05-04-2021, 09:46 AM
Nous sommes déjà jeudi matin, j’ai passé la nuit dans ma chambre et dans mon lit, car j’ai mal au dos. Le fait d’être en position de travers pour dormir avec Julien dans son lit médicalisé est très inconfortable. C’est d’ailleurs Julien qui m’a proposé d’aller dans ma chambre. Je suis, d’une part très heureux d’avoir enfin passé une bonne nuit et d’autre part, j’aime être avec mon chéri pour passer la nuit contre lui !
Je me lève et croise Maman dans le hall de nuit alors qu’elle sort de la salle de bain. Elle me fait la bise et me dit :
Mam : « Bonjour mon grand, as-tu bien dormi ?
Moi : Bonjour Maman, oui j’ai bien dormi et toi ?
Mam : Je me suis levée une fois pour Julien, car il devait aller aux toilettes !
Moi : J’aurai dû être auprès de lui !
Mam : Non Phil, tu devais te reposer, tu en fait trop, je ne veux pas que tu tombes malade, nous sommes là toute la famille pour prendre soin de Julien.
Moi : Oh Maman, je le sais, vous êtes toujours prêts à venir en aide, mais j’aime Juju et je veux être là pour lui !
Mam : Je sais Phil, mais tu dois penser un peu à toi. Puis cela devrait aller mieux de jours en jours : c’est aujourd’hui que Julien va à l’hôpital pour savoir comment vont ses jambes.
Moi : Oui, c’est juste c’est déjà ce matin.
Mam : L’infirmier est arrivé pour préparer Julien et le véhicule médicalisé arrive à neuf heures quarante !
Moi : Oups, je me dépêche pour l’accompagner.
Mam : Bien sûr que tu peux aller avec ton chéri !
Moi : Merci Maman. »
Je donne un bisou sur la joue de ma chère maman. Elle me gratifie alors d’un baiser sur le front. Je prends ma douche et une fois prêts, je vais voir Julien. Jean-Yves est là, il termine de s’occuper de mon amour. Je salue donc Corentin et je rejoins Julien pour l’embrasser. Nos lèvres se retrouvent et nos langues se disent bonjour en se cajolant. Puis nous nous séparons pour laisser Corentin terminer son travail. J’en profite pour demander à mon chéri :
Moi : As-tu bien dormi Juju ?
Jul : Oui, ça a été. J’ai fait appel vers quatre heures car je devais aller aux toilettes !
Moi : Je le sais Juju, Maman m’en a touché un mot ce matin.
Jul : Et toi Phil, t’es-tu reposé, car tu en avais besoin ?
Moi : Oui Juju, j’ai très bien dormi et j’ai moins mal au dos.
Jul : J’en suis très heureux.
J-Y: Tu as eu mal au dos Phil ?
Moi : Oui, j’ai dormi très souvent à côté de Julien et vu la position adoptée pour lui laisser assez de place à cause de ses jambes plâtrées, j’ai attrapé mal au dos !
J-Y: Je reviens demain et je te propose de te faire un bon massage !
Moi : OK, je suis partant.
J-Y: Pas de problème !
Moi : Merci, c’est vraiment sympa !
J-Y: Bon, voilà j’ai fini Julien. Je suis certain que tout sera OK pour que tu puisses être débarrassé de tes plâtres !
Jul : Merci Jean-Yves. À demain.
J-Y: Bonne journée les garçons !
Jul et Moi : Merci, à toi aussi, bonne journée. »
Je prends alors les commandes de la chaise roulante de mon chéri et je le conduis jusqu’à la table de la salle à manger. Maman a préparé la table pour le petit déjeuner. Papa est encore là, il termine sa tasse de café et va partir au travail. Il nous embrasse avant de prendre sa mallette et son imper car il commence à pleuvoir, raison pour laquelle nous ne sommes pas sur la terrasse !
