07-05-2021, 08:47 AM
Chapitre 26.
Déménagement.
On sonne à la porte et c’est maman qui va ouvrir au visiteur. Elle le fait entrer dans le salon. Papa s’avance vers lui, il le salue en disant :
Pap : « Bonjour Vital, comment vas-tu ?
Vit : Merci, ça va très bien.
Pap : Je vais te présenter Julien, c’est le compagnon de mon fils Philippe.
Vit : Fort bien.
Papa lui propose de prendre place dans un fauteuil. De la salle à manger nous avons vue sur le salon, il n’y a pas de séparation à proprement parler. Julien s’avance déjà lorsque Papa arrive. Pas besoin de mot, Julien a très bien compris que c’est pour lui, il a entendu son nom qui a été prononcé !
Jul : Bonjour, je suis Julien.
Vit : Bonjour Julien, Alain a pris contact avec l’association et j’ai immédiatement accepté de venir pour te rencontrer.
Jul : Merci de votre visite. Alain m’a effectivement dit qu’il avait sonné à assos.
Vit : Si tu veux bien prendre place. Je vais demander que le reste de la famille ne reste pas pour que tu puisses parler sans crainte !
Jul : Je pense que la famille sait très bien de quoi il retourne. Si l’un ou l’autre passe, cela ne me dérange pas du tout.
Vit : Fort bien Julien, c’est toi qui décide.
Jul : Merci, mais je sais que je peux faire confiance à ma « nouvelle famille » !
Vit : Je te propose de t’expliquer, avec tes mots, très émotions et tes silences Je suis tout écoute ! »
Nous laissons Juju avec Vital, je pense que c’est mieux ainsi. Je serai dans la cuisine avec Maman, soit à proximité au cas où Julien ait besoin de moi ! Alors que j’aide maman pour la vaisselle, Papa nous rejoint. Je vois que mes parents se font face et s’enlacent. Je ne sais pas si je dois rester ou alors quitter la cuisine. Je sens que je suis de trop, je sors sans faire de bruit. J’entends alors comme une plainte ou plutôt un gémissement étouffé. Je me retourne et je me rends compte que c’est Papa qui pleure dans les bras de Maman. Je sors et monte dans ma chambre. Je pense que mon père est bouleversé par les mots de Juju quand il l’a appelé « son second papa » ! J’avoue que je suis à la fois très heureux mais aussi étonné qu’après si peu de temps Julien le considère comme son second papa. C’est probablement pour mon chéri comme une bouée de secours à laquelle il se raccroche pour ne pas sombrer !
Finalement c’est maman qui vient me trouver alors que j’étais assis sur mon lit occupé à attendre, le regard dans le vide, pensant à ce que nous avons déjà connu Julien et moi depuis nos retrouvailles. En fait Julien a demandé que je vienne pour parler avec lui et Vital.
Nous parlons Julien et moi de ce que nous ressentons, de ce que nous avons envie de vivre pour l’avenir. Vital insiste sur le fait que nous restions attentifs l’un à l’autre. Il y a parfois des concessions à faire pour que l’harmonie règne entre nous. Pour Vital, pour donner suite à ce que Julien lui a probablement expliqué, l’idée de faire monter Julien dans ma chambre a été le déclencheur de son ouverture d’esprit. Il a compris qu’il devait avancer et penser à l’avenir, au futur et que le fait de vivre la location de la maison familiale à une autre famille était le signe qu’il fallait aller de l’avant et ne plus regarder en arrière !
J’explique de mon côté que l’amour que je lui porte est incommensurable et que mon Juju est pour moi l’amour de ma vie. Julien explique qu’il ne s’attendait pas à ce que je m’investisse à ce point pour le soutenir. Julien a compris que lui aussi m’aimait, non parce que je l’aidais, mais bien parce que je l’aime.
Julien remercie Vital pour les propos qu’ils ont échangés, mais aussi de l’avoir écouté sans le juger ! De mon côté, je m’aperçois que mon chéri semble aller de mieux en mieux. Nous allons pouvoir définitivement tourner une page de nos vies et vivre notre présent en envisageant le futur avec beaucoup plus de sérénité !
