10-04-2021, 10:26 AM
TOME 5 : PARTAGE.
Chapitre 1.
Le voyage de retour s’était très bien passé. Nous avions déjà discuté entre nous de ce que nous allions pouvoir faire aux Pionniers, sachant que pour cinq ou six d’entre nous ce serait notre dernier camp. C’est alors que Jean-Pierre est venu près de nous pour nous dire qu’en septembre les plus anciens allaient intégrer le clan, mais qu’il y avait une nouvelle section, section qui se nommait « JER », qui veut dire « Jeunes En Route ». Nous allions être en fait le relais entre les sections louveteaux, éclaireurs et pionniers d’une part et le clan d’autre part. Il y aurait des projets qui seraient mis sur pieds et certaines activités et formations à l’animation. Voilà nous étions déjà un peu plus au courant.
A l’arrivée du train en gare à Bruxelles, nous nous étions rassemblés sur un des côté de la place. Un dernier rassemblement avait été organisé devant les parents et les familles. C’est lors ce rassemblement que les chefs de la troupe m’avaient appelé. Donc au milieu du carré, faisant face au staff de troupe, j’avais fait un salut scout impeccable. Puis c’est Bruno qui s’était dirigé vers moi. Il était très solennel, puis il me remettait le brevet scout. C’est l’ultime brevet montrant la connaissance et le respect de tous les principes scouts. Ce brevet mettait en fait un terme à l’évolution au sein de la troupe, étant arrivé à l’accomplissement complet de ma vie de scout au sein de la troupe.
Toutes les personnes qui étaient présentes avaient applaudi. J’avais les yeux qui s’embrumaient, mais de larmes de joie. Je ressentais une très grande fierté et une énorme joie.
Après les cris de patrouilles et les derniers saluts, nous avions rejoint nos familles. Maman était très heureuse pour moi, Jean lui aussi était fort ému. Moi de mon côté j’avais une large sourire qui en disait long sur mon état psychologique, j’étais enfin heureux.
Nous étions rentrés à la maison. Il était déjà tard et papa allait rentrer, il avait été recherché Anne qui était en stage de basketball. J’avais dit à maman et à Jean que j’attendrais qu’ils soient rentés pour raconter ce que j’avais vécu à ce camp de Pâques.
Maman préparait le souper. Pour me faire plaisir elle avait fait des frites maisons, soit des frites faites à partir de pommes de terre spéciales frites, précuites une première fois dans de la graisse de bœuf, avec une salade composée et bien entendu un steak. Jean avait aidé maman en épluchant les pommes de terre et en lavant la salade. J’avais de mon côté mis la table dans la salle à manger. J’avais demandé à maman s’il fallait mettre des verres à vin ou d’autres verres. La réponse a été :
Mam : « Mon grand, tu peux mettre des verres à vin. Je croix qu’on a quelque chose à fêter !
Moi : Oui Maman, tu sais que ça me fait plaisir toute cette attention que vous m’accordez !
Mam : Mais Phil, c’est normal. Tu sais très bien que nous t’aimons tous et quand je vois que tu as un large sourire et que tu te sens bien mieux dans ta peau, ça me fais chaud au cœur.
Moi : Merci Maman. Peux-tu me faire un gros câlin, je t’aime tellement !
Mam : Viens dans mes bras mon grand. »
Maman m’avait fait un gros câlin. J’étais heureux d’être dans ses bras. Jean voyant le tableau s’était joint à nous pour me montrer que lui aussi m’aimait. Il m’aimait mon petit frère et lui aussi était heureux de me voir comme ça, radieux et plein de vie !
La porte d’entrée s’ouvrait, je savais que c’était Papa et Anne qui rentraient. C’est Anne qui la première m’avait sauté au cou. Elle me voyait radieux et elle m’avait donné des bisous sur les joues. Puis ce fut Papa qui était venu m’embrasser. Il m’avait lui aussi fait un gros câlin. Puis il m’avait dit :
Papa :« Oh là mon grand, tu as l’air bien en forme et tout guilleret ! Je crois que tu as passé un très bon camp dans les fagnes !
Moi : Oui Papa, c’était super génial. Bon je vais vous expliquez, enfin si on a le temps Maman !
Mam : Oui Phil, on a le temps. Mais je propose que nous prenions l’apéro ensemble, en famille.
Papa : C’est une excellente idée. D’autant plus que je pense que notre grand garçon a pas mal de chose à raconter.
