06-08-2020, 09:18 AM
Chapitre 4.
Dérapages !
Bip, bip, bip : le réveil sonnait. Il était 07h00. Hop debout, avec la gaule du matin. Je m’étais rendu à la salle de bain en vue prendre une douche pour me réveiller entièrement. J’ouvrais la porte de la salle de bain et j’étais tombé nez à nez avec mon père. Il était lui aussi nu et se rasait devant la glace du lavabo. Moi, j’avais encore la bite au garde à vous. J’avais dit « oups ». Mon père m’a dit d’entrer et que c’était normal de bander au lever. J’étais mal, j’aurai préféré être nu mais sans avoir la gaule !
Mon père en ajouta encore en plus en me disant que j’étais bien monté pour combler les filles.
Merde, j’allais devoir subir ce genre de réflexion de la part de mon père chaque fois qu’il me verrait dévêtu ou à chaque fois qu’il avait une occasion de me parler de filles.
Je n’avais pas pu me retenir et je lui ai crié : « Merde, fout moi la paix. Tu m’énerves à chaque fois de la ramener quand tu me vois à poil ! Je préfère les garçons, je suis pédé, je suis gay, je suis une lopette ... » Des larmes coulaient sur mes joues, mon pénis avait repris sa dimension habituelle. Mon père était devenu rouge écarlate. Je ne savais pas si c’était de honte ou alors de colère.
Mon père s’était approché de moi et j’avais reçu une immense gifle à travers le visage. Mon père avait alors quitté la salle de bain en grommelant. Je m’étais couché à terre, recroquevillé, en larme. Ma lèvre supérieure était en sang.
Maman ayant entendu le remue-ménage dans la salle de bain était venue voir ce qui se passait. Elle me trouva prostré, en larme, nu à même le sol.
Dans un sursaut, j’avais seulement pu lui dire que papa n’avait pas apprécié que je lui dise que j’étais gay.
Maman m’avait pris dans ses bras. Elle tentait de ma consoler. Je ne parvenais pas à me reprendre. Comment un père peut-il rejeter son enfant comme ça. J’étais complètement abasourdi. Maman tentait tant bien que mal de me réconforter. Maman me disait :
Mam : Phil, ne t’en fais pas, ça va s’arranger. Tu sais moi je m’en doutais que tu étais gay. Mais je t’accepte tel que tu es. Tu sais une mère ressent toujours si un de ses enfants ne va pas bien, et c’est ton cas actuellement.
Moi : Merci maman. Mais papa ne l’acceptera jamais. Je m’en veux.
Mam : Phil, mon grand, il ne faut pas t’en vouloir.
Une fois que je m’étais calmé, maman avait quitté la salle de bain.
Maman avait été retrouver mon père qui allait prendre son petit déjeuner dans la salle à manger. Ma sœur Delphine venait elle aussi de descendre, elle avait été réveillée par les éclats de voix.
Maman a lancé à mon père :
Mam : Tu es fier de toi !
Pap : Et avoir un fils pédé, ça ne te dérange pas.
Mam : Non, cela ne me dérange en aucune manière. Mais de là à t’en prendre physiquement à mon fils, tu y es allé trop fort.
Pap : Oui, c’est ça, tu acceptes tout.
Del : Mais tu n’as pas honte, tu n’es plus mon père. J’ai honte d’être ta fille. Tu n’es qu’un sale homophobe. Tu me dégoutes. !
Pap : Tais-toi Delphine, tu n’as rien à dire. C’est moi le chef de famille !
Mam : Puisque c’est comme ça, je fais tes valises et tu quittes ma maison. Je te signale que c’est ma maison et non la tienne. Tu me dégoutes. Tu es un père indigne.
Pap : Allez-vous faire voir.
Mon père s’est levé et a quitté la maison pour aller à son travail.
Maman pleurait, Delphine fulminait. Moi je n’osais pas entrer dans la pièce. Je me sentais responsable de la situation.
J’étais remonté dans ma chambre. Je ne sais plus quoi penser. Je m’en voulais d’avoir réagi de la sorte face à mon père. Je me suis remis au lit. J’avais mal à la lèvre et je sentais comme une brûlure au niveau du visage ; c’était la super baffe que je venais de prendre de la part de mon père.
