30-07-2021, 11:31 AM
Enfin les deux lascars sortent de la cabine, ils sont tous les deux rouges pivoines. Je fais un clin d’œil à Ben qui comprend tout de suite que c’était très chaud dans cette cabine, Damien me regarde aussi et semble comprendre. Bon, personne ne dit rien et nous sortons ensemble du hall d’entrée. Ben me dit qu’il doit rentrer car il a rendez-vous chez son dentiste à dix-huit heures quinze et qu’il est temps qu’il y aille. Christophe lui aussi veut rentrer. Je pense qu’il n’ose pas encore nous dire ce qu’il ressent. De mon côté j’ai le temps et je vais faire un bout de chemin avec Gaby et son frère Damien.
En cours de route Gaby ne dit rien, il nous regarde tour à tour Damien et moi. Je suis certain qu’il veut dire quelque chose mais qu’il n’ose pas. Je me décide :
Moi : « Oh Gaby, je sens que ça ne va pas, tu veux dire quelque chose et tu n’oses pas !
Gab : Oui Phil, tu as raison. Je ne sais pas ce qui se passe mais je pense que je suis amoureux.
Moi : Tu sais Gaby, je l’avais bien remarqué.
Dam : Moi aussi frérot.
Gab : Cela se voit tant que ça ?
Moi : Oui Gaby, tu t’es métamorphosé au contact de Christophe et lui aussi d’ailleurs !
Dam : Je suis heureux pour toi Gaby, tu le mérites.
Gab : Merci Dam, mais je crains de l’annoncer aux parents.
Dam : Je crois que maman s’en doute depuis que tu es rentré du camp.
Gab : Ah bon, mais… oui c’est vrai c’est lors du camp que je m’en suis rendu compte vraiment.
Moi : Tu peux compter sur ma discrétion et celle de Ben.
Gab : Je le sais, car vous êtes de véritables amis.
Dam : Pour ma part, je ne vais rien dire et je serai près de toi s’il le faut mon grand frère au grand cœur.
Gab : Oui, je sais, c’est comme ça que tu m’appelles quand il y a un souci.
Dam : Tout se passera bien, mais il faut choisir le bon moment.
Gab : Je m’en doute. Bon, au fait merci pour cette après-midi piscine et surtout d’avoir invité Christophe aussi.
Moi : Il n’y avait pas de plan, c’est juste que Chris était seul alors on lui a demandé de venir avec nous et puis en étant chez toi pour manger, on a fait de même. Puis Dam est venu lui aussi, c’est génial.
Dam : Oui, je sens que vous êtes de véritables amis vous trois. Puis Chris est un chouette gars !
Moi : Bon je vais vous laisser.
Gab : Tu peux passer à la maison, tu as encore le temps, comme ça, nous verrons ce que nous pourrions faire dans les prochains jours, enfin après votre retour de Bretagne.
Moi : OK, mais pas trop longtemps ! »
Nous arrivons chez Gaby et Dam. C’est le petit frère qui ouvre la porte avec sa clé. Nous entrons et nous nous rendons à la cuisine où nous entendons des bruits familiers relatifs à la préparation d’un repas. C’est Danielle qui commence à cuisiner le souper. Elle nous trouve très radieux. Elle signale que Léon, le papa des garçons, est au salon. Nous nous y rendons pour le saluer.
Léon nous propose de boire une limonade. Nous nous installons dans les fauteuils. Danielle nous rejoint. Nous discutons de notre bel après-midi, sans parler du coup de foudre entre Gaby et Chris. Puis c’est Léon qui demande :
Léo : « Tu as l’air très joyeux Gabriel, j’ai l’impression que tu es très heureux.
Gab : Ah, je ne sais pas.
Dan : Oui mon grand, c’est comme si tu étais heureux d’avoir fait une belle rencontre.
Léo : Tu as peut-être rencontré une jolie fille à la piscine.
Gab : Mais non !
