30-04-2021, 09:45 AM
Il est temps que j’aille chercher Julien. Je frappe à la porte de la chambre médicalisée. J’entre et je vois qu’il est assis sur le lit, la tête entre ses mains. Je me dis : « mer… », il n’est pas bien. Je m’en veux de l’avoir laissé seul dans cette pièce. Je m’avance près de mon chéri. Je lui retire les mains de son visage. Des traces séchées de larmes sont visibles. Je prends Juju dans mes bras et je lui fais un gros câlin. Julien passe aussi ses bras autour de moi. Nous gardons le silence et restons un moment comme ça, enlacés.
Nous entendons des bruits de pas. Puis nous entendons Stéphanie dire :
Sté : « Alors les amoureux, on vous attend pour l’apéro.
Moi : On va arriver. Laisse-nous encore un petit moment !
Stéphanie me regarde et elle comprend alors que son frère ne va pas bien. Elle reste debout dans l’entrebâillement de la porte. Elle se demande ce qu’elle doit faire, partir ou alors s’approcher et parler avec Julien. Après deux minutes elle s’avance vers nous. Je desserre l’étreinte d’avec Juju et je laisse sa sœur prendre place. Elle caresse le visage de mon Juju et dépose un bisou sur son front.
Jul : Désolé, mais c’est difficile. Ils me manquent !
Sté : Je sais Juju, à moi aussi ils me manquent !
Jul : Je repense aux belles choses vécues dans cette maison, dans notre maison. J’ai eu un coup de nostalgie. Excuse-moi !
Sté : Tu n’as pas à t’excuser Juju, je comprends que c’est difficile pour toi de savoir que la maison de notre famille va être louée, mais elle reste notre maison, elle est toujours à nous !
Jul : Je sais et j’en suis très heureux, mais je pense à nos parents, je les aime tellement !
De nouvelles larmes coulent sur les joues rosies de mon amour. Je me rapproche et je lui caresse les cheveux. Je me rends compte qu’il n’a pas terminé son deuil, il est en pleine dépression. Il ne laissait rien paraître et mon absence durant trois jours n’a probablement pas arrangé les choses. Il va falloir que nous le soutenions tous !
Moi : Pleure Juju, laisse-toi aller. Je suis avec toi !
Sté : Oui Juju, nous sommes avec toi !
Jul : Je suis désolé, mais j’ai tellement mal à l’âme !
Moi : Je sais mon amour, je le sais.
Nous restons sans rien dire. Il faut laisser à Julien le temps de se reprendre. Les autres peuvent bien attendre un moment avant l’apéro. C’est une babiole par rapport à l’état de Julien. Je regarde vers la porte car j’ai ressenti comme un souffle, plus tôt un passage furtif. Je vois que c’est maman qui nous regarde. Elle a compris, pas besoin de mots, le tableau est clair.
Jul : Ça va aller. Il faut que je réagisse. Merci à vous deux.
Sté : C’est normal petit frère, il faut que nous nous serrions les coudes.
Moi : Oui Juju, nous sommes là avec toi.
Jul : Bon, je vais prendre mes béquilles, Phil, tu veux bien me les donner !
Moi : Voilà mon chéri. »
Je passe alors mes deux pouces sur ses joues, sur les dernières traces humides laissées par ses larmes. Je lui dépose un baiser sur les lèvres. Je l’aide à se mettre debout. C’est ensemble, tous les trois, que nous arrivons sur la terrasse. Je vois que nos amis Amandine et Joseph sont déjà arrivés. Ils ont compris que Julien avait pleuré. Amandine s’approche de lui et lui donne un bisou sur la joue.
C’est ensuite l’arrivée de mon grand frère Olivier qui est accompagné de Julie, sa chérie. Ils viennent faire la bise à Julien qui vient de s’asseoir sur une chaise. Ils sont étonnés de voir comment la situation de Julien a évolué. Il se tient debout avec des béquilles. Ils montrent leurs encouragements en le félicitant.
Nous sommes tous présents pour ce souper. Papa sachant ce qui s’est passé donne un bisou à Julien. Pas besoin de parole, Julien sait qu’il est aimé comme un fils par mon père. L’atmosphère se détend un peu plus, Julien affiche un petit sourire, mais un sourire quand même. Je suis près de lui, je lui tiens la main. Je sens qu’elle est chaude tout comme la mienne. Il me regarde et me susurre : « Je t’aime ». Je lui réponds dans les mêmes termes. Je lui dépose alors un bisou sur les lèvres. Ce bisou est suivi d’un baiser appuyé.