Maman était venue me voir dans ma chambre. Elle avait alors remarqué les traces que mon visage portait, ainsi que ma lèvre enflée. Maman m’avait dit de rester me reposer et que je ne devais pas aller à l’école dans cet état-là.
J’ai fini par m’endormir.
Au bahut, Amandine, Jacques, Joseph et Jean attendaient près de l’entrée. Ils quêtaient mon arrivée. En vain, j’étais à la maison, fou de rage.
La matinée au bahut s’était déroulée semble-t-il comme d’habitude. La seule chose c’est que Jacques se demandait pour quelle raison je n’étais pas au cours aujourd’hui.
Moi j’étais toujours au lit, vêtu de ma chemise et de mon boxer. Je ressassais sans cesse l’épisode de la salle de bain. Je ne savais plus quoi faire. Je pensais à Jacques qui lui devait se demander pourquoi je n’étais pas à l’école, puis Julien voulait que je le contacte. Bref j’étais dans le vague le plus complet.
Ma sœur Delphine était venue me voir. Elle me demandait de réagir et au moins venir manger un morceau. Avant que je ne me décide de me lever, elle s’était couchée sur mon lit à mes côtés. Elle me donna une bise sur la joue en me disant qu’elle serait toujours là pour moi. Je me suis à pleurer et Delphine me pris dans ses bras. Je ne cessais de dire que c’était de ma faute, que j’aurais dû garder mon calme. Delphine m’avait convaincu que je n’y étais pour rien. Delphine s’est levée pour rejoindre maman.
Je m’étais levé et j’étais allé rejoindre maman et Delphine. Elles étaient elles aussi perdues. Il fallait trouver une solution avant le retour de mon père. J’avais dit à maman que j’étais amoureux d’un garçon de ma classe, Jacques. Que j’avais connu durant la fin des vacances Julien, le frère de Stéphanie, la copine de Delphine, mais que c’était terminé avec lui.
Delphine me regardait dans les yeux, puis j’avais vu qu’elle allait prendre sur elle et annoncer à maman son homosexualité. J’avais une certaine appréhension. Puis Delphine avait dit à maman :
Del : Maman, je dois te dire quelque chose. Il faut que tu saches que moi aussi j’aime une fille, c’est Stéphanie.
Mam : Ma chère fille, je m’en doutais aussi. Je ne te jette pas la pierre, mais si ton père apprend ça, je ne sais pas quelle va être sa réaction ! Tu as déjà vu avec ton frère, alors ne lui en parle pas, je t’en supplie.
Del : Mais maman, c’est injuste.
Mam : Je le sais très bien. Mais j’ai plus peur pour Phil que pour toi !
Moi : Mais pourquoi, je suis un monstre peut-être.
Maman : Non, Phil, tu n’es pas un monstre. Je t’aime, tel que tu es, mais tu connais ton père.
Del : Dis Phil, je vais te proposer quelque chose, cela ne va pas te plaire, mais je propose que tu prennes contact avec Julien et que tu restes quelques jours chez lui, le temps que ça se tasse.
Moi : Mais non, et Jacques, je ne peux pas lui faire ça.
Del : C’est pour deux ou trois jours !
Mam : Delphine à raison, tu ne peux pas rester à la maison. J’ai trop peur pour ce soir.
Moi : OK, je vais lui demander ce qu’il me veut. Je vais tenter de rester chez lui pour loger, mais je ne veux rien de plus !
Mam : C’est bien Phil. Il faut apaiser les choses.
Del : Tu vois, fais un effort pour ne pas t’en prendre encore plus dans la figure. Je t’aime Phil et je ne supporte pas qu’on te fasse du mal.
Moi : Merci Delphine, je t’aime aussi ma grande sœur. Pour contacter Julien, je dois attendre qu’il soit rentré chez lui après les cours.
Maman : Oui Phil, fais comme ça. De toute façon ce matin je ne travaillais pas et je crois que je vais prendre mon après-midi aussi pour rester avec toi.