Jean : Oui, il n’a même rien dit, il voulait que nous soyons tous réunis pour nous raconter son camp.
Moi : Oui, j’aime bien laisser un peu de suspens pour faire mousser ceux qui attendent que nous soyons tous réunis.
Anne : Bon Phil, c’est bien beau, mais j’ai hâte de savoir comment ça s’est passé. Tu as l’air tellement heureux que ça me fait vraiment chaud au cœur. Allez mon frérot, on t’écoute ! »
Je commençais donc la narration de cette épopée architecturale de cette construction de deux ponts et la vie des scouts durant ce camp hors du commun.
J’avais donc raconté tout le camp. Du début à la fin, le travail de construction, le logement dans la grange, la salle de douche, les repas et la réception à l’issue de la réalisation des deux ponts. Je n’avais pas oublié de parler de ce que les chefs m’avaient dit, que j’avais l’étoffe d’un meneur, d’un chef de troupe. Puis il y avait la scission de la troupe en deux parties en fonction de l’âge. J’expliquais que j’allais être versé chez les pionniers dès la prochaine réunion. Puis à l’issue du grand camp que je serai alors durant un an dans le groupe JER. Puis il ne restait qu’une chose à raconter à Papa et à Anne, Maman et Jean savaient ce qui s’était passé, c’était le dernier rassemblement devant la gare.
J’avais expliqué l’appel que Bruno avait fait à mon égard devant toute la troupe et les parents réunis. Je leur disais que j’avais été appelé et que j’avais reçu le brevet scout, brevet réservé aux meilleurs. Puis c’est mon frère adoré qui avait pris la parole :
Jean : « J’étais très ému et très heureux pour toi Phil. J’avais les larmes aux yeux. Si tu savais comme je suis content pour toi !
A ses mots, des larmes coulaient sur les joues empourprées de mon frère. Il avait été si ému de voir comment j’avais été si bien traité et accepté par les scouts. J’avais été enlacé mon frère en le remerciant.
Papa : Allez mes garçons, venez près de moi. Si vous saviez comme je suis fier de vous. Vous êtes deux frères qui vous aimez très fort. C’est la même chose pour votre sœur. Vous êtes unis comme les doigts d’une main, vous vous soutenez les uns les autres. Cela nous comble de joie votre maman et moi.
Mam : Bon, je propose que nous passions à table pour manger. Il se fait tard et j’ai faim.
Moi : Moi aussi j’ai faim. Qui veut un bon steak frites - salade ? »
Nous nous étions tous mis à rire de bon cœur. Et on pouvait entendre « moi, moi ! »
Le repas s’était très bien passé. Nous avions mangé de bon appétit, il faut dire que j’avais faim. Cette aventure de construction de deux ponts avait eu raison de ma force, j’étais assez fatigué. Nous parlions de choses et d’autres. Papa me demandait des renseignements sur la façon dont nous nous y étions pris pour la construction des ponts etc. Anne de son côté voulait savoir comment les autres scouts avaient réagi lorsque j’avais été proposé au brevet scout. Jean lui voulait savoir si j’avais été épargné par les scouts au sujet de ma sexualité. Bref chaque membre de la famille avait envie d’en savoir plus sur ce que j’avais vécu lors de ce camp de Pâques.
A l’issue du souper j’avais téléphoné à Benoît pour savoir comment il allait, s’il était soigné et savoir si nous pouvions nous voir. Il restait encore une semaine de congé et nous pouvions en profiter. Ben allait déjà mieux. Je lui avais dit que je voulais lui parler du camp et de ce qui s’était passé. J’avais envie de le voir très vite, mais je devais attendre deux jours, car il partait avec sa famille en visite chez une tante en province. Nous nous étions donné rendez-vous pour le lundi vers 10 heures chez lui.
J’avais hâte d’être le lundi matin pour retrouver Benoît. Durant le week-end j’étais allé dire un petit bonjour à Mamy et Papy. Ils étaient heureux de me voir. J’avais donc pu aussi leur raconter mon camp.
Le week-end étant enfin terminé, j’étais allé me coucher assez tôt en vue d’être en forme pour retrouver Benoît. Je l’avais contacté en vue voir ce que nous allions faire et il avait été décidé d’aller à la patinoire faire du patin à glace. Mon réveil avait été réglé sur huit heures, nous étions en vacances et je n’avais pas envie non plus de me lever trop tôt.