C’est le moment choisi par papa pour servir l’apéro. Il a composé un cocktail qui est accompagné de zakouskis préparés par maman et les filles. Nous levons nos verres à la santé de la famille et à celle de nos amis ici présent, à l’Amitié.
Julien sourit, mais c’est pour faire contre mauvaise fortune bon cœur ! Il est dans un état que je dirai de « négation ». Il ne sait plus où il en est. Ce n’est pas évident pour lui de concevoir que la maison dans laquelle il a vécu depuis sa naissance soit occupée par une autre famille. De plus il sait que la maison devra être vidée de tout ce qui faisait partie de son univers de vie ! Julien est comme absent, dans une autre dimension, alors qu’il est avec nous pour ce barbecue. C’est sensé lui donner le peps pour qu’il terminer au mieux sa rééducation, mais il est comme étranger à ce qu’il se passe.
Toutes les personnes présentes se rendent bien compte que mon chéri n’est pas bien. Il est évident que l’info concernant la location de la maison de ses parents a fait le tour du groupe. Stéphanie ne sait plus quoi faire. Papa sait qu’il va devoir prendre une décision. Il discute avec maman. Je suis certain qu’il va appeler l’un ou l’autre bénévole de l’association pour avoir de l’aide. Je sais qu’il y a deux psychologues qui sont régulièrement sollicités pour venir en aide en urgence pour les jeunes ados et jeunes adultes qui sont en difficulté.
De fait je vois que papa va dans le hall d’entrée passer un appel téléphonique. Je sais que je vais devoir faire triplement attention à mon chéri, faire attention à ce que j’utilise comme mots, comme vocabulaire, mais aussi dans mon attitude envers lui. J’espère de tout cœur qu’il acceptera de venir dormir avec moi dans mon lit et dans ma chambre ! Bien entendu c’est pour son bien et puis, il ne faut pas le cacher, pour moi aussi. J’ai besoin de retrouver Julien, de le sentir tout contre moi et de nous endormir ainsi dans les bras l’un de l’autre, chose pas évidente dans le lit médicalisé !
Papa revient, à son visage je vois qu’il est content de son appel téléphonique. Je suis certain que demain Julien aura quelqu’un de compétent pour qu’il puisse surmonter cette nouvelle mauvais passe !
Bon, ce n’est pas tout, il faut profiter de la venue de nos amis et de la visite de mon grand frère. Lors de l’apéro, nous avons porté des toasts à Julien, pour qu’il termine sa rééducation au plus tôt, pour qu’il puisse être libre de ses mouvements et ainsi profiter de la vie. Je sais qu’au fond de sa tête il pense toujours à la maison de ses parents et à eux bien entendu. Mais il est avec nous et nous sommes là pour lui.
Julien parvient à rire des quelques blagues qu’Olivier raconte pour amuser la galerie. C’est tout mon frangin, il a toujours besoin de se faire remarquer. Mes parents sont semble-t-il contents de voir que l’ambiance est au beau-fixe malgré tout. C’est aussi important pour mon chéri.
Le reste de la soirée se passe toujours sur la terrasse. Papa a allumé les lampes car il commence à faire sombre, le soleil est déjà passé sous horizon. Julien discute avec Amandine, Joseph, Julie et Stéphanie. C’est alors qu’Olivier vient près de moi, il me fait signe de le suivre. Nous allons dans le fond du jardin. Puis il me demande de lui faire face. Il me regarde dans les yeux et me dit :
Oli : « Oh là frérot. Il faut que tu tiennes le coup pour Julien. Je sais pourquoi il est morose aujourd’hui. Que la maison où il a vécu soit louée et est un demi-mal. Il faut qu’il comprenne qu’elle est toujours à eux !
Moi : Je sais Oli, mais je m’en veux de l’avoir laissé trois jours. J’aurai dû voir qu’il avait encore besoin d’être soutenu !
Oli : Il ne faut pas que tu parles comme ça. Tu avais aussi besoin de repos et toi aussi d’être soutenu. Ton séjour chez notre tante Françoise était la meilleure solution pour ton équilibre !