J’étais donc resté à la maison. Je n’arrêtais pas de ressasser tout ce qui s’était passé depuis la venue de Julien à la maison vers la fin des vacances, jusqu’à ce matin et le clash avec mon père. J’étais mal.
Delphine était revenue me voir dans ma chambre. Elle était ennuyée pour moi. Elle se faisait du mouron ! Nous avons discuté une bonne heure. Elle essayait de me rassurer. Elle me parlait du fait que ce n’était pas facile avec Stéphanie, de peur elles aussi de se faire surprendre par soit la mère ou le père de Stéphanie.
Puis elle voyait Julien de temps en temps. Il avait avoué à sa sœur qu’il avait déjà sorti avec plusieurs garçons. Il avait dit qu’il m’aimait car j’étais le seul à l’avoir comblé. Stéphanie et Delphine lui avaient dit qu’il avait fait une grosse bêtise et que pour moi, il n’existait plus. Delphine avait alors précisé qu’elle lui avait dit que j’étais maintenant avec un garçon très gentil et que je ne courrais pas deux lièvres à la fois.
J’ai commencé à pleurer car je ne savais pas quoi faire. Il fallait que je puisse parler à Jacques avant que je ne quitte la maison. Je devais aussi réfléchir sur ce que j’allais faire. Il me semblait de plus en plus que d’aller chez Julien était une très grosse erreur. Je n’arrêtais pas de pleurer. Delphine compris très vite qu’il fallait trouver une solution. Elle pensait alors que j’aurai pu aller chez ma tante, mais pour l’école ce n’était pas évident, il y avait plus de 60 kilomètres à faire pour y aller et ensuite autant pour rentrer.
J’avais pensé à mon frère ainé, Olivier, mais il est en ménage avec Julie et il n’y a pas de place chez lui, il n’y a qu’une chambre et puis c’est à plus de 100 kilomètres.
Nous n’avions même pas mangé à midi. Nous étions tellement troublés parce qu’il venait de se passer.
Ce qui me faisait le plus mal ce n’est pas la gifle reçue et la lèvre gonflée, mais c’est le fait d’être ainsi rejeté, d’être mal accepté, de ne pas être compris. Je n’avais pas choisi d’être homo, j’ai découvert effectivement que je l’étais quand Julien était venu à la maison, ça a été la confirmation de ce que je ressentais.
Depuis mes 10 – 11 ans je regardais les garçons, que ce soit à l’école, aux mouvements de jeunesse, au sport. Les filles ne m’intéressaient pas plus que ça. J’avais de très chouettes copines, mais s’en restait au stade amical. Puis j’avais Amandine, c’est la seule qui était au courant de mon homosexualité. Elle l’avait deviné. Elle m’aimait comme je suis. Comme une amie qui a un peu d’affection envers moi.
Puis il y avait maintenant Jacques. Nous nous connaissions depuis que nous avions 3 ou 4 ans. Nous étions devenus de très bons copains depuis bientôt 3 ans. Puis, comme moi, il n’osait pas avouer qu’il aimait un garçon. Pour Jacques, le garçon qu’il aimait sans le dire, c’était moi. Si Julien ne s’était pas comporté comme il l’avait fait, jamais je n’aurais su que Jacques m’aimait.
Moi et Jacques nous avions le temps. Je ne voulais pas précipiter les choses entre nous. Il fallait laisser le temps au temps. Nous nous étions seulement masturbés ensemble et nous en avions chacun retiré une très belle expérience. Nous n’avions pas envisagé de faire l’amour, il nous fallait d’abord mieux mous connaître et ne pas brûler les étapes.
A 17 ans on a la vie devant nous.
Puis comme j’avais vu la façon dont mon orientation sexuelle pouvait perturber tous les projets, je ne veux plus tirer de plan sur la comète.
Je ne savais pas encore où j’allais passer la nuit. Il était déjà 16h20. Les cours étaient finis. Je me demandais ce que mes amis pensaient de ne pas m’avoir vu aux cours aujourd’hui. Aurai-je des nouvelles de leur part.
Il était 16h33 et quelqu’un sonnait à la porte de la maison. J’étais sûr que papa n’étais pas encore de retour, il avait une réunion à 17h30. Mais qui sonnait donc à la maison.
