17-06-2021, 01:37 PM
Finalement, nos sacs bouclés, la carte en main, ainsi que les points cartographiques que nous avions bien repérés et notés, nous sommes prêts à partir pour ces trois jours en montagne. Nous avons repris la nourriture prévue pour trois ainsi que les trois fusées de détresse. Je n’ai pas envie de les utiliser, je souhaite qu’elles restent au fond du sac. Finalement, nous avions partagé la nourriture ainsi que les fusées, comme ça en cas de pépins, chacun avait de quoi manger et une fusée. Gaby et Ben ont approuvé cette sage décision. J’ai fait de même avec les fruits secs et les barres énergétiques.
Nous voilà donc en route pour les cimes enneigées. Je suis assez doué en cartographie, de même que Gaby. Ben, lui, veut seulement que nous arrivions à bon port ! J’ai montré les points particuliers à Gaby, qui a bien visualisé les endroits, mais aussi à Ben, il devait lui aussi savoir où nous nous trouvions au fur et à mesure de notre progression.
Nos sacs pèsent, car nous avons la tente avec nous. C’est une tente prévue pour trois personnes, mais elle pèse son poids. Nous avons réparti les éléments de la tente, les piquets et autres armatures sont portés par Ben, la toile de tente est sur mon sac et le double toit sur le sac de Gaby.
Il y a plein soleil. Nous marchons sur ce chemin de mulet qui serpente dans l’alpage. Nous pouvons à certain moment nous abriter des rayons du soleil, lorsque nous sommes dans les sous-bois, assez rares à cette altitude. Nous entendons le piaillement des oiseaux, parfois nous pouvons voir le vol d’un rapace. C’est semble-t-il un faucon. Il n’est pas rare de voir ce genre de volatile dans les montagnes. Nous devons aussi faire attention à ne pas marcher sur une vipère. Elles sont rares les vipères, mais elles sont quand même présentes sur les flancs montagneux.
Nous avons pris un bon rythme, un rythme de montagnard, ni trop vif, ni même trop lent. Nous avons bien retenu les indications qui nous avaient été données par le guide, lors de notre excursion sur le glacier. Il faut que nous fassions attention à ne pas nous mettre en zone rouge. C’est le cœur et la respiration que nous devons contrôler pour pouvoir monter sans encombre. A un certain moment nous avons senti une petite brise, elle venait de la vallée et remontait vers les sommets. Elle nous permet de nous rafraîchir un tant soit peu.
Suivant la carte nous allons arriver à un col et à ce niveau nous devons bifurquer vers la droite en vue de suivre la crête. Nous sommes maintenant arrivés au col ! Quelle vue ! C’est époustouflant.
Moi : « Oh, c’est super, c’est splendide.
Ben : Je ne regrette pas d’avoir sué pour arriver ici !
Gaby : C’est magnifique ! »
Effectivement la vue est magnifique, au loin nous découvrons les sommets enneigés et bénéficions aussi d’une vue plongeante vers la vallée. Nous pouvons voir quelques rares arbres qui poussent au-dessus des alpages. Nous n’entendons plus les cloches des vaches qui paissent. Il y a de moins en moins de végétation. Il ne reste plus que des herbes rares et de rares buissons. Le sol est rocailleux. Je ne sais pas à quelle altitude nous nous trouvons, mais le spectacle qui s’ouvre à nous yeux est féérique. Nous nous asseyons un bon moment pour profiter du moment présent et de cette vue à couper le souffle. Nous faisons silence, pas besoin de mots pour décrire ce merveilleux panorama. J’en ai la chair de poule, mes poils se hérissent sur mes bras et mes jambes. C’est la même chose pour mes deux amis.
Une petite rafale de vent nous rappelle qu’il ne faut pas trop traîner. Nous mangeons un morceau face à cette beauté de la nature. Puis nous poursuivons notre chemin vers les hauteurs. Nous avons comme point de passage une cabane de pâtres, elle était signalée sur la carte, ainsi que sur notre road book. Gaby pense qu’il nous faut encore environ deux bonnes heures de marche pour y arriver. C’est donc en chantant que nous poursuivons notre randonnée.