Moi : Je sais que ça m’a fait du bien.
Oli : Alors c’est le principal. Maintenant c’est la dernière ligne droite pour Julien, mais il a aussi besoin de soutien extérieur. Je sais que papa a fait ce qu’il fallait auprès de l’association.
Moi : Oui, je sais qu’il a donné un coup de téléphone.
Oli : Je dois te féliciter Phil, oui te féliciter pour tout ce que tu as fait et tout ce que tu fais encore pour Julien, mais aussi au niveau de la famille.
Moi : Merci Oli, ça me touche ce que tu dis !
Oli : Je souhaite que vous puissiez vous retrouver Julien et toi. Vous êtes super, vous êtes faits l’un pour l’autre.
Moi : Merci Oli. Oui j’aime Juju, je l’aime plus que tout !
Oli : Ça se voit tu sais. Puis c’est aussi le cas pour notre sœur. Elle et Stéphanie sont très bien ensemble.
Moi : Oui, je le vois tous les jours. C’est toi qui doit te demander ce que tu fais au milieu de deux couples d’homosexuels.
Oli : Tu sais Phil, pour moi, peu importe avec qui on est heureux : le principal c’est que l’amour qui uni deux êtres soit si fort, qu’ils puissent ainsi unis, affronter le reste du monde. Alors que ce soit une fille et un gars, deux filles ou deux gars, c’est d’abord l’amour qui compte !
Moi : Heu … merci.
Oli : Allez, viens là frérot ! »
Olivier m’enlace, il me serre tout contre lui. C’est chaque fois comme ça avec lui quand on a une conversation entre frères. Je sais qu’il m’aime et que je sois gay ne le dérange pas du tout. Il apprécie Julien tout comme il apprécie aussi Stéphanie. Je sais qu’en cas de souci je peux compter sur lui. Il me glisse à l’oreille : « Sois heureux avec Julien, c’est tout ce que je te souhaite ! » Il me dépose alors un baiser sur le front. De mon côté je lui donne un baiser sur la joue. Nous remontons bras dessus, bras dessous, pour retrouver les autres.
Je rejoins mon chéri et dépose mes lèvres sur les siennes. Nous nous embrassons discrètement. Julien me glisse alors à l’oreille :
Jul : « Je ne suis pas de bonne compagnie ce soir. Désolé !
Moi : Ce n’est pas grave Juju, je sais que c’est difficile pour toi et ta sœur !
Jul : Oui, mais ce n’est pas une raison. Si tu veux bien j’ai envie d’aller dans la piscine pour me relaxer un quart d’heure.
Moi : C’est une excellente idée. Je suis partant. Ohé vous tous, Julien et moi nous allons piquer une tête dans la piscine un petit moment. Qui nous suit ?
Tous : Oui, c’est une excellente idée. »
Nous nous dévêtons sur la terrasse et nous nous dirigeons vers le rectangle bleu situé au milieu du jardin. Je porte mon Chéri avec l’aide d’Olivier. Joseph et Amandine nous suivent aussi, ils ont pris l’habitude de se trouver nus avec nous. Même mes parents sont aussi dans l’eau.
Nous passons un très bon moment tous ensemble à jouer, nous éclabousser pour notre plus grand plaisir. Julien reste près du bord, il n’ose pas aller au milieu. C’est sa sœur et la mienne qui prennent Julien et l’entraînent avec elles au milieu. Je vois que mon amour est plus souriant depuis que nous sommes dans l’eau. Je pense qu’il ne veut pas tirer la tête toute la soirée et qu’il sait que nous sommes avec lui et que nous serons toujours là pour lui ! Il me dit que j’ai bien fait de demander aux autres de se joindre à nous !
Il est temps de passer à table. Après un séchage en règle nous nous rhabillons. Une fois installés, c’est papa et Olivier qui s’occupent de la viande, pendant que nous terminons l’apéro. Julien est nettement plus loquace que tantôt. Il remercie les deux filles de lui avoir permis de s’amuser avec les autres. Puis c’est Amandine qui parle avec mon chéri. Je pense qu’elle lui remonte le moral. Elle fait plaisir à voir mon amie, ma confidente, elle sait que nous nous aimons et de plus elle apprécie Julien.
