Puisque je ne me suis pas exposé au soleil, j’ai suivi les conseils de Nostalgique et je vous ai concocté une belle suite. Ce sera plutôt à vous de me dire si elle belle, si elle n’est pas belle il y aura au moins à boire et à manger. Je précise que je ne suis pas sponsorisé par l’office du tourisme valaisan, ni par les producteurs locaux, mais que je donne volontiers mon adresse en privé s’ils veulent me faire un cadeau.
Chapitre 5 - Week-end de la Fête nationale suisse (7)
Dimanche 2 août 1964, Expo 64, Lausanne
Stefan et Peter se levèrent tôt, comme à leur habitude, malgré une nuit assez courte. Ils quittèrent la cabane, nus avec leurs affaires dans leurs sacs à dos, pour faire leur toilette à l’eau chaude dans une salle de bain de la maison. Koen et Frédéric étaient aussi debout car ils voulaient arriver à l’Expo 64 avant la foule. Pour gagner du temps, ils se douchèrent les quatre ensemble, ce qui leur en fit perdre : sur les conseils avisés de Koen, ils durent effectuer une masturbation hygiénique afin de décongestionner leurs organes de la reproduction.
Après un petit déjeuner rapide, ils longèrent le lac Léman sur le Quai d’Ouchy. Le temps avait fraîchi, les embruns achevèrent de les réveiller. Ils prirent la télécabine jusqu’à l’entrée de l’exposition. Ils visitèrent les différents secteurs, plus ou moins intéressés selon leurs passions. Koen regretta qu’aucune attraction ne fût consacrée à la sexualité, il aurait imaginé un pavillon où les visiteurs se seraient fait photographier le sexe afin de constituer une collection unique, les photos des derniers jours auraient été exposées.
Ils sortirent à 15 heures, Urbain attendait les deux apprentis pour les reconduire chez eux, Charles leur ayant offert le transport afin de les remercier de leurs prestations ; Dominique attendait Frédéric et Koen avec sa deuche pour monter à Verbier.
— Bonne chance, dit Urbain, j’espère que vous arriverez avant demain.
— T’inquiète, fit Dominique, elle ne m’a jamais lâché.
— Il n’y a que les Français pour construire un truc comme ça.
— On sait que tu préfères les grosses Allemandes, dit Frédéric.
— Les voitures, oui. Je conduis celle que ton père achète.
— Et que diras-tu lorsqu’il aura une Fiat 500 ?
— Euh, je craindrais de perdre mon emploi.
Dimanche 2 août 1964, chalet de Frédéric, Verbier
Ils arrivèrent sans encombre au chalet à Verbier alors qu’il pleuvait. Le chauffage étant hors service l’été, Koen s’empressa de faire du feu dans la cheminée, feu qui servirait aussi à faire fondre le fromage pour une raclette. Un habitant du village était chargé d’entretenir le bâtiment, Frédéric lui avait demandé de mettre une demi-meule de fromage de Bagnes au frigo, ainsi que du Fendant. Ils débouchèrent une première bouteille pour l’apéritif.
— Pas mal ce chalet, dit Dom, je m’imaginais quelque chose de plus petit.
— Il n’y a pourtant que trois chambres, une pour mes parents, une pour mes sœurs et une pour moi, et qu’une seule salle de bain.
— Ce n’est pas un problème, dit Koen, nous nous doucherons ensemble, il faut économiser l’eau.
— Et comment faisiez-vous si vous aviez des invités ? demanda Daniel.
— Je dormais avec mes sœurs, dit Frédéric.
— Je comprends, dit Dom, cette habitude familiale de se… mélanger.
— Vous jouiez au docteur ? demanda Koen.
— Je préfère ne pas répondre à ta question très indiscrète.
Frédéric cuisit des pommes de terre en robe des champs et il racla le fromage, Dominique le relaya pour qu’il pût aussi manger. Ils s’installèrent ensuite au salon pour boire le café. Frédéric apporta une bouteille de Williamine et une d’Abricotine de la région, remplit généreusement les verres, mit un 33 tours avec la Sonate pour piano nº 8 de Beethoven, dite Pathétique, sur le tourne-disques, avant de s’asseoir sur le canapé à côté de son cousin. Koen et Dom étaient dans des fauteuils en face.
