09-04-2021, 10:13 AM
Nous voilà le jour de la décision concernant la tutelle de Julien et de Stéphanie, de l’émancipation de Stéphanie. Les tuteurs seront désignés. Si Stéphanie est émancipée, elle pourra être également tutrice de son frère. C’est donc un jour particulier.
La veille était un jour calme, pas de mauvaise surprise. Julien suit bien les recommandations de Corentin, le kiné. À l’issue de la séance, Julien a pu se baigner dans la piscine. Bien entendu aidé de Phil et des deux filles pour entrer et sortir de l’eau. Il est évident que dans l’eau Juju a été aussi soutenu pour qu’il ne boive pas la tasse. Enfin des rires et des éclats de voix pleins de bonne humeur. Stéphanie s’est aperçue que l’avenir s’éclaircissait et que malgré le malheur il fallait aller de l’avant et faire confiance aux gens qui l’aident et la soutiennent.
La nuit s’est très bien passée, pas de cauchemar. Le réveil se fait tout en douceur. Julien sait très bien qu’il sera soutenu et quoi qu’il arrive, il sait que Phil sera à ses côtés. C’est le moment du petit déjeuner. Tous sont à table, papa n’est pas parti travailler, et pour cause. Il est certain que tout se passera au mieux pour les deux orphelins. Stéphanie est un peu stressée mais pas plus que ça. Elle sait que de toutes manières tout sera mis en œuvre pour le bien de son frère et le sien. Elle dit à toute la famille qu’il faut y croire. Je pense que Delphine y est pour quelque chose, elle a boosté sa chérie.
Après le premier repas de la journée Papa prend contact avec l’avocat qui s’occupe des deux jeunes. Tout est normalement en bonne voie. La suite sera de s’occuper des avoirs et de la maison de leurs parents.
Corentin arrive, il s’occupe de Julien. Pour ma part je pense déjà à la fête qui pourrait être organisée pour marquer le retour de Julien à la vie normale. J’ai déjà quelques idées mais il faudra que papa les approuve et qu’il participe aux frais qui seront inhérents. Il faut que je prépare ça avec les deux filles. Je vais attendre quelques jours et encore envisager quelques activités en plus.
Puis je suis sorti de mes pensées par Corentin. Il me demande de venir dans la chambre pour rejoindre Juju. J’entre et je vois que Julien est assis sur la chaise. Puis avec l’aide de Corentin il se lève et se place entre les deux barres parallèles. Il commence à avancer sous le regard du kiné et le mien. Julien parvient à faire toute la longueur en traînant des pieds, ce qui est tout à fait normal ! Je suis déjà étonné de voir qu’il avance ainsi et je l’encourage alors qu’il fait demi-tour pour revenir à son point de départ. Une fois au bout, je l’aide à s’asseoir et je l’embrasse un court instant sur la bouche.
Une fois cette séance terminée, Corentin discute avec maman. Il demande comment s’est passée la séance de baignade de la veille ; elle lui répond qu’avec l’aide des filles et la mienne, et qu’il n’y a eu aucun problème particulier. Rendez-vous est pris pour demain, pour une nouvelle séance de kiné. Il ajoute aussi que j’aurai droit à un massage tout comme Julien !
Il est temps de passer à table. Nous mangeons simplement des tartines avec du fromage et de la charcuterie. Il n’y a pas beaucoup de discussions, on sent que le moment est important : dans quelques heures Stéphanie et Julien seront fixés sur leur sort. Maman trouve toujours un bon mot pour les rassurer et nous par la même occasion. Une bonne tasse de café pour terminer le repas, accompagnée d’un spéculoos.
Il est treize heures vingt, il est temps de partir. J’aide Julien à entrer dans la voiture, à l’avant droit, c’est là qu’il y a le plus de place pour qu’il puisse étendre ses jambes. La chaise roulante est placée dans le coffre. Stéphanie et maman prennent place à l’arrière. Je reste à côté de Delphine, sur le seuil de la porte de la maison. Nous laissons donc nos chéris avec nos parents aller devant le Tribunal de la Jeunesse en vue de connaître la décision prise pour la tutelle et l’émancipation de Stéphanie.