Effectivement il nous a fallu deux heures pour parvenir à cet abri. Le vent étant assez soutenu à cette altitude, nous avons décidé de ne pas planter la tente, mais bien de nous abriter dans cette cabane. Il y a de la paille à terre, c’est donc un excellent matelas pour y poser notre sac de couchage pour bien dormir. Il y a même une petite cheminée, ce qui va nous permettre de faire un feu si le besoin s’en fait sentir. Quelques bûches sont entassées à côté de l’âtre. Une seule petite fenêtre permet à la lumière de pénétrer pour éclairer un minimum la seule pièce. Cet abri est divisé en deux parties, l’une pour les « hommes » et l’autre, pour les « bêtes ». Le tout étant séparé par une espèce de claie de bois.
Nous regardons alors ce que nous avons pour nous « sustenter ». Nous avons des fruits, du saucisson, du fromage et du pain, Ce n’est déjà pas si mal. Nous devons faire attention pour ne pas trop puiser dans les réserves. Mais ce repas, assez frugal somme toute, nous suffit, nous avons le ventre bien calé, d’autant plus que nous avons mangé quelques fruits secs.
Ben bâille déjà, je vois que Gaby lui aussi semble assez fatigué. Ce n’est pas de tout repos que de crapahuter sur les chemins alpestres. Moi-même je me sens un peu flagada. Une bonne nuit de sommeil est primordiale pour la suite de la randonnée.
Nous nous sommes couchés dans nos sacs de couchage, sur la paille qui jonche le sol de la cabane. Il n’a pas fallu deux minutes pour que Ben s’endorme. Gaby lui aussi a les yeux fermés. Il est sur le point de sombrer dans les bras de Morphée ! Quant à moi, je suis mort de fatigue, je n’ai même pas envie de me faire un petit plaisir solitaire, je suis exténué !
C’est lorsqu’un rayon de soleil est venu se poser sur nos visages encore endormis, rayon qui en passant au travers de cette petite fenêtre, nous réchauffe quelque peu, que nous avons enfin ouvert les yeux. Il fait assez frais dans cet abri, mais nous n’avons pas eu besoin d’allumer de feu dans la cheminée avant de nous endormir. J’ai cependant ma « troisième jambe » qui est dressée, elle me serre dans mon slip. Je place ma main entre mon pubis et mon bâton de chair qui marque le tissu pour le dégager. J’ai une telle envie de me faire un petit plaisir que je dépose la paume de ma main sur mon pénis dur et chaud, gorgé de sang. Un peu de liquide séminal s’échappe déjà, humidifiant mon gland dont le bout dépasse du prépuce. Gaby a bien vu que j’avais bougé. Il m’imite, il se bouge un peu et je vois qu’il fait quelques mouvements « bien connus » au niveau de ses attributs. Ben lui aussi ouvre les yeux. Il nous regarde, il tourne la tête une fois à gauche et une fois à droite. C’est normal, il est couché entre ses deux amis. Puis il dit :
Ben : « Je vois que vous êtres en pleine forme. Enfin vos zizis le sont !
Moi : Bien dormi Ben, désolé, mais j’ai tellement envie, tu m’en veux ?
Ben : Mais non, abruti !
Moi : Merci pour « l’abruti ».
Gab : Alors Ben, ça va mieux. Je pense que tu peux aussi t’y mettre, je crois que ton anatomie dressée n’attend qu’une chose c’est que tu t’en occupes !