C’est Delphine qui s’apprêtait à ouvrir. Avant cela maman était montée à l’étage pour me rejoindre et être à mes côtés au cas où il y aurait eu un problème.
Maman faisait signe à Delphine d’ouvrir. La porte s’ouvrait doucement, de quelques centimètres pour que Delphine puisse voir qui était là. Directement j’ai entendu la voix de Jacques. Je me suis mis à pleurer en descendant les escaliers quatre à quatre. Dès qu’il m’avait vu, Jacques eu un mouvement de recul. Vite il avait repris le dessus et me demandait :
Jac : Oh Phil, qu’est-ce que tu as ; tu es arrangé !
Moi : Je…ne sais…mais ...
J’étais de nouveau en larmes. J’avais vu à la tête de Jacques qu’il se posait beaucoup de question. Maman était venue nous rejoindre devant la porte.
Mam : Bonjour Jacques, je suis la maman de Phil. Entre, ne reste pas là.
Jac : Merci, bonjour madame.
Mam : Je te souhaite la bienvenue à la maison. On va passer au salon, car comme tu vois Phil ne va pas bien et il faut qu’on t’en parle.
Jac : Merci. Mais je suis de plus en plus inquiet.
Avant que Jacques ne puisse prendre place, je m’étais approché de lui et lui avait donné un petit baiser sur la bouche. Jacques était devenu rouge écarlate et se demandait pourquoi je l’avais fait devant ma maman et ma sœur.
Moi : Jacques, ne t’inquiète pas, je vais t’expliquer. Voilà, ma maman est au courant que je suis homo et que je suis devenu ton petit ami. Puis, ce matin … mon…
Delphine reprenait, elle avait vu que je ne parvenais plus à prononcer un mot.
Del : Jacques, moi c’est Delphine, la sœur de Phil. En fait ce matin Phil a été pris à partie par notre père et il y a eu un clash entre eux. Phil exaspéré par l’attitude de papa a pété un plomb en criant qu’il était homo et notre père s’en était alors pris à Phil en le frappant, d’une énorme gifle.
Jac : Oh, merde alors. Oups, excusez-moi !
Mam : Non ce n’est rien. Puis vois-tu Jacques, nous avons peur du retour de son père. J’ai peur qu’il n’en prenne à nouveau à Phil. Puis je veux te dire que j’accepte Phil comme il est, il est gay et ça n’est pas important, l’important c’est que c’est mon fils et que je veux qu’il soit heureux. Si c’est avec toi, pourquoi pas. Tu es le bienvenu.
Jac : Merci. Je ne …
Del : Ne dis rien. Tu seras comme un second frère pour moi. Et puis je vais te dire, vous n’êtes pas les seuls dans le cas ; je suis lesbienne, alors tu vois, tant que vous êtes heureux. Nous ne savons pas où Phil pourrait aller. Il faut absolument lui trouver un endroit pour la nuit.
Jac : Phil, je ne sais pas, mais laisse-moi téléphoner à ma maman, je crois que mon père n’est pas là toute la semaine. Il part régulièrement à l’étranger pour son travail. Je vais lui demander de pouvoir te loger. Mais elle n’est pas au courant que je suis homo, je n’ai encore rien dit.
Mam : Écoute Jacques, si ça te pose un problème, nous trouverons une autre solution.
Jac : Non, cela ne me pose aucun problème, c’est l’occasion pour moi de dire qui je suis réellement. Puis j’aime Phil et je ne peux pas le laisser tomber et je ne veux plus qu’on le frappe parce qu’il est homo. Non madame, ça ne me pose aucun soucis.
Mam : Jacques, merci à toi. Tu peux m’appeler Fanny.
Jac : Oui, merci mada… heu, Fanny.
Jacques avait pris le téléphone et avait composé le numéro.
Jac : Allo maman, je suis chez mon ami Phil, tu sais celui qui fait beaucoup d’activités avec moi et il est aussi dans ma classe. Phil a beaucoup de soucis avec son papa. Je t’expliquerai à la maison, mais il faut qu’il puisse trouver un toit pour la nuit et peut-être plus. Je vais te passer sa maman. Merci de dire oui, s’il te plait.