Léo : Tiens Phil, tu as une petite amie ? Tu as dix-sept ans et je pense que c’est l’âge où les jeunes font des rencontres.
Moi : Heu, non, je n’ai pas de petite amie.
Léo : Tu ne vas pas me dire que tu ne trouves personne. Et Benoît, un beau blond comme lui, je suis certain qu’il courtise avec une charmante jeune fille.
Moi : Pas à ma connaissance.
Dan : Arrête un peu Léon, tu embêtes les jeunes, ils ont le temps de courtiser.
Léo : Mais n’empêche, je sais qu’à quinze ans, j’avais déjà commencé à flirter.
Dan : C’est bon Léon.
Léo : A moins que Phil soit attiré par les garçons !
Je suis devenu rouge pivoine, Gaby ne sait plus où regarder. Je me suis senti mal dans ma peau, je sens des perles de sueur sur mon front. Damien sent que c’est parti dans le mauvais sens et qu’il va se passer quelque chose.
Léo : Tu ne réponds pas Phil, alors tu es « PD »
Dan : Arrête Léon, tu es odieux. Laisse Phil tranquille maintenant.
Léo : Oui c’est ça, il est « PD ».
Dan : Arrête ça de suite Léon !
Léo : Je ne veux pas de « PD » chez moi. Dégage d’ici sale lopette.
Gab : Arrête papa, c’est lui qui m’a sauvé la vie, tu as oublié !
Léo : Je n’en ai rien à faire, dégage.
Gab : Mais tu es con au quoi, même si Phil est gay, cela ne te regarde pas.
Léo : Tais-toi, tu n’as rien à dire.
Gab : Au cas où tu ne se saurais pas, je suis gay moi aussi !
Léo : Espèce de sale merdeux, je vais t’apprendre !
Léon se lève et donne une gifle magistrale à son fils Gabriel. Danielle, la maman se lève elle aussi pour retenir son mari, celui-ci la bouscule et elle tombe à terre. Damien s’interpose entre son père et son frère. Tout va très vite, Damien reçoit un coup de poing dans la figure. Léon se rue alors vers Gaby. Je me lève et je m’interpose. Je reçois un coup de pied dans les jambes et des coups de poings au visage. Ensuite Gaby reçoit alors un coup dans la figure. Je me relève et je me place entre lui et son père. Léon arme son poing, je pivote sur moi-même, je pare le coup et j’agrippe le revers de sa manche et je place une prise de judo, un "Koshi Guruma". J’envoie Léon au sol et de suite je poursuis avec une clé de bras. Léon est immobilisé. Je tiens bon.
J’entends que Danielle fait appel à la police. Je suis toujours au sol en y maintenant Léon. Ma clé de bras fait son effet, il est furieux de s’être fait avoir. Je sais que je ne vais pas pouvoir tenir plus de cinq minutes. J’ai peur de ce qui va se passer lorsque je serai à bout de force. Je lui dis que s’il continue, je peux lui casser le bras, mais rien n’y fait, il est surexcité. Gaby reste prostré dans un fauteuil et c’est Damien qui m’encourage à résister. J’ai l’impression de vivre un cauchemar, que ce n’est pas réel, que ce n’est pas possible. Non c’est vrai, c’est réel, j’ai du sang qui coule de ma bouche et j’ai mal à la figure. J’entends alors une sirène de police. Je sais que mon calvaire va bientôt s’arrêter.
J’entends du bruit dans l’entrée et ensuite des pas pressés venir vers le salon, bruits qui couvre la voix de Danielle. Je suppose qu’elle accueille les policiers.
Pol 1 : « Police. Ça va, tu le lâcher, nous sommes là mon gars ! Vous n’avez pas intérêt à bouger monsieur, au sinon ça va barder pour vous !
Léo : OK, ça va !