Delphine et moi rentrons dans la maison. Nous tournons en rond. Nous nous asseyons finalement sur les fauteuils de la terrasse. Nous ne parlons pas. Je suis dans mes pensées, je me projette dans l’avenir avec Julien à mes côtés. Je le vois qui marche sans claudiquer, d’une allure sportive, ni trop vite ni trop lent. Je l’imagine avec ses cheveux longs, vêtu d’un bermuda beige et d’un tee-shirt blanc et porteur d’espadrilles. Bien entendu comme nous sommes en été le port de lunettes de soleil est indispensable. Je le rejoins et nous marchons ensembles en nous tenant par la main. Nous rejoignons nos amis, gays eux aussi, pour passer un très bon après-midi de repos en commun. Nous nous dirigeons à plusieurs couples vers la plage de sable blanc, près des pinèdes. Le soleil luit de mille feux et le ciel est bleu azur. Nous voyons la mer et à cet instant nous ne disons plus un mot, nous regardons la beauté du paysage. Il n’y a presque personne sur cette plage naturiste. C’est Julien qui crie alors : « tout le monde à l’eau. » Nous nous dévêtons rapidement, laissant nos habits en tas et nous courons vers l’océan bleuté sous l’effet des rayons du soleil. Je trébuche et j’ouvre les yeux ! Je suis sur la terrasse près de ma sœur qui me demande si je vais bien. J’ai crié : « Julien » semble-t-il. Tout laisse supposer que dans mon rêve, lorsque je chutais, j’appelais mon chéri.
Je suis en nage. Je raconte à ma grande sœur ce que j’ai rêvé. Elle me dit que j’ai de l’imagination. Je me lève et je vais vers la piscine, j’ôte mes vêtements et je plonge nu dans l’eau. Deux minutes après Delphine me rejoint. C’est alors que nous parlons de notre avenir avec nos chéris. La rentrée est proche, soit dans trois semaines, vers le quinze septembre. Il va falloir que Julien soit sur pieds pour qu’il puisse suivre les cours dans les amphithéâtres souvent pourvus d’escaliers. Moi-même je serai sur le même campus mais les salles de cours sont à l’opposé pour les filières scientifiques. Bref il va falloir s’organiser tant pour les transports, pour les repas et autres activités extra universitaires.
Je sors de la piscine pour aller me servir un verre d’eau, j’en propose un aussi à ma frangine. Je regarde l’heure à l’horloge du salon, il est déjà quinze heures vingt-six. Je pense qu’ils reviendront vers seize heures trente au plus tard. Je rejoins ma sœurette avec le verre qu’elle attend. Je lui communique l’heure, elle trouve que le temps n’avance pas assez vite. C’est vrai que nous souhaitons savoir ce qu’il en est pour nos compagnons. Nous sommes dans l’eau et le soleil nous communique sa chaleur. Nous sommes bien ensembles. Cela n’arrive pas souvent d’être deux, frère et sœur, et d’ainsi parler entre nous. Delphine me demande de penser un peu à moi car elle trouve que je suis fatigué et que je devrais profiter de la présence du reste de la famille auprès de Julien pour participer des activités sportives avec mes amis. Je lui réponds que je vais en toucher un mot à mon chéri, pour qu’il soit au courant et qu’il m’approuve alors dans ma démarche. Delphine me signale qu’elle envisage de passer un week-end à la mer avec Stéphanie, pour qu’elles puissent profiter de deux jours de repos, sans stress. Je lui dis qu’elle a bien raison de faire ce genre de chose, car elles non plus n’ont pas eu de vacances. Je lui suggère de prendre les journées du vendredi et du lundi pour en profiter durant quatre jours. Delphine sourit, elle me dit que j’ai eu une excellente idée.
Alors que nous parlons, nous entendons des sons de voix : nos parents et nos chéris sont de retour. Nous sortons de l’eau et nous courons vers eux. Tous affichent un très large sourire ! À voir leur tête, tout s’est bien passé. Il ne nous reste plus qu’à entendre le résumé de la séance au Tribunal de la Jeunesse, ainsi que la décision finale.
Je prends alors mon chéri dans les bras tout en me mettant à genou devant lui pour être à sa hauteur. Je dépose un baiser sur ses lèvres. Nous nous serrons dans cette position inconfortable. Puis je me relève. Delphine et Stéphanie sont encore enlacées. Je vois alors mes parents se tenant par la main, le visage apaisé. Je suis certain que tout s’est déroulé sans anicroche.