Le reste de la matinée se passe calmement, chacun vaque à ses occupations. Papa passe quelques coups de téléphone pour son travail. Maman prépare sa liste de courses, les deux filles lisent dans le salon. Je reste avec Julien sur la terrasse. Nous n’échangeons presque pas de paroles. Nous nous regardons souvent. Je laisse Julien faire son travail de mise en place de ses idées. Je sais qu’il pense à un tas de choses et je ne veux pas interférer.
Il est midi trente lorsque maman me demande de dresser la table. Nous allons manger du pain avec du fromage et de la charcuterie. Il est donc probable que nous mangions chaud au soir !
Alors que nous sommes à table, papa demande à Julien et Stéphanie :
Pap : « Puis-je vous demander si vous êtes d’attaque pour débuter le déménagement de vos effets personnels de la maison de vos parents ?
Sté : Oui, ça va aller.
Jul : Heu, je … oui, mais Phil, tu seras avec moi ?
Moi : Bien entendu Juju, je serai avec toi tout le temps qu’il faudra !
Jul : Alors je suis partant !
Pap : Très bien, nous serons de toute façon avec vous deux pour vous aider à faire le tri et les cartons.
Sté : Merci Alain, merci à vous tous.
Mam : Il est certain que ce sera difficile par moment, alors faites nous savoir si ça va pour vous ou alors s’il faut s’arrêter un moment pour vous libérer d’un éventuel poids de trop !
Jul : Merci ma … Fanny, heu, j’ai failli dire « maman » !
Mam : Je ne sais que te dire, c’est à toi de voir. De toute manière tu es pour moi mon second fils, alors je suis d’accord que tu m’appelles « maman » !
Je vois que les yeux de Julien s’humidifient à une vitesse incroyable, des larmes coulent sur ses joues malgré qu’il conserve un sourire bien marqué. Des frissons me parcourent l’échine, les poils de mes bras sont dressés. Stéphanie elle aussi pleure. Plus personne ne parle. Maman se lève et vient prendre Julien dans ses bras. Elle fait signe à Stéphanie de la rejoindre également. Je ne sais pas m’empêcher moi aussi de verser une larme. Je vois que ma sœur est dans le même état, ses joues sont bien humides.
Cinq bonnes minutes plus tard nous reprenons nos esprits. Nous venons de vivre un moment réellement très fort. C’est une étape pour nous tous. Olivier et Julie sont restés cois, ne sachant que dire. Je sais que mon grand frère sera à la hauteur et il sait très bien qu’il fait partie de la famille au même titre que Delphine et moi. C’est juste que Stéph et Juju ont besoin de nouveaux repères et que nos parents seront ceux-ci, tant pour eux que pour nous. Nous poursuivons ensuite la conversation. Nous serons donc bien tous présents pour aider Stéph et Juju.
Une fois le repas terminé, nous remettons tout en place avant de monter dans les trois voitures. Papa est avec les deux filles dans sa voiture, Maman est avec Julien et moi, Olivier et Julie dans celle d’Olivier. Maman me confie les clefs de son véhicule pour nous rendre sur place. Je m’applique à suivre les consignes que j’ai reçues lors de mes leçons de conduite. C’est donc sans accroc que je me range devant la propriété. Je sors le fauteuil roulant de Julien, car ce sera moins fatiguant pour lui en restant assis que debout avec ses deux béquilles !
Je pousse Juju jusqu’à la porte d’entrée. Olivier et Papa m’aide pour passer les deux marches du perron. Nous sommes maintenant dans le hall d’entrée. Julien ne dit rien. Il me fait signe d’arrêter de le pousser. Il regarde autour de lui, cela fait près de deux mois qu’il n’était plus entré dans la maison où il a toujours vécu ! Nous restons un moment auprès de lui, le laissant « digérer » ce retour particulier !
Julien est calme, il semble avoir repris ses esprits. Il tourne la tête vers moi et me dit :
Jul : « Merci d’être là avec moi. Je voudrais commencer par ma chambre, peux-tu m’y mener ?
Moi : Bien entendu Juju.
Jul : Il faudra deux ou trois caisses ainsi que les deux valises que « maman » a prévu pour les habits.
Moi : (un peu surpris) Oui, heu … je vais demander à Olivier après m’avoir aidé à te monter à l’étage.
Jul : OK, ça marche.
Moi : Olivier, Julie, vous pouvez venir me donner un coup de main pour Julien !
