28-04-2021, 09:41 AM
Chapitre 25.
Nouvelles décisions!
Je ne sais pas si Stéphanie a entendu notre conversation. Je ne pense pas, car nous parlions doucement, presque à voix basse. Bref je suis heureux d’entendre que Julien ne me reproche pas cette branlette à côté de mon cousin David.
Le téléphone sonne, je suppose que c’est maman qui décroche car elle est dans la maison. Comme de fait nous entendons maman appeler Stéphanie, l’appel est donc pour elle. Ma chère belle-sœur va prendre la communication. Pendant qu’elle est partie nous poursuivons Juju et moi notre petit câlin. Je lui demande alors :
Moi : « Dis Juju que souhaites-tu faire ?
Jul : Tu sais Phil, je veux faire du vélo !
Je le regarde dans les yeux, je vois qu’ils brillent. Je lui repose la question.
Moi : Que veux-tu faire ?
Jul : J’ai très envie de faire du vélo mais je sais que c’est bien trop tôt !
Moi : Dès que le médecin sera d’accord, tu pourras faire du vélo et je viendrai avec toi. Je propose de faire une belle balade en forêt dès que tu en auras l’autorisation !
Jul : Oui Phil, j’ai hâte, tu ne peux pas savoir.
Moi : Je m’en doute mon chéri. Veux-tu que nous allions faire le tour du quartier ?
Jul : Oui, tu me pousses dans mon fauteuil à roulettes ?
Moi : OK, partant Juju !
Jul : Partant ! »
J’aide Julien à se mettre dans sa chaise roulante. Nous prévenons maman que nous faisons le tour du quartier et que nous serons rentrés pour le goûter ! Nous entendons aussi Stéphanie qui est au téléphone. Il doit être question de la location de la maison de leurs parents ! Delphine est à côté d’elle. Les deux filles sont dans leur « bulle », ça semble important. Bref nous nous éclipsons pour faire notre balade. D’ailleurs le temps s’y prête en cette fin de mois d’août. Le soleil est au rendez-vous, il fait environ vingt-trois degrés, soit le temps idéal.
Je pousse Julien et nous allons dans les rues du quartier. Nous croisons des voisins qui nous saluent. Certains discutent quelques minutes avec nous ! C’est plus avec Juju qu’ils parlent, ils demandent des nouvelles de sa rééducation. Le glacier passe sur la chaussée. Il nous fait signe et s’arrête. Il demande comment va Julien et sans que nous le lui demandions, ils nous propose une glace. Il est vrai que nous avons l’habitude de l’arrêter dans sa tournée pour profiter d’un moment câlin pour déguster une bonne glace artisanale. Nous le remercions de tout cœur. Je ne sais pas ce qui se passe mais il règne comme une atmosphère de quiétude et de bonne humeur dans l’air.
Lorsque nous déambulons, je vois au loin deux silhouettes qui marchent vers nous. Je les reconnais, c’est Amandine et Joseph. Ils se tiennent par la main en marchant vers nous. Nous allons bien entendu nous croiser, c’est l’affaire d’une petite minute. Je fais des gestes de la main pour leur dire bonjour. C’est Joseph qui me reconnaît et qui répond alors à mes signes.
Nous sommes maintenant arrêtés. Nous nous faisons la bise. Mes deux amis sont contents de nous voir. Nous parlons ensemble de la bonne forme de Julien, de l’envie de mon chéri de bouger et de voir d’autres horizons que ceux de la maison. Puis je me souviens que Julien m’a dit qu’il avait eu de l’aide pour sa rééducation de la part de nos deux amis, je ne peux m’empêcher de dire :
Moi : « Merci à vous pour l’aide apportée à Julien durant mon absence. Il a fait d’énormes progrès !
Ama : C’est de bon cœur tu sais Phil.
Moi : Je le sais Amandine. Tu es une super amie pour moi et tu l’es devenue pour mon amoureux, pour Juju.
Ama : Merci Phil. Vous êtes tous les deux des mecs sensationnels. Vous formez un très beau couple !