Une fois les effusions terminées, c’est papa qui prend la parole :
Pap : « Voilà, je vais vous dire que je suis, non que nous sommes heureux, maman et moi, d’être les tuteurs de Julien. C’est pour nous une très grande satisfaction. Julien le sait, il pourra toujours compter sur nous même au-delà de sa majorité, tout comme Stéphanie qui pourra avoir l’aide nécessaire pour l’avenir.
Moi : Oh, Juju je suis si content que tu puisses rester avec moi, avec nous, ta nouvelle famille.
Jul : Moi aussi Phil, je suis si heureux d’avoir trouvé un havre de paix au sein de votre famille, je peux dire … au sein de … ma nouvelle famille.
Julien éclate en sanglots, ce sont des larmes de joie qui coulent sur ses joues. Je vais près de lui et je lui fais un énorme câlin. Maman elle aussi vient le soutenir et lui donner un bisou sur le front en guise d’amour.
Del : Je suis heureuse pour toi Julien. Mais Papa, qu’en est-il pour Stéphi ?
Pap : Je laisse à Stéphanie le soin de vous expliquer la décision qui a été prise à son égard ! Vas-y, c’est le moment !
Sté : Bon, je vais aller droit au but : je suis émancipée et donc majeure pour la justice et donc je suis légalement en droit de prendre les décisions que je trouve justes.
Del : Oh Stéphi, je suis heureuse pour toi !
Delphine tombe dans les bras de sa chérie et elle l’embrasse !
Sté : Puis, il y a autre chose, je suis aussi tutrice pour mon frère Julien. En fait Julien a trois tuteurs, Fanny et Alain, et moi.
Jul : J’étais certain que cela se ferait ainsi. J’en suis content mais qu’est-ce que cela implique ?
Sté : Voilà Juju, c’est à moi qu’incombe la gestion de la maison de nos parents disparus. Fanny et Alain veilleront à ce que les décisions prises ne te lèsent d’aucune manière. Envers toi, je peux prendre des décisions te concernant mais avec l’accord de Fanny et Alain.
Jul : Fort bien, mais ai-je la possibilité d’avoir mon avis pour mon avenir ?
Sté : Bien entendu frérot, c’est toi qui dois savoir ce que tu veux faire, qu’il s’agisse de tes études, de tes vacances, de tes relations, c’est juste le fait que je doive veiller à ce que tout reste dans la mesure du possible et de ne pas dépasser certaines limites. Nous en parlerons plus en détails avec Fanny et Alain plus tard !
Jul : J’aime autant ça. Merci Stéphi, je serai « gérable » n’en doute pas !
Nous nous sommes tous mis à rire. C’est le moment de décompresser, de songer au moment présent, soit de la prise en charge de Stéphanie et de Julien par la famille élargie. Ses membres sont pleinement conscients de l’importance du jugement prononcé par le Juge du Tribunal de la Jeunesse ! Je fais un clin d’œil à ma grande sœur Delphine et nous sortons Julien de sa chaise roulante. Il ne réagit pas plus que par ces mots : « M’ enfin, vous faites quoi ! ». Puis nous prenons Julien sous les bras pour rejoindre Maman, Papa et Stéphanie. Nous nous enlaçons tous ensembles au milieu de la terrasse. Pas un mot n’est prononcé. Julien et Stéphanie comprennent la symbolique de ce grand câlin partagé. C’est pour eux la confirmation de leur acceptation dans la famille au même rang que nous, Delphine et moi, en tant que fille et fils de nos parents ! Maman elle aussi laisse couler ses larmes et Papa a les yeux humides. Pour ma part j’affiche un large sourire car l’avenir s’embellit de plus en plus. Je sais que Julien va retrouver une certaine joie de vivre auprès de moi et de sa « nouvelle famille ! »
Nous nous asseyons autour de la table. Nous parlons du déroulement de cette audience auprès du Tribunal de la Jeunesse. Papa nous dit qu’il est super content de la tournure des choses. Tout ce qui avait été décidé avec l’avocat de l’association a été retenu et accepté. On sent très bien que Stéphanie et Julien sont débarrassés d’un énorme poids. Ils peuvent maintenant regarder vers l’avenir.
Delphine se lève en me faisant un clin d’œil. Je sais qu’elle va dans la cuisine et qu’elle met la touche finale aux zakouskis qui nous avions commencé à préparer. Je me lève trois minutes plus tard en disant que j’en ai pour deux minutes : un passage obligé en direction des toilettes. C’est autre chose que je vais faire, je vais apporter à table deux bouteilles de champagne et les flûtes qui vont avec. J’apporte le plateau de boissons en même temps que Delphine qui tient un grand plat composé de petit toasts garnis, des feuilles de chicon accompagnées de crevettes et de thon. Il y a aussi des rondelles de saucissons secs et des cubes de fromage.
