22-06-2021, 01:45 PM
A peine entrés nous ôtons nos chaussures, Gaby et moi, elles sont mouillées, détrempées. Gaby commence à trembler, il a froid. Il faut absolument qu’il se réchauffe. Je cherche dans son sac à dos, son duvet, mais celui-ci est très humide, pour ne pas dire mouillé. Il faut pourtant que Gaby puisse se coucher au chaud, et au sec surtout. Je ne vois qu’une chose, c’est de lui donner mon duvet. J’ôte aussi les chaussettes de mon ami et je lui suggère de se dévêtir. Au début il ne comprend pas, mais je lui explique que s’il est « nu », je vais pouvoir le réchauffer. C’est le principe du « corps à corps », je fais passer ma chaleur par ma peau vers la peau de Gaby pour qu’ensuite son corps se réchauffe. Gaby me regarde dans les yeux et il comprend que je ne veux que lui venir en aide. Je demande aussi à Ben :
Moi : « Ben, je t’explique le principe du « corps à corps » pour faire passer la chaleur de mon corps vers celui de Gaby. Si je ne le fais pas, il va rester frigorifié et il va tomber malade. C’est urgent d’agir maintenant.
Ben : Oui Phil, j’ai bien compris. Vas-y, tu sais ce que tu fais et je te suis.
Moi : Peux-tu trouver de quoi allumer un feu, je ne sais pas si j’ai des allumettes dans mon sac.
Ben : OK, Phil. Puis je regarde ce qui reste à manger, ça nous réchauffera aussi.
Moi : Très bien Ben. Il se peut que je te demande de me remplacer auprès de Gaby, es-tu d’accord ? Car moi aussi je vais avoir froid à un certain moment !
Ben : Bien sûr Phil, j’ai compris le principe.
Moi : Merci Ben. Si tu sais aussi, tu peux faire chauffer de l’eau quand le feu sera bien en route !
Ben : Bien entendu, j’ai des sachets de thé dans mon sac.
Moi : Tu es incroyable !
Ben : Je sais, mais arrête, tu vas me faire rougir ! »
J’aide Gaby à entrer dans mon duvet. Je me mets moi aussi, nu, et j’entre dans mon duvet à côté de Gaby. J’ai pris mon tee-shirt et je frotte le corps de mon ami Gaby. Je sens qu’il a mal, mais il faut continuer. Puis, je me colle à lui et je lui caresse très fort le dos, les bras et les jambes. A peine cinq minutes plus tard, Gaby me dit qu’il sent bien la chaleur monter en lui. De mon côté je commence à avoir froid, mais je reste collé à Gaby, je veux qu’il emmagasine le plus de chaleur possible. Ben de son côté trouve de quoi allumer un feu. Déjà on peut voir les premières flammes. Ben nous apporte des fruits secs pour commencer, ensuite il découpe des rondelles de saucisson. Je suis très heureux de voir que nous parvenons à nous occuper de Gaby comme nous le faisons. Gaby quant à lui ferme les yeux. Il est comme dans une bulle, il ne veut rien laisser paraitre.
Ben place nos affaires, nos sacs et nos vêtements mouillés près du feu. Puis il se baisse et ramasse une plaquette de médicaments. Il montre la plaquette à Gaby, il la reconnaît, c’est bien la sienne, celle qu’il a laissé tomber en refaisant son sac au matin. Je suis rassuré, car comme ça Gaby aura plus facile pour le retour vers la vallée et le camp.