Ben : Oui, ça va les gars, je pense que je vais aussi me palucher la zigounette. »
Nous nous sommes mis à rire et nous nous branlons sans vergogne. C’est l’activité journalière de tout bon adolescent qui se respecte. Je peux voir que Gaby ferme parfois les yeux pour bien se concentrer et savourer les sensations qu’il se procure. Ben n’est pas en reste, sa respiration s’est un peu accélérée. Moi-même je commence à émettre des râles de bien-être. Nous regardons nos amis tout en nous occupant de notre anatomie personnelle. Nous pouvons voir les mimiques de chacun lors de cet exercice jubilatoire et libératoire. Nous avons pratiquement joui en même temps. Nous sommes, bien sûr, satisfaits de nous. Bien entendu que j’eusse préféré avoir plus d’intimité pour combler mon amour, mon Benoît chéri, mais il y avait Gaby. Je pense que Ben n’aurait pas voulu que nous fassions l’amour devant Gaby, moi non plus d’ailleurs.
Une fois habillés, le petit déjeuner avalé, les sacs bouclés, nous quittons l’abri de berger pour poursuivre notre balade en montagne. Gaby ouvre la carte et consulte, le road book, pour la suite de nos pérégrinations alpestres. Nous allons nous aventurer vers les neiges éternelles. Je regarde aussi l’itinéraire et je visionne également le point de chute pour passer la prochaine nuit. Il semble que ce soit ce même abri de berger. J’en fait part à Gaby et à Ben. Gaby approuve mon analyse. Nous montrons à Ben le trajet que nous allons parcourir dans la montagne le long des chemins de mulets. Nous sommes bien entendu conscients du fait qu’il va falloir être attentif à bien rester sur le bon chemin. La haute-montagne est un domaine dangereux, « hostile » disent même les spécialistes. Oui nous le savons, nous quittons en effet la moyenne montagne. Nous savons que nous devons redoubler de prudence, non c’est tripler de prudence !
C’est Gaby qui prend alors la tête de notre petit groupe. Le paysage est toujours aussi beau, le soleil commence à éclairer les pentes qui s’ouvrent devant nous. Le fond de la vallée est embrumé, nous sommes au-dessus de ce brouillard. Gaby s’arrête d’un coup, il nous fait signe de ne pas bouger et de nous taire. Il montre de son index un endroit escarpé qui vient d’être éclairé par les rayons du soleil. Il a vu trois chamois. Nous sommes en arrêt, tout comme un chien le serait en voyant une proie au loin. Quel spectacle merveilleux. J’ai déjà entendu parler de chamois, mais de là à en voir en pleine montagne, c’est inattendu et même inespéré. Je suis émerveillé devant tant de beauté, non seulement ce sont ces chamois qui sont au loin, mais aussi tout cet environnement rocailleux, avec quelques touffes d’herbes perdues dans la rocaille. C’est cette luminosité qui jaillit au fur et à mesure de la progression des rayons solaires. C’est un spectacle féérique, j’en ai la chair de poule. Puis, hop, on voit les trois chamois bondir de rocher en rocher puis disparaître dans une faille. Nous nous regardons, sans un mot, ayant savouré ce moment particulier, comme suspendu, hors du temps.
Nous poursuivons notre lente ascension en ayant les yeux qui regardent tantôt à gauche, tantôt à droite à la recherche d’une nouvelle apparition de chamois ou de tout autre animal des montagnes. Finalement nous arrivons à la neige éternelle. Nous posons nos sacs. Il doit être environ treize heures. Nous nous amusons en nous lançant des boules de neige. Une petite bataille est improvisée entre nous. Nous rions à pleine gorge, savourant le moment présent, à trois au niveau des premiers sommets. Une petite brise souffle, le soleil est au beau fixe, le ciel est bleu. Une petite brume monte cependant depuis la vallée. Nous nous arrêtons et nous nous couchons sur le neige pour récupérer.
