03-06-2021, 09:02 AM
Chapitre 2.
Chantier et excursion en montage.
Comme la veille nous avions le repas de midi qui était prévu et apporté par une personne de l’administration. Sur place nous avions été accueillis chaleureusement par la fermière et ses enfants.
Nous nous étions mis à la tâche en vue de faire progresser le chantier. Nous y allions, toujours par deux équipes, l’une à la tranchée et l’autre à la chambre de visite. Ben était avec la seconde équipe et moi dans la première. Il faisait de plus en plus chaud et nous avions laissé tomber le tee-shirt pour rester torse nu. C’est vers les onze heures que la fermière avait apporté de la boisson fraîche, c’était du thé froid comme le jour avant. C’était très désaltérant. Nous voyant torse nu, elle avait ensuite apporté de la crème solaire pour que nous nous protégions des rayons du soleil. Nous nous mettions l’un l’autre de la crème sur le dos. C’était une très bonne idée qu’avait eu la fermière.
Vers midi trente nous avions fait une pause pour manger les sandwichs qui avaient été apportés. Il y avait aussi de la limonade. Cette pause était la bienvenue. Nous avions pu reprendre des forces et nous reposer durant une bonne heure. Ensuite nous avions repris le travail. Nous étions très contant d’avoir des gants, car sans eux nous aurions déjà eu des ampoules depuis longtemps.
Nous pouvions voir que nous avions progressé, nous avions déjà fait environ six à sept mètres de tranchée et pour la chambre de visite, la première partie en béton armé avait été posée au fond du trou qui devait accueillir l’ensemble.
Vers quinze heures trente nous avions eu droit à la pause thé glacé et au morceau de chocolat très gentiment distribué par un des enfants de la ferme, il devait avoir cinq ans. Alex avait toujours un mot ou l’autre à dire en allemand. Parfois les enfants riaient car Alex s’était semble-t-il trompé de mot ou de sens dans les phrases qu’il prononçait.
Vers dix-sept heures quinze nous avions rangé les outils, la journée de travail était terminée. Nous étions tous trempés de sueur. Nous avions avec nous de quoi nous changer, mais il nous fallait quand même nous rafraîchir un minimum avant d’enfiler nos habits propres. La fermière nous a proposé de prendre une douche au fond de l’étable, là où son mari avait l’habitude de se laver à la fin de la journée et aussi de mettre un tuyau d’arrosage à disposition également derrière l’étable. Nous étions très contents de cette proposition.
Dix d’entre nous s’étaient rendus au fond de l’étable tandis que les autres s’étaient rendus à l’arrière de l’étable où se trouvait le tuyau d’arrosage. Ben et moi étions restés dehors, derrière l’étable. Nous nous étions déshabillés nous retrouvant nus. On pouvait se rendre compte que certains étaient un peu retissant à se mettre nus devant les autres. J’avais encouragé les plus prudes en leur disant qu’on était tous fait de la même façon. Passé le cap de l’appréhension, ils n’eurent plus aucune gêne à être nus. L’eau était froide et donc cette douche improvisée n’allait pas s’éterniser. Nous nous étions arrangés de façon que l’un de nous tenait le tuyau pendant qu’un autre se lavait sous le jet.
Nous nous étions ensuite séchés pour enfiler nos propres habits. En quittant les lieux, une nouvelle fois la fermière était presque en pleur à la suite de notre enthousiasme et suite à l’avancement du chantier. Elle nous avait donné à tous, un bisou sur la joue en guise de remerciement. Nous n’avions qu’un large sourire à lui donner en guise d’au-revoir.
Le retour en car s’était passé tout celui de la veille. Nous avions chanté à tue-tête, heureux d’avoir une nouvelle accompli notre BA. Les chants et les rires fusaient de toutes parts. Le retour avait aussi été l’occasion de parler du reste des activités auxquelles nous pourrions participer dans les jours prochains. Malgré la fatigue nous étions tous de très bonne humeur.
