17-04-2021, 09:32 AM
Chapitre 2.
Fin des vacances – Repentir.
Nous nous étions réveillés début de matinée. Benoît était souriant, moi un peu moins car c’était notre dernière journée. En effet au soir je rentrais à la maison. Bref ils nous restaient encore quelques heures à nous. Après une bonne douche nous avions mangé des céréales avec du chocolat chaud. Ensuite nous avions fait une nouvelle balade à vélo. Nous étions partis jusqu’au Lion de Waterloo. Nous en avions profité pour monter au-dessus de la butte. Le paysage était formidable, on pouvait voir assez loin. Nous étions heureux d’être venu là, cela nous changeait de nos virées à vélo dans la forêt de Soignes.
A midi nous avions mangé un cornet de frites avec cervelas et une canette de soda. Ben racontait des blagues, moi aussi, mais moins, car je n’en connais pas beaucoup. Nous avions bien ri en tout cas. Nous étions revenus vers la maison de Ben en passant à proximité de la maison de Jean-Pierre, le chef scout. Nous nous étions arrêtés pour le saluer. Bien heureusement il était présent. Ben en avait profité pour poser des questions au sujet de la troupe pionnier. Jean-Pierre avait répondu à Ben, celui-ci était un peu rassuré. Puis Ben avait demandé à Jean-Pierre comment notre relation allait être accueillie par les pionniers. Jean-Pierre avait alors dit à Ben :
J-P : « Ne t’inquiètes pas Ben, tout va bien se passer. Tu me connais et je te le garantis, je serai là pour qu’il n’y ait pas de problème.
Ben : Merci, c’est bien beau, mais avec l’âge, est-ce que certains scouts seraient plus homophobes qu’à la troupe « éclaireur » ?
J-P : Je ne le pense pas Ben. Ce sont les scouts que tu connais, ils te connaissent et ils connaissent aussi Phil. Je suis sûr que cela se passera bien.
Moi : Tu sais Jean-Pierre, pour moi, je pense que cela devrait aller, mais tu vois Benoît n’a pas envie de connaître ce que j’ai connu à l’autre troupe.
J-P : Je te comprends Phil, mais je pense que Ben peut être rassuré, je veillerai au grain !
Ben : Merci Jean-Pierre. Nous serons là pour la journée de passage le dimanche après les vacances.
Nous avions continué à parler de choses et d’autres. Je n’avais rien dit concernant la surprise de la rentrée, soit la remise du brevet scout pour Ben. Jean-Pierre nous a proposé de boire une limonade, ce que nous avions accepté de bon cœur. A un moment le téléphone sonnait chez Jean-Pierre ; il avait décroché. Nous avions pu entendre qu’il parlait avec une fille car il disait souvent des « oui ma chérie » ou encore des « je t’aime ma douce ». Cela nous avait fait sourire. Notre chef J-P était amoureux d’une jeune-fille. Je me demandais quel était son prénom !
Après cinq bonnes minutes Jean-Pierre était revenu près de nous. Il s’était excusé de son absence. C’est moi qui avait alors dit :
Moi : Tu sais J-P, nous ne sommes pas sourds, c’était ta petite amie au téléphone !
J-P : Oui Phil, tu es bien curieux.
Moi : Mais non J-P, je suis content pour toi. Et on peut connaître son prénom à l’élue de ton cœur ?
J-P : Décidément tu es vraiment curieux.
Ben : Non, tu sais J-P, c’est seulement pour info, c’est tout. Cela restera entre nous !
Moi : Aller, Jean-Pierre, dis-nous son prénom !
J-P : Je vais vous le dire, c’est ma petite amie Aurélie.
Moi : C’est un très beau prénom. On ne sait jamais, on la rencontrera peut-être plus tard. ’
Ben : Oh oui ce serait sympa.