Oli : Oui, on arrive. »
Nous sommes donc à trois pour amener mon chéri à l’étage. Julie a pris ses béquilles ; il aura plus facile pour se déplacer. Je demande à mon frère de bien vouloir apporter des caisses et les deux valises pour mettre les effets de mon amoureux. Nous pénétrons dans la chambre. Julien marque un arrêt. Je reste derrière lui au cas où il aurait une défaillance. Il avance et prend place sur la chaise devant son bureau. Ses yeux sont tout humides. Moi-même je reste ému, car nous avons passé du temps ensemble dans cette pièce. Un tas d’images me vient à l’esprit. Je suis certain que c’est la même chose pour ma « moitié ».
Julien rompt le silence et me demande de faire des tas sur le lit avec les vêtements de sa garde-robe. Il me désigne ce qu’il faut reprendre, le reste sera donné à une œuvre de bienfaisance. Voilà qui est fait. Il reste certains livres et autres dossiers ou albums photos à prendre. Je place ce que Julien veut prendre dans les caisses. Il y a aussi quelques bibelots auxquels Julien tient. Bref c’est une épreuve pour lui.
De son côté Stéphanie fait la même chose dans sa chambre, soit le tri avec Delphine. Les parents sont dans la chambre parentale, ils vident les armoires pour tout mettre dans des sacs. En effet Stéphanie avait dit à son frère qu’elle allait tout donner à des œuvres caritatives. Il est évident que c’est la meilleure chose à faire. Julien avait demandé à pouvoir garder une veste d’hiver que son papa aimait porter. Cette veste est apportée par Julie. Je la dépose sur les deux valises. Je vois alors deux larmes couler sur les joues de mon Juju d’amour. Je me mets à côté de lui et le prends dans mes bras. Je me souviens bien de cette veste et je comprends qu’elle soit importante pour lui. Il faut cinq bonnes minutes pour que Julien se reprenne.
Il souhaite maintenant que nous descendions pour voir ce que nous pouvons éventuellement reprendre dans le séjour. Il est clair qu’il est difficile de reprendre tous les livres de la bibliothèque. Julien ne sait où tourner son regard. C’est alors que Stéphanie nous rejoint. Nous sommes maintenant tous dans cette grande pièce qui sert de salle à manger et de salon, avec son coin lecture auprès de la grande bibliothèque.
Stéphanie elle aussi a les yeux rougis ! Elle n’a pas eu facile de faire ses bagages. Ici c’est encore plus compliqué, il s’agit d’un grand nombre d’objets qui sont autant de souvenirs. Il y a des cadres aux murs, des vases, des chandeliers, des petits meubles anciens qui ont une certaine valeur, … etc. Papa propose aux deux orphelins de louer un garde-meuble pour mettre tout ce qu’ils veulent garder, à l’abri.
Stéphanie et Julien se regardent et d’un même élan se lèvent et font le tour de la pièce. Papa prend note sur un calepin de la liste de ce qui doit être gardé. Concernant les meubles, tels que salle à manger, le salon, la chambre à coucher, … etc, ce n’est pas possible de les reprendre, il faudra se résoudre à les mettre eux aussi en garde.
Je vois que le frère et la sœur sont fatigués, tant physiquement que moralement. J’en fais part à maman qui elle aussi l’avait remarqué. Il est alors décidé de rentrer à la maison et de laisser la nuit se passer, car elle porte conseil. La synthèse sera faite demain, une fois toutes les idées bien en place. Nous chargeons les voitures avec les effets personnels de nos chéris. Nous rentrons chez nous pour nous reposer un peu.
Il n’est que dix-sept heures trente, nous avons donc le temps avant l’heure du souper. Julien me demande si je veux aller avec lui faire un tour dans la piscine. Il ne me faut qu’une fraction de seconde pour lui dire que je suis bien évidemment d’accord. Nous nous levons, je l’aide pour aller vers la piscine. Nous nous dévêtons et c’est dans le plus simple appareil que nous nous glissons dans l’eau. Il ne faut pas longtemps pour que tous les autres nous rejoignent !