Lors de ce premier repas de la journée nous ne parlons pas beaucoup, je sens que Julien est anxieux. Pour ma part, je tente de rester calme. Je sais que les médecins qui suivent Julien savent ce qu’ils font, mon chéri est entre de bonnes mains. Je me dois d’être positif pour que Julien garde son calme et qu’il ne pense, lui aussi, qu’à du positif. Maman fait de même, elle tente d’apaiser mon amoureux.
Le véhicule de transport pour Julien arrive devant la maison. C’est maman qui va à la rencontre de l’infirmier désigné pour prendre mon chéri en charge. Il entre dans la maison et voit donc Julien dans son fauteuil roulant. Il prend les commandes et le mène jusqu’au véhicule. La rampe d’accès est placée et cela permet d’installer la chaise de Juju dans le véhicule. Il n’y a pas de place pour moi, car le chauffeur ne peut embarquer que le « malade » et l’infirmier. Je vais donc prendre place dans la voiture de maman avec Stéphanie.
Durant tout le trajet nous n’échangeons aucune parole, c’est en silence que nous suivons Julien. C’est pour nous une journée très importante, autant que pour Juju. Il est souhaitable que ses plâtres soient ôtés ! J’ai bon espoir, mais on ne sait jamais, je suis prêt à tout. Je ne sais pas si c’est la même chose pour Julien, s’il doit encore être entravé ne fût-ce que d’une jambe, ce serait de trop ! Il a déjà assez souffert, il faut qu’il puisse enfin vivre comme tout un chacun !
Nous arrivons à l’hôpital. Nous suivons le véhicule d’assistance et nous sommes bloqués avant l’entrée des urgences, seule entrée prévue pour accueillir les chaises roulantes ! Maman se gare sur un emplacement qui heureusement n’est pas situé trop loin de l’entrée !
C’est comme d’habitude, le slalom dans les différents couloirs. Enfin nous arrivons dans la salle d’attente où Juju est déjà installé. Nous sommes en attente de la visite. Comme nous le pensions, Julien est envoyé à la radiographie. Nous restons donc là à attendre.
Ce n’est que vingt-cinq minutes plus tard que Julien revient. Il ne dit rien, je me mets à côté de lui, sans pour autant me montrer trop proche de lui, on ne sait jamais qu’un homophobe soit présent au milieu des personnes qui attendent leur tour ! Je remarque que Julien a le visage fermé, il se pose un tas de questions, je suis certain qu’il envisage toutes possibilités qui s’offrent à lui en fonction des résultats de la radio. De toute façon ce sont les médecins qui décident. Je tente de rassurer Julien, mais il est imperméable à mes paroles. Si le résultat n’est pas bon, j’ai bien peur de le voir sombrer !
Heureusement, au bout de cinq minutes l’infirmière l’appelle. C’est maman qui conduit Julien dans le bureau du médecin-chef. Je la boule au ventre, je ne me sens pas bien et pourtant je crois que tout sera positif, que ses deux plâtres lui seront ôtés et qu’il pourra débuter la rééducation dès demain. Je vois que Stéphanie est elle aussi tétanisée. Je me rapproche d’elle et je lui fait un gros câlin. Nous en avons besoin tous les deux.
Dix bonnes minutes après, minutes qui semblaient durer des heures, nous voyons Stéphanie et moi, arriver maman avec Julien. Ils ont tous les deux un large sourire aux lèvres. Ouf, je suis soulagé, mes yeux s’embrument et je tente de ne pas pleurer. Julien me fait signe de venir près de lui. Je m’approche et nous nous faisons un gros câlin. C’est ensuite au tour de sa sœur Stéphanie. Nous sommes tous très heureux de cette issue pleine de bonnes perspectives !
Bon il faut se bouger, Julien doit aller à la salle des plâtres en vue de faire ôter ceux qu’il porte depuis des semaines. Maman a été avisée du chemin à parcourir au milieu des couloirs, mais nous sommes accompagnés d’un bénévole qui pousse la chaise de mon chéri. Nous arrivons enfin à l’endroit prévu. Julien est directement pris en charge. Nous allons donc patienter, mais soulagés par la tournure des choses.
