10-05-2021, 09:29 AM
Nous sommes sur la terrasse et nous buvons à la santé de tous les membres de la famille. Julien affiche un visage bien plus reposé et plus ouvert qu’à notre retour à la maison. Il sourit et fait plaisir à voir. Stéphanie elle aussi est heureuse de voir que nous sommes à leurs côtés pour passer cette épreuve. Nous trinquons donc à l’amitié et à l’amour.
Le téléphone sonne, papa va décrocher dans le hall d’entrée. Il revient cinq minutes plus tard. Il a l’air tracassé. L’ambiance retombe d’un coup, comme un soufflé qui n’a pas bien pris ! Il s’assied et nous dit :
Pap : « Voilà, je viens d’apprendre une mauvaise nouvelle. La famille GILLARD, celle qui doit prendre la maison en location, a subi un grave revers.
Jul : Ils ne viennent plus ?
Pap : Non Julien, c’est que la maison qu’ils occupaient a brûlé la nuit dernière !
Moi : Mince alors ! Ils sont indemnes ?
Pap : Oui, ils vont bien, ils ont eu juste le temps de sortir de leur habitation !
Jul : Heureusement pour eux.
Pap : Le seul problème c’est qu’ils n’ont plus rien. On leur propose un logement pour les quelques jours qui restent avant de venir à Bruxelles et d’entamer la location la maison de vos parents ! (Papa regarde Stéphanie et Julien)
Sté : Mais que vont-ils faire en fin de compte ?
Pap : Je leur ai dit que j’allais les recontacter dans une heure. Je souhaite vous demander, Stéphanie et Julien, si vous êtes d’accord de louer la maison meublée mais aussi qu’ils puissent l’occuper à partir de ce soir !
Jul : Je sais que mon point de vue n’a pas beaucoup de poids dans la décision, mais je pense qu’il est important qu’ils puissent venir dès ce soir !
Sté : Oh Juju, tu es certain que ça ne t’embête pas. C’est plus rapide que prévu et nous avons encore des choses à récupérer dans la maison.
Jul : C’est accessoire Stéphanie, on ne peut pas les laisser comme ça !
Sté : Je crois que tu as raison d’autant plus qu’ils sont « à la rue » !
Pap : Je suis agréablement surpris par votre réaction à chacun. J’avais la même idée en tête : les autoriser à venir dès ce soir, mais c’est votre maison mes enfants et je ne pouvais pas prendre cette décision à votre place !
Sté : Pour nous c’est oui, un grand oui. Papa Alain, c’est comme ça que je t’appelle dorénavant, tu peux leur dire que c’est oui pour qu’ils viennent.
Pap : Très bien, merci pour eux.
Mam : Je suis enchantée de voir que malgré les difficultés votre cœur reste ouvert aux autres !
Sté : Nous avons la possibilité d’aider des gens dans le besoin et ce n’est qu’un bon retour des choses. Je crois que ça va nous permettre d’affronter l’avenir le cœur léger. « On reçoit toujours plus que ce qu’on donne » !
Mam : Très belles parole Stéphanie. Venez dans mes bras les enfants !
Stéphanie et Julien viennent se lover dans les bras de maman, de leur seconde maman. J’ai un pincement au cœur de les voir ainsi, je suis si heureux de les voir heureux à leur tour ! Papa est déjà au téléphone pour annoncer à la famille GILLARD la bonne nouvelle. Il ne faut pas deux minutes pour cette annonce. Papa revient et nous dit alors :
Pap : Voilà, ils démarrent maintenant. Ils seront là dans moins d’une heure à la maison de vos parents. Je propose que nous les y accueillions tous ensemble. Ensuite nous reviendront avec eux pour manger un bon barbecue ici, à la maison.
Moi : C’est super. Je vais me préparer, je t’accompagne Juju pour t’aider ?
Jul : Oui volontiers Phil. »
Nous allons nous apprêter dans la chambre médicalisée. Julien prend un short, un slip et un tee-shirt. Il enfile aussi des sandales ouvertes. De mon côté de fait de même, un short et une chemise à manche courte et des sandales. Nous sommes prêts.
Nous quittons la maison pour nous rendre à celle de Stéphanie et Julien. Nous y arrivons après quelques minutes de trajet. Stéphanie à les clefs avec elle, de même que des doubles. Durant le trajet aucune parle n’a été échangée. J’ai ressenti une certaine pression, mais elle s’est quelque peu estompée lorsque nous sommes entrés dans la maison.
