05-06-2021, 09:41 AM
Nous nous étions rassemblés à l’entrée du camp. Le car qui devait nous conduire au pied du massif montagneux, que nous allions explorer, devait arriver dans les minutes qui suivaient. Le voilà qui arrivait. Nous étions tous pressés de pourvoir monter dans le car pour nous enfin commencer cette journée de découverte de la montagne. Seul Gaby avait l’air renfrogné. Je m’étais assis à côté de lui et je l’avais rassuré. Ben avait fait la même chose. Finalement Gaby avait un peu souri, mais on pouvait voir toute l’anxiété qui émanait de son visage. Jean-Pierre avait aussi remarqué que notre ami n’était pas très bien, il s’était alors approché de nous et avait dit :
J-P : « Tu sais Gaby, je suis au courant que tu as le mal de l’altitude. As-tu pris ta boîte de médocs avec toi ?
Gab : Oui, j’ai tout ce qu’il faut !
J-P : C’est bien. Tu sais que tu pourras compter sur tes deux acolytes pour te soutenir et je suis certain que les autres pionniers vont aussi t’épauler.
Gab : Oui, je m’en doute, merci J-P !
Moi : Tu vois Gaby, je te l’avais dit, nous serons tous auprès de toi et au moindre problème tu auras toute l’aide qu’il te faudra !
J-P : C’est vrai tu sais, Phil a raison. Bon, comme on dit, il n’y a plus qu’à se laisser guider par ses amis mais aussi par les deux guides qui nous accompagnent.
Gab : Merci à vous, ça me fait plaisir de savoir que je serai aidé en cas de besoin.
Ben : Voilà qui est bien parlé. Allez Gab, ça va aller !
J-P : Je vous laisse et je sais que je peux avoir confiance en vous les gars !
Moi : Bien sûr J-P, c’est ça l’esprit de camaraderie et de soutien chez les scouts ! »
Jean-Pierre nous avait fait un clin d’œil. Il était certain comme pour nous, que Gaby aurait surement besoin d’un coup de main. Nous serions auprès de lui comme nous lui en avions fait la promesse et que nous la tiendrons cette fameuse promesse.
Le car allait sur la route déjà assez pentue. On sentait qu’il avait du mal à gravir la côte, mais nous savions que le chauffeur était un habitué des routes de montagnes, d’ailleurs les deux guides ne tarissaient pas d’éloges à son égard. Puis enfin nous étions arrivés au bout d’une heure de trajet au parking d’où le chemin de randonnée partait vers les sommets enneigés.
Nous avions retiré nos sacs des coffres à bagages du car. Les guides nous expliquaient que la première partie était assez simple, il suffisait de suivre le sentier. L’un des guides serait devant pour mener tout le groupe tandis que l’autre guide fermerait la marche. Gaby avait pris place au milieu de la colonne, j’étais derrière lui et Ben marchait devant lui. Nous avions pris un rythme lent pour monter, car il était inutile de se mettre dans le rouge en progressant trop rapidement. C’est le guide qui menait l’escalade et qui imposait donc son tempo. Nous suivions donc le chemin. Gaby semblait bien aller. Il avait pris son médicament juste avant de commencer à marcher. Je voyais que Jean-Pierre se retournait de temps à autre pour voir comment Gaby progressait.
Au bout d’une heure trente de montée, nous nous étions arrêtés pour boire un coup d’eau. La température était déjà plus élevée grâce au soleil qui inondait le coteau que nous prenions. Certains pionniers avaient une petite faim, c’était donc le moment de sortir le « dextro-énergen » que nous avions presque tous. Bref après dix minutes de repos nous avions repris l’ascension. Tout se passait pour le mieux. Ben se retournait et il pouvait voir que Gaby souriait car il était bien. Ben me faisait signe, avec le pousse « relevé », pour indiquer que tout allait bien.
Vers midi trente nous avions fait une halte pour nous restaurer. Le pique-nique avait été préparé par l’intendance du poste. Il y avait même un fruit en guise de dessert. Une fois repus, nous avions repris notre courage pour affronter la montée qui devenait de plus en plus ardue. Gaby semblait en forme pour quelqu’un qui a le mal de l’altitude, il avait repris un cachet lors de la pause repas.
Le soleil avait tourné, nous étions maintenant côté ombre sur le versant. Il faisait déjà un peu plus froid. Nous allions encore attendre avant de mettre notre veste. Ce n’est que vers seize heures que nous enfilâmes soit un pull, soit une veste, pour ne pas trop nous refroidir. Nous avions bien fait car un petit vent plus frais venait de se lever.
