28-05-2021, 02:37 PM
(Modification du message : 13-06-2021, 09:32 AM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 47 : « Royaume d’Anglia » « Messire Rod »
« Un peu plus tard dans la journée. »
Beaucoup assistent à l’arrestation des deux soldats en se demandant la raison d’une telle agitation depuis tôt le matin, la rumeur amenant tout ou n’importe quoi en réponse à la curiosité ambiante et seule une petite poignée de personne connaît la vérité, le chef marchand ne tenant pas spécialement à mettre son fils en première ligne de peur d’une vengeance de la soldatesque qui par tradition reste liée quoi qu’il arrive.
Messire Rod est sous sa tente à réorganiser son emploi du temps, quand l’officier responsable de la garde de sa caravane entre et s’incline devant lui par marque de pur respect.
- Oui ?? Qu’y a-t-il ?
- Maître Wong se dirige par ici pour vous voir messire !!
- Ah, vraiment !! Très bien, demandez qu’on nous apporte quelques collations.
- Bien messire.
Le gradé s’incline à nouveau avant de sortir de la tente à reculons sous le regard bienveillant du chef marchand, reconnaissant envers cet homme d’avoir présenté la venue de son maître ou plutôt devrait-il penser de leur maître et ce de façon informelle, en lui faisant grâce de ne pas lui montrer son infériorité hiérarchique.
Messire Rod est curieux de revoir ce jeune rouquin qui a hérité des biens de son ami décédé, ne l’ayant aperçu qu’à de très rares occasions et qui plus est de très loin, ne serait-ce déjà pour son fils unique qui régulièrement le supplie pour entrer comme cadet dans l’un des centres de formation de la garde.
Combien de fois a-t-il eu cette conversation, il ne saurait le dire mais il a toujours fait de sorte de ne pas y répondre, tenant trop à ce que son fils prenne sa relève quand il n’aura plus la force de ces voyages incessants à travers les cinq royaumes.
Voilà pourquoi il avait fait inconsciemment en sorte de rester loin du maître marchand, à la fois curieux de se faire sa propre idée de ce qu’il est mais surtout redoutant que cette année où ils vont vivre ensemble ne soit celle qui lui fera perdre son fils.
Des bruits de pas le font redevenir attentif, laissant entrer l’une des servantes avec son plateau qu’elle dépose sur la table basse.
Il n’a que le temps de la remercier qu’un jeune homme vêtu de noir entre à son tour, montrant un regard attentif autour de lui avant d’ôter sa cagoule pour montrer son visage et sa chevelure rousse, un sourire resplendissant aux lèvres.
- Messire Rod !! Heureux de vous revoir !!
Florian lui laisse le temps des courbettes de respect d’usage avant de reprendre en s’asseyant sur l’épaisse couverture servant de siège, faisant signe au chef commerçant d’en faire autant.
- Restons simples voulez-vous ? Je ne suis pas de ceux qui apprécient les discussions guindées.
- Comme vous le voudrez maître…??
- Maître Yo suffira et je vous appellerais messire Rod, cela vous va-t-il ?
Florian voit bien que l’homme en face de lui commence à se détendre, comprenant que ce qu’il représente amène cet état de stress au cœur des hommes les plus honnêtes soient-ils.
Ils boivent en silence durant quelques minutes, avant qu’une fois de plus Florian tente de détendre l’atmosphère.
- Comment se porte le gamin turbulent qui venait me voir en douce, pensant que j’étais inconscient ? Il a dû bien grandir depuis ? Quel âge cela lui fait maintenant ?
La grimace qu’a alors messire Rod n’échappe pas à Florian, qui se demande bien quelle gêne il y a de répondre à sa curiosité.
- Je n’aurais peut-être pas dû poser la question ? Vous m’en voyez désolé !! Peut-être n’étiez-vous pas au courant de ses visites ? Sachez si cela peut vous rassurer que j’en garde un extrême plaisir et que cette petite bouille de garnement penché au-dessus de moi égayait ces longs mois où mon corps ne répondait plus.
Les paroles de Florian semblent rasséréner le brave homme qui du coup retrouve le sourire, répondant cette fois aux diverses questions posées sur son fils unique.
- Cela lui fait dix-neuf ans et oui il a bien grandi, au point même de me dépasser.