Une fois débarrassé de ses plâtres, Julien nous demande d’aller rendre visite à Maxime. Ce n’est pas l’heure des visites, mais il veut lui donner du courage pour la suite. Maman comprend très bien le sens que cette visite peut donner à Julien et à Maxime.
Maman se rend compte du grand cœur de Julien qui est au même diapason que celui de son fils Phil.
Je montre le chemin pour atteindre le couloir où se trouve la chambre de Maxime. L’infirmière de l’étage est mise au courant par maman et elle accepte volontiers cette visite impromptue. Nous arrivons devant la porte, je frappe et j’entre. Je salue Samy et je vais vers Max. Je lui dis qu’il a de la visite. Je fais signe à Maman, elle entre en poussant Julien.
Max ouvre grand les yeux, il est interloqué de voir Julien venir vers lui, il voit qu’il n’est plus plâtré. C’est Julien qui rompt le silence :
Jul : « Bonjour Max. Comment vas-tu ?
Max : Oh Julien, je suis content de te voir. J’ai appris pour toi et tes parents, je suis de tout cœur avec toi !
Jul : Merci Max. Tu sais, je suis très bien entouré. J’ai une nouvelle famille, c’est celle de Phil.
Max : Oui Julien, je le sais. Phil est un excellent atout pour ceux qui ont besoin d’aide. Puis il est avec toi !
Jul : Oui, tu as raison. Au fait tu sors quand ?
Max : Dans deux jours !
Moi : J’espère que nous aurons la possibilité de nous revoir à la maison.
Max : Merci Phil. Bien entendu que je suis d’accord de venir vous rendre visite !
Mam : Tu seras le bienvenu à la maison Maxime. Tu peux nous contacter quand tu le souhaites.
Max : Merci madame.
Mam : C’est Fanny, tu peux m’appeler Fanny.
Max : Merci pour cette invitation Fanny !
Mam : De rien Maxime. Je sais que tu es un battant et que tu oublieras ce qui s’est passé !
Max : Merci. »
Stéphanie vient aussi saluer Max. Nous quittons alors cette chambre d’hôpital pour rejoindre le véhicule qui est mis à disposition pour le retour à la maison. Julien est effectivement conduit vers un autre véhicule de transport de malade. Je suis convié avec Stéphanie à être installé à côté de Julien.
Inutile de dire que le trajet de retour est plus animé que le trajet aller, c’est un euphémisme ! Des rires éclatent, des projets sont envisagés, de la joie se lit enfin sur tous les visages. Puis je vois deux larmes perler sur les joues de Julien. Je vais les essuyer et je dis à mon amoureux :
Moi : « Tu peux pleurer Juju, mais j’espère que c’est de joie !
Jul : Oui Phil, tu ne peux pas t’imaginer le soulagement que j’éprouve !
Moi : Je m’en doute Juju ; pour moi c’est la même chose !
Jul : Merci Phil de m’avoir soutenu. Tu es un véritable ange pour moi, mon chéri adoré !
Moi : Je t’aime Juju. Je serai toujours auprès de toi, n’en ait aucun doute jamais.
Jul : Je … !
Je me penche vers mon amour et je lui donne un baiser sur les lèvres. C’est furtif, mais cela me sert de réponse. Stéphanie est elle aussi soulagée. Elle sait que son frère Julien sera toujours aidé et aimé au-delà de tout ce qui s’est passé !
Nous arrivons à la maison, Delphine et Papa sont sur le pas de la porte. Ils ne leur faut pas longtemps pour comprendre que tout s’est bien passé, ils leur faut une fraction de seconde pour voir les sourires sur les lèvres et le visage réjoui de ceux qui arrivent. Delphine se précipite vers Julien pour lui donner un bisou sur la joue et ensuite rejoindre Stéphanie pour l’embrasser. Elle pleure de joie dans les bras de sa chérie.