Une fois arrivé au camp, trois pionniers dont Alex était allé chercher dans le frigo de quoi concocter un très bon repas pour nourrir toute la troupe. Alex était redescendu par la suite à la tente administration en vue de faire un article concernant l’avancement des travaux et la vie de notre troupe. Nous allions pouvoir lire ce que tous les groupe avaient fait et allaient envisager de faire. Puis certains des chefs de section avaient pris des photos et ils pouvaient les développer sur place car un petit labo photo avait été installé.
Au moment où Alex était revenu d’avoir rédigé son article et qu’il ait choisi deux photos, nous étions tous passés à table. Au menu, saucisses, pâtes avec sauce tomate, poivron, courgette. Bien entendu de la limonade ou de l’eau comme boissons.
Jean-Pierre nous avait avisé que la veillée du soir allait se faire sous le chapiteau avec les six postes pionniers. Nous allions préparer quelques chants, normalement nous devions en prévoir quatre ou cinq. Fabrice avait été trouver les pionniers valaisans en vue de faire deux chants en commun. Nous avions bien sûr revêtu notre chemise d’uniforme et notre foulard pour être au moins en tenue. Il est vrai que pour le chantier nous n’étions pas en uniforme, cela va de soi.
Une fois prêts nous nous étions rendus au chapiteau. Nous nous étions assis à côté des pionniers valaisans. Les pionniers français s’étaient installés à côté de nous. Nous avions pu voir que l’autre poste belge avait pris eux aussi place à côté des valaisans. Les deux autres postes suisses germanophones avaient pris place devant les autres groupes.
Tous les postes pionniers installés, Alexander avait alors pris la parole. Il nous avait tous remercier. Il avait aussi dit que le chantier avait très bien avancé en deux jours et si le rythme était maintenu, il serait terminé un jour ou deux jours plus tôt. Puis enfin, il avait annoncé le début de la veillée. Nous étions en attente de voir comment cela se passerait, car c’était une première pour nous tous, de nous retrouver si nombreux pour une veillée avec des personnes qui parlaient plusieurs langues.
Alexander avait demandé quel groupe allait débuter la veillée. Personne ne semblait se décidé, finalement se sont les scouts valaisans qui avaient lancé la veillée. C’est par une chanson du folklore écossais qu’ils avaient débuté, c’était « My Bonnie Lies over the Ocean ». Cette chanson permettait à tous de nous mettre à chanter ensemble. C’était une excellente idée. Ensuite nous avions pris le relais avec « Le petit âne gris » de Hugues Aufray. Ce fut ensuite l’autre troupe de Belgique, puis les pionniers d’expression alémanique etc. L’ambiance était au beau fixe, toutes les sections y allaient de cœur joie.
Christian et Raphaël s’étaient rapprochés de nous. Nous parlions entre nous durant le changement d’attribution des différents groupes. Parfois nos deux amis suisses se tenaient par la main. C’est une chose que Ben et moi n’aurions jamais faite. C’était selon moi s’exposer à avoir des ennuis avec d’éventuels homophobes. Nous ne savions pas si dans les quatre autres sections pionniers il y avait ou pas d’homophobes.
Les chants se suivaient pour le plaisir de tous. A un moment nous avions demandé à nos amis suisses valaisans si nous pouvions chanter ensemble de chant « Il faut que je m’en aille » (Graene Allwright). Nous nous étions alors mélangés de façon que ce soit le plus homogène possible. C’était donc avec une grande ardeur que nous avions entonné ce chant que nous avions appris de nos amis. Pour ma part j’avais la chair de poule, les poils de mes bras étaient hérissés. J’avais pu remarquer qu’il en était de même pour mon Ben d’amour et nos deux amis homos.
Durant cette veillée Alex avait été parler avec les Suisses alémaniques et il s’était joint à eux pour un chant. Je pouvais me rendre compte que nous étions de plus en plus intégrés à tous les groupes. Les Belges de La Louvière s’étaient aussi mêlés à notre groupe. C’était moins évident avec les deux postes pionniers suisses d’expression allemande, mais Alex faisait ce qu’il pouvait. Deux autres pionniers de notre groupe s’étaient aussi joints à eux. Les scouts pionniers français s’étaient lancés dans un sketch humoristique. Ensuite ils s’étaient aussi répartis au milieu de ce grand groupe ainsi formé par toutes les sections. Je pouvais voir combien Alexander était heureux de voir que cette belle intégration s’était enfin concrétisée à la fin de cette belle veillée. Des regards étaient échangés entre toutes les six sections de pionniers. J’avais parfois l’impression d’être dévisagé, mais c’était seulement une impression furtive.