Dérapages !
Bip, bip, bip : le réveil sonnait. Il était 07h00. Hop debout, avec la gaule du matin. Je m’étais rendu à la salle de bain en vue prendre une douche pour me réveiller entièrement. J’ouvrais la porte de la salle de bain et j’étais tombé nez à nez avec mon père. Il était lui aussi nu et se rasait devant la glace du lavabo. Moi, j’avais encore la bite au garde à vous. J’avais dit « oups ». Mon père m’a dit d’entrer et que c’était normal de bander au lever. J’étais mal, j’aurai préféré être nu mais sans avoir la gaule !
Mon père en ajouta encore en plus en me disant que j’étais bien monté pour combler les filles.
Merde, j’allais devoir subir ce genre de réflexion de la part de mon père chaque fois qu’il me verrait dévêtu ou à chaque fois qu’il avait une occasion de me parler de filles.
Je n’avais pas pu me retenir et je lui ai crié : « Merde, fout moi la paix. Tu m’énerves à chaque fois de la ramener quand tu me vois à poil ! Je préfère les garçons, je suis pédé, je suis gay, je suis une lopette ... » Des larmes coulaient sur mes joues, mon pénis avait repris sa dimension habituelle. Mon père était devenu rouge écarlate. Je ne savais pas si c’était de honte ou alors de colère.
Mon père s’était approché de moi et j’avais reçu une immense gifle à travers le visage. Mon père avait alors quitté la salle de bain en grommelant. Je m’étais couché à terre, recroquevillé, en larme. Ma lèvre supérieure était en sang.
Maman ayant entendu le remue-ménage dans la salle de bain était venue voir ce qui se passait. Elle me trouva prostré, en larme, nu à même le sol.
Dans un sursaut, j’avais seulement pu lui dire que papa n’avait pas apprécié que je lui dise que j’étais gay.
Maman m’avait pris dans ses bras. Elle tentait de ma consoler. Je ne parvenais pas à me reprendre. Comment un père peut-il rejeter son enfant comme ça. J’étais complètement abasourdi. Maman tentait tant bien que mal de me réconforter. Maman me disait :
Mam : Phil, ne t’en fais pas, ça va s’arranger. Tu sais moi je m’en doutais que tu étais gay. Mais je t’accepte tel que tu es. Tu sais une mère ressent toujours si un de ses enfants ne va pas bien, et c’est ton cas actuellement.
Moi : Merci maman. Mais papa ne l’acceptera jamais. Je m’en veux.
Mam : Phil, mon grand, il ne faut pas t’en vouloir.
Une fois que je m’étais calmé, maman avait quitté la salle de bain.
Maman avait été retrouver mon père qui allait prendre son petit déjeuner dans la salle à manger. Ma sœur Delphine venait elle aussi de descendre, elle avait été réveillée par les éclats de voix.
Maman a lancé à mon père :
Mam : Tu es fier de toi !
Pap : Et avoir un fils pédé, ça ne te dérange pas.
Mam : Non, cela ne me dérange en aucune manière. Mais de là à t’en prendre physiquement à mon fils, tu y es allé trop fort.
Pap : Oui, c’est ça, tu acceptes tout.
Del : Mais tu n’as pas honte, tu n’es plus mon père. J’ai honte d’être ta fille. Tu n’es qu’un sale homophobe. Tu me dégoutes. !
Pap : Tais-toi Delphine, tu n’as rien à dire. C’est moi le chef de famille !
Mam : Puisque c’est comme ça, je fais tes valises et tu quittes ma maison. Je te signale que c’est ma maison et non la tienne. Tu me dégoutes. Tu es un père indigne.
Pap : Allez-vous faire voir.
Mon père s’est levé et a quitté la maison pour aller à son travail.
Maman pleurait, Delphine fulminait. Moi je n’osais pas entrer dans la pièce. Je me sentais responsable de la situation.
J’étais remonté dans ma chambre. Je ne sais plus quoi penser. Je m’en voulais d’avoir réagi de la sorte face à mon père. Je me suis remis au lit. J’avais mal à la lèvre et je sentais comme une brûlure au niveau du visage ; c’était la super baffe que je venais de prendre de la part de mon père.