J-P : N’allons pas si vite en besogne. Bon vous faites quoi de bon ces vacances ? »
Nous avions raconté à J-P ce que nous avions fait après le camp, du moins pour moi, soit deux nuits passées chez Ben. Ben lui avait expliqué sa semaine de maladie et ensuite sa visite en famille et puis nos deux – trois jours ensemble. Jean-Pierre était heureux d’apprendre que nous avions pu passer quelques jours ensemble. Il nous avait souhaité une bonne fin de semaine et qu’il nous attendait pour la reprise des réunions pionniers.
Nous avions repris nos vélos pour rentrer chez Ben. Arlette nous avait préparé un très bon gouter. Il y avait des gaufres ainsi que des crêpes. Nous avions mangé d’un très bon appétit après cette balade en vélo. Il est vrai que l’air de la campagne avait de quoi nous affamer. Vers dix-huit heures, j’avais salué Arlette et j’avais dit au revoir à mon ami Benoît. Je ne savais quand nous allions pourvoir nous revoir, il restait encore quatre jours avant la reprise des cours. Bref, il avait été convenu que nous nous contactions par téléphone.
Une fois arrivé à la maison, j’avais embrassé maman. Elle m’attendait et voulait savoir ce que je voulais manger pour le souper. Je lui avais expliqué que pour le repas de midi nous avions mangé des frites avec un cervelas. Maman me proposa de faire un spaghetti à la bolognaise. J’étais très heureux de cette proposition.
J’étais ensuite monté à l’étage et j’étais allé voir si Jean n’était dans sa chambre. J’avais frappé à la porte et j’avais entendu « oui ». J’étais rentré. Quand Jean m’a vu, il s’est levé d’un bon pour venir m’enlacer. Il avait l’air très heureux de me voir. Il m’avait même dit que je lui avais manqué car il n’avait personne avec qui jouer depuis deux jours. Nous nous entendions bien Jean et moi. Bref j’étais resté avec Jean une bonne heure à discuter. Nous devions attendre le retour de papa vers les vingt heures. Puis j’avais entendu la sonnerie de la porte d’entrée retentir. Qui pouvait bien venir si tard. Puis dix secondes après, maman criait :
Mam : « Phil, tu as de la visite, tu veux bien descendre !
Moi : Oui, j’arrive.
Une fois arrivé dans le hall d’entrée, je voyais, la devant moi, Benoît ! Mais que diable faisait-il là. Pourquoi était-il venu si tard, nous nous étions quittés il y a à peine deux heures ! Puis juste derrière lui, j’avais reconnu une silhouette que j’avais déjà vue, c’était Gabriel ! Mais qu’est-ce que Benoît faisait avec Gabriel si tard, chez moi et pour me voir ! J’étais resté pétrifié, bloqué sur place à cinq marches de la fin des escaliers. Mais que diable Gabriel foutait-il chez moi ! J’avais commencé à me sentir mal. J’avais la gorge serrée, je sentais monter en moi toute la tension et je me préparais au pire. Je me rappelais ce que son copain Emmanuel m’avait fait subir comme affront lors de classe de neige à l’école. Je voyais que maman se demandait pourquoi j’étais ainsi pétrifié sur place. Elle avait dû monter les quelques marches pour venir prendre et finir cette descente.
Une fois dans le hall d’entrée, j’avais salué Benoît et ensuite j’avais regardé Gabriel de haut en bas, sans rien dire ; j’en aurai été incapable. Gabriel quant à lui était rouge pivoine. Il aurait probablement voulu être une petite souris et ainsi disparaitre sous un tapis ou l’autre. Bref nous nous étions installés au salon.
C’est Benoît qui avait pris la parole pour dire :
Ben : « Écoute Phil, reste calme, Gabriel ne te veut pas de mal, crois-moi ! Il est passé à la maison après ton départ. Il m’a expliqué qu’il avait été trouver Jean-Pierre, bien après notre passage chez lui. Gabriel a quelque chose de très important à dire. Il m’a déjà expliqué pendant un long moment à la maison, mais il devait aussi t’en faire part. Alors écoute Phil et surtout reste calme, il n’y a rien contre toi, sois-en bien certain.
Moi : Je veux bien te croire Ben, mais je suppose que tu t’imagines ce que je ressens, là maintenant !