A l’issue de la veillée, nous avions tous chanté le « Cantique des patrouilles » avant de quitter le chapiteau. Ce chant m’avait lui aussi donné des frissons. Voir autant de scouts chanter en même temps était la chose que je venais de découvrir et qui me donnait du baume au cœur et je pensais qu’il devait en être de même pour tous les participants. Il y a de ses moments en suspens qui marquent et qui apportent une touche universelle. Nous nous étions tous salués, heureux d’avoir pu échanger entre nous et ainsi briser la glace.
Nous avions repris le chemin de nos emplacements. Nous étions à côté de nos amis valaisans pour remonter vers les tentes. Nous chantions encore doucement en regagnant les tentes. Malgré la fatigue de cette journée de labeur, nous avions tous le sourire aux lèvres. Un dernier salut à nos scouts valaisans et hop nous avions pris possession de nos tentes. C’était exténué qui nous nous étions déshabillés pour entrer dans nos sacs de couchage pour tomber dans les bras de Morphée.
Il était neuf heures passées quand nous avions été réveillés par Fabrice. Il nous demandait de nous lever et de nous préparer pour la journée. Nous allions préparer une excursion dans la montagne. En effet nous ne devions pas travailler trois jours de suite au chantier. Une autre unité était prévue pour le travail aujourd’hui. C’est Benoît qui avait été désigné avec trois autres pionniers pour préparer le trajet avec deux guides qui parlaient très bien français. Des cartes avaient été mises à disposition. Le trajet était fixé, le matériel avait été préparé lui aussi, cordes, piolets, baudriers et tout le nécessaire. Le trajet jusqu’au massif à explorer se faisait avec le bus dès qu’il fut revenu d’avoir déposé les pionniers « travailleurs » au chantier.
Jean-Pierre nous avait présenté l’excursion. Nous allions partir deux jours en montagne. Après une ascension nous allions loger dans un refuge de montagne. Par la suite, le lendemain, nous allions traverser un glacier. Ensuite ce serait le chemin de retour via une autre vallée. Nous serions repris en charge par le bus pour revenir au camp. Jean-Pierre nous avait assuré que le glacier était en fait plat et donc nous ne devions pas faire d’escalade à proprement parler.
Nous étions tous très heureux du programme, mais j’avais pu voir dans le regard de Gaby une certaine crainte. Je m’étais approché de lui. Je lui avais bien dit :
Moi : « Dis Gaby, ça n’a pas l’air d’aller !
Gab : Tu sais Phil, c’est le moment que je redoutais.
Moi : Tu sais que je t’ai promis ainsi que Ben de t’aider et d’être auprès de toi. Cette promesse tient toujours, tu pourras compter sur nous.
Gab : Merci Phil, mais tu sais l’appréhension est toujours là. Je vais mordre sur ma chique !
Moi : Ne t’inquiète pas Gaby, nous serons avec toi.
Ben : J’ai entendu ce que vous vous disiez. Tu sais Gaby, comme je te l’a bien dit, nous serons avec toi, nous veillerons sur toi pour que tout se passe bien.
Gab : Merci les gars. Bon, on se prépare ! »
Nous avions préparé nos sacs avec de quoi nous changer, un pull supplémentaire, car la nuit il gèle en haute montagne. Puis j’avais pris quelques fruits secs et des barres de céréales pour si nous avions un coup de fringale. J’avais bien dit à Gaby de prendre ses cachets pour les nausées et le mal de l’altitude. Nous avions déjà chaussé nos grosses bottines de marche, la veste de pluie avait été placée sur le dessus du sac à dos pour être facilement accessible en cas de mauvaises conditions climatiques.
