tout ce que vous voudrez, enfin non. Oh, je suis si malheureux, je ne sais plus vraiment qui je suis, ce que je suis
Et sur ce, je resombrais dans une demi-inconscience, je me rendis à peine compte que le médecin m'ausculta sous toutes les coutures, y-compris l'anus et je me laissais pas-sivement faire, je sentis encore qu'on me faisait deux injections et que je repartais dans un profond sommeil en ayant juste le temps de me dire cette fois c'est bon, je quitte cette terre.
Quelque temps plus tard
L'été touche à sa fin et cette période fut d'autant plus difficile que j'avais eu l'impression que je m'en sortirais assez facilement. Mais mes camarades commencèrent à s'étonner que je ne sorte plus avec eux, même un simple café était hors de mes moyens ou alors je le payais très cher à la fin du mois. Cela me fut très difficile de renoncer à la tradi-tionnelle semaine de voyage de fin d'année scolaire et là encore mes amis ne me com-prirent pas, je ne pouvais décemment pas leur expliquer que ma famille m'avait renié et que j'habitais désormais seul, dans ce qui ressemble plus à un taudis qu'à un véritable appartement, même si je me donnais beaucoup de mal pour le maintenir en état. Du-rant les longues vacances estivales, je me retrouvais seul, tout le monde partait en va-cances, même Germaine avait déserté notre immeuble et je ressentais un certain ma-laise car il me semblait qu'elle était souvent accompagnée du jeune homme qui m'avait vu à poil lors de mon arrivée : je ne me trompais pas et à fin juillet je la revis une fois et elle me dit qu'elle refaisait sa vie avec cet homme et qu'elle quittait la ville ; Je perdais la seul personne à qui je pouvais parler ouvertement, son départ me plomba le moral pendant des jours. Mon petit réchaud rendit l'âme et je dus le remplacer alors que dans le même temps il fallut faire intervenir un plombier pour changer un tuyau d'écoule-ment.
Tout cela coutait fort cher, j'ai commencé à avoir du retard dans mon loyer et à fin no-vembre, mon propriétaire me donna 8 jours pour lui régler mes deux mois en souf-france. C'était la galère, mon père à qui j'avais, la mort dans l'âme, demandé une aide m'envoya froidement promené, me menaçant même de suspendre sa participation.
Ce soir de novembre j'errais dans la ville, affamé, le désespoir au ventre, j'étais au bord du fleuve, assis sur le parapet et je ne voyais plus que deux solutions : me laisser len-tement glisser dans l'eau noire, tout serait fini, personne ne me pleurerait, au mieux on retrouverait mon corps, mais je trouvais un inconvénient majeur à cette issue, elle était irréversible et cette idée m'était franchement désagréable. L'autre solution consistait à faire le commerce de mon charme puisque tout le monde me disait beau et attirant. C'est cette idée que j'ai retenu, j'avais remarqué dans une ruelle de la ville, non loin de chez moi, un bar dans lequel entrait et sortait des hommes, des jeunes et des vieux, des minces et des gros, des beaux et des laids. Avec un peu de chance, quelqu'un ac-cepterait peut-être de m'aider sans que j'aie besoin de me compromettre.
Le cœur battant j'entrais, un barman entre deux âges me fit un beau sourire et je vis tous les regards se tourner vers moi, je rougis et cela parut amuser les clients. Lorsque je vis le prix des consommations, je voulus sortir mais le patron me dit
- Boisson libre pour toi, mais tu es gentil avec les clients
Je sentis une main qui me palpait les fesses, je sursautais, changeais de place, l'homme, âgé, ronchonna. Peu après un jeune cette fois me mit carrément la main dans mon pantalon, je le repoussais violement, le patron me regarda d'un sale œil et me suggéra de sortir, ce que je fis.
Il me restait 48 heures pour m'acquitter de ma dette ce que le propriétaire venait de me rappeler alors que je le croisais dans la nuit : Tu as bien compris, lundi 18h au plus tard tu me règles ta dette, sinon je jette ton fourbi dans la rue et mardi matin les éboueurs ramasseront le tout.
Je n'avais plus le choix, il fallait que je me vende suffisamment cher, quel que soit ma répulsion, sinon c'était la fin, dans l'eau noire et glacée de la rivière.
Je retournais dans le bar, et dis simplement au patron
- OK, j'y vais et je m'apprêtais à me rendre dans le fond du bar, là où se passaient les choses
Je n'avais pas pris garde à un bel homme, pas loin de la soixantaine, qui me fixait et me suivit mine de rien alors que je commençais une négociation que je ne pouvais que perdre, tellement j'étais maladroit, ignorant des prix et surtout tellement négatif que cela décourageait mon client potentiel. C'est alors que l'homme qui m'avait suivi me prit fer-mement par le bras en me disant
- Fiche le camp, ce n'est pas un endroit pour toi et l'homme avec qui tu discutais est une crapule qui te fera subir les pires outrages ! Allez, file et retourne chez toi !