Ben : Écoute ce que Gabriel a à dire, et tu comprendras !
Mam : Phil, écoute ce que Gabriel veut te dire, ensuite tu verras ce qu’il faut que tu fasses.
Moi : Oui, merci maman. Bon je t’écoute Gabriel.
Gab : Voilà, tout d’abord je te présente mes excuses pour ce que je t’ai fait subir par l’intermédiaire d’Emmanuel, l’élève qui est dans ta classe. Je suis profondément désolé de ce qu’il t’a fait lors des classes de neige !
Moi : Merci Gabriel pour tes excuses, mais je ne suis pas entièrement rassuré !
Gab : Je m’en doute Phil, si tu savais comme je m’en veux. Bon je t’explique. Emmanuel est un copain que je connais depuis quelques années. Nous avons été dans le même club de foot. Puis en parlant je lui ai dit qu’il y avait des gars sympas aux scouts. Puis de fils en aiguilles j’avais dit qu’il y en avait aussi qui étaient homos. J’avais donné des prénoms, comme ça, sans arrière-pensée. Il y avait ton prénom et celui de Benoît. Puis c’est Emmanuel qui a dit qu’il connaissait un gars qui se prénommait Philippe et qui se faisait appeler « Phil ». C’est comme ça que le rapprochement s’est fait avec toi ! Je te dis, j’en suis désolé.
Moi : Oui mais alors pourquoi cet acharnement à mon encontre ?
Gab : Ce que je ne savais pas c’est que Emmanuel était homophobe ! Je ne savais pas qu’il s’en prendrait à toi.
Moi : Tu sais Gabriel, moi non plus je ne savais qu’il était homophobe. Je n’ai jamais, au grand jamais rien dit, ni montré que j’étais gay dans le milieu scolaire.
Gab : Ce qui m’a fait du mal, c’est que je n’ai pas pu faire le camp de Pâques avec vous. Je vais t’en dire plus, la semaine dernière alors que j’étais avec Emmanuel, dans le parc près de chez moi, il s’en est pris à deux jeunes gars, deux gays, qui s’embrassaient sur un banc. Il a commencé par les traiter de tous les noms pour ensuite les frapper. Il voulait que je participe aussi à cette attaque, ce que j’ai refusé. Je suis parti, en pensant à ce que toi aussi tu devais avoir subi comme moqueries de sa part. Je suis directement allé voir la police pour les avertir de ce qui s’était passé au parc.
Moi : Oh, merde alors. Oh pardon !
Gab : Tu comprends Phil. Je peux te dire que Emmanuel n’est plus mon ami, ni mon copain. Je ne suis pas comme lui. Je suis seulement un peu intrigué par les gays. Je ne suis pas homophobe pour autant. C’est pour cette raison que j’étais allé voir Jean-Pierre. Je voulais mettre les choses au point avec lui. Je voulais lui expliquer que c’était par mégarde que j’avais parlé de toi à Emmanuel, je n’avais pas l’intention de te faire du mal. Comme je ne savais pas comment t’expliquer tout ça, c’est Jean-Pierre qui m’a d’abord dit d’aller voir Benoît et ensuite de venir à deux te rencontrer. C’est pour ça que je suis là devant toi. Dis-moi Phil, peux-tu me pardonner !
Moi : Heu, je ne...
Ben : Tu sais Phil, je crois que Gabriel est sincère. Il est très mal et je suis certain qu’il s’en veut énormément. Je te laisse seul juge.
Mam : Phil, c’est à toi de savoir ce que tu envisages de faire, soit tu pardonnes à Gabriel soit tu ne pardonnes pas. C’est à toi que revient le mot de la fin !
Gab : Tu sais Phil, je suis sincèrement désolé de t’avoir causé tant de mal. Je te demande de me pardonner. Et si tu le souhaites, je serai ton ami.
Moi : Tu sais Gabriel, j’ai déjà tellement souffert, j’ai été meurtri dans mon âme, dans ma chair. Mais tu sais, je suis toujours à l’écoute des autres depuis que je sais que la haine n’apporte rien de bon. Alors je te dis Gabriel que je te pardonne. La seule chose que je te demande, c’est de ne plus accepter que qui conque maltraite des gays, des lesbiennes, des bis ou des trans. Peux-tu me le promettre ?