A un moment je sens que Gaby a des frissons. Je lui caresse énergiquement le dos avec mes mains pour le réchauffer. Je sens la respiration de Gaby se ralentir, il semble prendre conscience du bien que lui procurent mes caresses. Puis de mon côté je repense à cette journée qui avait si bien commencé. Au matin nous nous étions branlés avant de quitter ces lieux. Puis je me remémore notre ascension et ensuite notre descente avant que Gaby ne chute dans le torrent. Je me vois encore bondir, après avoir ôté mon sac à dos, pour sauter dans l’eau pour rattraper Gaby in-extrémise. Puis, c’est la descente vers le refuge où nous sommes maintenant. Je revois notre ami se dévêtir pour entrer nu dans mon sac de couchage, son zizi est minuscule, le mien est lui aussi dans le même état. J’ai fini de revoir en pensées cette partie de la journée. Je caresse le dos de mon compagnon, puis je me revois, il y a presque un an ! Henri est lui aussi dans mon duvet et je lui caresse le dos pour le réchauffer, et ensuite nous nous étions …. Des larmes coulent de mes yeux, mes joues sont maintenant mouillées, je suis mal ! Henri, oui Henri, mon premier amour qui n’est plus. Je l’avais aussi réchauffé après cette pluie diluvienne qui avait mouillé tous les gars de la patrouille ! Mes larmes coulent de plus en plus, inlassablement pour finir par tomber sur l’épaule de Gaby.
Gab : « Phil, Phil, pourquoi tu pleurs !
Moi : Heu….
Gab : Phil, je suis désolé !
Ben : Phil, ça ne va pas ?
Gab : Je crois que Phil est perturbé par quelque chose.
Ben : Oh Phil, je crois savoir. Je suis navré pour toi, ça te rappelle ton ami Henri, c’est ça !
Moi : (dans un souffle) Oui !
Gab : Je ne comprends pas.
Ben : On en parle plus tard si tu veux bien.
Gab : OK, ça marche.
Ben : Tu veux que je prenne ta place Phil !
Moi : Oui ! »
Sans plus un mot, Ben se déshabille, il est nu et il vient prendre ma place. J’enfile le pull de Ben sur mon corps, il faut que je me réchauffe aussi. Je vais près du feu et j’y dépose une nouvelle bûche. Je sèche mes dernières larmes, mais l’image de mon ami Henri est ancrée dans mon esprit. C’est comme si c’était hier ! Je ressens encore son odeur, je revois sa frimousse, c’est comme s’il allait apparaître ici, là devant moi, dans une seconde ! Mes yeux laissent une nouvelle fois des larmes s’échapper. Je tente de me retenir, mais c’est plus fort que moi. Puis d’un coup je crie : « Henri » !
L’émotion est si forte que Ben se met lui aussi à pleurer, il connaît l’histoire. Gaby ne dit rien, il n’ose pas dire un mot, il se rend compte que je vis un moment particulier et difficile, que je me remémore un épisode très personnel de ma vie. Je me calme, je reviens « sur terre ». Il y a Gaby, notre compagnon de route, qui a besoin de moi, de nous. Je m’échine à faire tenir la casserole sur le feu pour faire chauffer l’eau pour boire un thé bien chaud pour nous réchauffer. Pendant ce temps-là, j’entends Ben parler à voix basse à Gaby : je suis sûr qu’il lui explique qui est Henri pour moi !
L’orage gronde de plus en plus, il fait presque noir, pourtant il n’est que seize heures ou dix-sept heures. Je me souviens avoir pris dans mon sac une bougie, « au cas où » j’en aurai eu besoin, avant de partir en randonnée : ce moment se présente maintenant. Je fouille la poche latérale, en espérant qu’elle soit toujours intacte. Enfin je la trouve, elle est un peu brisée sur une partie de la base. Cela n’est pas grave, je vais trouver un support la fixer et ainsi déposer le tout sur la petite table branlante qui se trouve sur le mur opposé à la porte d’entrée. Je trouve une espèce de soucoupe ébréchée, elle fait l’affaire. Je fixe la bougie sur son support d’occasion et je l’allume. On y voit déjà mieux. Je prends nos trois gobelets et j’y verse l’eau très chaude pour boire une infusion : j’ai mis au préalable un sachet dans chaque récipient. Ben est toujours coucher à côté de Gaby, dans mon sac de couchage, il lui réchauffe toujours le dos et le torse. Gaby semble déjà moins blanc qu’à notre entrée dans refuge. Je donne les gobelets à mes deux amis. Je bois le mien près du feu. Je remets un bois dans l’âtre. Je regarde les flammes qui montent, elles sont jaune–orangé. C’est fascinant de voir ainsi ce spectacle, les flammes qui lèchent les bûches avec une petite volute de fumée qui panache l’ensemble. Mon corps reprend petit à petit confiance en lui, je suis déjà un peu plus serein.