Ensuite nous ouvrons nos sacs pour manger un morceau, nous avions faim. Il y a du saucisson, du pain, un bloc de fromage, des fruits et deux gourdes d’eau-grenadine. C’est en regardant les sommets enneigés et le chemin que nous venions de prendre que nous mangeons tout en savourant cette vue dantesque, merveilleuse et éclairée par un soleil généreux. Nous sommes comme « seuls » au monde, rien ni personne ne trouble cette quiétude, comme si nous étions hors du temps. Nous pouvons voir quelques rapaces de différentes espèces voler plus bas vers la vallée.
Nous voilà donc en route pour les cimes enneigées. Je suis assez doué en cartographie, de même que Gaby. Ben, lui, veut seulement que nous arrivions à bon port ! J’ai montré les points particuliers à Gaby, qui a bien visualisé les endroits, mais aussi à Ben, il devait lui aussi savoir où nous nous trouvions au fur et à mesure de notre progression.
Nos sacs pèsent, car nous avons la tente avec nous. C’est une tente prévue pour trois personnes, mais elle pèse son poids. Nous avons réparti les éléments de la tente, les piquets et autres armatures sont portés par Ben, la toile de tente est sur mon sac et le double toit sur le sac de Gaby.
Il y a plein soleil. Nous marchons sur ce chemin de mulet qui serpente dans l’alpage. Nous pouvons à certain moment nous abriter des rayons du soleil, lorsque nous sommes dans les sous-bois, assez rares à cette altitude. Nous entendons le piaillement des oiseaux, parfois nous pouvons voir le vol d’un rapace. C’est semble-t-il un faucon. Il n’est pas rare de voir ce genre de volatile dans les montagnes. Nous devons aussi faire attention à ne pas marcher sur une vipère. Elles sont rares les vipères, mais elles sont quand même présentes sur les flancs montagneux.
Nous avons pris un bon rythme, un rythme de montagnard, ni trop vif, ni même trop lent. Nous avons bien retenu les indications qui nous avaient été données par le guide, lors de notre excursion sur le glacier. Il faut que nous fassions attention à ne pas nous mettre en zone rouge. C’est le cœur et la respiration que nous devons contrôler pour pouvoir monter sans encombre. A un certain moment nous avons senti une petite brise, elle venait de la vallée et remontait vers les sommets. Elle nous permet de nous rafraîchir un tant soit peu.
Suivant la carte nous allons arriver à un col et à ce niveau nous devons bifurquer vers la droite en vue de suivre la crête. Nous sommes maintenant arrivés au col ! Quelle vue ! C’est époustouflant.
Moi : « Oh, c’est super, c’est splendide.
Ben : Je ne regrette pas d’avoir sué pour arriver ici !
Gaby : C’est magnifique ! »
Effectivement la vue est magnifique, au loin nous découvrons les sommets enneigés et bénéficions aussi d’une vue plongeante vers la vallée. Nous pouvons voir quelques rares arbres qui poussent au-dessus des alpages. Nous n’entendons plus les cloches des vaches qui paissent. Il y a de moins en moins de végétation. Il ne reste plus que des herbes rares et de rares buissons. Le sol est rocailleux. Je ne sais pas à quelle altitude nous nous trouvons, mais le spectacle qui s’ouvre à nous yeux est féérique. Nous nous asseyons un bon moment pour profiter du moment présent et de cette vue à couper le souffle. Nous faisons silence, pas besoin de mots pour décrire ce merveilleux panorama. J’en ai la chair de poule, mes poils se hérissent sur mes bras et mes jambes. C’est la même chose pour mes deux amis.
Une petite rafale de vent nous rappelle qu’il ne faut pas trop traîner. Nous mangeons un morceau face à cette beauté de la nature. Puis nous poursuivons notre chemin vers les hauteurs. Nous avons comme point de passage une cabane de pâtres, elle était signalée sur la carte, ainsi que sur notre road book. Gaby pense qu’il nous faut encore environ deux bonnes heures de marche pour y arriver. C’est donc en chantant que nous poursuivons notre randonnée.