Chantier et excursion en montage.
Comme la veille nous avions le repas de midi qui était prévu et apporté par une personne de l’administration. Sur place nous avions été accueillis chaleureusement par la fermière et ses enfants.
Nous nous étions mis à la tâche en vue de faire progresser le chantier. Nous y allions, toujours par deux équipes, l’une à la tranchée et l’autre à la chambre de visite. Ben était avec la seconde équipe et moi dans la première. Il faisait de plus en plus chaud et nous avions laissé tomber le tee-shirt pour rester torse nu. C’est vers les onze heures que la fermière avait apporté de la boisson fraîche, c’était du thé froid comme le jour avant. C’était très désaltérant. Nous voyant torse nu, elle avait ensuite apporté de la crème solaire pour que nous nous protégions des rayons du soleil. Nous nous mettions l’un l’autre de la crème sur le dos. C’était une très bonne idée qu’avait eu la fermière.
Vers midi trente nous avions fait une pause pour manger les sandwichs qui avaient été apportés. Il y avait aussi de la limonade. Cette pause était la bienvenue. Nous avions pu reprendre des forces et nous reposer durant une bonne heure. Ensuite nous avions repris le travail. Nous étions très contant d’avoir des gants, car sans eux nous aurions déjà eu des ampoules depuis longtemps.
Nous pouvions voir que nous avions progressé, nous avions déjà fait environ six à sept mètres de tranchée et pour la chambre de visite, la première partie en béton armé avait été posée au fond du trou qui devait accueillir l’ensemble.
Vers quinze heures trente nous avions eu droit à la pause thé glacé et au morceau de chocolat très gentiment distribué par un des enfants de la ferme, il devait avoir cinq ans. Alex avait toujours un mot ou l’autre à dire en allemand. Parfois les enfants riaient car Alex s’était semble-t-il trompé de mot ou de sens dans les phrases qu’il prononçait.
Vers dix-sept heures quinze nous avions rangé les outils, la journée de travail était terminée. Nous étions tous trempés de sueur. Nous avions avec nous de quoi nous changer, mais il nous fallait quand même nous rafraîchir un minimum avant d’enfiler nos habits propres. La fermière nous a proposé de prendre une douche au fond de l’étable, là où son mari avait l’habitude de se laver à la fin de la journée et aussi de mettre un tuyau d’arrosage à disposition également derrière l’étable. Nous étions très contents de cette proposition.
Dix d’entre nous s’étaient rendus au fond de l’étable tandis que les autres s’étaient rendus à l’arrière de l’étable où se trouvait le tuyau d’arrosage. Ben et moi étions restés dehors, derrière l’étable. Nous nous étions déshabillés nous retrouvant nus. On pouvait se rendre compte que certains étaient un peu retissant à se mettre nus devant les autres. J’avais encouragé les plus prudes en leur disant qu’on était tous fait de la même façon. Passé le cap de l’appréhension, ils n’eurent plus aucune gêne à être nus. L’eau était froide et donc cette douche improvisée n’allait pas s’éterniser. Nous nous étions arrangés de façon que l’un de nous tenait le tuyau pendant qu’un autre se lavait sous le jet.
Nous nous étions ensuite séchés pour enfiler nos propres habits. En quittant les lieux, une nouvelle fois la fermière était presque en pleur à la suite de notre enthousiasme et suite à l’avancement du chantier. Elle nous avait donné à tous, un bisou sur la joue en guise de remerciement. Nous n’avions qu’un large sourire à lui donner en guise d’au-revoir.
Le retour en car s’était passé tout celui de la veille. Nous avions chanté à tue-tête, heureux d’avoir une nouvelle accompli notre BA. Les chants et les rires fusaient de toutes parts. Le retour avait aussi été l’occasion de parler du reste des activités auxquelles nous pourrions participer dans les jours prochains. Malgré la fatigue nous étions tous de très bonne humeur.