Un bruit énorme se fait entendre, la foudre n’est pas tombée loin ! Il y a maintenant des trombes d’eau qui s’abattent sur ce versant de montagne. Les tuiles en pierres sèches résonnent en faisant un bruit que je n’ai jamais entendu. Je me mets à penser : nous avons eu de la chance de nous abriter. Je suis certain que nous aurions été pris dans cet orage si nous avions poursuivi notre itinéraire initial. Il faut parfois prendre une décision, mais il faut prendre la bonne et je suis convaincu que j’ai pris, avec Ben, la bonne décision.
Il fait déjà meilleur dans le refuge, le feu donne une bonne chaleur. Nos vêtements sèchent, des volutes de vapeur d’eau s’en échappe. Je cherche dans un recoin de l’abri si je ne trouve pas une autre bougie. Après quelques minutes de recherche, c’est « bingo », je trouve une boîte avec sept bougies. J’en prends une pour la placer près de la porte, de cette façon la pièce sera déjà mieux éclairée.
Je reprends les bols métalliques de mes amis et je leur donne des bonbons au miel. Je vais près de Gaby et je lui mets la main sur le front, je veux savoir s’il n’a pas de fièvre. Non, ça à l’air d’aller, sa température semble bonne. Je lui demande alors :
Moi : « Gaby, comment te sens-tu ?
Gab : Ça va mieux Phil, j’ai moins froid, mais il me faudra encore du temps pour que je sois bien réchauffé !
Moi : Je n’en doute pas. Tu crois que tu pourras dormir cette nuit ?
Gab : Je vais essayer Phil (un moment de pause) merci pour ce que vous faites pour moi !
Moi : Si ça m’était arrivé, tu aurais fait la même chose pour moi Gaby !
Gab : Je ne sais pas si j’aurai eu les mêmes réflexes que toi ou Ben !
Moi : Ne dit pas ça Gaby. Bon, essaye de dormir un peu. Ben, ça va, tu veux que je te remplace ?
Ben : Non Phil ça va mieux, j’ai juste un peu froid, mais c’est supportable.
Moi : Dans dix minutes je te remplace. »
Un nouveau coup de tonnerre vient faire du vacarme. Il pleut toujours autant, la pluie tombe sans discontinuer. Décidément nous avons eu du flair de nous abriter ici. Je dis alors à Ben que je vais préparer son sac de couchage pour le placer près du mien. Celui de Gaby est encore trop humide. Je remarque alors qu’il est possible de fixer les deux sacs pour ne plus qu’en former un plus grand. Ben m’approuve. Je fais le nécessaire pour attacher les deux duvets l’un à l’autre. Voilà qui est fait.
Je me dis que si Gaby est placé entre Ben et moi, il aura bien plus chaud. Je signale à Ben et Gaby mon idée. Ils sont ravis, ils savent qu’il est plus facile de cette façon de se réchauffer. Trois corps ensemble donneront plus de chaleur. Je vois enfin une lueur plus vive dans les yeux de notre Gaby. Il n’a pas besoin de parler, je sais qu’il me remercie, qu’il remercie Ben et probablement le ciel aussi d’avoir ses deux amis pour l’aider. Trente secondes plus tard, des larmes quittent ses yeux. Je m’approche de lui et je lui dépose un bisou sur le front. Ben a tout de suite compris et il fait de même. Gaby éclate alors en sanglots. Ben et moi nous l’enlaçons, sans dire un mot.