À la fin du morceau, Dominique rompit le silence :
— Vous êtes mignons les deux cousins, on dirait des amoureux.
— Je vois où tu veux en venir, dit Frédéric, nous voulions vous en parler.
— Je vous écoute, alors.
— Je pense que tu aimerais savoir quelle sont nos relations, Daniel et moi.
— Si ça ne vous dérange pas d’en parler.
Frédéric but une gorgée d’eau-de vie avant de commencer :
— C’est assez simple. Lorsque Daniel est rentré d’Amérique et que je suis allé le chercher à l’aéroport, j’ai été séduit, je ne l’avais pas vu souvent et j’avais un mauvais souvenir de lui. J’étais encore puceau et j’ai eu envie de faire quelques découvertes avec lui. Ensuite, vous savez ce qui s’est passé, tu as rencontré Daniel à la clinique et moi Koen à l’école. L’après-midi avant de souper chez toi, nous avons décidé de faire l’amour dans la forêt pour ce qui devait être la première et la dernière fois.
— Tu sais que moi je n’étais plus puceau, fit Daniel.
— Oui, je sais, dit Dom, je ne t’ai jamais demandé un certificat de virginité.
— Moi non plus, je n’en jamais demandé un à Frédéric, dit Koen, et je lui ai soigné le…
— Bref, dit Frédéric, tout paraissait clair à ce moment-là. Après, j’ai découvert que Koen était… volage.
— Moi ? fit l’intéressé, volage ?
— Tu donnerais ton âme au Diable pour voir une queue bandée, et ne me dis pas que c’est pour la science.
— Je n’irais pas jusque-là car je ne crois ni en Dieu, ni au Diable.
— J’ai aussi appris hier que vous envisagiez, Daniel et toi, d’avoir une sexualité libre et de séjourner avec des hippies.
— C’est exact, dit Dom, je vais t’expliquer, c’est un essai. Nous ne pourrons jamais avoir d’enfants, Daniel et moi, tu en connais les raisons. Je me suis demandé si nous ne pourrions pas vivre en communauté avec d’autres personnes, former une grande famille, nous pourrions envisager d’avoir des enfants avec d’autres femmes ou de profiter de ceux d’autres couples.
— Je vois, dit Koen, comme dans les pays communistes, partager la cuisine et les toilettes.
— Ils sont obligés, eux, nous ça serait volontaire et nous aurions plus de confort et d’intimité.
— Une communauté petite-bourgeoise, dit Frédéric en riant.
— Tu sais, fit Daniel, ce ne sont que des idées en l’air, il faudra trouver les bonnes personnes et ce ne sera pas facile. Vous voudriez aussi faire partie de la communauté ? Cela te dérangerait, Koen ?
— Moi ? Je passerai quinze heures par jour à l’hôpital, il me faudra juste un lit pour dormir.
— Pas de sexe ?
— Il baisera avec ses étudiants, dit Frédéric, comme le professeur Latte.
— Le professeur Latte ne baise pas avec ses étudiants, objecta Koen.
— Il les étudie pendant l’orgasme, c’est la même chose, dit Frédéric. Je préfèrerais une maison où je pourrais accueillir des hommes, comme chez les architectes. Je ne pense pas que ce serait bien vu dans une communauté avec des enfants.
Frédéric remplit les tasses de café et les verres de digestif, il dit ensuite :
— Après toutes ces explications vous aurez compris que nous vous demandons la permission, Daniel et moi, d’avoir des relations sexuelles de temps en temps. Dans le mode de vie que nous avons choisi, je ne pense pas que cela vous choquera.
— Et ce n’est pas de l’inceste, ajouta Daniel, je suis allé consulter le code pénal dans une bibliothèque.
— Je te donne mon accord illimité jusqu’à notre mariage dans 60 ans, dit Koen. Après on restera fidèles jusqu’à ce que la mort nous sépare.
— Je n’irais pas jusque-là, dit Dominique, je proposerais d’en reparler de temps en temps, pour voir comment nos couples évoluent.
Frédéric regarda son cousin, ils acquiescèrent.
— Et vous aurez quand vos prochaines relations ? s’inquiéta Koen.