Alors que nous sommes dans la piscine nous entendons des appels venant de l’extérieur du jardin. Je reconnais les voix d’Amandine et de Joseph, j’en fais part à maman qui justement sort de l’eau. Elle me dit qu’elle s’en charge. Je reste près de Julien. Nous sommes dans un coin et nous nous regardons les yeux dans les yeux. Les autres s’amusent sans faire trop de remue-ménage. Je vois que le regard de mon chéri s’assombrit. Je lui demande :
Moi : « Dis-moi Juju, ça va ? Tu as l’air soucieux !
Jul : Je suis désolé d’avoir appelé ta maman … « maman ». Je ne sais pas si c’est bien, si ça ne pose pas de problème, … je ne veux pas vous irriter en l’appelant comme ça !
Moi : Oh Juju, tu sais, pas de souci pour moi. Je pense que Delphine elle non plus, ça ne la dérange pas.
Jul : Je ne sais pas si je fais bien. Je pense que je devrai l’appeler « maman Fanny » !
Moi : C’est comme tu veux mon chéri, je pense que tu devrais lui en parler.
Jul : Je vais le faire, je ne veux pas froisser quelqu’un, c’est déjà merveilleux d’être ainsi accepté par ta famille. Tu sais Phil, c’est ton père qui m’a touché en disant que j’étais son second fils. J’ai envie de l’appeler « papa Alain » !
Moi : Oh Juju, tu es sensationnel, je pense que tu devrais l’appeler comme ça et tu verras sa réaction !
Jul : He bien chiche, je pense qu’il sera très content. (Prenant une bonne respiration,) Julien dit : Alain, puis-je te demander quelque chose ?
Pap : Oui Julien, je t’écoute.
Jul : Je voulais savoir si je pouvais t’appeler « papa Alain » !
Pap : Heu, je … mais oui, c’est super gentil Julien. Oui tu peux m’appeler « papa Alain » !
Jul : Merci, oui merci « papa Alain » !
Papa vient vers nous et donne un baiser sur le front de Julien, sans dire un mot. Leurs regards en disent long, des larmes coulent sur les deux visages et bien entendu j’ai mes yeux qui se troublent. Je n’ai pas vu que maman était revenue avec nos deux amis.
Mam : Julien, tu es pour moi aussi un deuxième fils, si tu le souhaites, tu peux m’appeler « maman Fanny » !
Jul : Heu, ….
Moi : Je sais qu’il souhaitait te le demander maman.
Mam : J’en suis très heureuse.
Ama : Je vois bien que le moment est à l’émotion. Je suis si heureuse pour vous de voir combien vos liens se sont resserrés. Je vous souhaite le meilleur pour l’avenir !
Amandine saute dans l’eau et vient nous enlacer. Elle est suivie de Maman qui elle aussi vient nous faire un gros câlin. Joseph entre dans l’eau et nous rejoint à son aise. Il nous fait la bise. Il a le sourire aux lèvres.
Jul : Merci, je suis heureux et en même temps triste de quitter la maison de ma jeunesse. Merci papa Alain de faire tout pour que ma sœur et moi soyons heureux !
Pap : Tu sais Julien, je le fais de bon cœur, d’abord parce que c’est vous et de plus vous faites tous les deux partie de la famille et rien, ni personne ne l’empêchera !
Plus personne ne parle. Stéphanie et Delphine se sont rapprochées de nous. Les yeux sont rouges, parfois des larmes coulent, nous venons de vivre un moment intense en émotion ! Nous entendons des applaudissements, c’est Olivier et Julie accompagnés d’Amandine et de Joseph qui en sont à l’origine. Nous nous mettons tous à applaudir et à rire !
Oli : Merci pour ce moment très prenant. Je sais que je fais partie d’une très belle famille. Certes elle s’est agrandie et cela la rend encore plus belle. Papa, si tu es d’accord, je vais préparer le champagne !
Pap : Oui Oli, très bonne idée. Nous vous attendons tous dans cinq minutes pour boire le verre de l’amitié, non le verre de l’Amour !
Nous applaudissons tous et papa ajoute :
Pap : Vous pouvez bien entendu rester en tenue d’Eve et d’Adam ! »
Eclat de rire général. Nous restons un moment dans la piscine savourant le moment que nous venons de vivre. Julien est dans mes bras, il sourit et me donne un baiser sur les lèvres. Je ne résiste pas et nous nous embrassons avec fougue. Delphine et Stéphanie font de même ainsi que Amandine et Joseph, sans oublier Olivier et Julie.