C’est papa qui s’avance ensuite, il se tient devant Julien, il se penche vers lui et lui donne un baiser sur le front. Il lui dit :
Pap : « Très heureux de te voir avec un large sourire Julien. Bienvenue à la maison « mon fils ».
Jul : Heu ….
Pap : Oui Julien je te considère comme mon fils et je souhaite que tu sois sur pied le plus vite possible. Je sais que ce sera dur, mais je sais aussi que tu vas y arriver avec l’aide de toute « ta » famille !
Jul : Merci Alain, vous êtes tous merveilleux.
Mam : Oui Julien, tu es ici chez toi et nous t’aimons tous !
Jul : Merci, oui merci à vous. Vous n’êtes pas mes vrais parents, ma seconde famille, mais vous avez su m’aider, m’aimer comme mes parents l’auraient fait. Je ne l’oublierai jamais.
Stéphanie éclate en sanglots ! C’est le moment que nous redoutions. Elle sait que son frère va s’en sortir et qu’il ne reste que la rééducation. Elle se rend compte du chemin de croix qui a été parcourus depuis ce funeste jour. Delphine prend sa chérie dans les bras et la raccompagne dans la maison. Mes parents se regardent sachant qu’elle va avoir besoin de soutien. Elle va pouvoir commencer son deuil, effectivement tant que son frère était en souffrance, elle s’empêchait de penser à elle, de vivre pour elle.
Julien est enfin installé, toujours dans son fauteuil roulant. Il va être temps de manger un morceau, il est plus de treize heures. Papa et Delphine avaient préparé le repas, somme toute frugal, soit des légumes de saison accompagnés de pommes de terre froides et d’un pain de viande, froid également. Stéphanie s’est calmée, elle est assise entre Delphine et son jeune frère.
Le repas se passe bien, Stéphanie semble aller mieux, elle rit et affiche une meilleure mine. Nous échangeons nos points de vue, Julien est optimiste, il espère être sur pied dans quinze jours, soit juste pour la rentrée académique. C’est alors que Papa lui demande dans quelle faculté il compte s’inscrire. Julien souhaite faire du droit et c’est donc dans cette branche qu’il veut s’inscrire. Papa se propose de l’accompagner dans quelques jours pour officialiser son inscription.
Je suis très content de voir qu’il veuille suivre cette voie. Pour ma part ce sera une branche scientifique, la chimie ! Nous bavardons ensuite de tout et de rien mais aussi des buts auxquels nous souhaitons arriver. Alors que nous parlons, le téléphone sonne. Maman va décrocher.
Mam : « Allo.
Ama : Bonjour, c’est Amandine. Je sonnais pour avoir des nouvelles de Julien ! A-t-on ôté ses plâtres ?
Mam : Oui Amandine, enfin il est soulagé.
Ama : Je suis super contente pour lui et pour vous également !
Mam : Merci Amandine, veux-tu que j’appelle Phil ?
Ama : Oui, c’est sympa !
Mam : Je vais l’appeler. Si tu veux tu passes quand tu veux !
Ama : Merci, c’est gentil.
Moi : Bonjour Amandine.
Ama : Bonjour Phil. Je suppose que tu es très content de voir Julien débarrassé de ses plâtres !
Moi : Oh oui ma chère, c’est un grand soulagement pour lui comme pour le reste de la famille !
Ama : Je m’en doute. Tu veux bien lui transmettre mon bonjour ?
Moi : Je n’y manque pas. Dis-moi, tu viens quand ? Je crois qu’il sera content de te voir. Moi aussi d’ailleurs !
Ama : Écoute, en fin de journée !
Moi : Super, tu es géniale !
Ama : À tantôt !
Moi : Oui, bises.