J’avais avalé mon petit déjeuner et je m’étais préparé pour aller chez Benoît. J’avais un sac car j’étais certain que j’allais loger chez lui une ou même deux nuits.
J’étais arrivé chez lui assez tôt, soit vers neuf heures vingt. J’étais tellement pressé de le revoir. Ben venait de se lever et il déjeunait avec Arlette, sa maman, et sa sœur Christine. J’avais été invité à me joindre à eux pour prendre une tasse de chocolat chaud. Avant cela j’avais bien entendu été embrassé mon amour de Ben. Nous nous étions étreints très chaleureusement, cela faisait une bonne semaine que nous ne nous étions plus vus.
Ben avait trouvé que j’étais bien épanoui, que j’avais du pep et que ma mine était déjà un peu halée. C’était surement le séjour dans les fagnes pour la construction des ponts, soit d’être au grand air toute la journée.
Une fois le petit déjeuner terminé, Ben m’avait fait monter dans sa chambre. Nous nous étions assis sur son lit et nous nous étions embrassés avec fougue, nos bouches s’étaient enfin retrouvées, elles s’étaient ouvertes et nos langues étaient alors entrer dans la danse. Nous nous embrassions goulument presque à en perdre haleine. Puis au bout de cinq minutes, malgré la bosse dans nos slips, nous nous étions contentés de nous caresser les cheveux et la figure. Mon Ben avait toujours sa chevelure blonde, une chevelure d’un ange venu d’un pays où il fait toujours beau. (Du moins c’est ce que je croyais, tellement mon amoureux était beau.). Ses cheveux étaient encore relativement soyeux, mais cela n’allait pas durer, car avec l’âge la texture de ceux-ci allait quelque peu changer, ils allaient devenir un peu plus épais et donc un peu moins soyeux.
Puis ayant enfin fini nos retrouvailles, j’avais pris un air un peu plus sérieux et j’avais raconté à Ben le déroulement du camp, sans omettre aucun détail, même la branlette dans le sac de couchage. Puis j’avais expliqué que j’avais reçu le brevet scout et bien entendu je lui avais dit que j’aurais bien aimé qu’il fut lui aussi présent lors ce camp. J’avais bien vu que Ben faisait la moue. Puis s’étant repris il m’avait enlacé pour me féliciter. Je savais que Ben s’attendait lui aussi à recevoir le brevet scout, mais comme il n’était pas présent au camp, il n’avait donc pas pu être évalué et donc de ce fait avoir ce brevet.
Puis ayant pris une nouvelle fois un ton très sérieux, je lui avais expliqué les changements qui allaient être opérés à la reprise après les vacances de Pâques. La troupe allait être scindée en deux troupes, l’une, la troupe éclaireur et l’autre, la troupe pionnier. Ben ouvrait de grands yeux, il en avait entendu parler, mais il pensait que cela se serait fait en septembre, mais si tôt. Puis j’avais parlé de la suite, c’est-à-dire de l’année JER (Jeunes En Route). J’avais expliqué à ben ce qu’il allait en advenir des scouts qui voulaient poursuivre. Certains d’entre eux après un an de JER et en fonction des formations suivies, pouvaient alors devenir chef dans les sections, louveteaux, éclaireurs ou pionniers. Ben savait donc que dans quinze jours, soit pour la réunion de reprise, nous allions être des « pionniers ». Puis bien vite, soit en septembre, nous serions alors dans notre année de JER.
Cela allait quelque peu changer nos habitudes. Puis nous ne savions pas trop ce que notre orientation sexuelle allait avoir comme incidences aux pionniers et ensuite au JER. Nous n’y avions jamais pensé. Nous étions très bien acceptés aux scouts (12 – 17) et nous ne savions pas si ce serait la même chose par la suite.
Ben ayant regardé sa montre, il m’avait proposé de faire quelques parties de cartes avant de dîner. Nous irions faire du patin à glace l’après-midi. Le temps était passé assez vite. Nous nous étions proposés à mettre la table, ce qu’Arlette avait bien entendu accepté. Nous avions mangé du pain avec de la charcuterie et du fromage, nous allions manger au soir. Ben m’avait dit qu’il avertirait ses parents lors du repas du soir sur les changements qui allaient se faire au niveau des scouts. Arlette m’avait d’ailleurs prévenu que je pouvais rester loger deux nuits si je voulais ; j’avais bien sûr accepté bien volontiers, Ben étant lui aussi très ravi de cette proposition.