Ma sœur et moi nous regardons la tête des autres membres de la famille. Ils restent sans voix. C’est Delphine qui prend la parole :
Del : « Je crois que nous pouvons trinquer à la santé de Stéphanie et de Julien ! Nous sommes Phil et moi si heureux pour vous deux !
Sté : Je ne sais que dire, c’est en effet un jour à marquer d’une pierre blanche.
Moi : Oui c’est vrai que c’est un jour spécial et un verre de champagne est obligatoire pour fêter ce qui se passe !
Pap : Vous êtes incroyables les enfants, vous êtes au taquet et toujours prêts à soutenir les autres, ici c’est Stéphanie et Julien. Je vous reconnais bien là !
Mam : J’ai comme un impression qu’un ange s’est posé sur le toit de notre maison. Merci mes quatre chéris !
Jul : Merci à vous tous. Je ne dis plus rien, je n’ai pas envie de pleurer. Alors Phil tu sers ce verre ou tu attends le déluge !
Nous nous sommes tous mis à rire. Je m’approche de mon chéri et je l’embrasse. Je retourne à mon job, soit remplir les flûtes de ce précieux liquide à fines bulles. Une fois cela fait, nous levons nos verres à la santé de ma nouvelle « sœur » et à celle de Juju, mon amour. Ensuite c’est maman qui porte un toast à toute la famille agrandie. Puis maman constatant que nous sommes toujours en tenue d’Eve et d’Adam, dit :
Mam : Mes enfants, vous êtes toujours nus, je propose que nous mettions dans la même tenue que vous. Allez, tous à poil ! »
J’aide Julien à se dévêtir, mais il se débrouille déjà très bien, même pour ôter son pantalon. Je regarde une nouvelle fois Delphine et Stéphanie. Elles ont compris. Nous nous saisissons de Julien et nous le portons jusqu’à la piscine. Mes parents nous suivent et nous nous retrouvons à six dans l’eau qui est à température idéale pour y barboter. C’est un nouveau moment de détente passé en famille, dans les rires, dans la joie et la bonne humeur. Nous restons près d’une heure dans l’eau à discuter, à nous éclabousser, soit à nous amuser tout en faisant attention à mon Juju.
A un moment on entend sonner à la porte de la maison. Je sors de l’eau et je passe un drap de bain autour de ma taille pour ouvrir la porte. C’est Amandine et Joseph qui sont venus afin de savoir comment cela s’est passé pour Stéphanie et Julien. Je les fais entrer en leur précisant que toute la famille est dans la piscine, à poil. Amandine et Joseph affichent alors un large sourire. Ils s’arrêtent dans le salon et se débarrassent de leurs vêtements. C’est donc avec eux que je rejoins la famille.
Mam : « Alors là, je suis contente de votre visite. Je suis certaine qu’il y a une question qui vous brûle les lèvres. Alors posez là à Stéphanie !
Ama : A vous voir tous si joyeux, je pense avoir compris que cette journée est à noter et garder dans les annales de la famille !
Sté : Oui Amandine, c’est bien ça. C’est super de venir nous voir et de partager avec nous ce moment de bonheur.
Jul : Oui, vous êtes tous les deux supers. Je sais que Phil sait choisir ses amis, d’ailleurs vous êtes présents, c’est bien la preuve !
Jos : Merci Julien. Tu sais en amitié c’est la sincérité et la loyauté qui comptent. De plus je te teins aussi en amitié, comme c’est le cas avec Phil !
Jul : Oh Joseph, tu vas finir par me faire pleurer !
Mam : Je crois que tout a été dit. Merci à vous Amandine et Joseph, vous êtes et vous serez toujours les bienvenus dans cette maison.
Moi : Je vous demande de patienter deux minutes, je reviens !
Je regarde Papa, il me fais un clin d’œil. Il sait que je vais reprendre deux bouteilles de champagne dans le réfrigérateur et apporter des verres en suffisance. Julien lui aussi a compris. Il affiche un large sourire. Amandine le rejoint et lui donne un bisou sur le front. Elle lui susurre un mot à l’oreille. Juju éclate de rire et lui donne au bisou sur la joue. Je sais que ma confidente aime bien mon chéri et il le lui rend bien ma super amie. Je suis certain que nous allons avoir régulièrement des contacts entre nous !