Jul : Merci, merci.
Moi : C’est super gentil de ta part de nous dire ça !
Ama : Non Phil, je le pense vraiment !
Moi : Heu, je …, …
Ama : Ne dis rien !
Amandine vient m’enlacer. Elle me glisse à l’oreille que je dois vivre un peu pour moi ! Je le sais, ma tante Françoise me l’avait aussi dit. De toute manière je serai toujours là pour Julien. Je sais que mon amie Amandine, ma confidente, sera, elle aussi, toujours présente pour moi mais aussi pour mon amour. Puis sachant que nous allons manger un barbecue au soir, je me dis que ce serait chouette d’avoir nos deux amis pour ce moment convivial. Je dis alors :
Moi : Ce soir vous êtes nos invités pour le souper, c’est un barbecue.
Ama : C’est super. Justement nous sommes seuls ce soir Joseph et moi.
Moi : Vers dix-neuf heures alors !
Jos : Tu peux compter sur nous. Merci.
Ama : Oui merci Phil. A ce soir. Bonne balade !
Jul : Merci, ça va me faire du bien !
Jos : À tout ! »
Ils poursuivent leurs chemins tandis que nous nous dirigeons vers la Drève de Lorraine en bordure de la forêt de Soignes. Julien ne dit rien. Il pose une main sur ma main droite qui est posée sur la barre supérieure du fauteuil. Je sens la chaleur de sa main irradier la mienne. Je sais que nous sommes à nouveau sur la même longueur d’onde. Je me sens bien, apaisé tout comme Julien semble l’être !
Nous sommes de retour il est seize heures. Nous venons de faire une superbe balade en passant par quelques drèves ombragées pour éviter d’être rôtis par le soleil. Il fait encore fort chaud pour cette période de l’année. Nous sommes encore en été ne l’oublions pas. Lors de cette escapade, nous avons parlé de notre avenir. Il est certain que si tout se passe pour le mieux et si notre amour se renforce encore un peu plus, nous allons vivre ensemble chez mes parents. Je sens que Julien est apaisé, il commence à prendre un peu de recul par rapport à la tragique disparition de ses parents.
Nous arrivons sur la terrasse où nous attend un super goûter. Il y a des coupes de fruits frais, des éclairs au chocolat et au café ainsi qu’une carafe avec un bon jus d’oranges pressées n’attendant plus qu’on se serve. Julien raconte aux filles et à maman notre balade. Il fait la liste des personnes croisées : allant des voisins jusqu’à nos deux amis en passant par le glacier qui nous offrit un cornet à chacun !
Une fois ce petit en-cas terminé, Stéphanie semble s’éclaircir la gorge. Elle va parler, elle veut nous dire quelque chose. Je me souviens qu’au moment de partir en balade, elle était au téléphone avec quelqu’un qui était probablement intéressé pour louer la maison de leurs parents. Je sens que Julien se renfrogne un peu. Nous sommes attentifs et sur des charbons ardents attendant de savoir ce qu’elle va annoncer.
Sté : « Bon voilà, nous devons tourner une page de notre vie à Julien et moi. En effet nous avons mis la maison de nos parents en location et un locataire s’est manifesté.
Jul : Je m’en doutais Stéph, mais je me pose quelques questions et je suppose que nous y viendrons tôt ou tard !
Julien est très sérieux, il parle de façon réfléchie, sur un ton neutre mais laissant passer une pointe d’appréhension.
Sté : Je m’en doutes Juju. Mais il faut que nous prenions cette décision de commun accord.
Jul : Je le sais Stéph, nous ne pouvons pas laisser la maison vide sans s’en occuper.
Sté : J’en ai touché un mot par la suite à Alain, soit après la discussion que j’ai eue avec le locataire intéressé ! Alain trouve que c’est une bonne opportunité et c’est à nous deux à accepter ou pas.
Jul : C’est qui celui qui est intéressé ?
Sté : C’est une famille avec trois enfants. Le père est courtier en assurances, la mère est clerc de notaire et les enfants ont entre treize et sept ans.
