03-05-2021, 01:57 PM
(Modification du message : 04-05-2021, 05:31 PM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 36 : « Royaume de Fram » « Tim »
« Une semaine plus tard. »
Tim est de corvée ce matin-là, quand passe devant lui un groupe suffisamment nombreux de gardes noirs pour qu’il s’en fasse la remarque.
Une dizaine d’épéistes suivie d’une dizaine d’archers, tous montés sur des étalons magnifiques suivant sir Timan le maître d’armes.
Ce dernier se rend directement aux écuries pour y déposer les montures, celles-ci visiblement heureuses d’être enfin arrivées et de pouvoir se reposer, une fois étrillées et nourries, faisant comprendre au jeune Tim qu’ils viennent de loin.
Sa curiosité légendaire est encore cette fois plus forte que les ordres reçus ,du régisseur, délaissant sans aucun remords sa charge de vêtements sales à même le sol pour venir s’approcher de ces hommes qui depuis toujours lui font regretter de ne pas avoir eu l’autorisation du maître de rejoindre leurs rangs.
***/***
Sir Timan s’abreuve au puits quand il surprend du coin de l’œil un mouvement qui attire son attention, il a vite fait de comprendre que quelqu’un l’épie et de suite sa pensée va vers celui qui dans cette maison peut seul se permettre d’échapper à sa tâche pour ce genre de frivolité.
Il fait comme si de rien n’était en continuant sans même marquer un temps d’arrêt, se dirigeant ensuite vers les cuisines où déjà ses hommes se sont regroupés sans l’attendre.
C’est à l’angle du bâtiment qu’il stoppe pour rester plaqué contre le mur, tendant l’oreille aux bruits de pas dont la discrétion reste très certainement à revoir.
Une ombre se profile alors qui bientôt se transforme en une personne bien réelle qui bute dans le maître d’armes avec un petit cri de surprise, se retrouvant ensuite tout penaud sous le regard d’acier de cet homme redouté de tous mais qu’il sait d’une bienveillance et d’une gentillesse suffisamment forte à son égard pour que très vite l’instant de gêne ne soit remplacé par un sourire à damner un saint, quand il relève la tête pour fixer son regard dans celui de sir Timan pour lui dire d’un air se voulant ingénu.
- Oh !! Messire, vous m’avez fait peur !!
- N’est-ce donc pas ce jeune damoiseau qui était crotteux et puant, la dernière fois que je l’ai vu ?
- Si fait messire !!
- Content de voir que ta condition s’est améliorée, mais ce n’est pas pour autant que j’apprécie d’être suivi !!
- Suivi ?? Comment ça suivi ??
Sir Timan fixe un long moment le jeune homme dans l’espoir de le voir baisser le regard de honte de lui mentir de la sorte, pourtant il n’en est rien et c’est donc avec un soupir d’exaspération qu’il se détourne du visage resté souriant et faussement candide, sans avoir cillé une seule seconde sous la remontrance.
Il reprend donc son chemin sans plus insister et ce n’est que quelques mètres plus loin en ressentant comme une pression dans le dos, qu’il se retourne finalement pour observer le garçon resté sans bouger à le fixer.
- Qu’est-ce que tu me veux à la fin ?
Tim reste muet avec cette fois-ci une moue des plus expressives qui sert de réponse au maître d’armes, ce dernier lui faisant un signe de la main à le rejoindre, vaincu par ce sentiment paternel qu’il a depuis toujours ressenti à la vue de ce gamin.
- Allez !! Viens manger, tu me diras ce que tu as sur le cœur !!
Tim reprend le sourire éclatant qu’il avait juste avant et accourt à toutes jambes pour rejoindre et suivre cet homme qui depuis ses plus anciens souvenirs, a toujours été pour lui la référence de l’homme parfait.
***/***
« Une heure plus tard, salle de repas commune. »
Les chants paillards et les rires gras résonnent jusque dans la cour, quand maître Wong rentre d’une de ses visites surprises auprès d’un régisseur du groupe.