La veille était un jour calme, pas de mauvaise surprise. Julien suit bien les recommandations de Corentin, le kiné. À l’issue de la séance, Julien a pu se baigner dans la piscine. Bien entendu aidé de Phil et des deux filles pour entrer et sortir de l’eau. Il est évident que dans l’eau Juju a été aussi soutenu pour qu’il ne boive pas la tasse. Enfin des rires et des éclats de voix pleins de bonne humeur. Stéphanie s’est aperçue que l’avenir s’éclaircissait et que malgré le malheur il fallait aller de l’avant et faire confiance aux gens qui l’aident et la soutiennent.
La nuit s’est très bien passée, pas de cauchemar. Le réveil se fait tout en douceur. Julien sait très bien qu’il sera soutenu et quoi qu’il arrive, il sait que Phil sera à ses côtés. C’est le moment du petit déjeuner. Tous sont à table, papa n’est pas parti travailler, et pour cause. Il est certain que tout se passera au mieux pour les deux orphelins. Stéphanie est un peu stressée mais pas plus que ça. Elle sait que de toutes manières tout sera mis en œuvre pour le bien de son frère et le sien. Elle dit à toute la famille qu’il faut y croire. Je pense que Delphine y est pour quelque chose, elle a boosté sa chérie.
Après le premier repas de la journée Papa prend contact avec l’avocat qui s’occupe des deux jeunes. Tout est normalement en bonne voie. La suite sera de s’occuper des avoirs et de la maison de leurs parents.
Corentin arrive, il s’occupe de Julien. Pour ma part je pense déjà à la fête qui pourrait être organisée pour marquer le retour de Julien à la vie normale. J’ai déjà quelques idées mais il faudra que papa les approuve et qu’il participe aux frais qui seront inhérents. Il faut que je prépare ça avec les deux filles. Je vais attendre quelques jours et encore envisager quelques activités en plus.
Puis je suis sorti de mes pensées par Corentin. Il me demande de venir dans la chambre pour rejoindre Juju. J’entre et je vois que Julien est assis sur la chaise. Puis avec l’aide de Corentin il se lève et se place entre les deux barres parallèles. Il commence à avancer sous le regard du kiné et le mien. Julien parvient à faire toute la longueur en traînant des pieds, ce qui est tout à fait normal ! Je suis déjà étonné de voir qu’il avance ainsi et je l’encourage alors qu’il fait demi-tour pour revenir à son point de départ. Une fois au bout, je l’aide à s’asseoir et je l’embrasse un court instant sur la bouche.
Une fois cette séance terminée, Corentin discute avec maman. Il demande comment s’est passée la séance de baignade de la veille ; elle lui répond qu’avec l’aide des filles et la mienne, et qu’il n’y a eu aucun problème particulier. Rendez-vous est pris pour demain, pour une nouvelle séance de kiné. Il ajoute aussi que j’aurai droit à un massage tout comme Julien !
Il est temps de passer à table. Nous mangeons simplement des tartines avec du fromage et de la charcuterie. Il n’y a pas beaucoup de discussions, on sent que le moment est important : dans quelques heures Stéphanie et Julien seront fixés sur leur sort. Maman trouve toujours un bon mot pour les rassurer et nous par la même occasion. Une bonne tasse de café pour terminer le repas, accompagnée d’un spéculoos.
Il est treize heures vingt, il est temps de partir. J’aide Julien à entrer dans la voiture, à l’avant droit, c’est là qu’il y a le plus de place pour qu’il puisse étendre ses jambes. La chaise roulante est placée dans le coffre. Stéphanie et maman prennent place à l’arrière. Je reste à côté de Delphine, sur le seuil de la porte de la maison. Nous laissons donc nos chéris avec nos parents aller devant le Tribunal de la Jeunesse en vue de connaître la décision prise pour la tutelle et l’émancipation de Stéphanie.