— Cette nuit, dit Frédéric en riant, mais on va finir tranquillement la soirée avant.
Dom regarda Koen, l’air interrogatif, il lui fit un sourire, elle ne serait pas seule pour dormir. Puisque Frédéric avait dit qu’il était volage…
Chapitre 5 - Week-end de la Fête nationale suisse (7)
Dimanche 2 août 1964, Expo 64, Lausanne
Stefan et Peter se levèrent tôt, comme à leur habitude, malgré une nuit assez courte. Ils quittèrent la cabane, nus avec leurs affaires dans leurs sacs à dos, pour faire leur toilette à l’eau chaude dans une salle de bain de la maison. Koen et Frédéric étaient aussi debout car ils voulaient arriver à l’Expo 64 avant la foule. Pour gagner du temps, ils se douchèrent les quatre ensemble, ce qui leur en fit perdre : sur les conseils avisés de Koen, ils durent effectuer une masturbation hygiénique afin de décongestionner leurs organes de la reproduction.
Après un petit déjeuner rapide, ils longèrent le lac Léman sur le Quai d’Ouchy. Le temps avait fraîchi, les embruns achevèrent de les réveiller. Ils prirent la télécabine jusqu’à l’entrée de l’exposition. Ils visitèrent les différents secteurs, plus ou moins intéressés selon leurs passions. Koen regretta qu’aucune attraction ne fût consacrée à la sexualité, il aurait imaginé un pavillon où les visiteurs se seraient fait photographier le sexe afin de constituer une collection unique, les photos des derniers jours auraient été exposées.
Ils sortirent à 15 heures, Urbain attendait les deux apprentis pour les reconduire chez eux, Charles leur ayant offert le transport afin de les remercier de leurs prestations ; Dominique attendait Frédéric et Koen avec sa deuche pour monter à Verbier.
— Bonne chance, dit Urbain, j’espère que vous arriverez avant demain.
— T’inquiète, fit Dominique, elle ne m’a jamais lâché.
— Il n’y a que les Français pour construire un truc comme ça.
— On sait que tu préfères les grosses Allemandes, dit Frédéric.
— Les voitures, oui. Je conduis celle que ton père achète.
— Et que diras-tu lorsqu’il aura une Fiat 500 ?
— Euh, je craindrais de perdre mon emploi.
Dimanche 2 août 1964, chalet de Frédéric, Verbier
Ils arrivèrent sans encombre au chalet à Verbier alors qu’il pleuvait. Le chauffage étant hors service l’été, Koen s’empressa de faire du feu dans la cheminée, feu qui servirait aussi à faire fondre le fromage pour une raclette. Un habitant du village était chargé d’entretenir le bâtiment, Frédéric lui avait demandé de mettre une demi-meule de fromage de Bagnes au frigo, ainsi que du Fendant. Ils débouchèrent une première bouteille pour l’apéritif.
— Pas mal ce chalet, dit Dom, je m’imaginais quelque chose de plus petit.
— Il n’y a pourtant que trois chambres, une pour mes parents, une pour mes sœurs et une pour moi, et qu’une seule salle de bain.
— Ce n’est pas un problème, dit Koen, nous nous doucherons ensemble, il faut économiser l’eau.
— Et comment faisiez-vous si vous aviez des invités ? demanda Daniel.
— Je dormais avec mes sœurs, dit Frédéric.
— Je comprends, dit Dom, cette habitude familiale de se… mélanger.
— Vous jouiez au docteur ? demanda Koen.
— Je préfère ne pas répondre à ta question très indiscrète.
Frédéric cuisit des pommes de terre en robe des champs et il racla le fromage, Dominique le relaya pour qu’il pût aussi manger. Ils s’installèrent ensuite au salon pour boire le café. Frédéric apporta une bouteille de Williamine et une d’Abricotine de la région, remplit généreusement les verres, mit un 33 tours avec la Sonate pour piano nº 8 de Beethoven, dite Pathétique, sur le tourne-disques, avant de s’asseoir sur le canapé à côté de son cousin. Koen et Dom étaient dans des fauteuils en face.
À la fin du morceau, Dominique rompit le silence :
— Vous êtes mignons les deux cousins, on dirait des amoureux.
— Je vois où tu veux en venir, dit Frédéric, nous voulions vous en parler.