Ama : Bises ! »
Je rejoins les autres sans parler de la venue prochaine de ma confidente Amandine. Je vais près de Julien et lui fais part des salutations de mon amie. Julien affiche un large sourire en entendant mes propos : il est ravi que j’aie une amie-confidente. Je suis certain que Joseph sera lui aussi présent lors de cette visite en fin de journée.
Je me lève et croise Maman dans le hall de nuit alors qu’elle sort de la salle de bain. Elle me fait la bise et me dit :
Mam : « Bonjour mon grand, as-tu bien dormi ?
Moi : Bonjour Maman, oui j’ai bien dormi et toi ?
Mam : Je me suis levée une fois pour Julien, car il devait aller aux toilettes !
Moi : J’aurai dû être auprès de lui !
Mam : Non Phil, tu devais te reposer, tu en fait trop, je ne veux pas que tu tombes malade, nous sommes là toute la famille pour prendre soin de Julien.
Moi : Oh Maman, je le sais, vous êtes toujours prêts à venir en aide, mais j’aime Juju et je veux être là pour lui !
Mam : Je sais Phil, mais tu dois penser un peu à toi. Puis cela devrait aller mieux de jours en jours : c’est aujourd’hui que Julien va à l’hôpital pour savoir comment vont ses jambes.
Moi : Oui, c’est juste c’est déjà ce matin.
Mam : L’infirmier est arrivé pour préparer Julien et le véhicule médicalisé arrive à neuf heures quarante !
Moi : Oups, je me dépêche pour l’accompagner.
Mam : Bien sûr que tu peux aller avec ton chéri !
Moi : Merci Maman. »
Je donne un bisou sur la joue de ma chère maman. Elle me gratifie alors d’un baiser sur le front. Je prends ma douche et une fois prêts, je vais voir Julien. Jean-Yves est là, il termine de s’occuper de mon amour. Je salue donc Corentin et je rejoins Julien pour l’embrasser. Nos lèvres se retrouvent et nos langues se disent bonjour en se cajolant. Puis nous nous séparons pour laisser Corentin terminer son travail. J’en profite pour demander à mon chéri :
Moi : As-tu bien dormi Juju ?
Jul : Oui, ça a été. J’ai fait appel vers quatre heures car je devais aller aux toilettes !
Moi : Je le sais Juju, Maman m’en a touché un mot ce matin.
Jul : Et toi Phil, t’es-tu reposé, car tu en avais besoin ?
Moi : Oui Juju, j’ai très bien dormi et j’ai moins mal au dos.
Jul : J’en suis très heureux.
J-Y: Tu as eu mal au dos Phil ?
Moi : Oui, j’ai dormi très souvent à côté de Julien et vu la position adoptée pour lui laisser assez de place à cause de ses jambes plâtrées, j’ai attrapé mal au dos !
J-Y: Je reviens demain et je te propose de te faire un bon massage !
Moi : OK, je suis partant.
J-Y: Pas de problème !
Moi : Merci, c’est vraiment sympa !
J-Y: Bon, voilà j’ai fini Julien. Je suis certain que tout sera OK pour que tu puisses être débarrassé de tes plâtres !
Jul : Merci Jean-Yves. À demain.
J-Y: Bonne journée les garçons !
Jul et Moi : Merci, à toi aussi, bonne journée. »
Je prends alors les commandes de la chaise roulante de mon chéri et je le conduis jusqu’à la table de la salle à manger. Maman a préparé la table pour le petit déjeuner. Papa est encore là, il termine sa tasse de café et va partir au travail. Il nous embrasse avant de prendre sa mallette et son imper car il commence à pleuvoir, raison pour laquelle nous ne sommes pas sur la terrasse !
Lors de ce premier repas de la journée nous ne parlons pas beaucoup, je sens que Julien est anxieux. Pour ma part, je tente de rester calme. Je sais que les médecins qui suivent Julien savent ce qu’ils font, mon chéri est entre de bonnes mains. Je me dois d’être positif pour que Julien garde son calme et qu’il ne pense, lui aussi, qu’à du positif. Maman fait de même, elle tente d’apaiser mon amoureux.