Jul : Oui, fort bien. As-tu défini le montant du loyer ?
Sté : J’ai communiqué une fourchette de prix, nous devons finaliser la location et le montant du loyer dans deux jours, car ils souhaitent rentrer dans la maison début du mois prochain, soit juste à temps pour la rentrée scolaire !
Jul : Je suppose que nous devons rencontrer la famille !
Sté : Oui, bien entendu, c’est prévu demain avec une visite de l’immeuble.
Jul : Dois-je être présent ?
Sté : Si tu veux, ce serait bien.
Jul : Tu sais Stéph, c’est difficile de te répondre. Il faut que j’y réfléchisse.
Sté : Prend ton temps Juju, je sais que ce sera très difficile émotionnellement pour nous deux !
Fan : Les enfants, je pense que nous en reparlerons demain matin avec Alain, après une bonne nuit de repos.
Jul : Merci Fanny, je pense que c’est mieux comme ça car je ne me sens pas très bien !
Fan : Veux-tu quelque chose Julien ?
Jul : Non merci Fanny, je vais me coucher un moment sur mon lit. Phil tu veux bien m’y conduire, je suis fatigué !
Moi : OK Juju. Viens, on y va.
Je prends le fauteuil roulant de mon chéri et le pousse vers la chambre médicalisée. Je l’aide à se coucher sur le lit. Je vois qu’il est marqué par cette annonce. Je sais que ça va être difficile tant pour lui que pour sa sœur. De toute manière je serai à ses côtés pour l’épauler, sans intervenir dans leurs affaires de famille. Je donne un bisou sur le front de mon amour, pas besoin de mot, il sait que je suis avec lui.
Amandine et Joseph vont venir à la maison et participer au barbecue. Je demande à maman ce que je peux faire pour l’aider. Elle me confie de mettre en place les tables et les chaises sur la terrasse, elle ajoute : pour dix personnes ! Je fais donc le compte : maman, papa, les deux filles, Amandine et Joseph, Juju et moi, ça fait huit ! Mais qui sont donc les deux autres invités ? Je pose la question à maman qui me dit que mon grand frère sera là avec Julie. Oh là, ça fait déjà quelques semaines qu’on n’a plus vu Olivier et Julie. Je suis content de les revoir.
Je me charge donc d’aménager la terrasse. Je place le barbecue à son emplacement habituel, je me charge aussi de dresser la table. Je sais que maman a encore du travail. Je la rejoins pour préparer avec elle les légumes et les féculents. Les deux filles arrivent et nous disent qu’elles vont s’occuper du dessert. Elle vont faire deux tartes au sucre.
Papa va bientôt rentrer. Je m’occupe de préparer les verres et les zakouskis pour l’apéro. Je n’apporte pas encore de bouteille, car c’est papa qui se charge de cette opération « apéro » et vin. C’est lui qui fait le choix des boissons en fonction du temps, des personnes présentes et de son inspiration ! Je vais donc lui laisser ce privilège.
J’ai un peu de temps et j’en profite pour ranger ma chambre. Je range dans l’armoire les quelques habits qui sont en pile sur la chaise, je refais convenablement mon lit. Puis je prends les poussières, il y avait déjà quelques jours que je devais le faire. Enfin je replace les disques dans le meuble hi-fi se trouvant après du lit. J’en profite aussi pour renouveler le stock de mouchoirs en papier pour, hum… vous savez bien quoi ! Il y a encore du gel et des préservatifs.
Il est presque dix-huit heures trente, il est temps d’accomplir ma charge : l’allumage du barbecue. Je vais donc prendre le petit-bois, le charbon de bois, les allumettes et le papier. Je mets le feu à l’ensemble papier et bois, laissant le temps d’avoir quelques braises avant de mettre un peu de charbon de bois par-dessus. Heureusement la fumée ne rentre pas dans la maison, elle part en direction du jardin.