Olivier apporte déjà les premières viandes et les pommes de terre en chemise. Maman apporte les dernières sauces. Je m’occupe de servir le vin que papa a choisi. Bref le repas se déroule sans anicroche. Nous sommes très heureux de terminer par le succulent dessert concocté par les filles. Nous restons encore un moment à table à discuter.
Nous entendons des bruits de pas. Puis nous entendons Stéphanie dire :
Sté : « Alors les amoureux, on vous attend pour l’apéro.
Moi : On va arriver. Laisse-nous encore un petit moment !
Stéphanie me regarde et elle comprend alors que son frère ne va pas bien. Elle reste debout dans l’entrebâillement de la porte. Elle se demande ce qu’elle doit faire, partir ou alors s’approcher et parler avec Julien. Après deux minutes elle s’avance vers nous. Je desserre l’étreinte d’avec Juju et je laisse sa sœur prendre place. Elle caresse le visage de mon Juju et dépose un bisou sur son front.
Jul : Désolé, mais c’est difficile. Ils me manquent !
Sté : Je sais Juju, à moi aussi ils me manquent !
Jul : Je repense aux belles choses vécues dans cette maison, dans notre maison. J’ai eu un coup de nostalgie. Excuse-moi !
Sté : Tu n’as pas à t’excuser Juju, je comprends que c’est difficile pour toi de savoir que la maison de notre famille va être louée, mais elle reste notre maison, elle est toujours à nous !
Jul : Je sais et j’en suis très heureux, mais je pense à nos parents, je les aime tellement !
De nouvelles larmes coulent sur les joues rosies de mon amour. Je me rapproche et je lui caresse les cheveux. Je me rends compte qu’il n’a pas terminé son deuil, il est en pleine dépression. Il ne laissait rien paraître et mon absence durant trois jours n’a probablement pas arrangé les choses. Il va falloir que nous le soutenions tous !
Moi : Pleure Juju, laisse-toi aller. Je suis avec toi !
Sté : Oui Juju, nous sommes avec toi !
Jul : Je suis désolé, mais j’ai tellement mal à l’âme !
Moi : Je sais mon amour, je le sais.
Nous restons sans rien dire. Il faut laisser à Julien le temps de se reprendre. Les autres peuvent bien attendre un moment avant l’apéro. C’est une babiole par rapport à l’état de Julien. Je regarde vers la porte car j’ai ressenti comme un souffle, plus tôt un passage furtif. Je vois que c’est maman qui nous regarde. Elle a compris, pas besoin de mots, le tableau est clair.
Jul : Ça va aller. Il faut que je réagisse. Merci à vous deux.
Sté : C’est normal petit frère, il faut que nous nous serrions les coudes.
Moi : Oui Juju, nous sommes là avec toi.
Jul : Bon, je vais prendre mes béquilles, Phil, tu veux bien me les donner !
Moi : Voilà mon chéri. »
Je passe alors mes deux pouces sur ses joues, sur les dernières traces humides laissées par ses larmes. Je lui dépose un baiser sur les lèvres. Je l’aide à se mettre debout. C’est ensemble, tous les trois, que nous arrivons sur la terrasse. Je vois que nos amis Amandine et Joseph sont déjà arrivés. Ils ont compris que Julien avait pleuré. Amandine s’approche de lui et lui donne un bisou sur la joue.
C’est ensuite l’arrivée de mon grand frère Olivier qui est accompagné de Julie, sa chérie. Ils viennent faire la bise à Julien qui vient de s’asseoir sur une chaise. Ils sont étonnés de voir comment la situation de Julien a évolué. Il se tient debout avec des béquilles. Ils montrent leurs encouragements en le félicitant.
Nous sommes tous présents pour ce souper. Papa sachant ce qui s’est passé donne un bisou à Julien. Pas besoin de parole, Julien sait qu’il est aimé comme un fils par mon père. L’atmosphère se détend un peu plus, Julien affiche un petit sourire, mais un sourire quand même. Je suis près de lui, je lui tiens la main. Je sens qu’elle est chaude tout comme la mienne. Il me regarde et me susurre : « Je t’aime ». Je lui réponds dans les mêmes termes. Je lui dépose alors un bisou sur les lèvres. Ce bisou est suivi d’un baiser appuyé.