Delphine et moi rentrons dans la maison. Nous tournons en rond. Nous nous asseyons finalement sur les fauteuils de la terrasse. Nous ne parlons pas. Je suis dans mes pensées, je me projette dans l’avenir avec Julien à mes côtés. Je le vois qui marche sans claudiquer, d’une allure sportive, ni trop vite ni trop lent. Je l’imagine avec ses cheveux longs, vêtu d’un bermuda beige et d’un tee-shirt blanc et porteur d’espadrilles. Bien entendu comme nous sommes en été le port de lunettes de soleil est indispensable. Je le rejoins et nous marchons ensembles en nous tenant par la main. Nous rejoignons nos amis, gays eux aussi, pour passer un très bon après-midi de repos en commun. Nous nous dirigeons à plusieurs couples vers la plage de sable blanc, près des pinèdes. Le soleil luit de mille feux et le ciel est bleu azur. Nous voyons la mer et à cet instant nous ne disons plus un mot, nous regardons la beauté du paysage. Il n’y a presque personne sur cette plage naturiste. C’est Julien qui crie alors : « tout le monde à l’eau. » Nous nous dévêtons rapidement, laissant nos habits en tas et nous courons vers l’océan bleuté sous l’effet des rayons du soleil. Je trébuche et j’ouvre les yeux ! Je suis sur la terrasse près de ma sœur qui me demande si je vais bien. J’ai crié : « Julien » semble-t-il. Tout laisse supposer que dans mon rêve, lorsque je chutais, j’appelais mon chéri.
Je suis en nage. Je raconte à ma grande sœur ce que j’ai rêvé. Elle me dit que j’ai de l’imagination. Je me lève et je vais vers la piscine, j’ôte mes vêtements et je plonge nu dans l’eau. Deux minutes après Delphine me rejoint. C’est alors que nous parlons de notre avenir avec nos chéris. La rentrée est proche, soit dans trois semaines, vers le quinze septembre. Il va falloir que Julien soit sur pieds pour qu’il puisse suivre les cours dans les amphithéâtres souvent pourvus d’escaliers. Moi-même je serai sur le même campus mais les salles de cours sont à l’opposé pour les filières scientifiques. Bref il va falloir s’organiser tant pour les transports, pour les repas et autres activités extra universitaires.
Je sors de la piscine pour aller me servir un verre d’eau, j’en propose un aussi à ma frangine. Je regarde l’heure à l’horloge du salon, il est déjà quinze heures vingt-six. Je pense qu’ils reviendront vers seize heures trente au plus tard. Je rejoins ma sœurette avec le verre qu’elle attend. Je lui communique l’heure, elle trouve que le temps n’avance pas assez vite. C’est vrai que nous souhaitons savoir ce qu’il en est pour nos compagnons. Nous sommes dans l’eau et le soleil nous communique sa chaleur. Nous sommes bien ensembles. Cela n’arrive pas souvent d’être deux, frère et sœur, et d’ainsi parler entre nous. Delphine me demande de penser un peu à moi car elle trouve que je suis fatigué et que je devrais profiter de la présence du reste de la famille auprès de Julien pour participer des activités sportives avec mes amis. Je lui réponds que je vais en toucher un mot à mon chéri, pour qu’il soit au courant et qu’il m’approuve alors dans ma démarche. Delphine me signale qu’elle envisage de passer un week-end à la mer avec Stéphanie, pour qu’elles puissent profiter de deux jours de repos, sans stress. Je lui dis qu’elle a bien raison de faire ce genre de chose, car elles non plus n’ont pas eu de vacances. Je lui suggère de prendre les journées du vendredi et du lundi pour en profiter durant quatre jours. Delphine sourit, elle me dit que j’ai eu une excellente idée.
Alors que nous parlons, nous entendons des sons de voix : nos parents et nos chéris sont de retour. Nous sortons de l’eau et nous courons vers eux. Tous affichent un très large sourire ! À voir leur tête, tout s’est bien passé. Il ne nous reste plus qu’à entendre le résumé de la séance au Tribunal de la Jeunesse, ainsi que la décision finale.
Je prends alors mon chéri dans les bras tout en me mettant à genou devant lui pour être à sa hauteur. Je dépose un baiser sur ses lèvres. Nous nous serrons dans cette position inconfortable. Puis je me relève. Delphine et Stéphanie sont encore enlacées. Je vois alors mes parents se tenant par la main, le visage apaisé. Je suis certain que tout s’est déroulé sans anicroche.
Une fois les effusions terminées, c’est papa qui prend la parole :
Pap : « Voilà, je vais vous dire que je suis, non que nous sommes heureux, maman et moi, d’être les tuteurs de Julien. C’est pour nous une très grande satisfaction. Julien le sait, il pourra toujours compter sur nous même au-delà de sa majorité, tout comme Stéphanie qui pourra avoir l’aide nécessaire pour l’avenir.