Les gardes qui l’accompagnent semblent soudainement oublier la fatigue de la route, attendant visiblement que leur maître les libère de leurs tâches.
Maître Wong est un homme bon apprécié de tous, il connaît la raison de ce relâchement nécessaire pour ces hommes dont la vie peut s’interrompre du jour au lendemain et qui profitent de chaque minute de liberté pour s’amuser et renforcer le lien qu’ils ont entre eux tous, lien qui fait que sa garde noire soit autant réputée de par les cinq royaumes.
Il donne donc son aval d’un geste de la main et sourit de les voir partir sans demander leur reste, ce n’est qu’au moment où il s’apprête à rejoindre son bureau, qu’un rire bien plus aigu que les autres ne lui fasse comprendre qu’un bien étrange homme de la garde s’est joint à eux.
Il hésite à reprendre son chemin quand le souvenir d’une conversation récente lui revient en mémoire, cette dernière avait comme bien souvent depuis son arrivée pour sujet le jeune inconnu qui devrait bientôt être en état de faire quelques pas à l’extérieur.
Il a été question des cinq novices devant rester à ses côtés et de la façon de s’y prendre pour que cette promiscuité quasi permanente trouve une raison valable d’exister.
Messire Frank a alors amené dans la conversation ce qu’il a appris sur le jeune inconnu depuis qu’il a repris conscience et qui vient exclusivement de Tim son fils de cœur, étant apparemment le seul avec qui l’étranger accepte de converser librement.
***/***
- Comment se passe cette relation entre eux ?
- À ce que j’en sais, un lien amical se tisse entre eux tous mais pas forcément comme l’espérait le grand chaman en les faisant venir.
- C’est-à-dire ?
- Les deux novices venus après coup ne sont visiblement pas attirés par leur propre sexe, les servantes les plus jeunes de la maison ne laissent aucun doute là-dessus rien qu’en les écoutant raconter comment elles se font coincer à la moindre occasion par ces deux garçons qui ressentent très certainement les effets liés à l’étranger mais pas dans ce qui était attendu d’eux.
- Je vois mais je ne peux les en blâmer non plus, pourtant nous ne pouvons pas les laisser agir de la sorte.
- J’en ai parlé au grand chaman en lui soumettant l’idée de les renvoyer dans leur temple.
- Hum !! Oui !! Je pense que c’est la meilleure solution avant que les ennuis n’arrivent.
- Moi aussi mais il ne semblait pas du même avis, vous devriez lui en parler vous aussi en lui rappelant qu’il n’est ici qu’un invité et que ce genre de troubles s’ils continuent pourraient rapidement dégénérer.
- Entendu, je vais lui en parler !! Mais qu’en est-il des autres garçons ?
***/***
Maître Wong revoit en pensée la moue dubitative de messire Frank, suivie ensuite d’un sourire rempli de malice et de contentement.
***/***
- Pour Nam et Nok je dirais que tout va pour le mieux… du moins pour eux ! Ha ! Ha !
- Pourquoi riez-vous ?
- Parce que le grand chaman les a très bien cernés et qu’ils se comportent exactement comme il l’avait espéré, mais hélas pas avec la bonne personne, l’étranger ne les considérant à l’évidence que comme des amis. Du coup seul Tim trouve grâce à ses yeux et les gardes de nuit ne risquent pas de s’endormir à leur poste avec le raffut qu’ils font depuis que l’étranger est enfin sorti de son état d’inconscience.
- N’est-ce pas dangereux pour Tim ? J’avais cru comprendre que cela pourrait l’être ?
- A priori, je ne pense pas, de plus l’étranger semble reprendre quelques forces !! Il se pourrait que le grand chaman se soit complètement trompé sur lui et qu’il ne soit qu’un garçon « presque » comme les autres et non pas ce qu’il prétend qu’il est.
- Il n’y aurait cette histoire avec les ruches, je penserais sans doute la même chose, mais n’oublions pas ce qui s’est passé durant toutes ces semaines.