Papa arrive et s’aperçoit que le barbecue fume. Je vais à sa rencontre et lui fais la bise. Je lui dis :
Moi : « Papa, je n’ai pris ni le vin ni les bouteilles pour l’apéro, je ne sais pas ce que tu veux prendre.
Pap : C’est bien Phil, je vais voir ce que je vais choisir. Au fait merci pour avoir pris les devants pour le BBQ.
Moi : De rien, c’est normal.
Pap : Au fait, comment va Julien ?
Moi : Pour être sincère, pas bien. Il a eu un certain stress lorsqu’il a su que la maison est louée.
Pap : OK, je vois, il est dans sa chambre ?
Moi : Oui.
Pap : Je vais encore attendre avant de lui parler.
Moi : Je sais qu’il a dit qu’il y aurait une discussion avec Stéphanie demain !
Pap : Alors, je lui parlerai demain.
Moi : Tu sais papa Amandine et Joseph ainsi que Julie et Olivier seront là ce soir pour manger !
Pap : Oui fils, je suis content de les revoir, mais je pense qu’il y a autre chose, n’hésite pas, je t’écoute !
Moi : Oui, je vais devoir aider Julien à se sentir mieux, surtout qu’il redoute de revoir la maison de ses parents.
Pap : Je m’en doute tu sais, mais tu fais bien de l’aider, je sais que vous vous aimez et qu’il sera très bien secondé avec toi !
Moi : Papa, je peux te demander quelque chose, c’est de m’aider ce soir à monter Julien dans ma chambre !
Pap : Oh Phil, mais bien sûr que je t’aiderai ! Je comprends très bien qu’il est important pour lui, pour vous deux, d’être réunis. Je pense que nous pourrons faire ça chaque soir dorénavant !
Moi : Merci papa. Je t’aime !
Je fais un câlin à mon paternel. Je suis ravi qu’il me propose de m’aider pour monter Julien dans notre chambre, chaque soir. Je ne vais rien dire à Juju pour le moment, ce sera une surprise au moment du coucher. Papa m’invite à aller avec lui dans le cellier pour y prendre les bouteilles qui conviennent pour l’apéro et le repas.
Nouvelles décisions!
Je ne sais pas si Stéphanie a entendu notre conversation. Je ne pense pas, car nous parlions doucement, presque à voix basse. Bref je suis heureux d’entendre que Julien ne me reproche pas cette branlette à côté de mon cousin David.
Le téléphone sonne, je suppose que c’est maman qui décroche car elle est dans la maison. Comme de fait nous entendons maman appeler Stéphanie, l’appel est donc pour elle. Ma chère belle-sœur va prendre la communication. Pendant qu’elle est partie nous poursuivons Juju et moi notre petit câlin. Je lui demande alors :
Moi : « Dis Juju que souhaites-tu faire ?
Jul : Tu sais Phil, je veux faire du vélo !
Je le regarde dans les yeux, je vois qu’ils brillent. Je lui repose la question.
Moi : Que veux-tu faire ?
Jul : J’ai très envie de faire du vélo mais je sais que c’est bien trop tôt !
Moi : Dès que le médecin sera d’accord, tu pourras faire du vélo et je viendrai avec toi. Je propose de faire une belle balade en forêt dès que tu en auras l’autorisation !
Jul : Oui Phil, j’ai hâte, tu ne peux pas savoir.
Moi : Je m’en doute mon chéri. Veux-tu que nous allions faire le tour du quartier ?
Jul : Oui, tu me pousses dans mon fauteuil à roulettes ?
Moi : OK, partant Juju !
Jul : Partant ! »
J’aide Julien à se mettre dans sa chaise roulante. Nous prévenons maman que nous faisons le tour du quartier et que nous serons rentrés pour le goûter ! Nous entendons aussi Stéphanie qui est au téléphone. Il doit être question de la location de la maison de leurs parents ! Delphine est à côté d’elle. Les deux filles sont dans leur « bulle », ça semble important. Bref nous nous éclipsons pour faire notre balade. D’ailleurs le temps s’y prête en cette fin de mois d’août. Le soleil est au rendez-vous, il fait environ vingt-trois degrés, soit le temps idéal.