Déménagement.
On sonne à la porte et c’est maman qui va ouvrir au visiteur. Elle le fait entrer dans le salon. Papa s’avance vers lui, il le salue en disant :
Pap : « Bonjour Vital, comment vas-tu ?
Vit : Merci, ça va très bien.
Pap : Je vais te présenter Julien, c’est le compagnon de mon fils Philippe.
Vit : Fort bien.
Papa lui propose de prendre place dans un fauteuil. De la salle à manger nous avons vue sur le salon, il n’y a pas de séparation à proprement parler. Julien s’avance déjà lorsque Papa arrive. Pas besoin de mot, Julien a très bien compris que c’est pour lui, il a entendu son nom qui a été prononcé !
Jul : Bonjour, je suis Julien.
Vit : Bonjour Julien, Alain a pris contact avec l’association et j’ai immédiatement accepté de venir pour te rencontrer.
Jul : Merci de votre visite. Alain m’a effectivement dit qu’il avait sonné à assos.
Vit : Si tu veux bien prendre place. Je vais demander que le reste de la famille ne reste pas pour que tu puisses parler sans crainte !
Jul : Je pense que la famille sait très bien de quoi il retourne. Si l’un ou l’autre passe, cela ne me dérange pas du tout.
Vit : Fort bien Julien, c’est toi qui décide.
Jul : Merci, mais je sais que je peux faire confiance à ma « nouvelle famille » !
Vit : Je te propose de t’expliquer, avec tes mots, très émotions et tes silences Je suis tout écoute ! »
Nous laissons Juju avec Vital, je pense que c’est mieux ainsi. Je serai dans la cuisine avec Maman, soit à proximité au cas où Julien ait besoin de moi ! Alors que j’aide maman pour la vaisselle, Papa nous rejoint. Je vois que mes parents se font face et s’enlacent. Je ne sais pas si je dois rester ou alors quitter la cuisine. Je sens que je suis de trop, je sors sans faire de bruit. J’entends alors comme une plainte ou plutôt un gémissement étouffé. Je me retourne et je me rends compte que c’est Papa qui pleure dans les bras de Maman. Je sors et monte dans ma chambre. Je pense que mon père est bouleversé par les mots de Juju quand il l’a appelé « son second papa » ! J’avoue que je suis à la fois très heureux mais aussi étonné qu’après si peu de temps Julien le considère comme son second papa. C’est probablement pour mon chéri comme une bouée de secours à laquelle il se raccroche pour ne pas sombrer !
Finalement c’est maman qui vient me trouver alors que j’étais assis sur mon lit occupé à attendre, le regard dans le vide, pensant à ce que nous avons déjà connu Julien et moi depuis nos retrouvailles. En fait Julien a demandé que je vienne pour parler avec lui et Vital.
Nous parlons Julien et moi de ce que nous ressentons, de ce que nous avons envie de vivre pour l’avenir. Vital insiste sur le fait que nous restions attentifs l’un à l’autre. Il y a parfois des concessions à faire pour que l’harmonie règne entre nous. Pour Vital, pour donner suite à ce que Julien lui a probablement expliqué, l’idée de faire monter Julien dans ma chambre a été le déclencheur de son ouverture d’esprit. Il a compris qu’il devait avancer et penser à l’avenir, au futur et que le fait de vivre la location de la maison familiale à une autre famille était le signe qu’il fallait aller de l’avant et ne plus regarder en arrière !
J’explique de mon côté que l’amour que je lui porte est incommensurable et que mon Juju est pour moi l’amour de ma vie. Julien explique qu’il ne s’attendait pas à ce que je m’investisse à ce point pour le soutenir. Julien a compris que lui aussi m’aimait, non parce que je l’aidais, mais bien parce que je l’aime.
Julien remercie Vital pour les propos qu’ils ont échangés, mais aussi de l’avoir écouté sans le juger ! De mon côté, je m’aperçois que mon chéri semble aller de mieux en mieux. Nous allons pouvoir définitivement tourner une page de nos vies et vivre notre présent en envisageant le futur avec beaucoup plus de sérénité !