Maman était venue me voir dans ma chambre. Elle avait alors remarqué les traces que mon visage portait, ainsi que ma lèvre enflée. Maman m’avait dit de rester me reposer et que je ne devais pas aller à l’école dans cet état-là.
J’ai fini par m’endormir.
Au bahut, Amandine, Jacques, Joseph et Jean attendaient près de l’entrée. Ils quêtaient mon arrivée. En vain, j’étais à la maison, fou de rage.
La matinée au bahut s’était déroulée semble-t-il comme d’habitude. La seule chose c’est que Jacques se demandait pour quelle raison je n’étais pas au cours aujourd’hui.
Moi j’étais toujours au lit, vêtu de ma chemise et de mon boxer. Je ressassais sans cesse l’épisode de la salle de bain. Je ne savais plus quoi faire. Je pensais à Jacques qui lui devait se demander pourquoi je n’étais pas à l’école, puis Julien voulait que je le contacte. Bref j’étais dans le vague le plus complet.
Ma sœur Delphine était venue me voir. Elle me demandait de réagir et au moins venir manger un morceau. Avant que je ne me décide de me lever, elle s’était couchée sur mon lit à mes côtés. Elle me donna une bise sur la joue en me disant qu’elle serait toujours là pour moi. Je me suis à pleurer et Delphine me pris dans ses bras. Je ne cessais de dire que c’était de ma faute, que j’aurais dû garder mon calme. Delphine m’avait convaincu que je n’y étais pour rien. Delphine s’est levée pour rejoindre maman.
Je m’étais levé et j’étais allé rejoindre maman et Delphine. Elles étaient elles aussi perdues. Il fallait trouver une solution avant le retour de mon père. J’avais dit à maman que j’étais amoureux d’un garçon de ma classe, Jacques. Que j’avais connu durant la fin des vacances Julien, le frère de Stéphanie, la copine de Delphine, mais que c’était terminé avec lui.
Delphine me regardait dans les yeux, puis j’avais vu qu’elle allait prendre sur elle et annoncer à maman son homosexualité. J’avais une certaine appréhension. Puis Delphine avait dit à maman :
Del : Maman, je dois te dire quelque chose. Il faut que tu saches que moi aussi j’aime une fille, c’est Stéphanie.
Mam : Ma chère fille, je m’en doutais aussi. Je ne te jette pas la pierre, mais si ton père apprend ça, je ne sais pas quelle va être sa réaction ! Tu as déjà vu avec ton frère, alors ne lui en parle pas, je t’en supplie.
Del : Mais maman, c’est injuste.
Mam : Je le sais très bien. Mais j’ai plus peur pour Phil que pour toi !
Moi : Mais pourquoi, je suis un monstre peut-être.
Maman : Non, Phil, tu n’es pas un monstre. Je t’aime, tel que tu es, mais tu connais ton père.
Del : Dis Phil, je vais te proposer quelque chose, cela ne va pas te plaire, mais je propose que tu prennes contact avec Julien et que tu restes quelques jours chez lui, le temps que ça se tasse.
Moi : Mais non, et Jacques, je ne peux pas lui faire ça.
Del : C’est pour deux ou trois jours !
Mam : Delphine à raison, tu ne peux pas rester à la maison. J’ai trop peur pour ce soir.
Moi : OK, je vais lui demander ce qu’il me veut. Je vais tenter de rester chez lui pour loger, mais je ne veux rien de plus !
Mam : C’est bien Phil. Il faut apaiser les choses.
Del : Tu vois, fais un effort pour ne pas t’en prendre encore plus dans la figure. Je t’aime Phil et je ne supporte pas qu’on te fasse du mal.
Moi : Merci Delphine, je t’aime aussi ma grande sœur. Pour contacter Julien, je dois attendre qu’il soit rentré chez lui après les cours.
Maman : Oui Phil, fais comme ça. De toute façon ce matin je ne travaillais pas et je crois que je vais prendre mon après-midi aussi pour rester avec toi.