Le véhicule de transport pour Julien arrive devant la maison. C’est maman qui va à la rencontre de l’infirmier désigné pour prendre mon chéri en charge. Il entre dans la maison et voit donc Julien dans son fauteuil roulant. Il prend les commandes et le mène jusqu’au véhicule. La rampe d’accès est placée et cela permet d’installer la chaise de Juju dans le véhicule. Il n’y a pas de place pour moi, car le chauffeur ne peut embarquer que le « malade » et l’infirmier. Je vais donc prendre place dans la voiture de maman avec Stéphanie.
Durant tout le trajet nous n’échangeons aucune parole, c’est en silence que nous suivons Julien. C’est pour nous une journée très importante, autant que pour Juju. Il est souhaitable que ses plâtres soient ôtés ! J’ai bon espoir, mais on ne sait jamais, je suis prêt à tout. Je ne sais pas si c’est la même chose pour Julien, s’il doit encore être entravé ne fût-ce que d’une jambe, ce serait de trop ! Il a déjà assez souffert, il faut qu’il puisse enfin vivre comme tout un chacun !
Nous arrivons à l’hôpital. Nous suivons le véhicule d’assistance et nous sommes bloqués avant l’entrée des urgences, seule entrée prévue pour accueillir les chaises roulantes ! Maman se gare sur un emplacement qui heureusement n’est pas situé trop loin de l’entrée !
C’est comme d’habitude, le slalom dans les différents couloirs. Enfin nous arrivons dans la salle d’attente où Juju est déjà installé. Nous sommes en attente de la visite. Comme nous le pensions, Julien est envoyé à la radiographie. Nous restons donc là à attendre.
Ce n’est que vingt-cinq minutes plus tard que Julien revient. Il ne dit rien, je me mets à côté de lui, sans pour autant me montrer trop proche de lui, on ne sait jamais qu’un homophobe soit présent au milieu des personnes qui attendent leur tour ! Je remarque que Julien a le visage fermé, il se pose un tas de questions, je suis certain qu’il envisage toutes possibilités qui s’offrent à lui en fonction des résultats de la radio. De toute façon ce sont les médecins qui décident. Je tente de rassurer Julien, mais il est imperméable à mes paroles. Si le résultat n’est pas bon, j’ai bien peur de le voir sombrer !
Heureusement, au bout de cinq minutes l’infirmière l’appelle. C’est maman qui conduit Julien dans le bureau du médecin-chef. Je la boule au ventre, je ne me sens pas bien et pourtant je crois que tout sera positif, que ses deux plâtres lui seront ôtés et qu’il pourra débuter la rééducation dès demain. Je vois que Stéphanie est elle aussi tétanisée. Je me rapproche d’elle et je lui fait un gros câlin. Nous en avons besoin tous les deux.
Dix bonnes minutes après, minutes qui semblaient durer des heures, nous voyons Stéphanie et moi, arriver maman avec Julien. Ils ont tous les deux un large sourire aux lèvres. Ouf, je suis soulagé, mes yeux s’embrument et je tente de ne pas pleurer. Julien me fait signe de venir près de lui. Je m’approche et nous nous faisons un gros câlin. C’est ensuite au tour de sa sœur Stéphanie. Nous sommes tous très heureux de cette issue pleine de bonnes perspectives !
Bon il faut se bouger, Julien doit aller à la salle des plâtres en vue de faire ôter ceux qu’il porte depuis des semaines. Maman a été avisée du chemin à parcourir au milieu des couloirs, mais nous sommes accompagnés d’un bénévole qui pousse la chaise de mon chéri. Nous arrivons enfin à l’endroit prévu. Julien est directement pris en charge. Nous allons donc patienter, mais soulagés par la tournure des choses.