Sidéré par cette intervention, je m'exécutais mais en allant non pas chez moi, mais au bord du fleuve, je grimpais sur le muret et observais les remous provoqués par un fort courant. Je tremblais de peur de ce que j'allais faire mais aussi de froid car entre temps il neigeait et le vent du nord soufflait encore plus fort et je n'étais vêtu que d'un très lé-ger pull en coton.
Ma décision était irrémédiablement prise, j'allais sauter, je me mis debout
- Ne fait pas l'imbécile, arrête immédiatement, on va trouver une solution
La voix était impérieuse, du genre de celle qui n'accepte pas la contradiction mais en même temps empreinte d'une grande compassion. Je tournais la tête et reconnu l'homme qui m'avait sorti du bar, il était à quelques mètres de moi, j'avais donc le temps de sauter.
D'une voix très douce cette fois, presque suppliante
- S'il te plait, ne saute pas, cela ne vaut pas la peine, la vie peut être si belle qu'elle vaut toujours la peine d'être vécue
- Je sais mais moi je suis maudit, repoussé par tout le monde, je n'ai pratiquement pas mangé depuis 48 heures et je n'ai plus un franc mais des dettes à rembourser demain, donc je n'ai plus rien à faire ici
L'homme, très lentement était maintenant très près de moi et il me dit cette phrase qui me bouleversa
- S'il te plait, prend la main que je te tends, c'est ta toute dernière chance, je t'aiderai à vouloir vivre. Viens, s'il te plait, je m'appelle Henri, j'habite dans l'immeuble derrière toi
C'était presque la tempête maintenant et une rafale de vent me fit vaciller, je fis un mouvement pour tenter de me rétablir, je sentis que j'allais échouer, je fermais les yeux quand des bras me saisis par les jambes et me tirèrent en arrière avec une force vio-lente, me faisant tomber sur le trottoir où je perdis connaissance.
Je repris conscience dans une chambre et dans un grand lit avec des draps qui sen-taient bon la lavande. Un homme était assis sur une chaise à proximité, il esquissa un sourire lorsqu'il me vit ouvrir les yeux et son visage exprima un profond soulagement. Je tirais le duvet, combien moelleux par rapport à mon lit, car je venais de réaliser que j'étais totalement nu dans ce lit et cet appartement inconnu, avec un homme à mes cô-tés dont je ne savais également rien.
J'avais un violent mal de tête dès que je bougeais mais l'homme inconnu m'ayant lais-sé seul, je décidais illico de quitter cette maison qui me paraissait dangereuse : je m'assis non sans peine puis me mis debout et réalisais à nouveau que j'étais toujours nu et avant que ne prenne vraiment conscience que je n'avais aucun habit à me mettre, je sentis que toute la pièce et ses meubles tournaient dans tous les sens, je m'effondrais et, avant de perdre à nouveau connaissance, j'eu le temps de penser je suis nu il va pouvoir profiter de moi et me violer.
Lorsque je reviens vaguement à moi, l'homme était assis sur le bord du lit et il m'épon-geait le visage avec une serviette mouillée ce qui me fit revenir à moi mais en restant incapable du moindre mouvement, sauf à faire un tour en carrousel, et surtout en éprouvant beaucoup de peine à me situer et à comprendre la situation dans laquelle je me trouvais. J'avais tout à la fois chaud et froid, je transpirais et grelottais, j'étais à moitié réveillé mais incapable de réfléchir et de raisonner. L'homme avait des gestes très doux, il passait sa main dans mes cheveux et murmurait des paroles que je n'arrivais pas véritablement à comprendre.
- H/ Reste tranquille, tu ne risques rien, ici personne ne te fera de mal, je ne veux que ton bien, je veux te sauver malgré toi et te redonner le goût de vivre
- A/ Non, non ! s'il vous plaît, non ! je veux pas, laissez-moi, j'ai peur, je vous en sup-plie, je veux partir chez moi, même si je n'ai plus de chez moi
- H/ Mon médecin va arriver pour te soigner et, si nécessaire, on t'enverra à l'hô…
- A/ Non pas l'hospice, ils vont m'enfermer parce que je suis gay, gardez-moi ici, je ferai tout ce que vous voudrez, enfin non. Oh, je suis si malheureux, je ne sais plus vraiment qui je suis, ce que je suis
Et sur ce, je resombrais dans une demi-inconscience, je me rendis à peine compte que le médecin m'ausculta sous toutes les coutures, y-compris l'anus et je me laissais pas-sivement faire, je sentis encore qu'on me faisait deux injections et que je repartais dans un profond sommeil en ayant juste le temps de me dire cette fois c'est bon, je quitte cette terre.