C’est vingt bonnes minutes plus tard qu’une voiture entre dans l’allée de garage, à bord nous pouvons voir un homme et une dame sur les sièges avant et aux places arrière, deux garçons et une fille. Il s’agit donc de la famille Gillard. Mes parents ainsi que Stéphanie sont sur le seuil. Delphine, Juju et moi nous patientons dans le hall d’entrée. Juju est assis sur une chaise, il semble assez fatigué, il n’est pas aisé de se balader avec des béquilles durant des heures.
C’est donc Stéphanie, qui prend son rôle à cœur, qui accueille la famille qui va vivre dans la maison de ses parents. Les présentations se font dans le hall d’entrée. Stéphanie présente mes parents en précisant qu’il s’agit de ses beaux-parents, puis c’est Julien comme son frère et ensuite Delphine et moi. Monsieur Gillard se prénomme Hervé, sa femme c’est Nadine, les trois enfants se prénomment Jean, Jules et Cécile, respectivement âgés de 13, 11 et 7 ans !
Nous nous dirigeons vers la salle à manger. Les parents des deux familles ainsi que Stéphanie et Julien prennent place autour de la table. Je reste avec ma sœur et les trois enfants dans le salon. Pour faire passer le temps, je propose aux enfants de faire le tour de la demeure. Nous allons directement à l’étage pour montrer les quatre chambres, la salle de bain, les toilettes et le hall de nuit. Nous revenons au rez-de-chaussée et je montre la cuisine, l’arrière-cuisine, le salon et nous entrons dans la salle à manger. Les discussions sont terminées. C’est Cécile qui va près de sa maman pour lui expliquer ce qu’elle a vu de la maison. Je propose aux deux garçons d’aller au jardin, ils acceptent bien volontiers. Ils découvrent la pelouse qui est assez grande que pour y jouer au ballon et à d’autres jeux d’extérieur, tant il y a de la place !
Les parents Gillard refont le tour de la maison avec Stéphanie et papa. Maman est restée avec nous pour nous expliquer ce qui a été décidé. La famille Gillard est d’accord de louer la maison meublée moyennant un supplément de loyer. Les meubles restent donc en place. Avant de se défaire de tous les vêtements des parents de mon chéri, madame et monsieur Gillard vont probablement en garder certains car ils n’ont plus rien à se mettre. Pour les enfants, ils ont déjà reçu quelques vêtements de voisins, ils vont faire des achats par la suite.
Maman, Stéphanie et Delphine reste avec Nadine Gillard. Elle vont s’occuper de faire les lits pour toute la famille. Stéphanie en profite pour expliquer certaines modalités d’utilisation des différentes machines qui équipent la maison de même que la possibilité de faire fonctionner le chauffe-eau en dehors des heures préprogrammées. Bref, ce sont des choses importantes à savoir avant d’emménager dans une habitation.
Nous quittons les lieux, laissant dans les femmes entre elles. Maman ayant sa voiture, elles rentrerons dès qu’elles auront terminé. Je monte dans la voiture d’Hervé avec les deux garçons tandis que papa prends Cécile et Julien. Nous arrivons à la maison et je m’occupe d’aider Julien à sortir de l’auto, je vois qu’il est fatigué. Je vais chercher son fauteuil roulant, ce sera plus facile pour lui. Je vois que les garçons sont intrigués mais ils ne disent rien. C’est avec eux que je prépare le barbecue tandis que les deux pères de famille discutent entre eux devant une bonne bière bien fraîche auprès de Juju.
Une fois le barbecue en route, je propose de la limonade aux trois enfants. Ils sont ravis. Puis ils ont bien entendu vu qu’il y a une piscine dans le jardin, ils demandent s’ils peuvent y aller. Leur papa souhaite qu’ils attendent que leur maman soit revenue avant d’éventuellement y aller.
Les filles reviennent déjà, elles n’ont pas trainé pour faire les lits dans la maison. Tout ce petit monde s’installe sur la terrasse. Les trois enfants sont dans le jardin et jouent au ballon, ils ne se sont pas rendus compte que leur maman était de retour. Papa sert un rafraîchissement ou l’apéro pour ceux qui veulent. Je me charge d’apporter des chips, des cubes de fromages et des rondelles de saucisson pour accompagner ce moment festif.