Je pousse Julien et nous allons dans les rues du quartier. Nous croisons des voisins qui nous saluent. Certains discutent quelques minutes avec nous ! C’est plus avec Juju qu’ils parlent, ils demandent des nouvelles de sa rééducation. Le glacier passe sur la chaussée. Il nous fait signe et s’arrête. Il demande comment va Julien et sans que nous le lui demandions, ils nous propose une glace. Il est vrai que nous avons l’habitude de l’arrêter dans sa tournée pour profiter d’un moment câlin pour déguster une bonne glace artisanale. Nous le remercions de tout cœur. Je ne sais pas ce qui se passe mais il règne comme une atmosphère de quiétude et de bonne humeur dans l’air.
Lorsque nous déambulons, je vois au loin deux silhouettes qui marchent vers nous. Je les reconnais, c’est Amandine et Joseph. Ils se tiennent par la main en marchant vers nous. Nous allons bien entendu nous croiser, c’est l’affaire d’une petite minute. Je fais des gestes de la main pour leur dire bonjour. C’est Joseph qui me reconnaît et qui répond alors à mes signes.
Nous sommes maintenant arrêtés. Nous nous faisons la bise. Mes deux amis sont contents de nous voir. Nous parlons ensemble de la bonne forme de Julien, de l’envie de mon chéri de bouger et de voir d’autres horizons que ceux de la maison. Puis je me souviens que Julien m’a dit qu’il avait eu de l’aide pour sa rééducation de la part de nos deux amis, je ne peux m’empêcher de dire :
Moi : « Merci à vous pour l’aide apportée à Julien durant mon absence. Il a fait d’énormes progrès !
Ama : C’est de bon cœur tu sais Phil.
Moi : Je le sais Amandine. Tu es une super amie pour moi et tu l’es devenue pour mon amoureux, pour Juju.
Ama : Merci Phil. Vous êtes tous les deux des mecs sensationnels. Vous formez un très beau couple !
Jul : Merci, merci.
Moi : C’est super gentil de ta part de nous dire ça !
Ama : Non Phil, je le pense vraiment !
Moi : Heu, je …, …
Ama : Ne dis rien !
Amandine vient m’enlacer. Elle me glisse à l’oreille que je dois vivre un peu pour moi ! Je le sais, ma tante Françoise me l’avait aussi dit. De toute manière je serai toujours là pour Julien. Je sais que mon amie Amandine, ma confidente, sera, elle aussi, toujours présente pour moi mais aussi pour mon amour. Puis sachant que nous allons manger un barbecue au soir, je me dis que ce serait chouette d’avoir nos deux amis pour ce moment convivial. Je dis alors :
Moi : Ce soir vous êtes nos invités pour le souper, c’est un barbecue.
Ama : C’est super. Justement nous sommes seuls ce soir Joseph et moi.
Moi : Vers dix-neuf heures alors !
Jos : Tu peux compter sur nous. Merci.
Ama : Oui merci Phil. A ce soir. Bonne balade !
Jul : Merci, ça va me faire du bien !
Jos : À tout ! »
Ils poursuivent leurs chemins tandis que nous nous dirigeons vers la Drève de Lorraine en bordure de la forêt de Soignes. Julien ne dit rien. Il pose une main sur ma main droite qui est posée sur la barre supérieure du fauteuil. Je sens la chaleur de sa main irradier la mienne. Je sais que nous sommes à nouveau sur la même longueur d’onde. Je me sens bien, apaisé tout comme Julien semble l’être !
Nous sommes de retour il est seize heures. Nous venons de faire une superbe balade en passant par quelques drèves ombragées pour éviter d’être rôtis par le soleil. Il fait encore fort chaud pour cette période de l’année. Nous sommes encore en été ne l’oublions pas. Lors de cette escapade, nous avons parlé de notre avenir. Il est certain que si tout se passe pour le mieux et si notre amour se renforce encore un peu plus, nous allons vivre ensemble chez mes parents. Je sens que Julien est apaisé, il commence à prendre un peu de recul par rapport à la tragique disparition de ses parents.