Le reste de la matinée se passe calmement, chacun vaque à ses occupations. Papa passe quelques coups de téléphone pour son travail. Maman prépare sa liste de courses, les deux filles lisent dans le salon. Je reste avec Julien sur la terrasse. Nous n’échangeons presque pas de paroles. Nous nous regardons souvent. Je laisse Julien faire son travail de mise en place de ses idées. Je sais qu’il pense à un tas de choses et je ne veux pas interférer.
Il est midi trente lorsque maman me demande de dresser la table. Nous allons manger du pain avec du fromage et de la charcuterie. Il est donc probable que nous mangions chaud au soir !
Alors que nous sommes à table, papa demande à Julien et Stéphanie :
Pap : « Puis-je vous demander si vous êtes d’attaque pour débuter le déménagement de vos effets personnels de la maison de vos parents ?
Sté : Oui, ça va aller.
Jul : Heu, je … oui, mais Phil, tu seras avec moi ?
Moi : Bien entendu Juju, je serai avec toi tout le temps qu’il faudra !
Jul : Alors je suis partant !
Pap : Très bien, nous serons de toute façon avec vous deux pour vous aider à faire le tri et les cartons.
Sté : Merci Alain, merci à vous tous.
Mam : Il est certain que ce sera difficile par moment, alors faites nous savoir si ça va pour vous ou alors s’il faut s’arrêter un moment pour vous libérer d’un éventuel poids de trop !
Jul : Merci ma … Fanny, heu, j’ai failli dire « maman » !
Mam : Je ne sais que te dire, c’est à toi de voir. De toute manière tu es pour moi mon second fils, alors je suis d’accord que tu m’appelles « maman » !
Je vois que les yeux de Julien s’humidifient à une vitesse incroyable, des larmes coulent sur ses joues malgré qu’il conserve un sourire bien marqué. Des frissons me parcourent l’échine, les poils de mes bras sont dressés. Stéphanie elle aussi pleure. Plus personne ne parle. Maman se lève et vient prendre Julien dans ses bras. Elle fait signe à Stéphanie de la rejoindre également. Je ne sais pas m’empêcher moi aussi de verser une larme. Je vois que ma sœur est dans le même état, ses joues sont bien humides.
Cinq bonnes minutes plus tard nous reprenons nos esprits. Nous venons de vivre un moment réellement très fort. C’est une étape pour nous tous. Olivier et Julie sont restés cois, ne sachant que dire. Je sais que mon grand frère sera à la hauteur et il sait très bien qu’il fait partie de la famille au même titre que Delphine et moi. C’est juste que Stéph et Juju ont besoin de nouveaux repères et que nos parents seront ceux-ci, tant pour eux que pour nous. Nous poursuivons ensuite la conversation. Nous serons donc bien tous présents pour aider Stéph et Juju.
Une fois le repas terminé, nous remettons tout en place avant de monter dans les trois voitures. Papa est avec les deux filles dans sa voiture, Maman est avec Julien et moi, Olivier et Julie dans celle d’Olivier. Maman me confie les clefs de son véhicule pour nous rendre sur place. Je m’applique à suivre les consignes que j’ai reçues lors de mes leçons de conduite. C’est donc sans accroc que je me range devant la propriété. Je sors le fauteuil roulant de Julien, car ce sera moins fatiguant pour lui en restant assis que debout avec ses deux béquilles !
Je pousse Juju jusqu’à la porte d’entrée. Olivier et Papa m’aide pour passer les deux marches du perron. Nous sommes maintenant dans le hall d’entrée. Julien ne dit rien. Il me fait signe d’arrêter de le pousser. Il regarde autour de lui, cela fait près de deux mois qu’il n’était plus entré dans la maison où il a toujours vécu ! Nous restons un moment auprès de lui, le laissant « digérer » ce retour particulier !
Julien est calme, il semble avoir repris ses esprits. Il tourne la tête vers moi et me dit :
Jul : « Merci d’être là avec moi. Je voudrais commencer par ma chambre, peux-tu m’y mener ?
Moi : Bien entendu Juju.
Jul : Il faudra deux ou trois caisses ainsi que les deux valises que « maman » a prévu pour les habits.
Moi : (un peu surpris) Oui, heu … je vais demander à Olivier après m’avoir aidé à te monter à l’étage.
Jul : OK, ça marche.
Moi : Olivier, Julie, vous pouvez venir me donner un coup de main pour Julien !