Je lâche ma prise, ma clé de bras. Je suis à bout. Je ne sais pas pourquoi mais mes yeux s’inondent de larmes. Je suis à terre, je ne sais plus bouger. J’entends Danielle dire aux policiers de faire attention à moi. Je suis comme hors du temps. Je ne réalise toujours pas ce qui s’est passé. Je tourne la tête et je vois Gaby en pleurs dans les bras de son frère Damien. Danielle elle aussi à des larmes aux yeux. Elle crie aux policiers de l’emmener, mais qui, ah oui, Léon. Je reste là hébété. Un policier s’approche de moi :
Pol 2 : Ça va mon garçon, vient, je vais t’aider à te relever.
Moi : Heu…oui, heu…merci.
Je me retrouve assis dans un fauteuil, le policier me regarde et dit à ses collègues, d’appeler le service 100 (l’ambulance). Il me tient la main en me demandant :
Pol 2 : Dis-moi où tu as mal.
Moi : Heu…(Je ne sais quoi dire) j’ai mal partout !
Pol 2 : Reste tranquille, ça va aller mon gars.
Dan : Phil, je suis tellement désolée, je m’en veux, si tu savais comme je m’en veux !
Moi : Mais vous n’y pouvez rien !
Pol 2 : Reste calme, quel est ton prénom ?
Moi : C’est Philippe !
Pol 2 : Philippe, tu es hors de danger et le reste de la famille de ton ami Gabriel aussi. Reste calme.
Moi : Oui, ça va aller. Gaby, Gaby, ça va ?
Gab : Oh oui Phil, tu as été extraordinaire. Je ne sais rien dire, je suis tellement…
Moi : Non Gaby, tu n’as rien à te reprocher, tu es comme tu es, tu es comme moi et tu vois que ce n’est pas facile, pas facile du tout.
Dan : Phil arrête, tu es un super gars, tu nous as défendu, je ne l’oublierai jamais.
Dam : Phil, je ne savais pas que tu étais si réactif. On te doit une fière chandelle.
Moi : Mais je n’allais pas rester les bras ballants devant toute cette violence ! Je hais les homophobes, mais pourquoi faut-il chaque fois que j’en prenne plein la gueule. Mais pourquoi… ? »
Gaby vient près de moi. Il me fait un énorme câlin, je ne dis rien de plus. J’ai mal partout. Je vois dans ses yeux comme un appel à l’aide. Je plonge alors mes yeux dans les siens. Tout de suite son regard s’éclaircit. Il se sent soutenu, comme lui aussi me soutient. Damien vient lui aussi près de nous et il nous enlace. Le policier qui me parlait ne dit rien, je vois qu’il se pose des questions. C’est Danielle qui intervient :
Dan : « Vous savez, ce jeune homme est l’ami de mon fils. Il l’a sauvé de la noyade lors d’une randonnée au camp pionnier, enfin au camp scout, et il est avec Benoît et avec mon fils ils sont les meilleurs amis. Phil et Ben sont homos et en « couple ». Mon fils Gabriel est lui aussi gay, mais mon mari ne le savait pas. Ce soir la discussion a dérapé quand mon mari s’en est pris à Phil car il venait d’apprendre qu’il est gay. Mon fils Gabriel a réagi en disant à son père que lui aussi est gay.
Pol 2 : Si je comprends bien Philippe ou Phil a pris la défense de Gabriel.
Dan : Oui, entre autres, car il m’a aussi défendu, ainsi que mon second fils Damien.
Pol 2 : Je vois, il a su réagir tout à propos.
Dan : Oui, c’est grâce à lui que nous n’avons pas trop subi de maux.
Pol 2 : Je pense que le Procureur du Roi devrait pouvoir prendre des mesures pour que monsieur votre mari soit mis hors d’état de vous nuire pour le moment. J’entends que l’ambulance arrive. Puis-je avoir l’adresse de ce jeune homme, de Phil.
Dan : Voilà, je vous l’ai indiquée sur ce bout de papier. Je souhaite, si c’est possible, avertir ses parents en premier.