Nous marchions encore allégrement, la fatigue commençait à se faire sentir. Mais cela n’enlevait rien aux superbes paysages qui s’étalaient devant notre regard. Tout était merveilleux. Nous approchions des neiges éternelles, du moins c’était ce que nous pensions, mais elles étaient encore à quelques centaines de mètres plus haut. Le guide nous avait alors dit qu’au niveau du refuge, qu’il n’y avait pas de neige. Il avait ajouté qu’il nous restait environ trois quarts d’heure avant l’arrivée au refuge.
Effectivement, au détour d’un virage sur ce chemin de « mulet » et à l’entrée d’un col, nous vîmes le refuge se détacher sur une espèce de corniche. On pouvait voir que de la fumée s’échappait de la cheminée, ce qui indiquait qu’il y avait déjà du monde dans cette bâtisse assez large mais assez trapue, comme ancrée au rocher. Nous étions tous soulagés d’arriver enfin à destination.
Nous étions donc entrés dans le refuge par la porte d’accès. Cette porte n’était pas très haute. Les personnes de grande taille devaient certainement baisser la tête pour passer au-dessous du linteau. Nous arrivions directement dans une grande pièce. Elle était meublée de longues tables en bois brut avec des bancs. Sur un des côtés, il y avait sur une petite table, le gardien du refuge prenait les renseignements concernant le groupe qui arrivait, ainsi que le nombre de participants, l’endroit où il comptait se rendre le lendemain. Puis juste à côté, une porte donnait accès à la cuisine. Celle-ci n’était pas très grande, mais il s’en dégageait une très bonne odeur de soupe. Nous étions attendus. Les deux guides avaient confirmé auprès du gardien le nombre que nous étions et la destination de notre « course » en montagne. Nous avions droit à deux « chambres » l’une pour presque tout le monde et la plus petite et souvent destinée aux guides ; c’est dans cette chambre là que Jean-Pierre et Fabrice allaient dormir avec les deux guides de notre groupe ainsi qu’un autre guide qui accompagnait une famille de quatre personnes, les parents et leurs deux enfants.
Nous avions installé nos effets dans la chambre équipée de bat-flancs. Nous avions aussi ôté nos pulls et nos vestes car il faisait assez chaud. Le poêle était installé au centre de la grande pièce. Les fenêtres donnaient vers la vallée. Nous ne pouvions apercevoir les cimes car il n’y avait pas de fenêtres sur l’arrière de la bâtisse. Le refuge était en bois et certaines parties extérieures étaient en zinc. Nous avions pu voir en arrivant que des paratonnerres étaient placés à chaque extrémité de la toiture. Des grilles bordaient la toiture pour retenir la neige en hiver. Des bacs de grande capacité étaient placés à chaque angle de cette bâtisse pour récolter l’eau de pluie ou celle résultant de la fonte de la neige. C’est cette eau qui servait à la toilette en été.
Nous avions fait sommairement notre toilette. Nous avions transpiré et il fallait bien nous rafraîchir quelque peu. Puis nous avions regardé le coucher du soleil. Quel spectacle, c’était grandiose. Nous ne disions plus un mot ; on aurait pu entendre une mouche voler. Nous n’étions pas les seuls, la famille avec les deux enfants était près de nous et elle contemplait aussi ce beau coucher de soleil.
Après ce moment, qui restera gravé dans la mémoire de mes amis scouts, nous nous étions installés dans la grande salle pour le souper. Il y avait de la soupe ainsi qu’une omelette au jambon avec du pain. Comme boisson, il y avait de l’eau ou de la limonade mais payante. Le repas avait été pris en charge par notre unité bien avant notre arrivée. Tout avait été planifié par les responsable du camp international, ainsi que l’approvisionnement. Nous avions eu droit à une pomme et un yaourt comme dessert.
Avant de rejoindre la chambre, la majeure partie des scouts était allée voir une dernière fois le panorama devant le refuge. Nous pouvions apercevoir, dans le lointain, des lueurs scintillantes venant des hameaux de la vallée. Il faisait de plus en plus froid. Nous allions arriver au zéro degré sous peu. Nous étions rentrés au chaud dans cette grande pièce. J’avais alors remarqué qu’un panneau demandait aux personnes présentes dans le refuge de ne plus faire de bruit après vingt et une heures. Effectivement certains groupes partaient très tôt, soit vers les trois heures trente ou quatre heures du matin pour poursuivre leurs courses et débuter l’ascension de bonne heure en vue d’arriver au sommet sans trop de retard. Il ne fallait pas oublier qu’ils devaient penser au trajet de retour avant la tombée de la nuit.