Moi : Oh, Juju je suis si content que tu puisses rester avec moi, avec nous, ta nouvelle famille.
Jul : Moi aussi Phil, je suis si heureux d’avoir trouvé un havre de paix au sein de votre famille, je peux dire … au sein de … ma nouvelle famille.
Julien éclate en sanglots, ce sont des larmes de joie qui coulent sur ses joues. Je vais près de lui et je lui fais un énorme câlin. Maman elle aussi vient le soutenir et lui donner un bisou sur le front en guise d’amour.
Del : Je suis heureuse pour toi Julien. Mais Papa, qu’en est-il pour Stéphi ?
Pap : Je laisse à Stéphanie le soin de vous expliquer la décision qui a été prise à son égard ! Vas-y, c’est le moment !
Sté : Bon, je vais aller droit au but : je suis émancipée et donc majeure pour la justice et donc je suis légalement en droit de prendre les décisions que je trouve justes.
Del : Oh Stéphi, je suis heureuse pour toi !
Delphine tombe dans les bras de sa chérie et elle l’embrasse !
Sté : Puis, il y a autre chose, je suis aussi tutrice pour mon frère Julien. En fait Julien a trois tuteurs, Fanny et Alain, et moi.
Jul : J’étais certain que cela se ferait ainsi. J’en suis content mais qu’est-ce que cela implique ?
Sté : Voilà Juju, c’est à moi qu’incombe la gestion de la maison de nos parents disparus. Fanny et Alain veilleront à ce que les décisions prises ne te lèsent d’aucune manière. Envers toi, je peux prendre des décisions te concernant mais avec l’accord de Fanny et Alain.
Jul : Fort bien, mais ai-je la possibilité d’avoir mon avis pour mon avenir ?
Sté : Bien entendu frérot, c’est toi qui dois savoir ce que tu veux faire, qu’il s’agisse de tes études, de tes vacances, de tes relations, c’est juste le fait que je doive veiller à ce que tout reste dans la mesure du possible et de ne pas dépasser certaines limites. Nous en parlerons plus en détails avec Fanny et Alain plus tard !
Jul : J’aime autant ça. Merci Stéphi, je serai « gérable » n’en doute pas !
Nous nous sommes tous mis à rire. C’est le moment de décompresser, de songer au moment présent, soit de la prise en charge de Stéphanie et de Julien par la famille élargie. Ses membres sont pleinement conscients de l’importance du jugement prononcé par le Juge du Tribunal de la Jeunesse ! Je fais un clin d’œil à ma grande sœur Delphine et nous sortons Julien de sa chaise roulante. Il ne réagit pas plus que par ces mots : « M’ enfin, vous faites quoi ! ». Puis nous prenons Julien sous les bras pour rejoindre Maman, Papa et Stéphanie. Nous nous enlaçons tous ensembles au milieu de la terrasse. Pas un mot n’est prononcé. Julien et Stéphanie comprennent la symbolique de ce grand câlin partagé. C’est pour eux la confirmation de leur acceptation dans la famille au même rang que nous, Delphine et moi, en tant que fille et fils de nos parents ! Maman elle aussi laisse couler ses larmes et Papa a les yeux humides. Pour ma part j’affiche un large sourire car l’avenir s’embellit de plus en plus. Je sais que Julien va retrouver une certaine joie de vivre auprès de moi et de sa « nouvelle famille ! »
Nous nous asseyons autour de la table. Nous parlons du déroulement de cette audience auprès du Tribunal de la Jeunesse. Papa nous dit qu’il est super content de la tournure des choses. Tout ce qui avait été décidé avec l’avocat de l’association a été retenu et accepté. On sent très bien que Stéphanie et Julien sont débarrassés d’un énorme poids. Ils peuvent maintenant regarder vers l’avenir.
Delphine se lève en me faisant un clin d’œil. Je sais qu’elle va dans la cuisine et qu’elle met la touche finale aux zakouskis qui nous avions commencé à préparer. Je me lève trois minutes plus tard en disant que j’en ai pour deux minutes : un passage obligé en direction des toilettes. C’est autre chose que je vais faire, je vais apporter à table deux bouteilles de champagne et les flûtes qui vont avec. J’apporte le plateau de boissons en même temps que Delphine qui tient un grand plat composé de petit toasts garnis, des feuilles de chicon accompagnées de crevettes et de thon. Il y a aussi des rondelles de saucissons secs et des cubes de fromage.