Nous arrivons sur la terrasse où nous attend un super goûter. Il y a des coupes de fruits frais, des éclairs au chocolat et au café ainsi qu’une carafe avec un bon jus d’oranges pressées n’attendant plus qu’on se serve. Julien raconte aux filles et à maman notre balade. Il fait la liste des personnes croisées : allant des voisins jusqu’à nos deux amis en passant par le glacier qui nous offrit un cornet à chacun !
Une fois ce petit en-cas terminé, Stéphanie semble s’éclaircir la gorge. Elle va parler, elle veut nous dire quelque chose. Je me souviens qu’au moment de partir en balade, elle était au téléphone avec quelqu’un qui était probablement intéressé pour louer la maison de leurs parents. Je sens que Julien se renfrogne un peu. Nous sommes attentifs et sur des charbons ardents attendant de savoir ce qu’elle va annoncer.
Sté : « Bon voilà, nous devons tourner une page de notre vie à Julien et moi. En effet nous avons mis la maison de nos parents en location et un locataire s’est manifesté.
Jul : Je m’en doutais Stéph, mais je me pose quelques questions et je suppose que nous y viendrons tôt ou tard !
Julien est très sérieux, il parle de façon réfléchie, sur un ton neutre mais laissant passer une pointe d’appréhension.
Sté : Je m’en doutes Juju. Mais il faut que nous prenions cette décision de commun accord.
Jul : Je le sais Stéph, nous ne pouvons pas laisser la maison vide sans s’en occuper.
Sté : J’en ai touché un mot par la suite à Alain, soit après la discussion que j’ai eue avec le locataire intéressé ! Alain trouve que c’est une bonne opportunité et c’est à nous deux à accepter ou pas.
Jul : C’est qui celui qui est intéressé ?
Sté : C’est une famille avec trois enfants. Le père est courtier en assurances, la mère est clerc de notaire et les enfants ont entre treize et sept ans.
Jul : Oui, fort bien. As-tu défini le montant du loyer ?
Sté : J’ai communiqué une fourchette de prix, nous devons finaliser la location et le montant du loyer dans deux jours, car ils souhaitent rentrer dans la maison début du mois prochain, soit juste à temps pour la rentrée scolaire !
Jul : Je suppose que nous devons rencontrer la famille !
Sté : Oui, bien entendu, c’est prévu demain avec une visite de l’immeuble.
Jul : Dois-je être présent ?
Sté : Si tu veux, ce serait bien.
Jul : Tu sais Stéph, c’est difficile de te répondre. Il faut que j’y réfléchisse.
Sté : Prend ton temps Juju, je sais que ce sera très difficile émotionnellement pour nous deux !
Fan : Les enfants, je pense que nous en reparlerons demain matin avec Alain, après une bonne nuit de repos.
Jul : Merci Fanny, je pense que c’est mieux comme ça car je ne me sens pas très bien !
Fan : Veux-tu quelque chose Julien ?
Jul : Non merci Fanny, je vais me coucher un moment sur mon lit. Phil tu veux bien m’y conduire, je suis fatigué !
Moi : OK Juju. Viens, on y va.
Je prends le fauteuil roulant de mon chéri et le pousse vers la chambre médicalisée. Je l’aide à se coucher sur le lit. Je vois qu’il est marqué par cette annonce. Je sais que ça va être difficile tant pour lui que pour sa sœur. De toute manière je serai à ses côtés pour l’épauler, sans intervenir dans leurs affaires de famille. Je donne un bisou sur le front de mon amour, pas besoin de mot, il sait que je suis avec lui.
Amandine et Joseph vont venir à la maison et participer au barbecue. Je demande à maman ce que je peux faire pour l’aider. Elle me confie de mettre en place les tables et les chaises sur la terrasse, elle ajoute : pour dix personnes ! Je fais donc le compte : maman, papa, les deux filles, Amandine et Joseph, Juju et moi, ça fait huit ! Mais qui sont donc les deux autres invités ? Je pose la question à maman qui me dit que mon grand frère sera là avec Julie. Oh là, ça fait déjà quelques semaines qu’on n’a plus vu Olivier et Julie. Je suis content de les revoir.