Florian jauge l’homme d’un œil scrutateur, reconnaissant que pour ce monde il fait partie des grands alors que pour sa part, son mètre soixante-cinq est dans la norme.
- Je peux voir un père fier de son fils, j’imagine qu’il prendra votre succession quand le moment sera venu ?
- C’est mon vœu le plus cher…
- Mais ? À votre timbre de voix j’entends bien un mais, aurait-il une autre vision de son avenir ?
- Je vois que ce que j’entends sur vous est bien réel, vous êtes quelqu’un de perspicace assurément.
- Votre visage est un livre qu’il n’est pas bien difficile de lire, maintenant je conçois bien votre désarroi mais il est bon également qu’un homme suive la voie qu’il désire. Ne pas prendre votre place démontre combien votre fils est quelqu’un qui a de la volonté, très peu auraient fait le choix de la difficulté alors qu’une opportunité lui était offerte.
- Il n’y a encore rien de fait, j’essaie toujours de le raisonner.
Messire Rod ne poursuivant pas, le silence se fait alors que Florian devient de plus en plus curieux et qu’il décide de pousser le brave homme à tout lui dire.
- Vous ne semblez pas apprécier l’avenir que veut se faire votre fils ?
- Ce n’est pas exactement ça, juste qu’il risque fort d’avoir de graves désillusions en pensant que la place qu’il recherche va lui tomber dans les bras sans efforts.
Florian n’en peut plus, exacerbé qu’il est de connaître le fin mot de l’histoire.
- Allez-vous me le dire ou attendez-vous que je meure de curiosité ! Hi ! Hi !
- Il souhaite intégrer l’un des centres de formations pour devenir un garde du corps.
- Je comprends mieux votre désillusion messire Rod, refuser d’hériter de la caravane paternelle pour risquer sa vie dans la garde noire où il ne pourra qu’espérer devenir officier qu’après de très longues années de services et ce sous condition d’être parmi les meilleurs.
- En fait il ne vise pas la garde noire mais encore plus inaccessible à mon sens, quoique Sam soit déjà un bon combattant, passant son temps libre avec nos divers officiers à s’entraîner avec eux depuis ses quatorze ans.
Florian sent une vague de contentement le prendre, il pose néanmoins la question en faisant celui qui s’en étonne au plus haut point.
- Je ne vois… Attendez !! Ne me dites pas que… non… il veut intégrer ma garde privée !!
- Vous voyez bien maître Yo combien mon fils est présomptueux de vouloir rejoindre l’élite reconnue par les cinq royaumes.
- J’avoue que je ne m’attendais pas à entendre ça, mais pourquoi pensez-vous qu’il n’aurait pas ses chances ?
Florian voit bien que son hôte cherche une raison, sans toutefois en trouver une qui lui donne raison.
- Saviez-vous messire Rod que nous recherchons dans nos différents centres d’entraînements des jeunes hommes correspondant à ce qui est important pour moi pour rejoindre ce que vous appelez tous la garde rouge mais qui pour moi sont à la fois des garants de ma sécurité mais également des amis, voire plus, je…
Ce qu’ignore encore Florian, c’est qu’ils ne sont pas seuls et qu’une personne se fait tout petit derrière une tenture en écoutant la conversation, retenant son souffle pour ne pas se faire repérer.
Les dernières paroles de Florian ne tombent donc pas comme il l’avait pensé dans l’oreille d’un sourd mais bien de quelqu’un qui justement jubile maintenant intérieurement, ayant eu la preuve venant de quelques discussions entendues à l’époque de son enfance entre deux novices alors qu’ils n’étaient pas encore officiellement rattachés à leur nouveau maître.
Ces paroles faisant état d’un plaisir hors du commun que son jeune âge d’alors n’en comprenait pas la connotation sexuelle, mais qui déjà le faisait rêver de pouvoir lui aussi quand il serait grand, pouvoir partager ces moments de forts amusements avec eux.
L’âge aidant et en repensant à ces bribes de paroles restées dans sa mémoire, une toute autre idée lui est ensuite venue et que vient de conforter par le « voire plus » aussitôt interrompu du jeune maître qui au demeurant n’a étrangement pas vieilli par rapport à ses souvenirs, gardant cette jeunesse qui maintenant s’apparente à la sienne.
L’invraisemblance de la réflexion lui déclenche un faux mouvement, le bruit occasionné fait se diriger le regard des deux hommes dans sa direction.