Gab : Oui Phil je te le promets. Merci mon ami de me faire confiance. Merci, merci. »
C’est la première fois que je voyais Gabriel pleurer, là devant moi, devant maman et Benoît. J’avais moi aussi des larmes qui coulaient sur mes joues. Gabriel s’était rapproché de moi et m’avait enlacé pour me faire un gros câlin. Je n’en revenais pas !
C’est à ce moment-là que Papa était rentré après sa journée de travail. Il se demandait ce qui se passait. C’est maman qui avait pris papa à part pour lui expliquer ce qui se passait. Une fois au courant papa avait pris la parole pour dire :
Papa : « Bon les jeunes, je vous invite à rester pour manger avec nous, avec notre famille. Je crois que vous avez encore beaucoup de choses à vous dire. Alors si vous voulez rester loger, j’appelle vos parents. Pour Ben, pas de problème, mais Gabriel, c’est à toi de voir.
Gab : Je ne sais pas monsieur, je ne veux pas m’imposer et c’est vrai que je dois encore parler à votre fils et à Benoît.
Papa : Tu sais Gabriel, moi c’est Jean-Claude et la maman de Phil c’est Jacqueline. Tu es le bienvenu dans cette maison.
Gab : Merci, heu, Jean-Claude. Je veux bien rester manger avec vous mais pour ce qui est de loger, il vaut mieux appeler mes parents. Voilà le numéro de téléphone.
Papa : Très bien Gabriel, je vais sonner chez toi et je vais voir si tu peux loger chez nous.
Gab : Merci, vous êtes si gentil avec moi, je ne crois pas que je le mérite.
Mam : Gabriel, tu ne dois pas parler comme ça. Tout le monde peut faire des erreurs, le tout c’est de savoir quelles erreurs on a fait et de ne plus les refaire. Alors, tu as entendu que Phil te pardonne, alors je veux voir un sourire sur ton joli visage ! Allez Gaby, si je peux me permettre !
Gab : Merci, vous êtes si gentille pour moi. Oui mes amis m’appellent « Gaby »
Maman : Bon, voilà les nouvelles, nous allons voir si tu restes pour loger ou pas !
Papa : Voilà Gabriel, tes parents sont d’accord pour que tu loges chez nous. Je veux seulement que cela reste calme ce soir et cette nuit. Je vous fais confiance les jeunes. Puis Ben toi aussi tu peux rester loger, j’ai eu ta maman, Arlette, elle est d’accord. Puis elle m’a dit que vous aviez été adorables lors de ses derniers jours !
Ben : Merci Jean-Claude. Je compte rester clame.
Gab : Oh merci, heu, Jean-Claude. Ça me fait vraiment plaisir. Je vous promets d’être très calme.
Papa : Alors c’est entendu. Nous allons passer à table dans quelques minutes. Mais avant, Phil veux-tu bien aller chercher une, non deux bouteilles de grand ordinaire à la cave.
Moi : Oui Papa, merci d’avoir accepté que Ben et Gaby restent loger à la maison. C’est vraiment sympa.
Papa : Tu sais Phil, je sais que vous avez encore beaucoup de choses à mettre à plat, alors quoi de mieux qu’une soirée entre mecs pour ça !
Moi : Merci, tu sais que je t’aime Papa.
Papa : Mais je le sais mon fils. Et c’est de très bon cœur. »
Voilà, nous allions passer à table, nous allions ensuite pouvoir discuter entre nous de l’avenir, de notre avenir en tant qu’amis, ou en tant que copains. Pour ma part je préfère avoir deux ou trois amis, mais de vrais amis. Ben, quant à lui, était à part, c’était mon « petit ami », mon amant, mon amour ! Bref, j’étais encore sous le choc de la venue de Gaby à la maison et ce qu’il avait raconté. J’étais certain que Gabriel avait encore des choses à raconter. Puis j’avais mon Ben auprès de moi.