Une fois que Gaby calmé, je me prépare pour me coucher près d’eux. Je vais mettre une nouvelle bûche sur le feu. Je me débarrasse du pull de Ben que je place sur le dossier d’un semblant de chaise. Puis j’entends du bruit au niveau de la porte du refuge. La porte s’ouvre alors avec fracas.
Moi : « Ben, je t’explique le principe du « corps à corps » pour faire passer la chaleur de mon corps vers celui de Gaby. Si je ne le fais pas, il va rester frigorifié et il va tomber malade. C’est urgent d’agir maintenant.
Ben : Oui Phil, j’ai bien compris. Vas-y, tu sais ce que tu fais et je te suis.
Moi : Peux-tu trouver de quoi allumer un feu, je ne sais pas si j’ai des allumettes dans mon sac.
Ben : OK, Phil. Puis je regarde ce qui reste à manger, ça nous réchauffera aussi.
Moi : Très bien Ben. Il se peut que je te demande de me remplacer auprès de Gaby, es-tu d’accord ? Car moi aussi je vais avoir froid à un certain moment !
Ben : Bien sûr Phil, j’ai compris le principe.
Moi : Merci Ben. Si tu sais aussi, tu peux faire chauffer de l’eau quand le feu sera bien en route !
Ben : Bien entendu, j’ai des sachets de thé dans mon sac.
Moi : Tu es incroyable !
Ben : Je sais, mais arrête, tu vas me faire rougir ! »
J’aide Gaby à entrer dans mon duvet. Je me mets moi aussi, nu, et j’entre dans mon duvet à côté de Gaby. J’ai pris mon tee-shirt et je frotte le corps de mon ami Gaby. Je sens qu’il a mal, mais il faut continuer. Puis, je me colle à lui et je lui caresse très fort le dos, les bras et les jambes. A peine cinq minutes plus tard, Gaby me dit qu’il sent bien la chaleur monter en lui. De mon côté je commence à avoir froid, mais je reste collé à Gaby, je veux qu’il emmagasine le plus de chaleur possible. Ben de son côté trouve de quoi allumer un feu. Déjà on peut voir les premières flammes. Ben nous apporte des fruits secs pour commencer, ensuite il découpe des rondelles de saucisson. Je suis très heureux de voir que nous parvenons à nous occuper de Gaby comme nous le faisons. Gaby quant à lui ferme les yeux. Il est comme dans une bulle, il ne veut rien laisser paraitre.
Ben place nos affaires, nos sacs et nos vêtements mouillés près du feu. Puis il se baisse et ramasse une plaquette de médicaments. Il montre la plaquette à Gaby, il la reconnaît, c’est bien la sienne, celle qu’il a laissé tomber en refaisant son sac au matin. Je suis rassuré, car comme ça Gaby aura plus facile pour le retour vers la vallée et le camp.
A un moment je sens que Gaby a des frissons. Je lui caresse énergiquement le dos avec mes mains pour le réchauffer. Je sens la respiration de Gaby se ralentir, il semble prendre conscience du bien que lui procurent mes caresses. Puis de mon côté je repense à cette journée qui avait si bien commencé. Au matin nous nous étions branlés avant de quitter ces lieux. Puis je me remémore notre ascension et ensuite notre descente avant que Gaby ne chute dans le torrent. Je me vois encore bondir, après avoir ôté mon sac à dos, pour sauter dans l’eau pour rattraper Gaby in-extrémise. Puis, c’est la descente vers le refuge où nous sommes maintenant. Je revois notre ami se dévêtir pour entrer nu dans mon sac de couchage, son zizi est minuscule, le mien est lui aussi dans le même état. J’ai fini de revoir en pensées cette partie de la journée. Je caresse le dos de mon compagnon, puis je me revois, il y a presque un an ! Henri est lui aussi dans mon duvet et je lui caresse le dos pour le réchauffer, et ensuite nous nous étions …. Des larmes coulent de mes yeux, mes joues sont maintenant mouillées, je suis mal ! Henri, oui Henri, mon premier amour qui n’est plus. Je l’avais aussi réchauffé après cette pluie diluvienne qui avait mouillé tous les gars de la patrouille ! Mes larmes coulent de plus en plus, inlassablement pour finir par tomber sur l’épaule de Gaby.