Une fois arrivé au camp, trois pionniers dont Alex était allé chercher dans le frigo de quoi concocter un très bon repas pour nourrir toute la troupe. Alex était redescendu par la suite à la tente administration en vue de faire un article concernant l’avancement des travaux et la vie de notre troupe. Nous allions pouvoir lire ce que tous les groupe avaient fait et allaient envisager de faire. Puis certains des chefs de section avaient pris des photos et ils pouvaient les développer sur place car un petit labo photo avait été installé.
Au moment où Alex était revenu d’avoir rédigé son article et qu’il ait choisi deux photos, nous étions tous passés à table. Au menu, saucisses, pâtes avec sauce tomate, poivron, courgette. Bien entendu de la limonade ou de l’eau comme boissons.
Jean-Pierre nous avait avisé que la veillée du soir allait se faire sous le chapiteau avec les six postes pionniers. Nous allions préparer quelques chants, normalement nous devions en prévoir quatre ou cinq. Fabrice avait été trouver les pionniers valaisans en vue de faire deux chants en commun. Nous avions bien sûr revêtu notre chemise d’uniforme et notre foulard pour être au moins en tenue. Il est vrai que pour le chantier nous n’étions pas en uniforme, cela va de soi.
Une fois prêts nous nous étions rendus au chapiteau. Nous nous étions assis à côté des pionniers valaisans. Les pionniers français s’étaient installés à côté de nous. Nous avions pu voir que l’autre poste belge avait pris eux aussi place à côté des valaisans. Les deux autres postes suisses germanophones avaient pris place devant les autres groupes.
Tous les postes pionniers installés, Alexander avait alors pris la parole. Il nous avait tous remercier. Il avait aussi dit que le chantier avait très bien avancé en deux jours et si le rythme était maintenu, il serait terminé un jour ou deux jours plus tôt. Puis enfin, il avait annoncé le début de la veillée. Nous étions en attente de voir comment cela se passerait, car c’était une première pour nous tous, de nous retrouver si nombreux pour une veillée avec des personnes qui parlaient plusieurs langues.
Alexander avait demandé quel groupe allait débuter la veillée. Personne ne semblait se décidé, finalement se sont les scouts valaisans qui avaient lancé la veillée. C’est par une chanson du folklore écossais qu’ils avaient débuté, c’était « My Bonnie Lies over the Ocean ». Cette chanson permettait à tous de nous mettre à chanter ensemble. C’était une excellente idée. Ensuite nous avions pris le relais avec « Le petit âne gris » de Hugues Aufray. Ce fut ensuite l’autre troupe de Belgique, puis les pionniers d’expression alémanique etc. L’ambiance était au beau fixe, toutes les sections y allaient de cœur joie.
Christian et Raphaël s’étaient rapprochés de nous. Nous parlions entre nous durant le changement d’attribution des différents groupes. Parfois nos deux amis suisses se tenaient par la main. C’est une chose que Ben et moi n’aurions jamais faite. C’était selon moi s’exposer à avoir des ennuis avec d’éventuels homophobes. Nous ne savions pas si dans les quatre autres sections pionniers il y avait ou pas d’homophobes.
Les chants se suivaient pour le plaisir de tous. A un moment nous avions demandé à nos amis suisses valaisans si nous pouvions chanter ensemble de chant « Il faut que je m’en aille » (Graene Allwright). Nous nous étions alors mélangés de façon que ce soit le plus homogène possible. C’était donc avec une grande ardeur que nous avions entonné ce chant que nous avions appris de nos amis. Pour ma part j’avais la chair de poule, les poils de mes bras étaient hérissés. J’avais pu remarquer qu’il en était de même pour mon Ben d’amour et nos deux amis homos.
Durant cette veillée Alex avait été parler avec les Suisses alémaniques et il s’était joint à eux pour un chant. Je pouvais me rendre compte que nous étions de plus en plus intégrés à tous les groupes. Les Belges de La Louvière s’étaient aussi mêlés à notre groupe. C’était moins évident avec les deux postes pionniers suisses d’expression allemande, mais Alex faisait ce qu’il pouvait. Deux autres pionniers de notre groupe s’étaient aussi joints à eux. Les scouts pionniers français s’étaient lancés dans un sketch humoristique. Ensuite ils s’étaient aussi répartis au milieu de ce grand groupe ainsi formé par toutes les sections. Je pouvais voir combien Alexander était heureux de voir que cette belle intégration s’était enfin concrétisée à la fin de cette belle veillée. Des regards étaient échangés entre toutes les six sections de pionniers. J’avais parfois l’impression d’être dévisagé, mais c’était seulement une impression furtive.