Pol 2 : Oui, mais je veux leur parler juste après. »
Je suis un peu dans le coaltar, j’ai mal, mais Gaby et Damien sont près de moi. J’entends de nouveaux bruits, je vois alors arriver dans la pièce deux ambulanciers. Ils me regardent sur toutes les coutures. Ils me mettent un pansement sur le nez et les lèvres. Puis ils me placent sur une civière et m’emportent dans leur véhicule d’intervention. L’ambulance démarre vers l’hôpital pour que j’y passe des examens.
En cours de route Gaby ne dit rien, il nous regarde tour à tour Damien et moi. Je suis certain qu’il veut dire quelque chose mais qu’il n’ose pas. Je me décide :
Moi : « Oh Gaby, je sens que ça ne va pas, tu veux dire quelque chose et tu n’oses pas !
Gab : Oui Phil, tu as raison. Je ne sais pas ce qui se passe mais je pense que je suis amoureux.
Moi : Tu sais Gaby, je l’avais bien remarqué.
Dam : Moi aussi frérot.
Gab : Cela se voit tant que ça ?
Moi : Oui Gaby, tu t’es métamorphosé au contact de Christophe et lui aussi d’ailleurs !
Dam : Je suis heureux pour toi Gaby, tu le mérites.
Gab : Merci Dam, mais je crains de l’annoncer aux parents.
Dam : Je crois que maman s’en doute depuis que tu es rentré du camp.
Gab : Ah bon, mais… oui c’est vrai c’est lors du camp que je m’en suis rendu compte vraiment.
Moi : Tu peux compter sur ma discrétion et celle de Ben.
Gab : Je le sais, car vous êtes de véritables amis.
Dam : Pour ma part, je ne vais rien dire et je serai près de toi s’il le faut mon grand frère au grand cœur.
Gab : Oui, je sais, c’est comme ça que tu m’appelles quand il y a un souci.
Dam : Tout se passera bien, mais il faut choisir le bon moment.
Gab : Je m’en doute. Bon, au fait merci pour cette après-midi piscine et surtout d’avoir invité Christophe aussi.
Moi : Il n’y avait pas de plan, c’est juste que Chris était seul alors on lui a demandé de venir avec nous et puis en étant chez toi pour manger, on a fait de même. Puis Dam est venu lui aussi, c’est génial.
Dam : Oui, je sens que vous êtes de véritables amis vous trois. Puis Chris est un chouette gars !
Moi : Bon je vais vous laisser.
Gab : Tu peux passer à la maison, tu as encore le temps, comme ça, nous verrons ce que nous pourrions faire dans les prochains jours, enfin après votre retour de Bretagne.
Moi : OK, mais pas trop longtemps ! »
Nous arrivons chez Gaby et Dam. C’est le petit frère qui ouvre la porte avec sa clé. Nous entrons et nous nous rendons à la cuisine où nous entendons des bruits familiers relatifs à la préparation d’un repas. C’est Danielle qui commence à cuisiner le souper. Elle nous trouve très radieux. Elle signale que Léon, le papa des garçons, est au salon. Nous nous y rendons pour le saluer.
Léon nous propose de boire une limonade. Nous nous installons dans les fauteuils. Danielle nous rejoint. Nous discutons de notre bel après-midi, sans parler du coup de foudre entre Gaby et Chris. Puis c’est Léon qui demande :
Léo : « Tu as l’air très joyeux Gabriel, j’ai l’impression que tu es très heureux.
Gab : Ah, je ne sais pas.
Dan : Oui mon grand, c’est comme si tu étais heureux d’avoir fait une belle rencontre.
Léo : Tu as peut-être rencontré une jolie fille à la piscine.
Gab : Mais non !
Léo : Tiens Phil, tu as une petite amie ? Tu as dix-sept ans et je pense que c’est l’âge où les jeunes font des rencontres.
Moi : Heu, non, je n’ai pas de petite amie.
Léo : Tu ne vas pas me dire que tu ne trouves personne. Et Benoît, un beau blond comme lui, je suis certain qu’il courtise avec une charmante jeune fille.
Moi : Pas à ma connaissance.