Une fois servi, nous écoutons les parents de la famille Gillard qui expliquent ce qui s’est passé. Le feu a semble-t-il prit dans le tableau électrique de la maison pendant leur absence. C’est du moins ce que les pompiers semblent dire. Le feu a suivi les gaines électriques pour se répandre à l’étage via les planchers et les plafonds. Tout, ou presque tout a brûlé, à part les murs, il ne reste rien !
Puis les mamans reparlent de vêtements, maman donne des adresses en vue de refaire une garde-robe à chaque membre de la famille. Les papas discutent ensemble avec Julien et les deux filles. Moi de mon côté je surveille le feu du barbecue et j’ajoute du charbon de bois.
Alors que je suis de retour sur la terrasse, les trois enfants reviennent vers nous, ils ont vu que leur maman était là. Ils lui demandent pour aller dans la piscine. Maman est d’accord, mais pas celle des enfants. En fait Nadine trouve qu’il est trop tard et que de toute manière il va être temps de manger. Je sers alors de la limonade aux trois jeunes.
Nadine demande ensuite à Julien ce qui s’est passé pour qu’il se retrouve avec des béquilles et parfois assis sur une chaise roulante. Tout le monde s’arrête de parler. Stéphanie regarde son frère, elle se demande s’il va pouvoir expliquer et dire ce qui s’est passé. Julien prend une bonne inspiration, maman et Nadine se rendent compte que c’est un effort pour Julien, que son visage a changé !
Julien explique alors cette journée funeste. Il parle des obsèques de son parrain, du retour en voiture avec ses parents et de l’accident. Il raconte brièvement les blessures qu’il a encoures et le décès de son papa suivit de près par celui de sa maman. Julien fait une pause, pas un bruit, rien, on peut entendre une mouche voler. Julien reprend la suite de son récit et il explique sa rééducation mais aussi l’aide reçue de ma part mais aussi celle de nos amis. Il est donc plus facile pour la famille de comprendre pourquoi la maison est à louer.
Nadine et Hervé sont interloqués et s’excusent d’avoir demandé ce qui s’était passé. Maman leur explique ensuite que les deux jeunes orphelins sont venus vivre avec notre famille. Nadine dit qu’elle comprend mieux. Elle demande alors timidement si elle peut poser une question. Elle dit alors :
Nad : « J’ai remarqué les œillades et les sourires qui ont été échangés de temps à autre entre les deux garçons et les deux filles.
(Julien et moi devons rouge, les deux filles ont aussi le visage qui rosi. Nadine le remarque !)
Nad : Oh pardon, je crois que j’aurai mieux fait de me taire !
Mam : Non Nadine, vous ne pouviez pas savoir. Les deux filles et les deux garçons sont ensembles.
Nad : Je m’en suis rendu compte, mais je n’osai pas trop en parler. Désolée.
Moi : Vous n’avez pas à être désolée. C’est un fait, Julien et moi sommes gays. Toute la famille est au courant et nos amis nous soutiennent.
Her : Je peux vous dire Phil et Julien, que pour moi cela n’a aucun importance. Vous êtes comme vous êtes et surtout soyez heureux. C’est la même chose pour les deux demoiselles. Vous formez deux très beaux couples.
Pap : Merci, pour nous aussi, l’essentiel c’est qu’ils soient heureux !
Nad : Je suis parfaitement d’accord avec vous. Pour nous cela ne change rien à notre nouvelle amitié, que du contraire, je sais ce que c’est, j’ai aussi un neveux qui est homo.
Mam : Merci pour ces propos. Je pense que nous allons pouvoir commencer à cuire la viande. Phil, veux-tu t’en occuper ?
Moi : Oui maman, j’y vais.
Nad : Fanny, je vais vous aider pour le reste.
Mam : Merci, c’est vraiment gentil, suivez-moi. »
Les deux mamans sont dans la cuisine, je m’active au barbecue. Julien est près de moi et les enfants s’amusent sans trop s’approcher du feu. Papa et Hervé sont allés à la cave pour y prendre du vin. C’est en fait papa qui voulait montrer sa cave à vin. Les deux filles mettent la table. Finalement tout s’est bien passé. La famille Gillard, du moins les parents, ne sont pas homophobes. Les trois enfants sont encore assez jeunes pour comprendre, mais on ne sait jamais car Jean à treize ans et semble commencer à bien comprendre les choses.