Fin des vacances – Repentir.
Nous nous étions réveillés début de matinée. Benoît était souriant, moi un peu moins car c’était notre dernière journée. En effet au soir je rentrais à la maison. Bref ils nous restaient encore quelques heures à nous. Après une bonne douche nous avions mangé des céréales avec du chocolat chaud. Ensuite nous avions fait une nouvelle balade à vélo. Nous étions partis jusqu’au Lion de Waterloo. Nous en avions profité pour monter au-dessus de la butte. Le paysage était formidable, on pouvait voir assez loin. Nous étions heureux d’être venu là, cela nous changeait de nos virées à vélo dans la forêt de Soignes.
A midi nous avions mangé un cornet de frites avec cervelas et une canette de soda. Ben racontait des blagues, moi aussi, mais moins, car je n’en connais pas beaucoup. Nous avions bien ri en tout cas. Nous étions revenus vers la maison de Ben en passant à proximité de la maison de Jean-Pierre, le chef scout. Nous nous étions arrêtés pour le saluer. Bien heureusement il était présent. Ben en avait profité pour poser des questions au sujet de la troupe pionnier. Jean-Pierre avait répondu à Ben, celui-ci était un peu rassuré. Puis Ben avait demandé à Jean-Pierre comment notre relation allait être accueillie par les pionniers. Jean-Pierre avait alors dit à Ben :
J-P : « Ne t’inquiètes pas Ben, tout va bien se passer. Tu me connais et je te le garantis, je serai là pour qu’il n’y ait pas de problème.
Ben : Merci, c’est bien beau, mais avec l’âge, est-ce que certains scouts seraient plus homophobes qu’à la troupe « éclaireur » ?
J-P : Je ne le pense pas Ben. Ce sont les scouts que tu connais, ils te connaissent et ils connaissent aussi Phil. Je suis sûr que cela se passera bien.
Moi : Tu sais Jean-Pierre, pour moi, je pense que cela devrait aller, mais tu vois Benoît n’a pas envie de connaître ce que j’ai connu à l’autre troupe.
J-P : Je te comprends Phil, mais je pense que Ben peut être rassuré, je veillerai au grain !
Ben : Merci Jean-Pierre. Nous serons là pour la journée de passage le dimanche après les vacances.
Nous avions continué à parler de choses et d’autres. Je n’avais rien dit concernant la surprise de la rentrée, soit la remise du brevet scout pour Ben. Jean-Pierre nous a proposé de boire une limonade, ce que nous avions accepté de bon cœur. A un moment le téléphone sonnait chez Jean-Pierre ; il avait décroché. Nous avions pu entendre qu’il parlait avec une fille car il disait souvent des « oui ma chérie » ou encore des « je t’aime ma douce ». Cela nous avait fait sourire. Notre chef J-P était amoureux d’une jeune-fille. Je me demandais quel était son prénom !
Après cinq bonnes minutes Jean-Pierre était revenu près de nous. Il s’était excusé de son absence. C’est moi qui avait alors dit :
Moi : Tu sais J-P, nous ne sommes pas sourds, c’était ta petite amie au téléphone !
J-P : Oui Phil, tu es bien curieux.
Moi : Mais non J-P, je suis content pour toi. Et on peut connaître son prénom à l’élue de ton cœur ?
J-P : Décidément tu es vraiment curieux.
Ben : Non, tu sais J-P, c’est seulement pour info, c’est tout. Cela restera entre nous !
Moi : Aller, Jean-Pierre, dis-nous son prénom !
J-P : Je vais vous le dire, c’est ma petite amie Aurélie.
Moi : C’est un très beau prénom. On ne sait jamais, on la rencontrera peut-être plus tard. ’
Ben : Oh oui ce serait sympa.
J-P : N’allons pas si vite en besogne. Bon vous faites quoi de bon ces vacances ? »
Nous avions raconté à J-P ce que nous avions fait après le camp, du moins pour moi, soit deux nuits passées chez Ben. Ben lui avait expliqué sa semaine de maladie et ensuite sa visite en famille et puis nos deux – trois jours ensemble. Jean-Pierre était heureux d’apprendre que nous avions pu passer quelques jours ensemble. Il nous avait souhaité une bonne fin de semaine et qu’il nous attendait pour la reprise des réunions pionniers.