Oli : Oui, on arrive. »
Nous sommes donc à trois pour amener mon chéri à l’étage. Julie a pris ses béquilles ; il aura plus facile pour se déplacer. Je demande à mon frère de bien vouloir apporter des caisses et les deux valises pour mettre les effets de mon amoureux. Nous pénétrons dans la chambre. Julien marque un arrêt. Je reste derrière lui au cas où il aurait une défaillance. Il avance et prend place sur la chaise devant son bureau. Ses yeux sont tout humides. Moi-même je reste ému, car nous avons passé du temps ensemble dans cette pièce. Un tas d’images me vient à l’esprit. Je suis certain que c’est la même chose pour ma « moitié ».
Julien rompt le silence et me demande de faire des tas sur le lit avec les vêtements de sa garde-robe. Il me désigne ce qu’il faut reprendre, le reste sera donné à une œuvre de bienfaisance. Voilà qui est fait. Il reste certains livres et autres dossiers ou albums photos à prendre. Je place ce que Julien veut prendre dans les caisses. Il y a aussi quelques bibelots auxquels Julien tient. Bref c’est une épreuve pour lui.
De son côté Stéphanie fait la même chose dans sa chambre, soit le tri avec Delphine. Les parents sont dans la chambre parentale, ils vident les armoires pour tout mettre dans des sacs. En effet Stéphanie avait dit à son frère qu’elle allait tout donner à des œuvres caritatives. Il est évident que c’est la meilleure chose à faire. Julien avait demandé à pouvoir garder une veste d’hiver que son papa aimait porter. Cette veste est apportée par Julie. Je la dépose sur les deux valises. Je vois alors deux larmes couler sur les joues de mon Juju d’amour. Je me mets à côté de lui et le prends dans mes bras. Je me souviens bien de cette veste et je comprends qu’elle soit importante pour lui. Il faut cinq bonnes minutes pour que Julien se reprenne.
Il souhaite maintenant que nous descendions pour voir ce que nous pouvons éventuellement reprendre dans le séjour. Il est clair qu’il est difficile de reprendre tous les livres de la bibliothèque. Julien ne sait où tourner son regard. C’est alors que Stéphanie nous rejoint. Nous sommes maintenant tous dans cette grande pièce qui sert de salle à manger et de salon, avec son coin lecture auprès de la grande bibliothèque.
Stéphanie elle aussi a les yeux rougis ! Elle n’a pas eu facile de faire ses bagages. Ici c’est encore plus compliqué, il s’agit d’un grand nombre d’objets qui sont autant de souvenirs. Il y a des cadres aux murs, des vases, des chandeliers, des petits meubles anciens qui ont une certaine valeur, … etc. Papa propose aux deux orphelins de louer un garde-meuble pour mettre tout ce qu’ils veulent garder, à l’abri.
Stéphanie et Julien se regardent et d’un même élan se lèvent et font le tour de la pièce. Papa prend note sur un calepin de la liste de ce qui doit être gardé. Concernant les meubles, tels que salle à manger, le salon, la chambre à coucher, … etc, ce n’est pas possible de les reprendre, il faudra se résoudre à les mettre eux aussi en garde.
Je vois que le frère et la sœur sont fatigués, tant physiquement que moralement. J’en fais part à maman qui elle aussi l’avait remarqué. Il est alors décidé de rentrer à la maison et de laisser la nuit se passer, car elle porte conseil. La synthèse sera faite demain, une fois toutes les idées bien en place. Nous chargeons les voitures avec les effets personnels de nos chéris. Nous rentrons chez nous pour nous reposer un peu.
Il n’est que dix-sept heures trente, nous avons donc le temps avant l’heure du souper. Julien me demande si je veux aller avec lui faire un tour dans la piscine. Il ne me faut qu’une fraction de seconde pour lui dire que je suis bien évidemment d’accord. Nous nous levons, je l’aide pour aller vers la piscine. Nous nous dévêtons et c’est dans le plus simple appareil que nous nous glissons dans l’eau. Il ne faut pas longtemps pour que tous les autres nous rejoignent !