Nous avions chanté durant trois quarts d’heure pour la plus grande satisfaction des logeurs. Même les deux enfants de la famille avaient chanté avec nous ; nous avions appris qu’ils étaient eux aussi aux scouts. C’est donc à vingt et une heures que nous avions rejoint nos pénates.
Je m’étais placé à côté de Ben tandis que Gaby s’était placé de l’autre côté. Alex étant quant à lui juste à côté de Ben. Il faisait assez froid dans cette chambre. Les bat-flancs étaient durs, cela n’était pas étonnant ! C’étaient en fin de compte des « sommiers » constitués de planches de bois, style lits de caserne. Bref nous devions de toute manière dormir comme cela, à la dure.
Pour la nuit, nous avions enfilé un pull pour ne pas nous refroidir. En effet, la température ambiante n'était pas très clémente dans cette pièce non chauffée si bien que nous n’avions peut-être pas envie de dormir nus. Nos animateurs étaient passés pour voir si tout allait bien. Ensuite ils avaient rejoint les deux guides de notre groupe ainsi que celui de la famille, famille ô combien sympathique.
Le calme régnait. Nous étions assez fatigués par cette première journée en montagne. Puis c’est Jérémie qui avait dit tout haut :
Jér : « Flûte alors, je bande depuis plus de dix minutes, et vous les gars, vous bandez ?
Il y eut des éclats de rire. Puis des murmures et des messes basses entre les pionniers. Puis c’est Alex qui avait alors dit :
Ale : Tu sais Jérem, tu fais ce que tu veux, tu peux te palucher, nous en s’en fout, car je suis certain que d’autres ont envie de se branler aussi.
Gab : Tu sais Alex, tu as raison, j’ai une de ces gaules, je crois que je vais me soulager !
Ale : Tu fais comme tu veux. N’oubliez pas que nous devons être en forme pour demain.
Moi : Tu sais Alex, une petite branlette au soir permet de bien dormir, alors vous faites ce que vous voulez mais moi je me branle ! »
On pouvait entendre des « moi aussi ». Puis plus de bruit de voix mais bien des bruits de froissement de tissu. J’étais pratiquement certain que nous étions tous occupés à nous donner du plaisir. Il n’avait pas fallu longtemps avant d’entendre les soupirs caractéristiques de la jouissance. Il faut dire que dix minutes après, nous nous étions tous endormis.
J-P : « Tu sais Gaby, je suis au courant que tu as le mal de l’altitude. As-tu pris ta boîte de médocs avec toi ?
Gab : Oui, j’ai tout ce qu’il faut !
J-P : C’est bien. Tu sais que tu pourras compter sur tes deux acolytes pour te soutenir et je suis certain que les autres pionniers vont aussi t’épauler.
Gab : Oui, je m’en doute, merci J-P !
Moi : Tu vois Gaby, je te l’avais dit, nous serons tous auprès de toi et au moindre problème tu auras toute l’aide qu’il te faudra !
J-P : C’est vrai tu sais, Phil a raison. Bon, comme on dit, il n’y a plus qu’à se laisser guider par ses amis mais aussi par les deux guides qui nous accompagnent.
Gab : Merci à vous, ça me fait plaisir de savoir que je serai aidé en cas de besoin.
Ben : Voilà qui est bien parlé. Allez Gab, ça va aller !
J-P : Je vous laisse et je sais que je peux avoir confiance en vous les gars !
Moi : Bien sûr J-P, c’est ça l’esprit de camaraderie et de soutien chez les scouts ! »
Jean-Pierre nous avait fait un clin d’œil. Il était certain comme pour nous, que Gaby aurait surement besoin d’un coup de main. Nous serions auprès de lui comme nous lui en avions fait la promesse et que nous la tiendrons cette fameuse promesse.
Le car allait sur la route déjà assez pentue. On sentait qu’il avait du mal à gravir la côte, mais nous savions que le chauffeur était un habitué des routes de montagnes, d’ailleurs les deux guides ne tarissaient pas d’éloges à son égard. Puis enfin nous étions arrivés au bout d’une heure de trajet au parking d’où le chemin de randonnée partait vers les sommets enneigés.