Effectivement il nous a fallu deux heures pour parvenir à cet abri. Le vent étant assez soutenu à cette altitude, nous avons décidé de ne pas planter la tente, mais bien de nous abriter dans cette cabane. Il y a de la paille à terre, c’est donc un excellent matelas pour y poser notre sac de couchage pour bien dormir. Il y a même une petite cheminée, ce qui va nous permettre de faire un feu si le besoin s’en fait sentir. Quelques bûches sont entassées à côté de l’âtre. Une seule petite fenêtre permet à la lumière de pénétrer pour éclairer un minimum la seule pièce. Cet abri est divisé en deux parties, l’une pour les « hommes » et l’autre, pour les « bêtes ». Le tout étant séparé par une espèce de claie de bois.
Nous regardons alors ce que nous avons pour nous « sustenter ». Nous avons des fruits, du saucisson, du fromage et du pain, Ce n’est déjà pas si mal. Nous devons faire attention pour ne pas trop puiser dans les réserves. Mais ce repas, assez frugal somme toute, nous suffit, nous avons le ventre bien calé, d’autant plus que nous avons mangé quelques fruits secs.
Ben bâille déjà, je vois que Gaby lui aussi semble assez fatigué. Ce n’est pas de tout repos que de crapahuter sur les chemins alpestres. Moi-même je me sens un peu flagada. Une bonne nuit de sommeil est primordiale pour la suite de la randonnée.
Nous nous sommes couchés dans nos sacs de couchage, sur la paille qui jonche le sol de la cabane. Il n’a pas fallu deux minutes pour que Ben s’endorme. Gaby lui aussi a les yeux fermés. Il est sur le point de sombrer dans les bras de Morphée ! Quant à moi, je suis mort de fatigue, je n’ai même pas envie de me faire un petit plaisir solitaire, je suis exténué !
C’est lorsqu’un rayon de soleil est venu se poser sur nos visages encore endormis, rayon qui en passant au travers de cette petite fenêtre, nous réchauffe quelque peu, que nous avons enfin ouvert les yeux. Il fait assez frais dans cet abri, mais nous n’avons pas eu besoin d’allumer de feu dans la cheminée avant de nous endormir. J’ai cependant ma « troisième jambe » qui est dressée, elle me serre dans mon slip. Je place ma main entre mon pubis et mon bâton de chair qui marque le tissu pour le dégager. J’ai une telle envie de me faire un petit plaisir que je dépose la paume de ma main sur mon pénis dur et chaud, gorgé de sang. Un peu de liquide séminal s’échappe déjà, humidifiant mon gland dont le bout dépasse du prépuce. Gaby a bien vu que j’avais bougé. Il m’imite, il se bouge un peu et je vois qu’il fait quelques mouvements « bien connus » au niveau de ses attributs. Ben lui aussi ouvre les yeux. Il nous regarde, il tourne la tête une fois à gauche et une fois à droite. C’est normal, il est couché entre ses deux amis. Puis il dit :
Ben : « Je vois que vous êtres en pleine forme. Enfin vos zizis le sont !
Moi : Bien dormi Ben, désolé, mais j’ai tellement envie, tu m’en veux ?
Ben : Mais non, abruti !
Moi : Merci pour « l’abruti ».
Gab : Alors Ben, ça va mieux. Je pense que tu peux aussi t’y mettre, je crois que ton anatomie dressée n’attend qu’une chose c’est que tu t’en occupes !
Ben : Oui, ça va les gars, je pense que je vais aussi me palucher la zigounette. »
Nous nous sommes mis à rire et nous nous branlons sans vergogne. C’est l’activité journalière de tout bon adolescent qui se respecte. Je peux voir que Gaby ferme parfois les yeux pour bien se concentrer et savourer les sensations qu’il se procure. Ben n’est pas en reste, sa respiration s’est un peu accélérée. Moi-même je commence à émettre des râles de bien-être. Nous regardons nos amis tout en nous occupant de notre anatomie personnelle. Nous pouvons voir les mimiques de chacun lors de cet exercice jubilatoire et libératoire. Nous avons pratiquement joui en même temps. Nous sommes, bien sûr, satisfaits de nous. Bien entendu que j’eusse préféré avoir plus d’intimité pour combler mon amour, mon Benoît chéri, mais il y avait Gaby. Je pense que Ben n’aurait pas voulu que nous fassions l’amour devant Gaby, moi non plus d’ailleurs.