J’étais donc resté à la maison. Je n’arrêtais pas de ressasser tout ce qui s’était passé depuis la venue de Julien à la maison vers la fin des vacances, jusqu’à ce matin et le clash avec mon père. J’étais mal.
Delphine était revenue me voir dans ma chambre. Elle était ennuyée pour moi. Elle se faisait du mouron ! Nous avons discuté une bonne heure. Elle essayait de me rassurer. Elle me parlait du fait que ce n’était pas facile avec Stéphanie, de peur elles aussi de se faire surprendre par soit la mère ou le père de Stéphanie.
Puis elle voyait Julien de temps en temps. Il avait avoué à sa sœur qu’il avait déjà sorti avec plusieurs garçons. Il avait dit qu’il m’aimait car j’étais le seul à l’avoir comblé. Stéphanie et Delphine lui avaient dit qu’il avait fait une grosse bêtise et que pour moi, il n’existait plus. Delphine avait alors précisé qu’elle lui avait dit que j’étais maintenant avec un garçon très gentil et que je ne courrais pas deux lièvres à la fois.
J’ai commencé à pleurer car je ne savais pas quoi faire. Il fallait que je puisse parler à Jacques avant que je ne quitte la maison. Je devais aussi réfléchir sur ce que j’allais faire. Il me semblait de plus en plus que d’aller chez Julien était une très grosse erreur. Je n’arrêtais pas de pleurer. Delphine compris très vite qu’il fallait trouver une solution. Elle pensait alors que j’aurai pu aller chez ma tante, mais pour l’école ce n’était pas évident, il y avait plus de 60 kilomètres à faire pour y aller et ensuite autant pour rentrer.
J’avais pensé à mon frère ainé, Olivier, mais il est en ménage avec Julie et il n’y a pas de place chez lui, il n’y a qu’une chambre et puis c’est à plus de 100 kilomètres.
Nous n’avions même pas mangé à midi. Nous étions tellement troublés parce qu’il venait de se passer.
Ce qui me faisait le plus mal ce n’est pas la gifle reçue et la lèvre gonflée, mais c’est le fait d’être ainsi rejeté, d’être mal accepté, de ne pas être compris. Je n’avais pas choisi d’être homo, j’ai découvert effectivement que je l’étais quand Julien était venu à la maison, ça a été la confirmation de ce que je ressentais.
Depuis mes 10 – 11 ans je regardais les garçons, que ce soit à l’école, aux mouvements de jeunesse, au sport. Les filles ne m’intéressaient pas plus que ça. J’avais de très chouettes copines, mais s’en restait au stade amical. Puis j’avais Amandine, c’est la seule qui était au courant de mon homosexualité. Elle l’avait deviné. Elle m’aimait comme je suis. Comme une amie qui a un peu d’affection envers moi.
Puis il y avait maintenant Jacques. Nous nous connaissions depuis que nous avions 3 ou 4 ans. Nous étions devenus de très bons copains depuis bientôt 3 ans. Puis, comme moi, il n’osait pas avouer qu’il aimait un garçon. Pour Jacques, le garçon qu’il aimait sans le dire, c’était moi. Si Julien ne s’était pas comporté comme il l’avait fait, jamais je n’aurais su que Jacques m’aimait.
Moi et Jacques nous avions le temps. Je ne voulais pas précipiter les choses entre nous. Il fallait laisser le temps au temps. Nous nous étions seulement masturbés ensemble et nous en avions chacun retiré une très belle expérience. Nous n’avions pas envisagé de faire l’amour, il nous fallait d’abord mieux mous connaître et ne pas brûler les étapes.
A 17 ans on a la vie devant nous.
Puis comme j’avais vu la façon dont mon orientation sexuelle pouvait perturber tous les projets, je ne veux plus tirer de plan sur la comète.
Je ne savais pas encore où j’allais passer la nuit. Il était déjà 16h20. Les cours étaient finis. Je me demandais ce que mes amis pensaient de ne pas m’avoir vu aux cours aujourd’hui. Aurai-je des nouvelles de leur part.
Il était 16h33 et quelqu’un sonnait à la porte de la maison. J’étais sûr que papa n’étais pas encore de retour, il avait une réunion à 17h30. Mais qui sonnait donc à la maison.