Nous avions retiré nos sacs des coffres à bagages du car. Les guides nous expliquaient que la première partie était assez simple, il suffisait de suivre le sentier. L’un des guides serait devant pour mener tout le groupe tandis que l’autre guide fermerait la marche. Gaby avait pris place au milieu de la colonne, j’étais derrière lui et Ben marchait devant lui. Nous avions pris un rythme lent pour monter, car il était inutile de se mettre dans le rouge en progressant trop rapidement. C’est le guide qui menait l’escalade et qui imposait donc son tempo. Nous suivions donc le chemin. Gaby semblait bien aller. Il avait pris son médicament juste avant de commencer à marcher. Je voyais que Jean-Pierre se retournait de temps à autre pour voir comment Gaby progressait.
Au bout d’une heure trente de montée, nous nous étions arrêtés pour boire un coup d’eau. La température était déjà plus élevée grâce au soleil qui inondait le coteau que nous prenions. Certains pionniers avaient une petite faim, c’était donc le moment de sortir le « dextro-énergen » que nous avions presque tous. Bref après dix minutes de repos nous avions repris l’ascension. Tout se passait pour le mieux. Ben se retournait et il pouvait voir que Gaby souriait car il était bien. Ben me faisait signe, avec le pousse « relevé », pour indiquer que tout allait bien.
Vers midi trente nous avions fait une halte pour nous restaurer. Le pique-nique avait été préparé par l’intendance du poste. Il y avait même un fruit en guise de dessert. Une fois repus, nous avions repris notre courage pour affronter la montée qui devenait de plus en plus ardue. Gaby semblait en forme pour quelqu’un qui a le mal de l’altitude, il avait repris un cachet lors de la pause repas.
Le soleil avait tourné, nous étions maintenant côté ombre sur le versant. Il faisait déjà un peu plus froid. Nous allions encore attendre avant de mettre notre veste. Ce n’est que vers seize heures que nous enfilâmes soit un pull, soit une veste, pour ne pas trop nous refroidir. Nous avions bien fait car un petit vent plus frais venait de se lever.
Nous marchions encore allégrement, la fatigue commençait à se faire sentir. Mais cela n’enlevait rien aux superbes paysages qui s’étalaient devant notre regard. Tout était merveilleux. Nous approchions des neiges éternelles, du moins c’était ce que nous pensions, mais elles étaient encore à quelques centaines de mètres plus haut. Le guide nous avait alors dit qu’au niveau du refuge, qu’il n’y avait pas de neige. Il avait ajouté qu’il nous restait environ trois quarts d’heure avant l’arrivée au refuge.
Effectivement, au détour d’un virage sur ce chemin de « mulet » et à l’entrée d’un col, nous vîmes le refuge se détacher sur une espèce de corniche. On pouvait voir que de la fumée s’échappait de la cheminée, ce qui indiquait qu’il y avait déjà du monde dans cette bâtisse assez large mais assez trapue, comme ancrée au rocher. Nous étions tous soulagés d’arriver enfin à destination.
Nous étions donc entrés dans le refuge par la porte d’accès. Cette porte n’était pas très haute. Les personnes de grande taille devaient certainement baisser la tête pour passer au-dessous du linteau. Nous arrivions directement dans une grande pièce. Elle était meublée de longues tables en bois brut avec des bancs. Sur un des côtés, il y avait sur une petite table, le gardien du refuge prenait les renseignements concernant le groupe qui arrivait, ainsi que le nombre de participants, l’endroit où il comptait se rendre le lendemain. Puis juste à côté, une porte donnait accès à la cuisine. Celle-ci n’était pas très grande, mais il s’en dégageait une très bonne odeur de soupe. Nous étions attendus. Les deux guides avaient confirmé auprès du gardien le nombre que nous étions et la destination de notre « course » en montagne. Nous avions droit à deux « chambres » l’une pour presque tout le monde et la plus petite et souvent destinée aux guides ; c’est dans cette chambre là que Jean-Pierre et Fabrice allaient dormir avec les deux guides de notre groupe ainsi qu’un autre guide qui accompagnait une famille de quatre personnes, les parents et leurs deux enfants.
Nous avions installé nos effets dans la chambre équipée de bat-flancs. Nous avions aussi ôté nos pulls et nos vestes car il faisait assez chaud. Le poêle était installé au centre de la grande pièce. Les fenêtres donnaient vers la vallée. Nous ne pouvions apercevoir les cimes car il n’y avait pas de fenêtres sur l’arrière de la bâtisse. Le refuge était en bois et certaines parties extérieures étaient en zinc. Nous avions pu voir en arrivant que des paratonnerres étaient placés à chaque extrémité de la toiture. Des grilles bordaient la toiture pour retenir la neige en hiver. Des bacs de grande capacité étaient placés à chaque angle de cette bâtisse pour récolter l’eau de pluie ou celle résultant de la fonte de la neige. C’est cette eau qui servait à la toilette en été.