- Qui est là !!
« Un peu plus tard dans la journée. »
Beaucoup assistent à l’arrestation des deux soldats en se demandant la raison d’une telle agitation depuis tôt le matin, la rumeur amenant tout ou n’importe quoi en réponse à la curiosité ambiante et seule une petite poignée de personne connaît la vérité, le chef marchand ne tenant pas spécialement à mettre son fils en première ligne de peur d’une vengeance de la soldatesque qui par tradition reste liée quoi qu’il arrive.
Messire Rod est sous sa tente à réorganiser son emploi du temps, quand l’officier responsable de la garde de sa caravane entre et s’incline devant lui par marque de pur respect.
- Oui ?? Qu’y a-t-il ?
- Maître Wong se dirige par ici pour vous voir messire !!
- Ah, vraiment !! Très bien, demandez qu’on nous apporte quelques collations.
- Bien messire.
Le gradé s’incline à nouveau avant de sortir de la tente à reculons sous le regard bienveillant du chef marchand, reconnaissant envers cet homme d’avoir présenté la venue de son maître ou plutôt devrait-il penser de leur maître et ce de façon informelle, en lui faisant grâce de ne pas lui montrer son infériorité hiérarchique.
Messire Rod est curieux de revoir ce jeune rouquin qui a hérité des biens de son ami décédé, ne l’ayant aperçu qu’à de très rares occasions et qui plus est de très loin, ne serait-ce déjà pour son fils unique qui régulièrement le supplie pour entrer comme cadet dans l’un des centres de formation de la garde.
Combien de fois a-t-il eu cette conversation, il ne saurait le dire mais il a toujours fait de sorte de ne pas y répondre, tenant trop à ce que son fils prenne sa relève quand il n’aura plus la force de ces voyages incessants à travers les cinq royaumes.
Voilà pourquoi il avait fait inconsciemment en sorte de rester loin du maître marchand, à la fois curieux de se faire sa propre idée de ce qu’il est mais surtout redoutant que cette année où ils vont vivre ensemble ne soit celle qui lui fera perdre son fils.
Des bruits de pas le font redevenir attentif, laissant entrer l’une des servantes avec son plateau qu’elle dépose sur la table basse.
Il n’a que le temps de la remercier qu’un jeune homme vêtu de noir entre à son tour, montrant un regard attentif autour de lui avant d’ôter sa cagoule pour montrer son visage et sa chevelure rousse, un sourire resplendissant aux lèvres.
- Messire Rod !! Heureux de vous revoir !!
Florian lui laisse le temps des courbettes de respect d’usage avant de reprendre en s’asseyant sur l’épaisse couverture servant de siège, faisant signe au chef commerçant d’en faire autant.
- Restons simples voulez-vous ? Je ne suis pas de ceux qui apprécient les discussions guindées.
- Comme vous le voudrez maître…??
- Maître Yo suffira et je vous appellerais messire Rod, cela vous va-t-il ?
Florian voit bien que l’homme en face de lui commence à se détendre, comprenant que ce qu’il représente amène cet état de stress au cœur des hommes les plus honnêtes soient-ils.
Ils boivent en silence durant quelques minutes, avant qu’une fois de plus Florian tente de détendre l’atmosphère.
- Comment se porte le gamin turbulent qui venait me voir en douce, pensant que j’étais inconscient ? Il a dû bien grandir depuis ? Quel âge cela lui fait maintenant ?
La grimace qu’a alors messire Rod n’échappe pas à Florian, qui se demande bien quelle gêne il y a de répondre à sa curiosité.
- Je n’aurais peut-être pas dû poser la question ? Vous m’en voyez désolé !! Peut-être n’étiez-vous pas au courant de ses visites ? Sachez si cela peut vous rassurer que j’en garde un extrême plaisir et que cette petite bouille de garnement penché au-dessus de moi égayait ces longs mois où mon corps ne répondait plus.
Les paroles de Florian semblent rasséréner le brave homme qui du coup retrouve le sourire, répondant cette fois aux diverses questions posées sur son fils unique.
- Cela lui fait dix-neuf ans et oui il a bien grandi, au point même de me dépasser.
Florian jauge l’homme d’un œil scrutateur, reconnaissant que pour ce monde il fait partie des grands alors que pour sa part, son mètre soixante-cinq est dans la norme.