Ma sœur et moi nous regardons la tête des autres membres de la famille. Ils restent sans voix. C’est Delphine qui prend la parole :
Del : « Je crois que nous pouvons trinquer à la santé de Stéphanie et de Julien ! Nous sommes Phil et moi si heureux pour vous deux !
Sté : Je ne sais que dire, c’est en effet un jour à marquer d’une pierre blanche.
Moi : Oui c’est vrai que c’est un jour spécial et un verre de champagne est obligatoire pour fêter ce qui se passe !
Pap : Vous êtes incroyables les enfants, vous êtes au taquet et toujours prêts à soutenir les autres, ici c’est Stéphanie et Julien. Je vous reconnais bien là !
Mam : J’ai comme un impression qu’un ange s’est posé sur le toit de notre maison. Merci mes quatre chéris !
Jul : Merci à vous tous. Je ne dis plus rien, je n’ai pas envie de pleurer. Alors Phil tu sers ce verre ou tu attends le déluge !
Nous nous sommes tous mis à rire. Je m’approche de mon chéri et je l’embrasse. Je retourne à mon job, soit remplir les flûtes de ce précieux liquide à fines bulles. Une fois cela fait, nous levons nos verres à la santé de ma nouvelle « sœur » et à celle de Juju, mon amour. Ensuite c’est maman qui porte un toast à toute la famille agrandie. Puis maman constatant que nous sommes toujours en tenue d’Eve et d’Adam, dit :
Mam : Mes enfants, vous êtes toujours nus, je propose que nous mettions dans la même tenue que vous. Allez, tous à poil ! »
J’aide Julien à se dévêtir, mais il se débrouille déjà très bien, même pour ôter son pantalon. Je regarde une nouvelle fois Delphine et Stéphanie. Elles ont compris. Nous nous saisissons de Julien et nous le portons jusqu’à la piscine. Mes parents nous suivent et nous nous retrouvons à six dans l’eau qui est à température idéale pour y barboter. C’est un nouveau moment de détente passé en famille, dans les rires, dans la joie et la bonne humeur. Nous restons près d’une heure dans l’eau à discuter, à nous éclabousser, soit à nous amuser tout en faisant attention à mon Juju.
A un moment on entend sonner à la porte de la maison. Je sors de l’eau et je passe un drap de bain autour de ma taille pour ouvrir la porte. C’est Amandine et Joseph qui sont venus afin de savoir comment cela s’est passé pour Stéphanie et Julien. Je les fais entrer en leur précisant que toute la famille est dans la piscine, à poil. Amandine et Joseph affichent alors un large sourire. Ils s’arrêtent dans le salon et se débarrassent de leurs vêtements. C’est donc avec eux que je rejoins la famille.
Mam : « Alors là, je suis contente de votre visite. Je suis certaine qu’il y a une question qui vous brûle les lèvres. Alors posez là à Stéphanie !
Ama : A vous voir tous si joyeux, je pense avoir compris que cette journée est à noter et garder dans les annales de la famille !
Sté : Oui Amandine, c’est bien ça. C’est super de venir nous voir et de partager avec nous ce moment de bonheur.
Jul : Oui, vous êtes tous les deux supers. Je sais que Phil sait choisir ses amis, d’ailleurs vous êtes présents, c’est bien la preuve !
Jos : Merci Julien. Tu sais en amitié c’est la sincérité et la loyauté qui comptent. De plus je te teins aussi en amitié, comme c’est le cas avec Phil !
Jul : Oh Joseph, tu vas finir par me faire pleurer !
Mam : Je crois que tout a été dit. Merci à vous Amandine et Joseph, vous êtes et vous serez toujours les bienvenus dans cette maison.
Moi : Je vous demande de patienter deux minutes, je reviens !
Je regarde Papa, il me fais un clin d’œil. Il sait que je vais reprendre deux bouteilles de champagne dans le réfrigérateur et apporter des verres en suffisance. Julien lui aussi a compris. Il affiche un large sourire. Amandine le rejoint et lui donne un bisou sur le front. Elle lui susurre un mot à l’oreille. Juju éclate de rire et lui donne au bisou sur la joue. Je sais que ma confidente aime bien mon chéri et il le lui rend bien ma super amie. Je suis certain que nous allons avoir régulièrement des contacts entre nous !