Nous avions fait sommairement notre toilette. Nous avions transpiré et il fallait bien nous rafraîchir quelque peu. Puis nous avions regardé le coucher du soleil. Quel spectacle, c’était grandiose. Nous ne disions plus un mot ; on aurait pu entendre une mouche voler. Nous n’étions pas les seuls, la famille avec les deux enfants était près de nous et elle contemplait aussi ce beau coucher de soleil.
Après ce moment, qui restera gravé dans la mémoire de mes amis scouts, nous nous étions installés dans la grande salle pour le souper. Il y avait de la soupe ainsi qu’une omelette au jambon avec du pain. Comme boisson, il y avait de l’eau ou de la limonade mais payante. Le repas avait été pris en charge par notre unité bien avant notre arrivée. Tout avait été planifié par les responsable du camp international, ainsi que l’approvisionnement. Nous avions eu droit à une pomme et un yaourt comme dessert.
Avant de rejoindre la chambre, la majeure partie des scouts était allée voir une dernière fois le panorama devant le refuge. Nous pouvions apercevoir, dans le lointain, des lueurs scintillantes venant des hameaux de la vallée. Il faisait de plus en plus froid. Nous allions arriver au zéro degré sous peu. Nous étions rentrés au chaud dans cette grande pièce. J’avais alors remarqué qu’un panneau demandait aux personnes présentes dans le refuge de ne plus faire de bruit après vingt et une heures. Effectivement certains groupes partaient très tôt, soit vers les trois heures trente ou quatre heures du matin pour poursuivre leurs courses et débuter l’ascension de bonne heure en vue d’arriver au sommet sans trop de retard. Il ne fallait pas oublier qu’ils devaient penser au trajet de retour avant la tombée de la nuit.
Nous avions chanté durant trois quarts d’heure pour la plus grande satisfaction des logeurs. Même les deux enfants de la famille avaient chanté avec nous ; nous avions appris qu’ils étaient eux aussi aux scouts. C’est donc à vingt et une heures que nous avions rejoint nos pénates.
Je m’étais placé à côté de Ben tandis que Gaby s’était placé de l’autre côté. Alex étant quant à lui juste à côté de Ben. Il faisait assez froid dans cette chambre. Les bat-flancs étaient durs, cela n’était pas étonnant ! C’étaient en fin de compte des « sommiers » constitués de planches de bois, style lits de caserne. Bref nous devions de toute manière dormir comme cela, à la dure.
Pour la nuit, nous avions enfilé un pull pour ne pas nous refroidir. En effet, la température ambiante n'était pas très clémente dans cette pièce non chauffée si bien que nous n’avions peut-être pas envie de dormir nus. Nos animateurs étaient passés pour voir si tout allait bien. Ensuite ils avaient rejoint les deux guides de notre groupe ainsi que celui de la famille, famille ô combien sympathique.
Le calme régnait. Nous étions assez fatigués par cette première journée en montagne. Puis c’est Jérémie qui avait dit tout haut :
Jér : « Flûte alors, je bande depuis plus de dix minutes, et vous les gars, vous bandez ?
Il y eut des éclats de rire. Puis des murmures et des messes basses entre les pionniers. Puis c’est Alex qui avait alors dit :
Ale : Tu sais Jérem, tu fais ce que tu veux, tu peux te palucher, nous en s’en fout, car je suis certain que d’autres ont envie de se branler aussi.
Gab : Tu sais Alex, tu as raison, j’ai une de ces gaules, je crois que je vais me soulager !
Ale : Tu fais comme tu veux. N’oubliez pas que nous devons être en forme pour demain.
Moi : Tu sais Alex, une petite branlette au soir permet de bien dormir, alors vous faites ce que vous voulez mais moi je me branle ! »
On pouvait entendre des « moi aussi ». Puis plus de bruit de voix mais bien des bruits de froissement de tissu. J’étais pratiquement certain que nous étions tous occupés à nous donner du plaisir. Il n’avait pas fallu longtemps avant d’entendre les soupirs caractéristiques de la jouissance. Il faut dire que dix minutes après, nous nous étions tous endormis.