— Je vous écoute, alors.
— Je pense que tu aimerais savoir quelle sont nos relations, Daniel et moi.
— Si ça ne vous dérange pas d’en parler.
Frédéric but une gorgée d’eau-de vie avant de commencer :
— C’est assez simple. Lorsque Daniel est rentré d’Amérique et que je suis allé le chercher à l’aéroport, j’ai été séduit, je ne l’avais pas vu souvent et j’avais un mauvais souvenir de lui. J’étais encore puceau et j’ai eu envie de faire quelques découvertes avec lui. Ensuite, vous savez ce qui s’est passé, tu as rencontré Daniel à la clinique et moi Koen à l’école. L’après-midi avant de souper chez toi, nous avons décidé de faire l’amour dans la forêt pour ce qui devait être la première et la dernière fois.
— Tu sais que moi je n’étais plus puceau, fit Daniel.
— Oui, je sais, dit Dom, je ne t’ai jamais demandé un certificat de virginité.
— Moi non plus, je n’en jamais demandé un à Frédéric, dit Koen, et je lui ai soigné le…
— Bref, dit Frédéric, tout paraissait clair à ce moment-là. Après, j’ai découvert que Koen était… volage.
— Moi ? fit l’intéressé, volage ?
— Tu donnerais ton âme au Diable pour voir une queue bandée, et ne me dis pas que c’est pour la science.
— Je n’irais pas jusque-là car je ne crois ni en Dieu, ni au Diable.
— J’ai aussi appris hier que vous envisagiez, Daniel et toi, d’avoir une sexualité libre et de séjourner avec des hippies.
— C’est exact, dit Dom, je vais t’expliquer, c’est un essai. Nous ne pourrons jamais avoir d’enfants, Daniel et moi, tu en connais les raisons. Je me suis demandé si nous ne pourrions pas vivre en communauté avec d’autres personnes, former une grande famille, nous pourrions envisager d’avoir des enfants avec d’autres femmes ou de profiter de ceux d’autres couples.
— Je vois, dit Koen, comme dans les pays communistes, partager la cuisine et les toilettes.
— Ils sont obligés, eux, nous ça serait volontaire et nous aurions plus de confort et d’intimité.
— Une communauté petite-bourgeoise, dit Frédéric en riant.
— Tu sais, fit Daniel, ce ne sont que des idées en l’air, il faudra trouver les bonnes personnes et ce ne sera pas facile. Vous voudriez aussi faire partie de la communauté ? Cela te dérangerait, Koen ?
— Moi ? Je passerai quinze heures par jour à l’hôpital, il me faudra juste un lit pour dormir.
— Pas de sexe ?
— Il baisera avec ses étudiants, dit Frédéric, comme le professeur Latte.
— Le professeur Latte ne baise pas avec ses étudiants, objecta Koen.
— Il les étudie pendant l’orgasme, c’est la même chose, dit Frédéric. Je préfèrerais une maison où je pourrais accueillir des hommes, comme chez les architectes. Je ne pense pas que ce serait bien vu dans une communauté avec des enfants.
Frédéric remplit les tasses de café et les verres de digestif, il dit ensuite :
— Après toutes ces explications vous aurez compris que nous vous demandons la permission, Daniel et moi, d’avoir des relations sexuelles de temps en temps. Dans le mode de vie que nous avons choisi, je ne pense pas que cela vous choquera.
— Et ce n’est pas de l’inceste, ajouta Daniel, je suis allé consulter le code pénal dans une bibliothèque.
— Je te donne mon accord illimité jusqu’à notre mariage dans 60 ans, dit Koen. Après on restera fidèles jusqu’à ce que la mort nous sépare.
— Je n’irais pas jusque-là, dit Dominique, je proposerais d’en reparler de temps en temps, pour voir comment nos couples évoluent.
Frédéric regarda son cousin, ils acquiescèrent.
— Et vous aurez quand vos prochaines relations ? s’inquiéta Koen.
— Cette nuit, dit Frédéric en riant, mais on va finir tranquillement la soirée avant.
Dom regarda Koen, l’air interrogatif, il lui fit un sourire, elle ne serait pas seule pour dormir. Puisque Frédéric avait dit qu’il était volage…
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