Le téléphone sonne, papa va décrocher dans le hall d’entrée. Il revient cinq minutes plus tard. Il a l’air tracassé. L’ambiance retombe d’un coup, comme un soufflé qui n’a pas bien pris ! Il s’assied et nous dit :
Pap : « Voilà, je viens d’apprendre une mauvaise nouvelle. La famille GILLARD, celle qui doit prendre la maison en location, a subi un grave revers.
Jul : Ils ne viennent plus ?
Pap : Non Julien, c’est que la maison qu’ils occupaient a brûlé la nuit dernière !
Moi : Mince alors ! Ils sont indemnes ?
Pap : Oui, ils vont bien, ils ont eu juste le temps de sortir de leur habitation !
Jul : Heureusement pour eux.
Pap : Le seul problème c’est qu’ils n’ont plus rien. On leur propose un logement pour les quelques jours qui restent avant de venir à Bruxelles et d’entamer la location la maison de vos parents ! (Papa regarde Stéphanie et Julien)
Sté : Mais que vont-ils faire en fin de compte ?
Pap : Je leur ai dit que j’allais les recontacter dans une heure. Je souhaite vous demander, Stéphanie et Julien, si vous êtes d’accord de louer la maison meublée mais aussi qu’ils puissent l’occuper à partir de ce soir !
Jul : Je sais que mon point de vue n’a pas beaucoup de poids dans la décision, mais je pense qu’il est important qu’ils puissent venir dès ce soir !
Sté : Oh Juju, tu es certain que ça ne t’embête pas. C’est plus rapide que prévu et nous avons encore des choses à récupérer dans la maison.
Jul : C’est accessoire Stéphanie, on ne peut pas les laisser comme ça !
Sté : Je crois que tu as raison d’autant plus qu’ils sont « à la rue » !
Pap : Je suis agréablement surpris par votre réaction à chacun. J’avais la même idée en tête : les autoriser à venir dès ce soir, mais c’est votre maison mes enfants et je ne pouvais pas prendre cette décision à votre place !
Sté : Pour nous c’est oui, un grand oui. Papa Alain, c’est comme ça que je t’appelle dorénavant, tu peux leur dire que c’est oui pour qu’ils viennent.
Pap : Très bien, merci pour eux.
Mam : Je suis enchantée de voir que malgré les difficultés votre cœur reste ouvert aux autres !
Sté : Nous avons la possibilité d’aider des gens dans le besoin et ce n’est qu’un bon retour des choses. Je crois que ça va nous permettre d’affronter l’avenir le cœur léger. « On reçoit toujours plus que ce qu’on donne » !
Mam : Très belles parole Stéphanie. Venez dans mes bras les enfants !
Stéphanie et Julien viennent se lover dans les bras de maman, de leur seconde maman. J’ai un pincement au cœur de les voir ainsi, je suis si heureux de les voir heureux à leur tour ! Papa est déjà au téléphone pour annoncer à la famille GILLARD la bonne nouvelle. Il ne faut pas deux minutes pour cette annonce. Papa revient et nous dit alors :
Pap : Voilà, ils démarrent maintenant. Ils seront là dans moins d’une heure à la maison de vos parents. Je propose que nous les y accueillions tous ensemble. Ensuite nous reviendront avec eux pour manger un bon barbecue ici, à la maison.
Moi : C’est super. Je vais me préparer, je t’accompagne Juju pour t’aider ?
Jul : Oui volontiers Phil. »
Nous allons nous apprêter dans la chambre médicalisée. Julien prend un short, un slip et un tee-shirt. Il enfile aussi des sandales ouvertes. De mon côté de fait de même, un short et une chemise à manche courte et des sandales. Nous sommes prêts.
Nous quittons la maison pour nous rendre à celle de Stéphanie et Julien. Nous y arrivons après quelques minutes de trajet. Stéphanie à les clefs avec elle, de même que des doubles. Durant le trajet aucune parle n’a été échangée. J’ai ressenti une certaine pression, mais elle s’est quelque peu estompée lorsque nous sommes entrés dans la maison.