C’est Delphine qui s’apprêtait à ouvrir. Avant cela maman était montée à l’étage pour me rejoindre et être à mes côtés au cas où il y aurait eu un problème.
Maman faisait signe à Delphine d’ouvrir. La porte s’ouvrait doucement, de quelques centimètres pour que Delphine puisse voir qui était là. Directement j’ai entendu la voix de Jacques. Je me suis mis à pleurer en descendant les escaliers quatre à quatre. Dès qu’il m’avait vu, Jacques eu un mouvement de recul. Vite il avait repris le dessus et me demandait :
Jac : Oh Phil, qu’est-ce que tu as ; tu es arrangé !
Moi : Je…ne sais…mais ...
J’étais de nouveau en larmes. J’avais vu à la tête de Jacques qu’il se posait beaucoup de question. Maman était venue nous rejoindre devant la porte.
Mam : Bonjour Jacques, je suis la maman de Phil. Entre, ne reste pas là.
Jac : Merci, bonjour madame.
Mam : Je te souhaite la bienvenue à la maison. On va passer au salon, car comme tu vois Phil ne va pas bien et il faut qu’on t’en parle.
Jac : Merci. Mais je suis de plus en plus inquiet.
Avant que Jacques ne puisse prendre place, je m’étais approché de lui et lui avait donné un petit baiser sur la bouche. Jacques était devenu rouge écarlate et se demandait pourquoi je l’avais fait devant ma maman et ma sœur.
Moi : Jacques, ne t’inquiète pas, je vais t’expliquer. Voilà, ma maman est au courant que je suis homo et que je suis devenu ton petit ami. Puis, ce matin … mon…
Delphine reprenait, elle avait vu que je ne parvenais plus à prononcer un mot.
Del : Jacques, moi c’est Delphine, la sœur de Phil. En fait ce matin Phil a été pris à partie par notre père et il y a eu un clash entre eux. Phil exaspéré par l’attitude de papa a pété un plomb en criant qu’il était homo et notre père s’en était alors pris à Phil en le frappant, d’une énorme gifle.
Jac : Oh, merde alors. Oups, excusez-moi !
Mam : Non ce n’est rien. Puis vois-tu Jacques, nous avons peur du retour de son père. J’ai peur qu’il n’en prenne à nouveau à Phil. Puis je veux te dire que j’accepte Phil comme il est, il est gay et ça n’est pas important, l’important c’est que c’est mon fils et que je veux qu’il soit heureux. Si c’est avec toi, pourquoi pas. Tu es le bienvenu.
Jac : Merci. Je ne …
Del : Ne dis rien. Tu seras comme un second frère pour moi. Et puis je vais te dire, vous n’êtes pas les seuls dans le cas ; je suis lesbienne, alors tu vois, tant que vous êtes heureux. Nous ne savons pas où Phil pourrait aller. Il faut absolument lui trouver un endroit pour la nuit.
Jac : Phil, je ne sais pas, mais laisse-moi téléphoner à ma maman, je crois que mon père n’est pas là toute la semaine. Il part régulièrement à l’étranger pour son travail. Je vais lui demander de pouvoir te loger. Mais elle n’est pas au courant que je suis homo, je n’ai encore rien dit.
Mam : Écoute Jacques, si ça te pose un problème, nous trouverons une autre solution.
Jac : Non, cela ne me pose aucun problème, c’est l’occasion pour moi de dire qui je suis réellement. Puis j’aime Phil et je ne peux pas le laisser tomber et je ne veux plus qu’on le frappe parce qu’il est homo. Non madame, ça ne me pose aucun soucis.
Mam : Jacques, merci à toi. Tu peux m’appeler Fanny.
Jac : Oui, merci mada… heu, Fanny.
Jacques avait pris le téléphone et avait composé le numéro.
Jac : Allo maman, je suis chez mon ami Phil, tu sais celui qui fait beaucoup d’activités avec moi et il est aussi dans ma classe. Phil a beaucoup de soucis avec son papa. Je t’expliquerai à la maison, mais il faut qu’il puisse trouver un toit pour la nuit et peut-être plus. Je vais te passer sa maman. Merci de dire oui, s’il te plait.