A l’issue de la veillée, nous avions tous chanté le « Cantique des patrouilles » avant de quitter le chapiteau. Ce chant m’avait lui aussi donné des frissons. Voir autant de scouts chanter en même temps était la chose que je venais de découvrir et qui me donnait du baume au cœur et je pensais qu’il devait en être de même pour tous les participants. Il y a de ses moments en suspens qui marquent et qui apportent une touche universelle. Nous nous étions tous salués, heureux d’avoir pu échanger entre nous et ainsi briser la glace.
Nous avions repris le chemin de nos emplacements. Nous étions à côté de nos amis valaisans pour remonter vers les tentes. Nous chantions encore doucement en regagnant les tentes. Malgré la fatigue de cette journée de labeur, nous avions tous le sourire aux lèvres. Un dernier salut à nos scouts valaisans et hop nous avions pris possession de nos tentes. C’était exténué qui nous nous étions déshabillés pour entrer dans nos sacs de couchage pour tomber dans les bras de Morphée.
Il était neuf heures passées quand nous avions été réveillés par Fabrice. Il nous demandait de nous lever et de nous préparer pour la journée. Nous allions préparer une excursion dans la montagne. En effet nous ne devions pas travailler trois jours de suite au chantier. Une autre unité était prévue pour le travail aujourd’hui. C’est Benoît qui avait été désigné avec trois autres pionniers pour préparer le trajet avec deux guides qui parlaient très bien français. Des cartes avaient été mises à disposition. Le trajet était fixé, le matériel avait été préparé lui aussi, cordes, piolets, baudriers et tout le nécessaire. Le trajet jusqu’au massif à explorer se faisait avec le bus dès qu’il fut revenu d’avoir déposé les pionniers « travailleurs » au chantier.
Jean-Pierre nous avait présenté l’excursion. Nous allions partir deux jours en montagne. Après une ascension nous allions loger dans un refuge de montagne. Par la suite, le lendemain, nous allions traverser un glacier. Ensuite ce serait le chemin de retour via une autre vallée. Nous serions repris en charge par le bus pour revenir au camp. Jean-Pierre nous avait assuré que le glacier était en fait plat et donc nous ne devions pas faire d’escalade à proprement parler.
Nous étions tous très heureux du programme, mais j’avais pu voir dans le regard de Gaby une certaine crainte. Je m’étais approché de lui. Je lui avais bien dit :
Moi : « Dis Gaby, ça n’a pas l’air d’aller !
Gab : Tu sais Phil, c’est le moment que je redoutais.
Moi : Tu sais que je t’ai promis ainsi que Ben de t’aider et d’être auprès de toi. Cette promesse tient toujours, tu pourras compter sur nous.
Gab : Merci Phil, mais tu sais l’appréhension est toujours là. Je vais mordre sur ma chique !
Moi : Ne t’inquiète pas Gaby, nous serons avec toi.
Ben : J’ai entendu ce que vous vous disiez. Tu sais Gaby, comme je te l’a bien dit, nous serons avec toi, nous veillerons sur toi pour que tout se passe bien.
Gab : Merci les gars. Bon, on se prépare ! »
Nous avions préparé nos sacs avec de quoi nous changer, un pull supplémentaire, car la nuit il gèle en haute montagne. Puis j’avais pris quelques fruits secs et des barres de céréales pour si nous avions un coup de fringale. J’avais bien dit à Gaby de prendre ses cachets pour les nausées et le mal de l’altitude. Nous avions déjà chaussé nos grosses bottines de marche, la veste de pluie avait été placée sur le dessus du sac à dos pour être facilement accessible en cas de mauvaises conditions climatiques.