Nous avions repris nos vélos pour rentrer chez Ben. Arlette nous avait préparé un très bon gouter. Il y avait des gaufres ainsi que des crêpes. Nous avions mangé d’un très bon appétit après cette balade en vélo. Il est vrai que l’air de la campagne avait de quoi nous affamer. Vers dix-huit heures, j’avais salué Arlette et j’avais dit au revoir à mon ami Benoît. Je ne savais quand nous allions pourvoir nous revoir, il restait encore quatre jours avant la reprise des cours. Bref, il avait été convenu que nous nous contactions par téléphone.
Une fois arrivé à la maison, j’avais embrassé maman. Elle m’attendait et voulait savoir ce que je voulais manger pour le souper. Je lui avais expliqué que pour le repas de midi nous avions mangé des frites avec un cervelas. Maman me proposa de faire un spaghetti à la bolognaise. J’étais très heureux de cette proposition.
J’étais ensuite monté à l’étage et j’étais allé voir si Jean n’était dans sa chambre. J’avais frappé à la porte et j’avais entendu « oui ». J’étais rentré. Quand Jean m’a vu, il s’est levé d’un bon pour venir m’enlacer. Il avait l’air très heureux de me voir. Il m’avait même dit que je lui avais manqué car il n’avait personne avec qui jouer depuis deux jours. Nous nous entendions bien Jean et moi. Bref j’étais resté avec Jean une bonne heure à discuter. Nous devions attendre le retour de papa vers les vingt heures. Puis j’avais entendu la sonnerie de la porte d’entrée retentir. Qui pouvait bien venir si tard. Puis dix secondes après, maman criait :
Mam : « Phil, tu as de la visite, tu veux bien descendre !
Moi : Oui, j’arrive.
Une fois arrivé dans le hall d’entrée, je voyais, la devant moi, Benoît ! Mais que diable faisait-il là. Pourquoi était-il venu si tard, nous nous étions quittés il y a à peine deux heures ! Puis juste derrière lui, j’avais reconnu une silhouette que j’avais déjà vue, c’était Gabriel ! Mais qu’est-ce que Benoît faisait avec Gabriel si tard, chez moi et pour me voir ! J’étais resté pétrifié, bloqué sur place à cinq marches de la fin des escaliers. Mais que diable Gabriel foutait-il chez moi ! J’avais commencé à me sentir mal. J’avais la gorge serrée, je sentais monter en moi toute la tension et je me préparais au pire. Je me rappelais ce que son copain Emmanuel m’avait fait subir comme affront lors de classe de neige à l’école. Je voyais que maman se demandait pourquoi j’étais ainsi pétrifié sur place. Elle avait dû monter les quelques marches pour venir prendre et finir cette descente.
Une fois dans le hall d’entrée, j’avais salué Benoît et ensuite j’avais regardé Gabriel de haut en bas, sans rien dire ; j’en aurai été incapable. Gabriel quant à lui était rouge pivoine. Il aurait probablement voulu être une petite souris et ainsi disparaitre sous un tapis ou l’autre. Bref nous nous étions installés au salon.
C’est Benoît qui avait pris la parole pour dire :
Ben : « Écoute Phil, reste calme, Gabriel ne te veut pas de mal, crois-moi ! Il est passé à la maison après ton départ. Il m’a expliqué qu’il avait été trouver Jean-Pierre, bien après notre passage chez lui. Gabriel a quelque chose de très important à dire. Il m’a déjà expliqué pendant un long moment à la maison, mais il devait aussi t’en faire part. Alors écoute Phil et surtout reste calme, il n’y a rien contre toi, sois-en bien certain.
Moi : Je veux bien te croire Ben, mais je suppose que tu t’imagines ce que je ressens, là maintenant !
Ben : Écoute ce que Gabriel a à dire, et tu comprendras !