Je me charge donc d’aménager la terrasse. Je place le barbecue à son emplacement habituel, je me charge aussi de dresser la table. Je sais que maman a encore du travail. Je la rejoins pour préparer avec elle les légumes et les féculents. Les deux filles arrivent et nous disent qu’elles vont s’occuper du dessert. Elle vont faire deux tartes au sucre.
Papa va bientôt rentrer. Je m’occupe de préparer les verres et les zakouskis pour l’apéro. Je n’apporte pas encore de bouteille, car c’est papa qui se charge de cette opération « apéro » et vin. C’est lui qui fait le choix des boissons en fonction du temps, des personnes présentes et de son inspiration ! Je vais donc lui laisser ce privilège.
J’ai un peu de temps et j’en profite pour ranger ma chambre. Je range dans l’armoire les quelques habits qui sont en pile sur la chaise, je refais convenablement mon lit. Puis je prends les poussières, il y avait déjà quelques jours que je devais le faire. Enfin je replace les disques dans le meuble hi-fi se trouvant après du lit. J’en profite aussi pour renouveler le stock de mouchoirs en papier pour, hum… vous savez bien quoi ! Il y a encore du gel et des préservatifs.
Il est presque dix-huit heures trente, il est temps d’accomplir ma charge : l’allumage du barbecue. Je vais donc prendre le petit-bois, le charbon de bois, les allumettes et le papier. Je mets le feu à l’ensemble papier et bois, laissant le temps d’avoir quelques braises avant de mettre un peu de charbon de bois par-dessus. Heureusement la fumée ne rentre pas dans la maison, elle part en direction du jardin.
Papa arrive et s’aperçoit que le barbecue fume. Je vais à sa rencontre et lui fais la bise. Je lui dis :
Moi : « Papa, je n’ai pris ni le vin ni les bouteilles pour l’apéro, je ne sais pas ce que tu veux prendre.
Pap : C’est bien Phil, je vais voir ce que je vais choisir. Au fait merci pour avoir pris les devants pour le BBQ.
Moi : De rien, c’est normal.
Pap : Au fait, comment va Julien ?
Moi : Pour être sincère, pas bien. Il a eu un certain stress lorsqu’il a su que la maison est louée.
Pap : OK, je vois, il est dans sa chambre ?
Moi : Oui.
Pap : Je vais encore attendre avant de lui parler.
Moi : Je sais qu’il a dit qu’il y aurait une discussion avec Stéphanie demain !
Pap : Alors, je lui parlerai demain.
Moi : Tu sais papa Amandine et Joseph ainsi que Julie et Olivier seront là ce soir pour manger !
Pap : Oui fils, je suis content de les revoir, mais je pense qu’il y a autre chose, n’hésite pas, je t’écoute !
Moi : Oui, je vais devoir aider Julien à se sentir mieux, surtout qu’il redoute de revoir la maison de ses parents.
Pap : Je m’en doute tu sais, mais tu fais bien de l’aider, je sais que vous vous aimez et qu’il sera très bien secondé avec toi !
Moi : Papa, je peux te demander quelque chose, c’est de m’aider ce soir à monter Julien dans ma chambre !
Pap : Oh Phil, mais bien sûr que je t’aiderai ! Je comprends très bien qu’il est important pour lui, pour vous deux, d’être réunis. Je pense que nous pourrons faire ça chaque soir dorénavant !
Moi : Merci papa. Je t’aime !
Je fais un câlin à mon paternel. Je suis ravi qu’il me propose de m’aider pour monter Julien dans notre chambre, chaque soir. Je ne vais rien dire à Juju pour le moment, ce sera une surprise au moment du coucher. Papa m’invite à aller avec lui dans le cellier pour y prendre les bouteilles qui conviennent pour l’apéro et le repas.