- Je peux voir un père fier de son fils, j’imagine qu’il prendra votre succession quand le moment sera venu ?
- C’est mon vœu le plus cher…
- Mais ? À votre timbre de voix j’entends bien un mais, aurait-il une autre vision de son avenir ?
- Je vois que ce que j’entends sur vous est bien réel, vous êtes quelqu’un de perspicace assurément.
- Votre visage est un livre qu’il n’est pas bien difficile de lire, maintenant je conçois bien votre désarroi mais il est bon également qu’un homme suive la voie qu’il désire. Ne pas prendre votre place démontre combien votre fils est quelqu’un qui a de la volonté, très peu auraient fait le choix de la difficulté alors qu’une opportunité lui était offerte.
- Il n’y a encore rien de fait, j’essaie toujours de le raisonner.
Messire Rod ne poursuivant pas, le silence se fait alors que Florian devient de plus en plus curieux et qu’il décide de pousser le brave homme à tout lui dire.
- Vous ne semblez pas apprécier l’avenir que veut se faire votre fils ?
- Ce n’est pas exactement ça, juste qu’il risque fort d’avoir de graves désillusions en pensant que la place qu’il recherche va lui tomber dans les bras sans efforts.
Florian n’en peut plus, exacerbé qu’il est de connaître le fin mot de l’histoire.
- Allez-vous me le dire ou attendez-vous que je meure de curiosité ! Hi ! Hi !
- Il souhaite intégrer l’un des centres de formations pour devenir un garde du corps.
- Je comprends mieux votre désillusion messire Rod, refuser d’hériter de la caravane paternelle pour risquer sa vie dans la garde noire où il ne pourra qu’espérer devenir officier qu’après de très longues années de services et ce sous condition d’être parmi les meilleurs.
- En fait il ne vise pas la garde noire mais encore plus inaccessible à mon sens, quoique Sam soit déjà un bon combattant, passant son temps libre avec nos divers officiers à s’entraîner avec eux depuis ses quatorze ans.
Florian sent une vague de contentement le prendre, il pose néanmoins la question en faisant celui qui s’en étonne au plus haut point.
- Je ne vois… Attendez !! Ne me dites pas que… non… il veut intégrer ma garde privée !!
- Vous voyez bien maître Yo combien mon fils est présomptueux de vouloir rejoindre l’élite reconnue par les cinq royaumes.
- J’avoue que je ne m’attendais pas à entendre ça, mais pourquoi pensez-vous qu’il n’aurait pas ses chances ?
Florian voit bien que son hôte cherche une raison, sans toutefois en trouver une qui lui donne raison.
- Saviez-vous messire Rod que nous recherchons dans nos différents centres d’entraînements des jeunes hommes correspondant à ce qui est important pour moi pour rejoindre ce que vous appelez tous la garde rouge mais qui pour moi sont à la fois des garants de ma sécurité mais également des amis, voire plus, je…
Ce qu’ignore encore Florian, c’est qu’ils ne sont pas seuls et qu’une personne se fait tout petit derrière une tenture en écoutant la conversation, retenant son souffle pour ne pas se faire repérer.
Les dernières paroles de Florian ne tombent donc pas comme il l’avait pensé dans l’oreille d’un sourd mais bien de quelqu’un qui justement jubile maintenant intérieurement, ayant eu la preuve venant de quelques discussions entendues à l’époque de son enfance entre deux novices alors qu’ils n’étaient pas encore officiellement rattachés à leur nouveau maître.
Ces paroles faisant état d’un plaisir hors du commun que son jeune âge d’alors n’en comprenait pas la connotation sexuelle, mais qui déjà le faisait rêver de pouvoir lui aussi quand il serait grand, pouvoir partager ces moments de forts amusements avec eux.
L’âge aidant et en repensant à ces bribes de paroles restées dans sa mémoire, une toute autre idée lui est ensuite venue et que vient de conforter par le « voire plus » aussitôt interrompu du jeune maître qui au demeurant n’a étrangement pas vieilli par rapport à ses souvenirs, gardant cette jeunesse qui maintenant s’apparente à la sienne.
L’invraisemblance de la réflexion lui déclenche un faux mouvement, le bruit occasionné fait se diriger le regard des deux hommes dans sa direction.
- Qui est là !!
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