C’est le moment choisi par papa pour servir l’apéro. Il a composé un cocktail qui est accompagné de zakouskis préparés par maman et les filles. Nous levons nos verres à la santé de la famille et à celle de nos amis ici présent, à l’Amitié.
Julien sourit, mais c’est pour faire contre mauvaise fortune bon cœur ! Il est dans un état que je dirai de « négation ». Il ne sait plus où il en est. Ce n’est pas évident pour lui de concevoir que la maison dans laquelle il a vécu depuis sa naissance soit occupée par une autre famille. De plus il sait que la maison devra être vidée de tout ce qui faisait partie de son univers de vie ! Julien est comme absent, dans une autre dimension, alors qu’il est avec nous pour ce barbecue. C’est sensé lui donner le peps pour qu’il terminer au mieux sa rééducation, mais il est comme étranger à ce qu’il se passe.
Toutes les personnes présentes se rendent bien compte que mon chéri n’est pas bien. Il est évident que l’info concernant la location de la maison de ses parents a fait le tour du groupe. Stéphanie ne sait plus quoi faire. Papa sait qu’il va devoir prendre une décision. Il discute avec maman. Je suis certain qu’il va appeler l’un ou l’autre bénévole de l’association pour avoir de l’aide. Je sais qu’il y a deux psychologues qui sont régulièrement sollicités pour venir en aide en urgence pour les jeunes ados et jeunes adultes qui sont en difficulté.
De fait je vois que papa va dans le hall d’entrée passer un appel téléphonique. Je sais que je vais devoir faire triplement attention à mon chéri, faire attention à ce que j’utilise comme mots, comme vocabulaire, mais aussi dans mon attitude envers lui. J’espère de tout cœur qu’il acceptera de venir dormir avec moi dans mon lit et dans ma chambre ! Bien entendu c’est pour son bien et puis, il ne faut pas le cacher, pour moi aussi. J’ai besoin de retrouver Julien, de le sentir tout contre moi et de nous endormir ainsi dans les bras l’un de l’autre, chose pas évidente dans le lit médicalisé !
Papa revient, à son visage je vois qu’il est content de son appel téléphonique. Je suis certain que demain Julien aura quelqu’un de compétent pour qu’il puisse surmonter cette nouvelle mauvais passe !
Bon, ce n’est pas tout, il faut profiter de la venue de nos amis et de la visite de mon grand frère. Lors de l’apéro, nous avons porté des toasts à Julien, pour qu’il termine sa rééducation au plus tôt, pour qu’il puisse être libre de ses mouvements et ainsi profiter de la vie. Je sais qu’au fond de sa tête il pense toujours à la maison de ses parents et à eux bien entendu. Mais il est avec nous et nous sommes là pour lui.
Julien parvient à rire des quelques blagues qu’Olivier raconte pour amuser la galerie. C’est tout mon frangin, il a toujours besoin de se faire remarquer. Mes parents sont semble-t-il contents de voir que l’ambiance est au beau-fixe malgré tout. C’est aussi important pour mon chéri.
Le reste de la soirée se passe toujours sur la terrasse. Papa a allumé les lampes car il commence à faire sombre, le soleil est déjà passé sous horizon. Julien discute avec Amandine, Joseph, Julie et Stéphanie. C’est alors qu’Olivier vient près de moi, il me fait signe de le suivre. Nous allons dans le fond du jardin. Puis il me demande de lui faire face. Il me regarde dans les yeux et me dit :
Oli : « Oh là frérot. Il faut que tu tiennes le coup pour Julien. Je sais pourquoi il est morose aujourd’hui. Que la maison où il a vécu soit louée et est un demi-mal. Il faut qu’il comprenne qu’elle est toujours à eux !
Moi : Je sais Oli, mais je m’en veux de l’avoir laissé trois jours. J’aurai dû voir qu’il avait encore besoin d’être soutenu !
Oli : Il ne faut pas que tu parles comme ça. Tu avais aussi besoin de repos et toi aussi d’être soutenu. Ton séjour chez notre tante Françoise était la meilleure solution pour ton équilibre !
Moi : Je sais que ça m’a fait du bien.
Oli : Alors c’est le principal. Maintenant c’est la dernière ligne droite pour Julien, mais il a aussi besoin de soutien extérieur. Je sais que papa a fait ce qu’il fallait auprès de l’association.