C’est vingt bonnes minutes plus tard qu’une voiture entre dans l’allée de garage, à bord nous pouvons voir un homme et une dame sur les sièges avant et aux places arrière, deux garçons et une fille. Il s’agit donc de la famille Gillard. Mes parents ainsi que Stéphanie sont sur le seuil. Delphine, Juju et moi nous patientons dans le hall d’entrée. Juju est assis sur une chaise, il semble assez fatigué, il n’est pas aisé de se balader avec des béquilles durant des heures.
C’est donc Stéphanie, qui prend son rôle à cœur, qui accueille la famille qui va vivre dans la maison de ses parents. Les présentations se font dans le hall d’entrée. Stéphanie présente mes parents en précisant qu’il s’agit de ses beaux-parents, puis c’est Julien comme son frère et ensuite Delphine et moi. Monsieur Gillard se prénomme Hervé, sa femme c’est Nadine, les trois enfants se prénomment Jean, Jules et Cécile, respectivement âgés de 13, 11 et 7 ans !
Nous nous dirigeons vers la salle à manger. Les parents des deux familles ainsi que Stéphanie et Julien prennent place autour de la table. Je reste avec ma sœur et les trois enfants dans le salon. Pour faire passer le temps, je propose aux enfants de faire le tour de la demeure. Nous allons directement à l’étage pour montrer les quatre chambres, la salle de bain, les toilettes et le hall de nuit. Nous revenons au rez-de-chaussée et je montre la cuisine, l’arrière-cuisine, le salon et nous entrons dans la salle à manger. Les discussions sont terminées. C’est Cécile qui va près de sa maman pour lui expliquer ce qu’elle a vu de la maison. Je propose aux deux garçons d’aller au jardin, ils acceptent bien volontiers. Ils découvrent la pelouse qui est assez grande que pour y jouer au ballon et à d’autres jeux d’extérieur, tant il y a de la place !
Les parents Gillard refont le tour de la maison avec Stéphanie et papa. Maman est restée avec nous pour nous expliquer ce qui a été décidé. La famille Gillard est d’accord de louer la maison meublée moyennant un supplément de loyer. Les meubles restent donc en place. Avant de se défaire de tous les vêtements des parents de mon chéri, madame et monsieur Gillard vont probablement en garder certains car ils n’ont plus rien à se mettre. Pour les enfants, ils ont déjà reçu quelques vêtements de voisins, ils vont faire des achats par la suite.
Maman, Stéphanie et Delphine reste avec Nadine Gillard. Elle vont s’occuper de faire les lits pour toute la famille. Stéphanie en profite pour expliquer certaines modalités d’utilisation des différentes machines qui équipent la maison de même que la possibilité de faire fonctionner le chauffe-eau en dehors des heures préprogrammées. Bref, ce sont des choses importantes à savoir avant d’emménager dans une habitation.
Nous quittons les lieux, laissant dans les femmes entre elles. Maman ayant sa voiture, elles rentrerons dès qu’elles auront terminé. Je monte dans la voiture d’Hervé avec les deux garçons tandis que papa prends Cécile et Julien. Nous arrivons à la maison et je m’occupe d’aider Julien à sortir de l’auto, je vois qu’il est fatigué. Je vais chercher son fauteuil roulant, ce sera plus facile pour lui. Je vois que les garçons sont intrigués mais ils ne disent rien. C’est avec eux que je prépare le barbecue tandis que les deux pères de famille discutent entre eux devant une bonne bière bien fraîche auprès de Juju.
Une fois le barbecue en route, je propose de la limonade aux trois enfants. Ils sont ravis. Puis ils ont bien entendu vu qu’il y a une piscine dans le jardin, ils demandent s’ils peuvent y aller. Leur papa souhaite qu’ils attendent que leur maman soit revenue avant d’éventuellement y aller.
Les filles reviennent déjà, elles n’ont pas trainé pour faire les lits dans la maison. Tout ce petit monde s’installe sur la terrasse. Les trois enfants sont dans le jardin et jouent au ballon, ils ne se sont pas rendus compte que leur maman était de retour. Papa sert un rafraîchissement ou l’apéro pour ceux qui veulent. Je me charge d’apporter des chips, des cubes de fromages et des rondelles de saucisson pour accompagner ce moment festif.