Mam : Phil, écoute ce que Gabriel veut te dire, ensuite tu verras ce qu’il faut que tu fasses.
Moi : Oui, merci maman. Bon je t’écoute Gabriel.
Gab : Voilà, tout d’abord je te présente mes excuses pour ce que je t’ai fait subir par l’intermédiaire d’Emmanuel, l’élève qui est dans ta classe. Je suis profondément désolé de ce qu’il t’a fait lors des classes de neige !
Moi : Merci Gabriel pour tes excuses, mais je ne suis pas entièrement rassuré !
Gab : Je m’en doute Phil, si tu savais comme je m’en veux. Bon je t’explique. Emmanuel est un copain que je connais depuis quelques années. Nous avons été dans le même club de foot. Puis en parlant je lui ai dit qu’il y avait des gars sympas aux scouts. Puis de fils en aiguilles j’avais dit qu’il y en avait aussi qui étaient homos. J’avais donné des prénoms, comme ça, sans arrière-pensée. Il y avait ton prénom et celui de Benoît. Puis c’est Emmanuel qui a dit qu’il connaissait un gars qui se prénommait Philippe et qui se faisait appeler « Phil ». C’est comme ça que le rapprochement s’est fait avec toi ! Je te dis, j’en suis désolé.
Moi : Oui mais alors pourquoi cet acharnement à mon encontre ?
Gab : Ce que je ne savais pas c’est que Emmanuel était homophobe ! Je ne savais pas qu’il s’en prendrait à toi.
Moi : Tu sais Gabriel, moi non plus je ne savais qu’il était homophobe. Je n’ai jamais, au grand jamais rien dit, ni montré que j’étais gay dans le milieu scolaire.
Gab : Ce qui m’a fait du mal, c’est que je n’ai pas pu faire le camp de Pâques avec vous. Je vais t’en dire plus, la semaine dernière alors que j’étais avec Emmanuel, dans le parc près de chez moi, il s’en est pris à deux jeunes gars, deux gays, qui s’embrassaient sur un banc. Il a commencé par les traiter de tous les noms pour ensuite les frapper. Il voulait que je participe aussi à cette attaque, ce que j’ai refusé. Je suis parti, en pensant à ce que toi aussi tu devais avoir subi comme moqueries de sa part. Je suis directement allé voir la police pour les avertir de ce qui s’était passé au parc.
Moi : Oh, merde alors. Oh pardon !
Gab : Tu comprends Phil. Je peux te dire que Emmanuel n’est plus mon ami, ni mon copain. Je ne suis pas comme lui. Je suis seulement un peu intrigué par les gays. Je ne suis pas homophobe pour autant. C’est pour cette raison que j’étais allé voir Jean-Pierre. Je voulais mettre les choses au point avec lui. Je voulais lui expliquer que c’était par mégarde que j’avais parlé de toi à Emmanuel, je n’avais pas l’intention de te faire du mal. Comme je ne savais pas comment t’expliquer tout ça, c’est Jean-Pierre qui m’a d’abord dit d’aller voir Benoît et ensuite de venir à deux te rencontrer. C’est pour ça que je suis là devant toi. Dis-moi Phil, peux-tu me pardonner !
Moi : Heu, je ne...
Ben : Tu sais Phil, je crois que Gabriel est sincère. Il est très mal et je suis certain qu’il s’en veut énormément. Je te laisse seul juge.
Mam : Phil, c’est à toi de savoir ce que tu envisages de faire, soit tu pardonnes à Gabriel soit tu ne pardonnes pas. C’est à toi que revient le mot de la fin !
Gab : Tu sais Phil, je suis sincèrement désolé de t’avoir causé tant de mal. Je te demande de me pardonner. Et si tu le souhaites, je serai ton ami.
Moi : Tu sais Gabriel, j’ai déjà tellement souffert, j’ai été meurtri dans mon âme, dans ma chair. Mais tu sais, je suis toujours à l’écoute des autres depuis que je sais que la haine n’apporte rien de bon. Alors je te dis Gabriel que je te pardonne. La seule chose que je te demande, c’est de ne plus accepter que qui conque maltraite des gays, des lesbiennes, des bis ou des trans. Peux-tu me le promettre ?