Une fois habillés, le petit déjeuner avalé, les sacs bouclés, nous quittons l’abri de berger pour poursuivre notre balade en montagne. Gaby ouvre la carte et consulte, le road book, pour la suite de nos pérégrinations alpestres. Nous allons nous aventurer vers les neiges éternelles. Je regarde aussi l’itinéraire et je visionne également le point de chute pour passer la prochaine nuit. Il semble que ce soit ce même abri de berger. J’en fait part à Gaby et à Ben. Gaby approuve mon analyse. Nous montrons à Ben le trajet que nous allons parcourir dans la montagne le long des chemins de mulets. Nous sommes bien entendu conscients du fait qu’il va falloir être attentif à bien rester sur le bon chemin. La haute-montagne est un domaine dangereux, « hostile » disent même les spécialistes. Oui nous le savons, nous quittons en effet la moyenne montagne. Nous savons que nous devons redoubler de prudence, non c’est tripler de prudence !
C’est Gaby qui prend alors la tête de notre petit groupe. Le paysage est toujours aussi beau, le soleil commence à éclairer les pentes qui s’ouvrent devant nous. Le fond de la vallée est embrumé, nous sommes au-dessus de ce brouillard. Gaby s’arrête d’un coup, il nous fait signe de ne pas bouger et de nous taire. Il montre de son index un endroit escarpé qui vient d’être éclairé par les rayons du soleil. Il a vu trois chamois. Nous sommes en arrêt, tout comme un chien le serait en voyant une proie au loin. Quel spectacle merveilleux. J’ai déjà entendu parler de chamois, mais de là à en voir en pleine montagne, c’est inattendu et même inespéré. Je suis émerveillé devant tant de beauté, non seulement ce sont ces chamois qui sont au loin, mais aussi tout cet environnement rocailleux, avec quelques touffes d’herbes perdues dans la rocaille. C’est cette luminosité qui jaillit au fur et à mesure de la progression des rayons solaires. C’est un spectacle féérique, j’en ai la chair de poule. Puis, hop, on voit les trois chamois bondir de rocher en rocher puis disparaître dans une faille. Nous nous regardons, sans un mot, ayant savouré ce moment particulier, comme suspendu, hors du temps.
Nous poursuivons notre lente ascension en ayant les yeux qui regardent tantôt à gauche, tantôt à droite à la recherche d’une nouvelle apparition de chamois ou de tout autre animal des montagnes. Finalement nous arrivons à la neige éternelle. Nous posons nos sacs. Il doit être environ treize heures. Nous nous amusons en nous lançant des boules de neige. Une petite bataille est improvisée entre nous. Nous rions à pleine gorge, savourant le moment présent, à trois au niveau des premiers sommets. Une petite brise souffle, le soleil est au beau fixe, le ciel est bleu. Une petite brume monte cependant depuis la vallée. Nous nous arrêtons et nous nous couchons sur le neige pour récupérer.
Ensuite nous ouvrons nos sacs pour manger un morceau, nous avions faim. Il y a du saucisson, du pain, un bloc de fromage, des fruits et deux gourdes d’eau-grenadine. C’est en regardant les sommets enneigés et le chemin que nous venions de prendre que nous mangeons tout en savourant cette vue dantesque, merveilleuse et éclairée par un soleil généreux. Nous sommes comme « seuls » au monde, rien ni personne ne trouble cette quiétude, comme si nous étions hors du temps. Nous pouvons voir quelques rapaces de différentes espèces voler plus bas vers la vallée.