Dan : Arrête un peu Léon, tu embêtes les jeunes, ils ont le temps de courtiser.
Léo : Mais n’empêche, je sais qu’à quinze ans, j’avais déjà commencé à flirter.
Dan : C’est bon Léon.
Léo : A moins que Phil soit attiré par les garçons !
Je suis devenu rouge pivoine, Gaby ne sait plus où regarder. Je me suis senti mal dans ma peau, je sens des perles de sueur sur mon front. Damien sent que c’est parti dans le mauvais sens et qu’il va se passer quelque chose.
Léo : Tu ne réponds pas Phil, alors tu es « PD »
Dan : Arrête Léon, tu es odieux. Laisse Phil tranquille maintenant.
Léo : Oui c’est ça, il est « PD ».
Dan : Arrête ça de suite Léon !
Léo : Je ne veux pas de « PD » chez moi. Dégage d’ici sale lopette.
Gab : Arrête papa, c’est lui qui m’a sauvé la vie, tu as oublié !
Léo : Je n’en ai rien à faire, dégage.
Gab : Mais tu es con au quoi, même si Phil est gay, cela ne te regarde pas.
Léo : Tais-toi, tu n’as rien à dire.
Gab : Au cas où tu ne se saurais pas, je suis gay moi aussi !
Léo : Espèce de sale merdeux, je vais t’apprendre !
Léon se lève et donne une gifle magistrale à son fils Gabriel. Danielle, la maman se lève elle aussi pour retenir son mari, celui-ci la bouscule et elle tombe à terre. Damien s’interpose entre son père et son frère. Tout va très vite, Damien reçoit un coup de poing dans la figure. Léon se rue alors vers Gaby. Je me lève et je m’interpose. Je reçois un coup de pied dans les jambes et des coups de poings au visage. Ensuite Gaby reçoit alors un coup dans la figure. Je me relève et je me place entre lui et son père. Léon arme son poing, je pivote sur moi-même, je pare le coup et j’agrippe le revers de sa manche et je place une prise de judo, un "Koshi Guruma". J’envoie Léon au sol et de suite je poursuis avec une clé de bras. Léon est immobilisé. Je tiens bon.
J’entends que Danielle fait appel à la police. Je suis toujours au sol en y maintenant Léon. Ma clé de bras fait son effet, il est furieux de s’être fait avoir. Je sais que je ne vais pas pouvoir tenir plus de cinq minutes. J’ai peur de ce qui va se passer lorsque je serai à bout de force. Je lui dis que s’il continue, je peux lui casser le bras, mais rien n’y fait, il est surexcité. Gaby reste prostré dans un fauteuil et c’est Damien qui m’encourage à résister. J’ai l’impression de vivre un cauchemar, que ce n’est pas réel, que ce n’est pas possible. Non c’est vrai, c’est réel, j’ai du sang qui coule de ma bouche et j’ai mal à la figure. J’entends alors une sirène de police. Je sais que mon calvaire va bientôt s’arrêter.
J’entends du bruit dans l’entrée et ensuite des pas pressés venir vers le salon, bruits qui couvre la voix de Danielle. Je suppose qu’elle accueille les policiers.
Pol 1 : « Police. Ça va, tu le lâcher, nous sommes là mon gars ! Vous n’avez pas intérêt à bouger monsieur, au sinon ça va barder pour vous !
Léo : OK, ça va !
Je lâche ma prise, ma clé de bras. Je suis à bout. Je ne sais pas pourquoi mais mes yeux s’inondent de larmes. Je suis à terre, je ne sais plus bouger. J’entends Danielle dire aux policiers de faire attention à moi. Je suis comme hors du temps. Je ne réalise toujours pas ce qui s’est passé. Je tourne la tête et je vois Gaby en pleurs dans les bras de son frère Damien. Danielle elle aussi à des larmes aux yeux. Elle crie aux policiers de l’emmener, mais qui, ah oui, Léon. Je reste là hébété. Un policier s’approche de moi :
Pol 2 : Ça va mon garçon, vient, je vais t’aider à te relever.