Une fois débarrassé de ses plâtres, Julien nous demande d’aller rendre visite à Maxime. Ce n’est pas l’heure des visites, mais il veut lui donner du courage pour la suite. Maman comprend très bien le sens que cette visite peut donner à Julien et à Maxime.
Maman se rend compte du grand cœur de Julien qui est au même diapason que celui de son fils Phil.
Je montre le chemin pour atteindre le couloir où se trouve la chambre de Maxime. L’infirmière de l’étage est mise au courant par maman et elle accepte volontiers cette visite impromptue. Nous arrivons devant la porte, je frappe et j’entre. Je salue Samy et je vais vers Max. Je lui dis qu’il a de la visite. Je fais signe à Maman, elle entre en poussant Julien.
Max ouvre grand les yeux, il est interloqué de voir Julien venir vers lui, il voit qu’il n’est plus plâtré. C’est Julien qui rompt le silence :
Jul : « Bonjour Max. Comment vas-tu ?
Max : Oh Julien, je suis content de te voir. J’ai appris pour toi et tes parents, je suis de tout cœur avec toi !
Jul : Merci Max. Tu sais, je suis très bien entouré. J’ai une nouvelle famille, c’est celle de Phil.
Max : Oui Julien, je le sais. Phil est un excellent atout pour ceux qui ont besoin d’aide. Puis il est avec toi !
Jul : Oui, tu as raison. Au fait tu sors quand ?
Max : Dans deux jours !
Moi : J’espère que nous aurons la possibilité de nous revoir à la maison.
Max : Merci Phil. Bien entendu que je suis d’accord de venir vous rendre visite !
Mam : Tu seras le bienvenu à la maison Maxime. Tu peux nous contacter quand tu le souhaites.
Max : Merci madame.
Mam : C’est Fanny, tu peux m’appeler Fanny.
Max : Merci pour cette invitation Fanny !
Mam : De rien Maxime. Je sais que tu es un battant et que tu oublieras ce qui s’est passé !
Max : Merci. »
Stéphanie vient aussi saluer Max. Nous quittons alors cette chambre d’hôpital pour rejoindre le véhicule qui est mis à disposition pour le retour à la maison. Julien est effectivement conduit vers un autre véhicule de transport de malade. Je suis convié avec Stéphanie à être installé à côté de Julien.
Inutile de dire que le trajet de retour est plus animé que le trajet aller, c’est un euphémisme ! Des rires éclatent, des projets sont envisagés, de la joie se lit enfin sur tous les visages. Puis je vois deux larmes perler sur les joues de Julien. Je vais les essuyer et je dis à mon amoureux :
Moi : « Tu peux pleurer Juju, mais j’espère que c’est de joie !
Jul : Oui Phil, tu ne peux pas t’imaginer le soulagement que j’éprouve !
Moi : Je m’en doute Juju ; pour moi c’est la même chose !
Jul : Merci Phil de m’avoir soutenu. Tu es un véritable ange pour moi, mon chéri adoré !
Moi : Je t’aime Juju. Je serai toujours auprès de toi, n’en ait aucun doute jamais.
Jul : Je … !
Je me penche vers mon amour et je lui donne un baiser sur les lèvres. C’est furtif, mais cela me sert de réponse. Stéphanie est elle aussi soulagée. Elle sait que son frère Julien sera toujours aidé et aimé au-delà de tout ce qui s’est passé !
Nous arrivons à la maison, Delphine et Papa sont sur le pas de la porte. Ils ne leur faut pas longtemps pour comprendre que tout s’est bien passé, ils leur faut une fraction de seconde pour voir les sourires sur les lèvres et le visage réjoui de ceux qui arrivent. Delphine se précipite vers Julien pour lui donner un bisou sur la joue et ensuite rejoindre Stéphanie pour l’embrasser. Elle pleure de joie dans les bras de sa chérie.
C’est papa qui s’avance ensuite, il se tient devant Julien, il se penche vers lui et lui donne un baiser sur le front. Il lui dit :
Pap : « Très heureux de te voir avec un large sourire Julien. Bienvenue à la maison « mon fils ».