Moi : Oui, je sais qu’il a donné un coup de téléphone.
Oli : Je dois te féliciter Phil, oui te féliciter pour tout ce que tu as fait et tout ce que tu fais encore pour Julien, mais aussi au niveau de la famille.
Moi : Merci Oli, ça me touche ce que tu dis !
Oli : Je souhaite que vous puissiez vous retrouver Julien et toi. Vous êtes super, vous êtes faits l’un pour l’autre.
Moi : Merci Oli. Oui j’aime Juju, je l’aime plus que tout !
Oli : Ça se voit tu sais. Puis c’est aussi le cas pour notre sœur. Elle et Stéphanie sont très bien ensemble.
Moi : Oui, je le vois tous les jours. C’est toi qui doit te demander ce que tu fais au milieu de deux couples d’homosexuels.
Oli : Tu sais Phil, pour moi, peu importe avec qui on est heureux : le principal c’est que l’amour qui uni deux êtres soit si fort, qu’ils puissent ainsi unis, affronter le reste du monde. Alors que ce soit une fille et un gars, deux filles ou deux gars, c’est d’abord l’amour qui compte !
Moi : Heu … merci.
Oli : Allez, viens là frérot ! »
Olivier m’enlace, il me serre tout contre lui. C’est chaque fois comme ça avec lui quand on a une conversation entre frères. Je sais qu’il m’aime et que je sois gay ne le dérange pas du tout. Il apprécie Julien tout comme il apprécie aussi Stéphanie. Je sais qu’en cas de souci je peux compter sur lui. Il me glisse à l’oreille : « Sois heureux avec Julien, c’est tout ce que je te souhaite ! » Il me dépose alors un baiser sur le front. De mon côté je lui donne un baiser sur la joue. Nous remontons bras dessus, bras dessous, pour retrouver les autres.
Je rejoins mon chéri et dépose mes lèvres sur les siennes. Nous nous embrassons discrètement. Julien me glisse alors à l’oreille :
Jul : « Je ne suis pas de bonne compagnie ce soir. Désolé !
Moi : Ce n’est pas grave Juju, je sais que c’est difficile pour toi et ta sœur !
Jul : Oui, mais ce n’est pas une raison. Si tu veux bien j’ai envie d’aller dans la piscine pour me relaxer un quart d’heure.
Moi : C’est une excellente idée. Je suis partant. Ohé vous tous, Julien et moi nous allons piquer une tête dans la piscine un petit moment. Qui nous suit ?
Tous : Oui, c’est une excellente idée. »
Nous nous dévêtons sur la terrasse et nous nous dirigeons vers le rectangle bleu situé au milieu du jardin. Je porte mon Chéri avec l’aide d’Olivier. Joseph et Amandine nous suivent aussi, ils ont pris l’habitude de se trouver nus avec nous. Même mes parents sont aussi dans l’eau.
Nous passons un très bon moment tous ensemble à jouer, nous éclabousser pour notre plus grand plaisir. Julien reste près du bord, il n’ose pas aller au milieu. C’est sa sœur et la mienne qui prennent Julien et l’entraînent avec elles au milieu. Je vois que mon amour est plus souriant depuis que nous sommes dans l’eau. Je pense qu’il ne veut pas tirer la tête toute la soirée et qu’il sait que nous sommes avec lui et que nous serons toujours là pour lui ! Il me dit que j’ai bien fait de demander aux autres de se joindre à nous !
Il est temps de passer à table. Après un séchage en règle nous nous rhabillons. Une fois installés, c’est papa et Olivier qui s’occupent de la viande, pendant que nous terminons l’apéro. Julien est nettement plus loquace que tantôt. Il remercie les deux filles de lui avoir permis de s’amuser avec les autres. Puis c’est Amandine qui parle avec mon chéri. Je pense qu’elle lui remonte le moral. Elle fait plaisir à voir mon amie, ma confidente, elle sait que nous nous aimons et de plus elle apprécie Julien.
Olivier apporte déjà les premières viandes et les pommes de terre en chemise. Maman apporte les dernières sauces. Je m’occupe de servir le vin que papa a choisi. Bref le repas se déroule sans anicroche. Nous sommes très heureux de terminer par le succulent dessert concocté par les filles. Nous restons encore un moment à table à discuter.