Gab : « Phil, Phil, pourquoi tu pleurs !
Moi : Heu….
Gab : Phil, je suis désolé !
Ben : Phil, ça ne va pas ?
Gab : Je crois que Phil est perturbé par quelque chose.
Ben : Oh Phil, je crois savoir. Je suis navré pour toi, ça te rappelle ton ami Henri, c’est ça !
Moi : (dans un souffle) Oui !
Gab : Je ne comprends pas.
Ben : On en parle plus tard si tu veux bien.
Gab : OK, ça marche.
Ben : Tu veux que je prenne ta place Phil !
Moi : Oui ! »
Sans plus un mot, Ben se déshabille, il est nu et il vient prendre ma place. J’enfile le pull de Ben sur mon corps, il faut que je me réchauffe aussi. Je vais près du feu et j’y dépose une nouvelle bûche. Je sèche mes dernières larmes, mais l’image de mon ami Henri est ancrée dans mon esprit. C’est comme si c’était hier ! Je ressens encore son odeur, je revois sa frimousse, c’est comme s’il allait apparaître ici, là devant moi, dans une seconde ! Mes yeux laissent une nouvelle fois des larmes s’échapper. Je tente de me retenir, mais c’est plus fort que moi. Puis d’un coup je crie : « Henri » !
L’émotion est si forte que Ben se met lui aussi à pleurer, il connaît l’histoire. Gaby ne dit rien, il n’ose pas dire un mot, il se rend compte que je vis un moment particulier et difficile, que je me remémore un épisode très personnel de ma vie. Je me calme, je reviens « sur terre ». Il y a Gaby, notre compagnon de route, qui a besoin de moi, de nous. Je m’échine à faire tenir la casserole sur le feu pour faire chauffer l’eau pour boire un thé bien chaud pour nous réchauffer. Pendant ce temps-là, j’entends Ben parler à voix basse à Gaby : je suis sûr qu’il lui explique qui est Henri pour moi !
L’orage gronde de plus en plus, il fait presque noir, pourtant il n’est que seize heures ou dix-sept heures. Je me souviens avoir pris dans mon sac une bougie, « au cas où » j’en aurai eu besoin, avant de partir en randonnée : ce moment se présente maintenant. Je fouille la poche latérale, en espérant qu’elle soit toujours intacte. Enfin je la trouve, elle est un peu brisée sur une partie de la base. Cela n’est pas grave, je vais trouver un support la fixer et ainsi déposer le tout sur la petite table branlante qui se trouve sur le mur opposé à la porte d’entrée. Je trouve une espèce de soucoupe ébréchée, elle fait l’affaire. Je fixe la bougie sur son support d’occasion et je l’allume. On y voit déjà mieux. Je prends nos trois gobelets et j’y verse l’eau très chaude pour boire une infusion : j’ai mis au préalable un sachet dans chaque récipient. Ben est toujours coucher à côté de Gaby, dans mon sac de couchage, il lui réchauffe toujours le dos et le torse. Gaby semble déjà moins blanc qu’à notre entrée dans refuge. Je donne les gobelets à mes deux amis. Je bois le mien près du feu. Je remets un bois dans l’âtre. Je regarde les flammes qui montent, elles sont jaune–orangé. C’est fascinant de voir ainsi ce spectacle, les flammes qui lèchent les bûches avec une petite volute de fumée qui panache l’ensemble. Mon corps reprend petit à petit confiance en lui, je suis déjà un peu plus serein.