Jul : Heu ….
Pap : Oui Julien je te considère comme mon fils et je souhaite que tu sois sur pied le plus vite possible. Je sais que ce sera dur, mais je sais aussi que tu vas y arriver avec l’aide de toute « ta » famille !
Jul : Merci Alain, vous êtes tous merveilleux.
Mam : Oui Julien, tu es ici chez toi et nous t’aimons tous !
Jul : Merci, oui merci à vous. Vous n’êtes pas mes vrais parents, ma seconde famille, mais vous avez su m’aider, m’aimer comme mes parents l’auraient fait. Je ne l’oublierai jamais.
Stéphanie éclate en sanglots ! C’est le moment que nous redoutions. Elle sait que son frère va s’en sortir et qu’il ne reste que la rééducation. Elle se rend compte du chemin de croix qui a été parcourus depuis ce funeste jour. Delphine prend sa chérie dans les bras et la raccompagne dans la maison. Mes parents se regardent sachant qu’elle va avoir besoin de soutien. Elle va pouvoir commencer son deuil, effectivement tant que son frère était en souffrance, elle s’empêchait de penser à elle, de vivre pour elle.
Julien est enfin installé, toujours dans son fauteuil roulant. Il va être temps de manger un morceau, il est plus de treize heures. Papa et Delphine avaient préparé le repas, somme toute frugal, soit des légumes de saison accompagnés de pommes de terre froides et d’un pain de viande, froid également. Stéphanie s’est calmée, elle est assise entre Delphine et son jeune frère.
Le repas se passe bien, Stéphanie semble aller mieux, elle rit et affiche une meilleure mine. Nous échangeons nos points de vue, Julien est optimiste, il espère être sur pied dans quinze jours, soit juste pour la rentrée académique. C’est alors que Papa lui demande dans quelle faculté il compte s’inscrire. Julien souhaite faire du droit et c’est donc dans cette branche qu’il veut s’inscrire. Papa se propose de l’accompagner dans quelques jours pour officialiser son inscription.
Je suis très content de voir qu’il veuille suivre cette voie. Pour ma part ce sera une branche scientifique, la chimie ! Nous bavardons ensuite de tout et de rien mais aussi des buts auxquels nous souhaitons arriver. Alors que nous parlons, le téléphone sonne. Maman va décrocher.
Mam : « Allo.
Ama : Bonjour, c’est Amandine. Je sonnais pour avoir des nouvelles de Julien ! A-t-on ôté ses plâtres ?
Mam : Oui Amandine, enfin il est soulagé.
Ama : Je suis super contente pour lui et pour vous également !
Mam : Merci Amandine, veux-tu que j’appelle Phil ?
Ama : Oui, c’est sympa !
Mam : Je vais l’appeler. Si tu veux tu passes quand tu veux !
Ama : Merci, c’est gentil.
Moi : Bonjour Amandine.
Ama : Bonjour Phil. Je suppose que tu es très content de voir Julien débarrassé de ses plâtres !
Moi : Oh oui ma chère, c’est un grand soulagement pour lui comme pour le reste de la famille !
Ama : Je m’en doute. Tu veux bien lui transmettre mon bonjour ?
Moi : Je n’y manque pas. Dis-moi, tu viens quand ? Je crois qu’il sera content de te voir. Moi aussi d’ailleurs !
Ama : Écoute, en fin de journée !
Moi : Super, tu es géniale !
Ama : À tantôt !
Moi : Oui, bises.
Ama : Bises ! »
Je rejoins les autres sans parler de la venue prochaine de ma confidente Amandine. Je vais près de Julien et lui fais part des salutations de mon amie. Julien affiche un large sourire en entendant mes propos : il est ravi que j’aie une amie-confidente. Je suis certain que Joseph sera lui aussi présent lors de cette visite en fin de journée.