- Que faisons-nous alors ? Nous pouvons toujours le conduire au gouverneur ?
- C’est hors de question !!
« Une semaine plus tard. »
Tim est de corvée ce matin-là, quand passe devant lui un groupe suffisamment nombreux de gardes noirs pour qu’il s’en fasse la remarque.
Une dizaine d’épéistes suivie d’une dizaine d’archers, tous montés sur des étalons magnifiques suivant sir Timan le maître d’armes.
Ce dernier se rend directement aux écuries pour y déposer les montures, celles-ci visiblement heureuses d’être enfin arrivées et de pouvoir se reposer, une fois étrillées et nourries, faisant comprendre au jeune Tim qu’ils viennent de loin.
Sa curiosité légendaire est encore cette fois plus forte que les ordres reçus ,du régisseur, délaissant sans aucun remords sa charge de vêtements sales à même le sol pour venir s’approcher de ces hommes qui depuis toujours lui font regretter de ne pas avoir eu l’autorisation du maître de rejoindre leurs rangs.
***/***
Sir Timan s’abreuve au puits quand il surprend du coin de l’œil un mouvement qui attire son attention, il a vite fait de comprendre que quelqu’un l’épie et de suite sa pensée va vers celui qui dans cette maison peut seul se permettre d’échapper à sa tâche pour ce genre de frivolité.
Il fait comme si de rien n’était en continuant sans même marquer un temps d’arrêt, se dirigeant ensuite vers les cuisines où déjà ses hommes se sont regroupés sans l’attendre.
C’est à l’angle du bâtiment qu’il stoppe pour rester plaqué contre le mur, tendant l’oreille aux bruits de pas dont la discrétion reste très certainement à revoir.
Une ombre se profile alors qui bientôt se transforme en une personne bien réelle qui bute dans le maître d’armes avec un petit cri de surprise, se retrouvant ensuite tout penaud sous le regard d’acier de cet homme redouté de tous mais qu’il sait d’une bienveillance et d’une gentillesse suffisamment forte à son égard pour que très vite l’instant de gêne ne soit remplacé par un sourire à damner un saint, quand il relève la tête pour fixer son regard dans celui de sir Timan pour lui dire d’un air se voulant ingénu.
- Oh !! Messire, vous m’avez fait peur !!
- N’est-ce donc pas ce jeune damoiseau qui était crotteux et puant, la dernière fois que je l’ai vu ?
- Si fait messire !!
- Content de voir que ta condition s’est améliorée, mais ce n’est pas pour autant que j’apprécie d’être suivi !!
- Suivi ?? Comment ça suivi ??
Sir Timan fixe un long moment le jeune homme dans l’espoir de le voir baisser le regard de honte de lui mentir de la sorte, pourtant il n’en est rien et c’est donc avec un soupir d’exaspération qu’il se détourne du visage resté souriant et faussement candide, sans avoir cillé une seule seconde sous la remontrance.
Il reprend donc son chemin sans plus insister et ce n’est que quelques mètres plus loin en ressentant comme une pression dans le dos, qu’il se retourne finalement pour observer le garçon resté sans bouger à le fixer.
- Qu’est-ce que tu me veux à la fin ?
Tim reste muet avec cette fois-ci une moue des plus expressives qui sert de réponse au maître d’armes, ce dernier lui faisant un signe de la main à le rejoindre, vaincu par ce sentiment paternel qu’il a depuis toujours ressenti à la vue de ce gamin.
- Allez !! Viens manger, tu me diras ce que tu as sur le cœur !!
Tim reprend le sourire éclatant qu’il avait juste avant et accourt à toutes jambes pour rejoindre et suivre cet homme qui depuis ses plus anciens souvenirs, a toujours été pour lui la référence de l’homme parfait.
***/***
« Une heure plus tard, salle de repas commune. »
Les chants paillards et les rires gras résonnent jusque dans la cour, quand maître Wong rentre d’une de ses visites surprises auprès d’un régisseur du groupe.
Les gardes qui l’accompagnent semblent soudainement oublier la fatigue de la route, attendant visiblement que leur maître les libère de leurs tâches.