Alors que nous sommes dans la piscine nous entendons des appels venant de l’extérieur du jardin. Je reconnais les voix d’Amandine et de Joseph, j’en fais part à maman qui justement sort de l’eau. Elle me dit qu’elle s’en charge. Je reste près de Julien. Nous sommes dans un coin et nous nous regardons les yeux dans les yeux. Les autres s’amusent sans faire trop de remue-ménage. Je vois que le regard de mon chéri s’assombrit. Je lui demande :
Moi : « Dis-moi Juju, ça va ? Tu as l’air soucieux !
Jul : Je suis désolé d’avoir appelé ta maman … « maman ». Je ne sais pas si c’est bien, si ça ne pose pas de problème, … je ne veux pas vous irriter en l’appelant comme ça !
Moi : Oh Juju, tu sais, pas de souci pour moi. Je pense que Delphine elle non plus, ça ne la dérange pas.
Jul : Je ne sais pas si je fais bien. Je pense que je devrai l’appeler « maman Fanny » !
Moi : C’est comme tu veux mon chéri, je pense que tu devrais lui en parler.
Jul : Je vais le faire, je ne veux pas froisser quelqu’un, c’est déjà merveilleux d’être ainsi accepté par ta famille. Tu sais Phil, c’est ton père qui m’a touché en disant que j’étais son second fils. J’ai envie de l’appeler « papa Alain » !
Moi : Oh Juju, tu es sensationnel, je pense que tu devrais l’appeler comme ça et tu verras sa réaction !
Jul : He bien chiche, je pense qu’il sera très content. (Prenant une bonne respiration,) Julien dit : Alain, puis-je te demander quelque chose ?
Pap : Oui Julien, je t’écoute.
Jul : Je voulais savoir si je pouvais t’appeler « papa Alain » !
Pap : Heu, je … mais oui, c’est super gentil Julien. Oui tu peux m’appeler « papa Alain » !
Jul : Merci, oui merci « papa Alain » !
Papa vient vers nous et donne un baiser sur le front de Julien, sans dire un mot. Leurs regards en disent long, des larmes coulent sur les deux visages et bien entendu j’ai mes yeux qui se troublent. Je n’ai pas vu que maman était revenue avec nos deux amis.
Mam : Julien, tu es pour moi aussi un deuxième fils, si tu le souhaites, tu peux m’appeler « maman Fanny » !
Jul : Heu, ….
Moi : Je sais qu’il souhaitait te le demander maman.
Mam : J’en suis très heureuse.
Ama : Je vois bien que le moment est à l’émotion. Je suis si heureuse pour vous de voir combien vos liens se sont resserrés. Je vous souhaite le meilleur pour l’avenir !
Amandine saute dans l’eau et vient nous enlacer. Elle est suivie de Maman qui elle aussi vient nous faire un gros câlin. Joseph entre dans l’eau et nous rejoint à son aise. Il nous fait la bise. Il a le sourire aux lèvres.
Jul : Merci, je suis heureux et en même temps triste de quitter la maison de ma jeunesse. Merci papa Alain de faire tout pour que ma sœur et moi soyons heureux !
Pap : Tu sais Julien, je le fais de bon cœur, d’abord parce que c’est vous et de plus vous faites tous les deux partie de la famille et rien, ni personne ne l’empêchera !
Plus personne ne parle. Stéphanie et Delphine se sont rapprochées de nous. Les yeux sont rouges, parfois des larmes coulent, nous venons de vivre un moment intense en émotion ! Nous entendons des applaudissements, c’est Olivier et Julie accompagnés d’Amandine et de Joseph qui en sont à l’origine. Nous nous mettons tous à applaudir et à rire !
Oli : Merci pour ce moment très prenant. Je sais que je fais partie d’une très belle famille. Certes elle s’est agrandie et cela la rend encore plus belle. Papa, si tu es d’accord, je vais préparer le champagne !
Pap : Oui Oli, très bonne idée. Nous vous attendons tous dans cinq minutes pour boire le verre de l’amitié, non le verre de l’Amour !
Nous applaudissons tous et papa ajoute :
Pap : Vous pouvez bien entendu rester en tenue d’Eve et d’Adam ! »
Eclat de rire général. Nous restons un moment dans la piscine savourant le moment que nous venons de vivre. Julien est dans mes bras, il sourit et me donne un baiser sur les lèvres. Je ne résiste pas et nous nous embrassons avec fougue. Delphine et Stéphanie font de même ainsi que Amandine et Joseph, sans oublier Olivier et Julie.