Un bruit énorme se fait entendre, la foudre n’est pas tombée loin ! Il y a maintenant des trombes d’eau qui s’abattent sur ce versant de montagne. Les tuiles en pierres sèches résonnent en faisant un bruit que je n’ai jamais entendu. Je me mets à penser : nous avons eu de la chance de nous abriter. Je suis certain que nous aurions été pris dans cet orage si nous avions poursuivi notre itinéraire initial. Il faut parfois prendre une décision, mais il faut prendre la bonne et je suis convaincu que j’ai pris, avec Ben, la bonne décision.
Il fait déjà meilleur dans le refuge, le feu donne une bonne chaleur. Nos vêtements sèchent, des volutes de vapeur d’eau s’en échappe. Je cherche dans un recoin de l’abri si je ne trouve pas une autre bougie. Après quelques minutes de recherche, c’est « bingo », je trouve une boîte avec sept bougies. J’en prends une pour la placer près de la porte, de cette façon la pièce sera déjà mieux éclairée.
Je reprends les bols métalliques de mes amis et je leur donne des bonbons au miel. Je vais près de Gaby et je lui mets la main sur le front, je veux savoir s’il n’a pas de fièvre. Non, ça à l’air d’aller, sa température semble bonne. Je lui demande alors :
Moi : « Gaby, comment te sens-tu ?
Gab : Ça va mieux Phil, j’ai moins froid, mais il me faudra encore du temps pour que je sois bien réchauffé !
Moi : Je n’en doute pas. Tu crois que tu pourras dormir cette nuit ?
Gab : Je vais essayer Phil (un moment de pause) merci pour ce que vous faites pour moi !
Moi : Si ça m’était arrivé, tu aurais fait la même chose pour moi Gaby !
Gab : Je ne sais pas si j’aurai eu les mêmes réflexes que toi ou Ben !
Moi : Ne dit pas ça Gaby. Bon, essaye de dormir un peu. Ben, ça va, tu veux que je te remplace ?
Ben : Non Phil ça va mieux, j’ai juste un peu froid, mais c’est supportable.
Moi : Dans dix minutes je te remplace. »
Un nouveau coup de tonnerre vient faire du vacarme. Il pleut toujours autant, la pluie tombe sans discontinuer. Décidément nous avons eu du flair de nous abriter ici. Je dis alors à Ben que je vais préparer son sac de couchage pour le placer près du mien. Celui de Gaby est encore trop humide. Je remarque alors qu’il est possible de fixer les deux sacs pour ne plus qu’en former un plus grand. Ben m’approuve. Je fais le nécessaire pour attacher les deux duvets l’un à l’autre. Voilà qui est fait.
Je me dis que si Gaby est placé entre Ben et moi, il aura bien plus chaud. Je signale à Ben et Gaby mon idée. Ils sont ravis, ils savent qu’il est plus facile de cette façon de se réchauffer. Trois corps ensemble donneront plus de chaleur. Je vois enfin une lueur plus vive dans les yeux de notre Gaby. Il n’a pas besoin de parler, je sais qu’il me remercie, qu’il remercie Ben et probablement le ciel aussi d’avoir ses deux amis pour l’aider. Trente secondes plus tard, des larmes quittent ses yeux. Je m’approche de lui et je lui dépose un bisou sur le front. Ben a tout de suite compris et il fait de même. Gaby éclate alors en sanglots. Ben et moi nous l’enlaçons, sans dire un mot.
Une fois que Gaby calmé, je me prépare pour me coucher près d’eux. Je vais mettre une nouvelle bûche sur le feu. Je me débarrasse du pull de Ben que je place sur le dossier d’un semblant de chaise. Puis j’entends du bruit au niveau de la porte du refuge. La porte s’ouvre alors avec fracas.