Moi : Heu…oui, heu…merci.
Je me retrouve assis dans un fauteuil, le policier me regarde et dit à ses collègues, d’appeler le service 100 (l’ambulance). Il me tient la main en me demandant :
Pol 2 : Dis-moi où tu as mal.
Moi : Heu…(Je ne sais quoi dire) j’ai mal partout !
Pol 2 : Reste tranquille, ça va aller mon gars.
Dan : Phil, je suis tellement désolée, je m’en veux, si tu savais comme je m’en veux !
Moi : Mais vous n’y pouvez rien !
Pol 2 : Reste calme, quel est ton prénom ?
Moi : C’est Philippe !
Pol 2 : Philippe, tu es hors de danger et le reste de la famille de ton ami Gabriel aussi. Reste calme.
Moi : Oui, ça va aller. Gaby, Gaby, ça va ?
Gab : Oh oui Phil, tu as été extraordinaire. Je ne sais rien dire, je suis tellement…
Moi : Non Gaby, tu n’as rien à te reprocher, tu es comme tu es, tu es comme moi et tu vois que ce n’est pas facile, pas facile du tout.
Dan : Phil arrête, tu es un super gars, tu nous as défendu, je ne l’oublierai jamais.
Dam : Phil, je ne savais pas que tu étais si réactif. On te doit une fière chandelle.
Moi : Mais je n’allais pas rester les bras ballants devant toute cette violence ! Je hais les homophobes, mais pourquoi faut-il chaque fois que j’en prenne plein la gueule. Mais pourquoi… ? »
Gaby vient près de moi. Il me fait un énorme câlin, je ne dis rien de plus. J’ai mal partout. Je vois dans ses yeux comme un appel à l’aide. Je plonge alors mes yeux dans les siens. Tout de suite son regard s’éclaircit. Il se sent soutenu, comme lui aussi me soutient. Damien vient lui aussi près de nous et il nous enlace. Le policier qui me parlait ne dit rien, je vois qu’il se pose des questions. C’est Danielle qui intervient :
Dan : « Vous savez, ce jeune homme est l’ami de mon fils. Il l’a sauvé de la noyade lors d’une randonnée au camp pionnier, enfin au camp scout, et il est avec Benoît et avec mon fils ils sont les meilleurs amis. Phil et Ben sont homos et en « couple ». Mon fils Gabriel est lui aussi gay, mais mon mari ne le savait pas. Ce soir la discussion a dérapé quand mon mari s’en est pris à Phil car il venait d’apprendre qu’il est gay. Mon fils Gabriel a réagi en disant à son père que lui aussi est gay.
Pol 2 : Si je comprends bien Philippe ou Phil a pris la défense de Gabriel.
Dan : Oui, entre autres, car il m’a aussi défendu, ainsi que mon second fils Damien.
Pol 2 : Je vois, il a su réagir tout à propos.
Dan : Oui, c’est grâce à lui que nous n’avons pas trop subi de maux.
Pol 2 : Je pense que le Procureur du Roi devrait pouvoir prendre des mesures pour que monsieur votre mari soit mis hors d’état de vous nuire pour le moment. J’entends que l’ambulance arrive. Puis-je avoir l’adresse de ce jeune homme, de Phil.
Dan : Voilà, je vous l’ai indiquée sur ce bout de papier. Je souhaite, si c’est possible, avertir ses parents en premier.
Pol 2 : Oui, mais je veux leur parler juste après. »
Je suis un peu dans le coaltar, j’ai mal, mais Gaby et Damien sont près de moi. J’entends de nouveaux bruits, je vois alors arriver dans la pièce deux ambulanciers. Ils me regardent sur toutes les coutures. Ils me mettent un pansement sur le nez et les lèvres. Puis ils me placent sur une civière et m’emportent dans leur véhicule d’intervention. L’ambulance démarre vers l’hôpital pour que j’y passe des examens.