Une fois servi, nous écoutons les parents de la famille Gillard qui expliquent ce qui s’est passé. Le feu a semble-t-il prit dans le tableau électrique de la maison pendant leur absence. C’est du moins ce que les pompiers semblent dire. Le feu a suivi les gaines électriques pour se répandre à l’étage via les planchers et les plafonds. Tout, ou presque tout a brûlé, à part les murs, il ne reste rien !
Puis les mamans reparlent de vêtements, maman donne des adresses en vue de refaire une garde-robe à chaque membre de la famille. Les papas discutent ensemble avec Julien et les deux filles. Moi de mon côté je surveille le feu du barbecue et j’ajoute du charbon de bois.
Alors que je suis de retour sur la terrasse, les trois enfants reviennent vers nous, ils ont vu que leur maman était là. Ils lui demandent pour aller dans la piscine. Maman est d’accord, mais pas celle des enfants. En fait Nadine trouve qu’il est trop tard et que de toute manière il va être temps de manger. Je sers alors de la limonade aux trois jeunes.
Nadine demande ensuite à Julien ce qui s’est passé pour qu’il se retrouve avec des béquilles et parfois assis sur une chaise roulante. Tout le monde s’arrête de parler. Stéphanie regarde son frère, elle se demande s’il va pouvoir expliquer et dire ce qui s’est passé. Julien prend une bonne inspiration, maman et Nadine se rendent compte que c’est un effort pour Julien, que son visage a changé !
Julien explique alors cette journée funeste. Il parle des obsèques de son parrain, du retour en voiture avec ses parents et de l’accident. Il raconte brièvement les blessures qu’il a encoures et le décès de son papa suivit de près par celui de sa maman. Julien fait une pause, pas un bruit, rien, on peut entendre une mouche voler. Julien reprend la suite de son récit et il explique sa rééducation mais aussi l’aide reçue de ma part mais aussi celle de nos amis. Il est donc plus facile pour la famille de comprendre pourquoi la maison est à louer.
Nadine et Hervé sont interloqués et s’excusent d’avoir demandé ce qui s’était passé. Maman leur explique ensuite que les deux jeunes orphelins sont venus vivre avec notre famille. Nadine dit qu’elle comprend mieux. Elle demande alors timidement si elle peut poser une question. Elle dit alors :
Nad : « J’ai remarqué les œillades et les sourires qui ont été échangés de temps à autre entre les deux garçons et les deux filles.
(Julien et moi devons rouge, les deux filles ont aussi le visage qui rosi. Nadine le remarque !)
Nad : Oh pardon, je crois que j’aurai mieux fait de me taire !
Mam : Non Nadine, vous ne pouviez pas savoir. Les deux filles et les deux garçons sont ensembles.
Nad : Je m’en suis rendu compte, mais je n’osai pas trop en parler. Désolée.
Moi : Vous n’avez pas à être désolée. C’est un fait, Julien et moi sommes gays. Toute la famille est au courant et nos amis nous soutiennent.
Her : Je peux vous dire Phil et Julien, que pour moi cela n’a aucun importance. Vous êtes comme vous êtes et surtout soyez heureux. C’est la même chose pour les deux demoiselles. Vous formez deux très beaux couples.
Pap : Merci, pour nous aussi, l’essentiel c’est qu’ils soient heureux !
Nad : Je suis parfaitement d’accord avec vous. Pour nous cela ne change rien à notre nouvelle amitié, que du contraire, je sais ce que c’est, j’ai aussi un neveux qui est homo.
Mam : Merci pour ces propos. Je pense que nous allons pouvoir commencer à cuire la viande. Phil, veux-tu t’en occuper ?
Moi : Oui maman, j’y vais.
Nad : Fanny, je vais vous aider pour le reste.
Mam : Merci, c’est vraiment gentil, suivez-moi. »
Les deux mamans sont dans la cuisine, je m’active au barbecue. Julien est près de moi et les enfants s’amusent sans trop s’approcher du feu. Papa et Hervé sont allés à la cave pour y prendre du vin. C’est en fait papa qui voulait montrer sa cave à vin. Les deux filles mettent la table. Finalement tout s’est bien passé. La famille Gillard, du moins les parents, ne sont pas homophobes. Les trois enfants sont encore assez jeunes pour comprendre, mais on ne sait jamais car Jean à treize ans et semble commencer à bien comprendre les choses.