Gab : Oui Phil je te le promets. Merci mon ami de me faire confiance. Merci, merci. »
C’est la première fois que je voyais Gabriel pleurer, là devant moi, devant maman et Benoît. J’avais moi aussi des larmes qui coulaient sur mes joues. Gabriel s’était rapproché de moi et m’avait enlacé pour me faire un gros câlin. Je n’en revenais pas !
C’est à ce moment-là que Papa était rentré après sa journée de travail. Il se demandait ce qui se passait. C’est maman qui avait pris papa à part pour lui expliquer ce qui se passait. Une fois au courant papa avait pris la parole pour dire :
Papa : « Bon les jeunes, je vous invite à rester pour manger avec nous, avec notre famille. Je crois que vous avez encore beaucoup de choses à vous dire. Alors si vous voulez rester loger, j’appelle vos parents. Pour Ben, pas de problème, mais Gabriel, c’est à toi de voir.
Gab : Je ne sais pas monsieur, je ne veux pas m’imposer et c’est vrai que je dois encore parler à votre fils et à Benoît.
Papa : Tu sais Gabriel, moi c’est Jean-Claude et la maman de Phil c’est Jacqueline. Tu es le bienvenu dans cette maison.
Gab : Merci, heu, Jean-Claude. Je veux bien rester manger avec vous mais pour ce qui est de loger, il vaut mieux appeler mes parents. Voilà le numéro de téléphone.
Papa : Très bien Gabriel, je vais sonner chez toi et je vais voir si tu peux loger chez nous.
Gab : Merci, vous êtes si gentil avec moi, je ne crois pas que je le mérite.
Mam : Gabriel, tu ne dois pas parler comme ça. Tout le monde peut faire des erreurs, le tout c’est de savoir quelles erreurs on a fait et de ne plus les refaire. Alors, tu as entendu que Phil te pardonne, alors je veux voir un sourire sur ton joli visage ! Allez Gaby, si je peux me permettre !
Gab : Merci, vous êtes si gentille pour moi. Oui mes amis m’appellent « Gaby »
Maman : Bon, voilà les nouvelles, nous allons voir si tu restes pour loger ou pas !
Papa : Voilà Gabriel, tes parents sont d’accord pour que tu loges chez nous. Je veux seulement que cela reste calme ce soir et cette nuit. Je vous fais confiance les jeunes. Puis Ben toi aussi tu peux rester loger, j’ai eu ta maman, Arlette, elle est d’accord. Puis elle m’a dit que vous aviez été adorables lors de ses derniers jours !
Ben : Merci Jean-Claude. Je compte rester clame.
Gab : Oh merci, heu, Jean-Claude. Ça me fait vraiment plaisir. Je vous promets d’être très calme.
Papa : Alors c’est entendu. Nous allons passer à table dans quelques minutes. Mais avant, Phil veux-tu bien aller chercher une, non deux bouteilles de grand ordinaire à la cave.
Moi : Oui Papa, merci d’avoir accepté que Ben et Gaby restent loger à la maison. C’est vraiment sympa.
Papa : Tu sais Phil, je sais que vous avez encore beaucoup de choses à mettre à plat, alors quoi de mieux qu’une soirée entre mecs pour ça !
Moi : Merci, tu sais que je t’aime Papa.
Papa : Mais je le sais mon fils. Et c’est de très bon cœur. »
Voilà, nous allions passer à table, nous allions ensuite pouvoir discuter entre nous de l’avenir, de notre avenir en tant qu’amis, ou en tant que copains. Pour ma part je préfère avoir deux ou trois amis, mais de vrais amis. Ben, quant à lui, était à part, c’était mon « petit ami », mon amant, mon amour ! Bref, j’étais encore sous le choc de la venue de Gaby à la maison et ce qu’il avait raconté. J’étais certain que Gabriel avait encore des choses à raconter. Puis j’avais mon Ben auprès de moi.