Maître Wong est un homme bon apprécié de tous, il connaît la raison de ce relâchement nécessaire pour ces hommes dont la vie peut s’interrompre du jour au lendemain et qui profitent de chaque minute de liberté pour s’amuser et renforcer le lien qu’ils ont entre eux tous, lien qui fait que sa garde noire soit autant réputée de par les cinq royaumes.
Il donne donc son aval d’un geste de la main et sourit de les voir partir sans demander leur reste, ce n’est qu’au moment où il s’apprête à rejoindre son bureau, qu’un rire bien plus aigu que les autres ne lui fasse comprendre qu’un bien étrange homme de la garde s’est joint à eux.
Il hésite à reprendre son chemin quand le souvenir d’une conversation récente lui revient en mémoire, cette dernière avait comme bien souvent depuis son arrivée pour sujet le jeune inconnu qui devrait bientôt être en état de faire quelques pas à l’extérieur.
Il a été question des cinq novices devant rester à ses côtés et de la façon de s’y prendre pour que cette promiscuité quasi permanente trouve une raison valable d’exister.
Messire Frank a alors amené dans la conversation ce qu’il a appris sur le jeune inconnu depuis qu’il a repris conscience et qui vient exclusivement de Tim son fils de cœur, étant apparemment le seul avec qui l’étranger accepte de converser librement.
***/***
- Comment se passe cette relation entre eux ?
- À ce que j’en sais, un lien amical se tisse entre eux tous mais pas forcément comme l’espérait le grand chaman en les faisant venir.
- C’est-à-dire ?
- Les deux novices venus après coup ne sont visiblement pas attirés par leur propre sexe, les servantes les plus jeunes de la maison ne laissent aucun doute là-dessus rien qu’en les écoutant raconter comment elles se font coincer à la moindre occasion par ces deux garçons qui ressentent très certainement les effets liés à l’étranger mais pas dans ce qui était attendu d’eux.
- Je vois mais je ne peux les en blâmer non plus, pourtant nous ne pouvons pas les laisser agir de la sorte.
- J’en ai parlé au grand chaman en lui soumettant l’idée de les renvoyer dans leur temple.
- Hum !! Oui !! Je pense que c’est la meilleure solution avant que les ennuis n’arrivent.
- Moi aussi mais il ne semblait pas du même avis, vous devriez lui en parler vous aussi en lui rappelant qu’il n’est ici qu’un invité et que ce genre de troubles s’ils continuent pourraient rapidement dégénérer.
- Entendu, je vais lui en parler !! Mais qu’en est-il des autres garçons ?
***/***
Maître Wong revoit en pensée la moue dubitative de messire Frank, suivie ensuite d’un sourire rempli de malice et de contentement.
***/***
- Pour Nam et Nok je dirais que tout va pour le mieux… du moins pour eux ! Ha ! Ha !
- Pourquoi riez-vous ?
- Parce que le grand chaman les a très bien cernés et qu’ils se comportent exactement comme il l’avait espéré, mais hélas pas avec la bonne personne, l’étranger ne les considérant à l’évidence que comme des amis. Du coup seul Tim trouve grâce à ses yeux et les gardes de nuit ne risquent pas de s’endormir à leur poste avec le raffut qu’ils font depuis que l’étranger est enfin sorti de son état d’inconscience.
- N’est-ce pas dangereux pour Tim ? J’avais cru comprendre que cela pourrait l’être ?
- A priori, je ne pense pas, de plus l’étranger semble reprendre quelques forces !! Il se pourrait que le grand chaman se soit complètement trompé sur lui et qu’il ne soit qu’un garçon « presque » comme les autres et non pas ce qu’il prétend qu’il est.
- Il n’y aurait cette histoire avec les ruches, je penserais sans doute la même chose, mais n’oublions pas ce qui s’est passé durant toutes ces semaines.
- Que faisons-nous alors ? Nous pouvons toujours le conduire au gouverneur ?
- C’est hors de question !!
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